Copenhague, coulisse des négociations


• • • • •

Un décryptage fascinant par le Spiegel de l'échec de Copenhague, avec des enregistrements audio exclusifs des tractations secrètes entre chefs d'état pour obtenir des pays émergents un engagement chiffré sur la réduction des émissions de CO2. Sous-titrage par skyfall.fr.


Les négociations secrètes de Copenhague, enregistrements exclusifs

Transcription :
00:00 Sommet du Climat de Coppenhague
00:04 Plus de 190 pays ont voulu sauver le climat mondial ici en décembre 2009
00:08 Mais le résultat a été un compromis bancal sans objectif chiffré
00:14 Voici des enregistrements exclusifs qui révèlent les négotiations secrètes entre dirigeants
00:21 et qui montre comment le sommet a finalement été un échec
00:25 Vendredi après-midi, 18 décembre 2009,
00:28 les 25 plus importants chefs d'état sont réunis
00:32 pas dans le hall de conférence mais dans la petite salle de séminaire "Arne Jakobsen"
00:37 Autour des biscuits et de l'eau minérale, les chefs de l'état veulent discuter sur un brouillon du traité sur le climat
00:43 La Chancelière Merkel veut accélérer les choses
00:45 Lars, qu'est ce qu'on attend ?
00:49 L'organisateur du meeting, Lars Lokke Rasmussen signale enfin le début de la partie de poker
00:53 Je pense qu'on doit discuter maintenant sur les objections majeures
01:03 Un brouillon du traité climatique est aux mains de chaque chef d'état
01:07 Mais les deux chiffres les plus importants,
01:11 les réductions de CO2 pour 2020 et 2050 sont pour l'instant remplacés par x et y
01:17 Merkel prend l'initiative :
01:20 Bon, on doit le faire et si tout n'est pas fait aujourd'hui,
01:27 alors nous devons au moins dire : avant 4 semaines
01:32 Parce ce qu'on ne peut pas rentrer et dire de belles choses,
01:36 en laissant x et y encore un an ou plus
01:39 Mais le négociateur chinois He Yafei joue la montre :
01:43 Pour être honnête, nous serons très prudents, parce que nous devons lire ligne par ligne,
01:48 peut-être colonne par colonne
01:50 Nous devons faire cela.|Merci Monsieur le Président.
01:53 Le représentant indien prend alors la parole
01:57 Les objectifs chiffrés de réduction de CO2 sont ce que veulent les Européens,
02:01 mais l'Inde n'y est pas préparée
02:04 Les chiffres doivent être fixés selon les groupes et discutés lors de la prochaine conférence au Mexique
02:10 Nous avons répété tout au long, ne décrétez pas les options
02:14 Pourquoi décréter les options ? Je voudrais dire que, en ce qui concerne l'Inde,
02:20 il s'agit de présenter les résultats de ce travail dans une forme appropriée,
02:25 en tenant compte de la 16e session de la conférence des parties
02:32 La Chancelière Merkel : "donc, vous ne voulez pas d'obligation légale"
02:36 Le représentant indien : "pourquoi vous voulez une décision préétablie ?
02:38 Depuis le début, on a dit : jamais de décision préétablie,
02:40 et maintenant, vous décrétez les options. Ce n'est pas juste"
02:43 C'est maintenant clair : avec la Chine, le Brésil et l'Afrique du Sud, l'Inde s'est mise d'accord
02:50 le matin, lors d'une rencontre à huis clos, sur une stratégie de blocage
02:53 Ils veulent éviter des objectifs de réductions concrets pour 2020 et 2050
02:58 La Chine aussi, l'a dit clairement de nouveau :
03:00 "je suis surpris de voir que 2050 est encore là,
03:04 nous avons très clairement signifié notre objection ce matin"
03:08 Les Européens se doutent maintenant qu'ils sont les perdants avec leur demande
03:12 Mais ils continuent de se battre. Gordon Brown intervient :
03:16 "Je pense qu'il est important de reconnaître ce que nous essayons de faire ici,
03:20 Nous essayons de distinguer les réductions pour 2020 et 2050
03:27 C'est la seule manière pour nous de justifier notre présence,
03:30 et c'est la seule manière pour nous de justifier l'argent public qui a été dépensé
03:34 c'est la seule manière pour justifier notre recherche pour obtenir un traité
03:38 Je pense qu'il est très important de reconnaître que nous devons avoir des objectifs pour 2020 et 2050"
03:46 La Chancelière Merkel soutient son homologue et suggère un compromis :
