Les forêts primaires sont de précieux puits de carbone

[Une hypothèse de base de la théorie du changement climatique anthropique est fausse. Dommage pour le "consensus". A noter que ce n'est pas un scoop, même si les auteurs s'en réclament]

CORVALLIS, Oregon – Contrairement aux idées reçues depuis 40 ans, une nouvelle analyse publiée ce vendredi dans la revue Nature suggère que les forêts primaires sont habituellement "puits" de carbone : ils continuer à absorber le dioxyde de carbone de l'atmosphère et à atténuer les changements climatiques depuis des siècles.


Contrairement aux idées reçues, les forêts
anciennes continuent de stocker du carbone
Ici séquoïa millénaire au National Park

Toutefois, ces forêts primaires dans le monde ne sont pas protégées par les traités internationaux et sont considérées comme sans importance dans le "budget carbone", tel que défini dans le Protocole de Kyoto. Cette perspective est largement fondée sur les résultats d'une seule étude datant de la fin des années 1960 qui était devenue théorie établie. De nombreux scientifiques disent qu'elle doit désormais être changée.

Les forêts primaires non
gérées pourraient compter
pour 10% de l'ensemble de
l'absorption nette de CO2

"Les règles pour comptabiliser le carbone des forêts devraient attribuer des crédits carbone lorsqu'on laisse une forêt primaire intacte," concluent les chercheurs de l'Oregon State University (OSU) et plusieurs autres institutions dans leur rapport. "Une grande partie de ce carbone, le carbone du sol, va retourner dans l'atmosphère si ces forêts sont perturbées."

L'analyse de 519 études sur des parcelles différentes a trouvé que 15% des terres boisées dans l'hémisphère Nord sont constitués de forêt primaire non gérée avec une grande part de forêts anciennes, et que, plutôt que d'être neutre dans le budget carbone terrestre, ces forêts pourraient compter pour presque 10% de l'ensemble de l'absorption nette de dioxyde de carbone.

Dans n'importe quelle forêt âgée entre 15 et 800 ans, dit l'étude, le solde du bilan carbone de la forêt et son sol est généralement positif – c'est à dire que celle-ci absorbe plus de CO2 qu'elles n'en émet.

"Si vous chercher à compenser les émissions de gaz à effet de serre et considérer les forêts primaires uniquement sous la perspective du bilan carbone, la meilleure chose à faire est de ne pas y toucher", a déclaré Beverly Law, professeur de sciences forestières à OSU et directeur du réseau AmeriFlux, un groupe de 90 centres de recherche en Amérique du Nord et Centrale qui participe au suivi du "bilan" global de CO2.

Les forêts utilisent le CO2 comme élément de construction pour les molécules organiques et le stockent dans les tissus ligneux, mais ce processus n'est pas permanent. Dans les années 1960, une étude s'appuyant sur 10 ans de données à partir d'une seule plantation a suggéré que les forêts de 150 ans finissent par émettre autant de carbone qu'elles n'en absorbent de l'atmosphère, et sont ainsi donc "neutre en carbone."

"C'est l'histoire que nous avons tous appris depuis des décennies dans les cours d'écologie", dit Mme. Law. "Mais elle est juste basée sur les observations d'une seule étude d'un seul type de forêt, et il n'est tout simplement pas applicable partout. Les données actuelles montrent clairement que l'accumulation de carbone peuvent continuer dans les forêts vieilles de plusieurs siècles."

Quand une forêt ancienne est exploitée, dit Law, les études montrent qu'il y a émission de carbone dans l'atmosphère pendant environ 5 à 20 ans, avant la croissance de jeunes arbres ne commence à absorber et à séquestrer plus de carbone que ce qui est émis. La création de nouvelles forêts, que ce soit naturellement ou par l'homme, est souvent associée à des perturbations du sol et la végétation existante, se traduisant par une décomposition qui dépasse pendant un certain temps la productivité primaire nette des nouveaux arbres.

Les forêts primaires continuent
à séquestrer le carbone pour de
nombreux siècles… Il sera  nécessaire
de mieux caractériser les modèles
chargés de déterminer les bilan carbone

Les forêts primaires, dit l'étude, continuent à séquestrer le carbone pour de nombreux siècles. Et lorsque les arbres meurent à cause de la foudre, des insectes, des attaques de champignons ou d'autres causes, il y a généralement une deuxième canopée en attente dans l'ombre pour prendre le relais et maintenir la productivité.

