Bulletin du Collectif des Climato-réalistes n° 20

À LA UNE :

L’accord de Paris soumis au conseil des ministres le 9 mars

Le GIEC a un petit frère : l’IPBES

ACTIVITES DU COLLECTIF

Une publication de François Gervais 

François Gervais a publié dans Earth-Science Reviews, une revue internationale à comité de lecture un article intitulé : Anthropogenic CO2 warming challenged by 60-year cycle

Benoît Rittaud sur la Radio Télévision Suisse

L’émission «Prise de Terre» de la Radio Télévision Suisse a diffusé le 28 février la première partie d’une émission intitulée «Climatosceptiques : entre doutes déraisonnables et manipulation». à laquelle ont été indirectement invitées deux voix climato sceptiques, celles de Michel de Rougemont et de Benoît Rittaud.

Task Force recherche volontaires

Comme déjà annoncé sur Skyfall, le Collectif souhaite constituer une « task force » qui réponde de façon rapide et argumentée aux lieux communs et aux exagérations climatiques un peu trop généreusement dispensés par nos grands médias. Si vous pensez pouvoir répondre positivement à cette attente, adressez nous un courrier à collectifdesclimatorealistes@gmail.com

PSEUDO-SCIENCE 

De nouvelles preuves que les activités humaines sont responsables du réchauffement climatique

Une étude publiée dans « Scientific report » (Nature Publishing Group)  appliquant de nouvelles méthodes statistiques aux mesures effectuées depuis 150 ans confirme ainsi que les émissions de CO2 et de méthane (CH4) sont responsables du réchauffement climatique.

Ca y est, c’est prouvé : quel scoop !

La fréquence des El Niño extrêmes pourrait doubler après 2050

Interrogé par actu-environnement.com  Eric Guilyardi, Directeur de recherche à LOCEAN-IPSL/CNRS explique pourquoi  les phénomènes El Niño extrêmes pourraient voir leur fréquence doubler à partir de 2050 si rien n’est entrepris pour limiter le changement climatique.

Eric Guilyardi est un climatologue « engagé » (en faveur de la cause climatique)  : il est signataire de la pétition « laissons les fossiles dans le sol pour en finir avec les crimes climatiques » qui annonce des lendemains sans carbone qui chantent; jugez donc :

Par le passé, des femmes et des hommes déterminés ont mis fin aux crimes de l’esclavage, du totalitarisme, du colonialisme ou de l’apartheid. …le changement climatique est un enjeu comparable et nous préparons une insurrection similaire.

Un nouveau modèle climatique capable de prévoir la capacité d’absorption  de CO2 des océans

Des chercheurs de l’Université du Wisconsin ont mis au point un modèle capable de prévoir la capacité des océans à absorber le carbone. Leur étude a été publiée dans Nature le 25 février 2016. Selon ces chercheurs les modèles actuels n’arrivaient pas à isoler  le signal anthropique  de la variabilité naturelle faute de puissance de calcul suffisante. Ils ont donc employé des ressources informatiques massives pour effectuer des simulations à l’aide d’un nouveau modèle unique  : ainsi pas de risque distorsions entre modèles. Ce qu’ils ont démontré est à la mesure de la puissance de calcul déployée :

« Nous voyons qu’il y a un puits de carbone, mais nous n’avons pas assez de données pour dire si le puits s’accroît ou diminue».

Les contribuables américains peuvent se réjouir des résultats de cette étude financée par la NASA, le NSF et la NOAA.

Où va l’argent du contribuable d’Aquitaine ?

La Nouvelle République du 27 février  nous apprend l’existence  d’un comité scientifique (présidé par Hervé Le Treut) mis en place par l’ancien conseil régional d’Aquitaine en 2011 chargé d’étudier les effets présents et à venir du réchauffement climatique à l’échelle de la grande région.

Françoise Coutant, vice-présidente de la Région Aquitaine – Limousin – Poitou-Charentes préfère parler de dérèglement plutôt que de réchauffement climatique :

«Non seulement parce qu’il n’y a pas l’aspect positif du réchauffement dans l’esprit des gens qui peuvent se réjouir de gagner deux degrés. Mais surtout parce que ce dérèglement aura des conséquences différentes au niveau de la planète avec des zones plus chaudes et des zones plus froides».

COP21

L’accord de Paris sera soumis au Conseil des ministres le 09 mars

France Soir du 28 février rapporte cette annonce de  Ségolène Royal qui en a profité pour revenir sur l’engagement de la COP21 à aider financièrement les pays pauvres à décarboner leurs économies :

Les pays riches doivent aussi mobiliser les financements promis aux pays en développement pour leur donner accès à la fois à des infrastructures moins polluantes et pour les aider à s’adapter au changement climatique.

Au milieu du désert, « le mirage de Masdar »

Le chantier de « Masdar City » qui ne sera terminé qu’en 2030 (au lieu de 2016) est un exemple des gabegies futures du fonds vert. Dix ans après son lancement, l’Ecocité fonctionnant avec des énergies renouvelables, un réseau de transport à basse émission de carbone et une stratégie « zéro déchet », reste selon Le Monde du 29 février un mirage.

COP21 POUR LES PETITS ET POUR LES GRANDS

Pour les petits  le 21ème Parlement des enfants

Dans le cadre du Parlement des Enfants, des classes sélectionnées  devront rédiger une proposition de loi portant sur les enjeux du changement climatique. L’examen de ce thème devrait permettre une approche pédagogique des enseignants autour du développement durable.

Pour les grands : un « Master Class 21 » lancé par CentraleSupélec Executive Education

Centrale et Supelec ouvrent un master « Réussir la mutation durable de l’entreprise »  pour favoriser l’application de la COP 21 dans les entreprises.  Ce cycle d’enseignement sera conclu par un séminaire national  sur «le nouveau management responsable», animé avec le soutien de la communauté des managers responsables (MR21).

De quoi nous rassurer sur l’esprit « éco-responsable » de nos futurs managers.

Les entreprises « gagnantes » sont les entreprises « cow-boy »

Patrick d’Humières (conseiller senior chez Ernst & Young) qui assure la direction pédagogique du  Master class 21, a indiqué au  Monde du 24 février que Les entreprises « gagnantes » seront les entreprises « cow-boy »  (sic) et a prévenu :

«Comme dans toute dynamique « schumpeterienne », ces ruptures entraînent de la casse. Mais est-ce une raison pour les éviter ?»

De la casse et des taxes !

