A PROPOS DE LA SORTIE DU PETIT AGE GLACIAIRE

4. ORIGINES SOLAIRES POSSIBLES

Le but de ce chapitre n’est pas de discuter des causes principales du changement climatique. Nous apprenons seulement, sur la base des données utiles de rayons cosmiques, que l’activité solaire était généralement faible  durant le PAG, et a commencé à se rétablir vers 1800. Nombre d’études suggèrent que le PAG a coïncidé avec la période du Minimum de Maunder (cf. Burroughs [47]). C’est parce que le Minimum de Maunder est intervenu durant le PAG. Nous étudions ici une bien plus longue période.

Le fait que l’intensité des rayons cosmiques ait varié durant le PAG suggère que des forces extra terrestres, et plus particulièrement l’activité solaire, sont impliquées dans certains éléments du changement climatique (cf. Lang [48] ; Burroughs [47]). La Figure 6 montre la fonction de modulation solaire déduite des enregistrements 10Be et 14C de 1000 à 2000 (Muscheler et al. [49]). Lorsque la modulation solaire est basse, l’activité solaire est faible (mais l’intensité de rayons cosmiques est élevée), lorsqu’elle est élevée, l’activité solaire est forte (mais l’intensité de rayons cosmiques est faible). On sait que l’activité solaire est représentée par le nombre de taches et ses changements sont bien corrélés avec les variations d’irradiance (Lean et al. [50]).

Figure 6. La fonction de modulation solaire des rayons cosmiques déduite des enregistrements 10Be et 14C (Muscheler et al. [49])
  
Donc la Figure 6 représente la tendance des variations d’activité solaire de 1000 à 2000, que l’on peut comparer avec les Figures 1(a) ou 1(b). On peut voir que l’activité solaire était relativement faible durant le PAG et a commencé à se rétablir vers 1800. Par conséquent on peut penser que l’irradiance solaire a pu causer le PAG et sa sortie.

Les variations de l’irradiance solaire durant la phase des taches sont relativement faibles (1,3W/m²). Cependant, la différence entre la période du PAG et aujourd’hui est peut être plusieurs fois plus grande que 1,3W/m² (Lean et al. [50]). Par conséquent, et bien que Nosawa et al. [51] aient montré que l’effet du soleil sur les variations de température durant le 20ième siècle ont été faibles, ce sujet nécessite une étude beaucoup plus détaillée avec de nouveaux Modèles de Climat Global prenant en compte une période prolongée de faible irradiance solaire (Scafetta & West [52]), au moins dans ses effets déclencheurs. A noter que, comme le montrent les Figures 1(a) et 1(b), le PAG a commencé autour de 1200 ou 1300, et une période de faible irradiance solaire aussi prolongée peut causer un changement climatique significatif (cf. Scafetta & West [52,53]). Dans ces papiers, nous nous intéressons principalement aux causes possibles d’une longue période de changement comme le PAG. D’un autre côté, Soon [54] a examiné les effets du soleil sur une période plus courte (130 ans) et a trouvé une corrélation significative avec les variations de la température de l’Arctique.

Dans la Figure 6, on peut noter plusieurs minima, de Oort (1000-1100), Wolf (1250-1350), Spoer (1380-1510) et Maunder (1620-1720) (cf. Dehau & de Jager [55]). Des augmentations intermittentes de la fonction de modulation solaire (et donc une faible intensité de rayons cosmiques) furent provoquées par une activité solaire élevée. En fait, comme le suggèrent les Figures 1(a) et 1(b), le PAG ne fut pas une période continuellement froide (Voir Lamb [1] et Fagan [9]). Comme on sait que l’activité solaire représentée par le nombre de taches est bien corrélée avec l’irradiance solaire, la Figure 6 représente la tendance générale de l’irradiance solaire parmi d’autres.  (AKASOFU 6)   Figure 6. La fonction de modulation solaire des rayons cosmiques déduite des enregistrements 10Be et 14C (Muscheler et al. [49])

5. VARIATIONS MULTI DECENNALES

Le but de ce chapitre n’est pas d’examiner en détail les variations multi décennales. Son  seul but est d’expliquer pourquoi le réchauffement s’est arrêté après 2000, en dépit du fait que nous avons conclu dans les chapitres précédents que la Terre était toujours en phase de sortie du PAG. La Figure 7 montre cet arrêt (Kerr [56]).

Au chapitre 3, nous suggérions que les ‘fluctuations’ proéminentes se superposant à la récupération linéaire constituent les oscillations multi décennales. La Figure 4(d) montre son taux de variation. D’après les Figures 4(c) et 4(d), l’oscillation multi décennale a culminé en 1940, et la température a réellement décru en dessous de la tendance linéaire entre 1940 et 1975 puis a augmenté de 1975 à 2000. On peut donc en déduire que la situation en 2000 est similaire à celle de 1940, ce qui fait qu’il est prévu que la variation de température suivra une tendance égale ou légèrement déclinante durant les 30 prochaines années environ (voir le chapitre 6 et la Figure 9). Cela veut dire que l’arrêt ne signifie pas la fin de la sortie du PAG. L’arrêt après 2000 peut être observé dans les modifications du niveau des mers (Nerem et al. [40]), une baisse du contenu thermique des océans (Pielke Sr. [58]) et d’autres facteurs.


Figure 7.Variations de la température moyenne globale durant les dernières décennies (Kerr [56]).

