CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS LES MERS DE L’ARC ARCTIQUE EURASIEN/1

" Voici un ouvrage dont je recommande la lecture aux anglophones ; comme il y a peu de chances qu’il soit traduit (en français tout au moins), j’ai pensé utile d’en faire un « digest », ce qui est un peu plus long qu’une recension. Les auteurs font une étude extrêmement fouillée de l’englacement du bassin arctique et des mers mitoyennes, en s’appuyant sur la masse de travaux, principalement russes sur ce sujet (d’ailleurs, qui peut connaître cette zone mieux que les russes ?). Ils élargissent ensuite graduellement le champ au climat global et aux hypothèses sur ce qui le gouverne, allant jusqu’à essayer une description des configurations astronomiques pouvant agir sur le comportement du soleil. La très grande complexité des paramètres influant l’océan arctique est bien mise en lumière, contredisant les raisonnement bipolaires généralisateurs. Malgré cette complexité, les auteurs ont su identifier les cycles, les relier logiquement au système général et, d’une certaine manière à l’acteur majeur : le soleil." Scaletrans.

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INTRODUCTION

La glace de l’Arctique est un paramètre climatique important qui régule les processus de chaleur, salinité et vitesse d’échange entre l’Océan arctique et l’atmosphère. En tant qu’élément du système climatique global, la glace de mer arctique influence le climat de l’hémisphère nord et est aussi influencée par les changements climatiques globaux. Les buts principaux de ce livre sont de décrire l’état et la variabilité de l’englacement en mer arctique, de démontrer des méthodes d’étude de la glace de mer, et de décrire et tester les hypothèses qui permettront de comprendre et de prédire les conditions futures de l’englacement en Arctique. Pour y parvenir, les données recueillies et l’expérience acquise par les scientifiques de l’Institut de Recherche Arctique et Antarctique (AARI) en plus de 85 ans d’exploration ont été synthétisées.

1 La glace de mer Arctique en tant qu’élément du système climatique global.

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Les éléments interagissant avec l’Arctique sont:

  • Le rayonnement solaire partiellement régulé par la couche d’ozone.
  • Le transport de CO2 et d’aérosols provenant d’autres zones et qui influencent l’équilibre thermique de l’atmosphère et de la surface sous-jacente.
  • Les flux de chaleur et d’humidité provenant des latitudes tempérées.
  • L’échange thermique et salin avec les océans.
  • Le débit des rivières et le vêlage des icebergs.
  • La formation et la fonte de la glace de mer.
  • L’accumulation et la fonte des glaciers.
  • Le comportement du pergélisol.
  • Les processus de convection des eaux dans les régions polaires, y compris la convection en profondeur et dans les couches.
La neige et la glace de mer ont une influence déterminante sur le climat, leur albédo pouvant varier de 0.98 pour la neige fraîche à 0.10-0.30 pour la glace très transformée. Comme l’échange thermique entre l’océan et l’atmosphère  est naturellement d’autant plus réduit que la glace est épaisse, ce sont les fractures qui comptent pour environ 50% des échanges, malgré leur faible surface relative. La glace de mer arctique augmente significativement le gradient horizontal de température entre les hautes et basses latitudes de l’hémisphère nord. Les échanges thermiques entre l'océan et l'atmosphère sont plus abrupts en bordure de banquise que dans les latitudes plus basses.

L’intensité de l’activité cyclonique (ou anticyclonique) est dépendante de l’énergie dégagée des gradients horizontaux de température.

1.  Marot | 31/01/2011 @ 9:44 Répondre à ce commentaire

Passionnant.

Je souhaite mettre en relief quelques petites choses en rapport avec la moyenne des températures vue par Hansen soi-même déjà affichée ici.

La figure 5 page 3 Anomalie de la température moyenne annuelle en °C dans la zone 70°-85° de latitude Nord entre 1891 et 2000 et leur tendance polynomiale montre un ajustement polynomial exactement synchrone avec les deux périodes de croissance de Hansen 1910-1940 et 1970-2000.

