Une pénurie d’ouragan

Lorsque l’on fait des prévisions, dame Nature vous met parfois un coup de pieds au cul. Ainsi lors de son dernier rapport, les climatologues du GIEC nous avais gratifié dans l’urgence d’un chapitre (« box ») sur « la pause ». Ironiquement, l’hystérie actuelle autour du réchauffement et des ouragans qu’il est sensé aggraver a été précédé de peu d’un rapport américain sur le climat farci d’un chapitre (« box ») traitant lui de la pénurie d’ouragan touchant les USA. Lire la suite

Les vues d’un physicien indépendant

L'histoire de cet article n'est pas claire. Publié à l'origine en janvier avec une mise en page plus que sommaire, il n'a fait l'objet d'aucun commentaire, je ne me suis même pas aperçu de sa publication. C'est un texte intéressant qui mérite mieux et bénéficie donc d'une nouvelle publication. La traduction est probablement de Ben pour le plus gros et de moi pour le reste.

Nicias

Exposé du Professeur Pierre DARRIULAT dans le cadre de l'enquête du Comité sur l'Énergie et le Changement climatique du parlement britanique sur les dernières conclusions du cinquième rapport d'évaluation du GIEC (AR5).

Résumé

Le rapport AR5/WG1 du GIEC et notamment le résumé pour les décideurs politiques (SPM), transmet une évaluation alarmiste de l'influence sur le climat des émissions anthropiques de CO2 qui ne reflète pas correctement les connaissances scientifiques actuelles. Lire la suite

Les mesures de sensibilité du climat au doublement du CO2 sont en baisse

Par Laterite.

Traduction Bernnard.

La sensibilité du climat en fonction de la teneur en CO2 est exprimée par le changement de température en °C associé à un doublement de la concentration du dioxyde de carbone dans l’atmosphère terrestre. La sensibilité à l’équilibre climatique (ECS) se réfère au changement de la température globale de l’air près de la surface moyenne qui résulterait d’un doublement de la concentration prolongé de dioxyde de carbone atmosphérique (NdT : L’équilibre est atteint plusieurs centaines d’années après la stabilisation de la concentration du CO2).

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AR5/Chapitre 11.

Suite des analyses de l'AR5.

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Cacher la faillite.

WUWT (23/12/2012) David M. Hoffer

 

Les rapports du GIEC (AR1 à 4) avaient été publiés dans une relative obscurité. Le ClimateGate et l'émergence de la blogosphère comme le principal forum de débat sur l'intersection de la science et des politiques publiques a tout changé. L'AR4 en particulier a été examiné en détail, et totalement discrédité. Il était truffé de références à la littérature grise, d'affirmations, connues pour être fausses, et écrit d'une manière trompeuse avec des informations importantes  minimisées ou supprimées parce qu'elles ne correspondaient pas au récit.

Connaissant le niveau de contrôle que va recevoir l'AR5, je m'attends depuis un certain temps à que ce le GIEC déploie des efforts considérables pour conserver son récit alarmiste sans complètement ruiner leur crédibilité scientifique. Les projections à court terme (2016-2035) étant au chapitre 11, là où il y a le plus à perdre rapidement, me semble être le meilleur endroit pour voir comment les choses vont être gérées.

En effet, le chapitre 11 est littéralement truffé de mises en garde. Pour être juste, certaines d'entre elles sont légitimes. Les éruptions volcaniques par exemple, ne peuvent pas être prises en compte parce que nous ne savons ni quand,ni où, et ni quelle puissance. Par ailleurs, ils changent leur manière de faire car leurs projections sont basées sur une réduction importante des émissions d'aérosols au cours des prochaines années. Peut-être qu'ils ont des raisons légitimes de s'attendre à cela, mais avec la montée en puissance de la consommation de combustibles fossiles de pays comme la Chine, l'Inde et le Brésil à un rythme qui dépasse de loin la consommation du monde occidental, je trouve cela assez peu probable. Plus amusant, c'est cependant leur mise en garde répétée plusieurs fois que leurs projections ne peuvent pas être détectables en raison de la variabilité naturelle. Étant donné que les sceptiques ont été vilipendés pour avoir souligné que les données de température à ce jour sont bien comprises dans la variabilité naturelle, je trouve ça un peu hypocrite d'utiliser maintenant cette même variabilité naturelle pour protéger leur incapacité à démontrer clairement que les effets sur lesquels ils ont si longtemps insisté, étaient dominants, urgents et catastrophiques.

Mais les efforts du GIEC à vouloir protéger chaque projection d'un manteau de mises en garde peut très bien les conduire à leur perte. Les efforts considérables déployés à cet effet relèvent de l'anecdote amusante, mais pourrait bien se révéler des bombes. Voici un exemple du côté amusant de leurs efforts:

  • Il est fort probable que les valeurs de référence de l'ozone en surface (O3) changeront au cours du 21ème siècle, bien que les projections à travers les scénarios RCP, SRES, ou alternatifs pour différentes régions passe de -4 à 5 ppb en 2030 à de -14 à 15 ppb en 2100.

