La science et le GIEC : prêts à prendre le risque?

Voici un texte bien sarcastique de Marc Hendrickx traduit par Sirius de retour parmi nous.

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Le psychologue favori d'ABC Stephan Lewandowsky s’attaque une fois de plus à ceux qui estiment qu’il serait plus prudent d’en savoir davantage sur les faits avant de s’engager à mettre la société sans dessus dessous. Tout ça pour lutter contre une crise climatique qui a été fabriquée par des militants qui n’ont qu’une pauvre idée de ce qu’est un risque; généralement des gens du centre-ville.

Cette fois dans un article intitulé “Changement climatique: êtes-vous prêt à prendre le risque ?” Lewandowsky prétend que le niveau de certitude dans la science du climat est similaire à d’autres principes scientifiques bien établis, comme la loi de la gravité. Il soutient que si la science du climat est aussi solide que la théorie moderne de l’évolution par exemple, qui ne serait prêt à vendre ses biens les plus chers pour se préparer à l’Armageddon climatique? Toutefois, si nous appliquons le même niveau d’incertitude inhérent aux concepts de la science du climat à d’autres disciplines, il semble qu’à peu près rien ne justifie le niveau de confiance de Lewandowsky.
Si les climatologues du GIEC étaient physiciens.
Le GIEC a conclu que le total net du forçage anthropogénique est de 1,6  W.m-2 avec une marge d’erreur allant de 0,6 à 2,4 W.m-2. Si la même marge d’erreur du GIEC était appliquée à la constante de la gravitation universelle, les climatologues du GIEC nous diraient que celle-ci vaut 6, 67.10-11 N·m2/kg2 avec une variation de 2.5-10 N·m2/kg2. Ils nous assureraient alors qu’il est certain à 90% que l’accélération de la pesanteur terrestre au niveau de la mer se situe quelque part entre 3,7 et 14,7 m.s-2. Les climatologues du GIEC nous diraient que les pommes peuvent être aussi légères qu’une plume ou aussi lourdes qu’une brique. Ils nous diraient que les pommes tombent mais ils seraient bien incapables de nous dire à quelle vitesse, bien que parfois elles peuvent chuter vers le haut. À la suite de leurs efforts, la physique newtonienne et la relativité seraient ébranlées. La physique quantique, construite sur le principe d’incertitude, n’aurait plus sa place dans un monde où la science est définitive.  À propos de la gravité, les climatologues du GIEC diraient des choses comme: “Le fait est que nous ne pouvons pas expliquer l’absence de gravité en ce moment et il est grotesque que nous ne le puissions pas.” Ils expliqueraient  avec force qu’il n’y a pas eu de gravité statistiquement significative depuis 1995, laissant ainsi entendre que quiconque en désaccord avec leur analyse est un négationniste de la gravité.
Si les climatologues du GIEC étaient ingénieurs.
Si les climatologues du GIEC étaient des ingénieurs, ils n’utiliseraient pas une règle pour mesurer les distances, ils utiliseraient le vent. Les modèles climatiques du GIEC prévoyaient un point chaud au-dessus des tropiques; or, les thermomètres attachés à des ballons sondes n’en ont montré aucun signe, le point chaud n’existe pas. Donc, sans signe de réchauffement dans les thermomètres, les modélisateurs du climat du GIEC ont regardé ailleurs et ont affirmé l’avoir trouvé dans le cisaillement du vent. Jetez vos calculatrices, diraient les ingénieurs, la réponse est dans le vent. Alors, quelles seraient les compétences des climatologues du GIEC en ingénierie? Les premières tentatives des climatologues du GIEC en ingénierie sont illustrées dans l’image ci-dessous qui accompagne cet article; l’effet de cisaillement du vent n’y est pas considéré: Souhaiteriez-vous faire confiance à un climatologue du GIEC pour construire votre maison?
Tablier de pont s'éffondrant.

Si les climatologues du GIEC faisaient de la chirurgie des yeux au laser.

Dans un rapport intitulé  “Projet de plan de partage de l’eau, Région métropolitaine de Greater”, le Bureau de l’eau de la Nouvelle Galles du Sud (New South Wales , NSW) a tenté de prévoir les précipitations et les ruissellements sur le territoire du NSW à l’aide de 15 modèles climatiques globaux selon le scénario climatique SRES A1B du GIEC. On y lit que pour la région métropolitaine de Greater, la pire prévision est une réduction d’ici 2030 de 5 à 10 pour cent de la pluviométrie annuelle moyenne, tandis que la meilleure est une augmentation de 5 à 10 pour cent de la pluviométrie annuelle moyenne. 7 des 15 modèles prédisent que la pluviométrie annuelle moyenne devrait diminuer de 2 à 10 pour cent, tandis que 8 des 15 modèles prédisent que les précipitations devraient augmenter de 2 à 10 pour cent en 2030.