03:50 "Je pense que c'est une bonne approche et je ne sais pas ce qu'en pense la Chine,
03:55 mais je voudrais faire une offre spéciale aux Chinois.
03:59 Si nous nous référons ici au rapport du GIEC, nous pourrons aussi dire,
04:06 nous avons besoin d'une réduction de 50% pour 2050
04:12 et une réduction de 25% à 40% pour 2020.
04:19 Donc vous devez prendre votre part et nous notre part.
04:23 Et nous avons tous penser à ce que nous faisons.
04:30 Est ce que cela convient à la Chine ?"
04:34 La réponse du négociateur chinois He Yafei est polie mais sans équivoque
04:41 "Merci pour toutes ces bonnes suggestions
04:45 Mais vous l'avons dit plutôt clairement que l'objectif des 50% de réduction ne peut pas être accepté"
04:52 Le président français Nicolas Sarkozy en a assez
04:56 En français, il s'insurge contre le blocage chinois
04:59 "C'est absolution inacceptable,
05:04 et ce n'est pas l'esprit de négociation
05:06 Vous savez que les pays les plus pauvres
05:09 n'auront pas les moyens que les pays riches sont prêts à mettre sur la table
05:14 pour la seule raison que vous ne voulez pas assumer un engagement à 50%
05:19 Nous sommes en désaccord seulement sur l'essentiel, ne pas le reconnaître c'est de l'hypocrisie
05:29 Le président Barrack Obama intervient dans la discussion
05:33 Il dit aux Chinois d'avancer également,
05:37 sans quoi, les pays industrialisés ne seraient pas prêts à faire des sacrifices
05:41 "Il y a une corrélation directe entre ces problèmes d'objectifs et d'engagement carbone et le financement
05:50 Vous ne pouvez pas séparer l'un de l'autre
05:52 Vous ne pouvez pas obtenir le financement sans une contrepartie
05:57 qui rassurerait le peuple américain que nous ne serons pas les seuls à nous engager"
06:01 Mais Obama l'a signifié clairement également : il ne va pas continuer à assister à ces marchandages plus longtemps
06:07 "Nous essayons d'avancer et de résoudre ces autres problèmes.
06:10 Et je dis que, je suis confiant que, je pense que la Chine désire encore un accord, comme nous.
06:17 L'alternative maintenant serait une rupture des négociations et je pense que ce serait très contreproductif,
06:23 Parce que Nicolas [Sarkozy] ne va pas rester jusqu'à demain
06:26 Je veux juste que vous le sachiez
06:29 Parce que nous tous, de toute évidence, avons des choses extraordinairement importantes, des affaires qui nous attendent"
06:34 Mais He Yafei n'entend pas céder à la pression
06:36 Au contraire, il blâme sur les pays industrialisés :
06:41 "J'ai entendu le président Sarkozy parler d'hypocrisie
06:46 Je pense, j'essaye d'éviter de tels mots.
06:50 J'essaye les arguments et le débat sur la responsabilité historique
06:57 Les gens tendent à oublier d'où vient ce problème
07:01 Au cours des 2 derniers siècles d'industrialisation, les pays développés ont contribué à plus de 80% des émissions
07:09 Ceux qui ont le plus gros problème sont ceux qui sont responsables de la catastrophe qui nous arrive"
07:18 La négociation semble s'enfoncer dans une impasse
07:23 Aucun des deux camps ne fait de concession
07:28 Finalement, le négociateur chinois demande une pause
07:30 J'ai une question d'ordre procédurale.
07:34 Je demande une suspension de deux minutes de la présentation
07:39 Nous avons besoin d'un peu de temps pour nous concerter"
07:42 Lars Rasmusen : "oui, nous devrons tous suspendre la réunion…"
07:47 Mais la réunion ne reprendra pas
07:50 En fait, la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud se rencontrent secrètement dans une autre salle et s'arrangent entre eux
07:56 Quand soudainement, le président Obama intervient dans la réunion, ils sont arrivés déjà à un accord, sans les Européens
08:02 Le sommet prend fin finalement. Les objectifs spécifiques de réduction sont toujours absents dans le contrat
08:10 Un compromis qui ne déçoit pas que les scientifiques du climat
08:13 Le sommet chaotique de Copenhague a échoué
08:17 Maintenant, le monde met ses espoirs dans la prochaine conférence au Mexique
08:21 Ce qui se passera en Novembre à Cancun ne concernera pas des blocages sur les tournures mais notre planète.
08:31 Version française par skyfall.fr