 

Pouvez-vous imaginer un expert financier à la télévision, annonçant avec un visage impassible, qu'après une analyse exhaustive, il est tout à fait sûr que dans un an, le NASDAQ sera, ou supérieur, ou inférieur au niveau actuel ? Pour être juste, je pense qu'ils ont mal formulé ce qu'ils voulaient dire, mais c'est loin d'être le seul exemple. L'AR5 a fuité en premier lieu à cause de la façon dont est traitée la variabilité solaire. Bien que ce prochain extrait du chapitre 11 soit amusant, le point considéré est plus grave:

  • Comme on le verra dans la section 8.2.1.4.1, des données satellitaires récentes (Harder et al., 2009) ont montré que la diminution dans les longueurs d'onde UV de la phase récente de déclin du cycle solaire était bien plus importante que prévue. Les variations d'UV solaires déterminent la chimie stratosphérique de l'ozone et peut changer le forçage radiatif (FR). Haigh et al. (2010) montrent que si ces observations sont exactes, elles impliquent une relation inverse entre le FR solaire et l'activité solaire au cours de cette période plus importante que ce qui a été jusqu'à présent estimé. Ces nouvelles mesures augmentent ainsi l'incertitude des estimations du signe de l'énergie solaire FR, mais elles ne sont pas susceptibles de modifier les estimations de l'amplitude maximale absolue de la contribution solaire au FR, qui reste faible (chapitre 8). Cependant, elles suggèrent la possibilité d'un impact beaucoup plus important de variations solaires sur la stratosphère qu'on ne le pensait, et certaines études émis l'hypothèse que cela pourrait entraîner d'importantes répercussions régionales sur le climat (tel que discuté dans 10.3.1.1.3), qui ne sont pas nécessairement reflétés par la métrique RF (voir 2.8.16).

 

En essayant de résumer :
1. Les données d'observation suggèrent qu'ils font de la physique totalement à l'envers
2. En dépit du fait qu'ils sont sûrs que la quantité de changement est faible …. toutefois
3. Il peut en résulter des effets régionaux plus marqués que prévu.

Que dire ? Ils pensent que la physique est changée, mais nous devons rester confiants, penser que l'ordre de grandeur est de faible ampleur mais que les impacts pourraient être plus importants de toute façon … Tout comme pour l'ozone, leur rédaction comporte tant de mises en garde préventives qu'ils ne se tromperont jamais complètement quoiqu'il arrive. Quant à savoir ce que sont les effets réels …. la seule conclusion que je peux en tirer est qu'ils ne le savent pas vraiment.

Mais ce dernier exemple est, à mon avis en tout cas, le plus flagrant de tous. Il concerne les modèles climatiques eux-mêmes. En utilisant les dates initiales telles que 1960, ils entrent dans les détails expliquant comment les modèles reflètent bien les indices climatiques réels observés jusqu'à présent. Ils parlent ensuite de diverses techniques pour les rendre plus précis, dont l' "initialisation". Sans entrer dans les détails de ce qu'est l'initialisation, voici un extrait assez surprenant :

  • Il est considéré avec un accord élevé que l'initialisation améliore grandement plusieurs aspects du climat (comme les SST de l'Atlantique Nord avec plus de 75% des modèles d'accord avec l'amélioration du signal), mais il y
aussi un accord élevé qu'elle peut aussi en  dégrader d'autres (comme les températures du Pacifique équatorial).

Je n'ai aucune idée de la quantité d'avertissements nécessaires à les sauver du naufrage dans le cas suivant. Mais je dois le reconnaître, ils essaient:

  • Comme indiqué dans la 11.3.1, la plupart des projections présentées dans 11.3.2-11.3.4 sont basées sur le scénario RCP4.5 et s'appuient sur la propagation parmi les chances de l'ensemble CMIP5  comme une mesure ad hoc de l'incertitude. Il est possible que le monde réel puisse suivre un chemin extérieur (au-dessus ou au-dessous) de l'amplitude prévue par les modèles CMIP5. Une telle éventualité pourrait se produire si il y a des processus opérant dans le monde réel qui ne figurent pas dans, ou sont insuffisamment représentés dans les modèles. Deux possibilités principales doivent être considérées: 1) les forçages radiatifs à venir et les autres forçages peuvent diverger par rapport au scénario RCP4.5 et, plus généralement, pourraient tomber en dehors des scénarios RCP; 2) la réponse du système climatique réel  aux forçages radiatif et autres peut différer de celle prévue par les modèles CMIP5. Une troisième possibilité est que les fluctuations internes dans le système climatique réel sont mal simulées dans les modèles.

La question est que lorsque vous ajustez un modèle, une partie devient plus précise et une autre partie le devient moins (comme cela arrive avec leurs techniques d'initialisation). Cela montre bien que les modèles souffrent justement de ces problèmes. C'est la preuve qu'il existe des facteurs dans le monde réel qui sont mal modélisés ou totalement absents des modèles. Étant donné que dans ce même chapitre du GIEC, cela devrait être une conclusion assez évidente car il y est admis qu'ils ont eu tort en premier lieu d'ignorer la physique de la variation du rayonnement solaire alors qu'ils n'auraient pas dû, puis en l'incluant mais en obtenant un effet complètement inversé. En fait, le chapitre 11 suggère également que les modèles sont en difficulté avec les aérosols, avec la variabilité multi-décennale de l'Atlantique, la variabilité décennale du Pacifique, l'oscillation Pacifique inter-décennale et la circulation de Walker.

