La science et le GIEC : prêts à prendre le risque?


Voici un texte bien sarcastique de Marc Hendrickx traduit par Sirius de retour parmi nous.

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Le psychologue favori d'ABC Stephan Lewandowsky s’attaque une fois de plus à ceux qui estiment qu’il serait plus prudent d’en savoir davantage sur les faits avant de s’engager à mettre la société sans dessus dessous. Tout ça pour lutter contre une crise climatique qui a été fabriquée par des militants qui n’ont qu’une pauvre idée de ce qu’est un risque; généralement des gens du centre-ville.

Cette fois dans un article intitulé “Changement climatique: êtes-vous prêt à prendre le risque ?” Lewandowsky prétend que le niveau de certitude dans la science du climat est similaire à d’autres principes scientifiques bien établis, comme la loi de la gravité. Il soutient que si la science du climat est aussi solide que la théorie moderne de l’évolution par exemple, qui ne serait prêt à vendre ses biens les plus chers pour se préparer à l’Armageddon climatique? Toutefois, si nous appliquons le même niveau d’incertitude inhérent aux concepts de la science du climat à d’autres disciplines, il semble qu’à peu près rien ne justifie le niveau de confiance de Lewandowsky.
Si les climatologues du GIEC étaient physiciens.
Le GIEC a conclu que le total net du forçage anthropogénique est de 1,6  W.m-2 avec une marge d’erreur allant de 0,6 à 2,4 W.m-2. Si la même marge d’erreur du GIEC était appliquée à la constante de la gravitation universelle, les climatologues du GIEC nous diraient que celle-ci vaut 6, 67.10-11 N·m2/kg2 avec une variation de 2.5-10 N·m2/kg2. Ils nous assureraient alors qu’il est certain à 90% que l’accélération de la pesanteur terrestre au niveau de la mer se situe quelque part entre 3,7 et 14,7 m.s-2. Les climatologues du GIEC nous diraient que les pommes peuvent être aussi légères qu’une plume ou aussi lourdes qu’une brique. Ils nous diraient que les pommes tombent mais ils seraient bien incapables de nous dire à quelle vitesse, bien que parfois elles peuvent chuter vers le haut. À la suite de leurs efforts, la physique newtonienne et la relativité seraient ébranlées. La physique quantique, construite sur le principe d’incertitude, n’aurait plus sa place dans un monde où la science est définitive.  À propos de la gravité, les climatologues du GIEC diraient des choses comme: “Le fait est que nous ne pouvons pas expliquer l’absence de gravité en ce moment et il est grotesque que nous ne le puissions pas.” Ils expliqueraient  avec force qu’il n’y a pas eu de gravité statistiquement significative depuis 1995, laissant ainsi entendre que quiconque en désaccord avec leur analyse est un négationniste de la gravité.
Si les climatologues du GIEC étaient ingénieurs.
Si les climatologues du GIEC étaient des ingénieurs, ils n’utiliseraient pas une règle pour mesurer les distances, ils utiliseraient le vent. Les modèles climatiques du GIEC prévoyaient un point chaud au-dessus des tropiques; or, les thermomètres attachés à des ballons sondes n’en ont montré aucun signe, le point chaud n’existe pas. Donc, sans signe de réchauffement dans les thermomètres, les modélisateurs du climat du GIEC ont regardé ailleurs et ont affirmé l’avoir trouvé dans le cisaillement du vent. Jetez vos calculatrices, diraient les ingénieurs, la réponse est dans le vent. Alors, quelles seraient les compétences des climatologues du GIEC en ingénierie? Les premières tentatives des climatologues du GIEC en ingénierie sont illustrées dans l’image ci-dessous qui accompagne cet article; l’effet de cisaillement du vent n’y est pas considéré: Souhaiteriez-vous faire confiance à un climatologue du GIEC pour construire votre maison?
Tablier de pont s'éffondrant.

Si les climatologues du GIEC faisaient de la chirurgie des yeux au laser.

