( Un retour sur le film d'Al GORE à l'heure de la préparation de Copenhague, du Syndrome du Titanic ou de Home pour décrypter les images et ce qu'elles nous disent ou pas… Merci à Fabge02 pour avoir signalé le lien. Trois pages à lire.)
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De Martine Tabeaud et Xavier Browaeys (source)
Al Gore, en présentant et en agençant des images et des sons durant 1 heure 38 minutes, met en place une stratégie de la perception destinée à un vaste public convaincu ou mieux, à convaincre. Bien sûr ces données visuelles et sonores s’inscrivent dans un scénario. Ici son déroulement est des plus classiques. Les séquences se succèdent dans un ordre logique : mécanismes, preuves, effets, causes et solutions. Le tout est entrecoupé par des scènes de la vie d’Al Gore (enfance,études, décès et accident de proches, candidature malheureuse à la présidence des États-Unis) dont le but est pour l’essentiel de donner une légitimité personnelle, universitaire et politique au personnage conférencier. Quelques moments emblématiques de l’histoire des États-Unis parsèment également le film. Malgré son grand intérêt, ce n’est pas sur l’organisation du film que nous nous pencherons mais sur le « corpus » d’images de paysage. Nous l’aborderons sous trois angles.
Quelle est la place des images de paysage dans le dispositif avancé par Al Gore ? Sous ce vocable on entendra non seulement la part des images de paysage dans l’ensemble des plans du film mais aussi la manière formelle dont elles sont soumises à notre regard : en quelque sorte, l’image comme forme construite.
Quel est le contenu de ces images ? Quels objets visuels nous sont donnés à voir pour nous montrer les paysages du réchauffement climatique ? On pourrait dire : l’image comme produit d’une imagerie.
Quel est leur rôle ? En quoi font-elles preuve d’une réalité sensée envahir l’écran ? Et au-delà comment elles travaillent sur des perceptions et des connotations qui mobilisent tout un imaginaire plus ou moins enfoui en instrumentalisant un ensemble de représentations collectives du monde ? Ce faisant elles créent aussi de nouvelles représentations : l’image comme réservoir d’imaginaires.
On l’aura compris l’objet de cet article n’est pas de revisiter le concept de paysage. Nous nous appuierons sur la définition très consensuelle de la Convention européenne du paysage : « partie de territoire perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ». Soulignons par ailleurs que l’image de paysage n’est pas le paysage. C’est un objet sélectionné et proposé comme représentation d’une portion de territoire. Fragment d’une réalité, l’image de paysage, est elle-même une construction. M. Périgord évoque « l’image de paysage comme la représentation d’une représentation du monde ».
Pour apprécier l’importance et la présentation formelle (le style) de ces images dans le vaste ensemble qu’est le film, nous avons adopté, en première instance, une approche quantitative. Pour ce faire, nous avons appliqué systématiquement, plan par plan, une grille d’analyse permettant de mesurer les caractéristiques formelles et visuelles retenues par Al Gore. Bien évidemment cette approche ne saurait suffire. Elle a ses limites, ne serait-ce que parce qu’en cinéma un seul plan ou plus souvent une seule scène de quelques plans choc peut jouer un rôle déterminant et donner une tonalité à tout un film. Ce peut être même parfois la source d’un jugement définitif !
Ici, les images de paysage occupent une part importante mais non exclusive du corpus d’images du film ; il y en a d’autres (images de la conférence, images des moyens de transport utilisés par le conférencier, etc.). Au sein même des images de paysage, certaines figurent en arrière-plan du visage d’Al Gore lorsqu’on entend en « voix off » ses méditations sur les raisons de son engagement. Nous n’avons pas retenu ces défilés de « fond d’écran » car les paysages entraperçus ne sont pas directement utilisés pour soutenir le propos sur le réchauffement climatique. Cela étant, ces plans participent, à leur manière, à créer aussi une certaine ambiance paysagère : villes américaines parcourues en voiture, aéroports internationaux en périphéries urbaines, forêts vues d’avion, balades dans le ranch paternel…
Six plans sur dix sont des images de paysages qui servent à nourrir une démonstration énoncée lors d’une conférence et c’est beaucoup. En effet, l’essentiel du film, c’est le conférencier avec sa batterie de dessins, de graphiques et de cartes. Ce qui fait que sauf dans quelques cas bien identifiables (images d’inondation ou de sécheresse, glaciers de montagne, mer d’Aral asséchée, etc.), les images de paysages ont été pour la plupart insérées a posteriori sur la voix d’Al Gore. On l’entend mais on ne le voit plus. C’est une technique extrêmement courante et impérative pour dépasser le stade d’une conférence filmée et faire un vrai documentaire susceptible d’accrocher le spectateur pendant un peu plus d’une heure et demie.