L'une des implications de l'étude, dit Mme Law, est que les nations disposant d'importantes quantités forêts anciennes pourraient trouver un peu plus facile de compenser les émissions de gaz à effet de serre en laissant ces forêts intactes. Il sera également nécessaire, a-t-elle déclaré, de mieux caractériser les modèles chargés de déterminer les bilan carbone de surface.

Nombre des conclusions de l'étude se basent sur des données acquises des programmes AmeriFlux et CarboEurope, affirment les chercheurs. Les sources de financement sont diverses et comprennent le ministère américain de l'énergie, CarboEurope, l'Union européenne, et d'autres. Les auteurs appartiennent aux institutions de ces pays : États-Unis, Belgique, Allemagne, Suisse, France et Royaume-Uni.

Source

1.  Araucan | 12/09/2008 @ 13:39 Répondre à ce commentaire

Cela est certainement valable si les forêts ne brûlent pas (la photo montre une forêt de séquoias, ces forêts sont parcourues régulièrement par le feu).
Autre chose : les partisans du RCA oublient de prendre en compte l’effet du réchauffement sur les forêts, ce n’est pas logique : et là c’est très difficile de savoir ce qui va se passer.
cet article sera utilisé pour demander aux pays du sud de ne pas exploiter leurs forêts, juste d’en faire des parcs plutôt que d’en raisonner la gestion, comme les pays développés le font.
(Voir le libre de Sylvie brunel A qui profite le développement durable ?)

L’article de l’INRA est plus complet puisqu’il considère aussi des jeunes forêts ou des forêts exploitées

2.  Murps | 12/09/2008 @ 23:05 Répondre à ce commentaire

« Puits de carbone… »

Mes fesses, oui !

Excusez ma grossièreté mais j’ai toujours trouvé ces considérations loufoques.
Frappez pas !
je sors !

3.  Sirius | 13/09/2008 @ 0:47 Répondre à ce commentaire

Selon ma sensibilité, les vielles forêts sont plus belles, grandioses et majestueuses que les jeunes et à ce titre, elles méritent selon moi d’être protégées. Les considérations sur leurs capacités respectives à absorber le CO2 sont donc de mon point de vue immédiat non pertinentes. Mais il est vrai que les conclusions de l’article donnent des arguments à ma position…

4.  Araucan | 13/09/2008 @ 17:30 Répondre à ce commentaire

Les forêts sont à protéger et à préserver pour elles-mêmes pas parce qu’elles stockent du carbone, ce qui est réduire fortement leur rôle…
Ce genre de discours (forêts=puits de carbone ») revient à dire tout est dans tout et tous les problèmes seront résolus via les moyens recommandés pour lutter contre le changement climatique.

5.  Araucan | 8/10/2008 @ 12:36 Répondre à ce commentaire

Une des dernières de Hansen :

http://www.independent.co.uk/e.....29889.html

6.  Fabge | 8/10/2008 @ 23:22 Répondre à ce commentaire

Au fait, vous en trouvez où des forêts primaires? Il paraît (article lu dans La Recherche il y a quelques années) qu’il n’y en a quasiment pas à la surface de la terre.

7.  Araucan | 9/10/2008 @ 0:00 Répondre à ce commentaire

Les forêts primaires, ça n’existe pas. C’est comme la forêt gauloise, c’est un mythe. 5il y a eu de la forêt en gaule pas de problème, mais elle avait déjà été défrichée et avait repoussé plusieurs fois depuis le Néolithique.

L’homme y a toujours été présent et les forêts comme on les avait il y a, mettons 60 ans n’ont pas toujours été présentes : il y a eu des variations entre savanes et forêts dans les 1000 dernières années et on trouve des traces de peuplements humains là où il n’y a plus que de la forêt aujourd’hui : en Amazonie et en Afrique centrale, notamment.

Du plus, on voyait la forêt comme un climax , une sorte d’état optimum atteint par une communauté végétale et animale donnée qui restait semblable à lui même : il s’avère que ce n’est pas le cas.

La notion de forêt primaire mise en avant par les écologistes militants visait à préserver des zones où la main de l’homme n’a pas mis le pied, zones restées inchangées depuis la nuit des temps en jouant sur le mythe de la forêt primordiale.

