Les forêts de la planète aiment le réchauffement climatique

Durant les 20 dernières années, environ 5.000 articles ont été publiés dans les principaux journaux scientifiques montrant que les plantes bénéficient d’un niveau plus élevé de CO2 avec ou sans des températures élevées. Comme la concentration de CO2 augmente, les plantes augmentent de manière significative leur taux de photosynthèse, leur taux de croissance du feuillage ou des racines, l’efficacité d’assimilation de l’eau, la production de fruits et de plantes et la résistance à une variété de stress. Les critiques de cette réponse positive à une hausse du CO2 avancent que beaucoup de ces études ont été conduites dans des conditions contrôlées de laboratoire qui n’auraient pas grande chose à voir avec ce qui ce passe dans la réalité. Des expériences de terrain ont été également conduites mais dans la majorité des cas, dans des conditions loin de la réalité. Dans le cas spécifique des forêts, les chercheurs doivent créer des expériences astucieuses pour surmonter le problème évident d’une attente de plusieurs décennies voire siècles pour obtenir les résultats d’une expérience.

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Forêt de Knysna, Afrique du Sud

Nous surveillons les études dans la littérature scientifique sur ce qui ce passe dans les grandes forêts de la planète. Un article dans un numéro récent du Journal of Science Sud-africain apporte d’excellentes nouvelles de la célèbre forêt Knysna, très populaire en Afrique du Sud. La forêt Knysna comprend 80.000 hectares et est la plus grande forêt primaire de l’Afrique du Sud. La faune et la flore sont abondantes et incluent de nombreuses espèces exotiques, comprenant le bois jaune, le bois-acier, le bois ébène, le bois odorant, la noix du Cap et l’aulne blanc ; certains arbres datant jusqu’à 400 à 800 ans. La forêt est dense et en certains endroits, pratiquement impénétrable. Elle héberge l’éléphant de Knysna et est une attraction touristique en Afrique du Sud.

Deux botanistes de l’Université de Cape Town et du Parc National d’Afrique du Sud commencent leur article sur la forêt de Knysna en notant que « l’impact présent et futur prédit par les modèles du changement environnemental global sur les forêts primaires est alarmant mais controversé » et que « certains modèles avaient prédit le dépérissement de cette seule forêt primaire importante d’Afrique du Sud d’ici 2050 ». Midgley et Seydack déclarent alors : « il y a un besoin d’avoir une perspective locale sur ce débat, ce que nous cherchons à faire par une analyse de la croissance sur 10 ans de la forêt de Knysna».

Eh bien, tout semble bien aller pour la forêt. Ils ont découvert que la surface basale et la biomasse au-dessus du sol a augmenté de 2% sur les 10 années de l’étude. Ils ont également trouvé que la précipitation était 5% inférieure à la moyenne pendant la durée d’étude ce qui les amène à conclure : « les changements dans ces taux ont été provoquées par l’augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique global plutôt que par une amélioration des précipitations locales car ces dernières ont été dans la moyenne ». Midgley et Seydack terminent en déclarant « à ce stade, par conséquent, il ne paraît y a voir aucun signe des effets du changement environnemental sur la biomasse au-dessus du sol dans la forêt de Knysna ».

Les critiques pourraient rétorquer que dans la vaste littérature sur le dépérissement de la forêt, nous trouvons un seul article sur une forêt avec une réponse positive à un changement environnemental. Bien, mais alors, que penser de celui-ci : un numéro récent de Global Change Biology contient un article sur les forêts naturelles partout dans le monde. Dans l’extrait, deux chercheurs de l’Université de Montana, Boisvenue et Running, écrivent : « globalement, en s’appuyant sur les données satellite et sur le terrain, le changement climatique semble avoir eu un effet généralement positif sur la productivité quand l’eau n’est pas le facteur limitant ». Parmi les 49 papiers qui étudient la productivité des forêts que nous avons examinés, 37 montrent une tendance positive, 5 montrent une tendance négative, 3 rapportent à la fois une tendance positive et négative selon la période, 1 rapporte une tendance positive et nulle pour différentes zones géographiques et 2 rapportent une tendance nulle.

Les résultats de Boisvenue et Running concordent avec ceux de la littérature scientifique professionnelle : 37 positifs, 5 négatifs. Cependant, en se basant sur la représentation populaire du réchauffement climatique, on aurait pensé que les articles concluant à une réponse positive des forêts sont rares alors quand dans la réalité, ils dominent dans la littérature sur le sujet.
En considérant la tendance globale sur les taux de photosynthèse en se basant sur l’index de différence normalisée des végétations (NDVI), ils concluent à « une tendance à la hausse de l’activité de la photosynthèse entre 1982-1999 (de 0,0015 à 0,0045 unités NDVI par an), avec une tendance en général plus forte dans les années 90 que dans les années 80 dans les latitudes entre 35° et 75° Nord ». Les nouvelles sur les forêts pourraient-elles être meilleures ? La croissance des forêts est en augmentation et le rythme d’augmentation est en augmentation !
Quant à la productivité primaire nette des forêts (NPP) aux USA, ils déclarent que « les études régionales en Amérique du Nord et aux USA ont rapporté des hausses de la NPP entre 2 et 8% entre 1982 et 1998 ». Finalement, ils concluent : « les données confirme que la productivité des forêts augmentent à travers les zones tempérées de l’Amérique du Nord, de l’Europe du Nord, de la plus grande partie de l’Europe Centrale, certaines parties de l’Europe du Sud et le Japon ».

Nous pouvons voir la forêt et nous pouvons voir les arbres. Et nous pouvons voir à partir de la littérature scientifique que la forêt et les arbres se portent mieux que jamais grâce à l ‘effet direct et indirect de l’augmentation de la concentration du CO2.

Références:
– Boisvenue, C. and S.W. Running. 2006. Impacts of climate change on natural forest productivity – evidence since the middle of the 20th century, Global Change Biology, 12, 862–882,
– Midgleya, J.J. and A. Seydackb. 2006. No adverse signs of the effect of environmental change on tree biomass in the Knysna forest during the 1990s, South African Journal of Science, 102, 96-97.

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