En bref, la preuve que les modèles donnent les bonnes réponses pour des mauvaises raisons leur saute au visage. Les modèles peuvent faire la climatologie correcte, mais seulement pour les années avec des données. En bref, ils peuvent utiliser les données de 1960 pour obtenir celles de 2012, mais seulement parce que la réponse et les ajustements à faire sont connus pour 2012. Lorsque ces mêmes modèles essayent de faire des projections dans l'avenir, et que nous attendons quelques années qu'il se réalise (les projections de l'AR4 à partir de 2007 par exemple sont déjà hors des clous pour 2012), la question devient vraiment évidente. L'AR4 a suggéré que si aucun réchauffement n'apparaissait pendant 15 ans, alors les modèles étaient probablement faux. L'AR5 semble confirmer qu'ils ont en fait, tout faux en entourant leurs projections avec tant de réserves qu'une ère glaciaire ou une combustion spontanée pourraient être comprises dans les marges d'erreur indiquées.

Bien sûr, ce n'est pas la version finale. Seul le temps dira comment ces questions seront abordées maintenant qu'elles sont sur la table. Mais le caractère artificiel et la densité des mises en garde conduisent à rendre évident ce dont ils essayent de se protéger.

Le chapitre 11 est disponible ici.

 

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Les secrets éventés du Père Noël

L'article de Donna Laframboise publiant les documents de travail du WGII du GIEC. Grand merci à elle ainsi qu'à Scaletrans et à Bob pour la traduction.

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Source.

Le 8 Janvier 2013 à 9 :55

Grâce à un "honorable correspondant", les brouillons de la plupart des chapitres du prochain rapport du GIEC sont maintenant dans le domaine public. Parmi les nouvelles révélations : le GIEC n’a rien appris de sa débâcle himalayenne.

 

Une semaine avant Noël, me sont parvenues trois clefs USB de données contenant 661 fichiers et totalisant presque un giga byte de documents. Elles ont été créées par l'Intergovernmental Panel on Climate Change (ou IPCC – NdT la traduction devrait être le Panel Intergouvernemental sur le Changement Climatique et non le Groupe Intergouvernemental d’Etude du Climat -GIEC. NdA : dans le système des Nations Unies, il y a des traductions officielles, c'est est une, smile ), un organisme de l’ONU travaillant actuellement sur un rapport de première importance.

Devant être publié progressivement à partir de Septembre 2013, ce rapport sera repris lors de conférences de presse gouvernementales dans le monde entier. Les fonctionnaires mettront l’accent sur ses conclusions et continueront à dépenser des milliards pour les mesures liées au changement climatique.

Le GIEC est constitué de trois groupes de travail. Ils étudient respectivement les preuves scientifiques en rapport avec le changement climatique, les impacts sur l’humanité et la nature et les réponses possibles.

Ces clefs USB avec leurs données ont été distribuées aux participants du Groupe de Travail II, chargé d'écrire sur les impacts du RCA. La clef bleue porte la mention « Working Group II AR5 LAM1 » et se rapporte à la première réunion d’auteurs principaux de janvier 2011 au Japon. La clef dorée est associée à la seconde réunion tenue à San Francisco presque un an après, la verte provient de leur troisième réunion à Buenos Aires il y a 10 semaines.

Le GIEC a confirmé l’authenticité des documents de ces clefs. Actuellement, je publie cette énorme collection de données que je surnomme Divulgation des Secrets du Père Noël. Quelques-uns de ces documents sont déjà connus. Beaucoup d’autres n’auraient été publiés par le GIEC que des années plus tard. D’autres encore seraient restés définitivement secrets selon le GIEC.

(Ndt : pour les données, voir ICI )

Mon livre de 2011, L’adolescent délinquant pris par erreur pour le meilleur expert mondial du Climat, documente les nombreux problèmes de crédibilité du GIEC. En particulier l’influence choquante d’activistes verts dans ce qui est supposé être un organisme scientifique rigoureux.

Le Groupe de Travail II pour le prochain rapport du GIEC comprend 30 chapitres. La troisième version de ces chapitres (connue à tort comme la version de second ordre en interne) n’a pas encore été écrite, mais deux versions précédentes se trouvent sur ces clefs. Ce qui est connu comme la version de premier ordre comprend 2.465 pages et peut se télécharger en bloc ou chapitre par chapitre ci-après.

Dans le cadre de son processus de rédaction des rapports, le GIEC sollicite des remarques sur ses brouillons de la part d’individus qu’il décrit comme « experts scientifiques relecteurs ». Les noms des personnes ainsi désignées par le Groupe de Travail 2 se trouvent ici.


Leurs commentaires se trouvent sur la clef verte.

Le chemin est : Buenos Aires/Documentation>c_ExpertReviewFiles>FOD_Comments .

La plupart de ces commentaires apparaissent constructifs, et amélioreront probablement la qualité du rapport définitif. Mais certains de ceux qui ont participé sont des activistes. Beaucoup de leurs suggestions se limitent à des tentatives éhontées d’intégrer du matériau d’origine activiste – et des opinions activistes- dans un document scientifique.

En d’autres termes, sous l’apparence d'une « révision par des experts scientifiques », le GIEC a facilité le lobbying agressif d’activistes en le camouflant.

 

DES MEMBRES DU WWF POUSSENT LE GIEC A SE REFERER A SES PUBLICATIONS

Le dernier rapport principal du GIEC, publié en 2007, contenait une erreur embarrassante à propos de la vitesse à laquelle la fonte des glaciers himalayens était attendue. Cette erreur avait fait l’objet d’une attention généralisée des médias début 2010, incitant d’importants journaux à réclamer la démission du président du GIEC.