46 réponses à “Copenhague, coulisse des négociations”

  1. Voilà enfin le fond de l’affaire :

    Gordon Brown intervient :
    03:16 « Je pense qu’il est important de reconnaître ce que nous essayons de faire ici,
    03:20 Nous essayons de distinguer les réductions pour 2020 et 2050
    03:27 C’est la seule manière pour nous de justifier notre présence,
    03:30 et c’est la seule manière pour nous de justifier l’argent public qui a été dépensé
    03:34 c’est la seule manière pour justifier notre recherche pour obtenir un traité

    Méprisable, non ?

  2. Le plus méprisable, c’est ce genre de tentative du Nabot de soudoyer le tiers-monde avec l’argent public qu’on n’a PAS.

    05:06 Vous savez que les pays les plus pauvres
    05:09 n’auront pas les moyens que les pays riches sont prêts à mettre sur la table
    05:14 pour la seule raison que vous ne voulez pas assumer un engagement à 50%

    Quand je vois la clairvoyance des Chinois en face de l’arrogance et la décrépitude morale de nos dirigeants occidentaux, j’ai vrrrrraiment les boules, surtout à l’idée que c’est cette même corruption, dévoilée maintenant au grand jour, qui est pratiquée couramment avec l’Afrique, trop pauvre pour dire non
    Merci pour la vidéo en tout cas, génial !

  3. Ne nous y trompons pas, le consensus climatique est loin d’être enterré pour preuve ce lien :

    http://www.lefigaro.fr/science…..climat.php

    Un fort lobbying doit sans doute être à l’œuvre pour préparer la conférence de Cancun en fin d’année. Parions qu’une taxe carbone pourrait ressortir à l’échelle européenne… pour 2011/2012

  4. Franchement, après avoir vu cette vidéo, j’ai du mal à imaginer comment un accord pourra jamais être trouvé à Cancun, ou ailleurs. Les positions sont trop éloignées, et ce n’est pas la crise en Europe qui va faciliter un rapprochement de ces positions.: je ne suis pas sûr par exemple que Sarko irait dire aujourd’hui que la France peut balancer des milliards aux pays africains alors qu’elle ne les a pas, et que sa dette est dans le collimateur.

    En fait Copenhague, Cancun, et les autres qui suivront, serviront seulement à nos dirigeants pour dire que « si rien n’est fait, c’est la faute des autres ». C’est la méthode qu’ils ont trouvé pour contourner l’hystérie réchauffiste. Après tout, pourquoi pas !

  5. Voici comment la commission voit la crise

    « La crise économique a réduit le coût nécessaire pour atteindre l’actuel objectif de réduction des émissions de l’UE pour 2020 de presque un tiers, faisant de l’objectif de 30 % quelque chose d’abordable, selon un projet de communication de la Commission européenne consulté par EurActiv. »

    http://www.euractiv.com/fr/cli…..ews-493645

    « The Commission said it is evaluating the introduction of border measures that would require importers from countries with less stringent environmental laws to buy emission allowances to cover the carbon content of certain imported goods. »

    Ce n’est pas la taxe mais le marché des crédits qui serait utilisé …

    Monomaniaque ?

