180 ans de CO2 atmosphérique analysés par méthodes chimiques

Une étude intitulée « 180 ans de CO2 atmosphérique analysés par méthodes chimiques » vient d’être publiée par Prof Beck dans la revue Energy and Environment sur les anciennes mesures directes de CO2 atmosphérique. Avant celles officielles à Mauna Loa dans les années 50, le taux de CO2 atmosphérique est déterminé indirectement par les carottes glaciaires. La copie provisoire avant publication est téléchargeable ici. Une copie PDF de l’étude peut être obtenue en écrivant directement à l’auteur à cette adresse egbeck at biokurs.de . Le résumé et la conclusion de l’étude sont traduits ci-après :

Résumé

Plus de 90.000 analyses chimiques précises du CO2 dans l’air depuis 1812 sont présentées. Les données chimiques historiques révèlent que les changements de CO2 évoluent comme la température et donc comme le climat, contrairement à la tendance simple et en augmentation monotonique trouvée dans la littérature d’après 1990 sur le changement climatique.

Depuis 1812, la concentration en CO2 dans l’hémisphère Nord a fluctué et atteint 3 niveaux maximums aux alentours de 1825, 1857 et 1942, le dernier montrant un taux supérieur à 400 ppm [le taux de CO2 en 2006 étant de 380 ppmv, ppmv : partie par million en volume]. Entre 1857 et 1958, le procédé de Pettenkofer était la méthode analytique standard pour déterminer les niveaux de CO2 atmosphériques et délivre une précision habituellement supérieure à 3%. Ces mesures ont été faites par plusieurs prix Nobel

La concentration de
CO2 atmosphérique
aux alentours de 1942
est supérieure à 400 ppm

En se fiant à Callendar (1938), les climatologues modernes ont généralement ignoré les mesures historiques de CO2, malgré les techniques considérées comme des procédures standards dans des manuels de différentes disciplines. Les méthodes chimiques ont été discréditées comme non fiables et l’on en a choisi seulement quelques-unes unes qui vont bien avec l’hypothèse d’un lien entre CO2 et climat.

[…]

Discussion et conclusions

Pendant la fin 20e siècle, l’hypothèse que l’augmentation constante de la concentration de CO2 atmosphérique est le résultat de la combustion des énergies fossiles est devenu le paradigme dominant. Pour établir ce paradigme et le renforcer, les mesures historiques indiquant des fluctuations du niveau de CO2 entre 300 et 400 ppmv ont été négligées. Une réévaluation a été entreprise sur la littérature historique sur les niveaux atmosphériques de CO2 depuis l’introduction des techniques chimiques de mesure fiables dès le milieu du 19e siècle.
Plus de 90.000 mesures individuelles du niveau de CO2 ont été rapportées entre 1812 et 1961. La grande majorité de ces mesures a été faite par des chercheurs utilisant des techniques analytiques de laboratoire bien établies. Les données de 138 sources et emplacements ont été combinées pour produire une courbe de moyenne annuelle de CO2 atmosphérique pour l’hémisphère Nord.

CO2 atmosphérique par la méthode directe (en bleu) et par les forages glaciaires (en mauve)

Les données historiques présentées comme fiables peuvent, bien sûr, être critiquées sur le fait qu’elles ne représentent que des valeurs locales et seraient par conséquent non représentatives à l’échelle de la planète. Il y a de fortes preuves qui montrent que ce n’est pas le cas et que la courbe historique composite de CO2 est représentative à l’échelle globale. Cela est déduit de la correspondance entre la courbe et d’autres phénomènes globaux, comprenant à la fois les cycles des tâches solaires et les phases lunaires, le dernier étant présenté ici probablement pour la première fois dans la littérature et dans les statistiques des moyennes globales de température. De plus, la fiabilité en elle-même des données historiques est confirmée par ses variations saisonnières, mensuelles et journalières qui correspondent à celles observées dans les mesures modernes.

