Prix du carbone, montrer l’exemple !

Le poisson d’avril

C’était en avril, François Hollande proposait de mettre en place un prix plancher du carbone. La France doit « montrer l’exemple » et mettre en œuvre unilatéralement la mesure « dès cette année », avec le doux espoir que les Allemands suivent. On a de bonne raisons historiques pour penser que ce n’est pas une bonne idée.

L’exemple californien

Mais point besoin de l’Histoire. La Californie a actuellement une sorte de prix plancher du carbone. Il concerne le marché primaire, c’est à dire les ventes par l’Etat californien de quotas sur le marché. Initialement fixé à 10$, il monte progressivement et a atteint les 13$. Il est depuis mai au dessus du prix du marché. Il s’est produit se qu’il devait se produire. L’Etat californien escomptait 2 milliards de recettes pour cette année grâce à ces vente de quotas. Il n’en a vendu quasiment aucun en mai. A charge pour Gerry Brown d’expliquer à ses électeurs comment il va financer ses investissements verts.

Comme en Europe, le prix trop bas du carbone est provoqué par la concurrence entre le marché institué et les autres mesures destinées à décarboner l’économie (subventions diverses à la production d’électricité verte etc…). La Californie cherche aussi à montrer l’exemple alors que ses voisins n’en ont pas grand chose à faire. Les opérateurs californiens achètent donc des « électrons verts » dans les Etats limitrophes interconnectés avec le réseau californien.

Une mesure trop efficace

Revenons à la France. Des économistes (?) du ministère de la développitude durable avaient fait de savants calculs nous apprend Le Monde :

Cinq centrales sont encore alimentées au charbon en France, exploitées par EDF ou E.ON France. Selon le ministère de l’environnement, ces cinq unités fonctionnent en moyenne 4 000 heures par an, contre 1 700 heures pour les centrales au gaz. Il s’agirait de réduire à 200 heures le fonctionnement des centrales à charbon et à 500 heures celui des centrales au gaz. Ce qui permettrait d’économiser quelque 12 millions de tonnes de CO2 par an, soit près de la moitié des émissions annuelles du secteur électrique français.

On ne sait malheureusement pas pourquoi EdF et EON feront tourner 200 heures par an ces centrales en faisant de lourdes pertes. Le Bilan Prévisionnel de RTE (réseau de transport de l’électricité) qui vient de sortir,  nous apprend qu’eux non plus ne le savent pas. EdF et EON ont expliqué à RTE que ces centrales fermeraient si la mesure entrait en vigueur :

Les conséquences à court terme d’une telle mesure sont perçues par certains acteurs comme susceptibles de conduire à des retraits de groupes thermiques en France, notamment dans la phase transitoire précédant sa généralisation au niveau européen.

[…]

Au contraire, dans le scénario « thermique bas », les signaux envoyés aux acteurs du marché français – dont le principe d’une taxe CO2 à 30 € par tonne dès le 1er janvier 2017, mais également l’incertitude sur le mécanisme de capacité – conduisent à envisager une érosion significative et rapide du parc thermique à flamme. Ce scénario intègre notamment la possibilité exprimée récemment par certains producteurs de procéder à l’arrêt définitif de leurs installations charbon ainsi qu’à la fermeture ou la mise sous cocon de leurs cycles combinés au gaz non fatals dès l’hiver 2016-2017. Au-delà de la prise en compte de ces annonces qui conduit au retrait de 4 500 MW dès le premier hiver, le scénario « thermique bas » considère qu’à partir de l’hiver 2017-2018, la totalité du parc charbon est à l’arrêt et la moitié des cycles combinés au gaz ainsi qu’une partie des cogénérations sont fermées ou mises sous cocon.

C’est 11 GW de moyens de production pilotables qui devraient disparaitre d’ici 4 ans. C’est plus que les capacités des lignes haute tension qui nous relient à nos voisins. Ceci dans le cas ou ils auraient de l’électricité à nous vendre par pic de grand froid.

RTE a aussi modélisé l’impact du prix plancher sur le parc européen :

PlancherCarbone

Voila une mesure qui ne va pas emballer nos voisins allemands.