  6. La stratégie de l’Europe consistant à s’engager unilatéralement avant toute discussion défie évidemment l’entendement; je ne vois pas pourquoi l’Europe aurait été invitée aux vraies négociations, puisqu’elle avait déjà tout donné avant!
    Et pour couronner le tout, alors que le challenge unilatéral de l’Europe était de réduire de 20% ses émissions à 2020, et de 30% si accord international, la Commission vient d’annoncer triomphalement qu’elle souhaite quand même aller à moins 30 %, pour forcer un accord à Cancun! En effet, pourquoi changer une stratégie et une équipe qui perd, lorsque visiblement l’objectif est de perdre?
    Le pire c’est que dans ses calculs, la Commission intègre clairement une récession économique de l’Europe, tablant sur le fait qu’elle ne se remettra jamais vraiment de la crise actuelle.
    Tout cela est non seulement surréaliste, mais aussi proprement scandaleux.

  7. Suite a la réunion ministérielle au château Petersberg près de Bon , interrogée sur les chances d’un traité à Cancun, Connie Hedegaard, commissionnaire européenne au climat, a estimé que ceci était « improbable ».
    « Ce qui est extrêmement important, c’est que nous ayons des décisions concrêtes au sortir de Cancun. Mais il faut regarder les choses de façon réaliste », a-t-elle affirmé à la presse.

  8. volauvent (#6), « Le pire c’est que dans ses calculs, la Commission intègre clairement une récession économique de l’Europe, tablant sur le fait qu’elle ne se remettra jamais vraiment de la crise actuelle.
    Tout cela est non seulement surréaliste, mais aussi proprement scandaleux.  » : La voilà toute trouvée la solution : flanquer par terre toute l’économie et mettre tout le monde à la rue et les conso chuteront d’elles-même ! Pour le statut de réfugié économico-climatico-politique en Chine, c’est quoi la marche à suivre ?

  9. en fin de retranscription ;
    « la conférence chaotique »,
    coquille pour « climatique » ou bonne traduction ?
    Amusant dans les deux cas !
    Position de l’Europe : au risque de choquer ça aurait des airs de la politique collaborationniste de Vichy vis à vis des allemands, allant jusqu’à anticiper de saloperies qu’on ne leur demandait même pas (enfants juifs par exemple)

  10. Celle-là à 06:23 par Obama, elle casse la barack baraque aussi : « Parce que Nicolas [Sarkozy] ne va pas rester jusqu’à demain …Parce que nous tous, de toute évidence, avons des choses extraordinairement importantes, des affaires qui nous attendent »
    Choses « extraordinairement importantes » qu’il dit, comme ses vacances à Hawaï juste qq jours après pour fuir la neige de Copenhague et le blizzard sur Washington.
    Oauis, c’est le même gus qui fait chauffer la Maison Blanche à 26°C sous prétexte qu’il est originaire de Hawaï, tout en nous menaçant d’apocalypse thermocarbonique si on continue à cramer du pétrole.
    Décidément, ces politicards n’ont aucune décence.
    Le plus gerbant dans tout ça, c’est que ces crapules ont un free pass des merdias « de masse » pour tous leurs agissements.

  11. Je précise que j’ai sélectionné cette phrase avant de lire vos commentaires :

    03:27 C’est la seule manière pour nous de justifier notre présence,
    03:30 et c’est la seule manière pour nous de justifier l’argent public qui a été dépensé

    Ca c’est sidérant ! Et l’honnêteté intellectuelle alors ?

    Celle-ci :

    07:50 En fait, la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud se rencontrent secrètement dans une autre salle et s’arrangent entre eux

    me fait penser irrésistiblement à une partie de « Risk » ou de « Diplomacy ».
    Sauf que c’est avec mes impôts…

    Enfin, c’est bien joli toute cette histoire, mais personne n’a évoqué « l’éléphant » qui trainait dans les couloirs de Copenhague, à savoir le « vol » des mails et des données du CRU…

    Quelle mouche a pu bien piquer tous ces beaux esprits, pourtant tous d’origine et de culture si différentes ?
    Il faut la réaction des leaders des pays en développement pour remettre les pendules à l’heure !

  12. François (#3), Il y a trop d’argent et de capital politique investi dans cette histoire pour que ces messieurs n’imposent pas leur agenda.

