Rayons cosmiques et climat

[pour des informations complémentaires sur le lien rayons cosmiques-climat, cf. l'Agence Spatiale Danoise]

Par Nir J. Shaviv, article paru originellement dans PhysicalPlus, traduction par Araucan

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Sir William Herschel fut le premier à sérieusement étudier le soleil en tant que source de variations climatiques, il y a de cela deux siècles. Il nota une corrélation entre le prix du blé, qu’il estimât être une variable de substitution pour le climat, et l’activité des taches solaires :

« Le résultat de cette étude des cinq périodes passées, est que d’après le prix du blé, il semble probable que certains manques temporaires ou une plus faible croissance de végétation se sont produits généralement quand le soleil ne présentait pas cette apparence que nous pensons être le symptôme d’une émission importante de lumière et de chaleur. »

— Sir William Herschel, Phil. Trans. Roy.
Soc. London, 91, 265 (1801)

Herschel supposait que ce lien provenait de la variation de la luminosité du soleil. Aujourd’hui, les différentes activités solaires et les variations climatiques sont bien connues pour avoir une corrélation significative à différentes échelles de temps. Le meilleur exemple est peut-être dépeint dans la figure 1, sur une échelle de la centaine au millier d’années entre l’activité solaire et le climat tropical dans l’océan indien (Neff et all. 2001). Un autre exemple d’une magnifique corrélation se trouve à une échelle de temps plus longue, entre l’activité solaire et le climat nord-atlantique (Bond et al. 2001). Quoiqu’il en soit, les variations relativement faibles de la luminosité du soleil sont probablement insuffisantes à expliquer ce lien et les autres. Ainsi, un amplificateur de l’activité solaire est certainement nécessaire pour expliquer les corrélations observées.

changement climatique
Figure 1 : Corrélation entre l’activité solaire (caractérisée par le flux de 14C, et une variable de sensibilité climatique, le rapport isotopique 18O/16O dans les stalagmites d’une grotte à Oman, sur une échelle de la centaine au millier d’années. La valeur du 14C est reconstruite à partir de cernes d’arbres. C’est une variable de substitution de l’activité solaire, car un soleil plus actif génère un vent solaire plus fort, qui réduit le flux de rayons cosmiques venus d’au-delà du système solaire atteignant la Terre. Un flux diminué de rayons cosmiques réduit de fait la spallation (NdT1) de l’azote et de l’oxygène et avec eux, la formation de 14C. d’un autre coté, le rapport  18O/16O reflète la température de l’Océan Indien, source de l’eau qui forma les stalagmites. (Graphie d’après Neff et al. 2001, recopié de Nature, avec autorisation)

Plusieurs amplificateurs ont été suggérés. Par exemple, les rayons UV sont tous absorbés dans la stratosphère, tellement que des changements importants s’y produisent lorsqu’il y a des variations de rayons non thermiques émis par le soleil. En fait, Joanna Heigh de l’Imperial College de Londres, suggéra que le signal solaire peut être amplifié par un couplage dynamique avec la troposphère, via la circulation de Hadley (par laquelle l’air humide s’élève sous les tropiques et redescend asséché aux latitudes autour de 30°). Ici, nous nous intéressons à ce qui est un lien plus indirect entre l’activité solaire et les climats.

En 1959, Edward Ney de l’Université du Minnesota suggéra que la sensitivité climatique à la densité d’ions de la troposphère relie directement l’activité solaire au climat. Ceci parce que le vent solaire module le flux des particules à haute énergie venant d’au-delà du système solaire. Ces particules, les rayons cosmiques, sont la source principale de l’ionisation de la troposphère. Plus spécifiquement, un soleil plus actif accélère le vent solaire, ce qui en retour implique que comme les rayons cosmiques diffusent de l’extérieur du système solaire vers son centre, ils perdent plus d’énergie. Par conséquent, un taux plus faible d’ionisation de la troposphère en résulte. Du fait des variations de l’activité solaire liées au cycle solaire de 11 ans et à celles de long terme, ces variations correspondent typiquement à un changement de 10% du taux d’ionisation. Il apparaît désormais qu’il existe une variable climatique sensible à l’ionisation totale de la troposphère, les nuages.