Deux solutions pour le gouvernement. Soit on oublie l’annonce de François Hollande et on parle d’autre chose. Soit on annonce aux français qu’il faut subventionner des centrales au charbon.

40 Comments     Poster votre commentaire »

1.  Nicias | 20/08/2016 @ 18:35 Répondre à ce commentaire

Merci à Papijo pour avoir signalé la parution du BP2016 de RTE.

2.  Jopechacabri | 20/08/2016 @ 20:21 Répondre à ce commentaire

Il existe un super-man conseiller de haut vol pour toutes ces question de marché du CO2…! …Christian DePerthuis… je vous le recommande ! Un expert un vrai ! même Hollandus 1er ne pourrait atteindre sa cheville, pourtant en terme de débilité profonde il en connait un rayon.

3.  scaletrans | 20/08/2016 @ 22:33 Répondre à ce commentaire

Jopechacabri (#2),

Pertuis si je ne m’abuse signifie trou, ou quelque chose d’approchant; une absence de cerveau peut-être, remplacé comme chez beaucoup des élites par du prêt-à-penser.

4.  the fritz le testut | 20/08/2016 @ 22:49 Répondre à ce commentaire

Jopechacabri (#2),
De Perthuis , le bras droit et maître à penser de Corinne

5.  volauvent | 21/08/2016 @ 10:16 Répondre à ce commentaire

Merci pour cette analyse. L’étude de RTE est en effet très intéressante, autant par ce qu’elle dit que par ce qu’elle sous-entend ( car elle ne peut ouvertement déclarer que le projet de transition énergétique de la France est incohérent. )

L’élément le plus marquant est que RTE n’envisage aucune baisse de la capacité nucléaire à l’horizon 2021 ( deux centrales arrêtées pour compenser l’EPR).
Comme NICIAS le remarque, il ne faudrait pas non plus arrêter de centrales à combustibles fossiles, sous peine d’augmenter le risque de coupure à la pointe en hiver.

On en conclut donc que les 17 GW d’éoliennes et les 10 GW de solaire qui doivent être en service en 2021 n’auront pas servi à arrêter ou différer le moindre MW d’investissement ou de maintien dans les autres filières. C’est d’ailleurs ce qu’on constate actuellement en Allemagne, malgré leur 40 GW de solaire et 45 GW d’éolien déjà en service. Il y a autant de capacité en charbon et lignite qu’avant. La raison en est simple: c’est qu’on ne peut exclure qu’il y ait statistiquement plusieurs jours sans vent en décembre ou janvier (c’est déjà arrivé) et de toutes façons pas de soleil à la pointe de 19 heures.

La seule différence, comme le dit justement RTE, c’est que les centrales classiques tourneront moins, puisqu’on va les ralentir pour laisser la place aux KWH éoliens et solaires quel que soient les besoins du réseau. Le taux d’exploitation pour elles va donc baisser, grevant leur rendement technique, (une marche cahotique ne permet plus d’optimiser leur rendement) et doublement leur rendement financier (par accroissement des coûts fixes en proportion du chiffre d’affaire et consommation de combustible supérieure rapporté au KWh produit).
Ceci sera particulièrement sensible pour le nucléaire, dont les coûts sont majoritairement des coûts fixes. Pour les centrales fossiles, un résultat surprenant est que consommant plus de combustible par kwh, elles émettront plus de CO2 au KWh. A partir d’un certain niveau d’énergie intermittente dans un réseau, le gain entre ENR et la perte sur les fossiles s’annule.

Pour pallier ceci, tous les pays souhaitent mettre en place un mécanisme dit « de capacité ». C’est à dire que les producteurs éoliens et solaires devront fournir des certificats comme quoi ils possèdent en « capacité permanente » ce qu’il faut pour pallier l’intermittence. Le problème c’est que la Commission européenne pense que ce serait de la subvention déguisée. Les possesseurs de centrales fossiles sont donc dans l’incertitude la plus complète.

Dans le cas de la France, le plus absurde , c’est que vis à vis du nucléaire, on conserve le même risque (lié aux nombres de centrales en activité) sans en avoir les avantages (évitement de nouveaux investissements).

