Malaria et réchauffement climatique. Témoignage du Professeur Paul Reiter de l’Institut Pasteur devant le Parlement Britanique.

Résumé


Anopheles gambiae, un hôte du parasite
responsable du paludisme, source Wikipedia

L'histoire des maladies propagées par les moustiques est complexe et liée au climat, l'écologie, la biologie du moustique et maints autres facteurs qui défient une analyse simpliste. La résurgence récente de beaucoup de ces maladies est une cause d'inquiétude majeure mais c'est facile d'attribuer cette résurgence au changement climatique ou d'utiliser des modèles basés sur la température pour "prédire" de futures épidémies. A mon avis, le GIEC (Groupement Intergouvernemental d'Etude du Climat) dessert la société en se fiant aux "experts" qui ont peu ou pas de connaissance du sujet en leur permettant d'émettre des avis d'autorité qui ne sont pas basés sur de la science saine. En réalité, les principaux déterminants de la transmission de la malaria et de nombreuses autres maladies véhiculées par les moustiques sont la politique, l'économie et les activités humaines. Une utilisation imaginative et organisée des ressources est urgemment nécessaire pour maîtriser ces maladies indépendamment du changement climatique futur.

Ce témoignage [par le Professeur Paul Reiter] est présenté au Comité pour donner une perspective du rôle du GIEC dans la compilation et l'évaluation des informations techniques.

Je suis spécialiste de l'histoire naturelle et de la biologie des moustiques, de l'épidémiologie des maladies qu'ils transmettent et des stratégies de contrôle de leur population. Mon entière carrière, plus de 30 ans, a été consacrée à ce sujet complexe. Mes recherches comprennent la malaria, le filariasis, la dengue, la fièvre jaune, l'encéphalite de St Louis et l'encéphalite du Nil et m'ont conduit dans de nombreux pays en Afrique, en Amérique, en Asie, en Europe et dans le Pacifique. J'ai passé 21 ans en tant que chercheur pour le CDC (Center for Disease Control and Prevention) américain. Actuellement, je suis professeur à l'Institut Pasteur de Paris et responsable de sa nouvelle unité Insectes et de Maladies Infectieuses.

J'ai été membre du Comité d'Expert Consultatif de l'OMS sur la Biologie et le Contrôle des Vecteurs depuis 1998 et consultant pour plusieurs Groupes de Travail Scientifique de l'OMS. J'ai travaillé pour l'OMS, l'Organisation de Santé Panaméricaine (PAHO) et d'autres agences de détection d'épidémie par les maladies véhiculées par les moustiques mais aussi le sida et la fièvre hémorragique Ebola. J'étais Auteur Principal de la section Santé de l'Evaluation des Conséquences Potentielles de la Variabilité et du Changement Climatique [programme américain] et Auteur Contributif du Troisième Rapport d'Evalution (TAR ou third assessment report) du GIEC (voir ci-dessous). J'ai été directeur du Comité Américain d'Entomologie Médicale de la Société Américaine d'Hygiène et de Médecine Tropicale et de nombreux comités d'autres associations professionnelles.

Le commentaire qui suit traite essentiellement du Chapitre Santé du Groupe de Travail II (impacts, adaptation et vulnérabilité) du GIEC dans le Troisième Rapport d'Evalution dans lequel les maladies à vecteur moustique ont figuré de manière prédominante. Mais avant cela, je tiens à vous donner quelques bases sur les maladies véhiculées par les moustiques. J'utiliserai la malaria comme exemple.

Je me demande combien de vos Lords ci-présents sont conscients de la situation historique du Palais de Westminster ? Je me réfère à l'histoire de la malaria, pas à l'évolution du gouvernement. Etes-vous au courant que la totalité de l'endroit maintenant occupé par le parlement était autrefois un marécage notoirement infesté de moustiques à malaria ? Que jusqu'au début du 20e siècle, "ague" (le mot originel anglais pour malaria) était une cause de morbidité et de mortalité élevée dans les Iles britanniques, particulièrement dans les marécages inondés lors des marées tels que Westminster ? Et que Georges Washington suivait l'exemple du Parlement Britannique en installant les immeubles de son gouvernement dans un marécage à malaria ? Je mentionne cela pour dissiper toute fausse idée selon laquelle la malaria serait une maladie "tropicale".

Le mot "ague" est apparu 13 fois dans les pièces de Shakespeare. A l'époque de Shakespeare, William Harvey disséquait à l'Hôpital St Thomas des cadavres de patients décimés par l'infection. Harvey était le premier à décrire les changements dans la consistance du sang qui résultaient des complications mortelles provoquées par l'infection. A la fin du 17e siècle, un certain William Talbor était anobli après avoir guéri le Roi de "l'ague" en utilisant une concoctions de quinine qu'il a mise au point dans les marécages d'Essex. Il vendit plus tard sa recette à Louis XIV, devint Chevalier Talbor et mourut riche et fameux après avoir guéri de nombreux aristocrates d'Europe.

Tout cela s'était produit durant la période approximativement entre le milieu du 15e siècle jusqu'au début du 18e siècle, ce que les climatologues appellent le "Petit Age Glaciaire". Les températures étaient fortement variables mais généralement bien plus basses que maintenant. En hiver, la mer était gelée jusqu'à plusieurs milles de la côte, le Roi pouvait organiser des fêtes sur la Tamise gelée, il y a 6 récits d'Esquimaux qui débarquaient de leurs Kayaks en Ecosse et les colonies de Viking en Islande et au Groenland disparurent.