Il n’y a rien de compliqué dans cette "débâcle" himalayenne. Les auteurs du GIEC responsables de la rédaction du Chapitre 10 du Groupe de Travail ne tinrent pas compte des conclusions moins alarmantes publiées dans la littérature scientifique revue par les pairs. Ils choisirent au contraire de s’en remettre à des affirmations trouvées dans une publication produite par un groupe de lobbying vert (voir p. 10 ici).

Le groupe en question était le WWF. Toujours connu en Amérique du Nord sous son nom d’origine, le World Wildlife Fund, il s’est rebaptisé ailleurs World Wide Fund for Nature. Loin d’être un organisme à petit budget, le WWF a des bureaux dans plus de 60 pays et 5.000 employés.

Le WWF est l’organisme qui nous vaut Earth Hour tous les ans en Mars. Ayant bâti quatre décennies de ses propres activités sur des dons de l’industrie pétrolière (sa première entreprise donatrice fut Shell Oil), le WWF pense maintenant que les pays pauvres devraient laisser leurs combustibles fossiles dans le sol plutôt que de les utiliser pour fournir lumière, chauffage et hôpitaux à leurs populations.

Mon livre
révèle comment le WWF a, dans le passé, infiltré le processus de rédaction du rapport du GIEC. Les deux tiers des chapitres du rapport de 2007 comptaient dans leur personnel au moins un individu lié au WWF. Un tiers des chapitres étaient dirigés par un auteur membre du WWF.

Ni le GIEC ni le WWF ne semblent avoir beaucoup appris en matière de circonspection depuis lors.

Susan Evans est employée par WWF Canada. Elle détient un Masters en zoologie, mais nombre des commentaires qu’elle a envoyé au GIEC sont dénués de contenu scientifique. Par exemple, elle voit ce rapport comme une opportunité pour « promouvoir le sentiment de gestion et de responsabilité » envers les écosystèmes (Chapitre 00/comment 44). A quatre reprises distinctes, Evans recommande au GIEC de consulter un manuel de 72 pages publié par le Global Arctic Programme (Chapter 00/comment 45, 27/727, 14/577, 15/367). A une autre occasion, elle invite le GIEC à prendre en considération un document WWF de 246 pages intitulé Buying time dont l’introduction encourage les lecteurs à devenir des activistes politiques (14/406). A trois reprises, Evans attire l’attention du GIEC sur un troisième document du WWF sur les écosystèmes marins du Pacifique (13/300, 26/260, 26/417). En trois occasions supplémentaires, elle indique un quatrième rapport sur le changement climatique dans le Canada Ouest à la création duquel le WWF a participé (15/367, 15/370, 26/316). Ailleurs, elle exhorte le GIEC à consulter un cinquième document, une publication de 69 pages sur la gestion de l'approviosonnement en eau (15/455). Dans un long commentaire sur le Chapitre 20, Evans brode sur la nécessité de « réduire significativement notre rythme actuel de développement et de comportements de consommation » et exhorte les scientifiques du GIEC à consulter le dernier rapport Living Planet du WWF (20/16.1 et 16.2).

 

J’ai écrit à propos de ce dernier document peu de temps après sa publication, faisant remarquer que les mots égalité et inégalité y apparaissent 28 fois. Autrement dit c’est un traité politique.

Les efforts d’Evans pour voir les points de vue du WWF inclus dans le rapport du GIEC sont appuyés par sa collègue, Cassandra Brooke – dont le GIEC nous dit qu’elle représente le siège en Suisse. Une biographie officielle est difficile à trouver, mais une datée de 2008 dit qu’elle est docteur en géographie.

Dans sa capacité en tant qu’experte en révision, Brooke pense que le GIEC devrait faire attention au même manuel sur l'Arctique qu’Evans promeut en quatre occasions distinctes (4/945). Elle exhorte les scientifiques du GIEC à prendre leurs informations sur les mangroves et le changement climatique en visitant un site du WWF, et se trouve désappointée que le rapport du GIEC « ne reconnaisse pas que les valeurs culturelles et spirituelles sont une forme d’aide aux écosystèmes » (4/1011, 5/1204).

 

Mais ce sont ses remarques sur l’extinction des espèces qui sont particulièrement révélatrices. Le Chapitre 19 est un chapitre de synthèse. Son but est de résumer les conclusions des autres 29 chapitres du Groupe de Travail II. L'objectif de ces auteurs, par conséquent, est de refléter avec justesse ce qui est rédigé ailleurs.

Brooke, commentant le Chapitre 19, remonte en arrière. Elle observe que le langage dans le Chapitre 4 « est très vague” et “a un ton inconsistant » avec ce que dit le Chapitre 19. Il est clair qu’elle pense que le langage du Chapitre 4 devrait être renforcé plutôt qu’édulcoré dans le résumé médiatisé.

Brooke est désespérée car le Chapitre 4 « semble s’éloigner » des « fortes affirmations » sur le changement climatique


et l’extinction des espèces qui apparaissaient dans le rapport 2007 du GIEC (4/664, 19/428). Mais ce repli est une bonne nouvelle. Comme j’en ai
débattu ailleurs, le GIEC se fiait à un unique article de recherche qui avait déjà été démoli par d’autres spécialistes. (Un biologiste célèbre l’appelait « le pire article que j’aie jamais lu dans une revue scientifique. ») Le GIEC non seulement ne prêta aucune attention à ces vigoureuses réfutations, mais refusa de permettre aux lecteurs de connaître leur existence.

