Cancun, pas d’accord

[Un bilan de "l'accord de Cancun", assez réaliste et évidemment très différente de la version formattée par l'AP, l'AFP et Reuters]

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Par Dr Richard North, de EU Referendum

Comme on pouvait parfaitement l’anticiper, le sommet du climat à Cancun au Mexique ne se déroule pas bien pour la verdure. Le Wall Street Journal fait un boulot somme toute passable pour nous rapporter ce qui est train de se passer, en nous disant que le sort du protocole de Kyoto « parait incertain ». Le traité sur cette question a « calé » , s’étant engagé dans un impasse avec les USA, la Chine, le Japon et d’autres nations.

C’est reflété dans le Guardian qui nous dit que « le verrou sur Kyoto signifie que les discussions de Cancun débouchent sur pas grand chose au bout de deux semaines, d’après nombre de ministres y ayant pris part ». Un autre compte rendu plus tardif nous dit qu’il y a bien un accord sur un bakchich de 100 milliards pour les républiques bananières, à payer d’ici 2020. Ne doutons pas qu’une  bonne partie va passer dans les poches des concessionnaires Mercedes des pays en voie de développement pour garder les fesses des élites gouvernantes et de leurs potes des ONG dans un confort qu’ils ne méritent certainement pas.

Cela, semble-t-il, est le seul accord définitif à sortir des discussions. Et même l’idée de ce fonds n’est pas nouvelle, un accord de principe sur ce point ayant déjà émergé à Copenhague. Seul son nom semble être fraichement sorti du moule, alors que tout le reste a l’air d’être en suspension jusqu’au prochain sommet. Il y a même eu un grand pas en arrière pour le protocole de reforestation REDD, en ce qu’il a été fermement découpé du trading de droits d’émissions de CO2.

Sur les bords, on voit aussi que la capture de carbone s’est pris une claque, et que les investisseurs se voient obligés de réfléchir à deux fois au sujet des énergies renouvelables, le tout faisant des efforts du Royaume-Uni pour réduire les émissions de CO2 un non sens complet.

Selon toute analyse rationnelle, la grande peur du réchauffement climatique devrait être en train de flotter ventre en l’air à la surface de l’eau, surtout avec le temps qu’il a fait ces dernières semaines, mais ce à quoi nous avons à faire ici n’est pas de la rationalité. Les aspects quasi-religieux de cette peur, et les opportunités qu’elle offre de créer de nouvelles taxes et de nouveaux business, continuera à la faire se mouvoir, longtemps après qu’elle aurait dû être enterrée. Et c’est ainsi que nous trouvons par exemple le Département de l’Environnement et du Changement climatique et d’autres, à s'activer sur un programme ni fait ni à faire pour nous embobiner avec toujours plus de coûts.

Ce qui est intéressant, c’est que ce fatras est en train de faire monter la température de Autonomous Mind. Comme beaucoup d’entre nous, il voit que les règles du jeu ont changé. Alors que nos élites politiques ont tellement perdu le contact avec la réalité, alors que le futur de notre démocratie, de notre liberté et de notre souveraineté est menacé, et que les protestations pacifiques continuent de n’avoir aucun effet, l’action concrète devient justifiée. Ce qui est considéré comme bon pour les militants verts et les étudiants en colère, doit pouvoir alimenter notre moulin à nous aussi.

Le Daily Telegraph, pendant ce temps là, souffle comme le grand méchant loup pour nous dire que le droit d’être en colère n’est pas « une excuse pour la violence », oubliant bien sûr que l’État en est lui même aussi un auteur. Son excuse est qu’il protège l’État de droit, mais quand une administration manque de légitimité, cette excuse perd de sa force. Et donc, si « être en colère » ne justifie peut-être pas la violence, l’indifférence de l’État aux préceptes de base de la démocratie même, est une toute autre question.

Nous extorquer des montants de plus en plus importants pour nourrir leur obsession du réchauffement climatique est aussi proche que possible d’un effondrement total du consentement, et alors que toute l’attention du gouvernement et des médias est accaparée par les étudiants en colère et les « jeunes », ils n’ont pas encore vu ce qui leur arrive dessus à vitesse grand V. Ils sont peut-être en train d’apprendre une ou deux leçons politiques difficiles, mais il y a aussi une autre sorte de colère qui brûle sous braise et qui n’attend qu’à entrer en éruption. Ces gros malins de commentateurs pourraient bien découvrir qu’ils regardent dans la mauvaise direction, comme à leur habitude.

Traduction par Contrepoints.org

201.  Bebop76 | 19/12/2010 @ 21:44 Répondre à ce commentaire

MichelLN35 (#188),
Désolé ça valide sans me demander mon avis !

Concernant votre propos sur l’évolution de la réglementation phytosanitaire, je pense que sur le fond il y a du bon. Je m’explique : faire le ménage sur un certain nombre de molécules anciennes, mal évaluées, avec des pb de tox ou d’écotox OK. Faire en sorte que ce qui n’est pas autorisé est interdit me semble une bonne chose… de même que l’agriculteur soit responsable des produits qu’il utilise me paraît juste. Encore faut il que les autorisations permettent la pratique agricole (problème des usages orphelins par exemple…) ou que les interdictions ne soient pas le fait du prince (Gaucho, Régent et l’inénarrable cinéma actuel avec le Cruiser par exemple).
Ce qui est condamnable, c’est l’extrêmisme et l’intégrisme d’un certain nombre de personnes et de groupuscules dits citoyens ou ONG comme vous voudrez qui portent une idéologie régressive et font pression sur le politique, donc les ministères et leurs troupes en expansion (n’est ce pas rageous #190) amenant à des réglementations incohérentes, portant plus qu’en germe la récession de l’activité agricole.

202.  Bebop76 | 19/12/2010 @ 22:00 Répondre à ce commentaire

Araucan (#191),
Vous avez une excellente veille bibliographique ! intéressant le rapport de la cour des comptes.

(Je ne qualifierais pas les TCS comme un ralentissement du progrès, sauf si l’on considère productivité en hausse= progrès, la question de base restant la marge nette faite par l’agriculteur à l’hectare).

Je suis complètement d’accord avec vous. Lorsque je disais ralentissement du progrès j’entendais uniquement progrès du rendement moyen national de blé en qx/ha/an.
Le poste le plus important dans les charges étant le matériel et le coût du travail, il est logique que ce type de conduite de culture procure une amélioration de la marge nette dans la plupart des cas.

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