La construction du consensus : l’histoire du début du GIEC

Par Judith Curry

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Bref résumé : les scientifiques ont cherché l’implication des décideurs politiques. La pertinence politique a permis de mettre en avant l’évaluation scientifique à l’attribution du changement climatique.

Bernie Lewin a écrit un nouveau livre important :

SEARCHING FOR THE CATASTROPHE SIGNAL:The Origins of The Intergovernmental Panel on Climate Change

L’importance de ce livre se reflète dans ses remerciements, dans le contexte de l’aide et les contributions des premiers dirigeants et participants au GIEC:

Ce livre n’aurait pas été possible sans les documents obtenus par Mike MacCracken et John Zillman . Leur intérêt constant pour une présentation véridique et exacte des faits a empêché mes recherches d’être induites en erreur. Beaucoup de ceux qui ont participé aux événements ici décrits ont donné généreusement de leur temps pour répondre à mes questions, ils comprennent Ben Santer, Tim Barnett, Tom Wigley, John Houghton, Fred Singer, John Mitchell, Pat Michaels. . . et beaucoup plus.

Vous vous rappelez peut-être un précédent post : Consensus by Exhaustion, sur Lewin 5 part series on Madrid 1995: The last day of climate science.

Le livre mérite d’être lu. L’objectif de mon Résumé du livre sont les chapitres 8 et 16 dans le contexte du thème de la « détection et attribution », « La charte politique devant le monde scientifique » et le « la construction du consensus ». Les annotations des extraits du livre sont indiquées ci-dessous.

La crise énergétique de 1970

Dans un rapprochement que je n’avais pas fait auparavant, Lewin fournit un contexte historique à l’accent mis sur la recherche sur le CO2 dans les années 1970, motivé par la «crise pétrolière» et les préoccupations concernant la sécurité énergétique. Il y a eu un débat important concernant la question de savoir si le charbon ou l’énergie nucléaire devrait remplacer le pétrole. (Chapitre 8):

Mais dans la lutte entre nucléaire et le charbon, les partisans de l’alternative nucléaire avaient un avantage important, qui a émergé à la suite du repositionnement du vaste réseau de laboratoires financés par le gouvernement de R & D au sein de la machine bureaucratique. C’est dans ces « laboratoires nationaux », à ce moment que le programme sur le dioxyde de carbone est né.

Cette déferlante de nouveaux financements signifiait que la recherche d’une influence humaine spécifiquement sur le climat deviendrait une branche importante de la recherche climatique générale. Aujourd’hui, nous pourrions sauter cette étape pour la simple raison que la « question sur le dioxyde de carbone » depuis longtemps domine tout le champ de la recherche sur le climat jusqu’au sens même du terme « changement climatique » contracté [adopté] en conséquence.

Ce n’était pas la motivation des scientifiques de l’atmosphère :

Le pic d’intérêt dans le climat parmi les scientifiques de l’atmosphère a été une conférence internationale sur le climat qui s’est tenue à Stockholm en 1974 et une publication par le « Comité américain pour GARP » [GARP est le Programme de recherche atmosphérique mondial] l’année suivante. Le rapport US du GARP s’appelait:  ‘Understanding climate change: a program for action’, where the ‘climate change’ refers to natural climatic change, and the ‘action’ is an ambitious program of research.

 [Il y avait] Un programme coordonné et bien financé des recherches sur les effets potentiellement catastrophiques, avant toute préoccupation particulière, au sein de la communauté météorologique au sujet de ces effets, et avant toute inquiétude publique ou politique importante pour le conduire. Il a commencé au milieu d’un débat sur les mérites relatifs de charbon et la production d’énergie nucléaire [suite à la crise pétrolière des années 1970]. Il a été coordonné par les scientifiques et les gestionnaires ayant des intérêts sur le côté nucléaire de ce débat, et où le financement en raison des inquiétudes de la sécurité énergétique a été canalisé vers une direction d’un problème potentiel avec le charbon afin de regagner le soutien de l’option nucléaire.

L’émergence du « réchauffement planétaire »

En février 1979, à la première Conférence mondiale sur le climat, les météorologues ont pour la première fois soulevé un concert de préoccupation à propos du réchauffement. La Conférence mondiale sur le climat a évacué l’alarme sur le refroidissement, mais il n’a pas encore défini exactement ce que serait la peur d’un réchauffement important.

Alors que la direction du PNUE (programme des Nations Unies de l’environnement) a priorisé la question du réchauffement climatique, la conduite a prévalu à l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale). Lors de la demande du PNUE pour la modélisation des scénarios climatiques venant du comité PMRC (programme mondial de recherche sur le climat), ils ont rechigné à l’idée : la modélisation informatique est restée trop primitive et, en particulier au niveau régional, pas de résultats significatifs pourraient être obtenus. Entreprendre le développement des scénarios climatiques risquerait simplement l’élaboration d’évaluations d’impact trompeuses.

Il ne fallut pas longtemps avant de voir la recherche scientifique sur le changement climatique se marginaliser dans le processus politique, dans le contexte du principe de précaution :

À Villach en 1985, au début du mouvement du traité sur le climat, la rhétorique du mouvement politique rompait déjà les amarres avec la science. Des doutes croissants et des spéculations les plus folles tournant autour d’une rhétorique du principe de précaution  : nous devons agir de toute façon, juste au cas où. Avec la charge de la preuve inversée, la recherche peut se poursuivre alors que la question reste (très légèrement) ouverte.

Origines du GIEC

En ce qui concerne les origines du GIEC :

Jill JÅNager a estimé que l’une des raisons pour lesquelles les États-Unis soutenaient activement un groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique était que le Département d’État américain pensait que la situation devenait incontrôlable, avec des francs-tireurs définissant l’ordre du jour lorsque les gouvernements devraient le faire. Un groupe d’experts intergouvernemental, selon ce raisonnement, ramènerait la discussion sur les politiques sous le contrôle des gouvernements. Cela permettrait également de rapprocher la science des décideurs politiques, sans être médiatisée par les entrepreneurs politiques. Après que le groupe intergouvernemental se soit mis d’accord sur la science, de cette façon, ils pourraient procéder à une discussion sur toutes les implications politiques.

