Examen critique des données mondiales de température de surface /3

Le centre Hadley utilise une méthode numérique basée sur l'analyse en composantes principales pour le remplissage des cellules manquantes de la grille.

Après 1982, ils combinent les observations SST avec des données de satellites dans l'algorithme d'interpolation.

3.7. NOAA

La NOAA produit la Reconstruction étendue de température de surface, ou ERSST. La version actuelle est V3B. Elle est basée sur des données ICOADS. Initialement la NOAA a utilisé les observations satellite AVHRR à partir de 1985 pour améliorer la couverture dans les zones polaires. Cette édition était appelée ERSST v3. Toutefois, ils ont observé que cela réduisait légèrement la tendance [NDT : au réchauffement] et jugé que cela introduisait un biais refroidissant. Les données satellites ont donc été supprimées pour la version V3B.

http://www.ncdc.noaa.gov/oa/climate/research/sst/ersstv3.php

3.8. GISS

Le GISS utilise une autre série de la NOAA, la base de données de Reynolds et al. (2008) Version d’Interpolation Optimale 2 (OI.v2). Elle était basée à l' ICOADS jusqu'en 1998. Par la suite, comme le centre Hadley, ils sont passés à un sous-ensemble qui est mis à jour de façon continue. Ce sous-ensemble présente une sur-représentation des données de bouées puisque beaucoup de données de navires sont fournies sur papier. OI.v2 utilise également des données satellites AVHRR pour améliorer l'interpolation dans les régions non échantillonnées. Contrairement à l'ERSST, les données satellites sont encore utilisées dans OI.v2.

La figure suivante montre la baisse des points de prélèvement de 1998 dans la série OI.v2

 

figrmk3-6

Figure 3-6 : échantillons issus de navires et de bouées utilisés dans le NOAA OI.v2. Source : Reynolds et al. Figure 2.

 

Le décrochement vers le bas du nombre de données en 1998 est clairement visible. Aucune information sur les changements de distribution spatiale n'est donnée. Notez que les observations de navires à partir de 1998 étaient principalement des entrées d’eau de refroidissement. (Voir Figure 3-3), qui ont un biais de réchauffement par rapport aux bouées (Thompson et al. 2008).

Reynolds et al. (2008) ont évalué à 0,13 °C la différence navire-moins-bouée dans leurs données, mais n'appliquent pas de correction parce qu'ils ont trouvé leurs calculs trop incertains pour identifier les ajustements appropriés (p. 1615).

Des informations complémentaires sont disponibles là : http://www.emc.ncep.noaa.gov/research/cmb/sst_analysis/

3.9. Conclusions sur les données SST

* Les données brutes sont de qualité très discutable avant 1950 . Les différences entre les sources comprennent les types de seaux, l’utilisation de seaux par rapport à des prises d’eau du moteur, la hauteur du bateau, etc, qui exigent toutes des ajustements importants, incertains et quelque peu arbitraires.

* Tout récemment, à l'automne dernier, on s'est rendu compte que des révisions majeures des enregistrements du 20ème siècle peuvent encore s’avérer nécessaires en raison de discontinuités, au milieu du siècle, dans les données dérivées des navires.

* L'utilisation des tendances de SST en tant que mesure des tendances de température de l'air n'a pas été solidement établie, et il est prouvé que les tendances SST exagèrent les tendances de la température de l'air dans les régions tropicales et dans l’hémisphère sud.

* Les principaux jeux de données s'appuient fortement sur des méthodes numériques pour remplir les régions manquantes, et les différentes équipes ont des vues opposées sur l'intérêt d'utiliser les observations satellitaires pour avoir des données dans les zones où l’échantillonnage est de faible densité.

* Le basculement, en 1998, du centre Hadley aux données NRT (NDT temps quasi-réel) semble avoir coïncidé avec une discontinuité à la hausse dans leur série par rapport aux autres séries.

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1.  Marot | 29/09/2010 @ 16:35 Répondre à ce commentaire

Cet inventaire des sources et des incertitudes est remarquable.

