(Peut-être) une minute (un peu) face à Laurent Fabius

Par Benoît Rittaud, alias Ben (membre du Collectif des climato-réalistes)

Aujourd’hui dimanche 25 octobre à partir de 12h55, l’émission « Le Supplément » sur Canal+ recevra le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui se prépare aussi à devenir le président de la COP21. À cette occasion, un journaliste de l’émission m’a interviewé pendant une bonne heure, dont il m’a dit qu’il extrairait environ une minute pour un reportage qui fera intervenir d’autres personnes et servira d’entrée en matière à l’interview du ministre. (C’est à ce rendez-vous que je me rendais l’autre jour quand je suis tombé en extase place de la République.)

Côté négatif, outre le fait qu’il est un peu frustrant de parler pendant une heure pour ne disposer finalement que d’une minute, je n’ai aucun pouvoir sur ce qui sera finalement retenu de mes propos. Je suppose qu’un montage un tant soit peu habile peut sans problème me faire passer pour un infâme complotiste ennemi de la science. Toutefois, l’indécrottable optimiste que je suis veut croire que la production n’aura pas de mauvaises pensées en aiguisant ses ciseaux. Au moins, si les choses tournent mal, j’aurai essayé.

En passant, j’ai pu me rendre compte de l’énorme boulot que représente un simple reportage télé. Parce qu’en plus de l’heure d’interview proprement dite, il y a eu tout un temps de préparation avant et de mise en forme après, qui fait que le tout a duré près de deux heures. Sachant que les gars auront encore tout le montage à faire, le tout pour une malheureuse minute d’antenne, il faut reconnaître que le métier n’est pas de tout repos.

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51.  Bebop76 | 26/10/2015 @ 19:41 Répondre à ce commentaire

Abitbol (#42),
Pourquoi faut-il être d’aussi mauvaise foi que les « réchauffistes ». Vous dites c’est de la daube jusqu’en 70, avant 50 y a rien de bon !
Soit, mais en tant qu’agronome ayant passé les 40 dernières années du 20ème siècle sur le terrain, je me suis quand même aperçu que le cycle de la vigne, des principales grandes cultures avait bien été déplacé de 15 jours à  » semaines en terme de précocité… et on pourrait multiplier les exemples parmi d’autres végétaux.
Ce que vous faites est contre productif et ne soutient pas la cause des climato-optimistes.

52.  Bebop76 | 26/10/2015 @ 19:42 Répondre à ce commentaire

Oups !
15 jours à 3 semaines en terme de précocité…

53.  Bob | 26/10/2015 @ 19:48 Répondre à ce commentaire

philippe (#49),
Ah bon, alors Fafa nous aurait menti ?
Fafa nous a assuré, lors de son show sur Anal+ (Suppléments) que cette phrase qui a bien fait rigoler, était de Mitterrand.
Lequel, sans aucun doute avait dû la piquer à Audiard sans citer l’auteur, bien sûr. Et comme la culture cinéma de Fafa, c’est pas terrible…
Drôles de zigs ! Vraiment.

54.  Murps | 26/10/2015 @ 20:03 Répondre à ce commentaire

Bebop76 (#51), je ne doute nullement de vos compétences et de votre expérience, mais êtes vous absolument certain que ce décalage n’ait pas d’autres origines qu’un simple « réchauffement » ?
Il y a tant de paramètres et on parle d’une hausse moyenne de moins de 1 °C inégalement répartie.
Les pieds des vignes sont-ils les mêmes, sont-ils traités de la même façon, les exigences de maturation des raisins sont-elles identiques, les exploitations sur lesquelles sont basées vos expériences sont-elles comparables ? etc…

D’une manière générale, ce serait bien d’étayer vos dires, soit par une présentation plus exhaustive, soit par des articles de recherche sur la phrénologie…

55.  lemiere jacques | 26/10/2015 @ 20:08 Répondre à ce commentaire

Murps (#54),
quand courtillot a regardé les températures, il a conclu à un saut de temperature dans les années 80…j’avais cru comprendre en europe aussi…

56.  Marco40 | 26/10/2015 @ 20:18 Répondre à ce commentaire

Murps (#54), Ayant discuté avec des vignerons (Pomerol et Saint Émilion) ils m’avaient expliqués à quel point leur métier a monté en technicité! La viticulture d’aujourd’hui (ainsi que la vinification) est bien loin de celle d’il y a quelques dizaines d’années!
Donc comparer les dates de vendanges ne démontre rien.