Alors que la politique dévoyait déjà la science, Bert Bolin et John Houghton ont ramené l’attention sur elle:

Dans l’année suivant la première session du GIEC, son processus d’évaluation se transformerait en un rapport représentants des pays ayant la taille d’une brochure d’un document   en trois grands volumes rédigés par des scientifiques indépendants et des experts à la fin du processus le plus complexe et coûteux jamais entrepris par un organisme des Nations Unies sur un seul problème météorologique. L’élargissement de l’évaluation et le transfert du pouvoir vers les scientifiques sont survenus au même moment où un flot d’enthousiasme politique était canalisé avec succès vers l’investissement dans le processus de l’ONU, ayant ce panel intergouvernemental à la base.

John Houghton (président du Groupe de travail I) a déplacé orienta  le GIEC vers un modèle plus proche des lignes d’examen proposées par des experts : il nomma un ou deux scientifiques experts « principaux auteurs », à rédiger des chapitres et il a établi un processus par lequel ceux-ci seraient examinés lors des réunions avec les principaux auteurs.

Le principal changement fut de déplacer la responsabilité des délégués gouvernementaux vers des scientifiques en exercice. La décision de recruter des évaluateurs qui étaient des leaders dans la science évaluée a également ouvert un autre problème, à savoir la tendance pour eux de citer leur propre travail actuel, même s’il est non publié.

Toutefois, le problème de la marginalisation de la science ne disparaissait pas:

Avec le processus des traités maintenant dirigé par des diplomates de carrière, et probablement dominé par des agitateurs politiques hostiles du Sud, les scientifiques envisageaient la possibilité réelle que leur panel sur le climat soit dissous et remplacé lors de l’entrée en vigueur de la Convention-cadre.

Et de nombreux scientifiques étaient sceptiques:

Avec l’avènement du mouvement inexorable allant vers un traité, il y avait une vague de scepticisme de la communauté scientifique. Ce chœur d’inquiétude était à peine audible comparé à la clameur de la course au traité et il est maintenant en grande partie oublié.

À l’époque, John Zillman a présenté un document dans un forum politique qui a essayé de fournir à ceux qui sont engagés dans le débat politique une idée de l’étendue des divergences de vue  à l’intérieur de la communauté des chercheurs. Zillman a déclaré que :

. . que le débat sur l’effet de serre est maintenant découplé des considérations scientifiques qui l’ont déclenché; il existe de nombreux programmes, mais ils n’incluent pas, sauf en périphérie, la recherche d’un changement du climat dû au renforcement des forçages et la question de savoir si de tels changements seront bons ou mauvais pour la planète.

Pour donner une idée de la frustration qui régnait parmi les chercheurs en climatologie à l’époque, Zillman a cité le directeur du PMRC. C’est Pierre Morel, explique-t-il, qui a « piloté l’effort international de recherche climatique au cours de la dernière décennie ». Quelques mois avant la présentation de Zillman, Morel avait soumis un rapport au comité du PMRC dans lequel il évaluait la situation ainsi :

L’implication directe croissante des Nations Unies. . . Dans les questions du changement climatique mondial, l’environnement et le développement témoignent du succès des scientifiques qui ont rivalisé de « visibilité politique » et de « reconnaissance publique » des problèmes liés au climat de la Terre. La prise en compte du changement climatique a maintenant atteint le niveau où cela intéresse les négociateurs professionnels des affaires étrangères et est donc sorti des limites des connaissances et incertitudes scientifiques

Les négociateurs, a déclaré Morel, ont peut d’intérêt pour d’autres contributions d’agences scientifiques, GIEC compris, « et encore moins d’intérêt pour les déclarations compliquées avancées par la communauté scientifique ».

Il y avait un écart croissant entre la politique / les politiques et la science:

Le sentiment général dans le milieu de la recherche que le processus politique avait pris de l’avance sur la science a souvent eu un effet différent sur les scientifiques engagés à la question du réchauffement planétaire grâce à son financement élargi. Pour eux, la situation était plus que le président Bush avait laissé entendre en promettant plus de financement : le fait que « la politique et de l’opinion ont dépassé la science » a amené les scientifiques sous pression « à combler le fossé ».

En fait, il y avait beaucoup de scepticisme de la modélisation exprimé librement dans et autour du programme sur le dioxyde de carbone dans ces jours avant que le processus de traité sur le climat ait commencé. Ceux qui persistaient dans la recherche d’une validation sont restés coincés sur le problème de mieux identifier la variabilité naturelle du climat.

Le défi de « la détection et de l’attribution »

En ce qui concerne le témoignage au Congrès de Jim Hansen en 1998 :

Un article paru dans « Science » le printemps suivant, donne un aperçu de l’agitation. Dans l’article de Hansen  « le monde sous la menace de l’effet de serre », le journaliste scientifique Richard Kerr a expliqué que « les scientifiques apprécient l’attention que l’effet de serre suscite sur le Capitole », mais qu’ils évitent la manière prétendument non-scientifique dont leur collègue James Hansen s’approprie cette attention

Il est clair que l’opposition scientifique à toute revendication de détection (NdT : du signal anthropique sur le climat) était forte en 1989 lorsque l’évaluation du GIEC a commencé.

La détection et l’attribution du signal climatique d’origine anthropique est la question clé:

Au cours du processus d’examen du GIEC (pour le premier rapport d’évaluation), Wigley a été invité à répondre à la question suivante : quand la détection sera-t-elle susceptible d’être réalisée ? Il a répondu en ajoutant un chapitre du GIEC qui explique que nous devrions attendre jusqu’à ce que le demi-degré de réchauffement qui s’était déjà produit au cours du 20e siècle soit répété. Ce n’est qu’alors que nous déterminerions à quel point cela est induit par l’homme. Si le réchauffement entraîné par le dioxyde de carbone se situe au sommet des prévisions, alors ce serait au début du 21e siècle, mais si le réchauffement était lent, nous ne le saurons peut-être pas avant 2050.

Le premier rapport d’évaluation du GIEC n’a pas aidé la cause des décideurs politiques. Dans la préparation du Sommet de la Terre de Rio:

Pour soutenir les discussions de la Convention-cadre au Sommet de la Terre de Rio, il a été convenu que le GIEC fournirait une évaluation supplémentaire. Ce « supplément de Rio » explique :

. . le système climatique peut répondre à de nombreux forçages et il reste à prouver que le signal de l’effet de serre se distingue suffisamment des autres signaux à détecter sauf en cas d’augmentation brutale de la température troposphérique tellement  importante que d’autres explications ne sont pas probables.

 

Eh bien, cette évaluation supplémentaire n’a pas aidé non plus. Les scientifiques, sous la direction de Bolin et Houghton, doivent être félicités pour ne pas céder à la pression. Mais le GIEC risquait la marginalisation dans le processus des traités.