Les partis-pris du cadre et du cadrage sont porteurs des intentions du réalisateur Davis Guggenheim. On est frappé par le fait que, dans ce film, le paysage est rendu par une très large majorité (72%) de plans fixes. En réalité, ce sont des photos qui succèdent à des photos (Fig. 1) avec pour beaucoup un léger zoom avant pour donner l’illusion du mouvement et focaliser l’attention.
Fig. 1 : Al Gore : « Et puis, il y eut Katrina… » (31ème minute).
Avec les photographies, le cadre est fixé définitivement. Il n’y a pas, comme dans un plan de cinéma, un hors champ potentiellement surprenant si la caméra se déplace. La fixité des paysages renforce l’effet de preuve évidente contenue apriori dans chacune d’elle.
Ces images sont le plus souvent des plans larges (plus de quatre sur dix). Le lointain (Fig. 2) l’emporte sur le proche (un plan sur huit).
Fig. 2 : Musique angoissante (3ème minute).
Il y a là une mise à distance qui est un gage d’objectivité alors qu’un gros plan, l’exposition d’un détail, est communément considéré par la grammaire audiovisuelle comme entaché de subjectivité. Ce souci d’impartialité est complété dans plus d’un plan sur quatre par le choix d’un angle de prise de vue en plongée (vue d’avion). Ce qui est signe de la hauteur de vue de l’observateur, au sens propre comme au figuré.
Les propositions du montage reposent sur la mise en place d’un jeu d’interrelations entre les plans. Le montage travaille des rapports qui relèvent aussi bien du fond que de la forme. Ils sont d’abord déterminés par le temps de présence à l’écran d’un plan ou d’une suite de plans. Ici deux durées sont nettement privilégiées. Les plans courts, moins de deux secondes, émargent pour plus d’un tiers du total des plans. Ils sont souvent présentés en rafale : vingt-huit plans en moins d’une minute au début du film… Dix sept plans en moins de cinquante secondes pour Katrina à la Nouvelle Orléans. Et pourtant l’un d’eux dure plus de treize secondes (Fig. 3) : le Dôme sur fond d’incendie !
Fig. 3 : Un reporter « S’il vous plait, s’il vous plait ! Trouvez une solution. Peu importe laquelle mais trouvez une solution ! » puis Al Gore : « C’est nouveau pour l’Amérique… » (32ème minute).
Dans ce cas, il ne s’agit pas de représenter le réel mais d’intégrer sa puissance d’indice tout en obtenant un effet d’hallucination, de sidération qui anesthésie quelque peu le raisonnement. À l’opposé tout aussi nombreux (un tiers des plans), il y a des plans longs qui produisent un effet de dilatation du temps propice à la méditation : la vue satellite de la planète bleue (vingt secondes), le travelling sur la banquise et la plateforme de glace flottante (vingt-trois secondes), …
Les raccords entre les plans sont presque toujours (90%) des collures franches (« cut »). En effet, le type de narration choisi, un tableau, privilégie cette façon de relier un plan à un autre. Peu de trucages, en particulier peu de fondus au noir (lever de Terre) et de fondus enchaînés parce que la plupart des images de paysage sont employées sans souci de surligner des ellipses de temps et encore moins d’espace (Fig. 4), à l’exception notable des glaces et glaciers au fil des années récentes.
Fig. 4 : Al Gore : « Dans ces deux provinces voisines, l’une a connu une grave sécheresse tandis que l’autre était engloutie… » (38ème minute).
