La mort programmée des petits producteurs laitiers

Une opinion (*) de Didier Vanderbiest, membre du Collectif et vétérinaire à Bure.

De nos jours, de très nombreux producteurs laitiers travaillent à perte. En effet, avec un prix de base de 25 cents le litre (qui devrait encore descendre à 22 cents, voire même plus bas dans les prochains mois), le producteur de lait peut espérer obtenir 30 cents le litre si les teneurs en protéines et en matières grasses sont excellentes. Les coûts de production, eux, s’élèvent au strict minimum à 25 cents et peuvent grimper jusqu’à 35 cents si des investissements importants ont été réalisés dans l’outil de production laitière. Je précise bien « laitière » car il existe aujourd’hui un autre outil de production associé qui, s’il demande aussi un investissement important, est par contre très rentable grâce aux subventions. Je parle de la méthanisation des effluents de production.
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Le monde anglo-saxon se refroidit nettement sur la question du réchauffement climatique

par Lawrence Solomon, Financial Post, 7 août 2015

Prenant acte de ses erreurs passées, le monde anglophone est en train d’abandonner son engouement pour la théorie du changement climatique.

La plus grande constellation au monde de marchés libres, de droits de propriété, d’état de droit et de liberté économique – à savoir le monde anglo-saxon, constitué de la Grande-Bretagne et de ses anciennes colonies qui ont adopté sa culture et ses structures politiques résilientes – a dominé le monde depuis de nombreux siècles, d’abord sous la forme de l’Empire britannique puis maintenant à travers la suprématie des Etats-Unis.

Les vertus qui permirent à cette exception anglaise de s’imposer ouvrent à nouveau la voie dans la controverse environnementale la plus importante de notre temps, comme le montrent le flirt appuyé du monde anglo-saxon avec l’orthodoxie du réchauffement climatique, puis maintenant son rejet de cette théorie. Lire la suite

OCO-2 versus Salby

Par Bob

Oups !  je sais que c’est une question chaude. Certains ont des certitudes et des idées bien arrêtées.
Ce n’est pas mon cas.

Mais on peut regarder avec des chiffres, juste pour faire avancer le débat.
Prenons ça pour de la curiosité…

Beaucoup d’entre nous ont été intéressés par les toutes premières cartographies issues d’OCO-2, le nouveau satellite US qui identifie les sources d’émission de CO2 sur la planète qui a publié sa première image (ci-dessous).
L’indice -2 attribué à ce satellite rappelle que l’exemplaire OCO-1 avait été pulvérisé avec son lanceur lors du crash de ce dernier qui s’est produit il y a quelques années. Il faut rester prudent au sujet de cette image car la cartographie OCO-2 ci-dessous ne correspond qu’à quelques 6 semaines de données (autour de décembre 2014). Ceux qui voudraient savoir comment cette distribution des émissions de CO2 varie au cours de l’année peuvent jeter un coup d’oeil sur la galerie des images données par le projet japonais GOSAT.

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Voeux conformes 2015

 Voeux conformes pour 2015 …

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ll ne vous reste plus que quelques jours pour envoyer vos voeux. Mais il faut vivre avec son temps. Soyez prudents :
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Bonjour,

Je vous ai déjà adressé mes vœux, mais après consultation d’un avocat, je me suis rendu compte de l’imprudence de ma formulation.
Vous souhaiter une bonne année, une bonne santé et la prospérité me soumet en effet à des risques de poursuites au pénal comme au civil.

Voici donc la version rectifiée de mes vœux pour 2015. Elle remplace la précédente. Elle est en conformité avec la juridiction en vigueur et avec le  principe de précaution inscrit dans la Constitution.

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Les maladies de la Science

Une liste des maladies qui affectent les milieux scientifiques.

Par Arturo Casadevall et Ferrique C. Fang (Source -Traduction Cdt Michel e.r.)

« II est plus important de savoir quelle sorte de personne a une maladie que de savoir quel genre de maladie a cette personne. » (attribué à Hippocrate)

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Nous avons récemment observé une affection généralisée chez les scientifiques appelée manie du facteur d’impact (1), également dénommée impactis (2), pour laquelle il semble n’y avoir aucun remède. Cela nous a amené à déterminer si d’autres conditions médicales non reconnues peuvent être uniques ou sur-représentées parmi les scientifiques.

Ahypothesemia

Caractérisée par l’absence d’hypothèse. Certains scientifiques ont émis l’hypothèse qu’il s’agit d’un problème (3). Voir aussi hypothesosis.

Origitiosa de l’amnésie – Amnesia Origitiosa
L’incapacité à se souvenir de l’origine réelle d’une idée que l’on considéré maintenant comme allant de soi. Des individus sans scrupule sont en mesure de présenter les idées des autres comme source de leur propre travail, sans culpabilité ou sans référence au véritable original.

Hypertrophie appendiculaire – Appendiceal Hypertrophy

Une maladie relativement nouvelle qui s’est d’abord manifestée lorsque les journaux ont commencé à diffuser des données supplémentaires. Les auteurs souffrant d’hypertrophie appendiculaire ont tendance à farcir leurs documents de données supplémentaires, indépendamment de toute pertinence, peut-être dans l’espoir de provoquer une lassitude par surenchère dans la critiques des données. Les superviseurs, en particulier ceux qui souffrent d’experimentitis infinitum (voir ci-dessous), peuvent aggraver l’hypertrophie appendiculaire en demandant des informations supplémentaires de valeur incertaine. Les mesures préventives imposeront des frais supplémentaires pour les données supplémentaires analogues à l’augmentation des impôts prélevés sur l’usage du tabac.

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Pourquoi la révolution des gaz de schistes ne pouvait se produire qu’en Amérique

Les Etats-Unis du gaz

Traduction (de Papijo) de l’article du site “Foreign Affairs” du “Council on foreign relations” américain (Lien):

Il y a moins d’une décennie, l’avenir de l’énergie aux USA semblait sombre. La production intérieure de pétrole et de gaz diminuait et les grandes entreprises de l’énergie des États-Unis estimant que leur fortune se trouvait dans l’off-shore, s’étaient depuis longtemps détournées de la partie continentale. Mais alors quelque chose de remarquable est arrivé: une vague d’innovations a permis aux entreprises d’extraire de grandes quantités de gaz naturel piégé dans les gisements de schiste autrefois inaccessibles. L’abondance qui en a résulté a entraîné une baisse des prix du gaz aux États-Unis à environ un tiers de la moyenne mondiale.