Dans un rapport intitulé  “Projet de plan de partage de l’eau, Région métropolitaine de Greater”, le Bureau de l’eau de la Nouvelle Galles du Sud (New South Wales , NSW) a tenté de prévoir les précipitations et les ruissellements sur le territoire du NSW à l’aide de 15 modèles climatiques globaux selon le scénario climatique SRES A1B du GIEC. On y lit que pour la région métropolitaine de Greater, la pire prévision est une réduction d’ici 2030 de 5 à 10 pour cent de la pluviométrie annuelle moyenne, tandis que la meilleure est une augmentation de 5 à 10 pour cent de la pluviométrie annuelle moyenne. 7 des 15 modèles prédisent que la pluviométrie annuelle moyenne devrait diminuer de 2 à 10 pour cent, tandis que 8 des 15 modèles prédisent que les précipitations devraient augmenter de 2 à 10 pour cent en 2030.

La moitié de ces modèles sont faux! Quelle autre science présente si fièrement des modèles incorrects et s’attend à ce que les politiciens prennent des décisions fondées sur de faux résultats? Et Lewandowsky  prétend que la science du climat du GIEC a la même précision que la chirurgie au laser!  
 Avec la même précision des modèles climatiques à la chirurgie oculaire, les climatologues du GIEC en chirurgiens au laser rendraient aveugles 7 fois sur 15 l’œil gauche et 8 fois sur 15 l’œil droit.

Si les climatologues du GIEC étaient historiens.

L’étude de paléo-températures qui soutient la courbe en forme de crosse de hockey, a été discréditée plusieurs fois et ce à un point tel que même l’Académie australienne des sciences reconnaît maintenant l’existence de l’optimum médiéval et du petit âge glaciaire. Étant donné le gâchis qu’ils ont fait sur les 1 000 dernières années en matière de climat, si les climatologues du GIEC étaient des historiens, ils ne trouveraient aucune preuve des révolutions française et russe. Copernic, Galilée et Einstein seraient considérés comme des négationnistes de l’autorité prévalente. Ils ne tiendraient pas compte de la défaite de Napoléon en Russie prétextant qu’il n’a jamais pu faire aussi froid au 19e siècle. Il n’y aurait pas de Renaissance, les autorités ne le permettraient pas. La philosophie aristotélicienne régnerait en maître sur la méthode scientifique. Si les climatologues du GIEC étaient historiens, l’histoire n’enregistrait que les événements sanctionnés officiellement par les gouvernements, la reine et les rois. Seuls les faits allant dans le sens du consensus seraient consignés pour la postérité, les vérités qui dérangent n’ont pas leur place dans les annales officielles.  Heureusement, les climatologues du GIEC n’ont aucune compétence en histoire.

Si les climatologues du GIEC étaient des scientifiques du climat.

Avec les tendances actuelles au réchauffement de l’ordre de 0,1ºC par décennie, ce qui est bien en deçà du réchauffement requis pour prêter foi aux modèles climatiques du GIEC qui eux prévoient un taux de 0,3ºC à 0,7ºC par décennie, il semble que les scientifiques du climat ne sont même pas capables de faire leur job.

Et si les climatologues du GIEC étaient cueilleurs de fruits.

Il est évident qu’ils cueilleraient les cerises. Ils semblent tellement experts dans la cueillette des cerises pour que les données cadrent avec leurs modèles, qu’il n’y a tout simplement pas d’autres fruits, à l’exception peut-être du durian (1), qui représente très bien l’état actuel du GIEC.

Panneau interdisant le durian à Singapour

Marc Hendrickx travaille comme géologue consultant à temps partiel et termine un doctorat à l’université de Newcastle.

(1) NdA : l'illustration ci-dessus provient de l'article Durian de Wikipédia, où l'on peut lire sous la rubrique Odeur et saveur … " … son odeur peut être décrite comme celle des excréments de porc, de térébenthine et d'oignons, le tout garni par une vieille chaussette. On peut le sentir loin à la ronde." d'après Richard Sterling. Pour la saveur, voici ce qu'en dit Alfred Russel Wallace : "Une crème riche au goût prononcé d'amande donne le meilleur aperçu du durian, mais il y a parfois des apparitions occasionnelles d'une saveur qui rappelle une crème au fromage, une sauce à l'oignon, du xérès et d'autres plats incongrus.". Bon appétit !

Traduction française de Sirius.