Les plans se succèdent de manière attendue, par exemple les plans enchaînant le Kilimandjaro, les glaciers Grinnal, Boulder, Columbia, ceux de Patagonie et du Pérou (Awjdh) et du Népal (AX010), les glaciers Adamello, Tscheva, du Rhône, Argentina, puis les surfaces englacées antarctiques… pour finir sur les chercheurs de Vostok. La continuitévisuelle (la glace dans l’exemple mentionné) est la règle largement majoritaire (70%). Elle est au service d’un déroulement des faits, fonction de la logique du récit fluide adopté par Al Gore. Néanmoins un tiers des plans sont montés pour provoquer un effet de rupture. Leur apparition successive déstabilise l’entendement du spectateur. Elle suscite immédiatement des interrogations. Ces plans interpellent. Ils sont nombreux au tout début du film : glaces flottantes sur l’océan, rayons de soleil à travers le feuillage de grands arbres, ruisseau dans la neige, fentes de dessiccation dans un sol, incendies de forêt, rues de La Nouvelle Orléans après le passage du cyclone Katrina…. Leur rôle est de faire se télescoper des images de paysage qui a priori n’ont pas de rapport entre elles. C’est par ce choc des images que le réalisateur veut montrer le caractère planétaire (des lieux apparemment différents) et global (causes et conséquences mêlées) du changement climatique. Enfin, il y a quelques plans leitmotiv qui ponctuent le film : la rivière lénifiante du début (Fig. 5), les cheminées fumantes et toujours la glace de mer, sous ses différentes formes, qui sature le film dans toutes ses séquences.
Fig. 5 : Al Gore : « Vous regardez cette rivière qui coule paisiblement… » (1ère minute).
123 réponses à “Montrer le froid pour souffler le chaud … Les images de paysages dans « Une vérité qui dérange ».”
Il y a des études qui soulignent que la durée de vie du C02 est inférieur à 10 ans dans la majorité des cas…
http://www.rechauffementmediat…..7#more-787
Quand j’ai regardé le film je ne l’ai pas vu comme ca …, ca m’a plus ennuyé qu’autre chose et pourtant j’étais « croyant »
y en assez de tous ces films sirupeux
Dans « femina » notre imbécile national, qui fait de la pub pour son navet qui va sortir mercredi et qu’il faudra bien aller voir pour pouvoir mieux le ridiculiser, il écrit: »inutile d’être madame Irma ou un prix Nobel pour savoir que les choses vont changer »
A la place d’Al Gore et de tout le staff du GIEC, cette comparaison ne me plairait pas. En tout cas, pour une fois que ce compliment ne vient pas du rang des sceptiques, on ne va pas le contredire
c’est quoi le bilan co2 d’un long métrage ?
the fritz (#4),
Nicolas Hulot sur France Inter « CO2 mon amour » du 03/10/2009
« Le rôle des états est renforcé, tant mieux, parce que nous les hommes, on est désespérément humain, et quand on est désespérément humain, ça veut dire qu’on n’est pas apte à la limite.
Tant, mieux c’est ce qui fait notre charme, sauf que là, comme les contraintes nous obligent à fixer des limites, c’est aux états à nous les fixer ; nous les citoyens, on doit dire « je vous en prie, fixez-nous des limites ».
Comme à un enfant, vous ne lui fixez pas de limite, s’il n’a rien pour s’appuyer, il se casse la figure. »
http://sites.radiofrance.fr/fr…..2monamour/
Oups ! ça fait peur !
Mais je suis rassuré de voir qu’on va s’occuper de moi comme d’un enfant.
Mr Hulot (celui de J Tati !) (#7),
.. Ca fait TRES peur… Vive big brother tant qu’on y est! Enfin, ça nous viens bien d’angleterre où Londres est la ville avec le plus de caméra au monde
Il ne manque plus que la cautérisation de la Terre par l’explosion soudaine du Soleil. À cause de l’homme bien entendu. Avec un peu d’imagination verte, c’est un scénario à la fois possible et désirable…
Soyons vicieux et méchant pour une fois: il faut vraiment être malade mental quelque part pour être si bandé sur un tel porno catastrophisme… 😯
@7_Mr Hulot (celui de J Tati!)