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Figure 2 : Lien entre les rayons cosmiques, l’activité solaire et le climat terrestre. L’activité solaire changeante est responsable de la variation de la force du vent solaire. Un vent plus fort réduira le flux de rayons cosmiques atteignant la Terre, car ils perdent plus d’énergie en traversant le système solaire. Les rayons cosmiques viennent d’au-delà du système solaire (les rayons cosmiques en dessous de 1015 eV sont probablement accélérés par les restes de super-novas). Alors que les rayons cosmiques dominent l’ionisation de la troposphère, une activité solaire en augmentation se traduit par une ionisation réduite et empiriquement (comme montré ci-dessous), également à une réduction de la couverture nuageuse à basse altitude. Alors que les nuages de basse altitude ont un net effet de refroidissement (leur « blancheur » est plus importante que leur effet « couverture »), l’activité solaire augmentée signifie un climat plus chaud. Les variations intrinsèques du flux de rayons cosmiques peuvent avoir un effet similaire, pour une fois, non-reliées à l’activité solaire.

Les nuages sont observés depuis l’espace depuis le début des années 80. dès le milieu des années 90, il y avait assez de données accumulées sur les nuages pour établir empiriquement un lien entre le soleil et la couverture nuageuse. Sans les données satellite, il eut été difficile ou probablement impossible d’obtenir des résultats statistiquement significatifs à cause des erreurs systématiques importantes qui grèvent les données collectées au sol. En utilisant les données satellite ; Henrik Svensmark du Danish National Space Center à Copenhague a montré que la couverture nuageuse varie de manière synchrone avec le flux variable de rayons cosmiques atteignant la Terre. A l’échelle de temps adéquate, les plus grandes variations se produisent suivant le cycle solaire de 11 ans et en fait, cette couverture semble suivre le cycle et la moitié de l’amplitude du flux de rayons cosmiques. Plus tard, Henrik Svensmark et son collègue Nigel Marsh, ont montré que la corrélation se fait essentiellement avec couverture nuageuse de basse altitude. Cela peut être constaté dans la figure 3.

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Figure 3 : Corrélation entre les flux de rayons cosmiques (en orange) tel que mesuré par comptage de neutrons dans les basses latitudes magnétiques et la couverture nuageuse de basse altitude (en bleu) utilisant le jeu de données du satellite ISCCP, d’après Marsh & Svensmark, 2003.

La corrélation entre l’activité solaire, le flux de rayons cosmiques et la couverture nuageuse est clairement visible. Elle était en fait recherchée par Henrik Svensmark, à partir de considérations théoriques. Toutefois, en elle-même elle ne peut être utilisée pour asseoir la connexion entre rayons cosmiques et climat. La raison est que nous ne pouvons exclure que l’activité solaire module le flux de rayons solaires et, de manière indépendante le climat, sans aucun lien causal entre ces deux derniers. Il y a pourtant une preuve séparée qu’un lien causal existe entre les rayons cosmiques et le climat, et qu’indépendamment ces rayons cosmiques laissent une empreinte sur les variations observées de la couverture nuageuse.

Pour commencer, les variations du climat se produisent aussi à partir de variations intrinsèques du flux de rayons cosmiques, c’est-à-dire, de variations qui n’ont rien à voir avec les variations de l’activité solaire. Cela annule les doutes qui faisaient de la corrélation activité solaire et couverture nuageuse une coïncidence ou une relation sans lien causal. Cela annule aussi la possibilité que l’activité solaire module les flux de rayons cosmiques et le climat de façon indépendante, de la manière que nous pensons que le flux des rayons cosmiques et le climat sont reliés, alors qu’en fait ils ne le sont pas. Particulièrement, les variations de flux de rayons cosmiques se produisent aussi à partir de l’environnement changeant autour du système solaire, qui voyage autour de la Voie lactée. Ces variations ont laissé une trace paléoclimatique dans les données géologiques.