Malgré cette période remarquablement froide, peut-être la plus froide depuis le dernier Age Glaciaire, la malaria était ce que nous aurions appelé de nos jours un "sérieux problème de santé public" dans de nombreux endroits des Iles britanniques et était endémique, parfois courant à travers l'Europe aussi haut que dans la Baltique et dans le Nord de la Russie. La malaria commença à disparaître de nombreuses régions de l'Europe, du Canada et des USA suite à de nombreux changements dans les modes de culture et de vie qui avaient affecté le cycle de reproduction du moustique porteur et ses contacts avec les humains mais elle a persisté dans des régions moins développées jusqu'au milieu du 20e siècle. En fait, l'épidémie la plus catastrophique jamais enregistrée dans le monde s'était produite en Union Soviétique dans les années 1920 avec, lors du pic d'apparition, 13 millions de cas par an et 600.000 morts. La contagion était élevée dans de nombreux endroits en Sibérie et il y eut 30.000 cas et 10.000 morts dus au falciparum, le parasite de la malaria le plus mortel, à Archangel, près du cercle arctique. La malaria a persisté dans de nombreux endroits de l'Europe jusqu'à la venue du DDT. Un des derniers pays infectés de malaria en Europe était la Hollande : l'OMS a finalement déclaré l'éradication de la malaria en 1970.

J'espère vous avoir convaincu que la malaria n'est pas exclusivement une maladie tropicale et qu'elle n'est pas limitée par les hivers froids ! De plus, bien que la température soit un facteur dans la transmission (le parasite ne peut pas se développer dans le moustique tant que la température reste inférieure à 15°C), il y a de nombreux autres facteurs – la majorité d'entre eux ne dépendant pas du temps ou du climat – qui ont un rôle bien plus important. L'interaction de ces facteurs est complexe et résiste à une simple analyse. Comme un éminent malariologiste l'a dit : "tout dans la malaria est tellement lié et modifié par les conditions locales que ça en devient un millier de maladies différentes et un puzzle épidémiologique". Comme aux échecs, ça se joue avec peu de pièces mais avec une variété infinie de situations.

La même chose s'applique aux maladies dont le moustique est le vecteur, et c'est ça qui les rend fascinants, et même les facteurs climatiques défient une analyse simple. Ainsi, quelque part dans le monde, la transmission est essentiellement liée aux périodes pluvieuses tandis que dans d'autres, les épidémies se produisent pendant la saison sèche. Dans certaines hautes landes, la transmission est la plus élevée durant les mois chauds pendant que dans d'autres, elle est limitée à la saison froide. En Hollande, la malaria était transmise pendant l'hiver car les moustiques vecteurs n'hibernent pas, en se nourrissant à la fois du sang de bétail et de l'homme et passent l'hiver dans les maisons et les granges, en piquant de temps à autre sans jamais pondre d'œuf (la plupart des moustiques femelles piquent pour nourrir leurs œufs). Au Soudan, un faible niveau de transmission se produit durant les 10-11 mois de la saison sèche, quand la température diurne est aux alentours de 40°C. Les moustiques vecteurs se réfugient également dans les maisons, se nourrissant occasionnellement sur l'homme et attendant la courte période de pluie pour pondre. Le pic de transmission se produit durant la saison des pluies plus froide.

Source Lire la suite…
1.  Sirius | 23/06/2009 @ 23:51 Répondre à ce commentaire

Excellent article!

Fait : selon http://fr.wikipedia.org/wiki/Paludisme, le paludisme (ou malaria) a déjà sévi de manière endémique en Europe et en Amérique du Nord, jusqu’à tout récemment. La maladie n’est donc pas reliée à des conditions climatiques particulières, ni a fortiori à la température.

Néanmoins, certain ridiculise le professeur Paul Reiter uniquement parce que son avis ne cadre pas avec le paradigme dominant, j’ai nommé le RCA et cortège de catastrophes annoncées. Voici pour preuve un extrait de l’article de Wikipédia (source : http://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Reiter) :

Paul Reiter presented Malaria in the debate on climate change and mosquito-borne disease[4] on April 25, 2006. The four primary points of his presentation here were:
1. Malaria is not an exclusively tropical disease
2. The transmission dynamics of the disease are complex; the interplay of climate, ecology, mosquito biology, mosquito behavior and many other factors defies simplistic analysis.
3. It is facile to attribute current resurgence of the disease to climate change, or to use models based on temperature to “predict” future prevalence.
4. Environmental activists use the ‘big talk’ of science to create a simple but false paradigm. Malaria specialists who protest this are generally ignored, or labelled as ‘sceptics’.

The UK government has said that Reiter « does not accurately represent the current scientific debate on the potential impacts of climate change on health in general, or malaria in particular. He appears to have been quite selective in the references and reports that he has criticised, focusing on those that are neither very recent nor reflective of the current state of knowledge, now or when they were published.

Et voilà! Pourtant, le professeur Reiter ne fait que son job. Il critique, arguments pointus à l’appui, certains discours manifestement faux ou exagérés sur le lien malaria/RCA. Qu’il soit sélectif dans ses propos n’a rien de surprenant : pour dénoncer il faut cibler. Où est la faute? Il ne s’en prendra pas, quand même, à la description de l’anatomie du maringouin (moustique) qu’en ferait le pire des entomologistes médicaux réchauffistes écolos (go go) de la planète.

Voici un des derniers articles (en anglais, décembre 2008) de Paul Reiter sur cette histoire de fou: http://www.malariajournal.com/content/7/S1/S3

À propos, pourquoi avoir bannit le DDT?

2.  Araucan | 24/06/2009 @ 0:08 Répondre à ce commentaire

Horreur Reiter a dit qu dans les années 20, il y avait des épidémies de malaria … Sibérie !

Le DDT ? Au départ parce qu’il était soupçonné d’être terratoogène pour je ne sais quelle espèce d’oiseau d’Amérique du Nord. Ensuite il a été victime de son efficacité et de son succès. On a effectivement trouvé du DDT partout. Et comme d’habitude on a oublié le coté utile et on a tout jeté. Les pays qui utiisent le DDT contre la malaria ( de manière beaucoup plus raisonnée qu’auparavant, il faut le dire) sont en proie aux pressions de pays qui n’ont pas de malaria et qui veulent qu’on le supprime complètement même si on n’a pas de méthode alternative aussi efficace.