6.  tsih | 21/08/2016 @ 13:49 Répondre à ce commentaire

volauvent (#5),

On en conclut donc que les 17 GW d’éoliennes et les 10 GW de solaire qui doivent être en service en 2021 n’auront pas servi à arrêter ou différer le moindre MW d’investissement ou de maintien dans les autres filières.

Oui et on ne voit qu’une seule chose qui pourrait changer cela c’est de pouvoir stocker l’énergie pour palier à l’intermittence. Diverses « solutions » plus ou moins utopiques sont invoquées, comme des packs de batteries par exemple mais la seule solution technique économiquement viable pour le moment semble être la « vieille » solution éprouvée des STEP qui pompent de l’eau dans un réservoir en altitude pour la re-turbiner au besoin et s’ajuster à la demande.

Pour fixer les idées voici un article de nos voisins outre-Rhin qui résume bien l’ampleur du « problème » et de l’utopie verte correspondante:

Derzeit hat Amerika hat etwa 1 / 1500stel der Energiespeicherkapazität, die nötig wäre, « 100 Prozent grüne Energie » aus Sonne und Wind bereitzustellen, nach einer Analyse der offiziellen Daten der Regierung.

Akademische Berechnungen zeigen, dass für die Menge an Energie einer einzigen US-Gallone Benzin [~ 3,8L], Pumpspeichereinheiten 13 Tonnen Wasser rd. 1.000 Meter hoch heben müssen. Um für Kalifornien Strom für einen einzigen Tag zu speichern, würden rund 2.500 Pumpspeicher benötigt, von denen jeder so viel Beton erfordern würde, wie in den beiden Talsperren zusammen verbaut wurde: Drei-Schluchten-Talsperre, [China, Provinz Hubei] und Grand Coulee Talsperre [US Bundesstaat Washington].

à savoir:

Pour le moment l’Amérique dispose d’environ 1/1500 ème de la capacité de stockage pour fonctionner avec 100 % d’énergie verte du vent et du soleil, selon une analyse des données officielles du gouvernement.

Des calculs académiques montrent que pour une réserve en énergie d’un seul gallon d’essence ( 3.8 l ) il faut pomper 13 tonnes d’eau à une hauteur de 1000 mètres. Pour couvrir un seul jour de consommation de la Californie il faudrait disposer d’environ 2500 STEP dont chacune nécessiterait autant de béton pour sa construction que les barrages des Trois Gorges ( Chine) et Grand Coulee (état US de Washington) réunis.

7.  Araucan | 21/08/2016 @ 15:15 Répondre à ce commentaire

volauvent (#5),
Je vous signale que les propositions de la Commission pour l’ETS sont sorties !

8.  volauvent | 21/08/2016 @ 15:25 Répondre à ce commentaire

Araucan (#6),

C’est complexe jusqu’à l’absurde. Je ne sais pas si quelqu’un en Europe est capable d’en comprendre la totalité (y compris les rédacteurs….)

9.  Araucan | 21/08/2016 @ 23:32 Répondre à ce commentaire

volauvent (#8),
On est effectivement dans l’absurde… On a monté une usine à gaz basée sur la croissance. Comme la réalité n’est pas au rendez-vous de la théorie : on essaye de réparer comme on peut.
Ça va discuter pendant des mois, en pensant règler le problème en encadrant les variations et en affinant les règles du système.

10.  Araucan | 21/08/2016 @ 23:38 Répondre à ce commentaire

volauvent (#8),
Pour information
http://www.sgae.gouv.fr/cms/si.....cai-7.html

11.  volauvent | 22/08/2016 @ 9:15 Répondre à ce commentaire

Araucan (#9),

Une des partes les plus absurdes et complexes est comment éviter les « fuites de carbone », c’est à dire les délocalisations d’activités qui émettent par nature du CO2, comme la chimie,l’acier, le ciment…cela revient à mettre en équation juridico-technique des pans entiers de l’industrie européenne….et c’est impossible en réalité. Il y a trop de facteurs qui peuvent varier. La détermination des secteurs qui auraient des « quotas » gratuits est une vraie foire d’empoigne…
En plus il y a les effets indirects, comme sur le coût de l’électricité. Et là, rebelote, il s’agit de déterminer quels secteurs délocaliseront si les prix augmentent à cause du carbone…C’est encore plus compliqué que pour les émissions directes.