Je cite votre extrait de cet ineffable N. Hulot (go go) :
Voilà qui traduit une conception bien particulière de l’homme que je ne partage pas (car nous n’avons cesser depuis notre début de mettre frein à la maladie, à la misère, à l’ignorance, à l’abus des riches, aux dérives de notre technologie, etc.) Par ailleurs, je ne comprend pas ce que signifie l’expression : « être désespérément humain ». Je suis humain jusqu’à preuve du contraire et pourtant je ne désespère en rien de l’être. Pour rien au monde j’accepterais d’être changé en grenouille verte ou en porc plein de boue tiède, si heureux que je pourrais l’être ainsi. J’en conclut que M. Hulot a fait une figure de style mais une figure de style patatouf, i.e. qui ne rime à rien… 😮
Pour ce qui est de « l’inaptitude à la limite », l’Hurluberlot, il s’y connaît, et pas qu’en matière de formules creuses.
Cf le pacte-contre-Hulot.
Sirius (#11),
Il y a probablement de la figure de style dans la formule, mais il y a surtout, je pense, une aversion de l’homme.
Aversion encore indicible.
Ce qu’il y a de probablement le plus effrayant dans le personnage de Nicolas Hulot est une réelle sincérité.
Et qu’un journaliste de France Inter laisse, sans réagir, passer que l’homme est un enfant qui doit être pris en main par un état fort…
Que dis-je sans réagir, en approuvant vigoureusement de pareils propos !
Tout cela me met dans une froide colère, et j’ose espérer qu’humanisme et positivisme trouveront quelques voix fortes pour lutter contre cet obscurantisme.
Sur France Inter ce matin à propos d’Hulot :
http://sites.radiofrance.fr/fr…..lhumeurde/
Hallucinant hier soir sur TF1 juste à la fin de son interview par la Ferrari (où il avait été fort peu question de réchauffement climatique) :
– On va faire un point sur la météo. Bienvenue Evelyne, tiens justement on était en train de parler réchauffement climatique…
Et l’autre d’enchainer sur les températures exceptionnelles pour un mois d’octobre…alors que souffle un fort vent de Sud Ouest.
Flo (#14),
La chronique de Guillon sur l’écolo tartuffe est amusante, mais je ne suis pas certain que ce soit le meilleur biais.
Il convient, me semble-t-il, de dénoncer la part totalitaire de son discours.
@13_Mr Hulot (celui de J Tati !)
Je suis aussi moi aussi perplexe. Quelle est en effet la pensée profonde de N. Hulot? Pourquoi s’indigne-t-il tant? En quoi donc sa « dignité » est-elle bafouée?
L’objet de son indignation n’est certainement pas sa dignité d’être humain, car il donne à entendre que l’être humain est à la nature ce que le cancer est corps. Un cancer ne saurait être une chose « digne ». (Oui je sais, on nage ici dans le domaine des jugements de valeurs. Mais vient un temps où il est impossible d’y échapper. Comme ici.)
Troublant aussi effectivement son désir d’un « état écolo fort ». Cela donne à entendre que les gens du peuple, même les plus éduqués, sont dans le fond des ignares, davantage animés par leurs instincts que par la raison, mais que les écolos, eux, parce qu’ils ont accès à la vérité (métaphysique), méritent de gouverner. Retour donc à la République de Platon , version écolo.
Non. M. Hulot n’invente fondamentalement rien, sinon une autre version post-moderne du géniocratisme et par extension, du totalitarisme.
Avant in avait le droit au couplet quotidien sur le RC à la télé…
Maintenant c’est toutes les heures !
Je n’inviterais pas plus à ma table M. Hulot, ce gros gras écolo auto proclamé gardien de la planète, que Ben Laden, ce meurtrier avéré et auto proclamé gardien de la vérité musulmane. 😮
Si M. Hulot veut vraiment faire gardien de la planète, qu’il entre en politique. Chemin plus court : qu’il l’achète.