Pendant la préparation de la CoP1 à Berlin, le GIEC lui-même harcelait le comité de négociation pour qu’il reste impliqué dans le processus politique, mais des tensions sont apparues lorsqu’il a refusé de compromettre ses propres processus pour répondre aux besoins politiques.

Cependant, la dynamique de l’action à l’approche de Rio est restée suffisamment forte pour que ces difficultés avec la justification scientifique puissent être ignorées.

Deuxième rapport d’évaluation

Dans le contexte des activités du traité, le deuxième rapport d’évaluation du GIEC a été considéré comme très important pour justifier la mise en œuvre du Protocole de Kyoto.

En 1995, le GIEC était coincé entre sa science et sa politique. Le seul moyen de se sauver du véritable danger de l’oubli politique serait que son diagnostic scientifique puisse évoluer dans la bonne direction et de l’aligner sur l’action politique.

La principale question scientifique à l’époque était la détection et l’attribution:

L’écriture du chapitre 8 (chapitre concerné par la détection et de l’attribution) a connu un départ différé en raison de la cession tardive de son auteur principal de coordination. Il a fallu attendre avril pour que quelqu’un accepte d’assumer le rôle. Ce fut Ben Santer, un jeune modélisateur du climat   à Lawrence Livermore Laboratory.

Le chapitre que Santer a commencé à rédiger a été grandement influencé par un article principalement écrit par Tim Barnett, mais il a également listé Santer comme un auteur. C’est ce document qui résume, en un mot, tous les problèmes de la quête de « détection ». C’était une nouvelle tentative d’aller au-delà de la vieille pierre d’achoppement de la recherche de la « première détection»: établir correctement le « critère » de la variabilité naturelle du climat. L’article décrit fabuleusement comment ce projet n’a pas réussi à le faire.

Le chapitre de détection que Santer a rédigé pour le GIEC fait de nombreuses références à cette étude. Plus que toute autre chose citée au chapitre 8, c’est le révélateur de toutes les revendications d’attribution, que ce soit à partir d’études de modèle, ou de l’analyse de la moyenne globale. C’est la principale base de la conclusion du chapitre 8. .

. . Aucune étude à ce jour n’a à la fois détecté de changement climatique significatif et attribué positivement tout ou partie de ce changement à des causes anthropiques.

Pour la deuxième évaluation, la dernière réunion des quelque 70 auteurs principaux du groupe de travail 1. . . était prêt à finaliser le projet de résumé à l’intention des décideurs, prêt pour un examen intergouvernemental. Le projet que Houghton avait préparé pour la réunion n’était pas si sceptique sur la science de la détection que le texte principal du chapitre sur la détection rédigé par Santer; en effet, il contenait une revendication de détection faible.

Cette revendication de détection est apparue incongrue avec le scepticisme tout au long du texte principal du chapitre et était en contradiction directe avec son résumé de conclusion. Il s’agissait d’un changement de perspective auquel Santer n’était parvenu que récemment, en raison d’une percée dans ses propres enquêtes sur les « empreintes digitales ». Ces découvertes étaient si nouvelles qu’elles n’étaient pas encore publiées ou disponibles, et, en effet, la première occasion pour Santer de les présenter pour un examen scientifique plus large était quand Houghton lui a demandé de faire une présentation spéciale à la réunion des auteurs principaux.

Cependant, les résultats ont également été contestés lors de cette réunion : la découverte des « empreintes digitales » de Santer et la nouvelle revendication de détection ont été vigoureusement combattues par plusieurs experts dans le domaine.

Le premier jour de la session de Madrid du Groupe de travail 1, en novembre 1995, M. Santer a présenté à nouveau ses nouvelles conclusions, cette fois à des délégués pour la plupart non-experts. Quand il eu fini, il a expliqué qu’à cause de ce qu’il avait trouvé, le chapitre était obsolète et qu’il avait besoin d’être changé. Après un débat, John Houghton a appelé un groupe de travail ad hoc à parvenir à un accord sur la question de la détection à la lumière de ces nouvelles découvertes importantes et à remanier le passage sur la détection du « Résumé pour les décideurs » afin qu’il puisse  pleinement obtenir un accord. Bien que cette démarche ait recueilli l’approbation générale, quelques délégations s’y sont vigoureusement opposées, surtout lorsqu’il est devenu clair que le chapitre 8 nécessiterait des changements, et que la résistance aux changements a occupé la réunion pendant trois jours.

Après un débat plus approfondi, une version finale d’une demande de détection de « résultat net » a été décidée :

La prépondérance de la preuve suggère une  influence humaine discernable sur le climat mondial.

Tout cela a déclenché des accusations de « tromperie »:

Un éditorial d’opinion écrite par Frederick Seitz « Tromperie majeure sur le réchauffement planétaire » est  parue dans le Wall Street Journal du 12 juin 1996

Ce rapport du GIEC, comme tous les autres, est tenu en haute estime en grande partie parce qu’il a été examiné par des pairs. C’est-à-dire qu’il a été lu, discuté, modifié et approuvé par un groupe international d’experts. Ces scientifiques ont mis leur réputation en cause.  Mais ce rapport n’est pas ce qu’il semble être, ce n’est pas la version qui a été approuvée par les scientifiques contributeurs énumérés sur la page de titre. Au cours de mes plus de 60 ans en tant que membre de la communauté scientifique américaine, notamment en tant que président du NAS et de l’American Physical Society, je n’ai jamais été témoin d’une corruption plus dérangeante du processus d’évaluation par les pairs pour conduire ce rapport du GIEC.

En comparant la version finale du chapitre avec la version qui vient d’être publiée, il a constaté que les principales déclarations sceptiques à l’égard de toute constatation d’attribution humaine avaient été modifiées ou supprimées. Ses exemples de passages supprimés incluent :

  • Aucune des études citées ci-dessus n’a démontré clairement que nous pouvons attribuer les changements [climatiques] observés à la cause spécifique de l’augmentation des gaz à effet de serre.

  • Aucune étude à ce jour n’a attribué de manière positive la totalité ou une partie [des changements climatiques observés à ce jour] à des causes anthropiques [du fait de l’homme].

  • « Toute affirmation de détection positive d’un changement climatique significatif devrait rester controversée jusqu’à ce que les incertitudes sur la variabilité naturelle totale du système climatique soient réduites ».