Enfin, il y a la question de ce que font les Etats des sommes énormes issues de la vente aux enchères des quotas de CO2. Et là, la France est désavantagée car son électricité ne paye quasiment pas de quotas et il n’y a donc pas de marge de manoeuvre pour dédommager l’industrie. En Allemagne, comme d’habitude, ils vont se servir de l’énorme masse de quotas payée par les fournisseurs d’électricité pour dédommager leur industrie. Enfin si la Commission laisse faire….En plus, en France, il faut éviter que cela ne fasse pas doublon avec la « contribution climat énergie » (taxe carbone), ce qui n’est pas évident.

Quand on pense que c’est en 2016 que sort cette réglementation qui porte sur une période qui a déjà commencé depuis 2013, et que cela a des enjeux financiers énormes, on se demande comment des industriels peuvent encore avoir envie d’investir en Europe. Personne ne fait le rapprochement avec la faible croissance qu’on a actuellement. Bizarre?

12.  chercheur | 22/08/2016 @ 12:33 Répondre à ce commentaire

volauvent (#11),

Personne ne fait le rapprochement avec la faible croissance qu’on a actuellement. Bizarre?

C’est un constat que l’on peut faire depuis une quinzaine d’années. Les normes et les taxes imposées par l’écologie sont du même effet sur la croissance que pour un sauteur en hauteur que l’on lesterait de 10 kgs et à qui on demanderait de sauter la même hauteur qu’il réalisait avant d’être lesté. C’est impossible. Pourtant effectivement, personne n’évoque ce problème. Il semble que tous ceux qui font des analyses sur la situation économique s’interdisent de l’évoquer. Alors on propose des solutions de dopage. Mais dès que l’on arrête le dopage, tout s’écroule à nouveau. C’est ce que l’on constate dans les domaines économiques et financiers. L’avenir n’est pas rose avec un tel dénie des réalités.

13.  the fritz le testut | 22/08/2016 @ 13:38 Répondre à ce commentaire

chercheur (#12),
Pour l’instant c’est de rigolade ;si je dis cela , c’est juste pour relancer le pb du peak oïl et du renchérissement du fossile

14.  chercheur | 22/08/2016 @ 19:04 Répondre à ce commentaire

the fritz le testut (#13),

Milles excuses pour le déni avec un e…

A part cela, oui c’est de la rigolade. Et nombre d’entre nous ne seront plus là pour voir la débâcle totale.

15.  papijo | 22/08/2016 @ 21:59 Répondre à ce commentaire

tsih (#6),
Merci Tsih pour ce lien vers EIKE, mais juste un petit conseil, pour ceux qui comme moi sont un peu plus à l’aise avec l’anglais qu’avec l’allemand: une grosse partie des articles de EIKE sont des traductions en allemand d’articles parus sur des blogs en anglais. L’article original est indiqué généralement en début ou en fin d’article.

Ici, il s’agissait d’une traduction de cet article de « Stop These Things« .

16.  Bernnard | 22/08/2016 @ 22:18 Répondre à ce commentaire

tsih (#6),

Des calculs académiques…

Le pouvoir calorifique supérieur moyen de l’essence étant de 47.3MJ /Kg chacun peut calculer la hauteur où doit être placée 1T d’eau afin de disposer de la même énergie.
Essayez c’est stupéfiant !

17.  the fritz le testut | 22/08/2016 @ 22:31 Répondre à ce commentaire

chercheur (#14),
Je m’accroche

18.  papijo | 22/08/2016 @ 22:45 Répondre à ce commentaire

Assurer l’équilibre d’un réseau électrique n’est déjà pas facile, mais le plus dur pour ceux dont c’est le métier, c’est encore de vivre sous la tutelle de politiques écolos complètement incompétents !

Le PDG de NYISO, le « RTE » de l’état de New-York, en a fait la triste expérience, traité d’incompétent par son « ministre de l’énergie » Richard Kauffman pour avoir laissé passer un rapport qui disait noir sur blanc ce qu’entrainerait le plan de Kauffman de 50% d’électricité renouvelable en 2030 et réduire les émissions de CO2, à savoir: environ 1500 km de lignes de forte capacité, maintenir en service les centrales nucléaires dont Kauffman voulait l’arrêt, etc. (que des choses pas agréables à entendre pour un écolo).