3.  Sirius | 24/06/2009 @ 0:37 Répondre à ce commentaire

@2_Araucan
Cool, Il n’y a plus de DDT! Et depuis la malaria s’étend au lieu de reculer, partout dans le monde. De même, en Occident, il y a retour au galop de la punaise de lit. Il faut dire qu’elle est sympa. Tic, tic. Lien : http://montreal.kijiji.ca/c-ac.....Z118779676

4.  Sirius | 24/06/2009 @ 0:49 Répondre à ce commentaire

Pour en savoir plus sur les punaises de lit et de l’utilité du DDT: http://74.125.47.132/search?q=.....#038;gl=ca

5.  Daniel | 24/06/2009 @ 1:09 Répondre à ce commentaire

Parasite Tied to Global Bee Deaths

http://www.heartland.org/publi.....eaths.html

6.  Sirius | 24/06/2009 @ 1:11 Répondre à ce commentaire

@2_Araucan

Horreur Reiter a dit qu dans les années 20, il y avait des épidémies de malaria … Sibérie !

Il aurait donc inventé ça? http://books.google.ca/books?i.....8;resnum=1

7.  Sirius | 24/06/2009 @ 3:41 Répondre à ce commentaire

@1_Sirius
Wikipédia déconne.

Je cite Wikipédia à nouveau :

The UK government has said that Reiter “does not accurately represent the current scientific debate on the potential impacts of climate change on health in general, or malaria in particular. He appears to have been quite selective in the references and reports that he has criticised, focusing on those that are neither very recent nor reflective of the current state of knowledge, now or when they were published.

Souce : http://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Reiter

Aucun gouvernement ou état ou instance politique n’a l’autorité ni la légitimité de porter de cette façon un jugement sur un quelconque discours scientifique. Accorder crédit à cela, c’est donner son aval à l’inquisition postmoderne, ou 1984 après la lettre.

C’est un jeux dangereux.

8.  Araucan | 24/06/2009 @ 10:43 Répondre à ce commentaire

Sirius (#4),

Surtout que … c’est encoire une cata liée au CO2 ! 😆

es punaises de lit sont attirées par l’expiration du dioxyde de carbone et non la saleté. Ils se nourrissent de notre sang, pas nos déchets. L’état général de propreté de l’environnement dans
lequel elles vivent peut avoir un effet de contrôle sur elle, mais les punaises de lit, contrairement aux coquerelles, ne sont pas attirées par des endroits sales.

Sirius (#7),

C’est la même chose quand on demande à une loi de fixer l’histoire…

Sur les moyens de lutter contre le paludisme : la méthode avec mousticaires traitées et traitements intradomiciliaires rémanents…

lire cela : http://www.who.int/malaria/med.....Key-FR.pdf

9.  miniTAX | 24/06/2009 @ 11:41 Répondre à ce commentaire

Le plus gerbant dans l’histoire, c’est que lors de l’épidémie de Chik à la Réunion (après des décennies de négligence phytosanitaire, sur les bons conseils des écolos, qui ont permis aux moustiques de pulluler), on n’a pas hésité à asperger des tonnes et des tonnes d’insecticide pour éradiquer la maladie, dans chaque recoin de l’île.

Un pays riche a le droit d’éradiquer comme il entend une maladie qui a fait tout au plus quelques morts mais un pays pauvre, qui souffre de milliers de morts PAR AN de malaria, lui n’a pas accès un insecticide bon marché qui a fait ses preuves partout où on l’a utilisé massivement et doit se contenter de moustiquaires et de cohabiter avec les moustiques. Qu’est ce qui cloche dans l’histoire ?

10.  Araucan | 24/06/2009 @ 17:11 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#9),

C’est toujours l’histoire deux poids deux mesures. Et aussi, quand on est pauvre, on fait forcément les choses à l’envers.

11.  Sirius | 25/06/2009 @ 0:30 Répondre à ce commentaire

@9_miniTax
En effet. J’ai un moyen efficace (DDT) pour lutter contre un fléau (le vecteur du paludisme), j’en ai moi-même profité (pays riches); or, les écolos de l’OMS estiment qu’il peut être dangereux, notamment chez certaines espèces d’oiseaux, s’il est mal utilisé; voilà pourquoi, principe de précaution oblige, il vaut mieux l’interdire partout. Ok correct, on interdit. Oui mais depuis, le fléau progresse! Réponse : never mind! Ne rien faire, voilà la meilleure de faire selon le le vert progrès!

J’exagère bien sûr mais à peine.

12.  Marot | 25/06/2009 @ 8:52 Répondre à ce commentaire

Des centaines de milliers de morts, ça fait tellement plaisir aux décroissants.

Le génocidaire Cousteau serait ravi.

P.S. Pourrait-on m’expliquer pourquoi les décroissants ne se suicident pas ?

13.  scaletrans | 25/06/2009 @ 9:45 Répondre à ce commentaire

Marot (#12),

En vertu du principe « fais ce que je dis, ne fais pas ce que je fais ».

14.  Sirius | 26/06/2009 @ 22:38 Répondre à ce commentaire

@12_Marot

Pourrait-on m’expliquer pourquoi les décroissants ne se suicident pas ?

J’ose une réponse, très partielle mais fondamentalement, je ne m’en défait pas. Les décroissants sont tels les Communistes, les Fascistes et les Nazis du milieu du XXe siècle — et actuellement les théocrates en Iran. Ils se pensent tout simplement au-dessus de la condition humaine. Je constate depuis un bon bout de temps que le discours de l’écologie profonde provient essentiellement de jeunes gens en santé des villes ou de vieux « sages » retraités et bien lovés dans leurs fermes et qui n’ont point à craindre pour « leur avenir ». (« Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience », Karl Marx.) Autrement dit : ces écolos radicaux pensent savoir ce qu’il faut faire mais ils le pensent seulement, et parce qu’ils ne sont pas, eux-mêmes visés par ce qu’ils préconisent.