Les rayons cosmiques, au moins ceux d’une énergie plus faible que 1015 eV, sont accélérés par les restes de super-novas. Dans notre galaxie, la plupart des super-novas est le résultat de la mort d’étoiles massives. Dans les galaxies spirales comme la notre, la plupart des étoiles se forment dans les bras spiraux. Il y a des vagues qui tournent autour de la galaxie à une vitesse différente des étoiles. Chaque fois que passe la vague (ou que nous la traversons), le gaz interstellaire est choqué et forme de nouvelles étoiles. Les étoiles massives qui finissent leur vie avec l'explosion de super-novas ont une relativement courte vie d’au plus 30 M d’années, de fait, elles meurent pas très loin du bras spiral où elles sont nées. En conséquence, la plupart des rayons cosmiques sont accélérés dans le voisinage des bras spiraux. Le système solaire, toutefois, a une durée de vie plus longue que cela et il croise périodiquement les bras spiraux de la Voie lactée. A chaque fois que cela se produit, il peut témoigner d’un niveau élevé de rayons cosmiques. De fait, les variations du flux de rayons cosmiques provenant de notre déplacement galactique sont 10 fois plus importantes que celles dues à l’activité solaire pour les énergies responsables de l’ionisation troposphérique (d’un ordre de 10GeV). Si cette dernière est responsable d’un changement de température de 1 K, les passages de bras spiraux en seraient responsables pour 10 K, ce qui est plus que nécessaire pour faire passer la terre de l’état de serre chaude, avec un climat tempéré s’étendant aux pôles, en une glacière, avec des calottes polaires aux pôles, comme la terre aujourd’hui. De fait, on s’attend à ce que ce soit le moteur majeur du climat à l’échelle de 108 à 109 années.

Il a été montré par l’auteur (Shaviv 2002, 2003) que ces variations intrinsèques du flux de rayons cosmiques apparaissent clairement dans les données géologiques des paléoclimats. En déterminant la période et la phase de la connexion climat/bras spiral, les mesures astronomiques de vitesse relative sont concordantes avec les données géologiques de sédimentation indiquant si la Terre était en condition de serre chaude ou de glacière. En plus, les flux de rayons cosmiques peuvent être reconstitués indépendamment en utilisant le dénommé « durée d’exposition » des météorites dites « fers ». Le signal s’accorde avec les prédictions astronomiques d’une part et est bien corrélé d'autre part avec les données de sédimentation, tous ayant une période de 145 M d’années.

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Figure 4 : une météorite dite « Fers ». Un gros échantillon de ces météorites peut être utilisé pour reconstruire les variations passées du flux de rayons cosmiques. Le signal reconstruit montre une période de 145 M d’années. Celle sur la photo est un fragment de la météorite Sikhote Alin qui chuta en Sibérie au milieu du 20ième siècle. La durée d’exposition de la météorite implique que la séparation du corps parent s’est produite il y a 300 M d’années.

Dans une analyse plus tardive, réalisée avec Jan Veizer de l’Université d’Ottawa et l’Université de la Ruhr à Bochum, il a été montré que la reconstructions du flux de rayons cosmiques concorde avec un reconstruction quantitative de la température tropicale (Shaviv & Viezer, 2003). De fait, la corrélation est si bonne que l’on a pu montrer que les variations du flux de rayons cosmiques expliquent les deux tiers de la variance du signal reconstruit de la température. Ainsi, les rayons cosmiques affectent sans aucun doute le climat et en sont le moteur le plus important aux échelles géologiques.

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Figure 5 : Corrélation entre la reconstruction du flux de rayons cosmiques (basée sur la durée d’exposition des météorites « Fers ») et la température tropicale reconstruites sur une base géochimique. La comparaison entre les deux reconstructions révèle le rôle dominant des rayons cosmiques et de la « géographie galactique » en tant que moteur du climat à des échelles de temps géologiques.(Shaviv & Vezier 2003)
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Figure 6 : Résumé des 4 signaux différents révélant le lien avec le flux de rayons cosmiques aux échelles de temps géologiques. Les points représentent les périodes et phases (des pics prévus de froid) de deux signaux extraterrestres (mesures astronomiques de la vitesse du bras spiral et reconstruction du flux de rayons cosmiques en utilisant des météorites « fers ») et de deux reconstructions paléoclimatiques (basées sur la sédimentation et des données géochimiques). Les quatre signaux sont cohérents entre eux, démontrant la robustesse du lien. Si un jeu de données est exclu, un lien persiste.

Récemment , il a été montré par Ilia Usoskin de l’université de Oulu, Nigel Marsh du Danish National Space Center et leurs collègues, que les variations de la couverture nuageuse à basse altitude suit les prévisions issus d’un lien entre couverture nuageuse et rayons cosmiques (Usoskin et al., 2004). En particulier, le changement relatif dans la couverture nuageuse de basse altitude est proportionnelle au changement relatif de l’ionisation atmosphérique induite par le cycle solaire aux latitudes géomagnétiques données et à l’altitude des nuages bas (autour de 3 km). A plus hautes latitudes, les variations d’ionisation sont environ deux fois plus importantes que celles des basses latitudes, les variations nuageuses à basse altitude sont également à peu près doublées.

