Le projet Andromède (2/2)

par Benoît Rittaud

Comme promis, suite et fin de cette petite nouvelle d’été commencée ici

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Pour la quatrième fois de l’après-midi, Labrousse relut l’avant-projet de Ravière. Excellent sur le fond, il n’avait aucune chance d’être retenu par le ministère en raison de sa forme. Une fois rageusement rayés les points les plus techniques qui ne feraient qu’effrayer les hauts responsables, le texte devenait presque lisible, même s’il manquait encore dramatiquement d’un élément décisif qui retiendrait l’attention.

… Hormis les galaxies naines que sont les Petit et Grand Nuages de Magellan, la galaxie d’Andromède, située environ à 2,5 millions d’années-lumière de nous, est la galaxie la plus proche de la nôtre et lui ressemble beaucoup, au point que l’observer revient, en quelque sorte à nous observer nous-mêmes… De nombreuses inconnues subsistent dans notre compréhension de cette galaxie sœur qui s’approche de la nôtre… déterminer la composition de certains de ses éléments pour observer les points communs et les différences avec les éléments constitutifs analogues de notre propre galaxie est probablement le meilleur moyen de préciser nos connaissances sur la formation des étoiles…

Labrousse lut. Relut. Rerelut. Et soudain jaillit la lumière.

De : projets-recherche@ministere.gouv.fr
À : labrousse@leos.fr

Monsieur le Directeur,
J’ai le plaisir de vous annoncer que le ministère a décidé de suivre l’avis favorable de la Commission des projets de recherche réunie en session plénière sous la présidence du Haut-Commissaire à la recherche. Par ce courrier, je vous notifie donc l’octroi d’une dotation exceptionnelle destinée à permettre à votre laboratoire d’acquérir les instruments d’observation qui vous sont nécessaires pour mener à bien le projet de recherche « Amas globulaires de la galaxie d’Andromède » que vous avez soumis à nos services (réf. dossier : 482743-EA-342230).
La Commission s’est montrée particulièrement sensible au risque que vous mettez en évidence et à l’urgence qu’il y a de se doter de tous les outils nécessaires pour l’analyser en profondeur et prévoir des stratégies d’adaptation à la hauteur de l’enjeu. Le suivi de votre projet par nos services accordera une importance toute particulière à la production d’une expertise de qualité sur ce danger nouveau qui nous menace. De la sorte, sans alarmisme mais avec lucidité, il sera possible au Gouvernement et aux instances internationales de faire face au problème en toute connaissance de cause.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes plus cordiales salutations.

— Bien sûr que je suis content, se défendit Ravière après avoir lu le courrier du ministère par-dessus l’épaule de Labrousse. Mais quelle mouche les a piqués ? De quel danger parlent-ils ?
— Écoute, répondit le directeur en se raclant la gorge, j’ai dû modifier un peu ton projet avant de le soumettre à la Commission. Il va falloir nous adapter à la nouvelle donne. C’était ça ou rien.
— La nouvelle donne ? Qu’est-ce que tu es allé leur raconter ?
— Ce qu’ils aiment entendre, tout simplement. Qu’est-ce qui fait marcher la science, en ce moment : la soif de connaissances ? le désir de gloire ? Non. Même le rêve n’est plus vendeur. Heureusement pour nous, il y a encore une chose qui marche. Peut-être la dernière avant que la société décide de fermer définitivement la boutique de nous autres doux dingues qui considérons qu’observer un amas globulaire dans la galaxie d’Andromède a plus d’importance que d’apprendre les frasques du gagnant du dernier jeu de télé-réalité. Cette chose qui marche, et grâce à laquelle la science peut encore se tailler une petite place, c’est la peur. Aujourd’hui, un scientifique important, c’est un scientifique qui lutte contre quelque chose. Les climatologues d’hier sont aujourd’hui des spécialistes du catastrophique réchauffement climatique. Les anciens biologistes des populations sont désormais des modélisateurs de la dramatique extinction des espèces. Les chimistes, eux, ont fait encore plus fort en se portant à la pointe de la lutte contre les effets néfastes de la chimie. Alors si nous voulons continuer à exister nous aussi, nous devons à notre tour trouver une menace terrifiante face à laquelle notre labo pourrait être le seul rempart.
— Mais de quoi veux-tu faire peur ? Des petits hommes verts venus d’Andromède ?
— Regarde.
Le directeur montra à Ravière la version modifiée du projet. Outre les simplifications diverses qui avaient expurgé le dossier initial de ses parties les plus indigestes, une nouvelle partie avait fait son apparition, qui commençait ainsi :