La moitié de ces modèles sont faux! Quelle autre science présente si fièrement des modèles incorrects et s’attend à ce que les politiciens prennent des décisions fondées sur de faux résultats? Et Lewandowsky  prétend que la science du climat du GIEC a la même précision que la chirurgie au laser!  
 Avec la même précision des modèles climatiques à la chirurgie oculaire, les climatologues du GIEC en chirurgiens au laser rendraient aveugles 7 fois sur 15 l’œil gauche et 8 fois sur 15 l’œil droit.

Si les climatologues du GIEC étaient historiens.

L’étude de paléo-températures qui soutient la courbe en forme de crosse de hockey, a été discréditée plusieurs fois et ce à un point tel que même l’Académie australienne des sciences reconnaît maintenant l’existence de l’optimum médiéval et du petit âge glaciaire. Étant donné le gâchis qu’ils ont fait sur les 1 000 dernières années en matière de climat, si les climatologues du GIEC étaient des historiens, ils ne trouveraient aucune preuve des révolutions française et russe. Copernic, Galilée et Einstein seraient considérés comme des négationnistes de l’autorité prévalente. Ils ne tiendraient pas compte de la défaite de Napoléon en Russie prétextant qu’il n’a jamais pu faire aussi froid au 19e siècle. Il n’y aurait pas de Renaissance, les autorités ne le permettraient pas. La philosophie aristotélicienne régnerait en maître sur la méthode scientifique. Si les climatologues du GIEC étaient historiens, l’histoire n’enregistrait que les événements sanctionnés officiellement par les gouvernements, la reine et les rois. Seuls les faits allant dans le sens du consensus seraient consignés pour la postérité, les vérités qui dérangent n’ont pas leur place dans les annales officielles.  Heureusement, les climatologues du GIEC n’ont aucune compétence en histoire.

Si les climatologues du GIEC étaient des scientifiques du climat.

Avec les tendances actuelles au réchauffement de l’ordre de 0,1ºC par décennie, ce qui est bien en deçà du réchauffement requis pour prêter foi aux modèles climatiques du GIEC qui eux prévoient un taux de 0,3ºC à 0,7ºC par décennie, il semble que les scientifiques du climat ne sont même pas capables de faire leur job.

Et si les climatologues du GIEC étaient cueilleurs de fruits.

Il est évident qu’ils cueilleraient les cerises. Ils semblent tellement experts dans la cueillette des cerises pour que les données cadrent avec leurs modèles, qu’il n’y a tout simplement pas d’autres fruits, à l’exception peut-être du durian (1), qui représente très bien l’état actuel du GIEC.

Panneau interdisant le durian à Singapour

Marc Hendrickx travaille comme géologue consultant à temps partiel et termine un doctorat à l’université de Newcastle.

(1) NdA : l'illustration ci-dessus provient de l'article Durian de Wikipédia, où l'on peut lire sous la rubrique Odeur et saveur … " … son odeur peut être décrite comme celle des excréments de porc, de térébenthine et d'oignons, le tout garni par une vieille chaussette. On peut le sentir loin à la ronde." d'après Richard Sterling. Pour la saveur, voici ce qu'en dit Alfred Russel Wallace : "Une crème riche au goût prononcé d'amande donne le meilleur aperçu du durian, mais il y a parfois des apparitions occasionnelles d'une saveur qui rappelle une crème au fromage, une sauce à l'oignon, du xérès et d'autres plats incongrus.". Bon appétit !

Traduction française de Sirius.

@@@@@@

51.  Marco33 | 12/01/2011 @ 18:30 Répondre à ce commentaire

Papyjako (#48), Murps (#49),
Je suis aussi passé par là : opération au lasik en juillet dernier sur mon oeil directeur (faible myopie des deux yeux).
Opération très courte, sans aucune douleur.
Douleur après quand l’anesthésie disparaît et pendant 4 heures (de mémoire), puis la douleur disparaît d’un coup !
Vision nickel chrome dès le lendemain!!!! (quelques précautions à prendre pendant quelques temps).
Le cerveau s’adapte très rapidement à la différence d’acuité, vu qu’il travaille essentiellement avec l’oeil directeur.
Ce n’est pas donné mais je ne regrette absolument pas, surtout que j’ai 16/10 sur cet oeil maintenant !!!