Il est en effet surprenant que la qualité et la précision de ces mesures historiques de CO2 ont échappé à l’attention des autres chercheurs. L’interprétation des variations mensuelles de CO2 (voir Fig. 5,7, 9 et les mesures modernes, par exemple Mauna Loa), qui indiquent une corrélation avec les phases lunaires, est une autre question qui sera traitée dans un papier en préparation.

Entre 1857 et 1958, le niveaux
de CO2 atmosphériques est
déterminé avec une précision
meilleure que 3% avec le
procédé Pettenkofer

Les hypothèses modernes de l’effet de serre sont basées sur les travaux de G.S. Callendar et C.D. Keeling à la suite de S. Arrhenius, puis popularisées par le GIEC. La compilation de la littérature scientifique disponible soulève la question si les auteurs ont systématiquement écarté un grand nombre de publications techniques valides et de mesures anciennes de CO2 atmosphériques parce que celles-ci ne collent pas avec leur hypothèse. De toute évidence, ils utilisent seulement un faible nombre de valeurs soigneusement choisies dans la littérature ancienne, en retenant invariablement des résultats qui sont compatibles avec l’hypothèse qu’une augmentation artificielle de CO2 serait provoquée par la combustion des combustibles fossiles. Un manque de méthode d’évaluation de ces mesures a été démontré : en effet, l’évaluation du niveau de précision montre des erreurs systématiques de l’ordre d’au moins 20 ppm. La plupart des auteurs ont traité de manière incorrecte les mesures historiques par méthodes chimiques de CO2 et ont décrété de manière injustifiable que les méthodes d’analyse historique ne seraient pas fiables et produiraient des résultats de faible qualité.

51.  outrecuistre | 28/12/2008 @ 11:26 Répondre à ce commentaire

Un Minitax de fetes, à qui on ne la fait décidemment pas!

52.  the fritz | 28/12/2008 @ 21:07 Répondre à ce commentaire

Outrecuistre, ce qui est bien avec minitax, c’est que si on suivait sa science on utiliserait encore des silex pour allumer le feu; mais bon il faut ce genre de personnes pour pousser un peu plus loin la recherche, mais il ne faut pas compter sur elles pour apporter la moindre pierre à l’édifice
j’avais répondu ceci à Sirius, je le remets pour minitax

Donc pour répondre à Sirius, ce n’est pas une certitude, comme c’est très rarement le cas en sciences naturelles, mais il y a de fortes présomptions que cette hypothèse soit la bonne

Ce n’est pas parce qu’il il y a deux ou trois inconnues qu’il faut baisser les bras ; j’espérai que minitax n’intervienne pas dans cette discussion, car il y a deux sujets tabous avec lui; c’est le peak oil et le CO2 anthropique; mais bon, si quelqu’un possède des analyses isotopiques du carbone des bulles de glace , cela fera peut-être avancer la discussion en évitant de parler de foutaise ou d’escroquerie

53.  Abitbol | 29/12/2008 @ 15:52 Répondre à ce commentaire

Si on suivait la « science » de certains… on pourrait continuer à regarder dans les entrailles de poissons morts, dans les Runes et autres baves de crapauds ! Après tout, des millions de gens croyaient et continuent de croire en de telles choses depuis qu’on frotte des silex pour faire du feu…

54.  maurice | 5/01/2009 @ 15:57 Répondre à ce commentaire

« Quant au mois de Mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m’étonnerait qu’il passe l’hiver »

Desproges Pierre, en voilà un que la RC-mania et le Climate Chic dégoulinants de mièvrerie auraient inspiré…

55.  Araucan | 5/01/2009 @ 16:04 Répondre à ce commentaire

the fritz (#52),

Pour les carottes de glace, je ne sais pas mais par contre les séries climatiques issues des stalactites utilisent des ratios d’isotopes (au moins pour l’oxygène…) sad

56.  the fritz | 6/01/2009 @ 19:41 Répondre à ce commentaire

J’ai eu des reponses du LGGE à Grenoble; une publication d’américains il y a dix ans( que je vais étudier), mais des travaux sur le point d’être publiés au LGGE; donc wait and see

57.  Araucan | 6/01/2009 @ 19:57 Répondre à ce commentaire

Et voilà un satellite espion du CO2 et du méthane !

