Les pronostics de température de 1995 à l’épreuve de la réalité : les températures juste en dessous de l’estimation la plus basse.


par Die Kalte Sonne (le Soleil Froid).

Via EIKE (Institut européen pour le climat et l’énergie).

Die Kalte Sonne est un livre climato-sceptique écrit en 2012 par Fritz Vahrenholt et Sebastian Lüning dont la thèse principale est que le changement climatique actuel résulte de l’activité solaire. Il a donné suite à un blog du même nom.

Qui n’aime pas fureter dans de vieux bouquins ? Récemment le rédacteur en chef de Kalte Sonne, Sebastian Lûning, a découvert dans la bibliothèque d’un ami une édition du livre Klimaänderungen Beschreibun (Description des changements climatiques),  de Christian Schönwiese, qui était sorti en 1995 chez Springer.

En le feuilletant est apparue à un certain moment une illustration avec une estimation des températures jusqu’en 2100 (Page 179, illustration 54).

Comment les chercheurs ont-ils prévu l’évolution des températures à l’époque, l’année du 2ème rapport du GIEC [Ndlr : Il s’agit en fait des prévisions du 1er rapport du GIEC et actualisées en 1992] sur le climat ? Trois scénarios de réchauffement sont présentés : Hypothèse haute (quand ça commence à chauffer vraiment), la meilleure estimation (le réchauffement le plus vraisemblable) et une hypothèse basse (quand le danger climatique n’est pas aussi terrible qu’on le craignait). Voir l‘illustration 1.

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Illustration 1 : prévisions de température jusqu’en 2100 (Schoenwiese 1995). Ndlr : Les trois courbes qui montent jusqu’en 2100 sont produites par un modèle de bilan énergétique en fonction de trois hypothèses différentes de sensibilité du climat aux GES, de 1,5, 2,5 (hypothèse la plus probable) et 4,5°C/2xΔCO2. Le scénario utilisé est celui du « laisser faire » avec une concentration de CO2 en 2100 de ~1200ppm. Dans le rectangle « Schon eingetreten », l’auteur (Schoenwiese) a superposé une courbe de température mondiale.

Maintenant ce qu’il y a de beau quand on estime, conseille, prévoit c’est qu’il y a toujours un moment de vérité. A-t-on vu juste ou faux, ou bien est-on complètement à côté de la plaque ? Nous nous sommes permis de rassembler les températures mesurées entre 1995 et 2015, que nous avons superposé à la courbe des prévisions. Pour cela nous avons utilisé la série globale HadCRUT.

Le résultat quick and dirty* : en version Powerpoint, semi-transparent et les axes en gras. Et voilà la comparaison. Vingt ans de données supplémentaires. Est-ce que la nature s’est conformée aux prévisions ? Le résultat est dans l’illustration 2.

Les températures réelles sont juste en dessous de l’estimation la plus basse.

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Illustration 2 : les prévisions de Schoenwiese de 1995 et l’évolution réelle des températures selon HadCRUT, soulignée en rouge.

Qu’est-ce que ça veut dire ? La sensibilité climatique « transitoire » (à court terme, TCR) se trouve selon le rapport du GIEC quelque part entre 1.0°C et 2.5 °C de réchauffement par doublement du CO2 (Illustration 3). Cela correspond à une sensibilité climatique de long terme (ECS) de 1.5 à 4.5°C. Apparemment l’évolution réelle des températures se trouve en dessous du scénario le plus bas. Si l’on utilise l’écart du GIEC il semble que tout indique une sensibilité climatique au CO2 de 1.0°C (TCR) ou 1.5°C (ECR).

Cela ne se trouve bien sûr pas dans les tout derniers rapports du GIEC. Entre temps on a fortement déplacé, réorganisé et déformé de façon qu’on puisse mettre de côté ces prévisions d’origine pour les dernières années. Ça n’a évidemment aucun sens mais c’est ainsi. Râler ne sert à rien. Car en même temps c’est le principe de l’effet de levier qui compte : celui qui reste le plus longtemps a le dernier mot…

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Illustration 3 : Vue d’ensemble de la sensibilité climatique au CO2 présentée dans les rapports du GIEC. Par Lewis & Crok (2014).

*en anglais dans le texte

(Traduction française par Serge Monier)


17 réponses à “Les pronostics de température de 1995 à l’épreuve de la réalité : les températures juste en dessous de l’estimation la plus basse.”

  1. Deux questions me viennent à l’esprit.
    – Quelle est la source des températures relevées (Satellites? Ballons sonde? Relevés de surface? Et si ce sont ces derniers, avant ou après le dernier traficotage « rectifiant » les températures maritimes?)…
    – Pourquoi les 3 courbes prévisionnelles faites vers 92/95, ne partent elles pas du même point à cette date?

  2. Simples suggestions de corrections :
    – livre Klimaänderungen Beschreibun
    Beschreibung ? : manque le « g » à la fin du mot (toutefois le lien s’ouvre…)

    – Illustration 1 : […] Les trois courbes qui montes —> montent

  3. Ne pas oublier que HadCRUT est infirmé par les variables climatiques, physiques et biologiques (niveau des océans, fonte des glaciers, dendros, etc.). La tendance au XXème siècle provient en totalité de l’effet UHI que les climatologues sont même parvenus à injecter dans les SST pré 1970 grâce aux ajustements. La sensibilité climatique de surface selon les observations est nulle. Cela ne signifie toutefois pas que le CO2 est sans effet sur les températures.

