Incendies en Australie : les raisons d’une catastrophe écologique majeure

Les incendies majeurs que subit l’Australie sont en grande partie explicables par des raisons autres que le dérèglement climatique.

Par Gilles Granereau.

Les incendies australiens, nommés bushfire ou feux de brousse, suscitent un battage médiatique permanent, fondé en grande partie sur une cause ostentatoire et considérée comme une évidence : le « réchauffement climatique ».

Au-delà de ces annonces le plus souvent teintées d’idéologie, une lecture plus attentive et objective de la réalité révèle une multiplicité de causes que les médias s’abstiennent d’évoquer la plupart du temps.

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Taxer les émissions de GES, taxer la viande

Article paru sur Euractiv.  Il faudra bien trouver une solution un jour, on a promis de devenir un puits de carbone !

Taxer la viande, une option de plus en plus envisageable

La consommation de viande, facteur du changement climatique. [Shutterstock]

La mise en œuvre de l’accord de Paris poussera certains gouvernements à introduire une taxe sur le bétail afin de réduire la consommation de viande. Une décision qui pourrait faire économiser plus de 500 milliards de dommages climatiques. Un article de notre partenaire, Edie.net.

Le réseau FAIRR a publié un nouveau rapport le 12 décembre sur la manière dont les « taxes comportementales » sur la consommation de viande pourraient améliorer la santé publique et réduire les risques climatiques. Lire la suite

La bonne surprise de la CSPE 2016

Comme chaque année avant les vacances, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a publié discrètement sur son site la facture des énergies renouvelables (EnR) au sein de la taxe nommée CSPE. La bonne nouvelle est qu’elle est bien moins élevée que prévue, la mauvaise est qu’elle augmente quand même et qu’elle est plus basse que prévue pour des mauvaises raisons. Lire la suite

Heureusement, cela se passe à l’étranger

Un nouveau rapport publié par la Global Warming Policy Foundation lance un appel à Michael Gove, le secrétaire d' Etat britannique à l'éducation, pour diligenter une enquête officielle sur la façon dont l'écologie et en particulier le changement climatique sont enseignés dans les écoles.

Dans le rapport, les auteurs Andrew Montford et John Shade décrivent comment l'écologie en est venue à imprégner les programmes scolaires à travers le Royaume-Uni, dans une étonnante variété de matières, de la géographie à l'éducation religieuse et les langues modernes (1). Passer des examens désormais implique généralement la capacité de réciter des mantras verts plutôt que de comprendre les questions subtiles de science et d'économie concernées.

Les auteurs examinent en détail le matériel pédagogique sur le changement climatique actuellement utilisés dans les écoles britanniques, avec des résultats inquiétants. Il existe de nombreuses preuves de déclarations non scientifiques, graphiques manipulés, et des matériaux de militants utilisés en classe et même dans les manuels.

Le rapport décrit également comment les enseignants militants tentent de faire des enfants des petits soldats du mouvement vert, en les encourageant à harceler leurs camarades de classe et leurs parents pour provoquer un «changement de comportement».

L' utilisation de la peur du changement climatique pour modifier le comportement des enfants est également mis en évidence. Ceci a sans aucun doute des conséquences néfastes sur le développement des enfants et des sondages indiquent que la peur de l'avenir est très répandue. Le rapport cite un enfant en disant :

"Je m'inquiète du réchauffement climatique, parce-que je ne veux pas mourir."

Pour l'auteur Andrew Montford : "Le lavage de cerveau de nos enfants à des fins politiques est honteux. Les responsables de l'éducation au Royaume-Uni doivent prendre des mesures et rapidement".

Source.

Le rapport (eng) est téléchargeable ici.

1 Montford cite ailleurs comme exemple les cours de Français…

Énergie et politiques du climat

Pour discuter de nos vaillants efforts afin de décarboner l’économie.


Le rapport de l’académie des technologies sur la réglementation thermique 2012.


Ils sont contre les éoliennes :

Le site de l’EPAW, Plateforme européenne contre l’éolien industriel.

Stop these things (Australie, eng),  » We’re not here to debate the wind industry, we’re here TO DESTROY IT ! »

Le Plan Climat de Nicolas H.

 

 

L’Europe « débranche la prise » de son avenir vert.

Traduction d’un article de Benny Peiser dans The australian du 09/08/13 – Source

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A mesure que les pays l’un après l’autre abandonnent, restreignent ou renoncent au premier généreux soutien aux énergies renouvelables, l’Europe commence à se rendre compte que sa stratégie pour l’énergie verte a la gueule de bois. Les rêves verts laissent place aux dures réalités économiques.