Il faut absolument lire la lettre en question et la mettre en rapport avec les éléments du CV de son auteur donnés par Wikipedia: bachelor’s degree in African History, PDG de Levi Strauss (jeans), membre du CA de « the Wildlife Conservation Society », « The New School », « the Alvin Ailey American Dance Theater », and the « New York Philharmonic », qui démontrent sa forte (in)compétence en électricité !

Connaissant notre Ségolène, on comprend que les dirigeants de RTE prennent quelques précautions avant de sortir un rapport !

19.  lemiere jacques | 23/08/2016 @ 7:25 Répondre à ce commentaire

papijo (#18), m’enfin! l’ademe dit que c’est possible..

20.  Christial | 23/08/2016 @ 8:47 Répondre à ce commentaire

papijo (#18),
C est aux techniciens, scientifiques et économistes de construire des scénarios technologiques selon l état de l art, aux politiques de décider une fois eux-mêmes et les citoyens éclairés. Comme ils ont décidé avant, sur des bases idéologiques, ça coince.
Ou alors faire en effet, lemiere jacques, faire comme en France : créer des structures politisées comme l Ademe avec des habits scientifiques.

21.  Nicias | 23/08/2016 @ 9:49 Répondre à ce commentaire

papijo (#18),

Le CV du député socialiste parachuté par Hollande dans la circonscription RTE est pas mal non plus :

Il étudie la psychologie à Montpellier, où il travaille également à la Trésorerie générale, puis suit une formation courte d’animateur social. Il obtient un DUT. Souhaitant finalement devenir journaliste, il effectue un stage à Radio France Isère et devient animateur-producteur à Radio France et FR3 en 1978. Là, de 1982 à 1986, il travaille au lancement des télévisions locales sur les réseaux câblés, avant de devenir directeur associé d’une entreprise de multimédia. Il quitte ces fonctions lors de son élection à l’Assemblée nationale, en 1997.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Brottes

Un beau CV d’ingénieur taillé sur mesure pour s’occuper de notre réseau.

22.  papijo | 23/08/2016 @ 10:30 Répondre à ce commentaire

Nicias (#21),
Effectivement, le CV est pas mal. Par contre, on peut être incompétent et … suivre les avis des personnes compétentes. Dans cet article de l’ADEME à son sujet, on lit:

En août 2011, il remet un rapport sur les ondes électromagnétiques émises par les antennes-relais de téléphonie mobile : celui-ci préconise le développement de l’information et de la concertation auprès de la population en amont de l’installation des antennes-relais, et établit qu’un abaissement de l’exposition aux radiofréquences dégrade la qualité du service.

Conseiller « énergie » de François Hollande pendant l’élection présidentielle de 2012, il fait retirer de l’accord entre le PS et EELV pour les élections législatives, un article programmant la fin du combustible MOX produit par Areva

23.  papijo | 23/08/2016 @ 10:41 Répondre à ce commentaire

tsih (#6),
Toujours à propos de l’électricité allemande et de sa gestion des ENRs, le site « Le Blog Energie » renvoie a un article très intéressant (en anglais) relatif à la possibilité d’atteindre le 100% renouvelable en utilisant des STEPs. Sa conclusion:

Given all these difficulties, it will be worthwhile for the world community to carefully observe the outcome of the German experiment before mimicking it by also dismantling its nuclear power plants.

24.  Nicias | 23/08/2016 @ 12:02 Répondre à ce commentaire

papijo (#23),

Hans-Werner Sinn est une grosse pointure en économie, probablement un des seuls économistes allemand qui soit connu à l’étranger…
Juste pour rigoler :

Recently Sinn has turned to the problem of the global warming in an article « Public Policies against Global Warming » and in his book « Das grüne Paradoxon » (the English version, The Green Paradox, was published by MIT Press in 2012). In these studies Sinn developed a supply-side theory of climate change by linking climate-theory approaches with the theory of exhaustible natural resources. His « green paradox » states that environmental policies that promote substitute technologies over time with increasing intensity (and in the process lower the prices for fossil fuels relative to the values they otherwise would have obtained) will induce the resource suppliers to accelerate extraction, thus contributing to global warming.

