L’industrie de l’apocalypse.

Avec l'aimable autorisation du blog Belgotopia et de son auteur Jo Moreau, voici la libre traduction du recensement fait dans Dagens Nyheter, le journal suédois du matin (parue le 09/12/2013).

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L’Industrie de l’Apocalypse” est devenue une Machine Autonome. publié le 02 décembre 2013 dans Dagens Nyheter, Stockholm, Suède. (traduction libre LOM/AD).

Un gagne-pain pour un nombre croissant de personnes. La machine de l’apocalypse climatique est portée par des groupes qui ont saisi toutes les opportunités qu’ils pouvaient en retirer, que ce soit pour favoriser leur carrière personnelle, ou promouvoir de vastes intérêts économiques et politiques. Nombreux sont ceux qui sont favorables à un “ordre mondial” dans lequel la démocratie est mise hors-jeu.

« Il est temps de décrypter leurs agendas » , écrivent les auteurs.

Le changement climatique est devenu l’ennemi malveillant de notre époque, et à partir de là, une problématique que tous peuvent exploiter. Une mécanique automatique a été créée, et peu de personnes veulent l’arrêter. Le réchauffement climatique est devenu tellement important comme gagne-pain et en arguments idéologiques que les éléments factuels n’y ont plus leur place.

Les grands médias suédois ont pour la plupart joué le jeu: l’Apocalypse est un sujet commode pour faire les gros titres des journaux. Celui qui souhaiterait objectiver la menace est exclu du débat, suivant une logique incompréhensible dans la perspective des valeurs générales du respect de la diversité ainsi que des règles du journalisme .

L’Industrie de l’Apocalypse se retrouve dans une zone exempte de toute investigation journalistique.

Ce qui reste dans la mémoire après la clôture de la 19ème conférence des Nations Unies sur le climat à Varsovie, est l’image du délégué Philippin Naderev Saños très ému, lorsqu’il dénonce les émissions de CO2 comme cause du cyclone tropical qui a frappé son pays. Mais même le Groupe d'experts des Nations Unies sur les changements climatiques (GIEC) n’accorde qu’une faible crédibilité à cette thèse, les éléments de preuve étant faibles voire inexistants. Les statistiques officielles, facilement accessibles, montrent la même chose: il n’est pas possible de démontrer une quelconque augmentation mondiale d’évènements extrêmes climatiques.

En 1945, avec l’explosion de la bombe atomique, l’Apocalypse a fait son entrée dans l’histoire contemporaine. A la fin des années 80, la guerre froide étant terminée et la menace nucléaire n'étant plus perçue comme aigue, l‘idée du réchauffement (ensuite changement) climatique a prospéré grâce à de généreux donateurs.

La puissance de cette menace s’appuie certainement sur un véritable souci pour notre planète, ainsi que sur la mauvaise conscience (judéo-chrétienne), qui semble caractériser l’Homme Moderne. Mais la menace climatique a également été utilisée consciemment par des groupes qui ont perçu son potentiel afin de promouvoir leurs intérêts économiques, leurs carrières et leurs agendas idéologiques ou politiques.

Un certain nombre de groupes de réflexion disposant de grandes ressources, ont eu et ont encore un rôle moteur dans ce processus, notamment le Conseil des Relations Etrangères, l'Institut Aspen, le Fonds des Frères Rockefeller, l’Institut Bookings, Chatham House, le Club de Rome et la Commission Trilaterale, en collaboration avec diverses organisations des Nations Unies (OMM), le PNUE, et le GIEC et depuis les années 90, également la Commission Européenne, un grand nombre d’organisations environnementales lobbyistes telles que le WWF, et l’Institut de Stockholm pour l'environnement, pour ne pas l’oublier. La logique peut sembler étrange, mais le fait est que de grandes compagnies pétrolières ont joué un rôle dans ce domaine. La sphère autour de Rockefeller est un bel exemple, avec un support important pendant des décennies à plusieurs de ces groupes de réflexion, ainsi qu’à un grand nombre de conférences sur le climat et aux organisations de protection de l'environnement, les organisations suédoises entre autres. Le milliardaire Robert O. Anderson a été un important bailleur de fonds du Worldwatch Institute et Friends of the Earth, alors qu'il exploitait du pétrole en Alaska. Maurice Strong a fait fortune en tant que Président et PDG de la société Petro-Canada, entre ses missions de Secrétaire Général de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement à Stockholm et Rio de Janeiro.