La galaxie d’Andromède constitue une quantité de matière dont la masse est de l’ordre du millier de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de tonnes, qui se déplace dans l’espace à la vitesse moyenne de 300 km/s. C’est à cette vitesse que cet objet céleste gros comme notre propre galaxie se rapproche de nous sous l’effet de la force gravitationnelle. À terme, il est probable qu’un mélange temporaire se produise entre les deux galaxies, entraînant probablement de nombreux chocs entre systèmes stellaires. Bien qu’il faille se garder de tout alarmisme, il est aujourd’hui impossible d’exclure formellement l’éventualité d’un choc entre le système solaire et l’un ou l’autre des milliards d’objets qui constituent la galaxie d’Andromède. Même en l’absence d’un choc frontal, le passage d’une étoile massive à proximité de la Terre est susceptible d’entraîner une modification profonde de l’orbite de notre planète autour du Soleil, dont les effets seraient potentiellement dramatiques. Les altérations climatiques induites par un éloignement ou un rapprochement de la Terre du Soleil, par une modification de son axe de rotation ou de la durée du jour, pourraient signer la fin de la vie sur Terre telle que nous la connaissons, l’éventualité de la disparition de l’humanité n’a donc rien d’irréaliste.

La suite dépeignait en termes angoissés divers effets potentiels d’un tel bouleversement, allant de la chute de la Lune sur la Terre aux orages magnétiques permanents rendant impossible l’utilisation d’appareils électroniques, en passant par les troubles du métabolisme des lucioles que pourrait causer une modification de l’ensoleillement.
— Mais enfin, Labrousse, tu sais comme moi que le prochain contact avec Andromède ne se passera pas avant des milliards d’années ! Et que, vu la faible densité stellaire des galaxies, le risque d’une collision sera de toute façon extrêmement faible ! Dans quoi veux-tu donc m’embarquer ?
— Nom de dieu Ravière, répondit Labrousse, réfléchis une seconde ! Bien gérée, l’affaire va nous permettre de disposer de crédits pérennes, de recruter des chercheurs pour ton équipe et de leur offrir enfin des conditions de travail décentes. Depuis le temps qu’on en rêve : disposer de bureaux qui soient autre chose que des cagibis miteux où l’on s’entasse comme dans des cages à lapins. Ne plus avoir à rationner le nombre de tickets de bus pour assister à un colloque à l’autre bout de la ville. Et, luxe suprême : payer le déjeuner d’un chercheur invité sans avoir à utiliser une caisse noire. Alors tu ravales ta fierté, tu dis merci à ton ministre, tu souris à ton directeur qui t’as obtenu un gros paquet, et les prochains mois, entre deux articles sur les amas globulaires d’Andromède, souviens-toi que les générations futures comptent sur toi pour publier régulièrement des papiers sur les malheurs qui attendent les lucioles. Pigé ?
La sonnerie du téléphone interrompit le discours. Le directeur décrocha sans quitter Ravière du regard, écouta d’un visage neutre ce que lui disait son interlocuteur, puis dessina un perfide sourire en tendant le combiné à son collègue.
— C’est un journaliste qui veut des détails sur le projet et des infos sur les risques.
Il se leva, content de lui, tandis que Ravière se saisissait du combiné en tremblant. Avant de sortir du bureau, le directeur lui lança encore, dans un souffle :
— Les lucioles, n’oublies pas de lui parler des lucioles !

1.  Patrick Bousquet de Rouvex | 7/07/2010 @ 20:11 Répondre à ce commentaire

Plus excellent, tu meurs !!! J’adore, en gros et en détail, on s’y croirait : le discours (grommelé mais compréhensible en se repassant la video trois ou quatre fois…) lors de votre fameux « débat » dans le petit studio de l’ONG, de Le Treut sur l’histoire des premières contributions des chercheurs de l’IPSL au GIEC avant qu’on leur rembourse leur ticket de métro n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd et a donné un petit texte en clin d’oeil joliment torché. Bravo Benoît, vous avez décidément un talent de scénariste qu’il faudra exploiter ! Une série télé de l’été du genre « sous les parasols, la recherche continue » serait une bonne idée, non ?