Manque de bol, il y a des populations qui y vivent : d’où la notion de peuples autochtones (notion venue des Amériques) mais qui ne colle pas bien ailleurs. Certaines ONG ont eu du mal à s’y faire (les deep green). Si je me souviens bien l’article de la Recherche en question disait même que les humains avaient pu modifier la composition floristique de certaines zones, même peu nombreux.

En zone boréale, (cf le Canada), en plus il y a des feux (foudre?) .

Donc la forêt évolue (compétition entre espèces, climat, homme, foudre).

Maintenant on parle plutôt de forêts anciennes : il y en a très peu en Europe (Pologne, Roumanie) et l’on a parfois des surprises sur des massifs que l’on pensait être des forêts depuis les gaulois.

http://www.inra.fr/layout/set/....._mise_a_nu

http://www.cite-sciences.fr/fr.....ticle=8963.

Eh bien non, ça n’est pas aussi simple !

Si l’on veut faire des distinctions, il faut faire une différence entre les forêts selon la gestion ou l’exploitation qui y est faite, par rapport à quels aspects cette gestion est faite (bois, chasse, autres produits, conservation, etc), plus ou moins intensive, plus ou moins raisonnée ou programmée, de l’économie de cueillette et de chasse à l’industrie ou au systèmes de forêts domaniales en Europe. A chaque fois, c’est particulier et fonction de l’histoire passée ou récente, des traditions, des espèces et de la compétition entre agriculture et forêts, toujours présente d’une manière ou d’une autre, même pour les peuples premiers !

8.  Fabge | 9/10/2008 @ 15:30 Répondre à ce commentaire

On peut se référer à des modèles développés par les archéologues et historiens en Europe occidentale. Dans l’agriculture médiévale, avant la généralisation de l’assolement, on défriche la forêt, on cultive pendant quelques années et, lorsqu’on a épuisé les réserves du sol, on défriche un peu plus loin, l’habitat suit et on laisse repousser. Ceci fait que, avant le Xè siècle, il n’y a quasiment pas d’habitat permanent et la forêt est en état de régénération permanente.

9.  Fabge | 9/10/2008 @ 16:04 Répondre à ce commentaire

Selon la productivité des sols et avec les techniques de l’époque, ce type de rotation peut être plus ou moins rapide, ce qui fait que, même avec peu d’habitants, les défrichements sont fréquents et concernent rapidement de grands espaces.
Transposez ce type de raisonnement aux forêts tropicales ou équatoriales où le sol n’est pas le bon limon bien riche européen et vous obtenez des surfaces concernées par ce type de pratique qui croissent vite avec le temps.

10.  DM | 9/10/2008 @ 16:08 Répondre à ce commentaire

On devrait faire des fouilles en forêt ! On trouverait peut être des choses interessante.

11.  Fabge | 9/10/2008 @ 16:24 Répondre à ce commentaire

On en fait, on en fait! Les archéologues aiment bien parce que, si la forêt a un peu de bouteille, ce type de vestige s’y conserve bien, notamment les traces de culture, alors que, dans les espaces cultivés, le labour homogénéise tout.

12.  Curieux | 9/10/2008 @ 16:44 Répondre à ce commentaire

@DM,
On en fait en Europe et ho ! surprise on y découvre des restes d’exploitations agricoles.

13.  Araucan | 9/10/2008 @ 17:55 Répondre à ce commentaire

@Fabge,

L’agriculture itinérante a vite été abandonnée en Europe (lire Archéologie rurale de Guillaine et all).

Concernant les études faites par l’INRA en forêt de Haye, ils ont montré que certaines plantes d’espaces ouverts subsistent même longtemps après le défrichement et la culture, que d’autres ne recolonisent pas les anciens espaces défrichés même après 200 ans de reforesttaion ex muguet (comm pers).

@DM,

Voyez mon lien antérieur et en Afrique centrale, on s’aperçoit qu’il y 500 ans ce n’était pas de la forêt dans certains zones considérées comme de la forêt « primaire » mais de la savane (ex : peuplements d’Okoumés au Gabon).

14.  Fabge | 9/10/2008 @ 19:05 Répondre à ce commentaire

@Araucan

Attention! Je ne parle pas d’agriculture itinérante proprement dite mais plutôt d’installations temporaires au sein de clairières avec construction d’habitations avec des changements au bout d’un temps plus long que celui de l’agriculture sur brûlis.

15.  Araucan | 9/10/2008 @ 19:11 Répondre à ce commentaire

Ok, là je suis d’accord mais cela était valable au Haut moyen age ensuite les installations sont devenues permanentes.

