Les modèles climatiques dévoilés

Le projet climateprediction.net participe à sa façon à la science climatique en communiquant en toute transparence les résultats de ses simulations du climat à 50 ans. Les modèles utilisés sont les mêmes que ceux des rapports du GIEC et le calcul distribué est effectué sur les ordinateurs individuels des dizaines de milliers d’internautes participants, en quelque sorte un « SETI » climatique. L’expérience, parrainée par la BBC, avait démarré en 2004 et malgré les quelques péripéties qui ont obligé à tout réinitialiser, a produit de nombreuses publications dans des revues à comité de lecture aussi prestigieuses que Nature ou le GRL. Elle consiste à lancer un grand nombre de simulations ou « run » en changeant à chaque fois légèrement les nombreux paramètres du modèle (scénario différent) et à observer la température calculée.

Niveau résultats, on peut en tirer quelques conclusions intéressantes :

  • Avec un scénario de CO2 inchangé, le modèle peut être stable (fig 1) ou instable (fig 2) selon certains autres paramètres
  • Avec un paramétrage stable, si on double la teneur en CO2, certaines simulations prédisent une hausse de température (climat chaud et humide, fig 3), d’autres une baisse (climat froid et sec, fig 4)
  • Lorsqu’on met ensemble toutes les simulations « stables », on constate qu’ici 30 ans environ, la température terrestre pourrait augmenter ou diminuer de 6°C (fig 5, 6). En fait, un refroidissement encore plus prononcé est plausible mais est mitigé par la capacité d’affichage du graphique.

Maintenant que nous connaissons mieux les résultats des modèles, une conclusion s’impose : l’avenir climatique sera chaud ou froid mais quel qu’il soit, il est virtuellement certain qu’il y aura toujours une simulation parmi les 27.000 effectuées par climateprediction.net (à ce jour) qui sera juste. Les recherches sont en cours pour trouver un moyen de déterminer laquelle de ces simulations serait la bonne. A moins qu’il ne soit plus simple d’agir directement sur le climat pour qu’il change selon une simulation prédéterminée.

 réchauffement climatique
Fig 1 : Simulation stable, vert = CO2 inchangé, rouge=CO2 doublé, bleu=période de validation

 réchauffement climatique
Fig 2 : Simulation instable

 réchauffement climatique
Fig 3 : Prédiction de climat chaud et humide

 réchauffement climatique
Fig 4 : Prédiction de climat froid et sec

 réchauffement climatique
Fig 5 : Simulations en phase 3 (une courbe représente une simulation complète)

 réchauffement climatique
Fig 6 : Simulations en phase 4 sensée être meilleure que la phase 3

51.  Murps | 6/06/2007 @ 14:31 Répondre à ce commentaire

#45

Respect pour DM. Respect pour tous.
je ne pense pas qu’on puisse appeler ses interventions du trolling, au sens strict (enfin pas sur cette file).
Et puis s’il s’en va, on va manquer de contradicteurs.

Pour revenir au post #45, je pense qu’il ne peut pas exister de sceptiques modélisateurs du climat au sens ou vous l’entendez.
En fait vous voudriez qu’on vous balance un modèle tout fait qui montrerait une baisse globale de la température ? C’est bien cela ?

Je pense que cela n’est pas nécessaire et d’ailleurs ça n’aurait que peu de sens. Toujours pour ces mêmes raisons d’absence de modèle de circulation générale du climat. Aucun modèle pertinent ne peut alors exister.

La science est ingrate au sens ou la critique d’une théorie est très facile alors que son élaboration est complexe.
Un « bête » contre-exemple ou contre-expérience peut flanquer en l’air une théorie en moins de deux, alors qu’elle semblait solide ou tout au moins défendable. (Pensez à l’expérience de Michelson-Morley sur la vitesse de la lumière, expérience qui prouva sans erreur la non-existence de l’éther…).
Il en est de même pour le « réchauffement ».
Avec cette différence que l’observation et la collecte des données sur un système aussi complexe que le globe terrestre est fortement sujet aux interprétations.
En gros, je ne suis pas convaincu que les observations actuelles et les assurances que l’on nous donne sur le réchauffement actuel soient parfaitement légitimées scientifiquement d’ici quelques années.