2.  Manu95 | 7/07/2010 @ 21:25 Répondre à ce commentaire

Excellent en effet.

Mais ce serait mieux encore sans les « phôtes d’aurtograffe ».

— La nouvelle donne ? Qu’est-ce que tu est allé leur raconter ?

Les anciens biologistes des population sont désormais des modélisateurs de la dramatique extinction des espèces.

3.  scaletrans | 7/07/2010 @ 21:40 Répondre à ce commentaire

Cher Benoît, vous avez tout compris !
Manu95 (#2),
Rabat-joie ! smile

4.  Patrick Bousquet de Rouvex | 7/07/2010 @ 21:45 Répondre à ce commentaire

scaletrans (#3), +1 ! Les phautes d’ortograffe sont autorrizées pour les scénarrios des sérries de l’été sur France 2 !

5.  Marco33 | 7/07/2010 @ 21:52 Répondre à ce commentaire

Pas mal comme scénario…. Il faudrait rajouter le fameux petit texte « toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait que pure …blabla… »
Un truc qui me chiffonne quand même : il manque l’accusation contre le vilain occidental-libéral-égoïste-à-la-solde-des-lobbies-capitalistes….. 😉

6.  pastilleverte | 7/07/2010 @ 23:09 Répondre à ce commentaire

« Bien qu’il faille se garder de tout alarmisme, »
Serait-ce de l’humour ???
Quant au Pr Labrousse, est-ce le même que le météorologue de SOS météores (Blake et Mortimer) ?
Un point sur lequel je ne suis pas d’accord : la collision de la Voie Lactée avec Andromède est un risque bien réel, on ne plaisante pas avec ça !
La probabillité de la rencontre des 2 galaxies doit être proche de 0,0000000000000000000000000000000001, donc non nulle, et le compte à rebours peut commencer : choc possible dans 1000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000 secondes.
Sacré Benoît !
Tiens, à propose de Benoît, et pour répondre à notre grand croyant devant l’Eternel, j’ai nommé Manu, n’oublions pas que JP II était venu en France pour dire « n’ayez pas peur »… il n’avait sans doute pas encore vu « An inconvenient bullshit truth »

7.  Patrick Bousquet de Rouvex | 7/07/2010 @ 23:28 Répondre à ce commentaire

pastilleverte (#6), Il existe un vrai professeur Labrousse, Audran de son petit nom, que j’ai connu il y a bien longtemps, mais il est égyptologue : attention à ne pas réveiller la colère de Tout-Ankh-Amon !!!

8.  Patrick Bousquet de Rouvex | 7/07/2010 @ 23:44 Répondre à ce commentaire

Patrick Bousquet de Rouvex (#7), j’ai posté aussi sur le blog « le mythe climatique », histoire de laisser une trace de félicitations sur le livre d’or perso de Benoît ! Faites-lui ce plaisir, ça fait juste un peu plus chauffer les serveurs (qui réchauffent les p’tits zoizeaux qui passent au-dessus, ouf !)!

9.  Anti-Pastèques | 7/07/2010 @ 23:45 Répondre à ce commentaire

Tout simplement excellent, j’adore !

10.  Patrick Bousquet de Rouvex | 7/07/2010 @ 23:55 Répondre à ce commentaire

Patrick Bousquet de Rouvex (#7),

Labrousse lut. Relut. Rerelut. Et soudain jaillit la lumière

voir : http://www.123people.fr/s/audran+labrousse
et http://www.123people.fr/ext/fr.....;wrt_id=53
Si vous faites une BD avec Le Projet Andromède, je peux demander à Audran de poser pour le portrait du Professeur !

11.  Ben | 8/07/2010 @ 9:49 Répondre à ce commentaire

Manu95 (#2), corrigé, merci ! (grrrr…)
Marco33 (#5), il y est, au début de la première partie.
pastilleverte (#6), oui, Labrousse fait référence à B&M. Y a des connaisseurs !
Patrick Bousquet de Rouvex (#10), une BD, oui, ça pourrait être rigolo. Les Belges de Skyfall ont peut-être des idées en ce sens… 😉

12.  Ben | 8/07/2010 @ 9:56 Répondre à ce commentaire

Patrick Bousquet de Rouvex (#1), j’avais complètement oublié cette histoire de ticket de métro. C’est sans doute mon inconscient qui a parlé, sur ce coup-là !