Merci l’auteur et aux traducteurs.

2.  joletaxi | 1/10/2010 @ 16:53 Répondre à ce commentaire

Merci d’avoir traduit cet article.
Je vous rappelle que McIntyre semble porter de l’intérêt aux relevés de SST.
Cela risque de devenir passionnant,rien que ses premières constatations font augurer de quelques belles bagarres.(constatations qui corroborent celles de l’article)

3.  Marot | 3/10/2010 @ 12:15 Répondre à ce commentaire

Au plus j’avance dans la lecture, au plus je constate qu’il s’agit d’un article de fond très fouillé et documenté.
On y apprend ce qu’était le « blip » dont les courriels du climategate parlaient longuement :
je corrige, je ne corrige pas ? peut-être 0,15°C cela aurait des avantages…
Évidemment tout cela sans aucune justification, simplement pour masquer un phénomène dérangeant.
Comme le dit l’auteur

modifications importantes et arbitraires à la série mondiale SST… qui peuvent toutes changer fondamentalement l’image du réchauffement du milieu du siècle et peut-être créer de nouvelles divergences avec les modèles climatiques.

C’est à noter comme autre exemple du n’importe quoi ascientifique.

On savait que les données de températures terrestres étaient considérablement trafiquées.
On sait maintenant le peu de confiance à accorder aux SST.
Je n’ose pas imaginer ce qu’il en est des pressions et des précipitations.
Quant aux proxies, l’immunisation date de 1998 et les piqures de rappel par les Briffa ont fait leur effet.

Bref tout foire par les capteurs.
On ne sait pas ce qui s’est passé et on prétend dévoiler l’avenir.

Tas d’orgueilleux.

4.  Murps | 4/10/2010 @ 16:19 Répondre à ce commentaire

Marot (#3), oui, c’est bien ma perception de la « climatologie » actuelle : la conviction personnelle remplace la démarche habituelle basée sur la reproductibilité et la réfutabilité…

Ensuite, tout est affaire de présentation « cosmétique » des données.

Il n’y a plus qu’à attendre que tout ce fatras de « science post-moderne » vole en éclat.

5.  mica | 4/10/2010 @ 18:39 Répondre à ce commentaire

aucun rapport mais bon…

lien

6.  henir33 | 4/10/2010 @ 20:28 Répondre à ce commentaire

notons que dans ses conférence de l’automne 2009 Vincent Courtillot avait pointé le fait que :

1 les mesures de la SST pour le XiX et la première moitié du XX ème siècle étaient sujettes à incertitudes: faibles nombres de prélèvements, méthodes (seaux, circuits de refroidissement …), larges zones peu ou pas couvertes

2 alors que l’incertirtude sur les historiques des températures de la surface des mers selon les rapports du GIEC est inférieure à celle des mesures terrestres !!!!

il en concluait sobrement que le réchgauffement depuis 1850 est à mesurer avec porudence eu égard au fait que les océans couvrent les 2/3 de la surface du globe.

cet article complète remarquablement le panorama

7.  PapyJako | 10/10/2010 @ 7:59 Répondre à ce commentaire

Marot (#3),

C’est à noter comme autre exemple du n’importe quoi ascientifique.

Et vous n’avez pas encore tout vu !… J’ai déja transmis la traduction de la section 4, qui devrait paraïtre sous peu, et j’ai en cours celle de la section 5, celle des conclusions …

henir33 (#6),

notons que dans ses conférence de l’automne 2009 Vincent Courtillot avait pointé le fait que :

Vincent Courtillot est un grand !…, il a immédiatement pointé l’essentiel : les mesures sont de trop mauvaise qualité pour qu’on puisse leur faire dire quoi que ce soit, sauf bien sûr sous la torture !

8.  Araucan | 25/10/2010 @ 23:29 Répondre à ce commentaire

Pour ceux qui ont un peu de temps de devant eux et la passion de la navigation … histoire de rechercher les données de température des eaux de surface …
http://fr.news.yahoo.com/68/20.....aaa9b.html

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