Le gaz naturel a été une aubaine pour les Etats-Unis. D'emblée le gaz a suscité une renaissance de la production, avec des investisseurs dépensant et planifiant des centaines de milliards de dollars dans de nouvelles installations telles que les usines de produits chimiques, d’acier et d’aluminium. Le boom des gaz de schistes a créé des centaines de milliers de nouveaux emplois bien rémunérés, des jobs pour la classe moyenne, et maintenant, plus d’un million d’Américains travaillent dans l’industrie du pétrole et du gaz, soit une augmentation d’environ 40 pour cent entre 2007 et 2012. De plus, parce que le gaz naturel fournit actuellement environ 25 pour cent de l’énergie totale consommée aux États-Unis (un chiffre qui augmente rapidement), le boom fait économiser aux consommateurs américains des centaines de milliards de dollars par an. Combiné avec les autres avantages, ces économies ont donné aux États-Unis un avantage économique à long terme par rapport à ses concurrents et a aidé le pays à se remettre de la Grande Récession.

Même si d’autres pays peuvent envier ce catalyseur pour la croissance intérieure, ils ne seront pas capables de le répliquer, parce que les USA possèdent les ingrédients uniques nécessaires pour développer pleinement les ressources de schiste. Un système juridique qui consacre la propriété privée de la terre et des ressources du sous-sol, accompagné par des marchés de capitaux ouverts et un système de réglementation raisonnable, a conduit à la croissance de milliers de sociétés pétrolières et gazières indépendantes, qui sont toutes en compétition intense les unes avec les autres. En conséquence, près de quatre millions de puits de pétrole et de gaz ont été forés dans les États-Unis, par rapport à 1,5 million dans le reste du monde. Le foisonnement de l’activité du forage aux États-Unis a également conduit à une augmentation de l’innovation dans l’industrie d’un ordre de grandeur dont les autres pays ne peuvent que rêver.

Bien que d’autres endroits, comme la Chine et l’Europe, disposent de ressources importantes de gaz de schistes, ils n’ont pas le système « entrepreneur–friendly » nécessaire pour développer ces ressources rapidement et de façon productive. Tant que les hommes politiques ne rentrent pas dans cette voie, les Etats-Unis profiteront grassement de la révolution du gaz de schiste pendant les décennies à venir.

DERRIERE LE BOOM

L’histoire de la révolution du gaz de schiste en Amérique implique la classique ingéniosité yankee – mais non de la part des grands pétroliers. Dès les années 1970, la production des champs de pétrole et de gaz « on-shore » aux États-Unis a diminué tandis que ces champs devenaient ce que l’industrie appelle « matures ». Ainsi, les majors ont été contraintes d’abandonner le développement de nouvelles ressources sur le sol américain. Afin de trouver de nouveaux champs pétroliers géants, ils ont fait porter leurs efforts d’exploration dans des pays lointains et dans des forages en eaux profondes. Ces investissements ont été extrêmement coûteux et demandaient souvent des décennies à négocier et se développer. Afin de renforcer les ressources en capital et la portée mondiale nécessaires pour traiter avec les gouvernements nationaux et réaliser ces projets gigantesques, les grandes compagnies pétrolières ont commencé à acquérir ou fusionner avec leurs pairs. Le pétrole, ont-ils observé, était généralement moins cher à acheter à Wall Street qu’à trouver dans le sol.

Au cours des décennies suivantes, cependant, ces sociétés sont devenues excessivement bureaucratiques et ont développé une vision étroite. Préoccupées principalement par le renouvellement de leurs réserves de pétrole en diminution, elles ont investi leurs capitaux dans des dépôts géants étrangers, tels que le champ de Kashagan, au Kazakhstan, qui a environ 13 milliards de barils de pétrole récupérable ; sa première phase de développement coûte, à elle seule, 50 milliards.

Pendant ce temps, des petites entreprises indépendantes – qui gagnent la plus grosse part de leur chiffre d’affaires lors des forages et très peu à partir des activités en aval (raffinage, par exemple) – ont été contraintes d’innover ou de périr. Depuis la fin des années 1990, les prix du gaz naturel grimpaient et les entreprises ont appris que des formations souterraines de schiste des États-Unis contiennent de vastes volumes de gaz naturel. Donc, des entreprises telles que la société GHK (dont je suis le fondateur et le PDG) ont tenté d’entrouvrir le schiste dans des puits verticaux et de libérer le gaz par injection de sable, d’eau et de produits chimiques dans la roche, un processus connu sous le nom de fracturation hydraulique, ou « fracking ». Mais ce n’était tout simplement pas rentable.

C’est alors que George Mitchell, un professionnel du pétrole indépendant dans la formation de Barnett, au Texas, a commencé à briser les règles. Son innovation était de forer horizontalement dans le schiste, exposant des milliers de pieds (NDT : 1000 pieds = 300 m) de roche contenant le gaz, plutôt que les quelques 100 pieds (ou souvent juste dix ou 20 pieds) rencontrés dans un puits vertical. En même temps, les prix du gaz ont encore monté et les techniques de Mitchell se sont encore mieux développées et il a commencé à atteindre un certain succès commercial. En 2002, Devon Energy, sentant la révolution à venir, a acheté la société de Mitchell et perfectionné l’innovation pour développer la formation Barnett. Chesapeake Energy et d’autres sociétés indépendantes les ont bientôt rejoints, donnant ainsi le départ des gaz de schistes américains. Dans la décennie, Chesapeake a dépassé ExxonMobil comme plus grand fournisseur de gaz naturel des États-Unis, et peu de temps après, les États-Unis ont dépassé la Russie en tant que plus grand producteur de gaz naturel au monde.

Non seulement les entreprises indépendantes transforment l’industrie du gaz naturel; elles ont fait la même chose avec le pétrole. Les livraisons de gaz récemment découverts ont fait que le prix du gaz naturel des États-Unis est tombé d’un sommet de plus de 13,50 $ par millier de pieds cubes en 2008 à environ $ 3 -. 4 $ par millier de pieds cubes en 2009. Le gaz naturel est devenu si bon marché que les indépendants ont de nouveau été contraints à innover pour rester en vie. Avec un prix de vente du gaz équivalent à moins de 25 $ le baril de pétrole, mais un prix du pétrole à environ 100 $ le baril, ils ont commencé à appliquer les technologies qu’ils avaient développées avec succès pour le gaz pour extraire le pétrole à partir de formations de schistes à faible perméabilité, appelées dans l’industrie « tight-réservoirs”. Et les résultats ont été tout aussi impressionnant, tels que les États-Unis sont maintenant prêts à dépasser la Russie en tant que deuxième plus grand producteur de pétrole au monde d’ici la fin de la décennie et, selon l’Agence internationale de l’énergie, pourrait même dépasser l’Arabie Saoudite pour devenir le plus grand producteur au monde d’ici là.