 

On s’attendrait à ce que les experts scientifiques relecteurs soient heureux que le GIEC se comporte dorénavant de façon plus responsable. On s’attendrait à ce qu’ils félicitent le GIEC de sa mutation vers des preuves plus solides.

Mais Brooke n’est pas une véritable experte en révision. Elle est une employée de WWF et le WWF aime l’exagération. Comme son site principal le proclame : « il est presque impossible d’exagérer la menace du changement climatique. »

 

LES AUTRES ACTIVISTES « EXPERTS RELECTEURS »

Parmi les autres organisations tentant d’influencer le rapport scientifique du GIEC par le mécanisme de relecture par des experts, l'on trouve l’Alliance of Small Island States.

Son site reconnaît sans ambages que c’est « le lobby ad hoc et la voix de la négociation » de certains intérêts politiques. En voici quelques autres :

Angela Andrade, une anthropologue employée par Conservation International, incite par deux fois les scientifiques du GIEC à consulter un document  explicatif publié conjointement par une douzaine de groupes activistes (15/172, 16/120).

En deux autres occasions elle cite un document intitulé Building Resilience to Climate Change (15/430, 16/123). Il a été publié par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, dont le site parle d’ « un monde juste ».

Mais la justice est un concept politique. Les gens raisonnables ne sont pas d’accord avec ce à quoi ressemble la justice. Un groupe de verts recherchant la justice est-il une source fiable d’informations ? Le Giec pense apparemment que oui. La version actuelle du Groupe de Travail 2 cite déjà la publication Building Resilience aux Chapitres 5 et 9 (voir pp. 379, 402, et 813 de la version de 2.465 pages).

 

De même, le groupe activiste Germanwatch se préoccupe de « justice globale » et se fait le champion de certaines idées politiques et économiques. Sven Harmeling, qui y est employé en tant que directeur pour les politiques climatiques signale à deux reprises deux fois aux auteurs du GIEC un document explicatif commun de Germanwatch et du WWF (14/555, 15/224). Ailleurs il attire l’attention du GIEC sur un second document co-publié avec le WWF et intitulé Institutions for Adaptation  (15/418). Pour faire bonne mesure, il indique un troisième document, celui-ci étant un article d’information publié par son employeur et deux autres organisations (15/343).

Une autre organisation est le réseau International Rivers. Les gens qui y travaillent se voient eux-mêmes comme étant « au cœur du combat global pour la protection des rivières ». L’une d’entre eux, Katy Yan , se décrit elle-même sur Twitter comme une « militante du climat ». Elle aussi est expert relecteur du GIEC. Comme ceux cités plus haut, Yan pense que les publications de sa propre organisation méritent d’être citées dans un rapport scientifique. Elle recommande deux fois un document intitulé Before the Deluge . Il a été rédigé par le directeur exécutif d’International Rivers – c’est-à-dire par son patron (3/752, 3/766).

En outre, Yan recommande deux nouvelles histoires qui furent publiées sur le site de son organisation, une bibliographie en ligne d’ « articles scientifiques clés » sélectionnés par ses amis activistes, un rapport de 112 pages sur les stratégies durables de l’eau, un rapport de 90 pages sur les énergies alternatives au Guatemala, et deux autres documents sur les énergies renouvelables au Chili. Tous ces documents sont des fabrications maison (3/869, 3/891, 27/339, 27/345).

Tout ceci donc est de la littérature grise d’origine activiste – exactement le genre de chose qui a causé les malheurs du GIEC dans le passé. Quelles sont les intentions du GIEC ? Pourquoi déroulent-ils le tapis rouge pour les activistes, leur permettant d’influencer directement les auteurs du GIEC ? Ce n’est pas le bon moyen de prévenir une autre débâcle himalayenne.

 

LA LITTERATURE du WWF ET de GREENPEACE

Même avant ce tir de barrage du lobby, le brouillon du Groupe de Travail II
listait déjà les neuf publications du WWF suivantes ainsi que deux documents Greenpeace dans ses références de fin de chapitre. (Les numéros de page entre crochets concernent cette
version de 2465 pages).

IUCN 2008 : Ecosystem-based adaptation: An approach for building resilience and reducing risk for local communities and ecosystems . A submission by IUCN, The Nature Conservancy, WWF, Conservation International, BirdLife International, Indigenous Peoples of Africa Co-ordinating Committee, Practical Action, WILD Foundation, Wildlife Conservation Society, Fauna and Flora International and Wetlands International. Gland, Switzerland: IUNC.


