La vérité sur les gaz à effet de serre.

 Ou "La science douteuse des croisés climatiques". Par William Happer. Traduction de Marot.

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Charles Mackay a écrit dans la préface à la première édition de son Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds : «Le but de l'auteur dans les pages suivantes a été de recueillir les cas les plus remarquables de ces épidémies morales qui ont été excitées, tantôt par une cause, tantôt par une autre, de montrer avec quelle facilité les masses ont été égarées et comment les hommes sont grégaires et imitatifs même dans leurs engouements et leurs crimes ». Je veux parler d'une épidémie morale actuelle : l'idée que l'augmentation des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre, dioxyde de carbone notamment, aura des conséquences désastreuses pour l'humanité et pour la planète. La «croisade climatique» est caractérisée par de vrais croyants, des opportunistes, des cyniques, des gouvernements avides d'argent, des manipulateurs de divers types – même de croisades d’enfants – tous assis sur une science contestée et des prétentions douteuses.

Je suis un fervent partisan d'un environnement propre. Nous devons être vigilants pour garder notre terre, l'air et les eaux libres de la pollution réelle, particules, métaux lourds et agents pathogènes, mais le dioxyde de carbone (CO2) n'est pas un de ces polluants. Le carbone est l'essence de la vie. Nos corps sont faits de carbone. Un humain normal exhale environ 1 kg de CO2 (la plus simple des molécules chimiquement stables du carbone dans l'atmosphère de la terre) par jour. Avant la période industrielle, la concentration de CO2 dans l'atmosphère était de 270 ppm. À l'heure actuelle, la concentration est d'environ 390 ppm, 0,039 pour cent de toutes les molécules de l'atmosphère et moins de 1 pour cent de notre souffle. Il y a environ cinquante millions d'années, un bref moment dans la longue histoire de la vie sur la terre, les niveaux de CO2 ont été de plusieurs milliers de ppm, bien plus élevés qu'actuellement, des preuves géologiques l’indiquent. Et la vie a fleuri abondamment.

Maintenant, l'Environmental Protection Agency veut réglementer les émissions de CO2 dans l'atmosphère en tant que «polluant». Selon mon Webster’s New Collegiate Dictionary, polluer est «faire ou de rendre impur, souiller, profaner». Par la respiration rendons-nous l'air impur, le souillons-nous ou le profanons-nous ? Des efforts sont faits pour remédier à l'ancienne définition restrictive de la pollution. L'entrée actuelle de Wikipedia sur la pollution atmosphérique, par exemple, affirme maintenant que la pollution comprend: "le dioxyde de carbone (CO2) – un gaz incolore, inodore et non toxique à effet de serre, associé à l'acidification des océans, émis par des sources telles que la combustion, la production de ciment et la respiration».

Pour les plantes vertes, le CO2 n'est pas un polluant, mais une partie de leur pain quotidien comme l’eau, la lumière du soleil, l'azote et d'autres éléments essentiels. La plupart de ces plantes ont vécu à des niveaux de CO2 de plusieurs milliers de ppm, bien plus élevés que maintenant. Les plantes poussent mieux et ont plus de fleurs et de meilleurs fruits à ces niveaux. Les exploitants de serres commerciales le savent bien quand ils augmentent artificiellement les concentrations de l'intérieur de leurs serres à plus de 1000 ppm.

Wallis Simpson, celle qui a conduit le roi Édouard VIII à renoncer au trône britannique, aurait dit: «Une femme n'est jamais trop riche ou trop mince». Mais en réalité, vous ne pouvez avoir trop ou trop peu d'une bonne chose en même temps. Être heureux ou inquiet de l’augmentation du niveau de CO2 dépend de données quantitatives et pas seulement de considérations qualitatives.