Le 4 juillet, Nature a finalement publié le papier d’ « empreintes digitales humaines » de Santer. Dans Science, Richard Kerr a cité Barnett disant qu’il n’était pas entièrement convaincu que le signal de l’effet de serre ait été détecté et qu’il restait « un certain nombre de questions lancinantes ». Plus tard dans l’année, une critique frappant au cœur  la revendication de Santer était publiée en réponse.

La formation du consensus au GIEC

Ce que nous pouvons voir de toute cette activité de la part des scientifiques proches des deuxième et troisième évaluations du GIEC, c’est l’existence d’un nombre important d’opinions difficiles à concilier avec le message du GIEC selon lequel la détection du signal catastrophe fournit la base scientifique de l’action politique

Le débat scientifique sur la détection et l’attribution a été efficacement réprimé par le deuxième rapport d’évaluation du GIEC:

 

La critique continuerait à être sommairement rejetée comme étant la politisation de la science par des intérêts particuliers, tandis que les puissants partisans politiques du panel s’assureraient que le rôle de celui-ci en tant qu’autorité scientifique dans les pourparlers sur le climat en cours ne soit plus jamais sérieusement menacé.

Et bien sûr le « glas » des arguments scientifiques concernant la détection a été traitée par le troisième rapport d’évaluation, dans lequel l’analyse des paléoclimats de l’hémisphère nord par MBH Hockey Stick a effectivement éliminé l’existence d’une période chaude médiévale hémisphérique et du petit âge glaciaire, résolvant l’énigme de la détection.

55 Comments     Poster votre commentaire »

1.  Bernnard | 16/01/2018 @ 14:47 Répondre à ce commentaire

POP-Comment les scientifiques se sont enfermés dans une structure politique qui leur échappe et les dépasse et qui arrivera à discréditer l’ensemble de la science.

2.  Claude C | 16/01/2018 @ 16:29 Répondre à ce commentaire

Merci Madame Judith Curry…
Quelle battante…! il faut l’inviter à la prochaine Contre COP,
Hein Benoit ?

3.  Nicias | 16/01/2018 @ 17:28 Répondre à ce commentaire

Merci à Bernard pour cette traduction et désolé d’avoir été un peu trop pris ces derniers jours pour aider.

Claude C (#2),

Bonne idée.

4.  Claude C | 16/01/2018 @ 17:51 Répondre à ce commentaire

Nicias (#3),
J’ai déjà eu un bref échange mail avec elle lors d’une traduction d’un de ses textes publié sur Skyfall et réalisée par Scaletrans et moi modestement..! elle parait très accessible car elle m’a répondu assez rapidement pour nous remercier.
J’ai transmis son mail au staff des Climato-réalistes, si ça branche Benoit…?

5.  AntonioSan | 16/01/2018 @ 18:13 Répondre à ce commentaire

Dans son bouquin Global warming: myth or reality, Leroux avait fait un excellent historique du GIEC et de ses miracles…

6.  Ecophob | 16/01/2018 @ 19:14 Répondre à ce commentaire

Pour continuer dans la même veine, selon un message AFP, le GIEC nous prépare un nouveau rapport alarmant pour la fin de l’année, afin de soutenir l’accord de Paris.

7.  Bernnard | 16/01/2018 @ 19:25 Répondre à ce commentaire

Ecophob (#5),
On prévoit sans risque de se tromper, avec une bonne confiance, des séances de tripatouillage de données !

8.  Christial | 16/01/2018 @ 23:40 Répondre à ce commentaire

Le RCA ne serait donc qu’une oeuvre de fiction, le monde selon GARP.

9.  nicolas d | 17/01/2018 @ 2:54 Répondre à ce commentaire

Climat etc est geré par sa propriétaire de maniere tout a fait remarquable. Les debats y sont serieux, respectueux, exigeants et toujours passissants.

Merci aux bonnes âmes qui se devouent au sacerdoce du partage francophonique

10.  fugu | 17/01/2018 @ 9:53 Répondre à ce commentaire

Bonjour
Le GIEC s’est refait une virginité, depuis quelque temps, la notion antropique ou d’origine humaine a disparue des définitions récentes de l’objectif du GIEC . Il est probable que la réponse anticipée de la cause du réchauffement climatique était génante !
DISPARITION :
http://www.ipcc.ch/home_langua.....ench.shtml
Site officiel actuel en 2017: : « Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été créé en 1988 en vue de fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade.  »
AVANT :
https://jancovici.com/changement-climatique/croire-les-scientifiques/quest-ce-que-le-giec/
2008 : Son appellation anglaise est IPCC : Intergovernmental Panel on Climate Change. Le rôle du GIEC est “d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’homme”.
http://www.larousse.fr/encyclo.....IEC/149668
2008 : Le GIEC a pour mission d’évaluer de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation ou d’atténuation.
https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/climatologie-giec-13715/
date écrit inconnue : « Créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a pour mission d’évaluer les risques liés au changement climatique d’origine humaine. »
Bonne lecture
Fugu

11.  rpf | 17/01/2018 @ 10:25 Répondre à ce commentaire

fugu (#10),
Que nenni! : « les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine »

A partir de la page http://www.ipcc.ch/home_langua.....ench.shtml
cliquer sur Principes régissant les travaux du GIEC

12.  Cdt Michel e.r. | 17/01/2018 @ 11:03 Répondre à ce commentaire

rpf (#11),

Bien vu !
Dans le PDF de deux pages – que peu téléchargeront –, on trouve en effet :

Rôle
Le GIEC a pour mission d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. Les rapports du GIEC doivent rendre compte des différentes orientations de façon impartiale, tout en traitant avec objectivité les facteurs scientifiques, techniques et socio-économiques sur lesquels reposent ces orientations.

Qui a parlé de transparence ? La mention « d’origine humaine » a juste été retirée du début du document principal où c’était trop visible…

13.  Bernnard | 17/01/2018 @ 11:08 Répondre à ce commentaire

Cdt Michel e.r. (#12),
Vous m’avez devancé , en effet ! .

14.  Bernnard | 17/01/2018 @ 11:14 Répondre à ce commentaire

En tout cas, cacher le mot « humain » dans la première page du rapport et ne pas l’effacer dans la suite montre bien que ces gens ont conscience que ce qu’ils avancent est tordu et que le mensonge par omission est monnaie courante. Tout cela révèle leur état d’esprit.

15.  Le Rouméliote | 17/01/2018 @ 11:53 Répondre à ce commentaire

AntonioSan (#5), Peut-on encore se procurer cet ouvrage de Marcel Leroux ? Je n’arrive pas à mettre la main dessus ! Merci par avance.