[p. 371]

  1. Fish, M.R. and C. Drews, 2009: Adaptation to Climate Change: Options for Marine Turtles. WWF. San Jose, CA, USA, 20 pp. [p. 514]

  2. Fish, M.R., A. Lombana and C. Drews, 2009: Climate Change and Marine Turtles in the Wider Caribbean: Regional Climate Projections. WWF, San Jose, CA, USA, 20 pp. [p. 514]

     

  3. Kollmuss, A., H. Zink, and C. Polycarp, 2008: Making sense of the voluntary carbon market: A comparison of carbon offset standards. WWF Germany. [p. 1067]

  4. Harmeling, S., S. Kreft, and S.C. Rai (2011) Institutions for adaptation: Towards an effective multi-level interplay. Germanwatch and WWFInternational, available at  http://www.germanwatch.org/klima/ad-inst.htm [p. 1726]

     

  5. Sattler, P., M. Taylor, 2008: Building Australia’s Safety Net 2008: Progress on the directions for the National Reserve System. WWF-Australia, Sydney. [p. 2007; actual title is Building Nature's Safety Net]

  6. Allianz and WWF, 2006: Climate Change and Insurance: An Agenda for Action in the United States, Allianz and WWF. [p. 2071]

  7. Constable, A.J. and S. Doust, 2009: Southern ocean sentinel  – an international program to assess climate
    change impacts on marine ecosystems
    : Report of an international workshop, Hobart, April 2009. ACE CRC, Commonwealth of Australia & WWF-Australia, pp. 81. [p. 2287]

  8. Experts Workshop on Bioregionalisation of the Southern Ocean (September 2006: Hobart), S. Grant  Antarctic Climate, Ecosystems Cooperative Research Centre, WWF-Australia, Peregrin, S. Grant, A. Constable, B. Raymond, and S. Doust, 2006: Bioregionalisation of the southern ocean:  Report of the experts workshop (Hobart, September 2006), [report prepared by: Susie grant … [et al.]] Sydney: WWF-Australia Head Office. [pp. 2289-90]

     

  9. Richter, C., S. Teske, and R. Short, 2009: Concentrating solar power: global outlook 2009. SolarPaces , Greenpeace and ESTELA. [p. 879]

     

  10. Anisimov, O.A., M.A. Belolutskaya, M.N. Grigor’ev, A. Instanes, V.A. Kokorev, N.G. Oberman, S.A. Reneva, Y.G. Strelchenko, D. Streletsky, and N.I. Shiklomanov, 2010: Assessment Report: The Main Natural and Socioeconomic Consequences of Climate change in Permafrost Areas: A forecast Based upon a Synthesis of Observations and Modelling.Greenpeace, Russia. 40 pp. [p. 1892]

     

On pourrait penser que, si les scientifiques en rédigeant le rapport scientifique du GIEC, ne peuvent apporter de preuves sans se référer à de la littérature d'origine activiste, ils ne devraient pas mettre cet argument en première place.

C’est un organisme qui n’a rien appris de ce qui lui est arrivé avec l'histoire des glaciers himalayens.

GIEC & CONFIDENTIALITE

Les trois clefs de données contiennent un document sur la confidentialité des travaux du GIEC (également disponible en ligne ici). Bien qu’il commence par une déclaration solennelle selon laquelle « le GIEC met la priorité sur la transparence », le reste du texte indique clairement que cette organisation a le même rapport avec la transparence que les vampires avec la lumière.

Le GIEC dit que le secret conduit à un « produit de plus haute qualité ». Il dit que les délibérations à huis clos sont un processus efficace. Il dit que le GIEC compte sur la confidentialité durant la rédaction du rapport.
C’est une courte vue et stupide. Le GIEC doit être franc, ouvert et honnête à chaque étape le menant à ses conclusions. La dernière chose susceptible de convaincre des gens éduqués au 21ième siècle, c’est bien un groupe d’experts de l’ombre qui sourient et nous demandent de les croire.

Le secret n’a rien à voir avec la science. Il est par contre utilisé par ces sages pour contrôler le message. Le secret permet au GIEC d'orchestrer la délivrance de ses rapports avec la fanfare médiatique. Il permet aussi de diffuser des copies en avant-première à des journalistes sympathisants.

Une enquête de 2010 ayant identifié des « insuffisances significatives » à chaque principale étape du processus d’évaluation du GIEC, le moment est venu de mettre cette organisation sous les projecteurs.

Le public a le droit d’examiner tout document produit par cet organisme des Nations Unies. C’est important non seulement dans l’immédiat, mais aussi plus tard pour les chercheurs. Si des activistes employés par des groupes de pression peuvent lire des versions provisoires de ce rapport, le public doit aussi le pouvoir.  Nous avons aussi le droit de savoir, dans les meilleurs délais possibles, quelle sorte d’accueil reçoivent ces brouillons – et de juger si le GIEC y répond bien ou mal.

Le document sur la confidentialité comprend cette déclaration emphatique :

Le processus d’évaluation ne peut être efficace si des documents provisoires sont publiés ou discutés publiquement durant la préparation [du rapport en cours].

Mais le GIEC n’y croit pas réellement. Voici pourquoi : à la mi-décembre, des versions provisoires des 14 chapitres qui comprennent la section du Groupe de Travail I du prochain rapport du GIEC ont été diffusés. Ces données du « Père Noël » contiennent 30 chapitres supplémentaires. Cela signifie que les versions provisoires de la plupart des chapitres du prochain rapport (44 sur 60, ou 73%) sont dorénavant dans le domaine public.

Si les mots écrits dans le document sur la confidentialité veulent dire quelque chose, le GIEC devrait suspendre le travail sur le prochain rapport. Il devrait annoncer que l’importance de ces fuites en rend la poursuite impossible.

Mais jeter l’éponge est bien la dernière chose à attendre de cette bureaucratie.