À combien l'atmosphère actuelle se trouve-t-elle de la limite supérieure ou inférieure pour le CO2? Aurions-nous seulement la bonne concentration du niveau préindustriel fixé à 270 ppm ? À la lecture haletante des rapports des médias sur la "pollution" du CO2 et sur la minimisation de notre empreinte carbone, on pourrait être amené à penser qu'on ne peut pas être en situation d'un manque de CO2 sur Terre comme Simpson pensait qu’on ne pouvait jamais être trop mince, vision également surestimée, nous le voyons aux tristes effets de l'anorexie chez tant de jeunes femmes. Divers systèmes de géo-ingénierie sont discutés pour nettoyer l'air du CO2 et purifier l'atmosphère du «polluant». Il n'y a pas de limite inférieure pour les êtres humains, mais il y en a une pour la vie humaine. Nous serions en parfaite santé dans un monde avec peu ou pas de CO2 dans l'atmosphère, sauf que nous n'aurions rien à manger et quelques autres petits inconvénients parce que la plupart des plantes cesseraient de croître si le niveau descendait trop en dessous de 150 ppm. Si nous voulons continuer à être nourris et vêtus par la produiction des plantes vertes, nous ne pouvons pas avoir trop peu de CO2.

La valeur minimale acceptable pour les plantes n'est pas très inférieure aux 270 ppm préindustriels. Il est possible que cela ne suffise pas, que nous soyons mieux avec notre niveau actuel et que nous serions mieux avec plus encore. Il est prouvé que les orangeraies de la Californie sont environ 30 pour cent plus productives aujourd'hui qu'elles ne l'étaient il y a 150 ans en raison de l'augmentation du CO2 atmosphérique.

Bien que les êtres humains et de nombreux autres animaux puissent bien se porter sans CO2 dans l'air, il y a une limite supérieure au taux de CO2 que nous pouvons tolérer. En inhaler à une concentration de quelques pour cent, semblable à celle de l'air que nous expirons, empêche l'échange par diffusion du CO2 entre le sang et l’air dans les poumons. La Marine américaine pour les sous-mariniers, et la NASA pour les astronautes, ont fait des études approfondies de la résistance humaine au CO2. À la suite de ces études, la marine recommande une limite supérieure d'environ 8000 ppm pour des croisières de 90 jours, et la NASA recommande une limite supérieure de 5000 ppm pour des missions de mille jours, les deux à la pression d'une atmosphère. Des niveaux plus élevés sont acceptables pour des missions de quelques jours seulement.

Nous concluons que les niveaux de CO2 dans l'atmosphère devraient être au-dessus de 150 ppm pour éviter de nuire aux plantes vertes et sous 5000 ppm pour éviter nuire aux personnes. C'est une gamme très large et l'atmosphère est beaucoup plus proche du bas que du haut. Actuellement, la combustion des énergies fossiles ajoute environ 2 ppm par an dans l'atmosphère, de sorte qu’il faudrait environ 300 ans pour monter à 1000 ppm et 1000 ppm est encore inférieur à ce que la plupart des plantes préfèrent et bien moins que la limite acceptable pour les personnels de la NASA ou de la marine.

Pourtant, il y a des appels stridents pour l'arrêt immédiat de nouvelles hausses des niveaux de CO2 et en réduire le niveau actuel. Comme nous l'avons vu, les animaux ne remarquent même pas un doublement du CO2 et les plantes l'aiment. La raison supposée de cette limitation est d'arrêter le réchauffement climatique ou, depuis que le réchauffement prévu n'a pas été aussi grand que les modèles d’ordinateurs le prévoyaient, pour arrêter le changement climatique. Le changement climatique lui-même a été sans incidence gênante ; une autre justification pour réduire le CO2 est donc actuellement promue : pour arrêter l'augmentation hypothétique d'événements climatiques extrêmes comme les ouragans ou les tornades. Mais cela ne s’ensuit pas nécessairement. La fréquence des événements extrêmes n'a pas changé ou a diminué dans les 150 ans où les niveaux de CO2 ont augmenté de 270 à 390 ppm.

Permettez-moi d'aborder certains des problèmes que ce CO2 non-polluant est censé provoquer. Plus de CO2 est censé provoquer l'inondation de villes, la sècheresse pour l'agriculture, des maladies tropicales en Alaska, etc, et même une épidémie de calculs rénaux. Il est en effet la source d’un réchauffement de notre planète et nous devrions remercier la Providence pour cela, parce que sans le réchauffement à effet de serre du CO2 et de ses acolytes plus puissants, la vapeur d'eau et les nuages, la terre serait trop froide pour entretenir la vie actuelle en abondance.