16.  the fritz | 17/01/2018 @ 12:09 Répondre à ce commentaire

Quelle erreur monumentale de la part du GIEC d’avoir supprimé la mention « d’origine humaine »
Si le réchauffement est naturel , et si celui-ci booste le CO2 atmosphérique qui lui même booste le réchauffement (comme rappelé dans les papiers de Shakun signé par Bard) que va faire le GIEC contre les lois de la nature et l’emballement du réchauffement ?
Leurs excès et mauvaises interprétations des phénomènes naturels et humains sont aussi critiquables que ceux émis par la clique des négatos machins

17.  Cdt Michel e.r. | 17/01/2018 @ 13:41 Répondre à ce commentaire

Le Rouméliote (#15),
Un article sur ce bouquin de M. Leroux a été publié par Persée
http://www.persee.fr/doc/geo_0.....1_624_1661
On peut y télécharger un PDF de 24 pages, qui est un scan d’une revue Ann. Géo., pas terrible pour la lecture…

18.  Nicias | 17/01/2018 @ 13:44 Répondre à ce commentaire

En bonne entreprise, le GIEC cherche de nouveaux marchés. Pourquoi se limiter aux risques d’origine humaine ? De toutes façons, pour un scientifique lucide, étudier un sujets avec de telles œillères est bête.

19.  Bernnard | 17/01/2018 @ 14:43 Répondre à ce commentaire

À priori, si on étudie de manière scientifique un domaine, on devrait dans la mesure du possible éviter les interférences des convictions personnelles sur l’étude. Que le GIEC mette en sourdine l’influence humaine sur le climat tout en gardant à l’esprit une possible influence anthropique qui s’en plaindrait ?

C’est l’abus des études qui mettent en avant cette influence et qui incite à penser que seules ont droit de cité les études en accord avec une conviction qui est blâmable particulièrement si cette conviction est de nature politique.

20.  amike | 17/01/2018 @ 17:39 Répondre à ce commentaire

Bernnard (#19), C’est de l’hypothèse de l’influence humaine, que dépend la théorie de l’importance du CO2.
Or la communauté scientifique ne peut pas réfuter l’antécédent.
Donc, il faudrait faire accepter au GIEC que la théorie carbo-climatique doit être réfutable…

Malheureusement, entre le principe de précaution et les modèles (les pythies modernes), le choix rationnel n’est plus possible.

21.  Christial | 17/01/2018 @ 17:43 Répondre à ce commentaire

Non, il n’y a pas que les hommes, le GIEC s’est aperçu de son oubli.
Il y a aussi les vaches, tous coupables devant le tribunal de Gaïa. 😉

22.  Cdt Michel e.r. | 17/01/2018 @ 17:58 Répondre à ce commentaire

Cdt Michel e.r. (#17),
Dans ma réponse à Rouméliote, j’aurais dû préciser que j’ai rassemblé une vingtaine de publications de Marcel Leroux dans le Dropcanvas Leroux et al.
http://dropcanvas.com/vfh0z
Cliquer sur le premier document contenant les résumés vous permet de faire votre marché, si vous cherchez un document précis (le nom du PDF est indiqué sous le résumé).
Cliquer sur bouton Download dans le bandeau vous fait télécharger le tout dans une archive .zip mais ajoute un délai complémentaire dû à la compression.

23.  Abder | 17/01/2018 @ 18:08 Répondre à ce commentaire

Le Rouméliote (#15),
Je me rappelle qu’il y a une dizaine d’années, un lien était mis à disposition sur ce site, pour télécharger la version du livre en pdf… En tous cas, le pdf est disponible.

24.  Le Rouméliote | 17/01/2018 @ 18:27 Répondre à ce commentaire

Merci au Cdt Michel e.r. et à Abder pour vous réponses. Je vais chercher.

25.  AntonioSan | 17/01/2018 @ 19:31 Répondre à ce commentaire

Le Rouméliote (#15), Je crois que ses livres sont disponibles encore sur amazon.fr… En anglais et tres cher. Il y a aussi quelques rares exemplaires en francais d’occase

Abder (#23), Oui c’est ici pour des articles.

26.  nicolas d | 17/01/2018 @ 19:57 Répondre à ce commentaire

AntonioSan (#25),

Je viens juste de recevoir « la dynamique du temps et du climat » smile
Depechez vous il n’y en a plus beaucoup sur amazon. (Acheter d’occasion)

27.  AntonioSan | 18/01/2018 @ 17:38 Répondre à ce commentaire

nicolas d (#26), J’ai ma copie de l’edition de 2004 😉

28.  nicolas d | 18/01/2018 @ 20:00 Répondre à ce commentaire

AntonioSan (#27),

J’en suis a peu près a la moitié, j’aime beaucoup la clarté et la cohérence dans l’analyse. La volonté d’expliquer le climat et la meteo d’un seul tenant est egalement plus que louable j’irai meme jusqu’a dire salvateur tant cette distinction me semble arbitraire et fausse!
Ce qui m’avait toujours intéressé chez Leroux c’etait la simplicité de son approche observationelle et la realité objective de ses concept d’AMP. Je n’explique pas (ou presque) cette mise en quarantaine. (Peut etre tout cela est completement faux finalement pour des raisons trivial qui echappent aux amateurs que nous sommes?.)
Néanmoins j’aurai deux ou trois critiques, l’ouvrage se passerait bien des critiques acérées, il y gagnerai sans en douter, se battre contre le reste du monde ne peut mener qu’a l’epuisement.
Et je pense qu’il manque egalement de « hard » physique aussi – c’est trop avec les mains toutes ses analyses, elles ont besoins d’etre backer plus dans les détails. Dans cet etat d’esprit qui a repris le flambleau a Lyon III ou ailleurs?
J’aimerai tellement entendre que quelqu’un s’efforce a modéliser son schéma de la circulation générale. Peut etre cela se fait-il deja?

29.  Monmon | 19/01/2018 @ 17:16 Répondre à ce commentaire

L’origine anthropique d’une partie de l’augmentation de 100 ppm de la teneur en CO2 de l’atmosphère est discutable mais possible. Cependant ce gaz à effet radiatif y est très rare car stocké préférentiellement en solution dans les océans et solide au sein des continents: carbonates et résidus d’organismes vivants.