13.  Argus | 8/07/2010 @ 11:22 Répondre à ce commentaire

@Ben

Bravo Ben. Excellent.
Tu as du talent. On s’y croirait.
Et j’avais deviné pour Labrousse. En tant que B&M-phile depuis toujours.

14.  Araucan | 8/07/2010 @ 11:28 Répondre à ce commentaire

pastilleverte (#6),

La probabilité est plus forte avec un astéroïde ou une météorite de 50 m de diamètre (1 en moyenne tous les 100 ans …) : le dernier au Groenland en 1996 …

15.  Araucan | 8/07/2010 @ 11:37 Répondre à ce commentaire

Ben (#12),

Mais c’est tout de même une réalité dans un certain nombre de labos de recherche !

16.  Patrick Bousquet de Rouvex | 8/07/2010 @ 11:45 Répondre à ce commentaire

Araucan (#15), Pourvu que Valérie Legiec ait sa carte orange multi zones prise en charge car elle va devoir quitter son labo sous-équipé souvent pour confronter ses prévisions alarmistes avec celles de ses collègues d’Orsay…

17.  Marot | 8/07/2010 @ 12:13 Répondre à ce commentaire

Délicieux à tous points de vue.

Merci pour cette nouvelle pleine de fraîcheur et de vérité.

18.  Patrick Bousquet de Rouvex | 8/07/2010 @ 12:39 Répondre à ce commentaire

Araucan (#14), http://www.examiner.com/x-9111.....ain-events : boire ou conduire… astéroïde ou réchauffement ?

19.  Araucan | 8/07/2010 @ 14:13 Répondre à ce commentaire

Patrick Bousquet de Rouvex (#18),

La différence, c’est que les astéroïdes baladeurs, plus on les cherche et plus on les trouve : les quasi collisions (distance inférieure à la distance Terre-Lune) est assez fréquente).
(cf JP Luminet Le Feu du ciel : météores et astéroïdes tueurs
http://www.amazon.fr/Feu-ciel-.....2749100305, existe aussi en poche)

20.  DM | 8/07/2010 @ 15:01 Répondre à ce commentaire

Désolé de ne pas partagé, j’ai été déçu, c’est fin comme du gros sel..

21.  DM | 8/07/2010 @ 15:01 Répondre à ce commentaire

Désolé pour les fotes d’aurtografe.. je voulais écrire « partager ».

22.  scaletrans | 8/07/2010 @ 16:55 Répondre à ce commentaire

DM (#20),
Peine à jouir ?

23.  joletaxi | 8/07/2010 @ 18:19 Répondre à ce commentaire

Par contre DM ,sans le vouloir ? nous a déjà souvent bien fait rire.
Pas autant que Robert, il est vrai, mais il s’applique.

24.  DM | 8/07/2010 @ 18:22 Répondre à ce commentaire

Le début m’avait amener à attendre la suite.
C’est trop caricaturale et un peu rapide la suite.
Et puis il y a tout de même de nombreux labo qui font les mêmes choses et qui permettent de débusquer les moins sérieux..
Bof quoi.

25.  Patate | 8/07/2010 @ 18:39 Répondre à ce commentaire

Je ne vois en effet vraiment rien de drôle là-dedans…

26.  laurent | 8/07/2010 @ 19:20 Répondre à ce commentaire

Patate (#25),

Rien ne t’oblige à avouer publiquement que tu manque totalement d’humour… 😉

27.  Warm | 8/07/2010 @ 19:30 Répondre à ce commentaire

Je dis également bof, parce que cela ne corrspond en rien à ce que je vis dans la recherche. Une bonne caricature, ça force des traits pré-existents, c’est ce qui fait sourire. Mais là, ça ne ressemble à rien: c’est comme si on me présentait la caricature d’un inconnu…

Le dernier truc humorisitique sur la vie d’un labo de recherche qui m’avait fait hurler de rire, c’était la video de Hitler parodié, le « third reviewer ». Hélas la vidéo a été retirée parce que violant le copyright du film sad

28.  Patate | 8/07/2010 @ 19:31 Répondre à ce commentaire

J’abonde dans le sens de warm. Rien à voir avec la réalité…

29.  yvesdemars | 8/07/2010 @ 20:12 Répondre à ce commentaire

donc Warm (te aussi Patate ??)travaille dans un labo sans doute financè par l’Onu et/ou le ministère de l’impayable Borloo …

on comprend ses réactions, on peut pas lui torpiller se crédits et son boulot.