  13. 5 mai 2010
    Richard Tol : Projet de présentation de révision du GIEC a IAC

    Il a été un des auteurs principal de deux chapitres de travail AR2 du groupe 3 Rapport (1995), auteur principal du Rapport spécial sur les impacts régionaux publiés en 2001 (Groupe de travail 2), auteur contribuant d’un chapitre de travail AR3 du Groupe 1 rapport (2001 ), principal auteur d’un chapitre dans le travail du Groupe 2 AR3 rapport (2001), et auteur d’un chapitre dans le RE4 du Groupe de travail 2 rapport (2007).
    Extraits
    Les personnes ayant un agenda politique ont essayé d’influencer le GIEC. Ces tentatives ont été vaine dans AR2 et AR3, mais ce n’est pas le cas pour RE4.
    Le problème le plus important du GIEC est la nomination et la sélection des auteurs et des membres du Bureau. Les experts sont inclus ou exclus en raison de leur allégeance politique plutôt que pour leur qualité académique.

    Les Etats membres du GIEC sont représentés par leurs ministères de l’environnement. Pour AR6, cette responsabilité devrait être transférée à leurs départements de recherche ou a leurs académies.

    L’assemblée plénière du GIEC a délégué ses pouvoirs de contrôle au Bureau du GIEC, et a son directeur. Cela implique qu’il n’y a aucun mécanisme pour corriger le Président du GIEC, s’il outrepasse son mandat et donne des conseils politiques au nom du GIEC, s’il dit des choses embarrassantes pour les journalistes, ou s’il utilise le GIEC pour amasser des fonds pour son établissement d’origine. etc…

    http://rogerpielkejr.blogspot……o-iac.html

  14. MichelLN35 (#15),
    Pour l’Arabie saoudite, exact.
    Merci pour le lien vers Jo Nova.

    Le papier de P. Gosselin était signalé en 918 du Billet sans sujet 6.
    Mieux vaut deux fois qu’une.
    Une traduction si l’auteur donnait son accord fournirait un excellent argumentaire.
    Youhou, Araucan ?

  15. Araucan (#18)

    Je fais de mon mieux en ce moment mais j’ai gardé l’article … Je ne vous oublie pas !

    Je ne pensais pas à cela mais uniquement au papier de Gosselin.

  16. Araucan (#18),

    Les personnes ayant un agenda politique ont essayé d’influencer le GIEC.

    Qui ça, donc ?

    Désolé mais Richard Tol ne cite pas de nom ,ni d’Etats ,il réserve peut-être ce genre d’information pour IAC !

  17. Araucan (#23),

    A écouter Merkel, Sarkosy et dans une certaine mesure Obama, il semble que les politiques ont pris conscience de s’être fait avoir par les écolos.

    Ils ne peuvent pas faire volte face brutalement, opinion publique oblige et €, $ ou £ jeter par les fenêtres, mais ils apparaissent furax.

    La sortie anti-éolienne (15 mats minimum) de ces derniers jours ressemble à une sorte de rétorsion.

  18. AFP / 06 mai 2010 – Berlin réduit plus que prévu son soutien à l’électricité solaire

    BERLIN – Le parlement allemand a donné son feu vert jeudi pour réduire encore plus qu’annoncé en janvier les subventions à la production d’électricité photovoltaïque.
    A partir du 1er juillet, les prix garantis baisseront ainsi de 16% pour tous les nouveaux panneaux installés sur les toits et de 11 à 15% pour ceux installés au sol. Et l’aide sera même entièrement supprimée pour les nouveaux panneaux ancrés sur des surfaces cultivables – afin d’éviter que les agriculteurs cessent de semer du blé pour planter des panneaux solaires.

  19. Curieux (#24),

    Sur les éoliennes , sans suivre le sujet de près, il me semble que cela tournait au n’importe quoi … Par moment, j’ai plus l’impression que ces moulins à vents ont plus une fonction symbolique que véritablement utile: symboles du changement en cours, il faut en planter partout, comme les monuments aux morts après la guerre de 14 montraient la contribution des communes à la défense de la patrie …

  20. Araucan (#26),

    Le débat sur les éoliennes tourne autour de 3 points:

    – la distance aux habitations
    – la dimension minimum des parcs

    L’idée des amendements qui ont été déposés est d’éviter un « mitage » du paysage et de concentrer les nuisances en peu de points, là ou c’est le moins dommageable.Il y a aussi un motif économique, dans la mesure où les petits parcs entraînent des dépenses proportionnellement plus élevées de raccordement au réseau électrique.
    – l’inscription des éoliennes au titre des « installations classées pour l’environnement. »
    Ce classement implique de constituer des dossiers et des possibilités de contrôle par l’administration; n’importe quel hangar de stockage de grande dimension est classé ainsi; les députés qui ont proposé cet amendement trouvent assez légitime que des alignements de 15 engins de 200 mètres de haut soient soumis à la même réglementation. Il y a aussi obligation de provisionner la remise en état du site à la fin de l’exploitation.