L’IPBES SUR LE MODELE DU GIEC

Un deuxième truc dans le machin

On se souvient que Le Général de Gaulle parlait de ce machin qu’on appelle l’Onu. Nous avons désormais un deuxième « truc dans le machin ». Créée en 2012 sous l’égide des Nations unies, l’ IPBES (Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services éco systémiques) est une réplique du GIEC  : même cahier des charges (produire des rapports faisant la synthèse des connaissances sur le déclin des espèces animales et végétales et leurs écosystèmes), même fonctionnement (un résumé à l’intention des décideurs d’une vingtaine de pages adopté ligne à ligne par les délégations des 124 Etats membres), même parti pris d’alarmisme : en ligne de mire : la sixième extinction animale de masse comme l’annonce  une étude publiée dans le journal Science Advances.

Le premier  rapport de l’IPBES  consacre l’importance cruciale des pollinisateurs « vertébrés »

Selon le dernier rapport de l’IPBES  16% des pollinisateurs vertébrés comme les oiseaux et les chauves-souris sont menacés d’extinctions.  La presse a peu communiqué sur ce rapport. La tête au carré l’a évoqué dans sa dernière émission hebdomadaire ainsi que sur sa page Facebook.

l’IPBES soupçonnée de conflits d’intérêts

Il est  aussi surprenant que seuls les pollinisateurs vertébrés  soient traités dans ce rapport. Le Monde révèle que deux chapitres d’une 1ère version de  ce  rapport ont été rédigés  sous la responsabilité de scientifiques salariés de Bayer et Syngenta, les deux principaux producteurs d’insecticides dits « néonicotinoïdes » suspectés de décimer les populations d’abeilles de bourdons et de papillons.

LA PREDICTION DE BILL GATES

Dans sa lettre annuelle 2016, Bill Gates se risque au pronostic suivant :

Si le monde pouvait découvrir une source d’énergie propre et pas chère, cela ferait plus que stopper le réchauffement climatique : cela transformerait la vie de millions de familles parmi les plus pauvres.
Je suis si confiant dans la capacité du monde à faire que ce miracle se produise, que je suis prêt a faire la prédiction suivante:
Dans les 15 prochaines années, surtout si les jeunes générations s’impliquent, je prévois que le monde découvrira une énergie propre marquant une rupture technologique qui sauvera la planète et rendra notre monde plus fort.

« THE REVENANT » ET LA NEIGE

Leonardo DiCaprio a reçu l’oscar du meilleur acteur pour son film « The Revenant » . Lors de la cérémonie de remise des prix  à Los Angeles, il a rappelé  que le changement climatique est une réalité et que cela a même affecté la production de son film, l’obligeant à aller chercher la neige à la pointe sud de la planète.

 

130 Comments     Poster votre commentaire »

51.  lemiere jacques | 10/03/2016 @ 7:51 Répondre à ce commentaire

philippe (#48), ce n’est pas qu’il raconte ça aux oscars qui me choque c’est que les médias ne soulignent que « son combat contre le réchauffement climatique » et que par souci d’honnêteté ajoutent « mais il est dommage qu’il utilise des arguments faux pour mener ce combat que nous partageons »
Pire que le réchauffement climatique vous avez l’idée qui est admise par les médias que une « bonne » idée vaut bien de raconter n’importe quoi.. car ça ne permet pas de réaliser qu’une bonne idée sans bon arguments n’est forcement une bonne idée!

52.  lemiere jacques | 10/03/2016 @ 7:59 Répondre à ce commentaire

lemiere jacques (#51), et lisez la réponse de rittaud à sa réaction « articulaire »,

en un mot il faut absolument ne pas pouvoir définir le réchauffement climatique pour pouvoir faire taire ceux qui non pas le nient car c’est devenu impossible mais qui ne tiennent pas un discours convenable.. le réchauffement climatique est « incontestable  » mais inconnu… je n’exercerai pas mon sens critique, je n’exercerai pas mon sens critique, je n’exercerai pas mon sens critique, je n’exercerai pas mon sens critique, je n’exercerai pas mon sens critique..amen

53.  Nicias | 10/03/2016 @ 9:27 Répondre à ce commentaire

Yannix (#50),

Je ne comprends pas cet engouement pour la « filière thorium ».

On est deux. C’est quand même pas compliqué : l’Islande fait de la géothermie, ils ont tout ce qu’il faut pour cela. La Norvège fait du 99% hydroélectrique, ils en ont a revendre. Les pays qui ont du charbon le brule. Les pays comme l’Inde qui ont du thorium font de la recherche sur la filière thorium.
En France, on a pas de thorium !

54.  scaletrans | 10/03/2016 @ 11:22 Répondre à ce commentaire

Nicias (#53),

Mais ce sont des cas particuliers, des conditions locales. Il faut tenir compte de ce que le thorium est trois plus abondant que l’uranium, d’une part, et que si les fission thorium nécessitent un démarrage à l’uranium, l’argument massue de sécurité est l’absence de post refroidissement après l’arrêt, donc pas de problème type Fukushima. Et autre argument non négligeable, la possibilité de transformer les déchets à longue période en déchet à courte période.

55.  papijo | 10/03/2016 @ 12:57 Répondre à ce commentaire

scaletrans (#54),

l’argument massue de sécurité est l’absence de post refroidissement après l’arrêt

Que le « refroidissement naturel » suffise à refroidir un petit réacteur expérimental peu isolé de quelques MWth, c’est possible .. mais cela ne signifie pas que ça marche encore pour un réacteur 1000 fois plus gros capable de produire 1000 à 1500 MWél (si le rapport des volumes est 1000, le rapport des surfaces est 100, donc l’échauffement est 10 fois plus important à conditions identiques)

Par ailleurs, on nous dit que le réacteur est sans danger parce que les produits de fission sont retirés du circuit en permanence. Admettons, mais alors c’est le stock de ces produits de fission qui pose problème (comme pour les réacteurs à l’arrêt et vides de combustibles à Fukushima dont c’est la cuve de stockage des combustibles usés qui a provoqué les plus grosses fuites de radioactivité).

56.  Nicias | 10/03/2016 @ 13:39 Répondre à ce commentaire

scaletrans (#54),

Mais ce sont des cas particuliers, des conditions locales.

Je ne connais que des cas particuliers. En l’occurrence, le cas particulier pour le Thorium, c’est l’Inde. Ce sont les seuls a faire tourner des réacteurs avec du Thorium, personne d’autre le fait.