L’oscillation multi décennale peut être observée dans d’autres phénomènes. La Figure 8 montre l’aspect de l’Oscillation Décennale du Pacifique (PDO), qui est un phénomène naturel (Université de Washington [58]. La partie supérieure montre les observations des vents sur l’Océan Pacifique. Au milieu on trouve l’indice PDO. Il est intéressant de noter la ressemblance frappante des variations entre la PDO et l’oscillation multi décennale (en bas, la Figure 4(c) est répétée aux fins de comparaison). Bien qu’il y ait des différences de phases, cette similarité confirme la conclusion selon laquelle les fluctuations superposées à la tendance linéaire (la sortie du PAG) sont en partie les oscillations multi décennales. L’Océan Pacifique est assez grand pour contribuer à la température moyenne globale. Polyakov et al. [59] ont montré que l’Océan Arctique montrait une tendance similaire.

Figure 8. Aspect de la PDO vent et indice (Université de Washington [57]). Le diagramme du bas est la répétition de la Figure 4(c).

101.  miniTAX | 1/03/2011 @ 18:52 Répondre à ce commentaire

Petit problème de thermodynamique pour la FARCE :
1) Bangkok est à la même latitude qu’Ouagadougou
2) L’air à Bangkok contient 100x plus de gaz à effet de serre (vapeur d’eau) que l’air à Ouagadougou.
3) Donc Bangkok devrait être beaucoup plus chaud qu’Ouagadougou
4) Eh bah non, tous deux sont à 28°C en moyenne !
5) Pourquoi ? Et Paf le chien.

102.  Murps | 2/03/2011 @ 0:04 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#101), parce que le CO2 ne produit qu’un forcage global par rapport à la self-saturation des jets streams de la poële à frire.
Ca self-sature l’ufnuf et permet la fonte des glaces du pôle, donc des hivers très très froid en europe et un gradient de température nul sur Ouagadougou.
D’ou l’égalité.

Ca fait sérieux ou bien je reformule sans déconner ?
Sérieux.
Je dois pouvoir produire une explication qui semble plausible.
Faut me laisser un peu de temps.;-)

103.  Papyjako | 2/03/2011 @ 7:28 Répondre à ce commentaire

Murps (#102),
Murps, vous avez là la substance d’une communication à l’IPSL, et peut-être, qui sait, une Thèse ?…

104.  scaletrans | 2/03/2011 @ 10:09 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#101), Murps (#102), Papyjako (#103),

Vous oubliez le bidulator !!!

105.  JG2433 | 2/03/2011 @ 10:18 Répondre à ce commentaire

scaletrans (#104),

le bidulator

miniTAX™ smile

106.  Marot | 3/03/2011 @ 18:16 Répondre à ce commentaire

Une contribution inattendue au travail d’Akasofu vient de Grant Foster (Tamino) ici.

Ce billet est clairement analysé par Lubos Motl ici.

En bref, il semble fortement y avoir un cycle de moyennes de températures d’environ 66 ans.
Ceci est établi par analyse de Fourier de carottes du lac proglaciaire Agassiz, période de -6000 à -4000 av. J.-C.
La figure la plus spectaculaire est

Le pic principal à la fréquence annuelle 0,0152 correspond à 1/0,0152 = 66 ans.

La permanence de ce cycle et sa ou ses causes font évidemment débat.

107.  Murps | 3/03/2011 @ 22:52 Répondre à ce commentaire

Excusez Marot, mais cette courbe de Motl me laisse dubitatif.

En particulier ce pic seulement « double » par rapport à ses voisins me semble bien « fragile » surtout compte tenu de l’extrapolation des températures.
Ca ne serait pas plutôt une conséquence d’une géographie locale du lac ?
(genre barrage glaciaire qui grossit et cède régulièrement)

108.  Bob | 3/03/2011 @ 23:07 Répondre à ce commentaire

Je rappelle le travail de Scafetta où on voit très bien le cycle de 60+ ans :

Murps #107 : Le problème est que l’article de Nature par Knudsen et al , commenté par Tamino, puis par Motl, retrouve ce cycle de 60+ ans dans plusieurs forages glaciaires, situés à des distances de plusieurs milliers de km.
Alors, la géographie locale…

Il faut lire l’article de Knudsen et al. Il est encore en accès libre (réf sur le site de Tamino alias Foster Grant).
Knudsen élimine le soleil et lui préfère l’AMO, parce ça ne colle pas avec le cycle de Gleisberg de 88 ans…ce qui n’est pas étonnant.

AMHA, ces gens-là ne lisent pas les articles de leurs collègues.

109.  Marot | 3/03/2011 @ 23:16 Répondre à ce commentaire

Marot (#106), Murps (#107)
Complément et Rectification

Le papier original in extenso est ici.

Il apparaît à la lecture qu’il ne s’agit pas du lac proglaciaire Agassiz mais de carotte de glace du glacier Agassiz proche d’Ellesmere (grand nord canadien).

Mea culpa.

110.  Marot | 22/03/2011 @ 17:56 Répondre à ce commentaire

L’Union européenne des géosciences vient d’attribuer la médaille Hannes Alfvén, du nom du prix Nobel de physique de 1970 au professeur Syun Ichi Akasofu.

via Lubos Motl.

111.  Papyjako | 23/03/2011 @ 4:05 Répondre à ce commentaire

Marot (#109),

L’Union européenne des géosciences vient d’attribuer la médaille Hannes Alfvén, du nom du prix Nobel de physique de 1970 au professeur Syun Ichi Akasofu.

Cela réchauffe … le coeur !

Merci pour l’info Marot.

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