À ce que se sache, il a refusé le premier terme de l’alternative et il ne peut satisfaire le second. Il est donc fait.
@20_Sirius
Je corrige ma faute orthographique en 20:
À ce que je sache, il a refusé le premier terme de l’alternative et il ne peut satisfaire le second. Il est donc fait.
Sirius (#16),
Je crois que nous sommes sur la même longueur d’onde
Sirius (#21), Mr Hulot (celui de J Tati !) (#22),
Ben, vous voilà d’accord avec Cohn-Bendit alors … lol
http://www.lemonde.fr/cinema/a….._3476.html
Araucan (#23),
Cohn-Bendit est avant tout libertaire !
Et ce n’est pas si courant aujourd’hui !
Mr Hulot (celui de J Tati !) (#15),
Je suis d’accord avce vous, mais si les apprentis dictateurs se discréditent eux-mêmes par leur comportement ou leurs contradictions flagrantes (les contradictions apparentes ne sont pas toujours le trait dominant des dictatures, qui donnent souvent au contraire et pour le pire l’apparence d’une grande cohérence) il ne faut pas bouder son plaisir et les signaler dès que possible.
Elles sont peut-être plus aisément compréhensibles par le grand public que des considérations plus philosophiques.
Mr Hulot (celui de J Tati !) (#24),
C’est pas simple la démocratie, lorsqu’on est « sûr » de ce qui est bon pour les autres (y compris les générations futures …. (ironie !)
@Araucan.
Pensez-vous que François Mitterand aurait du faire une référendum sur le nucléaire pour rester un bon démocrate ?
J’ai l’impression que nos gouvernants ont toujours prétendu savoir ce qui était bon pour les autres ?
Mr Hulot (celui de J Tati !) (#24), Cohn-Bendit, comme tout gauchiste bon teint, est libertaire pour tout ce qui moeurs, éducation, social, bref, fidèle à ses racines 68ardes pourries.
Mais pour ce qui est des autres libertés, liberté économique, liberté d’entreprendre et d’innover, propriété privée, port d’arme, liberté d’opinion, liberté des religions… c’est le pire des fascistes.
Donc, non, ce genre de réactionnaire post-moderne, hypocrite et d’une intolérance inouïe, est tout sauf rare, c’est même l’archétype des écomaniaques boboïdes qui passent leur temps médiatique à bourrer le mou aux gens et à endoctriner nos enfants.
Il est assez amusant, et désormais assez classique, de lire les réactions des lecteurs du Monde à l’article sur le Syndrome du Titanic : quelle proportion de sceptiques!
miniTAX (#28),
Mon cher Minitax, à vous lire, on prend peur; vos propos ont tout de la réthorique du « red neck » moyen de l’amérique profonde, l’emphigourie en moins. Votre référence, en particulier, au port d’arme fait froid dans le dos.
Contentez-vous d’être sceptique en matière de RCA et ne vous aventurez pas sur les terrains plus que glissants du bauf ordinaire
Je m’attend évidement à une réponse discourtoise selon votre habitude quand on émet des réserves sur vos propos.
moi, j’adore les messages de Minitax.. à chaque fois, c’est un grand moment de Rock’n’roll.. 😆
et je le comprends, y’a un tel mouvement de moutonnerie, d’oppression médiatique sur ce RC »A » que ça en devient très gonflant..
andqui (#30),
C’et vrai , d’un message à l’autre, on hésite entre le bon , la brute et le truand
Nicolas HULOT oublie que les Etats ont le plus grand mal du monde à se fixer eux-même des limites. Le XXème siècle a montré plein d’exemple de tragédies que peuvent causer les Etats lorsqu’ils veulent fixer de trop grandes limites à leurs citoyens.
Le seul pouvoir ayant mis en place une politique de décroissance au cours de l’histoire ( j’ai bien dit décroissance et non pas simplement politique consistant à tenter de fixer la société en l’état) n’est-il pas celui de Pol Pot ?
Notez bien que c’est une question, je ne suis pas affirmatif.