Le jour ou les nationalistes hindous prendront le pouvoir en France et qu’on découvrira des gisements riches de monazite chez nous, on se lancera dans le Thorium. D’ici là on continuera à parler de thorium sur internet pendant que le CEA fera Astrid.

57.  Yannix | 10/03/2016 @ 14:25 Répondre à ce commentaire

scaletrans (#54),

Ce que tu dis n’est en rien lié au thorium, c’est le principe des réacteurs à sels fondus tel que décrits dans l’exposé de Daniel Heuer ici : https://www.youtube.com/watch?v=M4MgLixMrz8

58.  Yannix | 10/03/2016 @ 14:30 Répondre à ce commentaire

papijo (#55),
On est d’accord sur le fait que « l’unité de retraitement en ligne » est pour le moins « nébuleusement » définie dans ces réacteurs à sels fondus.

59.  Yannix | 10/03/2016 @ 14:46 Répondre à ce commentaire

Nicias (#53),

En France, on a pas de thorium !

Mais on a des idées ! smile

60.  Curieux | 10/03/2016 @ 17:52 Répondre à ce commentaire

papijo (#55), Yannix (#57),
Le lien de Yannix est intéressant, il montre précisément comment le refroidissement en cas d’arrêt brutal ce fait avec un réacteur à sel fondu, c’est très, très convaincant : le liquide est évacuer, par gravité, vers un réservoir adapté à cela. Il y a une séparation entre la sécurité du cœur et le refroidissement.
L’avantage (le seul) du thorium c’est que le fluorure a un pique d’absorption des neutrons les plus rapides qui ne gène pas la surrégénération avec du mais épargne considérablement les matériaux du réacteur.

61.  Christial | 10/03/2016 @ 17:59 Répondre à ce commentaire

Nicias (#53),

On est deux. C’est quand même pas compliqué : l’Islande fait de la géothermie, ils ont tout ce qu’il faut pour cela. La Norvège fait du 99% hydroélectrique, ils en ont a revendre. Les pays qui ont du charbon le brule. Les pays comme l’Inde qui ont du thorium font de la recherche sur la filière thorium.
En France, on a pas de thorium !

En France on a des écolos, chouette, et ont fait du renouvelable ou plutôt, pour être exact, on dépense dans le renouvelable.

62.  Murps | 10/03/2016 @ 19:06 Répondre à ce commentaire

papijo (#55), au delà de ces considérations sur une nouvelle filière nucléaire, il faut quand même se dire qu’un changement de technologie à un niveau industriel de production électrique représente un coût (et un temps) significatif.

Si la production ne s’accompagne de kWh réellement meilleur marché que l’entretien des bonnes vieilles centrales REP, on peut se demander si c’est justifié de tout changer.

Si c’est 10 fois mieux, 10 fois moins cher et 100 fois moins dangereux, la mutation technologique se justifie.
Sinon…

63.  Bernnard | 10/03/2016 @ 19:41 Répondre à ce commentaire

Les réacteurs à sels fondu marchent bien avec les fluorures de thorium et c’est ce qui en fait l’intérêt.
Il y a sur Internet une vidéo assez longue ( 2012), malheureusement de qualité moyenne. Elle nécessite une bonne concentration visuelle pour bien suivre l’exposé. L’image est peu nette ce qui ne permet pas de suivre les indications qui sont projetées et il faut se guider sur les paroles
Cependant, elle résume assez bien les points de vue exprimés dans les posts ci-dessus et peut apporter un éclaircissement dans ces discussions.
L’intervenant est Daniel Heurer. C’est un spécialiste du nucléaire et l’exposé est technique.
Le thorium et le nucléaire du futur

64.  Nicias | 10/03/2016 @ 19:48 Répondre à ce commentaire

Murps (#62),

Oui nos REP vont encore durer 30 ans, ou 50, ou 80ans ou survivrons aux pyramides, on en saura plus le jour ou une autorité de sureté dans le monde en fermera un pour cause de vieillissement de la cuve. A ma connaissance, c’est jamais arrivé.

D’ici là :
On a pas besoin des éoliennes, du pv, de volants d’inertie ou de tonnes de batteries pour stabiliser le réseau, de l’EPR, de la biomasse, de surgénérateurs, ni d’enterrer des déchets pour 35 milliards ou autre fantaisies hors de prix.

On fout en l’air des centaines de milliards alors qu’on devrait se contenter de faire de la recherche.

65.  Yannix | 10/03/2016 @ 20:37 Répondre à ce commentaire

Curieux (#60),

Ben oui, et comme on a des tonnes d’U238 à plus savoir en mettre dans les obus de chars Leclerc, je te laisse deviner de quoi sera composé la « couche fertile » du futur réacteur à sels fondus que certains appellent de leurs vœux ici.

Sauf bien sûr si les cuves à 300 bars des REP actuels tiennent jusqu’à la fin du millénaire…

66.  Yannix | 10/03/2016 @ 20:45 Répondre à ce commentaire

Yannix (#65),
Oups, 300°C et 150 bars dans les cuves des REP. Désolé. smile

67.  Nicias | 10/03/2016 @ 21:39 Répondre à ce commentaire

Yannix (#65),

Je pousse le bouchon un peu loin avec les pyramides…

Globalement on peut dormir sur nos deux oreilles pendant 10/15ans minimum sans investir un centime dans de nouveaux réacteurs. Après faudra prendre des décisions.

L’autorité de sureté américaine a délivré des autorisations de fonctionnement de 80ans. Si on peut faire ça, cela nous amène en 2060. Peut être même que les réacteurs à sels fondus seront alors au point et prêts pour un déploiement commercial…

68.  testut | 10/03/2016 @ 21:55 Répondre à ce commentaire

Nicias (#67),

Globalement on peut dormir sur nos deux oreilles pendant 10/15ans minimum

C’est ce que font nos gouvernants depuis 20 ans et on voit où cela a mené la France ; Lamentable

69.  Bernnard | 10/03/2016 @ 22:34 Répondre à ce commentaire

Je signale aussi cette page de Wiki qui insiste sur les avantages du thorium. Pour ceux qui ont visionné la vidéo dont je parle plus haut, je suis assez d’accord pour dire que lorsqu’on a que deux filières pour produire de l’énergie par fission nucléaire (l’uranium et le thorium), il est dommage de ne pas regarder tous les avantages et de préciser tous les inconvénients de la filière « thorium ».
Il est certain qu’un traitement chimique « en ligne » du liquide qui sert à la fois de fluide caloporteur et de combustible est délicat à mettre au point.
L’Inde et la Chine ne mettent pas leurs œufs dans le même panier et eux, ils apprennent !