Rien de tout cela n’aurait été possible sans le cadre juridique unique propre aux USA. Il accorde aux propriétaires des droits, non seulement sur la surface de leurs terrains, mais aussi à tout le sous-sol, en théorie, jusqu’au centre de la terre. Dans le reste du monde, ces droits miniers sont presque tous détenus, ou sont parfaitement contrôlés, par des gouvernements souverains. Aux États-Unis, toute entreprise peut conclure une entente avec un propriétaire désireux de louer les droits d’accès au pétrole et au gaz sous sa terre et commencer le forage, une disposition qui a donné naissance une concurrence darwinienne entre les entrepreneurs afin de survivre et de croître. Et ainsi les États-Unis comptent plus de 6000 sociétés indépendantes dans le domaine du pétrole et du gaz et un nombre égal de sociétés de services associés, par rapport à la poignée d’indépendants et de sociétés de services qui existent à l’étranger.

À chacun des puits de ces sociétés américaines, des dizaines d’esprits travaillent sur chaque partie du processus de développement. En utilisant des modèles 3-D d’activité sismique, les ingénieurs, souvent à distance et en temps réel, enregistrent l’emplacement exact de la tête de forage, de sorte qu’il peut rester dans les zones les plus prolifiques de la formation de schiste, et optimiser la taille des fissures créées par fracturation hydraulique, de sorte qu’elles ne soient ni trop grandes ni trop petites. C’est comme si chaque puits a sa propre Silicon Valley en miniature. Ayant été répétées des milliers de fois, ces techniques et de nombreuses autres ont permis aux entreprises de maximiser leur productivité, réduire leurs coûts et les délais de forage de moitié par rapport au point de départ.

Considérez comme les choses peuvent changer en une seule année. En 2013, sur les propriétés de l’Oklahoma, dans lequel l’entreprise GHK détient des intérêts couvrant 150 miles carrés, une grande entreprise américaine indépendante a foré et achevés plus de 100 puits horizontaux. Si ces puits avaient été forés verticalement, ils n'auraient exposé que, environ, 1000 pieds de schiste, alors que le forage horizontal a permis à près de 100 miles d’être exposés. Et plutôt que d’effectuer les 100 injections de fluide de fracturation qu’un puits vertical aurait rendu possible, l’entreprise a pu réaliser entre 1000 et 2000 d’entre eux. Les ingénieurs de la société ont également bricolé avec des variables telles que le type de forets utilisés, l’effort appliqué pendant le forage, la vitesse de rotation de la foreuse, et la taille et le nombre de traitements de fracturation. Grâce à cette expérimentation continue, ainsi qu’aux économies d’échelle (par exemple, la commande en gros des tubes acier), l’entreprise a réussi à réduire ses coûts de 40 pour cent sur 18 mois et encore accroître sa productivité. Le résultat : en 2014, six ou sept plates-formes seront capables de forer d’avantage de puits et de produire autant de pétrole et de gaz que 12 plates-formes l’ont pu l’année précédente.

Depuis le boom de schiste a commencé, il y a plus d’une décennie, les entreprises ont foré environ 150 000 puits horizontaux aux États-Unis, une entreprise monumentale qui a coûté environ 1000 milliards de dollars. Le reste du monde, cependant, a foré quelques centaines de puits horizontaux seulement. Et parce que chaque forage horizontal a une longueur d’environ un mile (et parfois même deux miles) et est soumis à dix ou plusieurs injections de fracturation, les entreprises aux États-Unis ont fracturé environ 150.000 miles de schiste en environ deux millions d’opérations. Cela fait environ un millier de fois plus de schistes exploitables à l’intérieur des États-Unis qu’à l’extérieur.

PIETRE CONCURRENCE

Il est très peu probable que d’autres pays ne rattraperont jamais les USA. Certes, la Chine et l’Europe abritent de vastes ressources de gaz de schistes (dans le cas de la Chine, contenant éventuellement plus de gaz naturel que les réserves américaines). Mais ces ressources ne seront pas extraites de sitôt. Puisque ces autres pays ne peuvent pas soutenir des milliers d’entreprises pétrolières et gazières indépendantes, leurs ressources doivent être exploitées par des entreprises nationales lentes, bureaucratiques et des géants internationaux (qui ont à traiter avec des gouvernements encore plus bureaucratiques et des systèmes juridiques et réglementaires souvent byzantins). Faire aboutir des accords sur les gaz de schistes dans les pays étrangers et la ensuite réaliser les projets en résultant prendra des décennies. Même en Chine, où le gouvernement exerce un contrôle presque complet de la surface du sol et du sous-sol, seules quelques entreprises nationales et quelques autres étrangères envisagent le développement du gaz de schiste. Et parce que moins de cerveaux vont travailler sur moins d’opérations, il faudra plus de temps pour remonter la courbe d’apprentissage et les gains de productivité seront plus faibles que dans les Etats-Unis. Donc, les coûts seront élevés, et les profits, minces.

Dans de nombreuses démocraties, le développement est également ralenti par le syndrome « NIMBY – pas dans ma cour ». Contrairement aux habitants de l’Oklahoma et du Texas, qui ont grandi avec l’industrie du pétrole et du gaz, les populations étrangères ne sont généralement pas familières de cette dernière ; la plupart des 1,5 millions de puits de pétrole et de gaz à l’extérieur des États-Unis se trouvent soit dans les eaux profondes du large ou des zones reculées à terre. Et parce que les gouvernements d’autres pays possèdent ou contrôlent la quasi-totalité des droits sur les ressources souterraines, les propriétaires fonciers n’ont pas d’intérêt dans le jeu. Recevoir aucun des avantages économiques et voyant seulement les inconvénients de projets intrusifs dans leur propre cour, ils ont tendance à résister à juste titre aux projets de forages.

Tel est le cas en Europe, où le problème est amplifié par un mouvement vert hyperactif déterminé à bloquer le développement des gaz de schiste. La France a interdit la fracturation hydraulique entièrement, et l’Allemagne a mis un moratoire de facto en place. Sans un changement radical d’attitude, l’Europe sera encore plus longue que la Chine à développer ses ressources de gaz de schiste. Même si elle les développe, les résultats seront moins impressionants et très lents à venir.