Donna Laframboise.

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Fuite de l’AR5 (suite)

Et hop, voici la suite des travaux du GIEC mis en ligne par Donna Laframboise sur son site.

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Les travaux du groupe dit WGII sur les impacts du RCA sont désormais accessibles. Trois compilations de documents sont disponibles ici :

Document bleu, 26Mo, (Réunion des auteurs principaux de janvier 2011)

Document or, 140 Mo (Réunion de San Franscico janvier 2012)

Document vert, 675 Mo (Réunion de Buenos Aires, fin 2012)

Le document vert contient les projets de texte : 30 chapitres sont prévus.

Partie A
Front matter
Summary for Policymakers
Technical Summary
1. Point of Departure
2. Decisionmaking
3. Freshwater Systems
4. Ecosystems
5. Coastal Systems
6. Ocean Systems
7. Food
8. Urban
9. Rural
10. Economic Sectors
11. Human Health
12. Human Security
13. Livelihoods
14. Adaptation Needs
15. Adaptation Planning
16. Adaptation Limits
17. Economics Adaptation
18. Detection Attribution
19. Key Vulnerabilities
20. Sustainable Development

Partie B

21. Regional Context
22. Africa
23. Europe
24. Asia
25. Australasia
26. North America
27. Central South America
28. Polar Regions
29. Small Islands
30. Open Oceans
Annexes

Les commentaires des relecteurs sont disponibles dans le document vert Buenos Aires Documentation>c_ExpertReviewFiles>FOD_Comments et la liste des relecteurs est disponible ici.

9 publications du WWF sont d'ores et déjà dans la littérature citée …

Plus de détails sur la page de Donna Laframboise citée plus haut ou sur WUWT.

Petite mise en bouche

CC (et le reste) : impact sur les écosystèmes.(Chapitre 4)

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CC, capital social et santé mentale

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Bonne lecture !

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Pourquoi avoir peur ?

Un article de Matt Ridley bien venu après ce jour de fin du monde qui a fait pschitt, finalement le spectre de la poële à frire s'éloigne (si l'on en croit les données et non les modèles). Ensuite on verra bien comment cela sera remixé par le GIEC.
• • • • •
Oubliez la grand-messe du climat à Doha qui s'est close en début de mois. Les discussions théologiques au Qatar sur les arcanes de traités climatiques ne sont plus pertinents. Au loin, se déroule parmi les scientifiques le débat sur le changement climatique le plus important, celui sur la question de la sensibilité du climat au CO2 : combien de réchauffement produira réellement
un doublement du dioxyde de carbone atmosphérique ? Le groupe d'experts intergouvernemental sur le changement climatique répondra à cette question dans son cinquième rapport d'évaluation, l'année prochaine.
Le grand public n'est pas au courant du débat sur le GIEC. Mais je viens de parler à quelqu'un qui comprend les questions: Nic Lewis. Financier à succès semi-retraité à Bath, en Angleterre, muni d'une solide culture en mathématiques et en physique, M. Lewis a apporté une contribution importante à la question du changement climatique.
Il a d'abord collaboré avec d'autres afin d'exposer les principales erreurs statistiques d'une étude de 2009 sur les températures dans l'Antarctique. En 2011, il a découvert que le GIEC a, par une manipulation statistique injustifiée, modifié les résultats d'un document clé de 2006 de Piers Forster de l'Université de Reading et de Jonathan Gregory du Met Office (service météorologique national du Royaume-Uni),  afin d'amplifier largement le faible risque d'avoir une sensibilité du climat élevée. M.Lewis a également constaté que le GIEC avait reporté de manière erronée les résultats d'une autre étude, conduisant à la délivrance d'un erratum du GIEC en 2011.
M. Lewis m'a dit que les dernières évaluations de l'effet des aérosols observés (comme les particules soufrées de fumée de charbon) constatent bien moins d'effet de refroidissement qu'on ne le pensait lors du dernier rapport du GIEC. La vitesse à laquelle l'océan absorbe l'effet de serre produit par les GES est désormais connue et est assez modeste. En d'autres termes, les deux excuses utilisées pour expliquer le lent et doux réchauffement dont nous avons fait l'expérience, menant à l'impasse de températures mondiales pas plus élevées qu'il y a 16 ans, ne fonctionnent plus.

En bref, nous pouvons maintenant estimer, à partir d'observations, la sensibilité de la température au dioxyde de carbone. Nous n'avons plus besoin d'invoquer des modèles non testés. La Comparaison de l'évolution de la température de la planète au cours des 100 à 150 dernières années avec le changement de "forçage radiatif" (réchauffement ou refroidissement) dû au dioxyde de carbone, aux aérosols et à d'autres sources, moins l'absorption de chaleur par l'océan, peut maintenant fournir une bonne estimation de la sensibilité du climat.

La conclusion en tenant compte des meilleures estimations sur l'observation du changement décennal  de la température mondiale moyenne entre 1871-80 et 2002-11, et des changements correspondants dans le forçage et le contenu thermique des océans, est la suivante: un doublement du CO2 conduira à un réchauffement de 1,6° -1,7° C (2,9° -3,1° F).

C'est beaucoup plus faible que les meilleures estimations actuelles du GIEC, soit 3° C (5,4° F).

