par Benoît Rittaud.
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Arrivant lundi soir à Liège pour quelques jours (cause colloque), je tombe, à ma descente du train, sur un gros globe terrestre annonçant la tenue de l’exposition « SOS-Planet » qui se tient dans la gare. Mû par le devoir, je fonce pour la visiter et ainsi savoir comment venir en aide à ma planète bien aimée. À l’entrée, je me saisis d’un prospectus disposé dans un présentoir en forme d’ours blanc, qui indique notamment ceci :
Le rendez-vous universel sur les changements climatiques
Sous la présidence d’honneur d’Herman Van Rompuy, président du Conseil européen.
Dans le cadre de la présidence belge de l’Union Européenne.
Sous la direction scientifique de Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du GIEC et avec la collaboration de l’Université de Liège, de la Fondation Nicolas Hulot et de Yann Arthus-Bertrand.
Avec l’objectif citoyen de sensibiliser le plus grand nombre au problème des changements climatiques.Un parcours exaltant en 4 volets
OBSERVER la planète, sa beauté, son passé, ses civilisations éphémères, son climat perturbé.
S’ALARMER devant les menaces qui pèsent sur l’eau, l’alimentation, la santé, les écosystèmes.
REFLECHIR aux mécanismes des changements climatiques, aux causes du réchauffement, aux responsabilités.
AGIR par de nouveaux comportements, de nouvelles technologies et des changements structurels.
(…)
Juste à l’entrée, une affichette m’enjoint :
Merci de fermer cette porte ! Aidez-nous à économiser l’énergie, notre terre mérite bien cela !
La Direction
Penaud et bredouille, je parcours le prospectus tout en me demandant si j’aurai l’occasion de revenir pendant la semaine que dure mon colloque. C’est là que je découvre que l’exposition est payante. Et 9 euros, quand même. D’où mon cas de conscience : aller voir, oui, mais de là à payer Hulot et Arthus-Bertrand… J’hésite, j’hésite. Parce que cette expo, ça a quand même l’air d’être du lourd, au point que je ne serais pas si surpris d’y voir la crosse de hockey (de quoi faire la Une de Climate Audit : la gloire, quoi…).
Je persifle, mais en vrai, Liège, c’est d’abord pour moi cet automobiliste qui, me voyant marcher avec mon gros sac, s’est arrêté en plein boulevard pour me proposer amicalement de m’emmener. C’est pas à Paris qu’on verrait ça.