RCA et politique.


Derrière toute cette affaire, il y a, en réalité, des enjeux financiers, géopolitiques, économiques, considérables qui dépassent largement le
problème du réchauffement éventuel de la planète. On peut évoquer plusieurs hypothèses sur les causes de cet imbroglio.

Depuis plusieurs années, on assiste, à l'échelle des pays occidentaux développés, à une désaffection croissante des citoyens pour les partis politiques traditionnels, en gros, la droite et la gauche surtout depuis la crise financière qui a mis à mal le capitalisme et l'économie libérale ; L'émergence d'un nouveau parti focalisé sur l'écologie, la défense de la planète est apparu comme une aubaine pour sauver le pouvoir des politiques qui gèrent le système actuel. Parallèlement, on a assisté à la naissance d'une nébuleuse de tendances axées sur « Sauvons la planète » qui de bonne fois et avec les meilleures intentions du monde ont émis, souvent dans des directions contradictoires, des vœux pour la défense de ladite planète. Devant la cacophonie générale, il fallait un élément fédérateur capable de créer une dynamique suffisamment forte pour espérer que l'opinion publique adhère aux thèses d'une écologie plus radicale. Dès 1988, à la demande du G7, deux organismes de l'ONU, l'OMM et le PNUE ont créé le GIEC. Le GIEC n'est pas un organisme de recherche, mais un lieu d'expertise visant à synthétiser des travaux menés dans différents laboratoires de recherche. Pendant les dix premières années de son fonctionnement, le GIEC n'a pas eu beaucoup de retentissement dans le grand public ; ce n'est que dans les années 2000 que sa médiatisation à véritablement commencé avec la parution de ses premiers rapports : 1990,1995, 2001, 2007, qui en prenant de plus en plus un ton alarmiste, allant même jusqu'à engendrer la peur, ont contribué à mobiliser l'opinion. La pensée unique a commencé à faire son effet. Entre temps, l'économie mondiale a évolué avec la crise que l'on connaît. Les politiques de tous bords ont vu dans cet organisme d'expertise un moyen de s'approprier l'écologie à condition que cela ne bouleverse pas fondamentalement le système économique dominant. Le battage médiatique sur la conférence de Copenhague fin 2009 qui devait être un point de départ pour orienter l'opinion de façon radicale a pour le moins échoué. Les contradictions sur la fiabilité des recommandations du GIEC, déjà connues depuis plusieurs années, ont commencé à être diffusées largement dans les médias et des scientifiques contestataires à se faire entendre. C'est à partir de ce moment que le rôle des politiques est apparu au grand jour. L'affaire Allègre en est l'illustration éclatante : 400 scientifiques demandent à leur ministre de tutelle de trancher dans leurs débats contradictoires ! Quand les politiques commencent à se mêler des sciences, cela devient inquiétant et on peut, à juste titre, se poser la question de la manipulation dans cette affaire du réchauffement climatique.

La recherche en général et scientifique en particulier a, on le sait, besoin d'être financée et les crédits, en cette période de crise, se font de plus en plus rares. Les différents laboratoires qui participent à la recherche sur l'évolution du climat sont évidemment tous sensibles à leur financement et les querelles de chapelle, à ce sujet, sont nombreuses. Les surenchères médiatiques viennent parfois interférer dans la vérité scientifique pour récupérer les crédits, dont la recherche à besoin.

Faire peur à l'opinion publique permet aux politiques de s'emparer des voix lors des élections et garder ainsi le pouvoir ou de le prendre. Depuis déjà plusieurs décennies, les écologistes ont, à juste titre, tiré la sonnette d'alarme pour défendre l'environnement, lutter contre la pollution. L'idée du réchauffement climatique est venue s'incruster dans leurs préoccupations et sous la pression de politiques relayée par les médias s'appuyant sur les rapports du GIEC, on a fait du CO2 le problème nº 1. Grâce à la force de l'argument (nous allons vers un réchauffement climatique dramatique que la terre n'a jamais connu à cause du CO2 que nous émettons), la mobilisation de l'opinion s'est faite autour de cette pensée unique au détriment de la vérité scientifique.
De fait, l'argument du réchauffement climatique est venu au secours des politiques qui cherchaient, depuis plusieurs décennies, à sensibiliser l'opinion sur la disparition programmée du pétrole qui sera précédé de son augmentation : essayons de consommer moins de pétrole pour éviter le réchauffement climatique ! C'est là que la réalité dépasse la fiction ! La mondialisation de l'économie sans le pétrole ne serait pas possible : plus d'avions, plus de transport sur terre et sur mer avant que l'on découvre une énergie de remplacement ; sans parler des innombrables produits dérivés qui sont entrés dans notre vie quotidienne. Même si la recherche existe dans ce domaine et que de timides applications ont vu le jour, nous sommes loin, très loin, d'avoir trouvé la ou les solutions pour remplacer le pétrole quand il sera impossible de s'en procurer. Gagner du temps en consommant moins est donc devenu fondamental pour la survie de l'économie capitaliste mondialisée.

Dans les décennies à venir, nous allons probablement assister à des bouleversements de nos modes de vie, non pas à cause du réchauffement de la planète, mais à cause de la disparition des énergies fossiles. Au regard de cette certitude, il est grand temps de sensibiliser l'opinion et le meilleur moyen pour y arriver c'est de se servir de la pensée dominante du moment soutenu par des scientifiques qui, pour certains, se sont engouffrés dans la nébuleuse écologique avec l'espoir d'en tirer des bénéfices pour leur recherche, pour d'autres, de soutenir un système économique dans lequel ils se sentent à l'aise,
et pour d'autres encore, parfaitement honnêtes et sincères, pour défendre leurs hypothèses sans se rendre compte de la manipulation des politiques. Il existe aussi, probablement, une idée générale, qui consiste à soutenir que si l'homme est capable de polluer la planète, il doit être aussi capable de la dépolluer. Ceci est vrai pour l'environnement, la terre, l'eau, l'air ; mais pour modifier le climat de la planète, c'est un autre problème, autrement plus complexe.
Dans ces conditions, le citoyen lambda a le plus grand mal à y voir clair dans le déferlement médiatique orchestré par les décideurs et si on essaye de sortir de la pensée dominante, non pas pour le plaisir de contester, mais par souci de l'honnêteté intellectuelle on éprouve les plus grandes difficultés pour récupérer des informations pertinentes sur le changement climatique. Il faudra sans doute encore beaucoup de temps avant d'être en mesure de dominer les problèmes que posent les variations du climat de la planète, et si l'idée dominante actuelle fait partie des hypothèses, il existe bien d'autres directions de réflexion qui, malheureusement, n'ont pas le soutien médiatique suffisant qui permettraient d'avoir un véritable débat citoyen.
J-C Moisy
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