Passé les bornes ….

Voici un article publié sur Contrepoints avec l’aimable autorisation de ces derniers sous le titre "Réduire l’empreinte écologique, ou réduire l’empreinte des écologistes ?"

• • • • •  

Le 23 septembre, l’ONG Global Footprint Network et la WWF ont célébré le « jour de dépassement global » dont l’objectif est d’éveiller les consciences à l’égard de la notion d’empreinte écologique. Le problème est que ces organisations imposent au monde des concepts faux et des statistiques biaisées.

Par Anton Suwalki

Tous les ans, l’ONG Global Footprint Network et la WWF célèbrent ce qu’ils appellent le jour de dépassement global (1)  . En 2011, cette date a été fixée au 23 septembre. Mais qu’est-ce cela signifie ?

 

 « Le jour du dépassement global » est un nouvel indicateur dont l’objectif est de réveiller le monde à la notion d’empreinte écologique. Un calcul simple permet de rapporter cette mesure sur une échelle de temps. En divisant la capacité de production du milieu naturel par l’empreinte écologique multiplié par 365 on obtient le nombre de jours de consommation que la terre peut supporter. »

 

Derrière le bon sens apparent du « jour de dépassement »

 

Beaucoup de gens, à commencer par les auteurs d’une énorme usine à gaz statistique, les indicateurs du développement durable (2) , acceptent sans la moindre réserve cette date symbolique qui semble frappée du coin du bon sens.

 

Si je gagne 1000 euros par mois et que j’en dépense 2000, mon jour de dépassement correspond au 16 du mois. Pourquoi n’accepterais-je pas la même analogie à propos de  l’empreinte écologique ? Dans un cas, je vis au-dessus de mes moyens financiers, de ma capacité à générer de nouveaux revenus, dans l’autre, nous vivrions au-dessus des moyens physiques de la planète à régénérer les ressources que nous consommons.

 

Toutefois, quelques indices auraient dû mettre la puce à l’oreille de ceux qui tentent de répondre aux injonctions de la WWF & co de réduire notre empreinte écologique.

 

« Le 31 décembre 1986, pour la première fois de l’histoire, l’humanité avait consommé en un an la totalité de ce que la Terre avait produit dans l’année. »  

 

Voici donc maintenant 25 ans que l’humanité vivrait au-dessus des moyens de la terre . La question que tout le monde devrait se poser, c’est : dans quelles mystérieuses réserves puiserions-nous de puis 25 ans les ressources qui nous consommerions en excès ? D'où viennent et quels sont les "hectares globaux" suplémentaires qui permetttraient à l'humanité de consommer l'équivallent de 50% de plus que  ce que la Terre est capable de fournir ? 

Dans le cas du déficit financier évoqué ci-dessous, la situation ne serait tenable que si j’avais disposé d’un confortable héritage , ou d’une bonne âme qui aurait accepté que je vive à ses crochets. Sans cela, on peut imaginer que le banquier m’aurait rappelé à l’ordre au bout de 15 jours. Or, en 25 ans, la Terre ne nous a pas adressé un seul avis de découvert.

 

Quand GFN/WWF imposent au monde des concepts faux et des statistiques biaisées

 

Nous devrions au-moins nous demander si la notion même de l’empreinte écologique (au sens de GFN/WWF) a un sens, avant d’examiner les détails de sa construction qui ont longtemps été tenus secrets .  Pourtant, les données publiées sur l’empreinte écologique, par le ministère de l'écologie ou dans des études régionales de l’INSEE (3)  proviennent toutes de ces organisations : on a accepté de publier des chiffres avant même que la moindre expertise scientifique soit rendue. Ca n’est qu’en janvier 2010 que le ministère  de l'écologie a publié une « semi-expertise » de l’empreinte écologique (4), dont la portée ne pouvait être que très limitée : il s’agissait en fait de vérifier la reproductibilité des résultats de GFN à partir de leurs algorithmes de calcul (5) et les sources des données que l’organisation prétend utiliser. La critique de la pertinence de l’EE elle-même n’était pas à l’ordre du jour, même si les auteurs se permettent ça et là quelques remarques.

 

On diffuse donc à l’usage des politiques des chiffres dont dès 2006, un rapport d’Eurostat (6) critiquait notamment la qualité des données de base, l’absence de transparence dans leur construction, et des choix scientifiquement aberrants, comme celui de comptabiliser l’énergie nucléaire au même titre que les énergies fossiles. Un choix qui conduisait à surévaluer d’un facteur 150 l’ « empreinte écologique » du nucléaire.