La Commission Européenne a utilisé la menace du “Changement Climatique” pour renforcer son propre positionnement sur la scène mondiale. Un des moyens utilisés a été de s’adjoindre des organisations de protection de l'environnement qu’elle finance, pour poursuivre son propre agenda. Les arguments en faveur de cet arrangement ont été donnés dans le rapport Brundtland, et sa mise en œuvre a progressé par étapes dans le programme de l'UE qui a été adopté en 1997. Les organisations environnementales apporteraient le "support public" pour les mesures proposées par l'UE, et agiraient comme catalyseurs et superviseurs sous le mandat de la Commission. Le sixième programme d'Action Communautaire pour l'Environnement 2001, a spécifié que la contribution de l'UE aux dépenses des ONG devait être limitée à 70%. Sept des huit plus grandes organisations de protection de l'environnement basées à Bruxelles ont ainsi reçu leur financement principal de la part la Commission Européenne. Dans le cadre du septième programme d’Action Communautaire pour l’Environnement (EAP, Life+) de 2007, la Commission prescrit que les organisations de protection de l'environnement, doivent assurer "la mise en œuvre des engagements pris par l'UE au titre du Protocole de Kyoto" et en particulier, le commerce des droits d'émissions.

Cela explique pourquoi les principales organisations de protection de l'environnement parlent d’une seule voix de la menace climatique, au risque sinon de perdre leur appui financier. Y a-t-il un objectif derrière tout cela? Oui, mais les motivations sont différentes.

Certains groupes de réflexion ont ouvertement exprimé l‘idée de progresser vers un monde globalisé, non seulement économique mais également politique. Les gens de gauche ainsi que les écologistes veulent obtenir un accord mondial sur l'environnement et le climat. Les organisations internationales telles que l'ONU et l'UE y voient un moyen de renforcer leur pouvoir au détriment des États.

La coopération internationale est nécessaire, mais nous discernons une caractéristique remarquable dans ces propos récurrents pour un nouvel ordre mondial, où la démocratie est décrite comme une forme de gouvernance insuffisante et même inadaptée. Nombreux sont ceux qui pensent que l’Homme doit changer. Ce courant était déjà présent dans la nouvelle "Nova Atlantis" de Francis Bacon (1624) ainsi que dans l'ambition qui a actionné en son temps le communisme soviétique. Bo Ekman, de la Fondation Tällberg, appartient à ceux qui veulent avoir un "pouvoir de supervision" économique, militaire et policier qui permettrait de "corriger les nations qui, pour diverses raisons, ne respecteraient pas les engagements et les objectifs" (DN débat 21/2 2010). Johan Rockström, Margot Wallström ( ancienne commissaire européenne pour l’environnement) et László Szombatfalvy ont pour objectif de leur nouvelle fondation, « Global Challenges » : Comment arriver à "des propositions politiques concrètes" pour « une prise de décision efficace à l'échelle mondiale ». La conférence "La Grande Transformation" à Essen en 2009 avec, entre autres le conseiller de l'UE Hans Joachim Schellnhuber, du l’Institute Potsdam (qui était initiateur de l’alarme climat de la Banque Mondiale de l’année dernière), est encore plus direct : "Les régimes démocratiques ne sont pas bien adaptés pour le degré de participation requis: les sociétés démocratiques libres peuvent-elles traiter les effets des graves changements climatiques mondiaux ? Les régimes autoritaires ne seraient-ils pas mieux adapté pour faire appliquer les mesures nécessaires? ".

Nous sommes susceptibles, à long terme, de voir un changement de climat. Mais n’est-il pas grand temps d’examiner en détail tous ces agendas déguisés en « lutte contre le changement climatique »?

Svenolof Karlsson, journaliste et auteur, Jacob Nordangård, Docteur/professeur en philosophie, Marian Radetzki, Docteur/professeur en économie nationale.

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1.  jojobargeot | 16/12/2013 @ 8:14 Répondre à ce commentaire

« Les régimes démocratiques ne sont pas bien adaptés pour le degré de participation requis: les sociétés démocratiques libres peuvent-elles traiter les effets des graves changements climatiques mondiaux ? Les régimes autoritaires ne seraient-ils pas mieux adapté pour faire appliquer les mesures nécessaires? « 

Rien que pour cette phrase, ce sinistre personnage devrait se retrouver devant la justice. Oser invoquer de telles énormités sans même une once de honte est totalement inadmissible. A mettre en taule UNIQUEMENT pour lui faire perdre définitivement ses droits démocratiques, surtout celui d’éligibilité. Passau, son lieu de naissance, n’est pas très éloigné de la Haufbraühaus de Munich, lieu ou Adolf Hitler à commencé sa carrière de tribun, ceci expliquerait-t-il cela? On sait où cela nous à mené.

2.  JG2433 | 16/12/2013 @ 8:38 Répondre à ce commentaire

Les régimes démocratiques ne sont pas bien adaptés pour le degré de participation requis

Ce credo fut notamment professé par Eva Joly, la candidate écologiste à la présidentielle française de 2012.