57.  Murps | 27/10/2015 @ 0:38 Répondre à ce commentaire

Marco40 (#56), je pensais à un truc comme cela, mais j’attendais une analyse plus technique.
A mon sens cette observation de l’avancée des dates de vendanges est peut-être réelle mais a probablement des origines multifactorielles ou la température moyenne n’a qu’un impact limité voire nul.
Il faudrait vérifier…

58.  Abitbol | 27/10/2015 @ 1:05 Répondre à ce commentaire

Bebop76 (#51),

Avant 1950, il n’y a pas de mesures statistiques sérieuses de la température mondiale. Et vos souvenirs vous ramènent 40 ans en arrière, c’est à dire en 1960… je ne vois aucune mauvaise foi dans mes propos.
Je persiste, on ne peut pas faire des stats sérieuses avec des mesures incomplètes, disparates, et insuffisantes.

59.  Abitbol | 27/10/2015 @ 1:31 Répondre à ce commentaire

Imaz-Aizpurua (#45),

Le lien ne marche pas…
Et il faut faire attention avec les stations exotiques, on s’aperçoit souvent qu’elles ne sont pas continues sur tout le siècle (trous de plusieurs années ou changement de site qui nuisent à la précision… et quand on sait qu’à la fin, les gugusses donnent des chiffres globaux avec deux décimales après la virgule…)
Faire une moyenne de la température sur le XXe siècle n’est pas sérieux, pas scientifique.
Faire une moyenne sur le dernier millénaire avec des proxies, c’est grotesque.
Alors, si ça ne gêne même pas les sceptiques…

60.  Murps | 27/10/2015 @ 9:34 Répondre à ce commentaire

Abitbol (#59), j’abonde.
Quand en plus on associe ces mesures qui ne valent pas un clou avec leurs équivalences en CO2 et qu’on prétend établir une relation « robuste » entre les deux, je couine.

61.  MichelLN35 | 27/10/2015 @ 9:44 Répondre à ce commentaire

Bebop76 (#51),
Murps (#54),

Marco40 (#56),

D’abord Bebop76 ,vous dites que nous ne « soutenons pas la cause des climato-optimistes » sous entendu en mettant en doute la phénologie de la vigne à propos du réchauffement à la fin du 20e siècle – début du 21e. La plupart d’entre nous ici sont aussi climato-optimistes et n’ont pas d’autre cause que la science et sa vérité raisonable mais fragile et peu durable par nature, comme l’a bien montré Thomas d’Aquin (cf Cal PELL).

J’ai donné ici : http://dropcanvas.com/ogmw0
quelques graphiques significatifs, de température locales et/ ou de phénologie. Il y a beaucoup de contradictions sur des régions assez voisines, France et Allemagne.

Moi, en tant que botaniste et ancien prof d’école d’agronomie, j’ai tendance à croire la phénologie beaucoup plus intégratrice du « climat » que les relevés de température toujours susceptibles de soumission à la torture.

Il ne faudrait tout de même pas oublier le « hide the decline » qui a mis le feu aux poudres il y a quelques années. Les arguments de Marco40 me semblent justes, il peut y en avoir d’autres ; mais avez vous essayé d’obtenir les dates de vendange du pinot noir en Bourgogne depuis 2003 ? Y compris par le labo INRA qui a utilisé Leroy Ladurie pour être publié dans Nature.

Et dans cette étude, qui se situe pendant le Petit Age Glaciaire, la principale observation concerne l’existence d’au moins deux périodes plus chaudes que maintenant, sur des périodes trentenaires si on veut bien croire la précocité des vendanges liée au climat des mois de printemps et d’été.