Je pense que l’on dira qu’on s’était fourvoyé…

Cordialement.
Murps.

52.  DM | 27/06/2007 @ 9:28 Répondre à ce commentaire

Les puits de carbone : chiffres à revoir :
http://www.futura-sciences.com.....use_12215/

53.  Laurent | 18/07/2007 @ 18:33 Répondre à ce commentaire

@DM

Tu te plante sur plusieurs points.
– La résolution d’un modèle ne converge pas automatiquement vers une solution. Seul un système « stable » le fait. Un système instable diverge.
Le grand mérite de cet article est de nous montrer que les modèles climatiques sont potentiellement (suivant les conditions initiales et le paramétrage), relativement instables.
Scientifiquement, on cherche toujours a assurer la stabilité d’un modèle avant d’en vérifier la pertinence. Si une valeur d’un paramètre donné (correspondant à une hypothèse raisonable) fait diverger le système, c’est que la ou les équations qui l’utilisent sont non pertinentes (à l’échelle de temps considérée).
Les modèles météo ne sont pas utilisés au-delà de 10 jours… justement à cause de leur divergence après ce laps de temps.
– Les modèles climatologiques actuels utilisent, pour la distribution et la concentration d’aérosols, ainsi que pour la nébulosité, des paramètres constants (c’est une hypothèse qui en vaut une autre vu l’état des connaissances)…. mais avec d’autres hypothèses (tout aussi valables dans l’état des connaissances), par exemple si on asservi une diminution d’albedo (consécutive à l’augmentation de nébulosité) à la concentration en vapeur d’eau, alors les quelques solutions convergentes des modèles prédiront plutôt un refroidissement. (je ne dis pas que c’est correct… je dis juste que c’est ce que les modèles donnent comme résultat)
– Les modèles climatiques actuels servent aussi (au centre de Reading par exemple), à faire des prévisions climatiques à court terme (à 6 mois), pour prédire par exemple la position moyenne du FIT (ce qui détermine la « qualité » d’une mousson). Ces prédictions sont bien sur analysées et vérifiées à postériori…. le taux de succès varie entre 15% et 30% suivant les paramétrages et les zones choisies.

Tire tes propres conclusions…. (enfin.. je pense que tu les a déjà tirées… ;))

54.  Curieux | 18/07/2007 @ 19:06 Répondre à ce commentaire

@ Laurent,

Quand on je lit je me sent plus intelligent après, donc un grand merci.
Sur « le taux de succès varie entre 15% et 30% suivant les paramétrages et les zones choisies »
Si la prédiction était aléatoire, le résultat serait-il meilleur ?

55.  Laurent | 18/07/2007 @ 19:33 Répondre à ce commentaire

Je n’ai pas connaissance d’une comparaison avec une prédiction aléatoire…. faudrait éplucher tous les articles parus dans JAM et autres revues sur le sujet pour vérifier.

56.  miniTAX | 19/07/2007 @ 10:00 Répondre à ce commentaire

#55 Warwick Hugues l’a fait : voir ici (lien que je conserve précieusement).

Un météorologue a commenté ces résultats et conclut que les modèles ne font pas mieux qu’un … almanach de jardinier (hi hi). Voir les différents liens dans la partie commentaires où l’on compare prédictions & réalité.

57.  gorsky | 19/07/2007 @ 15:14 Répondre à ce commentaire

En fait pour un non-scientifique comme ma personne, en vous lisant, j’en conclus, certes de façon triviale, que les modèles climatiques et météorologiques sont simplement la preuve vivante qu’aucune science est exacte ou tout à fait exacte (hormis la sphère de la Logique).

58.  miniTAX | 19/07/2007 @ 18:31 Répondre à ce commentaire

Ah mais la climatologie n’est pas une « science » comme les autres.
Il y a la méthodologie scientifique normale (premier graphe) et la méthodologie selon le GIEC (deuxième graphe)

59.  maurice | 19/07/2007 @ 19:23 Répondre à ce commentaire

LOL !

60.  gorsky | 19/07/2007 @ 23:32 Répondre à ce commentaire

C’est plein d’humour !!!

Sorry, the comment form is closed at this time.