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Lobsters attack.

Il y a eu les requins, puis les méduses et puis maintenant, le danger venu de la mer s’appelle le homard. Ne laissez surtout pas vos orteils dépasser du canot dans la baie du Maine sur la Côte Est des États-unis ! Le homard est cannibale. La belle affaire, c’est une pratique fort répandue en mer. Mais la cause fondamentale à ce qui ne peut qu’apparaître comme un dérèglement de mère Nature, forcément harmonieuse et paisible, est bien sûr le RCA. Le RCA rend fou et aurait touché les homards de son rayon mortifère.

Voilà comment une caméra posée au fond de la baie et deux courbes, dont une de température, créent un marronnier d’été. Araucan.

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Voici la vidéo.

La caméra, dis ai-je, été posée au fond de la mer pour voir la prédation des poissons démersaux (cabillauds, harrengs …) sur le homard, car il n’y a pas que les humains qui aiment sa chair parfumée. Las, la scène d’horreur défila devant les yeux ébahis d’un étudiant, qui interprète cela comme un phènomène anormal, le cannibalisme homarien (d’Homarus, nom latin du genre ) n’étant documenté qu’en captivité. La caméra permettrait même d’établir que 90 % des jeunes homards sont mangés par de plus gros.

La température a augmenté dans le golfe du Maine. (Ce pourrait être du Gore)

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Car voilà qu’en parallèle, un phénomène étrange frappe les caseyeurs de homard du Maine : les homards grossissent et les prix baissent.

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C’est assez contre-intuitif dans le domaine halieutique : plus pêcher et de plus gros individus un produit recherché ne devrait pas conduire à la ruine du secteur.

La logique algorienne et giecienne ayant été fort diffusée ces quinze dernières années, il s’ensuit donc que le parallélisme des courbes conduit à la conclusion : c’est l’augmentation de la température du golfe (pour la courbe, on ne sait s’il s’agit de la température de l’eau de mer ou de l’atmosphère) qui permet aux homards de mieux se reproduire et de grossir plus vite. Pour cela, il faut manger et donc le homard consomme sa progéniture plus nombreuse …

Bien sur, cela ne peut durer longtemps (quoique cela fait vingt ans) et la chute brutale de population est attendue. Si cela se produit, on en entendra parler.

Le RCA rend les homards obèses et cannibales, les pêcheurs pauvres et bientôt ruinés pour cause de surproduction (c’est le seul point nouveau, dans le secteur, c’est plutôt la sous-production qui renvoie les pêcheurs à terre.

De fait, il n’y a peut-être pas besoin d’invoquer le spectre du RCA. La sur-pêche d’autres espèces et en particulier des poissons démersaux, friands de jeunes crustacés, peut tout à fait expliquer cette pullulation de homards. Trouver une solution sera certainement plus compliqué, car le homard consomme aussi des alevins … et les populations de cabillaud de l’Ouest atlantique tardent à se reconstituer : les mauvais esprits disent que c’est dû aux phoques devenus trop nombreux car protégés, les autres se grattent la tête et ne voient pas de solution.

Mais bon, une vidéo et deux courbes suffisent désormais pour évoquer l’apocalypse. En attendant, mangez du homard du Maine ! (Le breton n’est pas mal non plus, mais il y en a beaucoup moins et il est surveillé de près, paraît-il). 😉 .

D’après Source 1, source 2.

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Le budget caché de l’UE.

L'action climatique de l'UE, combien de milliards ?

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Le week dernier a vu la conclusion du marathon budgétaire périodique de l'UE : les Etats membres se sont mis d'accord sur deux choses : le plafond des dépenses sur les 7 prochaines années 2014-2020 et sur leur répartition. Seules la répartition des dépenses sera discuté et négociée avec le Parlement européen.

L'action climatique est bien sûr, un élément important des dépenses de l'UE, mais elle prend des chemins particuliers. Voyons comment.