16.  Curieux | 9/10/2008 @ 20:03 Répondre à ce commentaire

ensuite les installations sont devenues permanentes

Elles l’étaient aussi après Vème siècles avant notre erre cf pour la science spécial gaulois.

17.  Marot | 10/10/2008 @ 16:19 Répondre à ce commentaire

@Araucan,

Araucan, vous plaisantez.

Les oppidums gaulois n’étaient pas dans des clairières que je sache.

Les Romains et avant eux les Étrusques avaient bâti des villes.

Sparte et Athènes n’étaient pas des campements.

18.  Fabge | 10/10/2008 @ 16:29 Répondre à ce commentaire

@17

Au VIIè siècle après JC, les villes en France… Il y en a bien sûr mais elles n’abritent qu’une faible part de la population, les villages ne sont pas établis et l’habitat est très dispersé.

19.  Araucan | 10/10/2008 @ 16:34 Répondre à ce commentaire

@Marot,

On parlait de la Gaule avec Fabge (voir 14) : il y a eu des installations de villages dont certains ne l’ont été que temporairement mais à partir de l’an mil il y a eu de véritables politiques de peuplement (cf la Beauce) qui s’est freinée vers la fin du Moyen Age faute de place.
Ensuite les guerres voire les besoins en bois ont conduit les seigneurs au cantonnement des droits d’usage et à reprendre une partie des forêts qu’ils avaient concédé aux populations.
Mais je suis d’accord que les villages gaulois étaient fixes et qu’il y avait des villes gauloises (mais la période entre les invasions franques et l’an mil, correspond globalement à une période de faibles rendements et communications). Cela n’est pas antinomique avec des phénomènes de clairiérage, surtout quand certains cherchent des terres.

20.  Marot | 10/10/2008 @ 17:13 Répondre à ce commentaire

Bien sûr que ce n’est pas exclusif.

C’est d’ailleurs sur des défrichements qu’ont été créés les essarts fixes.

Je reste néanmoins sceptique sur l’importance et l’étendue de ces phénomènes même entre les années 500 et 1000.

21.  Fabge | 10/10/2008 @ 22:22 Répondre à ce commentaire

Dans la forêt de Saint-Gobain (Aisne), on trouve dans les sols de nombreuses traces de ce type d’agriculture. Il est à noter que ce type de clairièrage s’est poursuivi sous la forme d’activités de fabrication de charbon de bois assez longtemps (jusqu’au XIXè siècle je crois).

22.  Curieux | 10/10/2008 @ 23:39 Répondre à ce commentaire

@ Marot, Fabge et Araucan
Procurez-vous d’urgence le dossier spécial « Gaulois » de Pour la Science de ce mois, toutes les réponses à toutes vos questions sont dedans et très bien documentés.
Bonne lecture.

23.  Araucan | 11/10/2008 @ 8:41 Répondre à ce commentaire

@Fabge,

Jusqu’au XIX siècle, il y a eu des populations qui vivaient en forêt, charbonniers notamment.

Merci Curieux !

24.  Araucan | 26/10/2008 @ 0:19 Répondre à ce commentaire

Pas forcément une mauvaise nouvelle pour une fois.

http://www.sciencedaily.com/re.....162046.htm

25.  Inadmissible ahurissant | 1/12/2008 @ 18:49 Répondre à ce commentaire

aaah notre belle foret de Saint Gobain… moi je ne l’a reconnais plus en l’espace d’un an. A quand l’arret de son défrichement ? Sa me rend fou ce qui sont en train de lui faire. Des centaines et des centaines de tronc d’arbre jonge les routes, entre saint gobain et amigny rouy, entre saint gobain et deuillet c’est carrement un tous autre paysage qu’on découvre, et pour ceux qui connaissent ce petit chemin entre barisis et saint gob (la laie de bar ou route neuve) c’est un massacre aussi.
Ils viennent exploiter notre fierté nous qui sommes née ici et je suis sure qu’il ne replante pas, cette foret fais partie d’un patrimoine c’est inadmissible si personne ne réagit (le maire et ses acolytes) et que ça continue comme ça on fera qqlechose..

26.  Fabge | 1/12/2008 @ 22:13 Répondre à ce commentaire

@25

La forêt de Saint-Gobain est comme toutes les forêts gérées, la coupe fait partie de sa vie.

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