15.  dubitatix | 27/06/2009 @ 0:50 Répondre à ce commentaire

Sirius (#14)
Les décroissants ne sont pas « tels les Communistes, les Fascistes et les Nazis du milieu du XXe siècle », pour la simple et bonne raison qu’ils ne sont PAS PRODUCTIVISTES. Désolé de vous le faire remarquer, mais vous commetez là un énorme contresens. Quant à une éventuelle comparaison avec « les théocrates en Iran »… non, je vous en prie, franchement, faut arrêter de psychoter !!!
Les décroissants ne sont pas des écologistes de base ! Soit, ils écrivent ce qu’ils aimeraient vivre, soit ils le vivent vraiment, tout simplement. Ceux qui vivent vraiment en adéquation avec leurs convictions ne risquent pas de vous répondre puisqu’ils ont bazardé leur ordinateur depuis bien longtemps… Ceux qui se contentent d’écrire peuvent éventuellement être considérés comme des tenants de la deep ecology, mais ce serait faire abstraction de la distinction fondamentale entre écologistes et décroissants : les écologistes veulent soumettre leurs congénères par le biais de considérations essentiellement théoriques, alors que les décroissants ont la prétention – folle? – de les convaincre par l’exemple. Du coup, certains me semblent plus respectables que d’autres…

16.  laurent | 27/06/2009 @ 1:30 Répondre à ce commentaire

dubitatix (#15),

Ta classification ne tiens pas debout. La décroissance est inhérente à l’idéologie écologiste. Les « décroissants » idéalistes (qui vivent leurs idéaux) que tu site sont juste des écologistes extrêmes… que l’on retrouve dans toute idéologie.

La quasi-totalité des mouvances écologistes sont décroissantes, et les organisations aussi (voir les écrits du WWF, de Greenpeace, de « Friend of the Earth », des grands papes vénérés de l’écologisme comme Cousteau, etc….).

Les décroissants sont bien comme “tels les Communistes, les Fascistes et les Nazis du milieu du XXe siècle” dans le sens ou ils prétendent avoir identifié les « vrais problèmes » de l’humanité (ou d’une société particulière) et les remèdes pour les « guérir »…. qu’ils soient productivistes ou pas n’est qu’une des particularité de l’idéologie (qui en comporte bien d’autres).

17.  laurent | 27/06/2009 @ 1:33 Répondre à ce commentaire

D’ailleurs Y. Cochet, dont le discours est clairement décroissant malthusien, n’a aucune velléité de te convaincre par l’exemple… 😉

18.  dubitatix | 27/06/2009 @ 2:12 Répondre à ce commentaire

laurent (#16 et 17)
Si un jour on m’avait dit que je me ferai l’avocat des « écologistes extrèmes »…
Vous dîtes : « … qu’ils soient productivistes ou pas n’est qu’une des particularités de l’idéologie (qui en comporte bien d’autres). »
Non, non, et encore non : les décroissants NE SONT PAS PRODUCTIVISTES ! ce qui les distingue de nombre d’écologistes urbains et plus ou moins bobo qui envahissent aujourd’hui nos médias. On ne peut pas leur mettre le stakhanovisme sur le dos par exemple !
Quant à Yves Cochet, je le tiens pour un décroissant qui professe ce qu’il aimerait vivre (en s’appuyant sur le vécu d’autrui), et non pour un écologiste de base. Mais qu’il cherche à me convaicre, je le concède volontiers…

19.  dubitatix | 27/06/2009 @ 2:25 Répondre à ce commentaire

laurent (# 16et 17)
Les décroissants ne me semblent pas totalitaires, car pour l’essentiel d’entre eux, ils vivent leur « foi » sans faire chier qui que ce soit.
Au contraire des écologistes… Eux, ne vivent pas selon leurs convictions et en rendent responsables tous les autres ! Eux, tiennent des discours potentiellement totalitaires et inquiétants. Eux, sont dans l’idéologie et le fantasme d’une autre vie, qu’ils préfèrent imposer à tous, que de l’expérimenter seuls.

20.  Sirius | 27/06/2009 @ 2:36 Répondre à ce commentaire

@15dubitatix
Bonjour,

Bien sûr, mon analogie entre les environnementalistes des villes ou les retraités des campagnes verdoyantes d’une part, et les totalitarismes armés d’autre part, est nettement abusive, voire délirante. Du moins, elle l’est telle que comprise comme vous le faite. Je comprend. Cependant…

Il existe un point commun évident, selon moi, qui les unit à la base: la pensée totalitaire. Combien de commentaires peut-on lire dans les blogues ou répliques dans les journaux allant dans ce sens : pour « sauver la planète », la démocratie n’est pas adéquate ni suffisante. Pourquoi? Parce que le peuple est fondamentalement idiot. Ou pour le moins il est inerte tandis qu’il y a « urgence dans la demeure ». Il en résulte qu’il faudrait finalement user de coercition, autrement dit il faudrait au bout du compte imposer, contrôler, diriger, envers et contre tous et par la force si nécessaire, la bonne manière de marcher. Laquelle? Celle qui correspond au Bien. Mais quel est le Bien? Réponse : la vérité. (Platon aurait sur ce point été pleinement d’accord.) Mais quelle est la vérité? La pensée totalitaire l’affirme en son sein même, voilà pourquoi les agents qui la partagent finissent fatalement par se comporter comme ils l’ont toujours fait dans l’histoire envers ceux et celles qui ne la partagent pas : à défaut d’argument rationnel, ils sortent la massue… (Pour preuve voir ce lien)

21.  Sirius | 27/06/2009 @ 2:52 Répondre à ce commentaire

@16_laurent

Les décroissants sont bien comme “tels les Communistes, les Fascistes et les Nazis du milieu du XXe siècle” dans le sens ou ils prétendent avoir identifié les “vrais problèmes” de l’humanité (ou d’une société particulière) et les remèdes pour les “guérir”…. qu’ils soient productivistes ou pas n’est qu’une des particularité de l’idéologie (qui en comporte bien d’autres).