M. Lewis est un relecteur expert du projet récemment divulgué du rapport scientifique WG1 du GIEC. Le GIEC lui interdit d'en parler, mais il connaît toutes les meilleures estimations d'observation et intervalles d'incertitude fournies dans le projet de rapport. Ce qu'il m'a dit, c'est de la dynamite.

Compte tenu de ce que nous savons maintenant, il est presque impossible que la grande augmentation redoutée de la température se produise. Commentaires de M.Lewis : «En considérant le scénario du GIEC qui suppose un doublement du CO2, et en ajoutant l'équivalent d'une autre augmentation de 30% des gaz à effet de serre d'ici à 2100, conduirait à une nouvelle hausse d'au maximum 1° C."

Un changement cumulatif de moins de 2° C d'ici la fin de ce siècle ne causera pas grands dommages. Cela fera fera mieux du bien, ce que nombre de scientifiques du GIEC ont admis dans le dernier rapport du GIEC. Les précipitations augmenteront légèrement, la saison de végétation s'allongera, la calotte glaciaire du Groenland ne fondra que très lentement, et ainsi de suite.

Certaines des recherches les plus récentes basées sur des observations indiquent aussi que la sensibilité climatique est d'environ 1,6° C pour un doublement du CO2. Une impressionnante étude publiée cette année par Magne Aldrin du Centre de Calcul norvégien et ses collaborateurs donne 1,6° C comme estimation la plus probable. Michael Ring et Michael Schlesinger de l'Université de l'Illinois, en utilisant l'enregistrement de la température la plus digne de confiance, l'estiment également 1,6° C.
La grande question est celle-ci : est-ce que les auteurs principaux du chapitre pertinent du rapport du GIEC à paraître vont reconnaitre que la meilleure preuve issue des observations n'est plus compatible avec la plage "probable" de 2 à 4,5° C de la sensibilité climatique ? Malheureusement, cela semble peu probable, compte tenu des antécédents de l'organisation à remplacer une politique fondée sur des preuves par une qui les fabrique, ainsi que la réticence des scientifiques universitaires à accepter que ce qu'ils ont admis pendant de nombreuses années est maintenant erroné.


***

Comment peut-il y avoir désaccord sur la sensibilité du climat si les propriétés de CO2 en tant que gaz à effet de serre sont bien établies? La plupart des gens pensent que la théorie d'un réchauffement climatique dangereux est entièrement construite sur le dioxyde de carbone. C'est faux.

Il y a peu de doutes parmi les scientifiques sur la quantité de réchauffement que le seul CO2 peut produire, toutes choses étant égales par ailleurs : environ 1,1° à 1,2° C pour un doublement par rapport aux niveaux pré-industriels. Là où le réchauffement du CO2 devient vraiment dangereux, c'est par l'amplification par rétroactions positives, produisant principalement de la vapeur d'eau et des nuages.

Cela se passe comme ça : un peu de réchauffement (quelle qu'en soit la cause) réchauffe la mer, ce qui rend l'air plus humide et la vapeur d'eau elle-même, qui est aussi un gaz à effet de serre. Selon les modèles, le  changement de nébulosité  conduit ​​généralement à accroitre le réchauffement, de sorte que celui-ci est doublé, triplé voire plus.

Cette hypothèse est au cœur de tous les modèles utilisés par le GIEC, mais pas même les climatologues les plus zélés n'affirmeraient que ce triplement est un fait établi. Pour commencer, la vapeur d'eau pourrait ne pas être à la hausse. Une étude récente de la Colorado State University a conclu que «nous ne pouvons ni prouver ni réfuter une tendance forte dans les données globales de vapeur d'eau." Et puis, comme un physicien lauréat du prix Nobel  vétéran de la lutte contre le changement climatique, m'a avoué l'autre jour: «Nous ne connaissons même pas le signe" de l'effet de la vapeur d'eau, soit en d'autres termes, s'il accélère ou ralentit le réchauffement de l'atmosphère.

Les modèles climatiques sont connus pour mal simuler les nuages, et compte tenu de l'effet des nuages ​​très important sur le système climatique, certains refroidissent la terre, par ombrage ou par transport de chaleur vers le haut et de froid vers le bas dans les orages, et d'autres la réchauffent en bloquant le rayonnement sortant, il reste très plausible qu'il n'y a pas de retour positif net de la vapeur d'eau.

Si c'est effectivement le cas, alors nous avons déjà vu environ 0,6 ° C de réchauffement, et les données en notre possession pointeraient vers 1,2 ° C environ de réchauffement à la fin du siècle. Et c'est, je le répète, à peu près là où on en est.

Les scientifiques de l'IPCC vont devoir choisir l'année prochaine si ils admettront, contrairement à ce que  de complexes et invérifiables modèles informatiques leur disent, que les preuves obtenues de l'observation indiquent désormais un changement faible de température, sans dommages. Au nom de tous ces pauvres gens dont les vies sont ruinées par les prix élevés des produits alimentaires et de l'énergie causés par le détournement du maïs en biocarburant et le subventionnement des énergies renouvelables par des carbonocrates et de leurs copains capitalistes, on peut juste espérer que les scientifiques oseront le faire.

M.Ridley écrit la rubrique Mind and Matter du Wall Street Journal et a écrit sur les questions climatiques pour diverses publications depuis 25 ans. Sa famille loue des terres pour l'exploitation du charbon dans le nord de l'Angleterre, sur un projet qui prendra fin en cinq ans.

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