Dès 2011, la Commission précisait bien comment se structurerait le budget européen pour le climat (Voir et ) :

  • Pour garantir une réalisation optimale des objectifs fixés dans certains domaines d'action (lutte contre le changement climatique, politique des consommateurs, environnement, santé et droits fondamentaux), il convient d'intégrer les priorités dans divers instruments relevant d'autres domaines d'action. Par exemple, il faut intégrer les objectifs en matière de lutte contre le changement climatique et de protection de l'environnement dans différents instruments pour qu'ils contribuent au développement d'une économie sobre en carbone, efficace dans l'utilisation des ressources et capable de s'adapter aux effets du changement climatique, à l'accroissement de la compétitivité de l'Europe, à la création d'emplois plus nombreux et plus verts, au renforcement de la sécurité énergétique et à des progrès en matière de santé. Dans le domaine de la coopération au développement, le climat et l'environnement, et notamment la biodiversité, seront intégrés dans tous les programmes concernés.
  • En conséquence, la part concernée du budget de l'UE augmentera grâce à une intégration efficace des priorités dans toutes les grandes politiques de l'UE (cohésion, recherche et innovation, agriculture et coopération extérieure). Sachant qu'une même action peut et doit poursuivre simultanément plusieurs objectifs, l'intégration favorisera les synergies dans l'utilisation des fonds consacrés à diverses priorités et contribuera à accroître la cohérence et l'efficacité des dépenses.
Le détail était explicité ainsi :
Pour y parvenir, des mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique seront intégrées dans tous les grands programmes de l'UE.

  • Les politiques menées dans les domaines de la cohésion, de l'énergie et des transports ont de fortes incidences sur le climat. En ce qui concerne la politique de cohésion, l'accent mis sur les résultats et sur une conditionnalité renforcée garantira que les projets financés par le budget de l'UE contribueront activement à la réalisation des objectifs de l'UE en matière de climat. Les contrats de partenariat passés avec les États membres permettront de stimuler et de suivre les progrès des investissements contribuant à la réalisation des objectifs 20/20/20. L'intégration de la politique sur le climat devrait viser à rendre les investissements «à l'épreuve du changement climatique». À travers ses programmes opérationnels mis en place dans l'ensemble de l'UE, la politique de cohésion a un rôle crucial à jouer dans l'intensification des efforts pour atteindre l'objectif d'efficacité énergétique de 20 %.

  • Recherche et innovation: La lutte contre le changement climatique sera l'un des principaux axes du futur cadre stratégique commun pour la recherche et l'innovation, qui soutiendra des actions ayant une incidence positive directe ou indirecte sur le climat dans des domaines tels que les transports, l'énergie, la recherche sur les matériaux et la bioéconomie durable. Le plan stratégique pour les technologiesénergétiques évalue les besoins en développement technologique pour 2010-2020 à 50 milliards EUR afin de lutter contre le changement climatique et d'assurer la sécurité énergétique de l'UE et sa compétitivité. Il convient d'investir une part importante du budget par le canal d'instruments financiers (emprunt et fonds propres) afin de pallier la pénétration insuffisante sur le marché des technologies innovantes à faible intensité de carbone et des technologies d'adaptation.