Ainsi, les preuves empiriques d’un lien entre la couverture nuageuse et les rayons cosmiques sont abondantes. Toutefois, y-a-t-il un mécanisme physique pour l’expliquer ? La réponse est que bien qu’il y ait des indications de comment ce lien peut fonctionner, il n’y a pas encore de scénario définitif, au moins un qui soit basé sur des résultats expérimentaux solides.

Bien qu’au-dessus de 100% de saturation, l’eau soit préférentiellement en phase liquide, elle ne peut se condenser s’il n’y a pas de surface pour le faire. Ainsi pour former des gouttelettes dans les nuages, l’air doit contenir des noyaux de condensation, des petites particules de poussière ou des aérosols avec lesquels l’eau peut se condenser. En changeant la densité de ces particules, les propriétés des nuages peuvent varier : avec plus de noyaux de condensation, les gouttelettes sont plus nombreuses mais plus petites, ce qui tend à blanchir et à allonger les nuages actifs. Cet effet a été vu avec les colonnes de fumées autour des villes et sur les océans avec les traces de fumées de bateaux laissées dans la couche de formation des nuages marins.

L’hypothèse suggérée est que dans les régions dépourvues de poussières (par exemple au dessus des bassins océaniques), la formation de noyaux de condensation des nuages se fait à partir de la croissance de petits amas d’aérosols et que la formation de ceux-ci dépend de la disponibilité de charges électriques car les aérosols chargés sont plus stables et peuvent croître alors que les amas neutres peuvent se rompre plus aisément. Plusieurs résultats expérimentaux soutiennent cette hypothèse mais ne la prouvent pas. Par exemple, l’équipe de Franck Arnold à l’université d’Heidelberg préleva de l’air lors de missions aériennes et trouva, comme espéré, que les amas chargés jouaient un rôle important dans la formation de de noyaux de condensation. Il y a encore à vérifier que ces noyaux se forment par accrétion et non en récupérant des objets plus grands. Si le premier processus domine, la charge et par conséquent l’ionisation par les rayons cosmiques jouerait un rôle important dans la formation des noyaux de condensation.

Une des voie prometteuses pour prouver le lien manquant est l’expérimentation SKY conduite au Danish National Space Center, où une chambre à nuages reproduit les conditions présentes dans l’atmosphère. Cela inclut par exemple, des niveaux variables d’ionisation ainsi que d’aérosols (acide sulfurique en particulier). Dans quelques mois, l’expérimentation apportera de la lumière sur la physique responsable du lien apparent entre la couverture nuageuse et par conséquent, le climat général, avec les rayons cosmiques, mais aussi avec le vent solaire et par là, l’activité solaire. (Note du 04/10/2006 : les résultats expérimentaux confirment le lien).

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Figure 7 : L’expérience SKY de la chambre à réaction au Danish National Space Center. Cette expérience fut conçue dans le but d’identifier la microphysique impliquée dans le lien entre couverture nuageuse et rayons cosmiques trouvé dans diverses corrélations empiriques. De gauche à droite : Nigel Marsh, jan Veizer, Henrik Svensmark. Photo de l’auteur.
Les implications de ce liens sont considérables. Non seulement cela implique qu’à des échelles différentes de temps, les variations de l’activité solaire ou les changements de l’environnement galactique prédominent, voire sont les moteurs dominants du climat, mais cela offre une explication d’au moins d’un part de la variabilité climatique rencontrée dans les siècles et les millénaires passés. En particulier, tout le réchauffement climatique du 20ième siècle ne peut être attribué à des sources anthropiques, car l’activité solaire explique plus de la moitié du réchauffement.

Pour plus d’informations :

1. Un article général sur le lien entre rayons cosmiques et le climat à l’échelle de temps géologique
2. Le site web d’Henrik Svensmark, avec des publications variées sur le lien entre rayons cosmiques et le climat,
3. Les résultats à venir de l’expérimentation danoise SKY seront rapportés sur leur site dans quelques mois.