25.  tsih | 23/08/2016 @ 15:54 Répondre à ce commentaire

papijo (#15),

Oui, j’avais bien noté l’article source en anglais mais j’étais trop flemmard pour le lire et y retrouver les phrases que j’ai citées.

Bernnard (#16),

Oui bien sûr tout lycéen peut faire le calcul en question et je suis bien d’accord que « des calculs académiques » c’est une expression bien pompeuse. Mais j’ai traduit ce qui était écrit.

papijo (#23),

Oui, excellent. C’est techniquement et économiquement impossible de lisser à l’échelle qu’il faudrait du photovoltaïque et de l’éolien.

Une solution techniquement faisable et qui sera (peut-être) mise en oeuvre massivement un jour (après l’épuisement des fossiles) c’est des centrales solaires non pas photovoltaïques mais thermodynamiques à concentration avec stockage sous forme de chaleur dans des sels fondus permettant une production continue dans… le Sahara, par exemple. Cette forme de stockage avait un moment été envisagée avec les centrales nucléaires pour optimiser leur fonctionnement.

Il y a à cet égard le fameux projet Desertec. C’est au moins a priori faisable techniquement ! Par contre sur le plan géopolitique et dans la situation actuelle cela se passe de tout commentaire.

26.  CK66 | 23/08/2016 @ 17:15 Répondre à ce commentaire

Mon passé de cafetier me fait dire que l’on ne commande pas un autre verre tant que le précédent n’est pas vide !! … les pétroliers ont encore le leur loin d’être vide .

27.  the fritz le testut | 23/08/2016 @ 17:41 Répondre à ce commentaire

CK66 (#26),
Je ne sais pas à qui vous répondiez , mais visiblement vous lisez dans le marc de café ; mais c’est comme dab: il y en a qui voient le verre à moitié vide, d’autres à moitié plein

28.  tsih | 23/08/2016 @ 18:48 Répondre à ce commentaire

the fritz le testut (#27),

CK66 a peut-être raison, mais il a l’air d’oublier que le cafetier avisé, lui, commande des bouteilles pleines à ses fournisseurs bien avant qu’il ait vidé la dernière en servant ses clients.

Un client en manque, ça peut devenir désagréable.

29.  papijo | 23/08/2016 @ 21:25 Répondre à ce commentaire

Nicias (#24),

Hans-Werner Sinn est une grosse pointure en économie

Je ne sais pas si c’est vrai, mais son analyse du bourbier dans lequel se trouve l’Allemagne est particulièrement pertinente, notamment du fait de son exhaustivité: les « smart-grids » ont une efficacité pratiquement nulle, les solutions de stockage actuelles (STEPs) devraient être tellement nombreuses (au moins 7000) pour atteindre le 100% renouvelable que cette option est totalement irréaliste, les solutions futures (méthane, hydrogène, batteries) n’ont pas encore des rendements qui permettent d’envisager leur emploi dans un futur proche (ce qui rend inutile le fait de s’interroger sur leur coût !)

30.  CK66 | 24/08/2016 @ 4:50 Répondre à ce commentaire

D’après notrickszone en 2015 , près de 400 000 foyers et entreprises allemands s’étaient retrouvé sans électricité pour défaut de paiement eu égard l’augmentation des tarifs … en raison de la politique du  » tout renouvelable  » , en sont-ils revenus ?

31.  ISARD | 25/08/2016 @ 9:00 Répondre à ce commentaire

Bonjour,
Au Nevada les américains ont inauguré une centrale solaire à miroirs et tour qui fait 2,6 km de diamètre (TONOPAH visible sur Googleearth).
Les données techniques sont sur internet. Cette centrale possède un système de stockage avec un liquide (je ne sais plus lequel, solution connue et testée par EDF en Corse).
Si toute l’énergie consommée sur terre aujourd’hui devait être fournie par des centrales de ce type il faudrait couvrir un quart du Sahara. Je n’ai pas compté les pertes en ligne.
A ce jour le « renouvelable » hors hydraulique » représente moins que 2 pour 100 de l’énergie totale consommée dans le monde.