Excact! Vous avez mieux exprimé que moi le fond de ma pensée.

22.  Sirius | 27/06/2009 @ 5:13 Répondre à ce commentaire

Il est difficile, voire impossible d’un point de vue pratique de désirer que l’humanité dans son ensemble se fasse petite pour ne pas affecter l’environnement sans désirer l’existence d’une superstructure supra nationale qui disposerait des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif lui permettant de répandre le Bien dans le monde en cette matière. (Gouvernement mondial.) Problème : il n’y aurait plus, à part Dieu, aucune instance au-dessus. (Et entre nous, on ne peut pas compter sur Dieu.) Le GIEC/IPCC est pourtant un avant goût d’une telle structure supra nationale. Ce truc existe depuis 21 ans. Depuis son tout début, il ne fait que reproduirel le même discours, qui est sa prémisse qui définit sa mission. Plus statique que ça, tu es mort…

23.  Sirius | 27/06/2009 @ 5:18 Répondre à ce commentaire

J’oubliais de dire : et les partisans de GIEC/IPCC ne se rendent même pas compte de cela. « Huston, nous avons un problème. »

24.  Daniel | 27/06/2009 @ 9:53 Répondre à ce commentaire

laurent (#16),

Campagne planétaire d’actions directes des malthusiens verts

http://www.liberation.fr/depec.....l-ecologie

PARIS (AFP) – Greenpeace a déversé mardi matin plusieurs tonnes de charbon devant le ministère de l’Ecologie, dans le centre de Paris, pour protester contre le projet d’implantation d’un terminal charbonnier à Cherbourg, a constaté un photographe de l’AFP

http://uk.news.yahoo.com/21/20.....23e80.html

Climate change campaigners have boarded a coal freighter in a bid to prevent
it unloading its cargo at a power station

http://www.google.com/hostedne.....gD990JR6O0

NAOMA, (AP) — Actress Daryl Hannah, NASA scientist James Hansen and more than two dozen other mountaintop removal mining opponents have been arrested during a protest in southern West Virginia.

25.  Daniel | 27/06/2009 @ 9:56 Répondre à ce commentaire

Action Directe des malthusiens :

http://www.liberation.fr/depec.....l-ecologie

PARIS (AFP) – Greenpeace a déversé mardi matin plusieurs tonnes de charbon devant le ministère de l’Ecologie, dans le centre de Paris, pour protester contre le projet d’implantation d’un terminal charbonnier à Cherbourg, a constaté un photographe de l’AFP

http://uk.news.yahoo.com/21/20.....23e80.html

Climate change campaigners have boarded a coal freighter in a bid to prevent
it unloading its cargo at a power station

http://www.google.com/hostedne.....gD990JR6O0

NAOMA, (AP) — Actress Daryl Hannah, NASA scientist James Hansen and more than two dozen other mountaintop removal mining opponents have been arrested during a protest in southern West Virginia.

26.  dubitatix | 27/06/2009 @ 10:36 Répondre à ce commentaire

laurent (#16)
A la relecture, je vois que je n’ai pas répondu à ton post de manière satisfaisante. Les « vrais problèmes de l’humanité » et les « remèdes pour les guérir » suffisent à poser les (bonnes) bases d’un totalitarisme, soit. Mais, comme les décroissants ne sont pas productivistes, ils ne se constituent pas un « trésor de guerre ». Comme les décroissants ne sont pas productivistes, ils connaîssent de gros problèmes d’insertion dans la société qui leur interdisent de « peser » efficacement sur celle-ci. Par exemple, un décroissant va se bricoler une petite éolienne perso pour faire plaisir à sa femme ou ses enfants, il ne va pas, comme l’écologiste, participer aux réunions chez le préfet, au resto avec le Président de la Chambre de commerce et d’industrie pour monter un projet pharaonique de 25 éoliennes géantes qui emmerdera tous les habitants du coin !
D’où, pour parler comme eux, « l’empreinte totalitaire » des décroissants sur notre système démocratique me semble infiniment moins néfaste que celle des écologistes.

27.  dubitatix | 27/06/2009 @ 11:36 Répondre à ce commentaire

Sirius (#20, 22, 23)
Coucou !
Evidemment, je suis globalement d’accord avec ces trois posts. La propagande est telle (« sauver la planète », « négationnistes du climat » etc.) que je ne serais pas étonné si un jour, un déséquilibré agressait physiquement un sceptique estampillé « vu à la télé »… mais pour la bonne cause bien sûr ! Pour sauver la planète ! C’est pourquoi toute référence au communisme, nazisme etc. devrait peut-être, être évacuée du débat. Les esprits simples, que ce soit au XX° siècle ou au XXI°, peuvent commettre de vraies horreurs en toute bonne foi, croyant bien faire…

Pour ce qui est d’une organisation supranationale détentrice de la Vérité et oeuvrant pour le Bien de l’humanité, je suis ok bien sûr. Mais Nicolas Hulot, Yann Malthus Bertrand (bravo à l’auteur de cette trouvaille!) et Cie me semblent bien plus nocifs que les décroissants. Ben oui, j’y reviens… Les écologistes, de par leur proximité avec le pouvoir et leur incroyable capacité à se recycler dans l’économie marchande (éoliennes, marché du carbone, HQE etc.) sont bien plus dangereux pour nos libertés que les décroissants. D’ailleurs ceux-ci, en général, détestent les écologistes médiatiques qu’ils tiennent pour des tartuffes, des vendus et autres joyeusetés de ce genre… Ils ne sont pas très tendres non plus avec les écologistes de base qui prennent l’avion, achètent des i-phone, des scooters électriques (nucléaire!) etc.

Bref, pour résumer, le « capitalisme vert », la religion RCA et les écologistes qui frayent avec le pouvoir, me semblent, a priori, représenter la menace la plus tangible.