L’Europe est également grevée par des politiques énergétiques erronées. Au début de ce siècle, les hommes politiques européens ont fait valoir que leur continent devrait guider le monde dans une transition vers les énergies vertes et la réduction des émissions de dioxyde de carbone. Ils ont engagé des dizaines de milliards de dollars de l’argent des contribuables pour subventionner des projets d’énergie verte, principalement pour développer l’énergie éolienne et solaire, qui n’étaient pas encore efficace ou suffisamment fiables pour rivaliser avec les filières existantes. Malheureusement, il est peu probable que la transition de l’Europe vers l’énergie verte se traduira par l’avenir utopique que ses partisans ont prédit. Afin de répondre à la demande de toujours plus de puissance, le charbon sale libéré par le passage des États-Unis au gaz naturel est déjà en train de trouver son chemin vers l’Europe. La réalité est que ces pays européens se sont assis sur une infrastructure de l’énergie pas très efficace, coûteuse qui va agir comme un frein sur la croissance économique à long terme. Et tandis que les Etats-Unis réindustrialise, l’Europe, sans nouveaux dirigeants politiques qui comprennent mieux l’économie de l’énergie, pourrait bien faire face à des décennies de désindustrialisation et de stagnation économique.

LE CADEAU QU’ON N’ARRETE PAS DE RECEVOIR

La révolution de schiste a ses détracteurs, qui pointent la nature cyclique des prix du gaz naturel dans le passé pour faire valoir que les futures hausses de prix pourraient rendre le carburant non fiable et coûteux. Mais la volatilité passée résultait de sévères contrôles des prix du gouvernement, suivis d’un processus complexe de déréglementation et des risques impliqués par l’exploration des poches de gaz naturel classique. En d’autres termes, les prix étaient soumis aux deux aléas de la politique nationale et de la complexité de la géologie des sous-sols.

Aucun de ces problèmes n’existe aujourd’hui, depuis que les contrôles de prix ont été abandonnés il y a longtemps et les entreprises américaines savent maintenant exactement où de grandes de gaz naturel accessible s’étendent, et ainsi l’extraction du gaz est un procédé de fabrication fiable plutôt que le résultat d’un coup de dés. Le prix futur du gaz naturel sera déterminée non pas tant par la taille des gisements trouvés, comme c’était le cas avec le gaz naturel classique, que par le coût de l’extraction. Les prix devraient donc rester stables sur le long terme, peut-être même pour le prochain demi-siècle. Ils peuvent même baisser tant que l’industrie du forage continue de réduire ses coûts et améliorer la productivité à la tête de puits. L’innovation supplémentaire en aval – dans les secteurs du transport, de distribution et de consommation – n’a même pas encore vraiment commencé. Lorsque ce sera le cas, les gains d’efficacité généreront des milliards de dollars de plus dans les économies des consommateurs.

La ligne de fond est que, grâce à la révolution des gaz de schiste, les États-Unis se sont déjà mis à l’abri des fluctuations imprévisibles des prix mondiaux du gaz naturel et sont près de le faire en ce qui concerne le prix du pétrole. Les pénuries de pétrole en raison de catastrophes naturelles à l’étranger ou de perturbations politiques pourraient un jour devenir une chose du passé, en particulier si le gaz naturel commence à alimenter les voitures et camions américains. L’indépendance croissante dans le domaine de l’énergie donnera Washington une longueur d’avance sur ses concurrents. Si le flux de pétrole était menacé par un événement dans le Moyen-Orient, comme la chute du régime saoudien, les États-Unis seraient en mesure de résister à la tempête mieux que toute autre grande économie.

Un gaz naturel bon marché et abondant améliore le capital géopolitique du pays d’une manière plus directe : il renforce de manière significative l’économie américaine. Les américains ne paient qu’une fraction du prix du gaz naturel que paient le reste des consommateurs dans le monde, économisant jusqu’à 300 milliards de dollars par rapport aux consommateurs en Chine et en Europe. Déjà, le développement des énormes réserves de schiste bitumineux et de gaz des États-Unis a augmenté le PIB des États-Unis de près de un pour cent. En fait, sans la révolution du pétrole et du gaz, l’économie américaine aurait probablement glissé dans la récession et aurait perdu des centaines de milliers d’emplois. Aujourd’hui, la plupart des Etats bénéficiant du boom de schiste ont des niveaux de chômage que la moyenne nationale. Grâce à des forages dans la formation de Bakken, par exemple, le taux de chômage du Dakota du Nord n’est que de 2,6 pour cent, le plus bas du pays. L’avantage économique croissant des États-Unis pourrait durer jusqu’au milieu de ce siècle et au-delà.

Sauf que, en fait, cet avantage est gaspillé. En Californie et à New York, deux des plus grandes économies du pays, les militants antifracking et les politiciens de l’état ont réussi à ralentir le développement des ressources de gaz de schiste à un rythme d’escargot. Les deux états contiennent de grandes formations de schistes (le Monterey en Californie et le Marcellus à New York), dont le développement donnerait une impulsion majeure à la fois à l’état et à la croissance économique nationale. Les politiciens doivent reconnaître que l’Amérique d’aujourd’hui a une occasion sans précédent de croissance économique à long terme qui peut générer de bons emplois pour la classe moyenne, l’aider à quitter la Grande Récession pour de bon, et lui accorder des avantages géopolitiques sur ses concurrents.

Les anticyclowns

Billet d'Antonio San (22/02/2014) (posté par Bob)

Un article de Météo Consult paru dans la rubrique Figaro Nautisme expliquait :

« L’anticyclone des Açores remonte timidement sur l’Europe. Il est actuellement positionné sur l’Espagne et profite donc au sud de la France. Mais ce dimanche, une extension de cet anticyclone devrait recouvrir l’ensemble de la France pour une journée de beau temps quasiment généralisé. “Seule la région du Nord-Pas de Calais, la Lorraine, l’Alsace et surtout la Champagne-Ardenne, conserveront un temps gris et des températures de saison”, précise Pierre Huat, prévisionniste pour Météo Consult. Pour le reste de la France, le soleil sera au beau fixe avec des températures particulièrement douces: autour de vingt degrés dans le sud-ouest et une quinzaine en région parisienne. “Ce n’est pas l’anticyclone qui gagne en puissance, précise Pierre Huat. Mais les dépressions qui marquent une pause entre celle qui s’échappera vers l’est samedi et la suivante attendue lundi. Cet hiver, les dépressions venues de l’Atlantique sont trop puissantes et l’anticyclone remonte donc uniquement s’il a de la place. Il se rétractera rapidement avec l’arrivée de la dépression suivante.” La semaine prochaine sera toutefois douce car nous resterons dans un flux de sud-ouest. “Mais le ciel redeviendra gris et éclipsera donc cette impression de beau temps.”

Pauvre Anticyclone des Açores ! Timide, qui se rétracte au vu d’une dépression tel un escargot dans sa coquille… On s’attendrait à ce qu’il rougisse de honte tant Pierre Huat le prévisionniste empathique de Météo Consult nous le décrit vulnérable. Stop !