L’origine océanique de la vapeur d’eau, autre gaz à effet radiatif, ne fait pas de doute et ses teneurs varient suivant les climats tout au long de l’années et du temps, de 10 000 ppm à 50 000 ppm . De plus cette vapeur d’eau extraite des parties les plus chaudes des océans peut s’accumuler sous forme de chutes de neige massive qui se transforment en glace localement sur les continents aux périodes dites glaciaires provoquant une baisse généralisée de ces océans. Ce phénomène se poursuit actuellement en Antarctique et sur le Groenland. Le rôle de la vapeur d’eau dans l’évolution des climats est donc incontestable et fondamental

Même si les spectres « d’effet radiatifs » des 2 gaz ne se recoupent pas parfaitement, la prépondérance de la vapeur d’eau ne fait pas de doute et compte grossièrement pour 99% à 99,5% du total de l’effet radiatif potentiel des 2 gaz cumulés.

Si un gaz à effet radiatif a joué et doit jouer un rôle sur l’évolution du climat c’est incontestablement la vapeur d’eau et l’humanité n’y est pour rien.

30.  the fritz | 19/01/2018 @ 17:59 Répondre à ce commentaire

Monmon (#29),

L’origine anthropique d’une partie de l’augmentation de 100 ppm de la teneur en CO2 de l’atmosphère est discutable mais possible.

Combien ? 5ppm ou 95 ppm ?

Même si les spectres « d’effet radiatifs » des 2 gaz ne se recoupent pas parfaitement, la prépondérance de la vapeur d’eau ne fait pas de doute et compte grossièrement pour 99% à 99,5% du total de l’effet radiatif potentiel des 2 gaz cumulés.

Vous avez des liens pour confirmer ces affirmations ?

31.  AntonioSan | 19/01/2018 @ 21:24 Répondre à ce commentaire

nicolas d (#28), En 350 pages il est difficile d’entrer dans le detail et au fond ce n’est pas le propos d’un livre generaliste qui s’adresse a des etudiants de maitrise.
C’est certain qu’on aimerait en lire plus et j’aime bien le ton du bouquin qui remet a leur place les Cassandre actuelles.
Aucune idee de ce qui se passe a Lyon ou ailleurs. La seule chose est qu’on rigole bien des explications donnees par les « experts » apres l’avoir lu. Ca explique peut-etre pourquoi ils preferent l’ignorer que de lui faire de la pub en essayant de prouver qu’il a tort… Car ce serait justement tres difficile tant ses observations sont factuelles et frappees au coin du bon sens.

32.  Murps | 19/01/2018 @ 23:32 Répondre à ce commentaire

nicolas d (#28),

Et je pense qu’il manque egalement de « hard » physique aussi – c’est trop avec les mains toutes ses analyses,

AMHA la « hard physique » prédictive en climatologie, c’est pas plus efficace que l’observation pertinente et la physique avec les mains. Par contre, mettre plein la vue avec des équations et des data, ça donne l’illusion d’avoir compris le mécanisme, alors qu’en fait…

Les dernières années ont consacré la faillite de la physique dure à l’interprétation et la prévision des phénomènes climatiques.

33.  nicolas d | 20/01/2018 @ 1:08 Répondre à ce commentaire

AntonioSan (#31),

Oui vous avez raison, le livre accompli la tache qui lui est dedié et plus qu’honorablement. J’y cherchais plus que j’aurai du. Il y a quelques theses de ses etudiants, j’y jeterai un coup d’oeil plus sérieux pour voir si j’y trouve un peu plus de « meat »

Murps (#32),

Oui je comprends sur quelles bases vous partez pour porter ce jugement (il y a longtemps nous avions deja remarqué les similarités de nos formations académiques) et je partage votre constat dans une certaine mesure, neanmoins je serai moins pessimiste et definitif sur les résultats et l’avenir de la hard physique. Je suis persuadé de la qualité des recherches dans la physique de l’atmosphere, entre autres, et qu’il s’agit la d’une partie absolument nécessaire au decodage du puzzle météorologique. A cet effet la modelisation est un absolutisme catégorique.

S’il y a bien par contre une chose sur laquelle nous sommes profondément en accord est l’hybris des modelisateurs – qui devraient plutot continuer le travail dans le calme feutré des laboratoires plutot que jeter leur certitudes apocaliptiques dans le marais politique.

34.  Lucazeau | 20/01/2018 @ 15:57 Répondre à ce commentaire

si je ne trompe pas les commentaires de Judith curry ne sont pas traduits
voici ce que donne le traducteur DeepL:
Le livre de Bernie Lewin fournit une histoire très importante et bien documentée du contexte et des débuts du GIEC.

J’ai discuté du livre de Lewin avec Garth Paltridge, qui a été impliqué dans le GIEC pendant les premières années, il a envoyé ce commentaire par courriel:

Je suis un peu contrarié parce que j’étais dans le jeu tout au long des années soixante-dix jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, j’ai assisté à un bon nombre des réunions dont Lewin a parlé, j’ai passé un an à Genève en tant que membre du « staff » du PMRC, une autre année (1990) en tant que membre du personnel du US National Program Office à Washington DC, j’ai rencontré la plupart des personnages dont il (Lewin) parlait….. et je ne me souviens tout simplement pas.. Comment peut-on être naïf ? Je soupçonne en partie que c’est parce que beaucoup de gens de mon époque ont été formés (?) pour ignorer délibérément, et/ou rire de tous les déchets qui étaient liés aux manigances politiques de la politique internationale dans le monde scientifique. De toute évidence, l’arrogance des scientifiques peut être tout à fait extraordinaire!

Le scepticisme scientifique à l’égard de l’AGW était bien vivant avant 1995; après la publication du deuxième rapport d’évaluation, le troisième rapport d’évaluation et la promotion du bâton de hockey ont donné un coup fatal.

Un édifice plutôt fragile pour une attribution convaincante et très confiante du réchauffement récent à l’homme.

Je pense que Bernie Lewin a raison de dire que la réunion de Madrid de 1995 a marqué un tournant décisif. C’est John Houghton qui a inséré la revendication d’attribution dans l’ébauche du Sommaire à l’intention des décideurs, contrairement aux conclusions du chapitre 8. Ben Santer est typiquement « blâmé » pour cela, mais c’est clairement Houghton qui le voulait et l’ a autorisé, afin que lui et le GIEC puissent maintenir un siège à la grande table politique impliquée dans le Traité.

On pourrait pardonner aux dirigeants du GIEC de s’être attaqués à la nouvelle science et à une situation politique très difficile en 1995 au cours de laquelle ils ont exagéré. Cependant, c’est le 3e rapport d’évaluation où les manigances de Houghton avec la crosse de hockey révèlent réellement ce qui se passait (y compris la sélection du récent récipiendaire du doctorant Michael Mann comme auteur principal lorsqu’il n’ a pas été nommé par la délégation américaine). La crosse de hockey s’est débarrassé de ce problème de détection.