Moi je n’ai aucun intérêt dans la chose sauf mon irritation de contribuable sur le gâchis …

30.  Patate | 8/07/2010 @ 20:51 Répondre à ce commentaire

vous ne seriez pas irrité si vous acceptiez le fait que, comme nous le disons, les choses ne se passent pas du tout comme on essaye de vous le faire croire ici.

31.  Patrick Bousquet de Rouvex | 8/07/2010 @ 20:59 Répondre à ce commentaire

C’était bien ça: ils postent pendant les heures de boulot, donc ils sont en mission, ou bien ils n’ont pas grand chose à faire au labo ??!

32.  Patate | 8/07/2010 @ 21:32 Répondre à ce commentaire

Il m’arrive de terminer à 18h, je ne vois pas où est le problème ?
en plus, cela ne vous regarde pas et je ne me permets de vous juger. J’espère que vous en ferez donc de même.

33.  Patrick Bousquet de Rouvex | 8/07/2010 @ 22:44 Répondre à ce commentaire

Patate (#32),

cela ne vous regarde pas

Pardon, si c’est avec l’argent du contribuable, donc le mien, ça me regarde : par contre si vous êtres dans le privé, ça ne me regarde pas.

34.  Patrick Bousquet de Rouvex | 8/07/2010 @ 22:48 Répondre à ce commentaire

Patrick Bousquet de Rouvex (#33), et de plus je visais surtout Warm, qui poste à longueur de journée comme un lapin Duracell et qui ne pouvait être en vacances en juin ou alors on peut s’interroger sur un gars qui passerait son mois de vacances à poster toute la journée sur ses histoires de boules… :roll

35.  Patate | 8/07/2010 @ 22:50 Répondre à ce commentaire

Trois remarques :

1- les travailleurs du privé sont payés par l’argent lié à la vente de produits ou de services de la compagnie qui les emploie – donc in fine, il sont payés par le citoyen, donc par vous

2 – ensuite, je ne vois pas quelle entreprise privée ferait de la recherche fondamentale. La comparaison n’a donc pas de lieu d’être dans ce cas

3 – finalement, puisque je ne travaille pas en France, cela ne vous regarde VRAIMENT pas, ce que je fais de mes heures

En espérant que nous pourrons repartir sur des bases plus sereines

36.  Warm | 8/07/2010 @ 23:06 Répondre à ce commentaire

Pour ma part, je ne travaille pas en France, et je bosse pour le « semi-privé » disons pour simplifier.

La recherche de fond ne ressemble pas à ça, en tout cas pour moi. Ce n’est pas la partie « trouvons un truc qui fait peur, c’est porteur » qui fait le plus inexact: ça, ça pourrait être rigolo… C’est le processus, le rapport entre les personnages qui sonnent faux.

Il y a plein de détail qui sont très loin de comment ça se passe pour moi. Mais peut-être que c’est comme ça en France (ce qui en dirait long quand à la qualité de la recherche Française smile ).

En Suisse, c’est le font national qui délivre des crédits de recherche pour des études précises. Le réglement est ici.. Ce sont des experts indépendants (le plus souvent étranger) qui jugent de la qualité scientifique du projet: le réquérant ne connait pas au cours du processus l’identité des reviewers (comme pour les articles…). Donc le « ministère qui décide », dans votre histoire, ça fait bizarre… Ensuite, le directeur qui modifie le projet de son subordonné, c’est tout à fait « scandaleux »: pour recevoir une subvention, il faut justement prouver que l’on ne dépend pas de sa hiérarchie pour la conduite scientifique du projet: on est le seul maître à bord. Ensuite, il faut déjà avoir l’infrastructure pour conduire la recherche: on ne finance pas des bureaux plus grands avec un subside de recherche ! C’est ce genre de petit détail qui font que cette histoire ne me fait pas sourire, parce que je ne m’y retrouve pas.