P.S. : Elle avait obtenu moins de 3 % des voix au premier tour…
_________

Suggestion de correction :
Hans Joachim Schellnhuber, du l’Institute Potsdam
=> Hans Joachim Schellnhuber, du Potsdam-Institut
ou
Hans Joachim Schellnhuber, du Potsdam-Institut [für Klimafolgenforschung » (PIK)]

3.  JG2433 | 16/12/2013 @ 9:12 Répondre à ce commentaire

Sur l’implication politique dans la question climatique, Vaclav Klaus, ancien Président de la République tchèque avait été clair dans son intervention à Londres, le 19 octobre 2010, dans le cadre de la première conférence annuelle de la Global Warming Policy Foundation, fondée et présidée par Lord Nigel Lawson :

Le débat actuel est un débat de politique publique aux énormes implications. Il ne s’agit plus de climat. Il s’agit du gouvernement, des hommes politiques, de leurs scribes et des lobbyistes qui veulent plus de pouvoir et de capacité décisionnaire en leur faveur. Il m’apparait que l’acceptation totale du dogme du réchauffement global est devenue la faute principale, la plus coûteuse et la plus anti-démocratique de la génération. La précédente, c’était le communisme.
[…]
Les écologistes ont obtenu un succès, en trouvant cette nouvelle « noble cause ». Ils essaient de limiter la liberté de l’homme au nom de « quelque chose » de plus important et de plus noble que nos vies terre à terre. Pour quelqu’un qui a passé la plus grande partie de sa vie dans la « noble » époque du communisme, il est impossible de l’accepter.

Cet extrait est tiré de la traduction de Jean-Michel Bélouve , mise en ligne le 21 novembre 2010 sur le site de l’Institut Turgot.
Lien :
http://blog.turgot.org/index.p.....-in-London

4.  Bob | 16/12/2013 @ 13:16 Répondre à ce commentaire

EXcellent, ce papier. Merci !
Il faudrait qu’il soit repris et archi-diffusé.

5.  Cdt TSM JCl Michel e.r. | 16/12/2013 @ 18:59 Répondre à ce commentaire

Suggestion de correction :
Les grands médias Suédois —> Les grands médias suédois

On ne met pas de majuscule aux adjectifs de nationalité.

6.  Bob | 17/12/2013 @ 0:09 Répondre à ce commentaire

Cdt TSM JCl Michel e.r. (#5)

On ne met pas de majuscule aux adjectifs de nationalité.

C’est juste. Peu de gens le savent.

7.  miniTAX | 17/12/2013 @ 7:41 Répondre à ce commentaire

+1, bon article bien documenté, qui ne risque pas d’être écrit par nos merdias. Une preuve de plus de la déliquescence de notre democrazy.

Et j’entends déjà la réponse standardisée prête à l’emploi de la FARCE : « vous n’êtes rien que des conspirationnistes, non non, l’homme n’a pas marché sur la Lune ».

8.  Cdt TSM JCl Michel e.r. | 17/12/2013 @ 10:05 Répondre à ce commentaire

Bob (#6),

« On ne met pas de majuscule aux adjectifs de nationalité. »

C’est juste. Peu de gens le savent.

En effet et certains pourraient (re)lire les quelques recommandations que je fais sur la page Orthographe de mon site.
En les suivant, je ne garantis pas qu’ils écriront sans fautes, mais au moins ils ne commettront pas de fautes évidentes (d’où le titre de la page), de celles qui piquent aux yeux des défenseurs de Laure Tograff 😉

En ce qui concerne plus particulièrement les conventions typographiques je renvoie à la page que Wikipédia leur consacre.
Il est difficile, si l’on n’est pas un professionnel de l’édition, de les appliquer toutes mais on peut s’en inspirer pour améliorer ses textes.
Je pense en particulier aux signes de ponctuation doubles qui demandent l’utilisation d’espaces insécables pour éviter de les voir parfois être renvoyés à la ligne, ce qui est du plus mauvais effet.

[En] français, les signes de ponctuation doubles (« ; », « : », « ? » et « ! ») doivent être précédés d’une espace insécable et suivis d’une autre espace (à l’exception du deux-points quand il est utilisé pour exprimer une heure), ainsi que l’exigent les normes typographiques françaises …

Consulter Signes de ponctuation pour les règles détaillées.

9.  AntonioSan | 18/12/2013 @ 18:16 Répondre à ce commentaire

http://www.lepoint.fr/insolite.....616_48.php

Justement dans Le Point, comment les journaux feraient leur une sur l’apocalypse… Ironique quand on pense que les memes feuilles de chou nous rabachent la fin du monde rechauffiste depuis plus de 15 ans…

10.  jmr | 27/12/2013 @ 12:38 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#7),
Par exemple sur Mediapart, qui soulève des lièvres dans certains domaines mais pas dans le RCA, le journaliste scientifique Michel de Pracontal débite des âneries en veux-tu en voilà !