Je suppose que la réfutation des « vrais croyants » de l’AGW à tout cela est que la politique est désordonnée, mais regardez, les climatologues avaient raison depuis le début, et les températures ne cessent d’augmenter. Des recherches récentes renforcent la confiance dans l’attribution, que nous « savons » depuis des décennies.

Eh bien, l’augmentation des températures ne dit rien sur les causes du changement climatique. Les scientifiques débattent encore du « point chaud » de la haute troposphère tropicale, qui était le « pistolet fumant » identifié par Santer en 1995[lien]. Et il est de plus en plus évident que la variabilité naturelle sur des échelles de temps allant de la décennie au millénaire est beaucoup plus grande que ce que l’on pensait auparavant (et plus grande que les simulations de modèles climatiques)[lien].

J’ai vraiment besoin de faire plus de billets de blog sur la détection et l’attribution, je vais faire de mon mieux pour découper un certain temps.

Et finalement, toute cette histoire semble violer la norme mertonienne de l’universalisme:

universalisme: la validité scientifique est indépendante du statut sociopolitique et des attributs personnels de ses participants

Imaginez comment tout cela se serait passé si Pierre Morel ou John Zillman avait été président du GT1, ou si Tom Wigley ou Tim Barnett ou John Christy avaient coordonné l’auteur principal du chapitre 8. Et à quoi ressemblerait la science climatique aujourd’hui.

J’espère que cette histoire du consensus industriel donne aux gens rationnels des raisons de s’arrêter avant d’accepter les arguments du consensus sur le changement climatique.

Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator

35.  Monmon | 20/01/2018 @ 16:52 Répondre à ce commentaire

the fritz (#30)
Admettons que les 100 ppm soient majoritairement anthropiques et contribuent au verdissement observé en particulier des confins désertiques.

Je rapporte seulement l’augmentation de la teneur en CO2 soit 100 ppm en 59 ans à Hawaï, à la teneur moyenne en vapeur d’eau de l’atmosphère qui varie, selon les endroits et les températures, de 10 000 ppm à 50 000 ppm et qui sature une bonne partie de l’effet radiatif possible

36.  Bernnard | 20/01/2018 @ 19:08 Répondre à ce commentaire

Lucazeau (#34),
Un grand merci !
Je m’étais questionné sur l’opportunité de traduire ce commentaire intéressant. Mais j’ai pensé qu’il faudrait aussi traduire d’autres commentaires moins pertinents qui feront suite.
Ce commentaire est en fait une réflexion que porte après coup JC sur cette affaire. Elle est intéressante en soi. Et cela ne nous empêche pas de commenter sa pensée.

37.  Cdt Michel e.r. | 20/01/2018 @ 21:26 Répondre à ce commentaire

Lucazeau (#34),

Merci aussi pour le lien vers le traducteur, que je ne connaissais pas :
http://www.deepl.com/Translator
Il me paraît franchement meilleur que Google.
Je l’ai testé avec « Le jour où la Terre s’arrêta » vers les différentes langues proposées. Il traduit correctement ce titre de film, même si on omet les accents ou introduit de petites fautes d’orthographe (du genre arresta).

38.  patilleverte | 22/01/2018 @ 17:45 Répondre à ce commentaire

Et pour compléter (?), ça se confirme, le terme le plus « adéquat » est maintenant le (s) dérèglement(s) climatique(s), de plus en plus ouï et lu ou »vu ».
On ignorait que « le Climat » eût été un jour « réglé »…

39.  Le Rouméliote | 22/01/2018 @ 20:04 Répondre à ce commentaire

Abder (#23), AntonioSan (#25), Merci, mais je me suis mal exprimé, je cherche Global Warming : Myth or Reality ? J’ai sa Dynamique du temps et du climat sous forme de mauvaises photocopies (Merci la BU de Grenoble !) seconde édition. J’avais écrit à l’éditeur (Armand Colin) pour demander si une réédition était prévue. Ils m’ont répondu que c’était prévu en 2009, mais que le projet avait été ajourné. Tiens ? Et pourquoi donc ?
J’en profite aussi pour remercier tous les redoutables physiciens de ce site qui m’apportent des connaissances précises (même si je comprends pas tout…) et qui ne font que confirmer les analyses du regretté Marcel Leroux.

40.  Le Rouméliote | 22/01/2018 @ 20:24 Répondre à ce commentaire

nicolas d (#28), Marcel Leroux était un vrai climatologue, c’est-à-dire un géographe : il avait fait sa thèse d’État sur les lignes de grains en Afrique occidentale. Il a été mis en quarantaine à la fin de sa carrière par les réchauffistes du clan Jouzel qui se sont emparés de la climatologie. Ce qui explique ses « critiques acérées ». Non seulement, sa théorie des AMP était niée (et pas discutée !), mais aussi sa discipline, à laquelle il avait voué sa vie a été démembrée par les sinistres gugusses dirigeants du Giec. On peut le comprendre ! D’ailleurs, il est décédé d’un cancer en 2008. La « hard physique » n’était pas son domaine de compétence, donc il le laissait à d’autres. Géographe moi-même, mais géomorphologue dans ma jeunesse, passé à la géographie de la population par amour pour la Grèce (si vous avez des questions dessus, je peux répondre), je me suis remis à la climato en le lisant car j’avais des doutes très sérieux dès les premiers rapports du Giec. Et c’est pour ça que je réitère mes remerciements aux physiciens durs de ce site qui me réconcilient avec leur discipline ! Il n’a eu qu’un successeur Emmanuel Barbier dont il a été le patron de thèse : La Dynamique du temps et du climat en Amérique centrale, soutenue à Lyon III en 2004 (remarquable !). En tout cas, excellente idée d’essayer de modéliser son système ! Il a démontré qu’on pouvait, par l’observation des AMP, déduire la trajectoire des cyclones tropicaux (voir dans son livre La Dynamique du temps et du climat).