 

La découverte de cette falsification à partir d’un livre de Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice (7) nous avait amené à douter de la probité de l’ensemble des calculs (8), en plus des réserves que nous émettions sur cette vision comptable très étriquée. Une analyse plus poussée de l’ensemble des livres de compte de l’empreinte écologique permet de conclure, au delà de l’escroquerie sur le nucléaire, que l’ensemble est une fumisterie. 

 

 

1.  pastilleverte | 20/10/2011 @ 11:06 Répondre à ce commentaire

Bizarre… ça me rappelle vaguement quelque chose, comme des « études scientifiques » provenant d’ ONG « ecolo » et reprises telles que dans certains rapports du GIEC, en contradiction avec la rigueur scientifique qui y est proclamée;
Ou me tropmé-je ?
En fait, ce qui me choque le plus c’est la volonté « d’éveiller nos consciences », en soi c’est très bien, mais c’est un discours qu’il me semble avoir entendu de la part de sectes (Scientologie, par exemple ?)
De la à dire que GPN ou WWF ou GreenWar sont des sectes, non… quoique …

2.  Marot | 20/10/2011 @ 11:50 Répondre à ce commentaire

Petit résumé quasi exhaustif

Truqueurs, tricheurs, menteurs.

3.  Marot | 20/10/2011 @ 15:31 Répondre à ce commentaire

C’est le dépassement global du jour du çon.

4.  Bob | 20/10/2011 @ 19:08 Répondre à ce commentaire

Intéressant.
J’ai parcouru le site de l’auteur et trouvé un billet dans lequel Suwalki s’étonne que dans un article sur les neutrinos supraluminiques et sur les critiques (inappropriées) de Costella sur la manip OPERA, le père Sylvestre Huet de Libération (oxymore ?), était parvenu à y glisser un bashing venimeux sur les climato-sceptiques;
source

Je cite Huet : « « Était-il possible de se méfier de Costella, avant même de lire son article ? Probablement, c’est aussi un adepte de la conspiration climatique, dénonçant le scandale du Climategate) et les climatologues conspirateurs » .

Hum ! Dénoncer le scandale du Climategate, c’est plutôt faire preuve de bon sens et d’honnêteté. Le cacher au public comme l’a fait Huet, c’est carrément malhonnête.

Le RCA, c’est visiblement devenu une obsession maladive chez notre historien-transmuté-en scientifique-de haute-volée qui ne peut s’empêcher de tout mélanger avec des jugements et des a priori stupides.

S’il connaissait au moins l’un de ses deux métiers, il saurait que l’histoire nous apprend que même les plus grands scientifiques se sont trompés ou ont eu raison, selon les occasions. Par exemple, vers la fin de sa vie, De Gennes aimait faire une conférence d’une heure (il l’a faite à l’X notamment) entièrement consacrée aux nombreuses erreurs qu’il avaient commises durant son existence.

Ainsi, Arrhénius qui est la grande idole de ce « journaliste » et qui est crédité comme étant le « père de l’effet de serre », s’est lourdement trompé à plusieurs reprises. En particulier,

– Il a été un adepte convaincu de la théorie de la Terre creuse. (i.e remplie de gaz, selon Ritter)

-Il a été l’un des principaux leaders du mouvement eugéniste mondial au point de créer un institut sur ce sujet (The State Institute for Racial Biology à Upsala). A noter, en passant, que ce dernier « détail » apparaît dans le Wikipédia anglais mais pas dans le Wiki français. Curieux, non ?

5.  Mihai V | 20/10/2011 @ 19:28 Répondre à ce commentaire

Bob (#4),

A noter, en passant, que ce dernier “détail” apparaît dans le Wikipédia anglais mais pas dans le Wiki français. Curieux, non ?

Pas du tout, même le Wiki anglais est la proie d’un tas d’activistes.

Je me suis un jour donné la peine de traduire l’article No Wikipedia à l’intention des francophones passant par hasard sur mon site No Wikipedia (traduction)

La phrase-clé :

L’essentiel, c’est que vous n’avez pas idée si la dernière personne à avoir modifié la page wiki que vous lisez est un professeur titulaire de deux doctorats ou un raté de 24 ans du Kentucky.