(NdT1) : Définition de spallation. Éclatement d’un noyau sous l’effet du choc d’une particule incidente d’énergie très élevée. Éclatement d’un noyau atomique en plusieurs fragments sous l’effet du choc d’une particule ou d’un photon de très grande énergie (rayons cosmiques, particules produites par les grands accélérateurs).
Note(s) :Le nombre de nucléons éjectés est tel que le noyau résultant est de masse nettement inférieure à celle de la cible. Dans ce type de réaction, les particules produites sont émises dans un cône directif dont le sommet est le lieu de l’éclatement et dont l’axe est sensiblement orienté parallèlement au vecteur-vitesse du projectile incident. [Office de la langue française, 1987]
Pour les liens et références, cf article Source
51.  miniTAX | 1/12/2008 @ 0:22 Répondre à ce commentaire

Araucan (#50),
La Recherche réussit l’exploit d’interroger Oreskes, une historienne des sciences qui elle-même réussit l’exploit de n’avoir trouvé AUCUNE publication qui remettrait en cause le RCA (exploit tellement inédit que son « consensus » n’a pu être répliqué par aucun autre auteur).
C’est un double exploit pour un journal dit scientifique.

52.  floyd | 1/12/2008 @ 0:26 Répondre à ce commentaire

@Araucan
Je pense que le numéro de la Recherche est effectivement la pour discréditer toute les thèses sceptiques. Comme les gens peuvent avoir un autre son de cloche sur internet, et que les médias ne peuvent pas empêcher cela, ils essaient donc la seule chose qu’ils peuvent faire: discréditer les thèses sceptiques. Sans parler du fait qu’il y a de plus en plus de livres sceptiques dans les librairies.
Je n’ai que feuilleté le magazine dans un kiosque, mais j’ai été attéré par le peu d’objectivité des articles. L’historienne des sciences a été questionné par Yves Sciama, alarmiste bien connu qui pond des articles ‘apocalyptiques’ dans Science et Vie. Merci pour l’objectivité! Quand Sciama lui demande ce qu’elle pense de Claude Allègre, celle-ci répond que c’est une personne qui n’est la que pour se faire remarquer à contre courant. Aucune réponse sur le fond. Par contre elle aurait pu parler de l’affaire récente du Kilimandjaro, ou justement Claude Allègre a montré que le réchauffement n’y était pour rien dans la fonte des glaces sur le sommet. (cf : http://www.pensee-unique.fr/bonnetdane.html)

53.  Araucan | 1/12/2008 @ 0:49 Répondre à ce commentaire

Oui, la Recherche parle sur la science (ou des états d’âme des chercheurs du CNRS) pas de science. Et il y a beaucoup à dire sur l’interview d’Oreskes, qui ne voit pas l’émergence d’un phénomène nouveau dans les sciences mais qui fait aussi tout un tas d’amalgames. Pauvre histoire des sciences alors qu’en prenant un peu de distance, il y a vraiment matière à analyser, étudier, interroger et voir évoluer les choses, sur les théories scientifiques en cause, le débat et ses modalités entre chercheurs, le financement de la science (soumis lui aussi à des modes), les interactions science-sociétés-politique, les ONG en tant qu’acteurs, le grand silence des autres acteurs de la société (entreprises, syndicats, religions…), les organisations internationales, le fameux consensus, etc… Il y aurait eu de quoi faire un numéro spécial !

54.  miniTAX | 1/12/2008 @ 11:08 Répondre à ce commentaire

floyd (#52),
A propos d’Yves Sciama, j’ai le souvenir d’un certain « dossier spécial RC » sur le site de Science & Vie ouvert à la discussion. Ca s’est assez mal terminé pour lui et les alarmistes :mrgreen:
A sa décharge, lors de ces discussions, c’était quelqu’un d’étonnamment ouvert, ça a le mérite d’être signalé.