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58 réponses à “La science et le GIEC : prêts à prendre le risque?”

  1. Oh mais c’est excellent !
    J’adore, c’est tout à fait le style qui me plait et je rejoins à 100 % l’auteur dans sa manière de raisonner.

    Le pire, c’est que cela n’a rien d’une caricature.
    L’histoire jugera la climatologie exactement de cette manière et elle sera impitoyable.

  2. Murps (#1),
    Tout à fait d’accord, sauf pour le durian que j’ai goûté pour la 1re fois à Bornéo et qui, s’il pue vraiment, plutôt comme un fromage de chez nous, n’a plus aucune odeur dès que vous l’avez dans la bouche. Par contre la saveur est sublime, à mon point de vue, mais les goûts et les couleurs !… En France, on peut en déguster chez les épiciers chinois, à Paris, chez Tang par exemple.

    Vous verrez, quand le GIEC tombera comme un fruit mûr, voir pourri, la climatologie s’avérera d’un goût délicieux. Wait and see!!

  3. Murps (#1),

    Excellent d’accord .

    L’histoire jugera la climatologie  » warmist » exactement de cette manière et elle sera impitoyable ,et qu’il en sera de même pour les politiciens qui la soutiennent .

  4. Merci à Sirius d’avoir trouvé et traduit cette perle !

    Je ne sais pas à combien de décimales près les comparaisons sont exactes, mais j’ai du mal à avaler les chiffres donnés pour la chirurgie oculaire laser.

    Je suppose que, lorsque l’auteur dit « rendrait aveugle 7 fois sur 15 l’œil gauche » il veut dire « rendrait aveugle 7 fois sur 15 l’œil gauche, alors que la cible visée est l’oeil droit … »

    Naturellement, avec quelqu’un de la MET aux commandes, c’est l’opérateur lui-même qui en sortirait aveugle.

    Avec James Hansen – qui n’a toujours pas pondu ses prévisions de température pour décembre 2010 – tout pourrait se produire … absolument tout !…

  5. Négationniste de la gravité : j’adore
    (en vérité je vous le dis, ce n’est pas la pomme qui est tombée sur la tête de Newton, c’est Newton qui en voulant faire le « poirier » est tombé dans les pommes).

    Concernant le durian, je plussoie Michel, ça pue bien (le fromage… pour un français) et c’est vraiment très fin à déguster.
    NB ne pas confondre avec Jacques Duran …
    dont la « dégustation » est par ailleurs un vrai régal !

    Si les climatologues du GIEC étaient exploitants d’une compagnie aérienne, je ne monterai jamais dans leurs avions :
    une fiabilité ou une régularité à 90% (seulement), ça craint.

  6. Très bon article, à part la référence à Aristote dont je ne vois pas le rapport avec la façon de faire de la science par le GIEC.

  7. scaletrans (#5), Marot (#6),

    La philosophie Aristotélicienne :

    – ce qui est est (ce qui est vrai, est vrai, ce qui est faux est faux). C’est le principe d’identité.
    – rien ne peut à la fois être et ne pas être (ce qui est vrai ne peut pas être faux et inversement). C’est le principe de contradiction.
    – tout doit être ou ne pas être (une proposition doit être vraie ou fausse).C’est le principe du tiers exclu.

    Dans les années trente, soit plus de 2500 ans plus tard, un polonais Korzybski s’appuie sur la nouvelle théorie de la relativité et la physique quantique pour proposer 3 prémisses :

    –  » la carte n’est pas le territoire  » : une carte  » n’est  » pas le territoire qu’elle représente, elle ne fait que le représenter. Le mot qui désigne une chose n’est pas cette chose.
    –  » une carte ne représente pas tout le territoire  » : un mot ne résume pas tout ce qu’est une chose.
     » une carte est auto–réflexive  » : elle donne aussi des renseignements sur elle-même. Le langage qu’on utilise parle aussi de lui-même.

