D'autres par contre tirent de gros profits du trading du carbone pour de très faibles dépenses ou dans certains cas pour des réductions qu'ils auraient faites de toute façon.
La politisation croissante des politiques environnementales a déclenché un "ruée vers l'or vert" et entraîné une expansion sans précédent du nombre de business offrant tant aux particuliers qu'aux entreprises une chance de devenir "carbone neutre", en compensant leur propre niveau d'utilisation d'énergie en achetant des crédits carbone qui compensent leur contribution au réchauffement global.
Le naissant marché régulé des crédits carbone est amené à plus que doubler en taille à environ 68,2 milliards $ d'ici 2010 avec un marché volontaire non régulé qui va atteindre 4 milliards $ sur la même période.
L'investigation du FT a trouvé :
- De multiples exemples de personnes et d'organisation ayant acheté des crédits sans valeur qui n'ont amené aucune réduction d'émission de carbone
- Des entreprises industrielles profitant de la situation en faisant le minimum – ou en gagnant des crédits carbone sur l'argument de gain d'efficacité qui leur profite de manière substantielle de toute façon
- Des intermédiaires qui offrent des services de valeur douteuse
- Un manque de vérification, rendant difficile aux acheteurs l'évaluation de la vraie valeur des crédits de carbone
- Des entreprises et des particuliers ayant été facturé au prix fort pour des crédits carbone émis par l'Union Européenne dont le prix s'est effondré parce qu'ils n'ont pas entraîné de baisse d'émission.
Francis Sullivan, consultant environnemental au HSBC, la plus grand banque britannique qui a décidé de devenir carbone-neutre en 2005 a dit qu'il a constaté de "sérieux problèmes de crédibilité" dans le marché de la compensation carbone après l'avoir évalué pendant plusieurs mois.
"La police, les agences anti-fraude et les régulateurs de marché doivent y regarder de près. Sinon, les gens vont perdre foi en le système" dit-il. Ces problèmes ont amené la banque à ignorer le marché et à créer directement ses propres projets de réduction de carbone.
Prix de la tonne de CO2 divisé par 100 en moins d'un an (0,28€ en mai 2007) à cause
de l'échec du mécanisme d'échange de carbone mis en place par l'Europe dans le cadre
de Kyoto. Source: bourse du carbone FutureSource.com
Certaines compagnies profitent du système en demandant aux consommateurs "verts" de les payer pour nettoyer leur propre pollution. Par exemple, DuPont, la compagnie de chimie, invite les consommateurs à payer 4$ pour éliminer une tonne de CO2 de son usine de Kentucky qui produit un gaz à effet de serre puissant appelé HFC-23. Mais l'équipement nécessaire pour réduire de tels gaz est relativement bon marché. DuPont a refusé de commenter et a décliné de préciser les revenus tirés de ce projet, arguant qu'il est encore trop tôt pour en parler.
Le FT a trouvé également des exemples de compagnies qui se présentent comme des compensateurs de carbone sans avoir une idée claire de la manière de fonctionner du marché.
Blue Source, une entreprise de compensation américaine, invite les consommateurs à compenser leurs émissions de carbone en investissant dans des procédés de récupération améliorés de pétrole qui injectent le CO2 dans des puits de pétrole épuisés pour récupérer le pétrole restant. Cependant, Blue Source dit qu'à cause du prix élevé du pétrole, ce procédé est de toute façon rentable en lui-même, ce qui veut dire que les opérateurs font de l'argent en extra en vendant des "crédits carbone" pour avoir enterré du CO2.
Il n'y a rien d'illégal dans ces pratiques. Cependant, certaines compagnies qui font de la compensation ont évité de tels projets car leurs clients pourraient les trouver controversés.
BP a dit qu'il n'achètera pas de crédits résultant de l'amélioration de l'efficacité industrielle ou de la plupart des projets d'énergies renouvelables dans les pays développés.