  21. volauvent (#27),

    Merci pour les détails.
    Le classement en ICPE me semble normal, il n’y a pas lieu d’affranchir les éoliennes des règles communes, y compris pour la remise en état.

  22. volauvent (#27), je veux pas financer l’électricité éolienne avec mes impôts !
    J’ai pas voté pour ce genre de projet tartouille !

    [Mauvaise foi ON]
    Si ces éoliennes sont rentables, elles doivent l’être toutes seules, sans subventions, sans politique de rachat à prix imposé.
    Ca va faire quelques années que le marché existe, il doit être à maturité.
    [Mauvaise foi OFF]

    Bon, je sais bien qu’elles ne seront Jamais rentables sans des subventions.
    JAMAIS !

    Le jour ou on décide de supprimer les subventions, le marché éolien se casse la figure complètement.

  23. Le Los Angeles Times a rapporté la semaine dernière que Al Gore a considérablement augmenté son empreinte carbone par l’achat d’une quatrième maison de luxe

    Voir les photos de la maison avec vue sur l’océan dont la montée n’est visiblement pas sa préoccupation principale
    httblogspot.com/2010/05/exclusive-estimate-carbon-footprint-of.htmlp://directorblue.

  24. Avez-vous remarqué les propos de Hubert Védrine ce matin sur la chaine Public Senat ? Un homme politique qui commence à exprimer des doutes en public !!!!!

  25. odinet (#35),
    Transcription très partielle

    On a tort de se focaliser sur la question climatique uniquement. D’abord, il y a une vraie controverse qui n’est pas le fait de quelques excités.
    biodiversité
    pénuries (eau potable)
    produits chimiques, pesticides…
    Les européens ont eu tort de se concentrer sur le climat…

  26. odinet (#34), Marot (#37),

    J’avais déjà pu constater dès le 26 octobre 2009 que Hubert Védrine exprimait des doutes, lors d’une émission de France Culture qui (si je me souviens bien) traitait de son dernier livre (Le temps des chimères).
    Poussé par le journaliste invitant à généraliser un peu son discours, il a dit en substance que les problèmes écologiques du monde le souciaient aussi (entre autres problèmes…) et que cette remarque ne concernait pas que le climat, « sujet sur lequel il y a des controverses scientifiques » (je cite de mémoire).
    Cet homme a toujours été intéressant.

  27. Cet homme a toujours été intéressant.

    dm75 (#38),
    Védrine, c’est un politocard comme tous ses compères qui retournent leur veste en sentant le vent tourner, c’est tout.
    Son seul mérite, c’est d’avoir un peu plus de jugeotte que le reste du troupeau pour changer de camps assez tôt. Ces ignobles résistants de la 25e heure, on en a eu plein, comme modèle, pardon !
    Voici par exemple ce qu’il a écrit dans un rapport au Président de la République (rien que ça !) en 2007 :

    La création d’une Organisation des Nations Unies pour l’Environnement, ONUE, ou OME par exemple, proposée par la France sera un progrès si ses tâches :
    1) lutter contre le réchauffement climatique, et en réduire les effets néfastes
    2) remplacer les molécules chimiques dangereuses pour la santé humaine par de nouvelles, moins dangereuses
    3) enrayer le recul de la biodiversité
    4) prévenir la pénurie d’eau potable
    5) etc.
    sont clairement définies…

    Regardez à quelle place il a cité le « problème » du réchauffement climatique, lui qui maintenant prétend sans sourciller que c’est un sujet mineur et controversé pour aussitôt mettre en avant d’autres paniques imaginaires. Bouerk, à vomir !