    Il est remarquable d’observer qu’une grande majorité de scientifiques carbo-réchauffistes restent prisonniers de la philosophie Aristotélicienne…

  8. Abitbol (#7)
    C’est très aimable à vous de nous avoir dit votre point de vue.

    Je ne vous dirai en retour que quatre choses :
    – une poursuite des échanges sur ce sujet me paraît de toutes façons hors de propos ici;
    – vous nous donnez trois éléments de la logique d’Aristote, sa philosophie comprend aussi la physique, la métaphysique et l’éthique;
    – quels que soient les mérites de la Sémantique générale que j’ai dévorée in illo tempore elle ne contredit ni ne complète à mon avis la logique formelle classique;
    – les nombreuses jeunes sœurs de la logique formelle classique sont les multivalentes, modales, intuitionniste, etc.

    Je pense enfin que les carbo-réchauffistes gagneraient à ne pas mésuser de la simple causalité.

  9. on pourrait aussi s’amuser avec « et si les climatologues étaient des économistes »
    eh bien on pourrait penser qu’ils se tromperaient autant qu’eux, on pourrait les renvoyer dos à dos.
    Notons cependant que les économistes qui ont des tropismes ou des intérêts variés (banques, universités, …) ou encore des opinions politiques différentes (socialistes keynésiens, libéraux friedmanniens ou schumpeteriens) ont souvent des visions différentes de l’avenir ce qui est une preuve de leur biodiversité smile
    on ne peut pas en dire autant des climatologues ….. :)Ceux ci dépendent d’intérêts publics et privés puissants et convergents, de ce fait ils font tous leurs efforts pour que leurs prévisions soient cohérentes avec les options politiques mondiales
    Ils sont donc condamnés à se tromper plus
    EX Met Office et le scandale du masquage de la prévision d’un début d’hiver exceptionnellement froid

  10. Marot (#9),

    J’avais cru comprendre que vous ne saisissiez pas un aspect du texte ci-dessus. Je suis toujours prêt à rendre service.
    Merci à vous de me faire profiter de votre opinion, que je ne partage pas entièrement. Je pense quant à moi que la Sémantique Générale apporte de nouvelles techniques à la logique classique.

  11. the fritz (#11)
    Je suis interloqué par ces déductions vaticinations du genre :
    je ne sais rien de cette planète mais je vais tout vous dire sur elle.

    Exercice d’école qui fait une publication de plus !

    Il faut bien faire rire les astronomes et astrophysiciens.

  12. Pierrehumbert est un physicien !

    Diplômé en physique à Harvard, étudiant à Cambridge en mathématique appliquée et en physique théorique, thèse en hydrodynamique au MIT, au département d’aéronautique et d’astronautique. Si il y a bien quelqu’un de qualifié pour parler de l’atmsphère des exo-planète, c’est bien lui !

  13. jopechacabri (#14)
    Analyse intéressante de la production de cet économiste pontifiant à la Caisse des dépôts et à Dauphine.

    Et un livre de moins dans la bibliothèque !

  14. Abitbol (#8),

    La philosophie Aristotélicienne :

    – ce qui est est (ce qui est vrai, est vrai, ce qui est faux est faux). C’est le principe d’identité.
    – rien ne peut à la fois être et ne pas être (ce qui est vrai ne peut pas être faux et inversement). C’est le principe de contradiction.
    – tout doit être ou ne pas être (une proposition doit être vraie ou fausse).C’est le principe du tiers exclu.

    L’interprétation que vous donnez de ces trois principes, par le contrexemple de Korzybski, est une version que je qualifierais d’épistémologique, c’est-à-dire appliquée à l’épistémologie : il ne faut pas confondre la représentation, y compris scientifique, et la réalité.

    Il y a la version logique, qui est je crois celle à laquelle Aristote réservait ses principes, qui est la suivante :

    Si on veut pouvoir parler ensemble et se comprendre :

    Principe d’identité : si le dis oui, je veux dire oui. Si je dis non, je veux dire non.

    Principe de non contradiction : si je dis oui je ne dis pas non et réciproquement.

    Principe du tiers exclus : je dis oui, ou je dis non, mais je ne peux pas dire que c’est à la fois ni oui ni non.

    Il y a aussi la version ontologique, qui est difficilement recevable.

    La version épistémologique, celle de Korzybski, ne me parait pas aussi incontestable qu’il semble le penser, car la seule connaissance que nous puissions avoir de la réalité n’est pas la réalité, mais une représentation de la réalité, et l’expression de cette représentation doit bien correspondre aux trois principes, sous peine de ne pas se comprendre et de mettre sur le même plan discours rationnel et pure folie.

