Prophétie de cauchemar


(redirigé depuis Le Mythe climatique)

Les carbocentristes ne sont pas les seuls à pouvoir faire frémir. Voici une prophétie de mon cru, sous la forme d’une interview imaginaire. Âmes sensibles s’abstenir…

« L’effort doit être mondial, immédiat et massif »

Paris, le 12 octobre 2014.

Monsieur Untel, vous êtes représentant de l’Union Européenne au sein du GIEO, qui s’est réuni pour la première fois cette semaine, à Paris. Quelle est la mission du GIEO ?

Le GIEO est le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution de l’Océan. Sa mission est d’informer sans parti pris les décideurs sur l’évolution actuelle des océans à l’échelle du globe, déterminer la part d’origine humaine de cette évolution, en discerner les conséquences potentielles et proposer des stratégies d’adaptation.

Un peu comme le défunt GIEC, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat ?

Tout à fait. La mission du GIEC ayant pris fin avec son cinquième et dernier rapport remis cette année (après ses rapports de 1990, 1995, 2001 et 2007, NdlR), nous avons estimé qu’il aurait été dommage de perdre toute l’expérience accumulée par ce groupe. Au sein du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, il a donc été décidé de lui donner une nouvelle vie. Le phénix qui figure sur le logo du GIEO est là pour le rappeler.

Le GIEC avait tout de même été très critiqué, dans ses méthodes comme dans ses résultats…

Honnêtement, je ne comprends pas les reproches faits au GIEC. Le GIEC a défendu l’idée que les émissions humaines de gaz carbonique étaient dangereuses pour l’avenir de la planète : le GIEO reprend mot pour mot cette thèse, la replaçant dans un contexte océanique plutôt que climatique.

Il reste que, contrairement aux prévisions du GIEC, la température de la Terre a brutalement chuté depuis trois ans, au point que l’on prévoie désormais d’en revenir d’ici quinze ans aux niveaux de l’ère préindustrielle…

Le nom anglais du GIEC était International Panel on Climate Change : il s’agissait de s’intéresser aux changements climatiques, et non au réchauffement. Qui peut nier, précisément en raison de l’évolution actuelle de la température, que le climat se modifie ? Quoi qu’il en soit, je ne souhaite pas m’attarder sur des polémiques stériles. Il me semble bien plus important et plus urgent de me tourner vers l’avenir.

Cet avenir, il réside donc pour beaucoup dans l’Océan ?

Une grosse part de nos émissions de gaz carbonique est absorbée par l’Océan, abaissant ainsi son pH, c’est-à-dire que cela le rend plus acide. Les conséquences de cette acidification sont multiples, et potentiellement très graves à l’échelle du globe. Tous les modèles s’accordent à dire que, d’ici cinquante ans, la biodiversité marine risque de s’effondrer. Le patrimoine naturel de la planète est en danger, et il nous revient, à nous humains qui en sommes la cause, de prendre les mesures qui s’imposent.

Qui risque de subir le plus de conséquences de cette acidification des océans ?

Toutes les régions sont concernées, et pas seulement les régions littorales. Toutefois, l’évolution actuelle des océans met particulièrement en péril l’économie de nombreux pays qui tirent des revenus importants des ressources halieutiques. Ce sont, d’une manière générale, les pays pauvres qui sont susceptibles de souffrir le plus, à moins d’un effort mondial immédiat et massif pour limiter la tragédie qui s’annonce.

Quelle est le niveau de fiabilité des thèses du GIEO ?

Le GIEO regroupe les 4300 scientifiques les plus pointus dans le domaine – c’est près de deux fois plus que le GIEC. Ses conclusions s’appuient sur les études les plus fiables et les plus récentes, mais aussi sur les remarquables synthèses du GIEC sur la partie océanique du climat terrestre. Quant aux modèles, ils utilisent des ordinateurs parmi les plus puissants du monde et intègrent un très grands nombre de paramètres, fournissant ainsi des résultats d’une précision encore impensable il y a dix ans. Voilà pourquoi notre degré de confiance en nos conclusions dépasse les 90%.

Pour finir, que répondez-vous aux sceptiques ?

Les sceptiques ? Quels sceptiques ? Même Claude Allègre, autrefois grand adversaire du GIEC, est membre du GIEO et endosse toutes ses conclusions. Dans ce débat, il y a clairement deux catégories : celle des scientifiques tournés vers l’avenir et qui font face à leurs responsabilités, et celle des révisionnistes et des provocateurs de tout poil dont le seul objectif est de préserver égoïstement leurs acquis et leur mode de vie. Ils sont heureusement de moins en moins nombreux.

Benoît Rittaud (avec mes remerciements à Pierre-Ernest, dont ce commentaire sur Skyfal a inspiré ce billet).