  • L'écologisation des paiements directs aux agriculteurs sera l'une des grandes composantes de la réforme de la politique agricole commune (PAC). Au-delà des exigences actuelles de conditionnalité, 30 % des paiements aux agriculteurs seront subordonnés au respect d'un certain nombre de bonnes pratiques environnementales qui contribueront à créer une agriculture plus respectueuse du climat. De cette façon, la PAC réformée apportera une contribution importante à la réalisation des objectifs de l'UE en matière de climat, tant sur le plan de l'atténuation (par exemple, augmenter la matière organique du sol, réduire les émissions dues à l'utilisation des engrais et fumures) que sur celui de l'adaptation (par exemple, améliorer la résistance contre les nuisibles, pallier la moindre disponibilité de l'eau).
  • En outre, la politique de développement rural sera de plus en plus liée à la lutte contre le changement climatique. Grâce à l'intégration des actions menées dans les domaines du climat et de l'environnement, les agriculteurs seront fortement incités à produire des biens publics propres à l'Union et à recourir davantage aux technologies efficaces contribuant à une agriculture plus écologique, plus respectueuse du climat et plus résiliente.
Il y a aussi des progammes spécifiques
  • 2.2. Programme LIFE+
  • Outre l'intégration des objectifs en matière de climat et d'environnement, la Commission propose de poursuivre le programme LIFE+ et de l'aligner davantage sur les objectifs de la stratégie Europe 2020, en accordant une plus grande place à la lutte contre le changement climatique. LIFE+ continuera à servir de plate-forme d'échanges de bonnes pratiques entre États membres et de catalyseur pour des investissements plus efficaces. Ce programme soutiendra les mesures en faveur du climat fondées sur une démarche ascendante, tant pour développer des projets de renforcement des capacités aux niveaux local et régional que pour encourager le secteur privé à expérimenter, à petite échelle, notamment dans les PME, des technologies d'adaptation et des techniques à faibles émissions de GES.
    Les projets pilotes relatifs à l'adaptation et à l'atténuation du changement climatique requièrent des capitaux d'amorçage pour assurer l'apprentissage politique et la poursuite des actions entreprises en ce qui concerne ces nouvelles priorités de l'UE. Le sous-programme «Action pour le climat» se concentrera sur des projets pilotes et des projets de démonstration à petite échelle. Les projets intégrés serviront également, par exemple, à promouvoir des stratégies d'adaptation transfrontalières dans des zones sujettes aux inondations.
  • Le sous-programme «Action pour le climat» soutiendra notamment les efforts contribuant à la réalisation des objectifs suivants:
  • En mettant à profit l'expérience acquise avec l'initiative «NER 300» qui devrait mobiliser environ 10 milliards d'euros (dont 4 à 5 milliards provenant des recettes de la mise aux enchères des quotas) pour la période 2011-2015 pour financer des projets de démonstration du captage et du stockage du carbone et des projets de démonstration fondés sur les énergies renouvelables.
  1. Atténuation du changement climatique: soutien à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Actions en faveur de l'établissement de projets pilots, qui peuvent servir à tester des approches innovantes, notamment par le soutien aux PME, afin d'améliorer le socle de connaissances et de faciliter la mise en œuvre de l'acquis en matière de climat.
  2. Adaptation au changement climatique: soutien des actions visant à accroître/renforcer la résilience au changement climatique. Mesures en faveur de l'élaboration ou de la mise en œuvre de stratégies d'adaptation nationales/régionales/locales. Mesures permettant aux décideurs d'utiliser efficacement les connaissances et les données relatives aux incidences du changement climatique, en particulier pour la planification associée à l'adaptation.
  3. Gouvernance et sensibilisation: soutien des actions destinées à améliorer la sensibilisation, la communication, la coopération et la diffusion des informations sur les mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. Campagnes de sensibilisation auprès des citoyens de l'UE et des parties prenantes, portant notamment sur les changements de comportement.
Et il y a aussi l'action internationale.
  • 2.3. La dimension mondiale
  • Le traité de Lisbonne a fait de la lutte contre le changement climatique au niveau international un des objectifs spécifiques de l'UE. Celle-ci, en sa qualité de premier pourvoyeur d'aide au monde et de pionnier dans les mécanismes basés sur le marché, dispose de compétences uniques à faire partager. En octroyant des contributions financières et en participant aux organes directeurs des instruments et fonds internationaux, l'UE conservera son rôle de premier plan dans la définition des futures politiques internationales sur le climat. L'UE est déterminée à tenir ses engagements internationaux en matière de financement de la lutte contre le changement climatique.

  • La politique sur le climat sera intégrée et renforcée dans les instruments géographiques d'action extérieure en vue d'augmenter sensiblement les financements en rapport avec le climat octroyés dans le cadre de la rubrique Actions extérieures. En ce qui concerne les instruments thématiques de la coopération au développement, l'UE devrait consacrer au moins 25 % des dépenses du programme pour les biens publics mondiaux aux objectifs en matière de changement climatique et d'environnement. Le budget de l'UE contribuera au financement international de la lutte contre le changement climatique prévu par les négociations de la CCNUCC pour les pays en voie de développement d'ici à 2020 (100 milliards USD par an).

  • Outre l'intégration de l'action pour le climat dans le budget de l'action extérieure, la Commission envisage la création d'un mécanisme/fonds en dehors du budget destiné à rassembler les contributions des États membres et le budget de l'UE. Pour l'action extérieure, les finacements passent par le Fonds européen de développement soit 30,5 mrd euros 2011 (aide hors ACP).
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Au total, voici les propositions initiales (2014-2020) :
• • •3,2 milliards étaient proposés  pour le climat et la biodiversité ( dont 800M euros pour l'action climat)  371,720 pour la politique agricole commune.
• • •Le total de la rubrique Croissance durable : ressources naturelles s'élevait à 382,927 milliards d'euros (2011).
• • •Pour la Croissance intelligente et inclusive (sic), comptez 490,908 milliards. Total des dépenses proposées sur la période : 1 025 milliards.(Source)
(NB: le budget de l'Etat français s'élève à 302 Mrd euros en 2013 dont 21 Mrd pour l'UE).
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L'action consacrée au climat reste en grande partie indéterminée.
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Les conclusions du Conseil du 8 février en matière de climat et d'environnement reprennent les  prémices données par la Commission mais les chiffrent avec un pourcentage plancher :  The optimal achievement of objectives in some policy areas depends on the mainstreaming of priorities such as environmental protection into a range of instruments in other policy areas. Climate action objectives will represent at least 20% of EU spending in the period 2014-2020 and therefore be reflected in the appropriate instruments to ensure that they contribute to  strengthen energy security, building a low-carbon, resource efficient and climate resilient economy that will enhance Europe's competitiveness and create more and greener jobs. 
 