6.  Bob | 20/10/2011 @ 20:20 Répondre à ce commentaire

Mihai V (#5),
Je suis parfaitement au courant des turpitudes de William Connoley sur le Wiki anglophone. Là n’est pas la question.

Il se fait que je n’ai pas trouvé d’allusion sur l’activité pro-eugénisme d’Arrhénius dans la version française et que je l’ai trouvée dans la version anglophone.

On peut en penser ce qu’on veut mais c’est un fait.
Ceci dit, il y belle lurette que je me méfie de Wikipédia.

7.  JG2433 | 21/10/2011 @ 14:21 Répondre à ce commentaire

Mihai V (#5), Bob (#6),

Je me suis permis de vous citer sur le site :
http://h16free.com/
dans le fil de commentaires sous le billet de h16 de ce matin
« L’insoluble problème de la télé »
[cf : JG2433 a répondu : octobre 21st, 2011, 13 h 08 min].

En espérant, ce faisant, ne pas avoir été inconvenant à votre égard.

8.  chria | 21/10/2011 @ 14:41 Répondre à ce commentaire

Allez au boulot les enfants
http://berkeleyearth.org/resources.php

9.  Bob | 21/10/2011 @ 17:11 Répondre à ce commentaire

chria (#8),

Allez Chria, au boulot ! C’est pas fini !

Muller and Co ont utilisé exactement la même base de donnée que GISS and Co.
Il n’est pas étonnant qu’ils retrouvent tous le même résultat à partir d’une seule et unique base de données d’ailleurs vérolée…

Voici que dit Le Prof Roger Pielke Sr qui s’est sérieusement penché sur la question :
________________________________
rpielke | October 20, 2011 at 3:10 pm | Reply

Hi Judy – I encourage you to document how much overlap there is in Muller’s analysis with the locations used by GISS, NCDC and CRU. In our paper

Pielke Sr., R.A., C. Davey, D. Niyogi, S. Fall, J. Steinweg-Woods, K. Hubbard, X. Lin, M. Cai, Y.-K. Lim, H. Li, J. Nielsen-Gammon, K. Gallo, R. Hale, R. Mahmood, S. Foster, R.T. McNider, and P. Blanken, 2007: Unresolved issues with the assessment of multi-decadal global land surface temperature trends. J. Geophys. Res., 112, D24S08, doi:10.1029/2006JD008229. http://pielkeclimatesci.files....../r-321.pdf

we reported that

“The raw surface temperature data from which all of
the different global surface temperature trend analyses are
derived are essentially the same. The best estimate that has
been reported is that 90–95% of the raw data in each of the
analyses is the same (P. Jones, personal communication,
2003).”

Unless, Muller pulls from a significanty different set of raw data, it is no surprise that his trends are the same.

————————————

Et C’est Phil-Jones-Climategate qui vous le dit !

Bref, rien de nouveau.

Du vent, comme d’habitude…

10.  Mihai V | 21/10/2011 @ 19:38 Répondre à ce commentaire

JG2433 (#7),

En espérant, ce faisant, ne pas avoir été inconvenant à votre égard.

Pas du tout en ce qui me concerne.
Ce que je publie sur mon site est couvert par le Copyright « le plus sévère qui soit » : la WTFPL (What The Fuck Public License) qui peut se résumer en « Faites-en ce que vous voulez, j’en en ai rien à br… cirer ».

11.  Marot | 21/10/2011 @ 19:41 Répondre à ce commentaire

Chria vient faire son intéressant, croit-il.

Richard Muller réchauffiste convaincu mais lui honnête, a déjà répondu le 21 octobre (!) aux insinuations de petits joueurs incompétents

The temperature-station quality is largely awful. The most important stations in the U.S. are included in the Department of Energy’s Historical Climatology Network. A careful survey of these stations by a team led by meteorologist Anthony Watts showed that 70% of these stations have such poor siting that, by the U.S. government’s own measure, they result in temperature uncertainties of between two and five degrees Celsius or more. We do not know how much worse are the stations in the developing world.

Using data from all these poor stations, the U.N.’s Intergovernmental Panel on Climate Change estimates an average global 0.64ºC temperature rise in the past 50 years, « most » of which the IPCC says is due to humans. Yet the margin of error for the stations is at least three times larger than the estimated warming.