C’est tout ce genre de petit détail qui

37.  Patrick Bousquet de Rouvex | 8/07/2010 @ 23:07 Répondre à ce commentaire

Patate (#35),

puisque je ne travaille pas en France

Bon, OK, ce n’est pas moi qui suis concerné…

38.  Warm | 8/07/2010 @ 23:07 Répondre à ce commentaire

désolé pour la dernière phrase que j’ai oublié d’effacer !

39.  pastilleverte | 8/07/2010 @ 23:11 Répondre à ce commentaire

@ Araucan, probabilité de « rencontres » :
et toi tu peux le prouver, dis ? et où qu’il est ton modèle ? et est-ce qu’il est GIEC-proof-perre reviewed ? tu ne serais pas payé par les pétroliers par hasard ? et Ben, pourquoi il fait de l’humour « bof » (selon certains de nos amis posteurs ?
Assez ! rentrons dans le rang ! Fin de la récréation !

40.  pastilleverte | 8/07/2010 @ 23:13 Répondre à ce commentaire

peer reviewed bien sûr (fote d’innatentation)

41.  laterjuju | 9/07/2010 @ 8:39 Répondre à ce commentaire

@Warm, Pastille verte et Patate

Venant d’un prétendu scientifique, cette caricature grossière (et très éloignée de la réalité, en tout cas de la mienne) m’a passablement énervé. Du coup, j’ai eu la curiosité de checker les références scientifiques de Benoit Rittaud…

Ca donne 6 articles (à peine cités !) de rang A… avec 3 seulement en premier auteur… dont 2 dans des revues françaises dont je doute fort qu’elles soient lues par quiconque…

Je vous rappelle qu’il est Maitre de Conférences… Hallucinant non ? Perso… j’avais déjà plus d’articles en sortie de thèse… J’en ris encore (jaune)… La recherche française est vraiment mal barrée…

Je ferais surement mieux moi aussi d’arreter de faire de la recherche et d’aller me faire mousser dans les médias et la littérature grand public… Voire écrire des nouvelles à deux balles…

Cela dit, je comprend mieux sa caricature de la demande de financements: avec un dossier aussi light, ça doit pas être facile de faire passer des projets et c’est surement plus rassurant de critiquer le système en lui même…

42.  Warm | 9/07/2010 @ 8:51 Répondre à ce commentaire

Allons allons, Laterjuju, pas de mauvais esprit, d’après ce que je vois:

http://interaction.lille.inria.....n&lr=

B Rittaud fait mieux que G Gehrlich :):

http://interaction.lille.inria.....n&lr=

43.  laterjuju | 9/07/2010 @ 8:53 Répondre à ce commentaire

A posteriori, je suis encore plus énervé… Comment quelqu’un avec un dossier aussi léger peut il se permettre de critiquer le système qui le nourrit ? Si encore il faisait partie des meilleurs… mais il semblerait qu’on en soit assez loin…

44.  laterjuju | 9/07/2010 @ 8:54 Répondre à ce commentaire

de « cracher » sur le système.. la « critique » étant le droit de tout un chacun

45.  Marot | 9/07/2010 @ 9:55 Répondre à ce commentaire

Quand vous aurez appris ce qu’est publier en mathématiques et spécialement en théorie des nombres, vous changerez de discours.
On n’y fait pas dans l’incontinence de plume dans des dizaines de revues en s’y mettant à 10 ou 12 pour faire du volume.
On ne publie pas la moindre régression linéaire ou la dernière sortie du modèle.
En papiers par an :
Journal of number theory entre 140 et 160.
GRL à lui seul : 1400 !

Celui qui est léger, léger c’est vous l’ignorant.

46.  Laurent Berthod | 9/07/2010 @ 10:42 Répondre à ce commentaire

Patate (#35),

1- les travailleurs du privé sont payés par l’argent lié à la vente de produits ou de services de la compagnie qui les emploie – donc in fine, il sont payés par le citoyen, donc par vous

Si les connaissances de Patate en climatologie se rapportent à celles qu’il a en économie, et s’il travaille en climatologie, alors son labo a du souci à se faire.

La différence entre le contribuable et le consommateur c’est que le premier doit payer l’impôt, dont l’Etat a le monopole et l’exercice de la force pour le recouvrer, tandis que le second n’achète pas le produit de Truc si celui de Machin, qui a viré ses travailleurs glandeurs, est moins cher.