55.  scaletrans | 1/12/2008 @ 11:27 Répondre à ce commentaire

J’ajoute mon mea culpa personnel…

56.  floyd | 1/12/2008 @ 11:34 Répondre à ce commentaire

@Minitax
Oui, je me souviens bien du site internet qu’il avait crée pour cette occasion. Il pensait créer ce site pour discuter des conséquences catastrophiques du réchauffement climatique, et il s’est fait complètement ‘défoncé’ par les sceptiques. C’est vrai qu’il a été relativement ouvert pour la discussion. Même si a la fin, il a quand même banni certaines personnes. De plus, il n’a jamais tenu compte des arguments des sceptiques.
Pour ceux qui veulent rire un bon coup, le site principal n’est plus disponible, mais le blog, avec ses commentaires est encore la :
http://climat.science-et-vie.com/blog/

57.  Hacène | 1/12/2008 @ 12:40 Répondre à ce commentaire

À décharge, pour la « pauvre histoire des sciences », certains appelle à garder l’esprit critique, ce que chacun distinguera aisémen de l’esprit DE critique !
http://www.gymnyon.vd.ch/docs/1043/Lecourt.pdf
(un petit peu aussi à décharge pour La Recherche -j’adhère néanmoins aux critiques ici formulées par les blogueurs)

58.  Hacène | 1/12/2008 @ 12:45 Répondre à ce commentaire

À décharge pour la « pauvre histoire des sciences », certains appellent à garder l’esprit critique, ce que chacun distinguera sans mal de l’esprit DE critique.
http://www.gymnyon.vd.ch/docs/1043/Lecourt.pdf
(un peu à déchage aussi de La Recherche, même si j’adhère à tout ce qui a été écrit ici)

59.  Araucan | 1/12/2008 @ 13:03 Répondre à ce commentaire

Hacène (#57),

Cet article est d’un bien meilleur niveau et élève le débat et mea culpa partiel pour la Recherche : mais c’est philosophe qui a écrit l’article.

(Ok avec vous : il faut distinguer l’esprit critique dans son sens de progressif de l’esprit de critique qui revient à du dénigrement systématique, même si cela fait parfois du bien de se défouler parfois, par exemple :

Les cimetières espagnols : une nouvelle conquête de la lutte contre les changement climatique

http://www.timesonline.co.uk/t.....248196.ece

)

???

60.  Hacène | 1/12/2008 @ 13:37 Répondre à ce commentaire

Cette photo laisse songeur, en effet !
Lecourt est en effet historien et philosophe des sciences à Paris 7. Ca montre bien qu’il y a encore des gens qui pensent, même sur le RC, même s’ils ne sont pas climatologues, ou physiciens, etc…
Le point de vue sur le RCA va devenir de plus en plus difficile à tenir si le rôle du Soleil est exact et si ce qu’on nous dit de sa future activité s’avère exact aussi. Il sera alors très intéressant de voir ce que la sociologie et la philosophie des sciences aura à dire, et quel relais cela aura dans les médias…

61.  floyd | 1/12/2008 @ 14:25 Répondre à ce commentaire

Concernant les rayons cosmiques, le dossier de ‘La Recherche’ contient un article intitulé ‘Polémique sur les rayons cosmiques’.

Voici le passage principal qui critique l’interprétation de Svensmark:

Nuages bas
En 2000, utilisant eux aussi les données ISCCP, Enric Pallé Bago et C. John Butler, de l’Armargh Observatory en Irlande, démontraient que la corrélation était maximale si l’on ne considérait que les nuages bas, dont l’altitude est inférieure à 3,2 kilomètres, dans la zone intertropicale. Henrik Svensmark et Nigel Marsh, également à l’Institut de recherches spatiale danois, confirmèrent aussitôt cette importance des nuages bas.
D’autres données de l’ISCCP devenant disponibles, Henrik Svensmark et Nigel Marsh publièrent ensuite, en 2003, une nouvelle courbure de la couverture de nuages bas sur la période 1983-2001, allongeant selon eux la période de corrélation avec le flux de rayons cosmiques. Ces analyses furent fortement critiquées. Les données sur la couverture nuageuse étaient très imprécises. Quand seul un canal dans l’infrarouge est utilisé, les imageurs à bord des satellites géostannaires ne peuvent pas distinguer les nuages bas de la surface terrestre, car le contraste entre les deux est trop faible. De plus, le signal renvoyé par les nuages bas est similaire à celui des cirrus fins de haute altitude. On pouvait donc les confondre. En outre, l’incertitude sur les données (de 1% à 3%) était du même ordre de grandeur que la variation mesurée. Enfin, la durée d’observation n’était pas suffisante.
Un autre problème concernait le traitement des données. En effet, dans leur article de 2003, Henril Svensmark et Nigel Marh arguèrent d’une mauvaise calibration des satellites géostationnaires entre 1994 et 1995 pour appliquer une correction ad hoc aux données postérieures sur les nuages. Aujourd’hui, les données ISCCP, disponibles de juillet 1983 à juin 2007, ont été prudemment recalibrés jusqu’en juin 2005. Aucune corrélation n’est plus visible après 1994 entre les courbes du flux de rayons cosmiques et de la couverture nuageuse.