28.  Daniel | 27/06/2009 @ 11:44 Répondre à ce commentaire

Activisme :

PARIS (AFP) – Greenpeace a déversé mardi matin plusieurs tonnes de charbon devant le ministère de l’Ecologie, dans le centre de Paris, pour protester contre le projet d’implantation d’un terminal charbonnier à Cherbourg, a constaté un photographe de l’AFP

http://uk.news.yahoo.com/21/20.....23e80.html

Climate change campaigners have boarded a coal freighter in a bid to prevent
it unloading its cargo at a power station

http://www.google.com/hostedne.....gD990JR6O0

NAOMA, (AP) — Actress Daryl Hannah, NASA scientist James Hansen and more than two dozen other mountaintop removal mining opponents have been arrested during a protest in southern West Virginia.

29.  Manu95 | 27/06/2009 @ 12:33 Répondre à ce commentaire

Daniel (#26),
Pourquoi diable se montre-t-on si indulgent envers ces activistes, ou plutôt ces vandales et ces pirates.

Je ne vois pas de différence entre l’abordage par la force d’un cargo chargé de charbon par des écolos et l’abordage d’un navire marchand au large de la Somalie. Pour moi, ce sont des actes de piraterie !
La sanction devrait être la même : arrestation, confiscation des bateaux et canots, en lourdes peines d’emprisonnement.

Déverser des tonnes de charbon devant un ministère est bien pire que de laisser son chien se soulager sur un trottoir, fait qui en Belgique et puni d’un amende de 50 € (ce qui est cher pour une malheureuse crotte) si on ne ramasse pas ses déjections.

30.  Araucan | 27/06/2009 @ 12:57 Répondre à ce commentaire

D’une manière générale, lorsque vous voulez sauver quelque chose vous invoquez un bien ou un intérêt supposé commun. Moyennant quoi, il faut des solutions à l’échelle de ce bien ou cet intérêt (une société, la planète, une religion, un peuple, le climat ou les oiseaux).
Avec le climat, on est à l’échelle mondiale : donc il faut une solution mondiale et la convention Climat en est l’instrument et la réduction du CO2 atmosphérique, le moyen universel.
D »autre part, il faut perfuser toutes les composantes de la société mondiale pour créer un consensus: pays développés, en développement, industrie, agriculture, aide au développement, vie quotidienne, économie,… . Vu d’ici, c’est fait : ces idées se retrouvent dans les médias tous les jours.
malgré l’invocation au développement durable faite tous les jours, personne ne sait ce que c’est et personne n’est d’accord pour dire ce que cela représente, par rapport à la croissance des sociétés humaines.
Mais l’hypothèse implicite est tout de même là : on ne peut aller au-delà et ce serait mieux si c’était moins : moins d’emprise sur les milieux naturels, moins d’agriculture, moins de consommation, moins de déplacements.
L’idée est partout et sous-jacente : il y a juste ceux qui la disent tout haut et la vivent (et s’ils n’ont ni voiture, ni ordinateur, ni chronique dans les journaux), c’est leur choix, ils sont libres, ils assument et ils ne m’embêtent pas.
Le problème ce sont les autres, qui font de fait de la politique, qui prônent des solutions pour les autres à différents niveaux et qui ont réussi à infiltrer la pensée dominante, avec des solutions qui ne sont que partielles et partiales aussi.
La solution serait mondiale (sauf que ce sera un peu plus difficile que certains ne le croient) : la tentation totalitaire est toujours là, quelque soit l’idéologie qui la sous-tend et certains l’expriment d’une manière ou d’une autre, facilités qu’ils sont par une certaine tendance oligarchique des démocraties occidentales, avec le règne des experts, le manque de discernement des politiques en la matière (ou leur opportunisme) et le « chemin montré » par des groupes de scientifiques (pas tous) pour notre bonheur !
Les décroissants assumés ne sont qu’une facette de l’iceberg (pas la plus importante) mais l’hypothèse décroissance est partout.

31.  Araucan | 27/06/2009 @ 12:59 Répondre à ce commentaire

Manu95 (#27),

Mais puisque l’on vous dit que c’est pour sauver la planète !

32.  Daniel | 27/06/2009 @ 13:28 Répondre à ce commentaire

C’est grâce a l’energie abondante et bon marché que nos sociétés ont pu vaincre la misère , la faim , la maladie et offrir le confort aux humains pour se déplacer , climatiser leurs habitations etc
Avant cela l’énergie bon marché était procurée par le commerce de l’énergie humaine (les esclaves )qui assurait a une petite minorité prospérité et confort
Le principal gisement de cet or noir était situé en Afrique
On peut légitimement se demande vers quoi les fumeuses théories malthusiennes nous conduisent ?

33.  Araucan | 27/06/2009 @ 15:23 Répondre à ce commentaire

Daniel (#30),

A recommencer à biner les champs de pomme de terre à la main ! 😉

Il y a une part de leurre à croire que l’on pourra maintenir le niveau technique sans industrie (imagine-t-on fabriquer des éoliennes sans hauts fourneaux, mines, ordinateurs ? sinon cela s’appelle des moulins à vent…). Et pour le moment, il n’y a pas d’autre voie qu’industrielle (ce qui veut aussi dire qu’il ne faut pas faire n’importe quoi non plus).
Imaginer l’outil industriel nécessaire pour s’assurer de l’équipement d’un hopital au niveau européen…

34.  laurent | 27/06/2009 @ 15:39 Répondre à ce commentaire

dubitatix (#24),

Encore une fois, tu fais une fixation sur les activistes de la décroissances. Ce qui te fait confondre ces activistes (qui effectivement vivent plus ou moins à la marge) et l’idéologie décroissante elle-même.