74 réponses à “Prophétie de cauchemar”

  1. miniTAX (#49), supposons que ces calculs de proba soit exacts.

    Est-ce qu’on recherche et trouve ces fameux impacts, en particulier celui de la fin du permien qui a du être apocalyptique ?
    Ces impacts expliquent donc la disparition des gros reptiles mammaliens (plusieurs mètre tout de même…) du permien ? Existe-t-il des études à ce sujet ?

    Je trouve que c’est un peu facile, car quand bien même ces impacts auraient eu lieu régulièrement (on peut penser que ça l’est effectivement, il n’y a qu’à regarder les astres du système solaire…) on ne peut que spéculer sur l’impact climatique et sur la faune.

  2. Murps (#52), au delà de quelques millions d’années, les traces d’un impact ont largement disparu, d’autant plus vite que l’épicentre se trouve dans des endroits où les cycles biologique et hydrologique sont intenses comme dans les zones subtropicales. Les méga-cratères d’impact qu’on trouve encore dans les déserts par exemple seraient effacés si c’était à l’équateur ou dans les océans. Donc effectivement, on ne peut que spéculer sur un lien événement cataclysmique – disparition brusque où les chutes météoritiques sont de bon candidats, c’est tout.
    Pour l’impact climatique de ces chutes, c’est déjà moins spéculatif puisqu’on a des ordres de grandeurs en jeu d’énergie, de quantités de matière dispersées… qu’on peut extrapoler à partir des éruptions volcaniques. Quant à l’impact sur la biosphère, c’est bien sûr totalement au doigt mouillé puisqu’on ne sait même pas estimer décemment le taux d’extinction actuel, essentiellement basé sur le modèle ultra catastrophiste habitat- espèces (en gros, tant de réduction de la surface de l’écosystème => tant de disparitions d’espèces) pourtant moultes fois prouvé faux par les données d’observations (mais qui arrange bien l’internationale alarmiste). Araucan devrait pouvoir largement développer ce dernier point.

  3. Ben (#54), voir aussi ce « débat » sur l’extinction des espèces, mais à la sauce Futura – sciences, illustration parfaite de la pensée unique.
    Pour la petite histoire, dans cette discussion, où les modos sont plus nombreux que les posteurs hi hi, non content du bullying public par les modos eux-mêmes, ils m’avaient envoyé des messages privés pour me dire que si je continue à faire le négationniste (de l’extinction-massive-qui-s’empire-chaque-jour), je risquais le bannissement, vu mon statut de serial sceptique acquis déjà avec le réchauffement anthropique et puis la fin-inévitable-des -ressources (l’anti-catastrophisme étant vu comme un défaut rhédibitoire sur Futura-science).

    La discussion était finalement autoritairement fermée (admirez le prétexte utilisé par le Ministère de la Vérité) et moi, j’étais passé au statut privilégié de « posteur en preview », comme sur Infoclimat (ie que mon avis ne sera publié que si les modos ne l’ont pas jugé impur). Et c’est sensé être un forum « scientifique » !

  4. Dans le genre « vous n’avez aucun diplôme, vous êtes donc un cuistre et vos idées n’ont donc aucune valeur » me vient tout de suite à l’esprit Freeman Dyson : 

    quand on voit la qualité de son œuvre mathématique et physique, pour un simple détenteur d’une petite maîtrise (BA de math, il me semble) et vulgaire professeur émérite et honoris causa d’une vingtaine d’universités dans le monde (même pas un thésé, c’est pour dire !).

    Bon, c’est un cas particulier, soit. Mais il s’assimile lui-même à un « amateur éclairé » qui a appris par lui-même ce dont il avait besoin !

    Pour lui, l’imagination a toujours eu une valeur bien plus grande que les diplômes ou que la science elle-même… et on voit ce que ça a donné chez cet exceptionnel autodidacte, qui a travaillé en toute équité avec les plus grands de son temps (qui ont même regretté qu’il n’ait pas partagé le Nobel de physique avec Feynman avec qui il a co-développé la théorie quantique des champs électromagnétiques, connue sous le sobriquet de « le bijou de la physique » ) !

    Certaines de ses théories sont même issues de ses lectures de SF, dont il est féru, comme les fameuses « sphères de Dyson »…

    Ce pour dire que parfois, de simples amateurs peuvent être des interlocuteurs de grande, voire de très grande valeur, n’en déplaise à certains…

  5. miniTAX (#53), on est encore dans la spéculation… Le catastrophisme est à la mode.
    On a bien « trouvé » des « preuves » de la météorite KT qui assassina les dinos avec les traces d’iridium et les quartz « choqués »…
    Alors pourquoi ces mêmes traces ne sont elles pas présentées pour les extinctions du permien et de l’ordovicien et le reste ?
    On devrait trouver le même type de preuves que pour la limite KT, non ?
    Personne ne se pose la question ? Quelqu’un a des liens ?