J’ai recopié à la main ce passage, donc il peut contenir des erreurs de frappe. Je n’ai pas les compétences pour juger ces arguments, mais les gros calibres comme Laurent et Minitax, pourront juger! 😉

62.  Hacène | 1/12/2008 @ 15:29 Répondre à ce commentaire

En tout cas, si ça marche jusqu’en 1994, mais plus après, ça voudrait quand même dire qu’il y a reconnaissance implicite du rôle du Soleil jusqu’à cette date !

63.  miniTAX | 1/12/2008 @ 17:03 Répondre à ce commentaire

floyd (#60),
Dire que « aucune corrélation n’est plus visible après 1994 entre rayon cosmique et nébulosité » est tout simplement un mensonge. La corrélation à court terme (à l’échelle du mois ou de l’année) entre rayons cosmiques et nébulosité est excellente, bien plus que ce que les réchauffistes ne pourraient jamais rêver entre le CO2 et la température.
Entre ces deux, il y a un semblant de corrélation uniquement après avoir lissé à mort la température avec des filtres de période arbitraire, et encore, sur une période minuscule (années 80 & 90). Mathématiquement, n’importe quel étudiant en science sait qu’en filtrant un maximum un sinus, on arrive à avoir une « corrélation » avec une droite de pente zéro même si ça n’a aucune signification physique.
D’ailleurs, depuis 1998, non seulement, il n’y a absolument aucune corrélation entre CO2 et température mais il y a anti-corrélation !

Bref, la position de la Recherche qui consiste à dire qu’il y a d’énormes incertitudes sur les mesures solaires tout en sautant sur la première « recalibration » contradictoire avec celle des sceptiques pour discréditer ceux-ci est parfaitement anti-scientifique. Son numéro spécial aurait pu être l’occasion d’une vraie interrogation sur les insuffisances rhédibitoires du RCA, surtout compte tenus des dernières observations. Il n’a été en fait qu’un alibi pour répéter servilement la propagande du « consensus » d’une théorie qui part en sucette.

J’ai été abonné depuis des années à ce journal « scientifique » (qui au passage, m’est livré systématiquement en retard d’une à 2 semaines après la parution en kiosques). C’est un bon rappel pour moi d’arrêter les définitivement frais.

64.  floyd | 22/02/2009 @ 18:17 Répondre à ce commentaire

Pour une lecture plus approfondie, lire le livre de Svensmark, The Chilling Stars:
http://avaxhome.ws/ebooks/scie.....Stars.html

65.  floyd | 16/11/2009 @ 19:37 Répondre à ce commentaire

L’expérience CLOUD, qui va tester l’influence des rayons cosmiques sur le climat, vient de commencer:
http://public.web.cern.ch/public/Welcome-fr.html

http://cdsweb.cern.ch/journal/.....es/1221077

66.  Pecqror | 16/11/2009 @ 20:31 Répondre à ce commentaire

floyd (#65), Les rayons cosmétiques vont enfin etre testé, il parait que les cremes antirides ne sont pas terribles…laugh

67.  the fritz | 16/11/2009 @ 21:31 Répondre à ce commentaire

Pecqror (#66),
On espère quand même qu’elles vont soigner les CERNes de M Mann

68.  Marot | 3/12/2009 @ 17:02 Répondre à ce commentaire

24/11/09

La théorie de Svensmark est présentée dans un Bulletin électronique (Affaires étrangères)
AmbaFrance Danemark

69.  the fritz | 3/12/2009 @ 22:38 Répondre à ce commentaire

the fritz (#67),

On espère quand même qu’elles vont soigner les CERNes de M Mann

surtout avec les nuits blanches qu’il doit passer en ce moment

70.  floyd | 7/01/2010 @ 21:34 Répondre à ce commentaire

Une présentation du projet CLOUD par son responsable, Jasper Kirkby:

http://cdsweb.cern.ch/record/1181073/

La vidéo date de juin 2009, donc n’attendez pas de nouvelles révélations sur l’expérience en cours.

71.  jmr | 7/01/2010 @ 23:05 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#54)

A sa décharge, lors de ces discussions, c’était quelqu’un d’étonnamment ouvert, ça a le mérite d’être signalé.