En pleine conférence de l’ONU sur le climat, le climato-scepticisme continue d’être une machine de propagande très efficace, soutenue par l’industrie et organisée autour des think tanks conservateurs et néo-libéraux.

Et le reste à l’avenant !

11.  jmr | 27/12/2013 @ 12:41 Répondre à ce commentaire

Oups ! Le lien oublié de mon précédent post :
Climatosceptiques: les dessous de la machine à fabriquer du doute

12.  scaletrans | 28/12/2013 @ 12:42 Répondre à ce commentaire

jmr (#11),

La lecture de l’article est réservée aux abonnés, et si on cherche quelqu’un pour ne pas y être, on peut compter sur moi :mrgreen:

13.  Clem | 28/12/2013 @ 13:12 Répondre à ce commentaire

scaletrans (#12), Pas mieux. laugh

14.  Murps | 28/12/2013 @ 17:50 Répondre à ce commentaire

Clem (#13), mais le début est très bien :

une nouvelle bataille pour la liberté contre ceux qui utilisent l’alarmisme climatique et environnemental pour voler nos libertés et donner aux bureaucrates internationaux le contrôle sur nos sources d’énergie, nos vies quotidiennes, notre prospérité et notre souveraineté nationale ».

Je signe des deux mains.

15.  JG2433 | 29/12/2013 @ 12:41 Répondre à ce commentaire

Acidification des océans

Dans le même article,

Une chose…

La communauté scientifique n’est cependant pas en mesure de prédire quelle sera la réaction de l’écosystème face à cette acidification des océans.

Et son contraire…

La communauté scientifique, elle, ne perd pas espoir mais considère que la conférence de Paris sur le climat, organisée en 2015, sera celle « de la dernière chance ».

http://www.atlantico.fr/decryp.....28209.html

N.B. : Chaque COP n’est-elle pas, depuis toujours en réalité, dénommée ainsi ? :roll:

16.  Clem | 29/12/2013 @ 15:44 Répondre à ce commentaire

JG2433 (#15), Si, mais comme on dit « le ridicule ne tue pas »…
(Qui a ajouté « Quel dommage ! » ???? Allons, tout de même ! laugh )

17.  KilgoreT | 4/01/2014 @ 13:10 Répondre à ce commentaire

Je ne sais pas si quelqu’un a déjà signalé cet article de l’AFIS ici, personnellement je le trouve remarquable et mériterait d’être largement répandu.

18.  KilgoreT | 4/01/2014 @ 13:11 Répondre à ce commentaire

Le lien http://www.pseudo-sciences.org.....rticle2130

19.  Bob | 4/01/2014 @ 17:34 Répondre à ce commentaire

KilgoreT (#17),
Oui; Excellente analyse. Par exemple :

Obsédés par l’audience et persuadés d’avoir trouvé dans la peur et le simplisme la recette pour toucher le public le plus large, les médias ont donc une grande responsabilité dans le caractère débilitant du discours scientifique. Instruire le procès des médias ne doit pas faire oublier qu’en leur cœur se trouvent les journalistes. Éventuellement soumis aux dictats de rédacteurs en chef corsetés par des actionnaires cupides ou des régies publicitaires avides de maximiser les spectateurs, les journalistes spécialisés français font montre d’une remarquable prudence quand il leur reviendrait de dénoncer les délires des millénaristes. On sait la faiblesse de la culture scientifique des journalistes français. Ne pas leur jeter la pierre.

Si, il faut leur jeter la pierre. S’ils se contentaient d’être nuls en matière de science et le reconnaissaient humblement, il n’y aurait pas de problème. Mais le problème, c’est justement que certains d’entre eux croient connaître la science (sans jamais l’avoir pratiquée) et qu’ils sont d’une infatuation extraordinaire.

Comme disait Einstein : « Il y a pire que l’ignorance, c’est l’arrogance ».
Et pour ça, chez nous, on est très très bien servi.

20.  AntonioSan | 9/01/2014 @ 7:43 Répondre à ce commentaire

Connaard Hedegie est heureuse: il y aura moins de credit carbone disponibles donc ils seront plus chers… Et ainsi l’industrie europeenne sera moins competitive.
Merci l’Union Europeenne pour cette avancee qui creera des millions d’emplois…. ;-o

21.  Bousquet de Rouvex | 9/01/2014 @ 9:10 Répondre à ce commentaire

Une industrie de l’Apocalypse ? Le CO2 rapporte à qui s’en sert, apparemment : http://pulse.edf.com/fr/pompe-.....ign=Trafic