La réalisation optimale des objectifs de certaines politiques dépend de l'intégration de priorités telles que la protecton de l'environnement dans les instruments d'autres politiques. Les objectifs de l'action climatique représentera au moins 20 % des dépenses de l'UE pour la période 2014-2020 et  sera donc reflétée dans les instruments appropriés afin de s'assurer qu'ils renforcent la sécurité énergétique, en construisant une économie bas-carbone, efficiente dans l'utilisation des ressources et résiliente face au climat, qui accroîtra la compétitivité de l'Europe et créera plus d'emplois et plus verts.

Les résultats chiffrés à l'issue du Conseil du 8 février (Source) sont les suivants (en euros 2011 sauf mention contraire) :

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Le total de la rubrique Croissance durable : ressources naturelles s'élève désormais à 373,179 milliards d'euros . Pour la Croissance intelligente et inclusive (re-sic), comptez 450,763  milliards.
Le total des dépenses proposées sur la période s'élèvent donc à 996,782  milliards en euros 2011 soit 1.125,099 milliard d'euros 2013. Donc les 20 % alloués au climat représentent 199,35 milliards d'euros 2011 soit 225,02 milliards en euros courants. Un peu plus de 30 milliards par an …
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Le premier pilier de la politique agricole commune (paiements directs) soit 277,851 milliards euros consacrera 30 % de ses dépenses au verdissement (cf §67). Il faut donc compter 83,35 milliards euros pour la biodiversité et le climat.
Le second pilier de  la politique agricole commune soit 86,936 mrd milliards, est destiné au développement rural mais aussi  au financement du fonds destiné aux pêches et au programme Action climatique et Biodiversité (§74). Sachant que la politique commune des pêches, est évaluée à 6,7 Mrd d'euros 2013, il ne reste plus que 2,492 milliards euros pour les programmes LIFE (environnement climat et biodiversité), initialement prévus à 3,2 milliards.
Pour le développement rural, les opérations sont co-financées par les états membres de 25 % au minimum (§73) pour les régions les plus pauvres à 43 % au minimum pour les régions les plus riches. Mais quand il s'agit du climat, le taux de financement de l'UE s'élèvera à "75% pour les actions contribuant aux objectifs environnementaux et à l'adaptation et à l'atténuation du changement climatique".
Pour les financements internationaux, le montant pour le Fonds européen de développement est ramené à 27 milliards euros au lieu de 30.
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Récapitulons.
Le coût des actions en faveur du climat est évalué au minimum à 20 % du budget UE pour les 7 prochaines années, 2014-2020 soit 199,35 milliards en euros 2011, qui peuvent se décomposer comme suit :
  • Action internationale : montant maximum : 27 milliards euros
  • Programme géré directement par la Commission : 2, 492 milliards euros
  • 30 % maximum des aides directes à l'agriculture : 83,35 milliards euros
  • 20 % du fonds développement rural :  16,78 milliards euros (sans les co-financements des états membres) .
Il reste pour les autres politiques 39,73 milliards au minimum (et certainement beaucoup plus) à trouver dans le cadre de la Croissance intelligente et inclusive (sic-ter), soit 8,8 % pour l'action climatique de cette partie du budget UE.
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Tous les chiffres disponibles actuellement sont mélangés avec les dépenses en faveur de la biodiversité et il est donc difficile de prédire à l'avance quels postes de dépenses seront véritablement mis à contribution. Tout dépend également des indicateurs utilisés pour qualifier un projet quel qu'il soit, d'action climatique à titre principal ou accessoire : l'ingéniosité ne devrait pas faire défaut ! En 2020, on devrait avoir droit à un joli montant astronomique en tonnes d'équivalent CO2 non émises prouvant la vigueur de la politique menée. L'Objectif 2020 (20 % d'énergies renouvelables, réduction de 20 % des émissions de CO2 et accroître l'efficacité énergétique de 20 %) sera-t-il atteint ?
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L'UE représente 14,2 % des émissions mondiales soit 3988 GT (2006). Réduire ses émissions de 20 % soit un peu moins de 1000 GT sur les 28 000 GT mondiaux, représente une goutte dans l'océan.
Sans compter que les progrès vers cet objectif unilatéral de -20 % de CO2 émis vont être difficiles à atteindre … (lire les petites lettres en bas de la seconde page de ce document de l'Agence européenne de l'environnement). Espérons que la crise ne facilite pas la réalisation de cet objectif …
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Quand le chat est à Doha …

