Derrière les négociations, les intérêts nationaux.

L'Amérique est la super puissance mondiale, comprenant entre 3 et 4% de la population mondiale et consommant un quart des ressources du monde entier :  il va de soi qu'elle doit être la première à réduire ses émissions, mais sa réponse au changement climatique est la plus passive.

Si les Américains peuvent gagner sur la scène internationale une bonne réputation, alors ils peuvent agir ; mais ils doivent aussi tenir compte du coût de l'action. En Juillet 1998, l'administration Clinton a publié le rapport d'un comité de conseil économique. Ce rapport indique que si l'Amérique, de concert avec d'autres pays en développement motivés par les mécanismes de développement propre et la mise en œuvre du commerce des réductions d'émissions, il serait possible pour les Etats-Unis, de réduire leur niveau initial d'émissions d'environ 60%, pour répondre aux conditions pour 2012 du protocole de Kyoto ».

Mais les Américains ont estimé que le coût de ces réductions d'émissions était plutôt important, y compris pour le Comité du Budget du Congrès, le ministère U.S. de l'énergie, le [Bureau de l'information sur les Ressources] et d'autres qui s’occupent sérieusement d'économie. Ils ont estimé que l'application du protocole de Kyoto se traduirait par une réduction importante de la croissance du PIB américain.

De ce fait, la tactique américaine au cours des négociations sur le climat a été la suivante: s'il doit y avoir des réductions, tout le monde doit s'y mettre. L'Amérique n’agira pas seule. Comme il est difficile aux pays en développement de céder sur quoi que ce soit, cela donne à l'Amérique la meilleure excuse pour ne pas s'engager.

L'équilibre dynamique des droits et des obligations est désormais soumis au lancement effectif de la coopération internationale.

Du point de vue de l'Amérique, le protocole de Kyoto n'est pas le moins du monde fait pour répondre aux caractéristiques décrites ci-dessus. Ou, autrement dit, pour les réductions d'émissions, l'Amérique a seulement la responsabilité, mais pas de droits ou de pouvoirs. Le peuple américain n’est pas prêt à accepter ce genre de pertes.

Pour assumer ses responsabilité, s'il n'y a pas d'avantage économique en face alors le seul moyen est d'utiliser la morale pour y contraindre. L’économiste américain senior, prix Nobel d'économie, George Akerlof a simplement déclaré: "Ce (la solution du réchauffement global) n'est pas une question de coût ou de profit, il s'agit d'un problème éthique." Face à ce problème éthique, l'ex-secrétaire d'Etat américaine, Condolezza Rice a donné au Sénat une réponse concrète: « Les décisions politiques du gouvernement doivent être faites au regard de l'intérêt national, et non  du point de vue de bénéfices pour une communauté internationale imaginaire. »

Les USA ont toujours été réticents à réduire leurs émissions, mais en raison de leur stature au niveau international, une question internationale ne peut pas être résolue sans l'Amérique; ainsi, toutes les négociations donnent à l'Amérique de l'espace afin de l'impliquer, d'essayer de la motiver sur les questions morales et la faire réduire ses émissions pour le bien de l'humanité.

Mais, en regardant les vingt dernières années, l'Amérique, ce pays riche, a toujours été têtue et le poids que l'Europe essaye de fournir, n'est d'aucune utilité.

De la tête aux pieds, l'Amérique est réaliste. Face au policier du Village Global, que faire d'autre ?

En 2009, le Nobel de la Paix a été décerné à Obama ; le choc qu en a résulté, a fait tomber du nez par terre les lunettes des gens. En fait, le prix de la Paix a toujours été un outil politique. Il est habituellement attribué à ceux qui ont déjà réussi, comme Gorbatchev. Pourtant, Obama avait tout juste pris ses fonctions, alors pourquoi le prix lui a-t-il été donné ?

Nous pouvons voir que l'Union européenne a tenté de créer un raccourci: d'abord faire porter un grand chapeau à Obama, espérant conduire l'Amérique à faire des concessions dans les pourparlers sur le changement climatique. En interne, l'Amérique n'a pas été très intéressée, l’attitude s'étant limitée à des plaisanteries à froid et des sarcasmes plutôt chauds. Obama a également été assez clair à ce sujet, et il a seulement tranquillement accepté le prix. Nous pouvons en déduire que l'Amérique n'était tout simplement pas dupe, et ne serait pas achetée par l'Union européenne avec un Prix Nobel de la Paix.

Dans la plupart des situations, l'unilatéralisme de l'Amérique apparaît être relativement important, tant que quelque chose n'est pas dans son intérêt : même le couteau sous la gorge, ils refusent toujours. Plus pertinent, qui oserait mettre un couteau sur la gorge de l'Amérique ? L'Amérique est adulte depuis longtemps, comment serait-elle effrayée par quelques critiques sur la scène internationale ?

Pour la signature de la  Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, l'Amérique n'aurait pas pu être plus détendue.

Avec le progrès scientifique, l'ère de la souveraineté sur terre se clot et celle sur les océans apparaît. Sur un monde (d'eau) qui est couvert à 70% par de l'eau (et non par des terres), celui qui contrôle les océans, contrôle le monde, c'est la force motrice d'une grande puissance.

L'Amérique a 7 flottes aériennes sur porte-avions. Là se trouve le point de vue de l'Amérique sur sa liberté de mouvement dans le monde pour que leur flotte ait la liberté de mouvement à travers le monde, et puisse aller où bon lui semble.

Afin de contrer le contrôle de l'Amérique sur la mer, un groupe de pays pauvres a travaillé ensemble aux Nations Unies et a présenté une "Convention des Nations Unies sur le droit de la mer", pour régler les droits de passage dans les zones litigieuses. La Chine, en tant que leader du Tiers-Monde, ne pouvait naturellement pas rester de côté. Non seulement elle s'est impliquée, mais a également entraîné ; et pas seulement conduit, mais aussi a donné son approbation officielle.

51.  Astre Noir | 16/12/2010 @ 16:24 Répondre à ce commentaire

Myke (#49),
Marot (#50),

Non, c’est encore la faute du poulet aux hormones !

52.  pastilleverte | 16/12/2010 @ 19:02 Répondre à ce commentaire

ah bon ? je croyais que ça rendait sourd…
ou bien je confonds avec autre chose ?

53.  Laurent Berthod | 16/12/2010 @ 21:21 Répondre à ce commentaire

Astre Noir (#51),

La véritable histoire du poulet aux hormones est ici.

En résumé : le poulet aux hormones n’est qu’un mythe.

54.  Papyjako | 16/12/2010 @ 22:22 Répondre à ce commentaire

Laurent Berthod (#53),

La véritable histoire du poulet aux hormones est ici.

Encore un article révélateur !… Merci Laurent Berthod.

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