Quen pensez-vous ? Je suis absent pour la journée.

62.  Sam | 27/10/2015 @ 10:46 Répondre à ce commentaire

Révisionnisme…

Je le découvre à l’instant, Canal+ vient de prendre une initiative qui nous serait parue proprement inouïe il y a quelques années encore : proposer la candidature pour l’Académie d’un jeune prof de mathématiques dont les opinions étaient menacées de bientôt tomber sous le coup de la loi dite Fabius II… Et ceci à la veille du sommet intergouvernemental que dirigera l’immense Lolo lui-même. Du jamais vu, peut-être, dans ce dossier. Une démarche qui pourrait enfin remettre la France dans le lot prestigieux des rares pays dotés d’un reste de contre-pouvoirs.

On notera sans doute avec un brin d’amusement qu’alors même que le futur impétrant, qui n’avait même pas postulé, apprenait la nouvelle, il en était déjà à faire de la lèche dans la plus pure tradition académique, en déclarant du tac-au-tac que, d’entre toutes ses homologues demeures des hauts clergés des revues-par-les-pairs, la notre, de Vénérable Institution (VIF, dans le jargon de ses membres dont la moyenne d’âge taquine la centaine), se distingue par l’unicité de sa résistance…

Quelques mauvais esprits ont feint de déplorer qu’alors que notre Révélation du jour (si, si, d’abords je mets la majuscule si je veux…) n’avait le droit qu’à une poignée de secondes de paroles, ce choix de montage qui ne lui aura d’ailleurs permis que de parler que de la VIF… a quand même pris le soin de montrer l’arrivée au bistrot. Mais faut avouer… Rhooo, quelle classe !

Allez, fougueux chevalier, ait la poignée ferme sous le pommeau… et accroche toi à ton benne.

63.  PISTU | 27/10/2015 @ 11:24 Répondre à ce commentaire

Bebop76 (#51),
Il suffit de se plonger un instant dans des sources historiques pour convenir rapidement que la date des vendanges n’explique rien du tout.
A commencer par le fait que ces dates sont dépendantes de la météorologie et non pas du climat. L’amalgame constant et ambigu entre ces deux réalités ne cesse d’exaspérer.

Par ailleurs, comme il a été dit plus haut, les techniques se sont affinées et le produit fini est très souvent différent par rapport au même produit vinifié quarante ans plus tôt. L’usage de levures aromatiques permet une vendange anticipée dans beaucoup de vignobles.

Emmanuel Leroy Ladurie a fait un travail consistant, accessible assez facilement. Il est contenu dans les trois volumes de son imposante « Histoire humaine et comparée du climat en France ». Sur les six cents dernières années, la date des vendanges est justement une source majeure et bien documentée qui apparaît extrêmement fluctuante.

Ceci sans que l’on puisse conclure à un réchauffement ou un refroidissement majeur, sauf pour ce qui concerne l’OM et le PAG évidemment.
Mais même hors de ces périodes particulières, les dates de vendange fluctuent énormément sur des périodes de trente à quarante ans.

Notre climat continental maritime est caractérisé par des situation météorologiques variables, parfois extrêmes sur de courtes durées (avec un été très chaud suivi d’un été très froid) sans que l’on puisse y trouver une logique particulière différente d’une simple variabilité endogène.

Comme d’autres l’ont déjà dit, la date des vendanges est certes assez dépendant de la météorologie, mais aussi d’autres facteurs qui n’ont aucun rapport avec elle. Et à fortiori avec le climat.

64.  Imaz-Aizpurua | 27/10/2015 @ 21:35 Répondre à ce commentaire

Abitbol (#59),
Le lien ne marche pas, parce qu’il faut tout écrire,
jusqu’à la « f » de pdf, à cause des paranthèses…
Bref, pas tellement de thermomètres et, surtout,
pas par tout…
Là…

WMO

JAIA