    Vous l’aurez compris, je suis un défenseur des trois principes de base de la logique aristotélicienne, sur laquelle s’appuie la logique booléenne. Bon, d’accord, il y a d’autres logiques que la logique booléenne, mais je ne pense pas qu’elles puissent être utilisées facilement dans la vie courante. L’informatique, jusqu’à maintenant, est fondée sur la logique booléenne, je ne parle pas des modèles de nos climatomanciens, mais des principes sur la base desquels fonctionnent nos ordinateurs.

  15. yvesdemars (#10),

    Aucun économitse, contrairement à certains climatologues, n’a la prétention de penser et de dire que les économistes sont unanimes sur un modèle général relevant de leur discipline.

  16. Merci Araucan pour ta collaboration. Le résultat est excellent. A+

  17. @6.scaletrans
    D’abord je vous cite: « Très bon article, à part la référence à Aristote dont je ne vois pas le rapport avec la façon de faire de la science par le GIEC. » Je me suis posé la même question et voici mon explication (interprétation): Aristote serait à la physique ce que Arrhenius est à la climatologie. C’est tout dire!

  18. Sirius (#20),

    L’exposé de Laurent Berthod me convient, et je ne vois pas ce que vient faire cet amalgame Aristote/Arrhénius. Un philosophe du quatrième siècle avant notre ère et un chimiste du 19° fourvoyé dans la physique et repris par des gens qui se bouchent les oreilles lorsqu’on leur parle de travaux de laboratoire.

  19. Laurent Berthod (#17),

    La version épistémologique, celle de Korzybski, ne me parait pas aussi incontestable qu’il semble le penser, car la seule connaissance que nous puissions avoir de la réalité n’est pas la réalité, mais une représentation de la réalité, et l’expression de cette représentation doit bien correspondre aux trois principes, sous peine de ne pas se comprendre et de mettre sur le même plan discours rationnel et pure folie.

    Le problème est celui de la réalité observée et de l’observateur lui-même. Deux individus observent un phénomène en même temps. Ils ne peuvent donc être au même endroit au même moment. Ils ne pourront donc pas observer le phénomène du même angle de la même façon. Peut être que l’un des deux individus aura une myopie ou sera daltonien et ne verra pas la même réalité. Quand ils en viendront à la description du phénomène, leur description ne sera pas la même parce qu’ils ne l’auront pas observés de la même façon et ne l’exprimeront pas leur observation de la même façon. Nous aurons donc deux « versions » de la réalité. Et ainsi de suite… autant de représentation de la réalité que d’observateur.
    Donc, tout ce que nous pouvons dire d’un phénomène, c’est ce qu’il n’est pas.
    Essayez de me dire que quoi que ce soit « est » quelque chose et j’arriverais à vous dire que « c’est » aussi autre chose. Les mots que nous utilisons ne sont pas les choses que nous décrivons.

    Les découvertes scientifiques du XX° siècle ont montré que la vision aristotélicienne ne correspond pas à la réalité telle qu’elle se manifeste au travers de la relativité et de la mécanique quantique : on a démontré expérimentalement, donc scientifiquement, que l’espace ne peut être dissocié du temps, qu’un élément peut être dans deux états différents en même temps, dans deux endroits à la fois en même temps, et que la présence d’un observateur peut modifier la réalité observée.

  20. scaletrans #16

    Svensmark n’est pas « feu ». S’il est vrai qu’il a eu un problème, il y a peu; il est bien vivant. Il vient de signer avec l’équipe du CLOUD.

  21. Abitbol (#23),

    la présence d’un observateur peut modifier la réalité observée

    Bien qu’étant incapable de me prononcer sur cette question, j’ai lu que des physiciens, et non des moindres (je me demande si ce n’est pas Heisenberg lui-même) contestaient cette interprétation de la relation d’incertitude de Heisenberg, laquelle découlerait fondamentalement du fait que les particules élémentaires sont de nature à la fois ondulatoire et corpusculaire et non d’une perturbation liée à l’observation.