32.  pastilleverte | 25/08/2016 @ 21:16 Répondre à ce commentaire

ISARD (#31),
Et encore, au Nevada, état très ensoleillé et constitué quasi uniquement de « déserts »… (les paysages on s’en f***)
Et tant qu’à faire, il faudrait proposer à Mme Hidalgo de couvrir la voie expresse rive droite libérée du trafic automobile de PV, avec un peu chance ça ferait quelques millièmes de la conso d’électricité de Paris. (ou un concentrateur au sommet de la tour Eiffel ???)

33.  Nicias | 30/08/2016 @ 18:31 Répondre à ce commentaire

tsih (#25),

Il y a à cet égard le fameux projet Desertec. C’est au moins a priori faisable techniquement ! Par contre sur le plan géopolitique et dans la situation actuelle cela se passe de tout commentaire.

Le problème est géographique tout court. Imaginons que le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye soient des démocraties riches et heureuses et que par exemple le Maroc rouvre sa frontière avec l’Algérie.

Il y aurait toujours le Sahara. Un désert immense, quasiment inhabité et inhabitable. C’est la vrai frontière de l’Europe. Les océans ne sont pas un problème en terme de commerce, je vais pas vous expliquer la poussée d’Archimède… Le désert lui l’est, et même pour l’électricité ! On ne va pas construire des milliers de km de ligne HT au milieu de nulle part pour relier d’hypothétiques centrales solaires. On peut lire à ce propos les articles de Stop these Things sur les aventures des éoliennes en Australie méridionale. Si vous voulez un gros réseau, faut une grosse densité de population.

Ensuite, c’est un peu géopolitique mais les fondements sont géologiques. Le Maroc et la Tunisie n’ont pas d’hydrocarbures. L’Algérie et la Libye ont plein de pétrole et encore plus de gaz. Vous ne pouvez pas, enfin c’est pas facile, construire une politique énergétique commune avec des Etats aux dotations initiales si différentes. On y arrive même pas en Europe…

34.  Bernnard | 30/08/2016 @ 19:49 Répondre à ce commentaire

Nicias (#33),

On ne va pas construire des milliers de km de ligne HT au milieu de nulle part pour relier d’hypothétiques centrales solaires

C’est vrai, cependant le soleil brille aussi sur de grandes étendues d’eau et, avec du CO2 on peut faire quelque chose. Certains y pensent.
Il y a bien d’autre manière de mettre l’énergie électrique « en conserve ». Nul besoin de lignes HT qui parcourent les déserts depuis les hypothétiques centrales solaires tropicales ou équatoriales avec moultes pertes en ligne.
Le stockage chimique est le plus apte pour cela!
Il est possible de faire l’électrolyse du CO2 en solution dans l’eau pour faire des hydrocarbures.
Exemples :
http://www.sciencedirect.com/s.....6109004416
http://orbit.dtu.dk/files/5193.....thesis.pdf
http://onlinelibrary.wiley.com.....0/abstract
http://www.scs.illinois.edu/ke.....l_2016.pdf

A partir de là des méthaniers peuvent transporter le CO2 liquéfié vers ces centrales électriques solaires et revenir plein de combustible carboné.
Le tour est joué.
En fait c’est comme la photosynthèse mais en plus rapide.
Ce ne sont pas les solutions qui manquent !
Ce qui manque c’est la volonté politique d’approfondir les études pour augmenter les rendements de l’électrolyse (c’est un problème) et aussi le développement d’un réseau sûr de transport où la géopolitique prend sa part.
En tout état de cause, pour ma part, je ne pense pas à une pénurie d’hydrocarbures imminente.Quant au CO2, c’est un gaz qui est utilisé par la photosynthèse naturelle. Donc ce n’est pas une urgence.

35.  tsih | 30/08/2016 @ 20:26 Répondre à ce commentaire

Nicias (#33),

Si je me souviens bien ces centrales seraient d’abord construites en bord de mer ou d’océan avec des désalinisateurs produisant de l’eau douce et attireraient rapidement la vie autour d’elles même dans le désert ( un peu comme Las Vegas), avec de l’énergie et de l’eau à profusion tout ou presque devient possible et le transport d’une partie du courant vers l’Europe se ferait par une technologie de lignes en courant continu (HVDC) seule appropriée en longue distance et sous-marine et déjà utilisée actuellement entre l’Islande et les Iles Britanniques.