    Ensuite, en ce qui concerne les impacts d’astéroïdes, on peut se dire effectivement, que la probabilité est de… tant par millions d’années et ce, de manière équiprobable dans le temps.

    Mais on peut aussi se dire qu’à une époque, la probabilité était beaucoup plus élevée que maintenant, et que après une période particulièrement active de « bombardement », le système solaire dans son ensemble a atteint un état d’équilibre, ou chaque gros corps céleste garde sa trajectoire « à peu près stable » diminuant ainsi considérablement l’occurrence d’une collision.

    – en ce qui concerne l’ordre de grandeur énergétique, on est pas plus avancé tant les possibilités son variées.

    l’impact sur le climat est carrément spéculatif dans les prévisions puisque précisément, on a pas de modèle de circulation climatique (cf ce site…).
    Est-on absolument certain que le « climat sera changé pendant tant d’années, interrompant la photosynthèse et tout ça »… ?

    l’impact météorologique est sans doute le moins mystérieux, on en a une petite idée avec les éruptions volcaniques et les cendres projetées…

    – l’impact sur la faune et la flore étant une combinaison et une conséquence des faits précédents, on est en plein brouillard.
    Si on savait de quoi disparaissent les espèces…

    En résumé on se retrouve avec des idées originales (c’est ce qu’on demande à des scientifiques, d’avoir des idées…) mais très peu de certitudes et ce qui est plus ennuyeux et pas très rigoureux, pas beaucoup de moyens de vérifier ce que l’on avance…
    En clair, au lieu d’avoir 5 ou 6 affirmations, on a 5 ou 6 doutes.
    Je préfère ceci :
    http://www.geopolis-fr.com/art…..aures.html
    Moins spectaculaire, moins hollywoodien, mais tellement plus crédible, car plus « simple »…

    Sinon, en ce qui concerne les extinctions évoquées sur le forum futura-sciences… Belle passe d’arme ! Ils sont bien sectaires quand même. Je ne mettrai pas les pieds sur leur forum, et c’est dommage car leur site est pas mal, hormis ce côté militant millénariste convaincu insupportable.

  6. Murps (#58),

    Je pense qu’il faut vraiment lire le bouquin de Courtillot Nouveau voyage au centre de la terre, dont l’objet principal n’est pas le climat mais la géologie et les grandes extinctions commandées par les traps et leurs effets sur l’atmosphère par ce qu’il est convenu d’appeler l’hiver nucléaire. C’est la théorie de la terre boule de neige avec une période de l’ordre de la dizaine de millions d’années. Elle ne vaut pas bien sûr pour les glaciations au rythme de ~115000ans, assez bien expliquée par Milankovitch, bien que le même mécanisme fin (rayons cosmiques et nuages) puisse être impliqué.

    La conséquence principale d’un tel cataclisme serait, non pas le chaud comme Courtillot l’a soutenu il y a quelques années à la télé dans un documentaire, mais le froid lié à l’obscurcissement ou diminution de l’ensoleillement, et ensuite la redissolution très rapide du CO2 atmosphérique dégazé pendant la période inter bras galactiques, dans l’océan mondial. Il ne faut pas oublier que cette redissolution s’effectue chaque année dans l’océan arctique pour ~20ppm (5%) rien qu’avec la différence été hiver actuelle de la SST. Baisse du CO2 = moins de photosynthèse = moins de vie disparition des très grands animaux herbivores nécessitant une ration quotidienne énorme de fourrage.

    Dans son livre Courtillot fait une analyse assez convaincante de la théorie des traps, petits et grands en corrélation temporelle avec les extinctions connues, les 5 grandes et de très nombreuses petites. Il présente ceci comme son opinion scientifique sans oublier de faire état des arguments contradictoires. Pour moi, sa théorie est falsifiable mais n’est pas encore falsifiée ; ce n’est pas une foi, c’est une théorie scientifique soutenue par un certain nombre de faits et à discuter.

    Sur les ~520 Ma depuis le Cambrien, les intervalles approx entre les 5 grandes extinctions sont de 160, 120, 70, 105 Ma dont la moyenne ~115 Ma n’est pas si loin de la théorie cosmoclimatologique de Shaviv du passage tous les ~130 Ma dans les bras de la galaxie Voie lactée.

    Courtillot ne cite pas Nir Shaviv, dont la théorie est pourtant en accord avec celle de Svensmark et Friis Christensen.