    Le fait d’être à la fois ondulatoire et corpusculaire, ni tout ce que vous citez à la fin de votre post, ne contrevient aux principes LOGIQUES d’identité, de non contradiction et du tiers exclu. Ce qui contreviendrait à ces principes ce serait d’affirmer que quelque chose est à la fois nul et non nul ou 1, etc. Les trois principes d’Aristote ne sont pas des principes ontologiques, ce sont des principe logiques. C’est ce que beaucoup de gens ont du mal à comprendre.

    La question de physique quantique de l’observateur modifiant la réalité mise de côté, la subjectivité de l’observateur c’est justement ce que la science cherche à réduire à l’objectivité. Les assertions que vous rapportez à ce sujet sont dignes d’un « épistémologue » de la classe de CM2.

    Bien à vous.

  22. Abitbol (#23),

    Les mots que nous utilisons ne sont pas les choses que nous décrivons.

    Oui, bien sûr, tout le monde sait cela, même un épitémologue de la classe de CM2.

    Epistémologiquement parlant l’assertion La représentation scientifique de la réalité n’est pas la réalité est différente de l’assertion Le modèle d’un phénomène complexe n’est pas la représentation fidèle de ce phénomène et encore moins son explication.

  23. Laurent Berthod (#25),
    Merci d’avoir redit et mieux que moi que la logique d’Aristote n’est pas sa philosophie ni même son ontologie.

    Aristote avait soigneusement distingué le mot de la chose dans ses Réfutations sophistiques où il montrait que l’apparente réussite des sophistes était fondée sur la confusion dont ils jouaient entre les deux.
    Voir La naissance de la grammaire dans l’Antiquité grecque de Frédérique Ildefonse ainsi que Barbara Cassin dans La Décision du sens, tous deux chez Vrin.

  24. pour éclairer le débat il est peut être nécessaire de rappeler cette petite blague
    Un mathématicien, un physicien et un biologiste sont dans un train en Irlande. Par la fenêtre, ils aperçoivent un mouton noir.
    Le biologiste s’exclame : “ Comme c’est intéressant, en Irlande, les moutons sont noirs !”
    Le physicien réplique : “On ne peut pas dire ça. On en déduit plutôt qu’il existe au moins un mouton noir en Irlande.”
    Le mathématicien continue : “Allons, allons, la seule chose que l’on puisse affirmer, c’est qu’il existe au moins un mouton, dont au moins un côté du mouton est noir ! ”

  25. Marot (#28),

    Aristote avait soigneusement distingué le mot de la chose dans ses Réfutations sophistiques où il montrait que l’apparente réussite des sophistes était fondée sur la confusion dont ils jouaient entre les deux.

    Vous êtes un bien plus fin connaisseur d’Aristote que moi !

    Bien à vous.

  26. Piloteman (#29),

    Excellent, mais quelque peu méprisant pour les biologistes et les mathématiciens, qui sont plus intelligents que ce que la blague laisse entendre, et en tout cas pas moins que les physiciens ! 😉

  27. On dirait des singes dans un cockpit d’avion
    Personne ne sait comment ça fonctionne, personne ne connait les conséquences des actions sur les différentes commandes et boutons. Personne n’a été capable de prévoir ce qui s’est produit jusqu’à maintenant, mais y en a quand même qui ont des idées et qui veulent toucher à tout.
    Alors moi si j’étais dans le cockpit j dirais  » écoutez les gars , on n’y comprend que dalle, ça fait des millénaires que cet avion vole comme ça, alors le temps qu on apprenne à lire et à écrire pour déchiffrer les documents de bord , on va peut être toucher à rien et s’occuper de ce qu’on va bouffer ce soir »
    et si l’avion part en vrille, il sera toujours temps de secouer les commandes

  28. Laurent Berthod (#31),
    Personnellement, je la trouvais plutôt à l’honneur du mathématicien qui me semble être le seul à décrire une réalité sans interprétation

  29. Piloteman (#29),
    Suite de votre anecdote.
    Vint le philosophe, qui leur dit « messieurs, vous venez de démontrer que la vitre d’un train en marche n’était pas le meilleur poste d’observation de la réalité. »

  30. Piloteman (#33),

    Peut-être, mais aussi sans rien en connaître, parce que s’il avait trainé un peu ses guêtres dans la nature, s’il l’avait un peu observée, s’il avait levé le nez de ses fonctions et de ses théorèmes, il saurait qu’un animal dont une couleur serait réservée à un seul profil n’est susceptible de se voir que dans des tableaux de Magritte ! Il me fait penser aux prétendus climatologues qui n’ont jamais sorti le nez de leur modèle pour observer un anticyclone mobile polaire !