47.  zebul | 9/07/2010 @ 11:04 Répondre à ce commentaire

New Global Warming Scandal: ‘Consensus’ on Sun is One Expert

John O’Sullivan
climatechangefraud.com
June 26, 2010

New global warming data fraud scandal seems to show a faked ‘consensus’ of the impact of solar forcing on Earth’s climate based on one finding.

A staggering new finding seems to mire the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) in global warming scandal every bit as devastating as Climategate.

The news broke June 24, 2010 on a Czech climate skeptic blog, Klimaskeptik.cz, that calls the latest global warming scandal, “Judithgate.”

Roughly translated into English the site reveals that the The IPCC relied on evidence supplied by just only one Solar Physicist, Judith Lean, to create their “consensus that solar influence upon the climate was minimal.

Judithgate Scandal Goes Viral

The story has going viral on climate skeptic websites and is reported on a leading blog, ‘Climate Realists’ as ,’IPCC “Consensus” on Solar Influence was Only One Solar Physicist who Agreed with Her Own Paper.

48.  Ben | 9/07/2010 @ 11:15 Répondre à ce commentaire

@ tous : je redis ce que j’ai dis en tête de la première partie : c’est une histoire qui n’a pas d’autre but que de tenter de vous amuser. Il est explicitement rappelé que « toute ressemblance, etc. ». Il n’y a pas de second degré dans le texte.
Pardon à ceux que l’histoire n’a pas fait rire, merci toutefois de ne pas tomber dans les attaques personnelles (surtout de la part de laterjuju, tranquille derrrière son pseudo).

49.  Patrick Bousquet de Rouvex | 9/07/2010 @ 11:17 Répondre à ce commentaire

Laurent Berthod (#46), Dans un cas on est un payeur captif, dans l’autre le vendeur essaie de captiver le client par la qualité du produit, le service, le marketing, la concurrence, quoi ! On achète ce qu’on veut et on n’achètera pas des services climatologiques suisses !

50.  Araucan | 9/07/2010 @ 11:38 Répondre à ce commentaire

Quelques remarques :
– La nouvelle de Benoit est clairement une production littéraire et à ce titre peut utiliser toutes les licences et formes de style (y compris l’humour, la caricature, la parodie , l’exagération, l’allusion ….) possibles hormis le plagiat et une certain nombre de règles généralement définies dans les législations nationales …

– l’auteur n’est pas responsable de ce qu’y comprennent les lecteurs et notamment s’ils se sentent visés. mais ces mêmes lecteurs ont le droit de dire que ce qui est décrit n’est pas la réalité qu’ils connaissent, ce qui est d’ailleurs le cas de tous les romans ou nouvelles. Mais je crois que c’était Oscar Wilde qui disait que la réalité imite la littérature …

– sur le financement de la recherche
– il y a des spécificités nationales, mais le système qui se répand reste au moins pour les financements publics sur des systèmes d’appel d’offres … lesquels ont aussi des effets pervers. Que le chercheur au fond de son labo qui n’a pas accès au système d’expertise mis en place pour l’évaluation et pour la définition des programmes le système apparaisse impitoyable, certes, mais ce n’est jamais aussi simple que cela. Qui n’a jamais vu les bons directeurs de labo qui savent ramener des financements et les mauvais, qui ne savent pas, jette la première pierre … que celui qui n’a jamais complété l’équipement de son labo à la faveur d’un gros projet, idem … (mais les très gros équipements passent d’autres filières : décision de l’organisme ou de l’état ou conjointe ou appels d’offres spécifiques …) : normal vu les sommes en jeu …
– selon les sujets, il y a aussi tous les autres financements possibles qui eux demandent du réseautage et du surf sur l’actualité et les stratégies propres des financeurs privés ou publics : cela vaut pour l’expertise publique, ou des demandes spécifiques des financeurs privés ou publics. Cette demande peut être significative dans le cas de l’environnement et non négligeable dans les budgets de certains labos … c’est triste pour les autres …
– vu les difficultés de budget de certains labos de la recherche publique française (et le jonglage qui s’y fait), un gros projet pour une partie de l’équipe bénéficie souvent à tout le labo …

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