70.  miniTAX | 10/03/2016 @ 23:45 Répondre à ce commentaire

Ma conclusion : Si l’on veut faire de la surgénération, autant utiliser les stocks que l’on a sous la main (ou plutôt sur les bras). En France, c’est l’U238. Pas le Th232. Mais j’attends qu’on me donne tort smile

Yannix (#50), insinuer que la surgénération serait pareille pour l’U238 ou le thorium, c’est légèrement gênant ! L’U238 a besoin de neutrons rapides pour devenir fissile alors que le thorium a juste besoin de neutrons thermiques, ça change énormément de choses dans la conception du réacteur et du modérateur.

On peut et devrait en effet utiliser l’U238 issus des PWRs dans des réacteurs à sels fondus, par exemple à uranium « dénaturé » de Terrestrial Energy. Si ça marche…
Mais l’argument du stock ne tient pas, vu que 1) les déchet du retraitement n’ont jamais posé problème de place sauf dans la mythologie des escrolos (il y en a tellement peu que jusqu’à présent, tout est stocké dans les usines) 2) le thorium, il y en partout, il suffit de se baisser pour les ramasser sur nos plages, c’est l’un des éléments les plus abondants sur Terre, il y en a autant que du plomb !!!

71.  miniTAX | 10/03/2016 @ 23:58 Répondre à ce commentaire

Que le « refroidissement naturel » suffise à refroidir un petit réacteur expérimental peu isolé de quelques MWth, c’est possible .. mais cela ne signifie pas que ça marche encore pour un réacteur 1000 fois plus gros capable de produire 1000 à 1500 MWél (si le rapport des volumes est 1000, le rapport des surfaces est 100, donc l’échauffement est 10 fois plus important à conditions identiques)

papijo (#55), Les conditions ne sont PAS identiques justement. Un réacteur à sel fondu permet de brûler beaucoup plus efficacement le combustible nucléaire, donc il y a beaucoup moins de déchets en cours de désintégration donc beaucoup moins de chaleur. En plus, comme on peut ajouter facilement du combustible en cours de fonctionnement, on peut garder dans le réacteur un stock minimal, donc ça réduit encore plus le stock de radionucléides. Tout ça a été prouvé depuis longtemps, pourquoi ne pas simplement vous renseigner au lieu d’inventer un non-problème ?

Par ailleurs, on nous dit que le réacteur est sans danger parce que les produits de fission sont retirés du circuit en permanence. Admettons, mais alors c’est le stock de ces produits de fission qui pose problème (comme pour les réacteurs à l’arrêt et vides de combustibles à Fukushima dont c’est la cuve de stockage des combustibles usés qui a provoqué les plus grosses fuites de radioactivité).)

Quel produit de fission d’un réacteur à sel fondu poserait problème ??? Un nom peut-être ?

72.  Nicias | 11/03/2016 @ 7:06 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#70),

le thorium, il y en partout, il suffit de se baisser pour les ramasser sur nos plages

Cela a l’air simple. Descends de ton bateau, prend un tamis et vas sur les plages d’Arcachon puis essayes de vendre du thorium sur le marché.
Remarques que t’es pas obligé de descendre de ton bateau, tu peux filtrer l’eau de mer et récupérer trois tonnes d’uranium par km3 de flotte. L’uranium, c’est super abondant aussi.

Le choix d’une filière énergétique n’est pas simplement un problème technique. C’est un choix qui dépend :
_ du contexte géopolitique local (on a pas tous un voisin comme le Pakistan, et plus compliqué, tout le monde n’a pas signé le traité de non prolifération nucléaire)
_ de la disponibilité des ressources locales (on a pas tous des gisements de monazite dont un sous produit [aka déchet pas cher comme l’uranium 238] est le thorium).

Bernnard peut citer Wikipedia « qui insiste sur les avantages du thorium », le fait est que tous les réacteurs fonctionnant au thorium listés sur cette page de Wikipédia ont été fermé (sauf en Inde) : trop compliqué, trop cher.

Ceci dit, un réacteur à sel fondu tournant avec de l’uranium 238 est aussi trop compliqué (un peu moins probablement) et trop cher actuellement. Mais comme tout le monde a de l’uranium 238 sur les bras, ils sont plus populaires que ceux fonctionnant au thorium. Populaires chez les gens du métier, pas sur les forums.

73.  Bernnard | 11/03/2016 @ 8:56 Répondre à ce commentaire

Nicias (#72),

Le choix d’une filière énergétique n’est pas simplement un problème technique. C’est un choix qui dépend :
_ du contexte géopolitique local (on a pas tous un voisin comme le Pakistan, et plus compliqué, tout le monde n’a pas signé le traité de non prolifération nucléaire)

Les guerres découlent rarement de considérations technique mais de contexte géopolitique mondial.
Le pétrole, comme l’uranium sont sources d’intérêt. Pour le moment, ce n’est pas le cas du thorium. Comme pratiquement tous les pays en possède, la convoitise est surement moindre.
La thorite, la thorianite, la monazite (minerais de thorium) sont plus homogènes dans la croûte terrestre.
Là, on touche à l’argent. Voilà un frein puissant pour ne surtout pas changer. Ça marche bien comme ça !
Tant qu’on exploite les mines uranifères intéressantes pour faire de l’argent, pourquoi changer ?
Il ne faut pas oublier, que l’uranium a été choisi comme élément fissible intéressant, car il permettait d’accéder au plutonium élément nécessaire à la bombe atomique. Ce n’est plus le cas maintenant et la technologie basée sur la fission de l’uranium est depuis, bien ancrée.
Le choix reste, ce n’est pas nouveau, économique et politique avant tout et ce ne sont pas les discussions sur les forums qui pourront changer quoi que ce soit. J’en conviens.
Tout comme le choix de faire la part belle aux « énergies renouvelables », d’assurer des revenus aux vendeurs de vent et de soleil, est politique .

74.  testut | 11/03/2016 @ 9:10 Répondre à ce commentaire

Nicias (#72),
Attention Nicias, on ne touche pas à nos plages à Arcachon, ni à la dune du Pyla qui en est bourrée smile

75.  papijo | 11/03/2016 @ 10:42 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#71),

Un nom peut-être ?