Ensuite, oui, ce n’est pas envisageable sérieusement pour le moment pour toutes sortes de raisons. Par contre dans deux siècles peut-être quand il n’y aura plus de fossiles seuls le solaire et le nucléaire resteront et ça changera a priori sérieusement la donne…

36.  tsih | 30/08/2016 @ 21:00 Répondre à ce commentaire

Bernnard (#34),

Il y a des solutions comme l’électrolyse mais les rendements sont déplorables.

Il y a plein de recherches à ce niveau mais on peut sérieusement douter qu’une poignée de grosses têtes nous sortent une solution qui soit bien meilleure pour stocker directement sous forme chimique l’énergie solaire que ce que les êtres vivants ont eu des milliards d’années pour fignoler , à savoir la photosynthèse. Quand les hydrocarbures liquides seront épuisés on peut en faire à partir de biomasse ( fermes marines d’algues par exemple) par procédé Fischer-Tropsch BTL (biomass to liquid) un peu comme les Allemands ont fait de l’essence à partir de charbon pendant la dernière guerre (CTL coal to liquid) ) ou même par la force brute en partant de calcaire, d’eau et de chaleur d’origine solaire ou nucléaire…

37.  jdrien | 30/08/2016 @ 22:23 Répondre à ce commentaire

tant que les gens n’auront pas compris ce qu’est réellement l’électricité, c.a.d un déplacement quasi instantané d’électrons dans des milieux conducteurs à partir du moment où on connecte un générateur à une charge, ce qui permet un transfert d’énergie d’un point A à un point B, toutes les solutions de la stocker seront inefficaces. C’est l’énergie primaire qu’on stocke (charbon,fuel, eau de barrage) ou alors il faut transformer directement l’énergie primaire intermittente (vent ou solaire) en énergie stockable, sans passer par l’étape électricité qui conduit à des rendements lamentables.

38.  Bernnard | 30/08/2016 @ 22:43 Répondre à ce commentaire

jdrien (#37),
Ce qu’on ne sait pas stocker, c’est une arrivée massive de coulombs dans un temps court..
Les piles le peuvent si le débit (l’intensité) est faible.
Une électrolyse demande une faible intensité (Les réactions chimiques sont limitées par la vitesse du déplacement des ions dans le substrat. Ce déplacement est lent). Si on force l’intensité, le résultat est une perte d’énergie par effet joule.
Seuls les super condensateurs peuvent stocker une forte arrivée d’électrons dans un temps court, mais leur capacité est faible malgré tout. Ce n’est pas demain la veille du moment où on saura stocker l’énergie de la foudre !

39.  Nicias | 1/09/2016 @ 14:53 Répondre à ce commentaire

Dans le lien fournit par Papijo sur la politique allemande dite Market 2.0, on lit que les Allemands vont en bons libéraux fermer 2,7GW de lignite pour les mettre dans la « réserve climatique » (sous cocon).
Les producteurs seront indemnisé pour 230 millions par an pour couvrir leur pertes selon la direction de la concurrence qui n’a comme d’hab rien trouvé à redire à cette aide de plusieurs milliards d’€. L’Allemagne argue que cela lui permettra d’éviter des procès… Un argument qui va intéresser les possesseurs de centrales nucléaires. Mais je digresse.
Conséquences :
_Le prix du combustible lignite va baisser.
_Le prix de l’électricité va remonter de quelques €.
_7 centrales parmi les plus polluantes d’Allemagne n’achèteront plus de droits d’émission sur le marché ETS.. Le prix du carbone va baisser.

Donc 6 mois avant que FH fasse sa brillante annonce, l’Allemagne prenait un chemin totalement opposé et sabordait ce qui reste du marché du carbone.

40.  CK66 | 1/09/2016 @ 17:44 Répondre à ce commentaire

Les producteurs seront indemnisé pour 230 millions par an pour couvrir leur pertes

Ouais … et EDF devrait toucher la modique somme de 450 millions d’euro de contre-partie pour la fermeture de Fessenheim .