  7. World misled over Himalayan glacier meltdown

    http://www.timesonline.co.uk/t…..991177.ece

    « Some scientists have questioned how the IPCC could have allowed such a mistake into print. Perhaps the most likely reason was lack of expertise. Lal himself admits he knows little about glaciers. « I am not an expert on glaciers.and I have not visited the region so I have to rely on credible published research. The comments in the WWF report were made by a respected Indian scientist and it was reasonable to assume he knew what he was talking about, » he said.

    Rajendra Pachauri, the IPCC chairman, has previously dismissed criticism of the Himalayas claim as « voodoo science ».

    Last week the IPCC refused to comment so it has yet to explain how someone who admits to little expertise on glaciers was overseeing such a report. Perhaps its one consolation is that the blunder was spotted by climate scientists who quickly made it public. « 

  8. Suite de l’affaire des glaciers de l’Himalaya.

    Suivez la piste de l’argent et de la corruption.
    1) rapport du GIEC : les glaciers de l’Himalaya pourraient avoir disparu en 2035.
    2) Source affichée, un rapport de propagande du WWF.
    3) Source révélée récemment du rapport un glaciologue indien du nom de Hasnain qui a dit que …
    4) Enquête récente il aurait dit mais pas exactement, toutefois, etc.
    5) Entre temps, le gouvernement indien avait commandé un rapport qui dit que cette fonte est une sottise.
    6) Pachauri monte au créneau alors qu’on ne lui avait pas demandé d’en faire autant : ce dernier rapport est « arrogant » et c’est de la « science d’écolier ».
    7) l’affaire WWF-GIEC-Hasnain devient publique.
    8) L’auteur du rapport du GIEC Murari Lal (pas glaciologue pour un sou) maintient mais du bout des lèvres.

    9) Le pot aux roses est dévoilé :

    Le nommé Hasnain est maintenant employé par Pachauri dans son TERI.

    Le même TERI a reçu 2 millions d’euros des nuls bruxellois pour étudier la fonte des glaciers himalayens (merci au rapport frauduleux du GIEC)
    eureferendum.blogspot.com/2010/01/pachauri-protecting-his-interests.html

    Il suffisait de suivre la piste du pognon.

    Pourris ? corrompus ? qu’avez-vous dit ?

  9. Marot (#65), wow, excellent résumé. Avec l’éminent climatologue du GIEC Pachauri, on est à chaque fois abasourdi ! On l’est d’autant plus que toute cette corruption s’est faite devant « des milliers de climatologue de premier plan ».
    Juste un complément cependant, il n’a pas dit « science d’écolier », c’est trop subtil. Il a dit traité les articles qui le contredisent de « science vaudou ». Venant d’un type qui a sa tronche et qui pratique de la science fakir, ça ne manque pas de sel.

  10. Marot (#65),
    désolé c’est pas très clair ce que tu dis…
    point 3??? (ps: je suis pas tout a fais au courant de toutes ces histoires…) c’est qui celui là??
    merci

  11. Les bruxellois qui distribuent notre pognon à des incompétents, dans le meilleur des cas et à des escrocs dans le moins bon, n’ont, je suppose, aucun soucis à se faire…
    Qui pourrait leur demander des comptes ?
    Autre sujet :
    Vu à la télé ce matin, Courtillot, à propos de Haïti. C’est bien que le grand public se familiarise avec un scientifique raisonnable. Ça nous change des prêcheurs de l’apocalypse.

  12. mica (#67),

    It has also emerged that the New Scientist report was itself based on a short telephone interview with Syed Hasnain

    eureferendum.blogspot.com/2010/01/pachauri-protecting-his-interests.html

    wattsupwiththat.com/2010/01/17/told-ya-so-ipcc-to-retract-claim-on-himalayn-glacier-melt-pachauris-arrogance-claim-backfires/

  13. JG2433 (#72),

    Non, là il est clair que le rapport du GIEC n’est pas bon sur les glaciers himalayens.

    Cela me fait penser à nombre de propriétés curatives de certaines plantes : quand vous recherchez, vous arrivez à un obscur opuscule semi alchimique du moyen-âge que tout le monde a recopié depuis cinq siècles. Et depuis on a oublié de revérifier … Cela vaut pour les propriétés non évidentes et répétées bien sur … Ne pas remettre en doute la cigüe et la digitale !

    Comme on est dans un monde qui s’accélère, la boucle est plus courte …
    Et puis, c’était peut-être difficile de dire que l’on ne savait presque rien des glaciers himalayens et l’on n’a refusé de croire les Indiens, suspects de faible enthousiasme climatique.

  14. article
    sur le blog de R Pielke Sr sur l’impact de la suie issue des centrales indiennes sur l’Himalaya, plus crédible que le RCA … et plus facile à solutionner …