  28. Tiens, une autre saillie en 2008 du visionnaire Hubert Védrine, reconverti sur le tard en hérétique de l’Eglise de Climatologie. A l’heure d’internet et de Google, ce charlot fait comme si les saloperies qu’il a dites il y a qq temps n’ont jamais existé. Et c’est des mecs dans son genre qui sont sensés nous pondre des analyses stratégiques sur l’avenir du monde. Sans bien sûr la moindre question dérangeante des journalistes. Bouahh, on a les politicards et les médias qu’on mérite.

    Journaliste : Un des sujets de clivage entre l’Europe et les Etats-Unis, et la France, notamment, et les Etats-Unis, c’est l’environnement, le réchauffement climatique. Est-ce que, si Barack Obama est élu Président des Américains, les Etats-Unis pourraient signer le protocole de Kyoto ? Est-ce que çà ça pourrait changer la marche du monde contre le réchauffement climatique ?

    Védrine : C’est très probable dans les deux cas, dans la mesure où l’opinion américaine a bougé, dans la mesure où de nombreux états, à commencer par la Californie, ont déjà pris des dispositions. De nombreuses villes se sont regroupées pour faire ça et dans le monde entier on s’attend à ce que le départ de l’administration Bush libère, fasse sauter une sorte verrou. D’ailleurs, Bush lui-même a admis avec le temps qu’il y avait un problème, que c’était en partie lié à l’activité humaine, qu’il fallait faire des choses. Donc, tout est prêt pour, et je suis convaincu que les Etats-Unis seront dans le post-Kyoto et que du coup, la Chine, l’Inde et compagnie, qui se servaient de cet argument pour ne pas y être, auront du mal à ne pas entrer. Donc, je crois que dans les quatre-cinq ans, on verra l’ensemble des grands pays du monde dans le processus.

  29. Je ne fais pas partie des groupies de Védrine. Je veux bien nuancer mes propos, mais je maintiens cependant qu’il a aujourd’hui, à mon humble avis, des côtés plus intéressants que bien d’autres de ses confrères. Il est facile de trouver pire comme ministre ou ancien ministre. À mes yeux ce n’est pas une tare que de changer d’avis. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier.

  30. Je suis d’accord avec dm75, mais aussi avec Minitax…

    Hubert Védrine n’est sûrement pas le pire politicien français, loin de là…

    En même temps, comme tous les politiciens, il ne répond jamais « je ne sais pas » à une question qu’il ne maîtrise pas.
    C’est la tare qui commence également à concerner les « scientifiques », et spécialement ceux du climat.

  31. À mes yeux ce n’est pas une tare que de changer d’avis.

    dm75 (#43),
    Faut pas être naïf jusqu’à la duperie hein !
    Lisez ce que Védrine a dit dans la citation en #41 : il a changé d’avis sur le RCA pas parce qu’il s’est renseigné sur le sujet et qu’il s’est rendu compte que la science derrière est vide. Il a changé d’avis parce qu’il a vu que ce sur quoi il avait misé en 2008 tourne au fiasco et que pour les politichiens, la « protection du climat » est passé maintenant du statut de darling à celui de gros boulet. Ce type est un opportuniste sans strictement aucune conviction (même Bové serait plus respectable sur ce plan), donc la vérité, il s’en cogne, on en a la preuve puisqu’il a embrayé maintenant sur d’autres crises hypothétiques, en répétant comme un perroquet la propagande écolo sur les prétendues menaces sur la biodiversité, les pesticides, la pénurie des ressources…
    Son fond de commerce, c’est l’industrie de la peur, son gagne-pain, c’est les crises-potentielles-du-futur, sa trousse à outils, c’est la duplicité et le mensonge, il n’y a strictement rien à en tirer.

  32. Vous semblez avoir une connaissance assez approfondie de Védrine. Auriez-vous eu affaire à lui de manière assez directe?? Ce n’est pas mon cas.
    D’autres politiques n’ont pas (pas encore?) changé d’avis. On ne sait pas s’ils se sont renseignés ou s’ils s’en foutent. Pour moi c’est pire.
    Mais, de grâce, ne me parlez pas de Bové.