Uranium 232 (je connais pas par coeur … j’ai cherché – pas très longtemps – sur internet, par exemple: Wiki !). Que la majorité de ces déchets ne restent dangereux que quelques siècles au lieu de quelques centaines de milliers d’années m’est totalement égal … je n’envisage pas d’aller jusque là !

il y a beaucoup moins de déchets en cours de désintégration donc beaucoup moins de chaleur

Je suis d’accord. Mais, beaucoup (?) moins de chaleur ne signifie pas « aucun dégagement de chaleur ». Qu’un réacteur de quelques MWth puisse être refroidi par convection naturelle ne signifie pas qu’il en est de même quand le réacteur est 1000 fois plus gros !

76.  miniTAX | 11/03/2016 @ 10:49 Répondre à ce commentaire

Cela a l’air simple. Descends de ton bateau, prend un tamis et vas sur les plages d’Arcachon puis essayes de vendre du thorium sur le marché.

Nicias (#72), bah tant qu’on en est dans de la rhétorique à deux balles, je peux te répondre que j’ai pris plusieurs tonnes de thorium avec mon tamis, c’est quand que tu m’en achètes ?
Comparer l’extraction de l’uranium de l’eau de mer par un adsorbant expérimental super cher et l’extraction du thorium comme « déchet » de minerais pour terres rares par des procédés métallurgiques connus depuis longtemps et utilisés à grande échelle même dans un pays du tiers-monde, désolé mais c’est du grand n’importe quoi, c’est au mieux de l’amalgame basée sur l’ignorance, au pire de la malhonnêteté.

de la disponibilité des ressources locales (on a pas tous des gisements de monazite dont un sous produit [aka déchet pas cher comme l’uranium 238] est le thorium).

qui ça « on » ? En France, on a de la monazite en abondance, consulte les rapports du BRGM. Et ça m’étonnerait que tu puisses nous trouver beaucoup de pays sans monazite (à part le Vatican peut-être).

Mais comme tout le monde a de l’uranium 238 sur les bras, ils sont plus populaires que ceux fonctionnant au thorium. Populaires chez les gens du métier, pas sur les forums.

Les gens du métiers veulent maintenir un monopole juteux. Ils n’ont de toute façon aucune envie d’autre chose que des réacteurs à eau pressurisés pour lesquels la vente de barres combustibles est une vache à lait, surtout pas de réacteurs à sel fondu qui brûle du thorium qui ne demande aucun enrichissement, qui peut être fabriqué par n’importe quel fondeur du coin et qui ne coûte à peine plus cher que du nickel.
Donc ton argument d’autorité est comme « tous les climatologues du consensus ont dit que… », ça ne vaut pas un clou.

77.  Murps | 11/03/2016 @ 11:03 Répondre à ce commentaire

papijo (#75),
Le faible prix et l’abondance du thorium sont à mon assez secondaire car ce qui coûte cher dans une filière nucléaire, ce n’est pas du tout les matières premières, mais toutes les transformations complexes et de haute technologie derrière.
Le différentiel de prix et d’abondance entre l’Uranium et le thorium, on s’en fiche un peu

Je crois que le gros avantage de cette filière thorium c’est l’absence de pression dans le circuit primaire et la diminution importante du danger d’accident de criticité.
C’est un gros avantage conceptuel en terme de sécurité mais en même temps, en 50 années d’exploitations de réacteurs REP ou REB, combien d’accidents graves ?
Réponse : 2 ! TMI et Fukushima
Combien de morts ?
Réponse : 0 !!
De blessés dans la population ?
Réponse : la tête à Toto.

A ce propos, et dans la veine habituelle, j’ai entendu ce matin, de mes propres oreilles sur BFM radio que le Japon célébrait le souvenir du tremblement de terre, du tsunami et de l’accident de Fukushima qui a fait 18 000 morts et je cite le journaliste « sans compter les irradiés ».
Vaccinés contre la honte je vous dis…

78.  miniTAX | 11/03/2016 @ 11:21 Répondre à ce commentaire

Mais, beaucoup (?) moins de chaleur ne signifie pas « aucun dégagement de chaleur ». Qu’un réacteur de quelques MWth puisse être refroidi par convection naturelle ne signifie pas qu’il en est de même quand le réacteur est 1000 fois plus gros !

papijo (#75), personne n’a parlé de « aucun dégagement de chaleur » ou de « réacteur 1000x plus gros », à part vous ! Vous ne pouvez pas simplement ignorer les spécificités d’un réacteur à sel fondu et continuer à avancer des faux arguments : le propre d’un LFTR, c’est d’être petit et modulaire pour être fabriqué en série à l’usine (dans la même philosophie que l’IFR) donc il n’est pas question de faire des réacteurs qui dépassent la capacité de refroidissement par convection naturelle. Pour faire une centrale de 5MW, on met 10 réacteurs LFTR au lieu de 2 réacteurs EPR.
De plus, c’est un réacteur qui fonctionne à au moins deux fois la température des réacteurs à eau pressurisée, donc la convection est 8 fois plus importante. Et en cas de problème, le contenu du réacteur s’écoule (par le fameux « freeze plug ») dans un réservoir plus grand pour arrêter la criticité ET pour avoir une surface d’échange plus grande. Donc la comparaison avec un réacteur à combustible solide est totalement fausse.

Uranium 232 (je connais pas par coeur … j’ai cherché – pas très longtemps – sur internet, par exemple: Wiki !). Que la majorité de ces déchets ne restent dangereux que quelques siècles au lieu de quelques centaines de milliers d’années m’est totalement égal … je n’envisage pas d’aller jusque là !

papijo (#75), l’U232 n’est justement pas l’un de « ces produits de fission qui posent problème », au contraire, il présente l’intérêt de rendre la filière thorium résistante à la prolifération car il est impossible à séparer de l’U233 pour qui voudrait s’en servir de bombe.
Et je ne comprends pas votre position, si la durée de vie d’un déchet dangereux vous indiffère, alors pourquoi ce déchet « poserait problème » ? On ne peut pas raisonner à-la-escrolo, sans ordre de grandeur. Les déchets d’une filière thorium qui alimenterait la France pendant plusieurs siècles sont en si faible quantité qu’ils pourraient tenir dans un terrain de foot. Et plusieurs siècles, c’est suffisant pour que ces déchets ne soient pas plus radioactifs que le granit de Bretagne. Arguer qu’ils puissent poser problème, c’est de la superstition.

79.  miniTAX | 11/03/2016 @ 11:22 Répondre à ce commentaire

5GW, pas 5WM !

80.  Nicias | 11/03/2016 @ 11:52 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#76),

c’est quand que tu m’en achètes ?