  31. Laurent Berthod (#17), Laurent Berthod (#25),

    L’interprétation que vous donnez de ces trois principes, par le contrexemple de Korzybski, est une version que je qualifierais d’épistémologique, c’est-à-dire appliquée à l’épistémologie : il ne faut pas confondre la représentation, y compris scientifique, et la réalité.

    Je ne donne en aucun cas de contrexemple en citant Korzybski. Je me contente de citer ses trois prémisses, lesquelles, ce n’est que mon opinion, dépoussièrent un système de pensée datant de l’antiquité. Korzybski, lui-même, était un admirateur d’Aristote et n’a fait que proposer un nouveau système de pensée qui englobe la logique d’Aristote tout en tenant compte des avancées de la science moderne.

    Je tentais d’expliquer à Marot ce qu’avait pu vouloir dire Hendrickx dans son texte concernant la philosophie Aristétolicienne.

    Il est remarquable de constater dans votre réponse, que vous faites donc une interprétation de mon post et que vous vous positionnez dans une attitude de conflit, type « j’ai raison, il a tort »…

    Les assertions que vous rapportez à ce sujet sont dignes d’un “épistémologue” de la classe de CM2.

    Ce genre de considération est-elle tout à fait indispensable ?

  32. Abitbol (#39),

    Ce genre de considération est-elle tout à fait indispensable ?

    Oui, j’aurais dû la formuler de façon moins agressive. Il était tard et n’ai pas pris le temps de trouver une formule plus aimable et je le regrette.

    Mais, sur le fond, si la pensée de Korzybski peut être résumée de cette façon Abitbol (#23), :

    Le problème est celui de la réalité observée et de l’observateur lui-même. Deux individus observent un phénomène en même temps. Ils ne peuvent donc être au même endroit au même moment. Ils ne pourront donc pas observer le phénomène du même angle de la même façon. Peut être que l’un des deux individus aura une myopie ou sera daltonien et ne verra pas la même réalité. Quand ils en viendront à la description du phénomène, leur description ne sera pas la même parce qu’ils ne l’auront pas observés de la même façon et ne l’exprimeront pas leur observation de la même façon. Nous aurons donc deux “versions” de la réalité. Et ainsi de suite… autant de représentation de la réalité que d’observateur.

    cette pensée est désolante. Le B-A-BA de la science c’est justement de mettre en place des protocoles expérimentaux reproductibles qui éliminent la subjectivité de l’observateur. Alors venir remettre en cause la science sur la base de la subjectivité de l’observateur est bien naïf, le sujet ayant fait l’objet de discussions approfondies depuis Platon et Aristote, jusqu’aux physicens quantiques, en passant par Galilée.

  33. Abitbol (#39),

    Je ne donne en aucun cas de contrexemple en citant Korzybski.

    En terminant votre post Abitbol (#8), par

    Il est remarquable d’observer qu’une grande majorité de scientifiques carbo-réchauffistes restent prisonniers de la philosophie Aristotélicienne…

    vous sembliez bien opposer Korzybski à Aristote. Et vous semblez le confirmer en écrivant dans votre post Abitbol (#39),

    Je me contente de citer ses trois prémisses, lesquelles, ce n’est que mon opinion, dépoussièrent un système de pensée datant de l’antiquité.

    Si ce n’est pas le cas, dont acte.

    Sur le fond je ne peux que répéter le fait que les principes de base de la logique posés par Aristote ne sont pas des principes ontologiques, mais seulement logiques, ce que beaucoup de gens ne veulent pas comprendre. Et je ne puis que rappeler ce que Marot a écrit dans son post Marot (#28).