Leroux appelait cela de « l’animisme météorologique » et fustigeait ces croyances qui n’ont rien à voir avec la science. Ce billet va le démontrer à l’aide de 7 images satellite globale prises du 17 au 22 février 2014 (source : Deutscher Wetterdiesnt).

Les images 1 à 3 montrent un AMP d’origine islandaise de 1025hPa (1, en jaune) à trajectoire méridienne envahissant le domaine des Açores et s’agglutinant à la suite de l’AMP 0 (en violet) qui se déplace jusque vers les Caraïbes (HP tropicales). Un second AMP d’origine groenlandaise (2, en rouge) pointe sur l’image 3 et s’amplifie jusqu'à 1035 hPa sur l’image 4, écrasant et déplaçant les restes de l’AMP 1 sur l’Europe occidentale. Déjà se profile un autre AMP groenlandais (3, en vert) pour le moment à 1030hPa mais qui monte en puissance, alimenté par des HP à 1040hPa sur le grand Nord Canadien et dont la face avant sera la « dépression suivante » invoquée par Pierre Huat (images 5 à 7).

On le voit clairement, l’anticyclone des Açores n’existe pas. C’est une construction statistique qu’invalide l’analyse synoptique. Les hautes pressions ne remontent en aucun cas ni ne se rétractent sous l’effet du passage d’une dépression. Huat commet donc un contresens synoptique puisque les hautes pressions viennent du Groenland en ce cas doublé d’un contresens physique, puisque les dépressions en basses pressions ne poussent  pas l’air froid et dense!

On peut s’interroger sur la validité des schémas d’instabilité baroclines enseignés au LMD montrant des fronts froids d’environ 6 km d’épaisseur ce que les mesures et le satellite infirment, prouvant au contraire que les AMPs font entre 1,5 et 2 km d’épaisseur.
On peut aussi s’interroger sur ces études ronflantes se fondant sur les indices d’oscillations, entre l’Anticyclone des Açores et LA Dépression Islandaise, qui prétendent faire émerger les mécanismes physiques des variations naturelles du climat à partir d’entités qui n’existent même pas à l’échelle synoptique !

Enfin, et ceci à l’intention de ce cher Edouard Bard, Professeur au Collège de France, Académicien et toutim, grand défenseur du Front Polaire dans les emails de Climategate :
cette série d’images démontre la continuité de circulation en basse couche entre les émissions de masses d’air froid polaire (AMP), leur passage aux latitudes moyennes et leur entrée dans la circulation tropicale.

Que dans le pays de Marcel Leroux, les institutions et leurs représentants continuent à enseigner et à défendre des concepts aussi éculés que le Front Polaire, est simplement inacceptable et anti-scientifique.

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On pourra bien sûr se rapporter à ce lien vers le papier de Leroux 1993
http://ddata.over-blog.com/xxx…..e-1993.pdf

En particulier, je recommande le lien suivant établi par Hacène
Arezki qui rassemble de nombreuses références de publications par
Marcel Leroux :

http://www.hacene-arezki.com/p…..87450.html
On y explique exactement les contours d’un AMP à l’aide de schémas et d’images satellites.

Les incertitudes intrinsèques du changement climatique

Garth Paltridge


Pratiquement tous les scientifiques qui sont directement impliqués dans les prédictions climatiques sont conscients des énormes incertitudes qui pèsent sur leurs travaux. Comment se fait-il alors qu'ils puissent jurer, la main sur le cœur, que les émissions humaines de dioxyde de carbone détruisent la planète ?
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L'Organisation Météorologique Mondiale des Nations Unies a mis en place les premiers jalons pour l'établissement du Programme Mondial sur le Climat au début des années 1970. Entre autres activités, elle a tenu une conférence à Stockholm pour définir les principaux problèmes scientifiques qu'il faudrait résoudre avant que des prévisions climatiques fiables deviennent possibles. La conférence en a défini un grand nombre mais elle ne s'est focalisée que sur seulement deux d'entre eux.

Le premier concernait notre incapacité à simuler les caractéristiques de la couverture nuageuse et son extension dans l'atmosphère. Les nuages sont importants parce qu'ils déterminent l'équilibre entre le réchauffement dû au soleil et le refroidissement par émission d'infra rouges de la planète et, de ce fait, ils constituent un élément qui contrôle la température de la Terre. Le second concernait notre incapacité à prévoir le comportement des océans. Les océans sont importants parce qu'ils constituent un des principaux réservoirs de chaleur du système climatique. Ils présentent des fluctuations internes, plus ou moins au hasard, sur toutes sortes d'échelles de temps qui vont de quelques années jusqu'à des siècles. Ces fluctuations induisent des variations des températures de la surface des océans qui, à leur tour, affectent la totalité du climat de la Terre.

La situation n'a pas beaucoup évolué depuis les dernières décennies. Beaucoup des problèmes rencontrés dans la simulation du comportement des nuages et des océans sont encore bien présents (à côté d'autres problèmes de moindre importance) et pour des raisons qui n'ont pas changé. Peut-être le plus important est que les modèles du climat doivent effectuer leurs calculs en chaque point d'une grille imaginaire étalée autour de la planète toute entière, à différentes altitudes dans l'atmosphère et à des profondeurs variables dans les océans. Les calculs sont effectués pour des pas d'une heure et c'est de cette manière que les modèles progressent vers un futur hypothétique. Des difficultés surviennent parce que des contraintes pratiques liées à la taille des calculateurs font que la distance horizontale entre chaque point des grilles est aussi grande qu'un degré ou deux de longitude et latitude, ce qui représente une distance de plusieurs dizaines de kilomètres.

Ces distances sont beaucoup plus grandes que la taille d'un amas nuageux typique. Il en résulte que la simulation des nuages exige une bonne dose de suppositions quant à ce que pourrait être une moyenne convenable de ce qui se passe entre les points de la grille du modèle. Même si les observations expérimentales suggèrent que les modèles obtiennent des moyennes grossièrement satisfaisantes pour des prédictions à court terme, il n'y a aucune garantie que les prédictions seront correctes pour des conditions atmosphériques qui régneront dans un futur éloigné de plusieurs décennies. Parmi d'autres problèmes, les petites erreurs dans la modélisation numérique des processus complexes ont la désagréable habitude de s'accumuler à mesure que le temps passe.