Hors des pages Planète du Monde, il y a parfois des discordances …

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La pollution, c'est les autres

Nous ne sommes pas allés à Doha. Nous avons un mauvais souvenir de la négociation de Copenhague de décembre 2009 sur le  climat : les Européens, ces bons Européens, avaient signé des engagements contraignants de réduction de gaz à effet de serre et proposaient une aide massive aux pays les plus pauvres.

LA MAISON BRÛLE TOUJOURS

Ils s'étaient fait traiter de néocolonialistes par le G77, rassemblement de 130 pays en développement manipulés par la Chine. En cet hiver nordique, l'Europe était sortie de l'Histoire humiliée.

Nous voilà repartis pour une grand-messe qui va s'inquiéter à juste titre du réchauffement climatique. "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", proclamait Jacques Chirac au Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002.

Dix après, la maison brûle toujours, et nous regardons toujours ailleurs, à  savoir notre nombril d'Européens. La paille que nous avons dans l'oeil ne nous permet pas d'apercevoir la poutre logée dans l'oeil des autres.

Le réchauffement, ce n'est plus notre affaire, ou plus vraiment.

L'Europe élargie ne représente plus que 12,5 % des émissions mondiales de carbone (en fort recul par rapport aux 20 % en 1990), contre 24 % pour la Chine et 18 % pour les Etats-Unis.

Les apôtres de la décroissance devraient être heureux : notre déclassement et la chute du communisme nous ont fait sortir du club des grands pollueurs.

S'infliger des obligations de réduction de CO2

Qu'on ne se méprenne pas, nous sommes un écologiste sincère. A bord d'un aéronef au kérosène alors détaxé, nous avons franchi océans et continents pour observer les grizzlis aux abords de la rivière Yellowstone. Mais il convient de ne pas être naïf.

Les Européens sont désormais les seuls avec les Australiens à s'infliger des obligations de réduction de CO2 en vertu des accords de Kyoto, qui fixaient des contraintes aux seuls pays développés.

Ce protocole expire le 31 décembre, et la Russie, le Japon et le Canada ont prévenu qu'ils n'accepteraient pas de nouvelles réductions au-delà.

Les Européens continuent donc de jouer les vertueux, forts de leur agenda 2020, qui prévoit de réduire d'ici là de 20 % les émissions de gaz à effets de serre, de réaliser 20 % d'économies d'énergie et de  produire 20 % d'énergies renouvelables.

Les initiatives citoyennes ne sont pas l'apanage des ONG environnementalistes : une pétition est en cours à Bruxelles pour demander la suspension du paquet énergie-climat adopté en 2009, en attendant un accord qui implique aussi les Etats-Unis, l'Inde et la Chine.

Le commissaire européen à l'énergie, l'Allemand Günther Öttinger défend l'agenda 2020, qui aide l'Europe à se moderniser, mais estime qu'"aller plus loin en faisant cavalier seul serait faux et dangereux".

François Hollande n'est-il pas allé un peu vite en besogne en proposant de réduire les émissions de CO2 de 40 % en 2030 et 60 % en 2 040 ?

A l'heure de la mondialisation, les Européens ont besoin d'une industrie compétitive – ce qui nécessite une énergie à un prix raisonnable si l'on ne veut pas tailler sans cesse dans les salaires – et d'une sécurité d'approvisionnement minimale.

Ils l'ont un peu oublié. L'Europe de l'énergie peut attendre : le traité de Lisbonne rappelle le droit de chaque pays à choisir son mix énergétique et ses sources d'approvisionnement.

Les Européens sont bien loin de l'esprit des fondateurs, quand Français et Allemands mirent en commun le charbon et l'acier, l'énergie et l'industrie high-tech de l'après-guerre.