La qualité des stations de température grandement mauvaise. Les stations les plus importantes aux États-Unis sont inclus dans l’Historical Climatology Network du département de l’Énergie. Une enquête minutieuse sur ces stations par une équipe dirigée par le météorologue Anthony Watts a montré que 70% de ces stations ont une implantation tellement mauvaise que, selon l’évaluation même du gouvernement américain, elles donnent des incertitudes de température comprises entre deux et cinq degrés Celsius ou plus. Nous ne savons pas à quel point sont pires les stations dans le monde en développement.

En utilisant les données de toutes ces mauvaises stations, le Giec estime une hausse des températures de 0,64 ° C en moyenne mondiale au cours des 50 dernières années. Le GIEC dit «qu’une grande part» est due aux hommes. Pourtant, la marge d’erreur pour les stations est au moins trois fois plus grande que le réchauffement estimé.

Déclaration de Richard Muller

Ah que c’est bien dit :
Je me suis engagé dans un travail de fou et je m’aperçois que toutes les données sont vérolées. Je suis allé jusqu’au bout mais prenez mes résultats avec de très longues pincettes. Ils ne valent rien.

Toute autre interprétation sera bienvenue.

12.  Mihai V | 21/10/2011 @ 20:20 Répondre à ce commentaire

Petite correction à mon message précédent :

WTFPL est l’abréviation de « Do What The Fuck you want to Public License »
qui a été traduite en français par LICENCE PUBLIQUE RIEN À BRANLER (LPRAB) par Sam Hocevar, en 2009: « Faites ce que vous voulez, j’en ai RIEN À BRANLER »

Et c’est une licence reconnue comme valide :
WTFPL

« Elle diffère du domaine public dans le sens où un auteur n’a pas nécessairement la possibilité de placer son travail dans le domaine public, selon sa législation locale »

13.  luc | 2/11/2011 @ 10:35 Répondre à ce commentaire

Dans le genre des publications délirantes, je vous recommande celle citée par Le Monde.
Entre autres perles:

« Portez un préservatif maintenant, sauvez la chouette tachetée ».

Il semble que le rédacteur du Monde se soit rendu compte que quelque chose cloche, mais apparemment pas les commentateurs.

14.  Patrick Bousquet de Rouvex | 6/11/2011 @ 18:20 Répondre à ce commentaire

luc (#13), http://bigbrowser.blog.lemonde.....eproduire/
Salauds d’immigrés ! Ce sont eux qui font pencher la balance et non les Américains sans préservatif !! Le sous-texte de cette campagne est donc en réalité le même vieux discours raciste, à savoir : empêchons les gens des pays pauvres d’accéder à notre richesse !!

15.  Murps | 6/11/2011 @ 20:19 Répondre à ce commentaire

J’ai lu cet article car vous aviez l’air d’insister.

Il vaut le détour finalement.
Rarement vu autant d’âneries en si peu de lignes.
C’est du délire complet !
Et c’est publié dans « l’Mond’. »
Il peut faire faillite, ça ne déparera pas le paysage de la presse française.
C’est plus ce que c’était !

16.  lemiere jacques | 6/11/2011 @ 20:52 Répondre à ce commentaire

Marot (#11),
lisant cela , je me demande son opinion a priori sur la valeur d’un phrase comme 90 95 de certitude….Je pense que quand le giec admettra que ce genre de phrase est du grand n’importe quoi on avancera un peu…
A rapprocher aussi de la null hypothesis de trenthbert (? enfin machin…bert)…motl en a parlé sur son blog..

ce qu’il y d’étrange dans cette histoire c’est qu’au bout de 20 ans on se pose les même questions ..
ce que j’attendais de best quant à moi était plutôt une évaluation des incertitudes …et la possibimité d’un biais..

17.  Bob | 6/11/2011 @ 20:55 Répondre à ce commentaire

Murps (#15),

C’est vrai que c’est archi-nul mais c’est pêché sur Internet. Il est dit que :

Big Browser prolonge la Revue de Web et vous propose chaque jour, en continu, le meilleur d’Internet sélectionné par les journalistes du Monde. :

Comme, au Monde, ils ont une sainte horreur du Net, vous pouvez compter sur ces gens-là pour vous sortir sur Big Browser (admirez la grosse finesse) les articles les plus c..ns que l’on puisse y trouver.

Une forme minable de combat d’arrière garde, en quelque sorte.
Avant la débâcle qui ne saurait tarder.

« 

18.  Araucan | 6/11/2011 @ 21:52 Répondre à ce commentaire

Sorry, the comment form is closed at this time.