  4. François (#3),

    Je ne sais pas. Le rapport du GIEC lui même, lorsqu’il dit que les températures ont augmenté de 0,45°C depuis un peu plus de cent ans, ne précise pas sa source (Les initiés se souviendront des articles de ClimateAudit pour identifier la courbe de Lamb).
    Je pense qu’il s’agit de l’ancêtre de Hadcrut (et donc des thermomètres et des seaux d’eau pour l’océan) vu l’influence des Britanniques. Houghton le président du groupe 1 du GIEC était aussi directeur du Hadley Center (le Had de Hadcrut).

    Sur le point 2, les courbes sont sans doute alignées au départ sur une période de temps (30 ans ?). C’était pas mal, de nos jours ils ont plutôt tendance à aligner les courbes plutôt en fin de période…
    La courbe est probablement aussi lissée.

    Par contre aucune des courbes ne démarre à 0 !

    MichelLN35 (#2),

    Vu, merci.

  5. jG2433 (#4),

    Je ne vais pas intervenir sur ce point. Je suis complètement incompétent.

    Merci d’ailleurs à Serge pour sa traduction.

  6. Nicias (#8),

    Je ne vais pas intervenir sur ce point. Je suis complètement incompétent.

    Sans être moi-même très compétent sur le sujet, je confirme cependant que « Les trois courbes qui montes —> montent » smile

    Sur l’évolution de l’estimation de la sensibilité climatique au CO2, à revoir à la baisse sous les 2°C, elle est corroborée par les études les plus récentes, graphique de Lewis et Al, 2015 repris par Contrepoints:

    http://www.contrepoints.org/wp…..1/Ben3.png

  7. Nicias (#7),
    « les courbes sont sans doute alignées au départ sur une période de temps (30 ans ?) ».
    C’est quand même bizarre (pour ne pas dire plus) d’aligner des courbes de prévision faites en 92/95 sur une période de départ située avant 1900, vous ne trouvez pas? Parce qu’il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour savoir que, quelque soit l’hypothèse retenue, on est sûr de l’évolution jusqu’en 92/95…
    A moins qu’ils n’aient inventé la prévision qui remonte le temps?…

  8. François (#10),
    Ces courbes représentent des sensibilités climatiques différentes. Elles se rejoignent très probablement à l’origine conventionnelle de l’ère industrielle qui correspondrait également au début de la hausse sensible du taux de CO2 (vers 1850 ?).

  9. phi (#11), oui ça n’a rien de si évident elle pourraient se croiser sur un endroit où le climat n’est pas « forcé’ mais il est aussi possible que la figure donne des limites basses et hautes et qu’elle incluent donc l’incertitude de la connaissance des températures….
    Cette facilité à trouver des arguments pour translater les courbes rend difficile l’invalidation des modèles, la pente semble meilleure mais comme il faut 30 ans pour avoir un « point » climatique les certitudes sont difficiles à comprendre.

  10. phi (#11),
    Le GIEC situe la hausse significative du taux de CO2 en 1950. Et c’est vrai qu’il y a eu, en 1950, un net changement de pente.

  11. de Rouvex (#14),

    Très intéressant article et surtout la délicieuse orthographe, probablement non intentionnelle, de cette phrase :
    le capitalisme de consommation a prix chaque expérience humaine authentique, l’a transformée en marchandise, puis nous l’a revendue grâce à la publicité et aux médias de masse.

    Lapsus ou contraction de la pensée ?

  12. Bonsoir,
    « les courbes sont sans doute alignées au départ sur une période de temps (30 ans ?) ».
    Ma compréhension des trois courbes est un peu différente de celles que vous formulez. Les courbes ne sont pas alignées car elles intègrent deux notions chacunes. La courbe haute, celles des températures maxi avec une sensibilité climatique maximale. La seconde, celles des températures moyennes avec une sensibilité climatique moyenne et enfin celle du bas qui représente les températures mini avec une sensibilité climatique minimale. Avec cette explication, les courbes n’ont pas à être alignées et ces hypothèses semblent bien vérifiées jusqu’à 1992. Par la suite, on remarque que les températures mini réelles sont bien en deçà de la courbes des températures minimales avec sensibilité mini.
    Nota : les températures mini et maxi sont lissées sur une courte période (5 à 10 ans); les températures moyennes sont lissées sur une période plus grande (20 à 30 ans).

  13. Loiselet (#16),

    Ma compréhension des trois courbes

    Il y en a 4. Il faut y ajouter la courbe des observations et c’est celle là qui est alignée sur les trois autres courbes.

    Pour corriger Phi, la période préindustrielle dans le premier rapport du GIEC est quelque-chose comme 1765 si ma mémoire est bonne. Bien avant le 1880 des derniers rapports du GIEC.

    Donc l’anomalie de température dans les modèles démarre un siècle plus tôt que l’anomalie de température des observations. Ce qui explique à mon avis pourquoi l’anomalie de température ne démarre pas à zéro sur le graphique.

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