Ils ont oublié les promesses du nucléaire et du traité Euratom, jugé à l'époque au moins aussi prometteur que le traité de Rome signé le même jour de mars 1957.

Observons les Polonais, dont les réflexes rappellent parfois la guerre froide : toujours inquiets du grand voisin russe, soucieux de rattrapper son retard économique. Varsovie veut une énergie bon marché et nationale. Telle une France qui n'aurait pas dévoyé le principe de précaution, la Pologne envisage la construction de deux réacteurs nucléaires et défend le gaz de schiste. "Grâce au gaz de schiste, d'ici dix à quinze ans, la Pologne a la possibilité de devenir une deuxième Norvège", s'est très vite réjoui le ministre des affaires étrangères polonais Radek Sokorski.

LE GAZ DE SCHISTE POLLUE LES NAPPES PHRÉATIQUES

La Pologne signe des licences avec les compagnies américaines, s'apprête à forer son sol, pourrait investir jusqu'à 12 milliards d'euros d'ici à la fin de la décennie et rêve déjà de découvrir l'équivalent de quatre siècles de consommation de pétrole.

Le gaz de schiste pollue les nappes phréatiques. Il en sera ainsi tant qu'on refusera d'approfondir les recherches et d'améliorer les technologies d'extraction.

Mais ce gaz préserve paradoxalement l'atmosphère lorsqu'il se substitue au charbon encore plus polluant, comme c'est le cas aux Etats-Unis.

A l'ouest de la ligne Oder-Neisse, les Allemands passent pour des parangons de vertu auprès de nos amis écologistes. Ils sont verts, sortent du nucléaire brutalement sans prévenir quiconque, développent les énergies solaires, éoliennes… et polluent deux fois plus que nous.

Vous avez bien lu : l'Allemagne industrielle émet deux fois plus de dioxyde de carbone que la France, 40 % de plus par habitant. Cet écart va augmenter au fil des fermetures de centrales nucléaires, tandis que le coût de l'électricité s'envole outre-Rhin.

CETTE NON-EUROPE DE L'ÉNERGIE

Curieusement, les Allemands retrouvent le sens de l'Europe, lorsqu'il s'agit de les aider à acheminer l'électricité éolienne de la mer du Nord et de la mer Baltique vers la Bavière, qui a dû fermer ses réacteurs nucléaires après l'oukase d'ngela Merkel.

Pour couronner le tout, dans cette non-Europe de l'énergie, la Commission réclame sans cesse le respect des règles de concurrence.

A la recherche de projets européens concrets,  François Hollande a mis en place à Matignon un groupe de travail pour préparer des propositions à l'occasion du 60eanniversaire du traité de l'Elysée en janvier 2013.

Tout est passé en revue : recherche fondamentale, stockage de l'électricité, harmonisation des aides publiques, adaptation des réseaux pour distribuer l'électricité soumise aux caprices du vent et du soleil, organisation des investissements pour éviter les pannes subies par la Californie au début du siècle.

Paris mise sur le soutien des industriels allemands, un peu inquiets de la politique de leur gouvernement. Bon courage Monsieur Hollande !

Arnaud Leparmentier, Europe.
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Electricité : l'Europe retourne au charbon
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La scène se déroule le 12 novembre à Martigues, dans les Bouches-du-Rhône. Henri Proglio, le patron d'EDF, inaugure la dernière-née des centrales françaises. "Il s'agit d'une véritable prouesse technique et technologique, d'un chantier exemplaire", se félicite-t-il devant les élus, les salariés et les sous-traitants.

L'aboutissement de cinquante et un mois de travaux et d'un investissement de 500 millions d'euros, le plus important du groupe en France, mis à part l'EPR de Flamanville (Manche).

Seulement voilà : dès le premier jour, la centrale de Martigues est vouée à perdre de l'argent. Au moins à horizon visible. Car, depuis le lancement du projet, le marché européen de l'énergie a basculé et les centrales fonctionnant au gaz comme celle de Martigues ont perdu leur atout compétitif, au profit du charbon.

Une situation loin de la "transition énergétique" attendue, au sujet de laquelle la France ouvre jeudi 29 novembre un grand débat.

En récession, l'Europe utilise moins d'électricité, ce qui fait baisser les cours de cette énergie : sur le marché de gros allemand, ils sont tombés mardi à leur plus bas historique. Or, le gaz qui sert de matière première, lui, reste cher. Beaucoup trop.