L’idéologie décroissante a été intégrée par l’idéologie écologiste, et en constitue un des piliers, que tu le veuille ou non…
Le fait que les personnes séduites par l’idéologie écologiste (les « croyants »), ne soient en grande majorité pas prêts pour s’en auto-appliquer les préceptes, est complètement normal dans le cadre de toute idéologie…. quelque que soit ses croyances, en général, les contraintes, c’est surtout pour les autres….
Revisite l’histoire des religions, et tu verra…. c’est exactement la même chose…

Le problème, c’est qu’une idéologie ne devient pas « officielle » par le pouvoir de la marge d’activistes extrèmes, mais par le suivisme bête et en grande partie muet de la majorité silencieuse… ce qu’on appelle maintenant le « politiquement correct ».
La peur du futur, des autres, de la techno, etc…. est un puissant levier pour accepter n’importe quelle contrainte, surtout quand on ne comprend la nature réelle de ces contraintes…. quand il est trop tard..

35.  Daniel | 27/06/2009 @ 16:16 Répondre à ce commentaire

Exemple type d’activiste ultra-malthusien

http://imposteurs.over-blog.co.....36376.html

Un gourou au discours anxiogène

Celui qui au début de la conférence est très sérieusement présenté comme « LE spécialiste des OGM alimentaires » s’avère être en fait le spécialiste de tout. Il déclame ses idées « alternatives » dans des disciplines aussi variées que la toxicologie, l’épidémiologie, la climatologie, l‘économie politique, la démographie, la sociologie politique.. : aucun domaine n’échappe à sa sagacité.

C’est juste dommage que l’ultra-malthusien n’ait pas pris la peine d’ouvrir un simple Que sais-je ? sur la population mondiale, ça lui aurait évité de dire pas mal de bêtises. Mais vous n’allez tout de même pas demander à un homme qui prétend réinventer la science à lui tout seul de s’arrêter aux vulgaires exigences de réalité des faits et de cohérence de l’analyse !

36.  Sirius | 27/06/2009 @ 22:59 Répondre à ce commentaire

@33_Daniel
Dans l’article excellent que vous citez, Gilles-Éric Séralini = GES, qui abrège aussi l’expression « gaz à effet de serre ». En ce sens, son nom est presqu’un aptonyme.

37.  dubitatix | 28/06/2009 @ 17:39 Répondre à ce commentaire

laurent (#32)
Oui, oui, en gros, je suis d’accord avec toi! De plus, t’as raison, je fais un blocage!
Je vais juste essayer de t’expliquer pourquoi je bloque : parce que je pense que l’écologie telle qu’on l’a connue, c’est + ou – fini. J’ai l’impression qu’elle devient protéiforme…

L’écologie implique la décroissance = ok. Mais, c’était surtout valable avant. Depuis que le RCA est devenu la terreur planétaire N°1, l’écologie ne s’appartient plus, car tout le monde (ou presque..!) se l’approprie. Du coup, les écologistes ne sont plus un groupe homogène. C’est une des conséquences -prouvée?!- du RCA…

Ecologie verte : l’originelle, tend évidemment à la décroissance
Ecologie rouge : un certain nombre d’écolos sont d’ex-communistes, ex-marxistes qui reprennent espoir en lisant le philosophe Badiou (L’hypothèse communiste, 2009) leur expliquer que celui-ci peut revenir. Ne sont pas vraiment anti-science, ni anti progrès technique. Ces anciens acharnés du productivisme (Stakhanov…) ne semblent pas tous totalement convaincus par la décroissance. Leur ralliement à l’écologie verte est surtout dû à la faillite de leur idéologie d’origine + le plaisir de pouvoir taper avec les écolos originels sur un ennemi commun : le capitalisme. Leur convictions décroissantes semblent bien fragiles…
Ecologie rose : Ségolène Royal tente depuis un certain temps déjà, de mettre sur pied une doctrine écolo-socialiste. Il m’étonnerait fort que cette « doctrine » penche du côté de la décroissance…
Ecologie orange : François Bayrou est quasi-muet, mais Corinne Lepage parle de développement « soutenable ». Comme le dit Araucan du développement durable, pas facile de savoir ce que cela veut dire, mais c’est vrai qu’il y a peut-être là-dessous comme un soupçon de décroissance (?)
Ecologie bleue : celle d’Obama (croissance verte, etc.), de Sarkozy (capitalisme vert, éco-croissance…) et autres politiques de droite. Là, il faut vraiment être de mauvaise foi pour voir dans cette écologie-là, la moindre tentation décroissante. AU CONTRAIRE, l’écologie de droite est vue comme la nouvelle révolution (à l’instar de l’agricole, l’industrielle…) qui va relancer le capitalisme, justement par une nouvelle croissance !

Bon, sinon, va pas croire que je suis têtu comme un âne!, je t’explique seulement pourquoi je fais un blocage et pourquoi il ne me semble plus possible d’affirmer que l’écologie implique forcément la décroissance…
Mais bon, je ne prétends pas être sûr d’avoir raison…

38.  Frédéric, admin skyfall | 28/06/2009 @ 22:02 Répondre à ce commentaire

dubitatix (#35), un essai sur la nature des mouvements écologistes.

39.  dubitatix | 28/06/2009 @ 23:52 Répondre à ce commentaire

Frédéric, merci ! Je vais me régaler !

40.  laurent | 29/06/2009 @ 0:47 Répondre à ce commentaire

dubitatix (#35),

Beaucoup en effet cherchent à surfer sur (ou à récupérer), non pas l’idéologie elle-même, mais la morale et les « bons sentiments » qu’elle génère…

C’est à mon avis une grosse erreur, cela ne fait que renforcer le prosélytisme de la religion verte, en la présentant seulement sous ses angles les plus sympathiques (la politique marche à coup de pathos, beaucoup plus que par les idéologies qu’elle cherche à recycler)…. ce faisant, on prépare le lit tu totalitarisme à venir…

41.  Araucan | 29/06/2009 @ 1:27 Répondre à ce commentaire

laurent (#38),

Ce n’est pas une erreur pour ceux qui récupèrent parce qu’ils contribuent à renforcer leur propore position….