La tendance linéaire durant le siècle 0,8°C est exactement la même que celle retenue par S. Akasofu.
(un détail ce doit être 0,8°C plus ou moins 0,09 et non 0,9 !)

On peut noter par la figure 2 page 2 Variations de l’étendue totale de glace de mer. Droites de régression pour les mers du Groenland, de Barents et de Kara pour la période 1900 ± 2003 une opposition de phase étonnante : baisse de 1910 à 1940 et de 1970 à 2000 et montée de 1940 à 1970.

2.  Tequila | 31/01/2011 @ 14:03 Répondre à ce commentaire

« Des centaines de marins russes libérés après un mois bloqués par les glaces

lundi 31 janvier 2011, 13:00
Deux brise-glaces russes ont fini par extraire le dernier d’un groupe de navires bloqués par la glace avec des centaines de personnes à bord depuis décembre en mer d’Okhotsk, achevant une opération de sauvetage sans précédent menée dans les conditions de l’Extrême-Orient russe. “L’opération s’est terminée avec succès”, a déclaré lundi à l’AFP le porte-parole de l’Agence fédérale de la pêche (Rosrybolovstvo), Alexandre Saveliev. Cette annonce a été faite un mois tout juste après l’appel à l’aide de cinq navires qui s’étaient retrouvés prisonniers de glaces épaisses de deux à quatre mètres, par des températures inférieures à moins vingt degrés dans la baie de Sakhaline. »

Je n’y comprends plus rien. Est-ce encore un coup du réchauffement climatique dû au CO2 sibérien, nord chinois, ou coréen, lequel serait la conséquence des feux de forêt de la région de Moscou.
Peut-être est-ce la conséquence du refroidissement des relations entre les deux Corée, le Japon ?
Je vais consulter ma grand-mère qui me dira que c’est à cause de la révolution en Tunisie et en Egypte.

3.  scaletrans | 31/01/2011 @ 15:52 Répondre à ce commentaire

Marot (#1),

Il y a une tentative d’explication de l’opposition de phase entre les mers Arctiques occidentales et orientales (lesquelles sont d’ailleurs beaucoup moins sensibles aux agents extérieurs) dans la deuxième partie du texte.

4.  pastilleverte | 31/01/2011 @ 15:54 Répondre à ce commentaire

Merci Scaletrans, très impressionnant !
Moi qui suit un « layman », j’ai presque compris (ah ah diraient Warm et consorts).
Est-ce qu’on peut dire que ces travaus valident la théorie des AMP chère au regretté Marcel leroux, et toujours rejetée par Meteo-France ?
@ Tequila,
je vous rappelle que, par exemple, une tequila (même « boum boum »), ne fait pas un mexicain, et que, comparaison n’est pas raison, un temps chaud ne fait pas un RCA, un temps froid ne fait pas un nouveau PAC.
Moi, ma grand-mère avait coutume de dire « couvre toi bien, il fait froid en hiver », mais il est vrai qu’elle était née à la fin du XIX° siècle, et fort peu instruite en matière(s) scientifique(s), a fortiori climat-pssitacco-alarmiste.

5.  scaletrans | 31/01/2011 @ 16:06 Répondre à ce commentaire

Marot (#1), et pour Araucan

(un détail ce doit être 0,8°C plus ou moins 0,09 et non 0,9 !)

Un petit problème lors du copier/coller à partir du texte d’origine a transformé le tiret en caractère plus/moins, je n’ai pas assez fait attention et ça donne des quiproquos.

6.  Marot | 31/01/2011 @ 18:36 Répondre à ce commentaire

scaletrans (#3), scaletrans (#5)
Merci pour les deux messages, cher correspondant.

7.  Araucan | 31/01/2011 @ 18:47 Répondre à ce commentaire

scaletrans (#5),

Corrigé mais j’ai mis 0,8-0,9 …

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