41.  amike | 22/01/2018 @ 21:40 Répondre à ce commentaire

patilleverte (#38), Ces termes ne sont ni synonymes, ni les fluctuations de l’argumentaire réchauffiste : ils représentent une trajectoire de propagande : D’abord convaincre de l’exceptionnalité et du jamais vu du réchauffement , puis poser le fait d’une changement absolument négatif qui conduit aux pires prévisions, et enfin arriver (nous sommes à cette étape) au diagnostic inéluctable du dérèglement provoqué par l’Homme…

42.  AntonioSan | 22/01/2018 @ 23:30 Répondre à ce commentaire

Le Rouméliote (#39), +1

Le Rouméliote (#40), Google ebook semble plus accessible que l’edition imprimee…

43.  nicolas d | 23/01/2018 @ 16:38 Répondre à ce commentaire

Le Rouméliote (#40),

J’aime beaucoup l’approche géographique de Leroux, elle a sa place et est bien trop délaissée (me semble-t-il?) Ce qui m’intéresse particulièrement est que si elle se révélait exacte elle permettrait certainement de gros progrès en modélisation en identifiant un acteur de premier ordre dont on doit rendre compte. Mais l’approche geographique seule est insuffisante et sera toujours laisser de cote sans des fondements theoriques solides. Ceux-ci sont important pour moi (et bcp d’autres) en raison de ma formation en mecanique des fluides et modélisation mais pas seulement, pour le moment il y a un trop gros gap qu’il faudrait reduire en confrontant / expliquant theoritiquement les observations de Leroux. De plus tout n’est pas a jeter dans les analyses théoriques appuyées numériquement lesquelles expliquent bien des phenomenes de maniere convaincantes (je prevois d’acheter le livre dont est tire cet extrait . http://cires1.colorado.edu/jim.....l_Circ.pdf) Ainsi les AMPs doivent s’integrer dans les connaissances existantes deja solides car je ne pense pas qu’il n’y ait d’ incompatibilité.

Concernant les frustrations je suis sur qu’il avait d’excellentes raisons néanmoins si le résultat des confrontations est une mise au placard peut etre faudrait-il enterrer la hache de guerre et essayer de dialoguer.

44.  lemiere jacques | 23/01/2018 @ 19:21 Répondre à ce commentaire

et bien sûr , il faut lire aussi ces résumés quasi hebdomadaires sur la science…

45.  lemiere jacques | 24/01/2018 @ 8:50 Répondre à ce commentaire

d’un autre coté je trouve que ce genre d’articles periscientifiques n’aide pas tant que ça..la question est quelle est la procédure logique qui permettrait l’attribution avec un haut niveau de certitude… certes on voit que c’est un sujet où la variabilité naturelle est essentielle pour pouvoir trancher…et je ne vois rien…

46.  Le Rouméliote | 27/01/2018 @ 19:20 Répondre à ce commentaire

nicolas d (#43), Entièrement d’accord avec vous. Les approches géographique et physique se complètent. La modélisation est utile si elle ne repose pas sur des hypothèses fausses comme la frontologie née dans les années 1920 et qui est toujours enseignée. Elle sert de base aux modèles innombrables utilisés par le Giec et qui sont tous faux. Je me souviens d’une émission sur arte, nous présentant le centre météo allemand qui était tout fier de nous montrer le trajet de Xynthia : sur 48 modèles, 2 avaient trouvé une trajectoire à peu près exacte. Alors qu’une observation des images de Météosat correctement interprétée grâce à la théorie des AMP aurait pu prévenir la catastrophe car la trajectoire aurait été correctement évaluée. Voir La Dynamique du temps et du climat, 2° éd. 2004, pages 200, 201 et 203 : les images sont claires à propos d’autres cyclones.
Quant à « essayer de dialoguer », je reconnais bien là la bienveillance naturelle de mes amis des sciences dures ! Leroux ne peut plus dialoguer avec personne et pour cause ! Il était dans une impasse, voué à la placardisation, au pillage de sa discipline par toute une bande d’hurluberlus ayant pris le pouvoir et acharnés à la détruire. Pour dialoguer, comme l’étymologie l’indique, il faut être deux. Ce qui présuppose deux personnes à égalité de dignité et de bonne foi, se respectant mutuellement. Ce n’était pas le cas, comme ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui face au rouleau compresseur réchauffiste.

47.  AntonioSan | 27/01/2018 @ 20:54 Répondre à ce commentaire

Le Rouméliote (#46), Je m’amuse de temps a autre a regarder les contours des cartes de pression publiees par le service canadien sur l’Amerique du nord. Je peux vous assurer que les approximations habituelles des logiciels automatiques n’ont souvent rien a voir avec la realite des masses d’air fondee sur les images satellite et l’analyse AMP. L’erreur la plus flagrante consiste a grouper les hautes pressions ensemble, dessinant des contours barbares parfois « graphiques » comme on dit outre atlantique 😉 … Ainsi deux AMPs ayant des dynamiques differentes sont agglomeres en une masse (imaginons comment le dernier AMP 1027 hPa serait agglomere au 1039 hPa dans l’exemple de mon commentaire ici dans ce genre de schema, manquant les dynamiques propres a ces deux masses d’air).
Tout explorationiste sait que la qualite des contours d’une carte depend de la realite que l’on essaye d’imager, ce que l’automate de base neglige. Le resultat ne se fait pas attendre: un puits sec. heureusement depuis, les logiciels ont progresse…
A voir ces cartes actuelles, on comprend aisement comment les modeles peuvent se tromper a quelques jours, voire 24 heures, si ce sont les donnees qui sont entrees. Et si le contouring dependait du modele utilise, alors raison de plus pour se defier de leur modeles.

48.  nicolas d | 28/01/2018 @ 1:11 Répondre à ce commentaire

AntonioSan (#47),

Question naïve: comment y remedier? Qu’est-ce que cela prendrait? Pourrions nous y faire quelque chose?

49.  AntonioSan | 28/01/2018 @ 6:49 Répondre à ce commentaire

nicolas d (#48), Ce n’est vraiment pas mon domaine… Mais bon. Faire coller les donnees eparses de pression et vents sur un schema AMP fonde sur l’historique satellitaire: on connait la forme des AMPs regionaux lors de leur developpement et pour une configuration donnee, on peut la reconstruire a partir des quelques points de mesure. Ca devrait etre possible d’un point de vue informatique, genre reconnaissance faciale?

50.  patilleverte | 28/01/2018 @ 16:28 Répondre à ce commentaire

amike (#41),
Vous avez sans doute raison.
Je voulais dire (aussi ?) que le mot utilisé pour parler des « événements météorologiques », plus ou moins « extrêmes » soient-ils, est de plus en plus les « dérèglements climatiques ».
Il faut reconnaître que dire d’une traite sans se tromper « météorologiques » (ou même l’écrie !), c’est bien plus compliqué que de dire « climatique », ceci expliquant en (petite ? grande ?) partie cela smile