Un satellite pour contrôler les gaz à effet de serre depuis l’espace

il y a 8 heures 17 min
Maxisciences Maxisciences

Ibuki, Japon – Un satellite d’observation des gaz à effet de serre a été créé au Japon. Les données qu’il fournira devraient permettre de lutter contre le réchauffement climatique.

Le satellite va enregistrer les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4), qui contribuent grandement à l’effet de serre. 56 000 lieux de pointage, un tour de la Terre en trois jours et une altitude de 666 kilomètres lui permettront de récolter des données utiles.Il y a aujourd’hui 280 points d’observation des gaz à effet de serre (GES) sur Terre, contrôlant les émissions. Le satellite va permettre d’avoir, pour la première fois, une vision non terrestre de ces émissions.L’absorption de dioxyde de carbone par les plantes, transformé en oxygène par la photosynthèse, fait partie du cycle de « respiration de la planète » que les scientifiques seront capables de suivre avec ce satellite, tout comme le rejet de GES dû à la déforestation ou à l’industrie.Plus les gaz tels que le méthane ou le dioxyde de carbone sont denses, plus ils absorbent de rayons solaires. Ceci permet au satellite de déterminer leur concentration, grâce à la force de la lumière émise. Les données fournies seront mises à jour tous les trois jours et analysées avant d’être communiquées librement à tous les scientifiques.M. Hamazaki explique : « J’aimerais observer la respiration de la Terre et présenter un modèle visuel de notre planète, illustrant l’inhalation et l’expiration de CO2 et de méthane par ses écosystèmes ». Le satellite va être lancé dans l’espace du centre spatial de Tanegashima le 21 janvier 2009. Le coût du projet est de 269 millions d’euros.

58.  chria | 6/01/2009 @ 20:04 Répondre à ce commentaire

Cool!

59.  super.mouton | 6/01/2009 @ 22:06 Répondre à ce commentaire

Pense pas qu’ils vont voir grand chose….

60.  the fritz | 6/01/2009 @ 22:39 Répondre à ce commentaire

Si déjà on maitrisait les évolutions du principal GES, à savoir la vapeur d’eau

61.  Araucan | 7/01/2009 @ 12:18 Répondre à ce commentaire

Trouvé dans cet article l’extrait suivant :

http://www.nature.com/climate/.....8.142.html

Surprenant, les scientifiques n’ont pas une idée claire d’où vient le CO2, où il va et en quelles quantités….
Une raison pour laquelle le manque d’informations est que les stations de suivi au sol sont peu nombreuses et éloignées, et jusqu’à présent la technologie n’était pas disponible pour obtenir des mesures cartographiées et précises du CO2 dans l’atmosphère….

3. Where the missing carbon is going

Surprising as it sounds, scientists still do not have a clear grasp of where carbon is coming from, where it’s going and in what amounts. Yet, under the Kyoto Protocol, developed nations that have ratified the agreement are to receive credits for sequestering carbon through improved land management practices and reforestation. About half of the CO2 that wafts into the atmosphere from fossil fuel combustion is absorbed by the oceans, plants, forests and croplands, but how much of the carbon is swallowed up by the oceans versus land is still unclear. (Global Change Biol. 14, 2910–2922; 2008, Nature Geoscience 1, 569–570; 2008 and Eos Trans. AGU 89, doi:10.1029/2008EO430001; 2008). One reason for the dearth of information is that ground-based monitoring stations are few and far between, and until now, the technology hasn’t been available to obtain fine-scaled, precise measurements of CO2 in the atmosphere. But the launch next year of two carbon-detecting satellites, NASA’s Orbiting Carbon Observatory and the Japanese Greenhouse Gases Observing Satellite, should soon help to fill in this knowledge gap, which is critical to establishing a reliable carbon accounting system.

Tiens, tiens…

62.  Bof | 7/01/2009 @ 12:47 Répondre à ce commentaire

Résumons: on a un « réchauffement climatique » qui a duré 20 ans (78-98) et s’est arrêté il y a 10 ans, le tout dû à des Gaz à effet de serre dont on ne sait finalement même pas mesurer les quantités (mais bientôt, promis).
Et faites tourner les modèles informatiques construits avec ça !