  34. Très amusantes (ou inquiétantes, selon le point de vue) comparaisons.
    Une petite précision sur un sujet que je connais bien : Un ophtalmologiste pratiquant une chirurgie réfractive au laser et qui aurait les mêmes imprécisions dans ses calculs qu’un climatologue ne rendrait pas ses patients aveugles. Tous au plus, le résultat de son opération serait que ses patients auraient toujours besoin de lunettes après leur opération, lunettes éventuellement plus fortes que celles qu’ils portaient auparavant. Dans 7 cas sur 15 ils seraient myopes, et dans 8 cas sur 15 ils seraient hypermétropes. Cela suffirait à faire crouler ce praticien sous les plaintes, il perdrait tout ses patients et son assureur refuserait de le couvrir plus longtemps. Conclusion, il est plus facile d’être climatologue qu’ophtalmologiste.

  35. cette pensée est désolante. Le B-A-BA de la science c’est justement de mettre en place des protocoles expérimentaux reproductibles qui éliminent la subjectivité de l’observateur. Alors venir remettre en cause la science sur la base de la subjectivité de l’observateur est bien naïf, le sujet ayant fait l’objet de discussions approfondies depuis Platon et Aristote, jusqu’aux physicens quantiques, en passant par Galilée.

    Cette pensée est peut être désolante pour celui qui veut une réponse et une seule… Le physicien Hugh Everett par exemple et d’autres n’accordent aucune réalité physique au concept de mesure ou d’observation. Ils disent même que « l’état mesuré » n’existe pas.
    Je ne suis pas en mesure de discuter de physique quantique, mais je trouve intéressante la Sémantique Générale et tout ce qui touche à la verbalisation scientifique que je n’ai pas voulu résumer dans mon post 23. J’en serai bien incapable en si peu de mots et en si peu de temps de réflexion.

  36. Abitbol (#45),

    Le physicien Hugh Everett par exemple et d’autres n’accordent aucune réalité physique au concept de mesure ou d’observation. Ils disent même que “l’état mesuré” n’existe pas.

    Là d’accord, la lecture des réflexions épistémologiques de ces physiciens quantiques est sûrement très intéressante mais elles s’appuient certainement sur des considérations approfondies et on peut espérer qu’elles dépassent les banalités précédemment écrites.

    Ceci dit, j’aime bien la phrase d’Alan Sokal : Quiconque croit que les lois de la physique ne sont que des conventions sociales est invité à essayer de transgresser ces conventions en se jetant de la fenêtre de mon appartement. (J’habite au 21e étage.)

    J’ajoute qu’il doit être possible de mesurer, même avec une grande imprécision, dans quel état, sur l’échelle allant de la vie à la mort, se trouverait le corps de l’expérimentateur qui se serait risqué à répondre positivement à cette invitation.

  37. Laurent Berthod (#46),

    Et puis la physique quantique n’est qu’une partie de la physique et de la science.

    Attêtons de mesurer. Construisons les ponts, les avions, achetons notre beefstaeck, sans plus rien mesurer, on verra le résultat !

  38. Briscard (#44),
    Merci Briscard de ces détails, qui m’intéressent d’autant plus que j’aimerais considérer l’éventualité d’une intervention de ce type, car j’a de plus en plus de mal à supporter les lunettes. C’est un vision probablement phantasmatique des risques qui me fait reculer. Avez-vous une bonne source de renseignements à recommander pour commencer ?

  39. Papyjako (#48), je suis passé à la moulinette du lasik au mois d’octobre.
    Véritable réussite pour moi : un bonheur de vivre sans lentilles ni lunettes.

    Après, ça a peut-être coûté bonbon en crédits carbones, mais allez savoir pourquoi, je m’en f…

    —————————-

    Piloteman (#33), oh, « les singes dans le cockpit d’avion » !
    C’est si bien vu.
    smile

  40. Papyjako (#48),
    Il n’y a pas de traitement, surtout chirurgical, sans risque. Cependant il est bien maitrisé pour ce type d’intervention, mais il faut être prudent sans certains cas. Chaque patient est différent des autres et seul votre ophtalmologiste peut vous dire si, dans votre cas, une telle intervention peut se faire dans de bonnes conditions.
    Pour ma part, comme la majorité des ophtalmos, je porte des lunettes.