CENTRALES À GAZ EUROPÉENNES AU RALENTI

Les calculs effectués par Bloomberg sont sans appel : aux prix actuels, une centrale au gaz implantée outre-Rhin perd 12 euros par mégawattheure, un record. Pour les compagnies d'électricité, mieux vaut désormais brûler du charbon, un combustible qui permet de gagner de l'argent.

Résultat : au lieu de fonctionner de 5 000 à 6 500 heures par an comme prévu, la plupart des centrales à gaz européennes ne sont plus mises en service que pour faire face aux pointes de consommation, 2 500 ou 3 000 heures par an. En Allemagne, E.ON a même annoncé son intention d'en fermer une, utilisée… 87 heures depuis le début de l'année !

A Martigues, la toute nouvelle installation ne tourne qu'un jour sur deux ou trois. Trop peu pour  rentabiliser l'investissement. "C'est sur la durée qu'il faudra en juger, corrige-t-on chez EDF. Ce genre d'installation est conçu pour des dizaines d'années."

Les experts avaient pourtant prédit un âge d'or du gaz. Une énergie plus propre que d'autres et d'un bon rendement pour la production d'électricité. Le charbon semblait condamné à disparaître peu à peu. "On y a tous cru", reconnaît un patron du secteur.

Mais, en Europe, c'est un tout autre scénario qui se déroule. Cette année, la consommation de gaz devrait y tomber autour de 460 milliards de mètres cubes, son plus faible niveau depuis au moins douze ans, selon les prévisions de la Société générale.

En revanche, le charbon a le vent en poupe. Pour alimenter leurs centrales, les électriciens européens ont accru leurs importations de charbon américain de 85 % au premier semestre. En France, la consommation de charbon pour l'électricité a bondi de 79 % entre septembre 2011 et 2012.

PRIX EN BAISSE DES QUOTAS D'ÉMISSIONS DE CO2

"On a donc exactement le contraire de ce qui était souhaité, constate un professionnel. De vieilles centrales au charbon fonctionnent à plein parce qu'elles sont profitables, alors que des cycles combinés à gaz tout neufs sont à l'arrêt. Et le secteur électrique européen émet du CO2 comme jamais !" "Ridicule", alors que l'UNion européenne dépense des milliards d'euros pour soutenir les énergies vertes, peste-t-on chez Shell.

Que s'est-il passé ? Aux Etats-Unis, l'essor du gaz de schiste a fait chuter les cours du gaz. Du coup, les compagnies électriques américaines qui le pouvaient se sont tournées vers cette énergie au détriment du charbon.

Evolution inverse en Europe. Le prix auquel les compagnies achètent leur gaz y reste élevé, car il est indexé sur le pétrole dans le cadre de contrats à long terme. En revanche, le charbon, dont les Américains ne veulent plus, se déverse sur le Vieux Continent, et cet afflux a fait chuter la valeur de ce combustible. Dans le même temps, le prix des quotas d'émissions de CO2 a baissé. Bilan : entre le gaz et le charbon, le

rapport de forces s'est inversé depuis un an. Et l'écart ne cesse de se creuser.

"VAMPIRISATION DU GAZ"

Chez EDF, un homme le constate tous les jours : Merc Ribière. A Saint-Denis, il dirige l'équipe qui effectue en temps réel les arbitrages entre les différents moyens de production d'électricité en France. "Pour  choisir, nous comparons avant tout le coût des combustibles utilisés, explique-t-il. Les barrages, l'éolien et le solaire sont prioritaires. Puis vient le nucléaire.  Si cela ne suffit pas, nous faisons appel aux centrales à charbon, surtout celles situées près des ports d'importation. Le gaz ne vient qu'après."

Lundi 26 novembre, lors du pic de consommation journalier, le charbon a ainsi assuré 6 % de l'électricité consommée en France, contre moins de 0,5 % pour le gaz.

Au bout du compte, "il y a, en Europe, une vampirisation du gaz par le charbon", résume Thiérry Bros , spécialiste du sujet à la Société générale. Certaines centrales à gaz ferment, les autres marchent au ralenti. Et plus aucune nouvelle n'est construite. L'allemand E.ON vient ainsi d'annuler le projet qu'il envisageait à Hornaing (Nord).

Peu de chances que la donne change rapidement. "Pour que le gaz redevienne compétitif, il faudrait que le prix du charbon monte de 50 %, que celui du gaz baisse de 30 %, ou que le CO2 vaille quatre fois plus cher", calcule M. Bros. Loin de la transition écologique rêvée, l'Europe semble durablement revenue à l'âge du charbon.

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