C’est pas demain la veille ! C’est toi qui spécule sur le pic-uranium dans l’espoir que ton thorium vaudra un jour quelque-chose. Je préfère encore placer mon argent sur un livret A. Les premiers réacteurs au thorium datent des années 50, on les as fermé. 60 ans plus tard tu investis ton fric dans les mines d’uranium d’Areva et tu racles toujours le sable en France pour collecter du thorium « abondant ». Penses à tes enfants, laisses leur quelque-chose. Tu vas leur dire quoi ? « mes enfants, j’ai été intelligent ; le pic-oil, j’y ai pas cru. Malheureusement au milieu des années 2000, j’ai cédé à la mode et cru à la hausse du prix de l’uranium. J’ai dilapidé votre héritage en investissant dans le thorium ».

81.  Nicias | 11/03/2016 @ 12:12 Répondre à ce commentaire

Bernnard (#73),

Il ne faut pas oublier, que l’uranium a été choisi comme élément fissible intéressant, car il permettait d’accéder au plutonium

Un pays comme le Canada a fait le choix de l’uranium (ils en manquent pas, pas plus que de thorium) sans avoir aucune ambition pour la bombinette.

Plus amusant, la très grosse majorité des réacteurs indiens sont des CANDU, c’est à dire dérivés de la technologie canadienne (Le Canada n’a pas le droit à la bombe et l’enrichissement de l’uranium, l’Inde non plus mais ils ne nous ont pas obéis). Ils peuvent fonctionner avec un peu de thorium si j’en crois Wikipedia…
La particularité de l’Inde, c’est qu’ils ont crus/pensé au début des années 50 qu’ils n’avaient pas assez d’uranium pour faire un programme militaire et un programme civil nucléaire. Leur solution (à long terme) était de réserver leur uranium pour la bombinette et d’utiliser le thorium pour la production d’énergie. C’est du passé en partie. Aujourd’hui ils ont la bombe et peuvent acheter de l’uranium par exemple à Areva pour faire tourner leurs centrales. Le thorium reste lui à l’état de démonstrateur et de projet.

82.  testut | 11/03/2016 @ 12:58 Répondre à ce commentaire

http://www.swissinfo.ch/fre/po.....e/42011196

Ce texte des Verts demande que les centrales nucléaires suisses ferment leurs portes après 45 ans d’exploitation.

On pourrait aussi demander que les verts ferment leurs gueules après 45 de mauvais et fallacieux services

83.  testut | 11/03/2016 @ 13:14 Répondre à ce commentaire

http://www.rtbf.be/info/societ.....id=9234366

Nucléaire: « On dirait que l’AFCN a dissimulé de l’information », selon un expert

Il n’y a pas qu’en France qu’on patauge avec le Nuk, en Belgique aussi , une fois
C’est un vrai tsunami qui va submerger l’Europe

84.  papijo | 11/03/2016 @ 13:59 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#78),

il n’est pas question de faire des réacteurs qui dépassent la capacité de refroidissement par convection naturelle

Et cela correspond à quelle puissance ? Pour Oak Ridge, de capacité 7,4 MWth, le refroidissement naturel marchait bien. Si on veut produire 500 MWth (pour produire environ 200 MWél), dans les mêmes conditions, le réchauffement sera environ 4 fois plus élevé. Qu’est-ce qui te fait croire que ça marche encore (si tu as les courbes de montée en température de Oak Ridge, discutons-en !).

NB: Une remarque en passant, multiplier le nombre de centrales, le nombre de turbines, le nombre d’unités de séparation, de stockages de combustibles neufs, de stockages de produits de fission, je ne suis pas sûr que ce soit la voie vers laquelle on s’oriente !

l’U232 n’est justement pas l’un de « ces produits de fission qui posent problème », au contraire, il présente l’intérêt de rendre la filière thorium résistante à la prolifération car il est impossible à séparer de l’U233 pour qui voudrait s’en servir de bombe.

Ne déplaçons pas le sujet de la conversation. Nous parlions de la présence de produits dangereux sur le site d’une centrale au thorium. L’uranium 232 en est un (et ce n’est pas le seul), même si on sait comment s’en débarrasser, et même s’il y en a moins que dans une filière uranium. Et une dernière remarque: si tous les problèmes de la filière étaient résolus, on ne parlerait pas de filières commerciales dans 20 ou 30 ans au mieux !

85.  Murps | 11/03/2016 @ 19:28 Répondre à ce commentaire

papijo (#84),

Et une dernière remarque: si tous les problèmes de la filière étaient résolus, on ne parlerait pas de filières commerciales dans 20 ou 30 ans au mieux !

C’est ce sur quoi j’insiste depuis le début. Quel sera le gain technique et commercial d’une telle filière ?
Qu’on arrive à faire un truc qui marche ne me laisse aucun doute, que cela représente un progrès, pourquoi pas..
Quant à savoir si cela représentera un énorme progrès au point de rendre obsolète le parc de REP, j’ai un doute.

86.  miniTAX | 11/03/2016 @ 23:28 Répondre à ce commentaire

Et cela correspond à quelle puissance ? Pour Oak Ridge, de capacité 7,4 MWth, le refroidissement naturel marchait bien. Si on veut produire 500 MWth (pour produire environ 200 MWél), dans les mêmes conditions, le réchauffement sera environ 4 fois plus élevé. Qu’est-ce qui te fait croire que ça marche encore (si tu as les courbes de montée en température de Oak Ridge, discutons-en !).

papijo (#84), et toi, qu’est ce qui te fait croire que ça marcherait pas et que des gens comme ceux de Terrestrial Energy qui engagent des millions à développer un réacteur à sel fondu n’auraient pas réfléchi au problème, toi qui connais que dalle du sujet ?
Les courbes de montée en température de Oak Ridge ? Bah tu lis les documents sur le site de LFTR, tout est dispo, si tu trouves un seul élément chiffré, un seul, qui permettrait de dire que le refroidissement par convection naturelle ne marcherait pas à 500 MWth, il te suffit de le montrer, parce que pour l’instant, tu te contentes d’affirmer.