Eh bien on n’a pas vraiment la même appréciation des choses, miniTAX. Perso j’ai été un des premiers sceptiques à ferrailler avec Yves Sciama en demandant pourquoi dans ce numéro spécial dont il était le rédac chef il n’y avait aucune référence aux thèses opposées au RCA. Réponse : il n’avait pas à exposer des théories sans fondement. C’était mal parti !
Yves Sciama était à la fois intervenant et modérateur du forum, ce qui lui a permis d’éjecter ceux qu’il ne trouvait pas à son goût, y compris moi-même après un mois de discussions passionnantes tout simplement parce que j’avais demandé qu’un autre sceptique éjecté auparavant et qui ne pouvait plus que lire les post soit autorisé à intervenir à nouveau. Réaction immédiate sans préavis : « Interdit de séjour ».
Sciama était entre autres furibard contre les travaux de Gerlich et Tscheuschner dont le preprint venait de paraître sur ArXiv et écrivait Gerschmoll et Teuchbidule pour les citer.
Il n’avait pas l’esprit ouvert mais au contraire très fermé dès qu’on allait contre ses idées et qu’on tentait d’argumenter. Il voulait laisser toute la place à ceux qui n’étaient pas au courant des thèses sceptiques et en avait sérieusement marre de nous (Floyd en faisait partie mais était moins vindicatif que moi) qui posions des questions sur le contenu de sa publication et les interrogations posées par les thèses du GIEC.
Beaucoup de non-sceptiques se mettaient à se poser des questions sur les courbes de Vostok en découvrant que le CO2 était en retard sur la tempé. Ça le rendait fou. Finalement le blog a été fermé. Ce forum était de plus mis en parallèle avec les prédictions à caractère astrologique fournies par Météo France « Quel temps fera-t-il chez vous en 2050 ou 2100 ? » qui existe toujours avec une simulation du profil des côtes pour une montée des mers jusqu’à 14 m ! (Au lancement du lien sur le site on est déjà sur une prévision de + 7m).
Moi je demande : pourquoi s’arrêter à 14 m ? Pourquoi pas 140 ?

72.  laurent | 7/01/2010 @ 23:08 Répondre à ce commentaire

floyd (#70),

Merci pour la video. C’est une excellente présentation.

73.  Myke | 8/01/2010 @ 12:53 Répondre à ce commentaire

floyd (#70),
La video est très bien. Kirkby dans sa présentation m’a fait penser à Courtillot : précis dans les descriptions, modeste et réservé quant aux conclusions à tirer des corrélations apparentes, et insistant sur les incertitudes. Pas étonnant qu’il soit une des bêtes noires du GIEC (qui ne veut rien savoir de Cloud, selon ce que j’ai entendu dire).
Merci pour le lien.

74.  Argus | 8/01/2010 @ 13:05 Répondre à ce commentaire

Myke #73

Il faut savoir que la France est le seul pays développé non représenté parmi tous les autres grands pays qui participent à ce projet CLOUD.

Grâce aux vedettes de l’IPSL, comme Jouzel, bien entendu.
Ils sont tellement sûrs d’avoir raison…

C’était du temps de Chirac, dont le grand copain, nommé au conseil de l’Europe sur ces questions de climat auprès de Barroso était… Nicolas Hulot.

On risque d’avoir l’air malin…

75.  Myke | 8/01/2010 @ 13:10 Répondre à ce commentaire

jmr (#71),
Parce qu’à 140 mètres, Météo-France serait noyée en totalité (c’est l’altitude de Toulouse). Cà ferait désordre.

76.  Myke | 8/01/2010 @ 13:41 Répondre à ce commentaire

C’est même pas vrai. Météo France est à +158m. Pan sur le bec !

77.  yvesdemars | 8/01/2010 @ 14:24 Répondre à ce commentaire

Myke (#75),
en fait source France Voyage l’altitude de Toulouse varie de 115 à 263 m, le point bas étant les rives de la Garonne et les points hauts les collines (Rangueil, Jolimont, etc). Le centre administratif de MF situé à proximité du Mirail risque d’être à moins de 140 m. En tous cas à +140 m une grande partie de la ville est sous les eaux et les collines deviennent des îles …et ils devront prendre l’Hydravion pour aller à Paris …

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