Désolé pour le HS…
Pour plus d’info, pas de pb pour récupérer mon adresse mail a qui de droit.

52.  Marco33 | 12/01/2011 @ 18:33 Répondre à ce commentaire

Briscard (#50), c’est sensè nous dire quoi? Nous « rassurer »? laugh
Heureusement que je suis déjà opéré……

53.  jopechacabri | 12/01/2011 @ 20:55 Répondre à ce commentaire

scaletrans (#17),

Oui malheureusement,
H. Svensmark a eu une attaque l’an dernier lors du sommet de Copenhague.

Selon info du site dont le lien ci-dessous
http://laurent.berthod.over-bl.....38575.html

54.  jopechacabri | 12/01/2011 @ 21:36 Répondre à ce commentaire

scaletrans (#17),

Apparemment, effectivement H. Svensmark a bien eu une attaque, mais il n’en a pas sucombé. Voir réponse de Bob (25).
Comme quoi les infos qui traînent sur le net sont bien toujours à vérifier. Même en y faisant attention on se laisse débordé un jour ou l’autre.

55.  Sirius | 12/01/2011 @ 22:30 Répondre à ce commentaire

Laurent Berthod (#18),

Vous êtes résolument un tenant de W.V.O. Quine, à tout le moins pour son parti pris pour logique classique contemporaine (propositionnelle et quantificationnelle, du premier ordre), qui a la vertu d’être bivalente et extensionnelle. J’aime bien aussi. Mais force est de reconnaître que la logique classique est insuffisante pour rendre compte de certains types de raisonnement. Veut veut pas, la logique modale, les logiques partielles ou multivalentes, les logiques d’ordre supérieures (théorie des types: Alonzo Church) ont été utiles pour rendre compte du raisonnement scientifique. Personnellement un de mes mentors fut pendant longtemps Richard Montague, pour sa grammaire universelle.

56.  Laurent Berthod | 13/01/2011 @ 0:35 Répondre à ce commentaire

Sirius (#55),

Non, non.

Je ne connais pas W.V.O.Quine.

Dans un message, je ne sais plus lequel, j’ai dit qu’il y avait d’autres logiques que la logique booléenne (binaire).

Je tiens seulement deux positions :

– les trois principes d’Aristote qui ont fait l’objet de la polémique sur ce fil, sont des principes logiques et non des principes ontologiques.

– les logiques non booléennes sont difficiles dans la vie courante. Sur ce point, j’ajoute simplement que si on veut les utiliser dans la vie courante il vaut mieux d’abord en avertir son interlocuteur, comme lorsque l’on quitte la géométrie euclidienne pour celle de Lobatchevski ou Riemann.

NB Le géomètre qui a attesté la superficie de mon appartement que je viens de mettre en vente n’a pas utilisé une géométrie non euclidienne.

Meci de m’avoir permis d’apporter ces précisions.

57.  Sirius | 13/01/2011 @ 23:25 Répondre à ce commentaire

Je pense que vous aimeriez lire Quine. Le concernant, à titre seulement d’introduction avant de s’attaquer à ses ouvrages et articles, je vous recommande ce livre: GOCHET, Paul, Quine en perspective, Flammarion, Paris, 1978, ISBN: 2-08-211115-6.

Quine n’était pas aristotélicien sur la question de propriétés essentielles et des universaux mais il était d’accord avec lui sur les principes suivants que vous avez formulé:

• Tiers-exclu: toute proposition est vraie ou fausse. (Cela par définition.)
• Non contradiction: aucune proposition n’est à la fois vraie et fausse.
• Double négation: la négation d’une négation est équivalente à une affirmation.

A+

58.  Laurent Berthod | 14/01/2011 @ 0:11 Répondre à ce commentaire

Oui, merci, sincèrement.

Je prends bonne note. Je vais immédiatement le mettre dans mon panier « pour plus tard » sur Amazon.

Mais, vu mon programme de lecture déjà très chargé, je ne suis pas sûr d’arriver à suivre votre conseil, dont je suis cependant certain de la pertinence et de la bienveillance.

Bien à vous.

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