Soit dit en passant, l’IFR (integral fast reactor) fait 100MW thermique, utilisait des barres de combustibles et contenait donc bien plus de radionucléides qu’un réacteur à sel fondu de puissance équivalente. Pourtant, il a fonctionné pendant 20 ans, avec des centaines des cycles d’arrêt d’urgence avec refroidissement par convection naturelle où tout est coupé pour les tests, zéro électricité, zéro pompe, zéro valve… Et ça a marché sans un seul incident, pas un seul. Donc c’est pas comme si le refroidissement naturel de fortes puissances était encore à inventer alors quand tu fais comme si l’on n’avait testé que sur un malheureux réacteur de 7,4 MWth et qu’on ne saurait pas ce qui se passerait avec de bien plus grosses puissances, c’est légèrement risible.
A ce compte, l’AP1000, qui fait 3000 GWth et qui ne repose que sur le refroidissement passif sans électricité pendant 72h (et pendant un temps infini si l’on dispose d’une arrivée d’eau par gravité) ne devrait jamais être construit sans au moins un démonstrateur. Pourtant, on en construit une dizaine dans le monde, faut croire que les gens du nucléaire, notamment la NRC américaine, en savent un peu plus que toi sur le refroidissement naturel.

87.  miniTAX | 11/03/2016 @ 23:37 Répondre à ce commentaire

C’est toi qui spécule sur le pic-uranium dans l’espoir que ton thorium vaudra un jour quelque-chose.

Nicias (#80), je n’ai jamais spéculé sur le pic-uranium. J’ai juste tenu à rectifier des bêtises dites sur le thorium, alors merci d’arrêter tes spéculations à deux balles sur mes intentions.
J’ai même dit « qu’on devrait en effet utiliser l’U238 issus des PWRs dans des réacteurs à sels fondus ». Si tu ne comprends pas des phrases simples, tu relis. Et si tu n’as rien de pertinent à dire, tais-toi donc !

88.  lemiere jacques | 12/03/2016 @ 8:39 Répondre à ce commentaire

ce sont des débats qui ne nous concernent plus vraiment en tant que consommateurs du moins à court terme puisqu’il a été décidé par les puissants cerveaux qui nous gouvernent et dans notre interet, que la production d’électricité d’origine nucleaire doit diminuer…
on a donc tout loisir de regarder des gens qui croient à la filière thorium mettre en place le machin avec leur argent.. la filière thorium semble intéressante…du moins de loin…

une centrale est relativement compliquée non.. c’est toujours un défi technologique qui inclut de la spéculation tant sur le plan technologique que sur le plan pécuniaire..

Mais , on a arrêté la surgénération par exemple..

89.  papijo | 12/03/2016 @ 10:00 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#86),
Puisque tu sais où sont ces courbes, à quelle température montent les sels fondus en cas d’arrêt du réacteur ?

A propos de l’IFR, voila ce que dit Wikipedia:

The high volume of liquid sodium primary coolant in the pool configuration is designed to absorb decay heat without reaching fuel melting temperature.

Ce qui en clair signifie que l’IFR était « limite », et que si on veut construire un réacteur 5 fois plus puissant, il faut lui donner une surface 5 fois plus grande, ou si on reste dans la même géométrie, un volume 11 fois plus gros.

Enfin, pour ce qui concerne l’AP1000, il n’a effectivement pas besoin de pompe, tout simplement parce que les concepteurs ont prévu d’installer un château d’eau au-dessus du bâtiment réacteur. L’accident de Fukushima montre le défaut du système. Dans le réacteur 4, il n’y avait plus aucun combustible, tout était dans la piscine. Le réacteur 4 était donc parfaitement sûr, mais la piscine ne l’était pas: échauffement, rupture de gaines, dégagement d’hydrogène, explosion … Le problème, c’est que en condition d’accident avec fuite massive de radioactivité, il n’était plus possible d’approcher la piscine pour faire un appoint d’eau. Si l’accident avait pu être anticipé, il aurait été facile d’y remédier, mais on peut aussi imaginer que dans le cas d’un attentat, il serait facile à des saboteurs de faire sauter quelques tuyauteries de secours.

faut croire que les gens du nucléaire, notamment la NRC américaine, en savent un peu plus que toi sur le refroidissement naturel

Effectivement, ça fait maintenant plus de 40 ans que j’ai donné ma démission du poste que j’occupais dans un service dénommé « ECCS » (Emergency Core Cooling Systems), et depuis je n’ai suivi tout ça que de très loin, mais j’ai peut-être quelques restes !

90.  Curieux | 12/03/2016 @ 10:13 Répondre à ce commentaire

papijo (#89),
pour le futur réacteur à sel fondu (30~40 ans), l’idée est d’EVACUER du cœur les sels fondus par gravité vers un réceptacle étudié précisément pour permettre leurs refroidissements. Si on peut imaginer de sérieuses difficultés à refroidir un cœur, je n’arrive pas à voir comment le cerveau humain calerait pour refroidir à peut près n’importe quoi avec un système ad hoc.

91.  Bernnard | 12/03/2016 @ 11:12 Répondre à ce commentaire

Curieux (#90),
D’après ce que je pense saisir:
Le fait que ce soit liquide permet une dilution instantanée et cette dilution stoppe les réactions nucléaires les plus exothermiques instantanément.
Il restera pratiquement la chaleur résiduelle (qui est importante et dépend de la masse chauffée) à éliminer naturellement.
Avec un cœur solide c’est beaucoup moins simple à faire. On arrête les réactions bien moins vite. L’utilisation de pompes et mécanismes asservis est obligatoire.
L’aspect « liquide » est donc un plus.
D’après ce qui est dit sur le web : les sels de thorium presentent une large plage de solubilité à l’état liquide avec les autres sels d’actinides contrairement aux sels d’uranium.
Ceci dit, je doute que ce soit vrai. Les diagrammes de phase ne doivent pas être très différents.
Je n’ai rien trouvé en ligne à ce sujet. On a du faire des études. Je ne sais pas si c’est public.

92.  Nicias | 12/03/2016 @ 11:13 Répondre à ce commentaire

miniTAX (#87),

J’ai même dit « qu’on devrait en effet utiliser l’U238 issus des PWRs dans des réacteurs à sels fondus ».

Cela m’a échappé. Au temps pour moi, j’en était resté à la groupie du thorium francophobe :

La Chine par exemple vient d’investir 350 m$ pour expérimenter le réacteur à thorium (techno qui a fait ses preuves dès les années 1960, rappelons le)
[…]
autant dire qu’on est à la ramasse. Si jamais Astrid était construit, ça finira pareil que notre glorieuse filière graphite-gaz, à savoir nous coûter bonbon pour aboutir à une impasse commerciale : je rappelle que toutes nos centrales à eau pressurisées sont sous licence Westinghouse !

http://www.skyfall.fr/2013/01/.....ment-93464

Bon évidement, pour le moment faute de pic-uranium, le 238 n’est pas plus intéressant économiquement que le thorium.