Toujours au sujet de cette affaire de points de la grille, les fluctuations océaniques et les turbulences plus petites que la distance entre les points de la grille d'un modèle sont invisibles pour ce modèle. Ceci ne constituerait pas un problème sauf que les tourbillons dans les fluides turbulents peuvent devenir de plus en plus grands. Un petit tourbillon apparu au hasard dans un océan réel peut grossir et apparaître sorti de nulle part du moins pour ce qui concerne le modèle prévisionnel et il peut mettre le bazar dans la prévision à partir de là et pour le futur.

Tout ce qui précède se trouve en arrière-plan d'un des plus grands mystères de la question du changement climatique. En pratique tous les scientifiques directement concernés par les prédictions climatiques sont au courant des énormes problèmes et des incertitudes qui sont encore inhérentes aux résultats de leurs travaux. Alors comment se fait-il que ceux d'entre eux qui ont été impliqués dans le dernier rapport du GIEC puissent jurer, la main sur le coeur, en nous certifiant qu'il y a une probabilité de 95% que les émissions humaines de dioxyde de carbone ont provoqué l'essentiel du réchauffement climatique qui s'est produit durant les dernières décennies ? .

Gardez à l'esprit que la représentation des nuages dans les modèles climatiques (et celle de la vapeur d'eau qui est intimement impliquée dans la formation des nuages) est de nature à amplifier le réchauffement prévu pour une augmentation de la teneur atmosphérique en dioxyde de carbone -et ceci en moyenne pour la plupart des modèles – d'un facteur d'environ trois En d'autres termes, les deux tiers de la prévision de la hausse de la température, provient de ces caractéristiques des modèles. En dépit de ce que les modèles nous disent – et peut-être parce que ce sont les modèles qui nous le disent – aucun scientifique proche de ces questions qui aurait toute sa raison et s'il était interrogé à ce sujet, ne vous dirait qu'il est sûr à 95% que les nuages amplifient plutôt que réduisent le réchauffement climatique dû à l'augmentation du dioxyde de carbone. S'il n'est pas certain que les nuages amplifient le réchauffement climatique, il ne peut pas être sûr que la plus grande partie du réchauffement climatique résulte de l'augmentation du dioxyde de carbone.

Gardez aussi à l'esprit qu'aucun scientifique proche de ces questions qui aurait toute sa raison et s'il était interrogé spécifiquement sur ce sujet, ne vous dirait qu'il y a seulement une très petite possibilité (c'est-à-dire plus petite que 5%) que le comportement interne de océans pourrait être une cause majeure du réchauffement de la dernière moitié du siècle passé. Il serait particulièrement attentif à ne pas faire une telle déclaration maintenant alors qu'il n'y a pas eu de réchauffement significatif depuis les quinze dernières années environ. Dans la course folle à la recherche de ce qui pourrait expliquer la pause et pour trouver les raisons des échecs évidents des modèles incapables de la simuler, nous avons soudainement entendu dire que, peut-être, la chaleur du réchauffement climatique se serait "cachée" dans les profondeurs des océans. En d'autres termes, on nous explique qu'une quelconque fluctuation interne des océans pourrait avoir limité la tendance à la hausse de la température du globe.

De fait, il est plus qu'un peu étrange que nous n'entendions pas dire, venant du GIEC (ou, en tout cas, pas à voix haute) qu'une quelconque fluctuation naturelle interne du système a pu aussi provoquer la plus grande partie de la hausse précédente.

Au vu de tout ceci, nous devons, au moins, considérer a possibilité que l'establishment scientifique qui se trouve derrière la question du réchauffement climatique, a été attiré dans un piège qui consiste à surévaluer grandement le problème du climat – ou, ce qui est essentiellement la même chose, à sous-estimer sérieusement les incertitudes inhérentes au problème climatique – dans son effort pour promouvoir la cause. Il s'agit d'un piège particulièrement pernicieux dans le contexte de la science parce qu'il risque de détruire, peut-être pour les siècles à venir, la réputation exceptionnelle et chèrement conquise, de l'honnêteté qui est à la base du respect de la société vis-à-vis de l'œuvre scientifique. Jouer avec le capital réputation pour des objectifs politiques à court terme n'est pas la manière la plus intelligente de traiter ces affaires.

Le piège a été tendu vers la fin des années 1970 ou aux alentours de l'époque où le mouvement environnemental a commencé à réaliser que la prise en compte du réchauffement climatique cadrerait avec un grand nombre de ses objectifs sociétaux. C'est exactement à cette époque qu'il fut considéré comme une évidence, dans les corridors du pouvoir, que les scientifiques financés par le gouvernement (c'est-à-dire, la plupart des scientifiques) devraient se procurer une fraction importante de leur financement et de leurs salaires à partir de sources externes – dans tous les cas, externes à leur organisme de tutelle.

Du fait qu'ils ne sont pas naturellement liés à une industrie privée spécifique, les scientifiques qui travaillent dans les laboratoires de recherche environnementale ont été forcés de rechercher des fonds dans d'autres départements gouvernementaux. En retour, ceci les a contraints à accepter les exigences du militantisme et de la manipulation de l'opinion publique. Pour ce type d'activité, une association qui se tient à distance respectable du mouvement environnemental constituerait un mariage paradisiaque. Entre autres avantages, il fournirait un moyen pour que les scientifiques puissent être suffisamment distanciés de la responsabilité découlant de n'importe quelle exagération, présentée au public, au sujet de la signification de leur problématique de leur recherche.

Le piège a été partiellement tendu pour la recherche climatique lorsqu'un certain nombre de scientifiques de la discipline ont commencé à se délecter du travail de militant. Leur satisfaction découlait d'un accroissement considérable de leur financement ainsi que de l'opportunité de recruter. Cette augmentation ne concernait pas vraiment l'aspect de la science dure mais plutôt l'émergence d'institutions périphériques et d'organisations engagées, du moins en partie, dans la promotion du message de la catastrophe climatique. C'est alors qu'a émergé un nouveau et lucratif mode de vie de la recherche duquel a découlé la possibilité de donner son avis à tous les types et tous les niveaux du gouvernement, à dispenser sur les ondes des affirmations non contestables au public et à une justification immédiate pour assister des conférences internationales – ces dernières dans un certain luxe comparativement aux standards habituels des scientifiques. Cela avec une périodicité jamais vue jusque là.

Quelque part au cours du processus, on en arriva à faire croire à beaucoup dans le public et, de fait, à de nombreux scientifiques eux-mêmes que les climatologues étaient l'équivalent de chevaliers montés sur des étalons blancs qui menaient une grande bataille contre les forces du mal – c'est-à-dire le mal sous la forme de "Big Oil" et de ses ressources financières supposées illimitées. Le fantasme était plus qu'un peu séduisant.