Par ailleurs, la référence au droit de porter des armes de MiniTAX n’a rien de beauf. C’est une position philosophique qui se défend, même si des beaufs peuvent par ailleurs être attirés par cette position.
Les Etats-unis ont des positions en matière de liberté qui peuvent surprendre les européens mais il est trop simple d’assimiler cela à certaines caricatures.
Par exemple, la liberté d’expression y est à peu près totale. Les blancs peuvent y tenir des propos racistes à l’endroit des noirs. Cette liberté est-elle alors l’expression d’un racisme de la société américaine, comme le veulent les caricaturistes ? Non, car on voit des noirs tenir des propos aussi violents à l’égard des blancs.
On peut être opposé à ce parti pris de laisser tout dire mais il n’y a pas de raison de l’assimiler aux positions extrêmes qu’il permet de s’exprimer.
De la même manière, un partisan du droit de porter des armes n’est pas toujours un décervelé qui ne rêve que de tirer sur tout ce qui bouge. Ce n’est pas à partir de tels « arguments » mais sur la base d’une démarche rationnelle que l’on peut critiquer sa position.
Veuillez m’excuser pour ce hors sujet.
Cordialement,
Domi
Domi (#33),
C’est trop demander à un franchouillard tellement à côté de ses pompes qu’il est persuadé qu’il est culturellement et moralement bien supérieur à un « red neck » de l’Amérique profonde.
Le plus pathétique, c’est que ce genre de complexe de supériorité vient d’un continent qui a cautionné les pires massacres de l’histoire, qui a hébergé les dirigeants les plus crapuleux du monde moderne, qui a exporté les pires modèles socio-politiques de part le monde, qui est en train de nous concocter la plus grande escroquerie planétaire de tous les temps qu’est le RCA et qui serait à chaque fois dans une merde noire si les Ricains n’étaient venu nous sauver tout simplement parce qu’il n’y a pas le moindre contre-pouvoir politiquement incorrect pour dénoncer les dérives.
Mais visiblement, l’Histoire, c’est fait pour les chiens.
Pourquoi donc se questionner quand qq ose émettre un avis contraire à la pensée unique. Il suffit de lui balancer l’argument massue du « bauf » suivi de l’insulte suprême du pro-américain primaire et véreux et hop, le débat est terminé par KO. Facile !
Pour le RCA, les américains sont au moins aussi coupables que les européens ( avec Gore, Hansen, Mann etc.)
@26_Araucan
Les générations futures… Il s’agit bien sûr d’un élément important du discours de l’éthique environnementaliste. Je retiens un argument contre cet élément: agir en fonction de ceux qui nous suivront (n.b.: il s’agit d’êtres en puissance, non d’êtres en acte), c’est aussi indirectement dicter à ceux-ci comment ils devront eux-mêmes agir lorsqu’ils existeront, ce qui est clairement du paternalisme. 😈
miniTAX (#34),
Mouais…. ta position est à peu prêt aussi extrême que l’est l’assimilation du Redneck à un beauf…
En vrac:
– Dans la promotions du RCA, certaines élites américaines ne sont pas les dernières (et pas que chez les démocrates….)
– Question dirigeants crapuleux, les USA ont eu leur lot comme les autres.
– La liberté de port d’arme… peut-être en théorie… mais en pratique à mettre en balance avec la liberté de ne pas se prendre de balles perdues lors des règlements de compte de gangs de banlieue… (les statistiques font mal dans ce domaine…)
– Contrairement à ce que beaucoup croient savoir… la propriété privée est bien plus taxée aux US qu’en France…
Gare au fantasmes des deux cotés. L’Europe et les USA c’est certes pas pareil… mais dans aucun des deux cas c’est le paradis sur terre….
laurent (#37),
Attention à ne pas tout mélanger, aux amalgames à 2 balles. Dénoncer le RCA est en soi un travail utile et, en l’état actuel de la société, largement suffisant, si on en reste aux aspects rationnels et scientifiques.
L’inscription de cette démarche dans un ensemble politique global (défense de l’occident, du libéralisme; de la vision idilliqe des USA et j’en passe…) ne peut qu’affaiblir les arguments que ce site cherche à développer et qui sont d’une grande utilité pour ceux qui, comme moi, tente de porter ces messages à l’extérieur.