42.  Sirius | 29/06/2009 @ 7:02 Répondre à ce commentaire

@35_dubitatix
Bonne analyse. Elle ne manque pas couleurs. Sans jeux de mots. Intéressant, vraiment. J’aimerais toutefois faire remarquer que même les bleus exigent des interventions étatiques, ne serait-ce que parce que la nouvelle économie requiert des lois. On ne peut comme ça se débarrasser de l’état.

43.  floyd | 29/06/2009 @ 10:33 Répondre à ce commentaire

dubitatix (#35),

Comme vous semblez aimer les couleurs, peut-être vous allez apprécier la théorie de la ‘spirale dynamique’. C’est une théorie crée par le psychologue américain Clare W. Graves dans les années 60. Cette théorie montre que les croyances sont basées sur des systèmes de valeurs qui évoluent suivant un schéma bien déterminé. Pour symboliser ces systèmes de valeur, les successeurs de Graves ont utilisé des couleurs. Bien sûr Graves n’est pas le premier qui a décrit l’évolution des valeurs humaines, mais sa théorie m’a beaucoup marqué.
Malheureusement en français il n’y a pas beaucoup de littérature sur le sujet. Fabien Chabreuil et Patricia Chabreuil ont sorti l’année passée le livre ‘La spirale dynamique’:
http://www.mediafire.com/download.php?ym4ynwndilh
Malheureusement certains passages du livre montrent que les auteurs ne sont pas exempts du catastrophisme ambiant. Ainsi, on y apprend que les gaz à effet de serre mettraient en péril la vie sur terre!! De plus les auteurs sont partiales envers les différents systèmes de valeurs. Malgré cela je vous conseille quand même de le lire.
Pour une introduction:
http://www.spiraledynamique.co.....1_2005.php

44.  Laurent | 29/06/2009 @ 14:52 Répondre à ce commentaire

Araucan (#39),

Ce n’est pas une erreur pour ceux qui récupèrent parce qu’ils contribuent à renforcer leur propore position….

J’en doute fort. A partir du moment ou les « valeurs » exprimées deviennent consensuelles (ou « politiquement correctes » si vous préférez), Le fait de les exprimer ne renforce plus rien pour le récupérateur ou le « surfeur » (par contre, aller contre peut effectivement choquer, donc poser problème…)
Dans ce cas, seule l’idéologie porteuse de ces valeurs se renforce.

… et quand toutes les formations politiques, quasiment sans exceptions, surenchérissent sur la récup… alors ce moment arrive très vite.
… d’ailleurs, dans la plupart des démocraties occidentales, on l’a déjà dépassé….

45.  REDBARON 17 | 29/06/2009 @ 16:04 Répondre à ce commentaire

On a essayé le communisme, on a essayé le capitalisme, On a essayé plein d’ « ismes » et il faut bien le dire ça n’a pas très bien marché. Chute du premier, crises en série du second…

-« Il faudrait trouver quelque chose de consensuel… Et si on essayait l’écologie, se disent plein de gens en panne d’idéologie, on ne l’a jamais essayée… »

Et c’est parti ! La droite veut la sienne, la gauche croit l’avoir inventé, le centre n’est pas en retard, cela va de soi pour l’extrême gauche, et en cherchant bien même l’extrême droite y pense… en se rasant… !!! Et comme dit DUBITATIX on lui a refilé plein de couleurs…

Alors, les têtes chenues seront épargnées, les enfants de celles-ci y échapperont, peut-être, mais les progénitures nouvelles vont sucer ça au berceau et des dizaines de Yann Arthus-Bertrand et autres Hulot se feront un devoir de fournir leurs « œuvres » à l’Éducation nationale reprises en chœur par d’éminents professeurs…

c’est l’affaire de deux générations… et l’écologie deviendra le nec plus ultra des idéologies « nouvelles »…

Je crains qu’on ne puisse y échapper… Moi, pessimiste…???

Á moins que… Mais ça c’est une autre histoire…

46.  Araucan | 29/06/2009 @ 17:18 Répondre à ce commentaire

REDBARON 17 (#43),

Mais maintenant les idéologies passent plus vite qu’avant, les militants moins fidèles… le consumérisme n’est pas mort non plus !
On verra peut-être d’ici 10 ans d’anciens pro-RCA écrire : je suis un repenti de cette usine à gaz, j’étais sincère et je me suis fait abuser…

Laurent (#42),

Le récupérateur contribue certes à l’augmentation de la croyance et a l’impression d’être dans le courant mais, il y a aussi un seuil à partir duquel les gens se méfient (cf un certain référendum).
D’autre par le récupérateur doit être crédible dans cette démarche : trop d’opportunistes affaiblissent aussi les discours.
Mais dans un premier temps le récupérateur a le sentiment de n’être pas distancé.

47.  Abitbol | 29/06/2009 @ 18:11 Répondre à ce commentaire

REDBARON 17 (#43),
Vous comparez un patient qui éternue de temps en temps avec un patient mort…
Le capitalisme n’est pas à l’essai, il s’impose presque partout parce que les autres systèmes sont rejetés par les peuples quand on leur laisse la possibilité de choisir.

48.  dubitatix | 29/06/2009 @ 19:04 Répondre à ce commentaire

41 (#floyd)
Merci pour la spirale dynamique, je connaissais sans connaître..!Je n’ai pas encore assez de recul pour avoir une opinion, mais c’est vrai que ça peut faciliter les discussions et aller plus vite à l’essentiel.

49.  REDBARON 17 | 29/06/2009 @ 19:17 Répondre à ce commentaire

Abitbol (#45),

Vous comparez un patient qui éternue de temps en temps avec un patient mort…

Bravo, belle métaphore…!!!
J’aurais du parler du « néolibéralisme ». Comme l’écologie le capitalisme a plusieurs rameaux… et on ferait bien d’en couper quelques un… !!!

50.  miniTAX | 29/06/2009 @ 19:24 Répondre à ce commentaire

REDBARON 17 (#47), avant de parler de néolibéralisme et encore plus de non-au-néolibéralisme, encore faut-il savoir ce qu’est le libéralisme. T’as encore du boulot…

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