Le piège fut définitivement armé quand beaucoup des principales académies des sciences de la planète (telles que la Royal Society au Royaume Uni, l'Académie des sciences des USA, l'Académie des sciences australienne) se convainquirent de produire des rapports qui venaient étayer les conclusions du GIEC. Ces rapports furent proclamés comme des analyses nationales supposées indépendantes du GIEC et les unes des autres alors que, par nécessité, elles étaient compilées avec l'aide et, dans certains cas, suivant les injonctions de nombreux scientifiques impliqués dans les machinations internationales du GIEC. Et de fait, les académies qui sont les plus prestigieuses des institutions de la science, ont formellement hissé leurs drapeaux sur le mât du politiquement correct.

Depuis cette époque, jusqu'il y a trois ou quatre ans, il ne restait aucune possibilité acceptable, offerte à la communauté scientifique, d'évoquer le spectre de sérieuses incertitudes quant aux prédictions du désastre climatique. Il devient impossible d'utiliser le mouvement environnemental comme bouc émissaire s'il advenait que la menace du réchauffement climatique n'avait aucune substance véritable. Il est désormais impossible d'échapper à sa responsabilité première s'il arrive, à la fin, que prendre des mesures au prétexte de la réduction du réchauffement climatique s'avère être l'erreur scientifique la plus coûteuse jamais infligée à l'humanité. Le détournement de la richesse mondiale au nom du changement climatique est de l'ordre d'un milliard de dollar par jour. Et, pour le futur, on peut reprendre une citation du sénateur US Everett Dirksen : "Un milliard par-ci, un milliard par-là, et bien vite on commence à parler de vrai argent.".

Au même moment, l'homme de la rue, fort de son bon sens et qui, dès à présent, peut sentir à des lieues à la ronde, l'odeur des exagérations d'une campagne environnementaliste, commence à subodorer que c'est la politique, et non la science, qui pilote cette affaire.

Les scientifiques – enfin, disons, la plupart des scientifiques – peuvent être un peu naïfs mais ils ne sont en général ni méchants, ni idiots, ni facilement subornés aussi bien par l'argent que par le politiquement correct. Alors, quelles que soient les satisfactions que l'on peut éprouver en soutenant la version officielle de la connaissance et quelles que soient les contraintes exercées par le pouvoir scientifique en place, il est quand même surprenant que le récent rapport du GIEC ait pu être publié sans pratiquement aucun murmure de mécontentement de la part des étages inférieurs de l'establishment scientifique. Qu'est-il advenu du scepticisme qui, dit-on, est le sang nourricier de la recherche scientifique ?

La réponse se trouve probablement dans le fait que tout cela est incertain. La probabilité que l'on prouve que le changement climatique durant le siècle prochain sera suffisamment important pour conduire au désastre est virtuellement nulle. Pour la même raison, la probabilité qu'un climato-sceptique ou qui que ce soit d'autre pour cette affaire, prouve que la théorie du désastre est totalement exagérée est aussi virtuellement nulle. De ce fait, le terrain d'affrontement pour les deux partenaires du débat est sur un plan d'égalité. Le problème est que la recherche climatique exige d'énormes ressources et qu'il s'agit d'un jeu entre les institutions et les organisations. Le scepticisme est une affaire d'individus. Les choses étant ce qu'elles sont dans le domaine du changement climatique, le scepticisme exercé par un individu peut s'avérer être un facteur sévèrement limitant pour la poursuite d'une carrière. Quoi qu'il en soit, la plupart des scientifiques, pris individuellement, ont une conscience et ils sont réticents à dresser leur tête au-dessus du parapet pour promouvoir un point de vue sur des choses qu'il est intrinsèquement impossible de prouver.

En bref, il y a plus d'incertitudes qu'il n'en faut pour permettre aux êtres humains d'être, au moins, raisonnablement optimistes sur le fait que le réchauffement climatique ne sera pas, et de loin, aussi mauvais qu'on le proclame. Les climatologues et, en fait, tous les scientifiques ne sont pas aussi chanceux. Ils ont beaucoup à perdre si l'avenir prouve qu'ils se sont trompés.

Garth Paltridge est actuellement professeur émérite de l'Université de Tasmanie et membre de l'Académie des Sciences australienne.
Il a été Directeur de Recherche au sein de la Division de la Recherche sur l'Atmosphère du CSIRO.
(NdT : Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization qui est, à peu près, l'équivalent du CNRS français).

Source – Traduction PU avec son accord.
posté par Bob.

Les réchauffistes sont incapables de s’arrêter d’eux-mêmes

Les tactiques des alarmistes du climat – l'exagération, les représentations biaisées, le mépris et le dénigrement – ont plus nui au mouvement qu'ils ne l'ont aidé. Ce  n'est pas surprenant. Les membres d'une secte sont toujours les derniers à reconnaître la folie de leurs entreprises.

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Lorsquelle a surgi, l'idée dun dangereux réchauffement climatique d'origine anthropique (RCA) provoqué par les émissions des combustibles fossiles, a trouvé un terrain fertile au sein dune vaste variété d'intérêts. Pour les chercheurs, cela signifiait financement et reconnaissance. Pour les médias, la formidable captation de l'attention reposant sur la peur. Pour les militants, la mater dolorosa de toutes les menaces écologiques. Les entreprises y ont vu l'opportunité d'énormes profits tandis que les bureaucrates y ont perçu la possibilité  dune récupération massive de puissance et de contrôle.

Pour les politiciens ce fut encore plus évident, avec dun côté la promesse dune forte popularité, et de lautre, seulement des dénigrements.

Limpressionnante locomotive du RCA, vite mise sur les rails, a commencé à tracter un luxueux convoi de centaines de milliards de dollars. Fin 2009, tout était prêt pour une éblouissante manifestation des forces RCA au sommet sur le climat de Copenhague, ouvrant la voie triomphale du très vert et très propre nouveau monde promis par les éco-prophètes.

Cest alors que survint le Climategate. Et voilà que les roues du convoi ont commencé à se déglinguer.

En réalité, la vaste structure du RCA sest construite sur une base fragile de prophéties très douteuses, élaborée par une petite coterie duniversitaires de troisième ordre dont la réputation et la carrière ont été presquentièrement basées sur des prédictions catastrophistes à propos du changement climatique, qui se sont révélées soit fausses, soit douteuses, et dans le meilleur des cas à vérifier. Lexpressiontroisième ordre est utilisée en connaissance de cause. Les déclarations retentissantes concernant le RCA ont été à la fois pleines d'incertitudes et confrontées à un certain nombre de critiques incontournables. La crédibilité et la réputation bien fondées de la recherche ne sont pas basées sur des spéculations incertaines et des prévisions non vérifiées. Les scientifiques compétents évitent de telles spéculations et prennent bien soin de quantifier clairement les limites et les incertitudes relatives aux opinions ou aux prédictions qu'ils peuvent mettre en avant.