J’ai souvent entendu que le discour anti RCA était l’apanage des ultra libéraux et cela affaiblisait mon argumentation (même si c’est hors sujet).
Il me donc semble utile (tactiquement) de se recentrer, tout en dénonçant évidement les aspects totalitaristes du discor écolo, mais dans un deuxième temps, dès lors que l’argumentation rationnelle est entendue par son public.
Pour le reste, chacun est libre de ses opinions politique.
andqui (#38),
je plussoie
andqui (#38),
Je suis parfaitement d’accord avec ce point de vue, le RCA est une discussion scientifique.
Toutefois, on ne peut négliger le fait que celui-ci est exploité comme un outil idéologique puissant.
Il me semble que par delà des clivages politiques classiques, c’est la vision de l’homme qui est en cause.
Le judéo-christianisme comme l’humanisme placent l’homme au « centre », alors qu’une certaine lecture écologique du monde modifie profondément cette vision.
On ne peut donc difficilement éviter, dans certain cas de passer par la case « idéologie ».
Pour ma part j’établis donc une séparation entre, pour faire court, proRCA-Humanistes et proRCA-gaïa.
C’est pour cette raison que je soulignais la différence entre Cohn-Bendit libertaire et la tentation totalitaire des dernières déclarations de N Hulot.
Dans un cas, nous disposons des outils de la raison, dans l’autre il me semble difficile de ne pas entrer dans le « gras » d’une discussion plus philosophique.
Mr Hulot (celui de J Tati !) (#40),
Rien à redire, bien sûr; moi aussi je veux placer l’homme au centre, et même au centre de l’union et les outils de la raison et l’idée de progrès sont indispensables. Votre séparation entre humanistes et écolo-totalitaires me va bien mais la lecture idéologique concerne également le clan de ceux que vous appelez les humanistes.
Je respecte, même si je ne les partage pas, c’est peu de le dire, les idées des ultra liberaux qui dans leur ensemble sont très critiques vis-à-vis du RCA (je lis régulièrement le site de Bénard) mais je ne les suis plus quand ils y trouvent prétexte à la promotion de leur vision de la société.
Pour ma part, l’enjeux est de convaincre ce que d’aucun appelle le « peuple de gauche » (nom ridicule évidement) et j’y travaille quand il est l’heure du travail mais la tâche est ardue, croyez-moi.
laurent (#37),
1) les Américains font la promotion du RCA comme ils font la promotion de l’anti RCA : tu as vu en Europe un équivalent de Foxnews ou du Washington Times qui dénoncent ouvertement la propagande réchauffiste toi ???? Si tu en a marre d’entendre les mêmes prêches écolos, tu peux changer de présentateur, de chaîne voire organiser un « town hall » pour le gueuler à ton député, en Europe tu peux pas, le débat « est terminé ». Et ils n’ont jamais ratifié Kyoto, n’ont pas levé de taxe carbone, ne se prétendent pas être le leader du monde en matière de « protection du climat », ne forcent pas les pays pauvres à signer des accords réchauffistes débiles, chantage à l’appui… Alors oui, ce n’est pas l’idéal chez les ricains mais c’est bien moins pire que ce qui s’est passé et qui est en train de se passer en Europe car ils ont de réels contre-pouvoir contre la pensée unique.
2) les ricains n’ont jamais mis au pouvoir un ditacteur, ils n’ont jamais élu un communiste, n’ont jamais cherché à coloniser par la force l’Afrique ou l’Asie… donc là encore, tu fais du relativisme à 2 balles.
3) lier le port d’arme aux balles perdues, c’est de la caricature. En Israel ou en Suisse, les citoyens peuvent tous posséder leurs armes, ce n’est pas pour autant qu’il y a plus de balles perdues. Tu notera l’ironie de ton exemple, vu les balles perdues qu’on a en France lors des récentes batailles entre gangs dans nos banlieues (où le port d’arme, même blanche, est supposé interdit, warf, warf).
4) source, réf, chiffres pour « plus de taxe sur la propriété privé aux USA », stp ?