Finalement, W. Bush avait beaucoup plus de preuves sur les armes de destructions massives irakiennes en 2003. Qu’on a retrouvées par caisses entières comme chacun sait ;o)

63.  miniTAX | 7/01/2009 @ 13:19 Répondre à ce commentaire

Araucan (#61),
Merci bien pour cette perle, publiée dans Nature en plus.
Tiens, tiens, je me souviens pourtant avoir lu ceci quelque part (suivez mon regard 😈 ) :
« les incertitudes des mesures sont négligeables, celles de Hawai suivent parfaitement la courbe des variations annuelles de taux de CO2 atmosphérique, permettant ainsi de différencier la contribution marine ou terrestre à la variation annuelle de ce taux. « 

64.  the fritz | 7/01/2009 @ 22:54 Répondre à ce commentaire

Bien sur miniTax met son grain de sel, mais il ferait mieux d’ouvrir le lien avant de claironner: autant lire sud ouest dimanche pour se tenir au courant des dernières decouvertes climatologiques et puis on n’est pas le premier avril:

Olive Heffernan is the Editor of Nature Reports: Climate Change. Following a PhD in Fisheries Ecology from University College Dublin, Olive moved to the UK as a postdoctoral scientist to continue her work on Northeast Atlantic cod stocks

About the editors

Editor: Olive Heffernan
Olive Heffernan is the Editor of Nature Reports: Climate Change. Following a PhD in Fisheries Ecology from University College Dublin, Olive moved to the UK as a postdoctoral scientist to continue her work on Northeast Atlantic cod stocks. Her long-standing interest in the broader issues surrounding science made her jump ship in 2004 from research to science journalism. She has since picked up a fellowship and award for reporting on ocean sciences. Olive wrote freelance and was Editor of The Marine Scientist magazine and Associate Editor of the Journal of Offshore Technology before joining Nature Publishing Group in 2007.

Assistant Editor/Copy Editor: Anna Barnett
Anna Barnett joined Nature Reports: Climate Change as Assistant Editor/Copy Editor in in November 2007 after two years copy editing for Nature research journals based in New York. She earned her B.S. in Biology from the University of Oregon, where she researched bacterial gene expression and edited a student literary journal. Her interest in human-powered transportation has gained several new dimensions from its transfer to the narrow, twisting streets of London.

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65.  Araucan | 12/01/2009 @ 0:44 Répondre à ce commentaire

Tiens se passerait-il quelque chose du coté du CO2 ?

A suivre ….

66.  the fritz | 12/01/2009 @ 14:55 Répondre à ce commentaire

Un nouvelle erreur

UPDATE FROM ANTHONY WATTS:

I received a reply tonight from Pieter Tans, who is the manager for the MLO data, it is another error in presenting the data, similar to what happened with GISS in October, a monthly data value was carried over. In this case, November to December. – Anthony

From: “Pieter Tans”
Sent: Sunday, January 11, 2009 7:24 PM
To: “Anthony Watts ”
Subject: Re: Questions on currently posted 2008 MLO data

> Anthony,
>
> The posted December figure is an error. It will probably be fixed
> tomorrow. The error does not appear on my computer. Our web site is
> run by a separate server dedicated to communicate outside the firewall.
> At this moment I don’t know why it repeated the November value for December.
>
> Sorry about this mishap.
>
> Pieter Tans

67.  Araucan | 14/01/2009 @ 14:27 Répondre à ce commentaire

Seraient-ce les diatomées qui refroidissent le climat ?

http://www.sciencedaily.com/re.....111419.htm

« Why diatom diversity peaked for 4 to 5 million years and then dropped is a big mystery, » Rabosky said. « But it corresponds with a period when the global climate swung from hothouse to icehouse. It’s tempting to speculate that these tiny plankton, by taking carbon dioxide out of the air, might have helped trigger the most severe global cooling event in the past 100 million years. »

(si l’on admet l’effet du CO2 sur la température, bien sûr…)

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