A de rares exceptions près, tous les principaux promoteurs scientifiques du catastrophique RCA ont été des universitaires inconnus jusqu'à ce qu'ils sembarquent sur le train en marche du changement climatique, et ils ont commencé à élaborer les prédictions dramatiques dune catastrophe imminente. Les quelques personnalités qui avaient une réputation en dehors du catastrophisme climatique semblaient s’être déjà engagées sur des vues catastrophistes d'autres menaces environnementales parmi lesquelles le RCA n'était que la dernière, la plus importante et la plus populaire. Celle-ci présentait également l'avantage supplémentaire d'être de loin la plus gratifiante.

En outre, la climatologie était un domaine d’études peu connu, hautement interdisciplinaire, dans lequel des chercheurs de presque n'importe quelle discipline pouvaient participer et se faire appeler climatologues. Sy intégrer en proposant quelques alertes effrayantes sur le RCA procurait une publicité certaine dans les news avec l'onction du qualificatif d’«expert» attribué par les médias.  De généreuses subventions suivraient.

Pour un universitaire ayant plutôt une réputation limitée à risquer, il savérait difficile de résister à la tentation – particulièrement pour ceux souffrant de cette maladie universitaire courante, lopinion exagérée de sa propre importance et de sa capacité intellectuelle. L'opportunité d'une voie royale pour la gloire et la fortune en contournant la corvée normale et fastidieuse de l'expertise reconnue était certainement pour ceux-là trop évidente pour leur apparaître comme un simple coup de chance. Cela devait avoir un parfum de Destin et devait donc être défendu avec toute la férocité de vrais croyants.

Dans l'alarmisme climatique, l’évidente justesse de la cause a conduit à un abandon total de ce qui était considéré comme une pratique scientifique indispensable. Dans la recherche climatique, ont été acceptées et généralisées les pratiques consistant à refuser de révéler les méthodes et les sources, dignorer les preuves contraires, de déformer les résultats, dexagérer la confiance, dempêcher la publication d’études contradictoires et dutiliser le dénigrement personnel pour discréditer quiconque ose poser des questions à propos du flux sans fin des derniers résultats et affirmations. Et ces pratiques déviantes devenues omniprésentes impliquent généralement des questions techniques tellement complexes quelles exigent un niveau considérable de connaissances de base pour en comprendre les arguments.

Cependant, les questions éthiques fondamentales sont quelque chose que chacun peut comprendre et c'est là où les alarmistes ont fait le pire pour se discréditer. Chaque fois que des preuves claires dun comportement malhonnête par les promoteurs du RCA ont été exposées, au lieu de simplement condamner cette faute, ils ont suivi le schéma suivant : ils ont dabord essayé de la nier, puis, en cas d'échec, tenté de la justifier. Enfin, lorsque linformation défectueuse a été mise en pleine lumière, ils ont cherché à banaliser l"erreur" comme étant sans véritable importance. En faisant cela, ils ont démontré clairement que tout ce qui pourrait concerner la vérité était subordonné à la justesse de leur Cause.

Avant que linconduite scientifique systématique généralisée ait commencé à apparaître dans la recherche climatique, la science bénéficiait dun niveau élevé de confiance. En abusant de cette confiance les alarmistes ont acquis un avantage de courte durée. Cependant, les inévitables révélations (derreurs ou de déformation des faits NDLR) ont causé un préjudice grave et de longue durée à la fois pour leur propre cause mais aussi envers la réputation de la science elle-même. Cela sera difficile à réparer.

Aujourdhui il semble que l’élévation des températures, l'extinction des espèces, les conditions météorologiques extrêmes, la fonte des glaciers, l'accélération de la montée du niveau des mers, les épidémies, les mauvaises récoltes et diverses autres calamités climatiques commencent à être considérées comme de sinistres prédictions qui ont échoué. Les alarmistes, après avoir nié toute possibilité de variabilité naturelle dans la légère hausse de la température moyenne mondiale observée dans la dernière partie du 20e siècle, ont désormais du mal à expliquer pourquoi leurs plus sûres certitudes ne se sont pas matérialisées. Qu'ils aient pu s’être trompés pendant tout ce temps est pour eux,  bien sûr, impensable.

Pour faire face à une contradiction de plus en plus évidente avec la réalité des faits, leur réponse a été simplement d’élever le niveau de l'alarme et daffirmer encore plus de certitude. Cela semble une stratégie bizarre, surtout de la part d'un groupe qui prétend être composé de scientifiques de haut niveau. Ils doivent sans doute estimer que la réalité, elle-même, obéit à une théorie douteuse ratifiée seulement par le consensus dun groupe.

De l'extérieur, cela ressemble à un retranchement dans des fortifications pour le dernier combat des partisans fanatiques d'une secte extrémiste, se préparant au martyre dans un paroxysme final vertueux. C'est probablement la bataille prophétique dArmageddon, les partisans droits dans leurs bottes du postmodernisme affrontant l'idée satanique d'une réalité objective, indépendante de tout ce qu'on peut décider de croire. Ou peut-être est-ce  simplement que la représentation constamment erronée de la réalité, devenue la norme dans la recherche climatique, est tellement ancrée dans leurs esprits que ses adeptes ont du mal à différencier la réalité de limaginaire, un peu comme dans la maladie que les psychiatres nomment mythomanie.

Cependant, cela est évident, les tactiques actuelles des alarmistes dans le débat public ne font rien pour restaurer leur crédibilité, ce qui ne sert qu’à les faire apparaître de plus en plus stupides et indignes de confiance. Sils sont vraiment aussi sûrs deux qu'ils prétendent l’être, la meilleure chose qu'ils pourraient faire à ce stade serait de se taire. S'ils ont raison, la réalité devrait les conforter assez rapidement. Et si la science est établie, comme ils le prétendent, il n'est, de toute façon,  pas nécessaire d'intensifier la recherche.
Evidemment ils ne feront rien de la sorte. Se taire reviendrait à accepter de renoncer à toute cette attention flatteuse et aux financements qu'ils sont venus rechercher pour leur juste cause.

Donc, selon toute probabilité, le spectacle se poursuivra, non pas comme un débat mais comme une farce, avec des personnages principaux de plus en plus follement satisfaits d'eux-mêmes jusqu'à ce que le public soit fatigué de payer les factures et trouve quelque chose de mieux à faire avec largent de ses impôts.

Source : Walter  Starck dans Quadrant on line – traduction jmr -posté par Bob