Derrière les négociations, les intérêts nationaux.


Voici la troisième partie traduite en français via la traduction anglaise par le site "Our man in Sichuan" qui a mis en ligne une traduction partielle du livre "La Conspiration du Carbone, la guerre à mort entre la Chine et l'Occident" de Gou Hongyang présenté par Skyfall ici. Je ne sais si les représentations qu'à l'auteur sur l'Europe sont fréquentes en Chine, mais il est toujours intéressant de se voir dans l'oeil du voisin.  La vision sur les USA est également révélatrice. Merci à MichelLN35.

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Afin d'aboutir à des accords, la communauté internationale tient de nombreuses conférences ; mais, en vue de réduire et de limiter les émissions de gaz à effet de serre, qui affecte directement le développement économique de chaque pays, il est difficile pour chaque pays de se mettre d'accord avec les autres. Il en résulte que les conférences des Nations Unies sur le changement climatique sont anormalement difficiles. (NdA: pas plus que les discussions à l'OMC).
Dans les discussions sur le changement climatique dans le monde, les pays se répartissent en gros en trois groupes. Le premier est l'ensemble des pays de l'Union européenne, le second est le regroupement des pays sous influence représentés par les États-Unis, qui comprend Amérique, Japon, Canada et Australie. Le troisième est le groupe des pays en développement. Chaque groupe n'est pas disposé à faire des concessions aux autres. Les luttes entre ces trois coalitions structurent toutes les conférences des Nations Unies sur les changements climatiques.
Le groupe qui est le plus allant à répondre au changement climatique est sans doute l'Europe. La principale raison en est que les forces pour la protection de l'environnement dans chaque pays européen y sont assez vigoureuses. L'énergie propre y constitue une proportion assez importante des ressources énergétiques,  ce qui permet de brandir le drapeau de la protection de l'environnement le plus haut possible sur la scène internationale, tout en ayant une technologie avancée de protection de l'environnement et beaucoup de capitaux. Aussi, ils appuient fortement l'adoption de mesures immédiates, assez radicales pour réduire et limiter les émissions de gaz à effet de serre.
En Europe, il n'y a pas un groupe de pression fort qui s'oppose à de nouvelles ressources énergétiques, parce que peu importe que ce soit Shell, Total ou BP, tous sont confrontés à la perspective du pétrole de la mer du Nord qui s'épuise. Ainsi, les émissions de carbone donnent lieu à la finance du carbone. C'est certainement dans l'intérêt du Royaume-Uni, et cela vaut beaucoup plus que les pertes à venir sur le pétrole.
Pour les pays en développement, ces événements sont à peu près comme tenir compagnie au prince pendant qu’il lit ses livres. Les pays développés sont la force dirigeante dans les structures internationales du monde. La voix des pays en développement est donc faible, et leurs intérêts sont faciles à ignorer.
Si des réductions contraignantes des émissions de gaz à effet de serre sont mises en œuvre, elles créeront une force énorme de limitation du développement de l'économie intérieure de la Chine. La première raison est que la Chine ne dispose pas de la technologie, sa seule possibilité est de l’acheter à des pays développés. La seconde est le manque de capitaux. Pour de très nombreux pays, il y a beaucoup de problèmes internes, la tâche la plus urgente étant l'alimentation du peuple. Qui aurait de l'argent à jeter sur la table pour acheter une énergie solaire chère ou toute autre technologie des énergies nouvelles ?
Les pays en développement ont également leurs raisons propres pour ne pas réduire les émissions. La plupart des émissions dans le monde entier ont été produites par les pays développés, ce qui a rendu la Terre "polluée", et ensuite ils veulent entrainer les pays en développement à régler le problème avec eux. Ce n'est pas une blague. Comme un morceau de terrain commun dans un village. D'abord, un groupe d'hommes riches le saccagent jusqu’à ce que sa puanteur atteigne le Paradis. Les pauvres, car ils n'ont pas beaucoup d'argent, ne peuvent pas passer beaucoup de temps en activités de plein air. Alors les riches disent gentiment : «Afin de donner à chacun la chance d'être heureux, pourquoi ne pas nous y mettre tous ensemble et nettoyer l’espace public ! "

Les pays en développement étaient disposés à l'origine à mettre les mains à la pâte, pour gagner à la loterie et voir s'il y avait une possibilité de gagner un peu d'argent; mais ils devraient maintenant supporter les conséquences des activités excessives de l'homme riche. A qui la faute ? L’émotion dans les cœurs des pays en développement est claire. Nous ne payerons pas la facture des pays développés.

Mais les pays en développement sont mis sous forte pression de l'opinion publique et sont invités à participer à la réduction des émissions au niveau mondial : une fois dedans, l'engagement est important. Tout au long des négociations climatiques, les pays en développement ont toujours soutenu les règles de la « Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique", et ont refusé d'assumer la responsabilité d'obligations qui entravaient le développement de leur propre pays.

Si adhérer était laisser les pays en développement réduire leurs émissions, c'est très bien, si cela apporte un certain bénéfice ; mais les pays en développement doivent d'abord avoir des capitaux, et ensuite les technologies pour cela. Pourtant, sur ces deux aspects, l'Europe et l'Amérique font la sourde oreille.

Sur la question des transferts de technologies, les pays développés estiment que la technologie de réduction des émissions est entre les mains d'entreprises privées, et qu’il y a des questions de droits de propriété intellectuelle. En ce qui concerne les capitaux, les pays développés ont indiqué que cela devra être résolu par le biais des mécanismes du marché.

De cette manière, il n'y a pas de sincérité dans les négociations ; donc, bien sûr, les pays en développement estiment que c'est un subterfuge de la part des pays développés. La sincérité manque.

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54 réponses à “Derrière les négociations, les intérêts nationaux.”

  1. ah bon ? je croyais que ça rendait sourd…
    ou bien je confonds avec autre chose ?