93.  Bernnard | 12/03/2016 @ 11:38 Répondre à ce commentaire

Bernnard (#91),

Je n’ai rien trouvé en ligne à ce sujet.

Je n’ai pas fait une recherche approfondie.
Voici deux diagrammes accessibles sur le Web (avec le fluorure de lithium):

LiF-ThF4

94.  papijo | 12/03/2016 @ 14:19 Répondre à ce commentaire

Curieux (#90),

l’idée est d’EVACUER du cœur les sels fondus par gravité vers un réceptacle étudié précisément pour permettre leurs refroidissements

Ce qui pose problème, ce n’est pas le « coeur », ce sont les combustibles irradiés et leurs produits de fission. Ces produits de fission ne disparaissent pas instantanément par magie. Même si on les extrait en continu du coeur, ils sont intransportables à leur sortie du réacteur. Il faut donc les stocker sur le site quelques années, comme on le fait dans les piscines de stockage des réacteurs actuels, jusqu’à ce que la chaleur dégagée ait suffisamment décru pour autoriser leur transport vers un site de stockage ou de conditionnement. Transporter les produits de fission du coeur à la piscine ne fait que déplacer le problème (refroidir une piscine à pression et température ambiantes est toutefois bien plus facile que refroidir un réacteur sous pression).

95.  miniTAX | 12/03/2016 @ 15:20 Répondre à ce commentaire

Ce qui pose problème, ce n’est pas le « coeur », ce sont les combustibles irradiés et leurs produits de fission. Ces produits de fission ne disparaissent pas instantanément par magie.

papijo (#94), encore une fois, tu compares des choses pas comparables. Un réacteur à sel fondu, du fait qu’on dégaze en continu les poisons tel que Xe, ce qu’on ne peut pas faire avec un coeur solide, a un burn-rate du combustible de plus de 90%, à comparer aux quelques % d’un REP. Plus le fait qu’on ne met que la quantité de combustible nécessaire en continu au lieu d’un gros stock initial renouvelé tous les 3 ans, on se retrouve avec 100, voire 1000x moins de chaleur résiduelle à puissance identique. Même un réacteur à sel fondu avec de l’uranium dénaturé, sans aucun traitement continu (contrairement au LFTR) à part le dégazement du Xe, a un burnrate de 5x à 10x celui d’un REP, c’est d’autant de combustible en moins dans le réacteur et de chaleur résiduelle à évacuer.

Il faut aussi ajouter que la température normale de fonctionnement d’un réacteur à sel fondu peut être de 2x à 3x celle d’un REP. A 500°C, c’est la cata pour un REP, de la petite bière pour un réacteur à sel fondu qui commence juste à s’échauffer et qui est conçu pour tenir même jusqu’à 1200°C. Le refroidissement par convection naturelle est ce qu’on trouve par exemple pour les réacteurs HTR-PM de 250 MWth construit par les Chinois en 2015 (mise en service en 2017). Tant qu’on est à pression atmosphérique avec un système à coefficient de vide fortement négatif (le cas de n’importe quel réacteur à sel fondu ou des réacteurs pebble bed), la température n’a jamais été un problème, tu fais une fixation sur un faux argument.

96.  papijo | 12/03/2016 @ 18:10 Répondre à ce commentaire

Minitax,
Je parle de produits de fission, et vous me répondez qu’il y a 1000 fois moins de combustible. Ce n’est pas le combustible qui pose un problème de refroidissement ou de dégagement de radioactivité dans un REP, ce sont les produits de fission ! et les produits de fission, ce n’est pas que le xénon. Dans le cas d’un réacteur au thorium, c’est la même chose, avec en plus un combustible (en plus faible quantité … ) mais qui contient des saloperies dans le genre de l’U232.
Quand on parle de problèmes liés à la radioactivité des produits de fission, on ne parle pas du coefficient de vide. C’est tout de même cette radioactivité qui a causé tous les problèmes de Fukushima, et les ennuis (arrêt des circuits de refroidissement) ont démarré plus de 2 heures après que les réacteurs aient été « arrêtés », que ce soit sur les réacteurs ou sur les piscines. Ce n’est pas un problème de criticité.

97.  Bernnard | 12/03/2016 @ 18:56 Répondre à ce commentaire

papijo (#96),
J’ai regardé un peu les traitements en continu (en ligne) du sel fondu pour le débarrasser des poisons qui s’accumuleraient. C’est une opération nécessaire.
Cette opération a pour but de contrôler par la chimie nucléaire l’activité radioactive et la composition du sel de manière à atteindre un équilibre.
C’est une chose qu’on ne peut pas réaliser avec un combustible solide. voilà un document qui date un peu (10ans) qui explique la chose.
http://www.iaea.org/inis/colle.....077241.pdf

98.  papijo | 12/03/2016 @ 20:31 Répondre à ce commentaire

Bernnard (#97),
Bien sûr qu’on « peut » séparer tous ces corps, du moins en théorie. Mais le problème, c’est que une fois séparés, ils restent tout aussi dangereux (échauffement et radioactivité). Les produits de fission ne « disparaitront » qu’au bout de plusieurs siècles (ce qui est peut-être mieux que le plutonium qui disparait en quelques centaines de milliers d’années, mais pour moi qui suis déjà âgé, ça ne change pas grand chose !)
NB: Dans mon dernier métier, on avait coutume de dire à propos du tri des déchets: prenez un tas de m … , triez le pour en faire 3 tas. Qu’est-ce que vous obtenez: … 3 tas de m … ! Hélas, je ne connais pas de contre-exemple !

99.  Bernnard | 12/03/2016 @ 21:54 Répondre à ce commentaire

Mais le problème, c’est que une fois séparés, ils restent tout aussi dangereux (échauffement et radioactivité)

0 déchet est impossible ce qui n’empêche pas de chercher la technologie qui les minimisera.
Le thorium est de ce point de vue plus intéressant que l’uranium en ce qui concerne les déchets durs et de longue durée de vie.
C’est banal de le souligner: de nombreux secteurs ont besoin de ces « déchets » (médical , industrie, sécurité, recherche… ).

100.  Murps | 13/03/2016 @ 0:02 Répondre à ce commentaire

Nicias (#92),

je rappelle que toutes nos centrales à eau pressurisées sont sous licence Westinghouse !

Ah non, ça fait belle lurette qu’on ne paie plus de royalties, un brevet ça ne dure pas éternellement et les modifs effectuées par les français sur le design Westinghouse font que les REP actuels ne sont plus tout à fait les mêmes que les originaux.