Enfin pour ce qui est des « fantasmes » des USA, j’y ai vécu et travaillé presque 10 ans et mon frère s’y est installé définitivement avec femmes et enfants. Alors laisse moi rire quand j’entends les franchouillards me parler de l’Amérique profonde, de ses « ultra-libéraux », de ses rednecks, de ses « pauvres », de ses universités pour riches, de son soit-disant absence de système de santé et de mille autres clichés risibles qu’ils ressassent de la propagande officielle et médiatique. Tu ne crois pas ce que je dis ? Demande par ex. à Pierre-Ernest qui lui aussi a vécu et travaillé là-bas, tu vas peut-être réaliser à quel point vous êtes à côté de la plaque.
Suppose 2 secondes que tu as la même « qualité » d’info sur les USA de la part de nos médias que sur le RCA. Ha, ça fait réfléchir hein…
miniTAX (#34),
Je l’avais prévu et annoncé: la discourtoisie puis l’emportement l’emporte sur l’argumentation. Votre personne est respectable; certaines de vos idées le sont moins à mes yeux. Mais je suis sûr que vos êtes un brave homme.
andqui (#43), vous ne seriez même pas fichu de prévoir l’heure du coucher du soleil alors, ce que vous prévoyez ou annoncez, RAB.
miniTAX (#42),
Cher ami, vu l’état d’énervement dans lequel vous semblez être, je ne voudrais pas vous savoir porteur d’une arme.
Prenez plutôt une camomille.
andqui (#45), Et vous, sortez de votre trou, prenez un billet d’avion et allez visiter le monde. Vous apprendrez peut-être ainsi que les honnêtes gens porteurs d’armes ne tirent pas sur ceux qui les énervent.
andqui (#41),
Certes, et c’est bien la tentation que nous devons éviter !
Sirius (#36),
Se prévaloir des intérêts de ceux qui ne peuvent s’exprimer devrait conduire à se méfier, d’autant plus que cela revient à se projeter soi-même dans cet autre silencieux et à l’utiliser pour culpabiliser les autres…
laurent (#37),
Il n’y a pas de paradis sur terre, quand bien même ce concept puisse avoir un sens. Et d’autre part, il y a nettement pire hors de ces deux zones, qui ont toutefois leur avantages et leurs inconvénients
Mr Hulot (celui de J Tati !) (#40),
Les RCA a été une discussion scientifique et continue à l’être mais en sourdine (ce qui ne veut pas dire que cela va s’arrêter ou que cela ne reprendra pas à un niveau plus visible).
Par contre la dimension idéologique est désormais établie ainsi que la dimension politique, ne serait-ce que parce que celle-ci s’appuie sur les deux précédentes. Et c’est bien là où est le piège, car combattre une idéologie par une autre idéologie ne marche pas. Je n’ai pas de solution miracle, l’exercice du débat, du doute et de la réflexion ne se limitant pas à un seul sujet mais devrait permettre tout de même d’éviter quelques pièges…
Araucan (#48),
Sans oublier que pour certains le RCA n’est plus un interrogation scientifique mais un outil de propagande qui n’a nul besoin d’être vrai ou faux, mais seulement efficace.
Concernant « une bataille idéologique », il ne s’agit pas d’opposer une idéologie à une autre (dont tu indiques la faible efficacité), mais de rappeler, ou de souligner, la dimension idéologique d’un discours, afin de pouvoir ramener la question à sa dimension scientifique.
Le terrain est glissant…
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La revue ETHNOLOGIE FRANCAISE
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A cette occasion, nous vous invitons à vous joindre autour d’un verre
aux auteurs et à la rédaction
LUNDI 12 OCTOBRE, 17 heures 3O
Hall de l’Institut de Géographie
191, rue Saint-Jacques, Paris, 5e (métro Luxembourg).
Martine Segalen et Anne Blanchard
et les responsables du numéro : Martine Tabeaud et Martin de la Soudière.
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NB : Martine Tabeaud est coauteur de l’article « Montrer le froid pour souffler le chaud », paru chez Espacetemps.net