Toutes choses égales par ailleurs, plus de CO2 entraîne plus de réchauffement. La question est de savoir de combien est le réchauffement et si l'augmentation du CO2 et le réchauffement provoqué seront bons ou mauvais pour la planète.

L'argumentation commence à peu près comme suit. Les niveaux de CO2 ont augmenté d'environ 280 ppm à 390 ppm au cours des 150 dernières années et la terre s'est réchauffée d'environ 0,8 degrès Celsius pendant cette période. Par conséquent, le réchauffement est dû aux émissions de CO2. Mais corrélation n'est pas causalité. Les coqs chantent tous les matins au lever du soleil mais cela ne signifie pas que le coq fait lever le soleil. Le soleil se lèvera lundi même si vous décidez de mettre le coq au repas de dimanche.

Il y a eu de nombreux réchauffements et refroidissements dans le passé alors que les niveaux de CO2 ne variaient pas. Un exemple bien connu est le réchauffement médiéval vers l'an 1000, quand les Vikings se sont installés au Groenland (quand il était vert) et que du vin était exporté d’Angleterre. Cette période de réchauffement a été suivie par le «petit âge glaciaire» lorsque la Tamise gelait souvent en hiver. Il n'y a aucune preuve d'augmentation significative du CO2 dans la période chaude médiévale, ni d'une diminution significative au moment du petit âge glaciaire ultérieur. Les famines attestées avec des millions de morts sont survenues pendant le petit âge glaciaire car le froid a détruit les récoltes. Depuis la fin du petit âge glaciaire, la Terre s'est réchauffée par à-coups, et la qualité de la vie de l'humanité s'est améliorée en conséquence.

Un cas rare d'une bonne corrélation entre les niveaux de CO2 et la température est fourni par les carottes de glace des cycles de périodes glaciaires et interglaciaires du dernier million d'années environ. Mais ces enregistrements montrent que les changements de température ont précédé ceux des niveaux de CO2 de sorte que ceux-ci ont été un effet des variations de température. Cela est probablement dû au dégazage de CO2 des océans par le réchauffement et l'effet inverse quand ils refroidissent.

Les calottes glaciaires  continentales les plus récentes ont commencé à fondre il y a 20 000 ans. Au cours du «Dryas récent» il y a quelque 12.000 ans, la terre s’est refroidie et réchauffée de façon très spectaculaire jusqu’à 10 degrés Celsius en cinquante ans.

Le climat de la Terre a toujours changé. Notre réchauffement mondial actuel n'est pas du tout inhabituel selon les normes de l'histoire géologique et c'est probablement au profit de la biosphère. En effet, il y a très peu de corrélation entre les estimations des émissions de CO2 et la température de la Terre au cours des 550 derniers millions d'années (la période «Phanérozoïque»). Il est clair que plusieurs facteurs doivent influer sur la température de la terre et que si le CO2 est un de ces facteurs, il est rarement le facteur dominant. Les autres facteurs ne sont pas bien compris. Des candidats plausibles sont les variations spontanées des formes complexes d'écoulement de fluides dans les océans et l'atmosphère de la terre, peut-être influencés par la dérive des continents, les volcans, les variations des paramètres orbitaux de la Terre (excentricité, orientation de l’axe de rotation, etc…), les impacts d'astéroïdes et de comètes , les variations des émissions du soleil (pas seulement le rayonnement visible, mais la quantité de lumière ultraviolette et le vent solaire avec son champ magnétique), les variations dans le rayonnement cosmique conduisant à des variations de la couverture nuageuse et d'autres causes.

L'existence du petit âge glaciaire et de la période chaude médiévale a été une source d'embarras pour la mise en place du réchauffement global, car ils montraient que le réchauffement actuel est presque impossible à distinguer de réchauffements et de refroidissements précédents qui n'avaient rien à voir avec la combustion des énergies fossiles. L'organisation chargée de produire un appui scientifique à la croisade du changement climatique, le GIEC, a finalement trouvé une solution. Ils ont réécrit l'histoire du climat des 1000 dernières années avec la célébre «crosse de hockey» des températures.

Le premier rapport du GIEC publié en 1990 montrait très clairement, et la période chaude médiévale, et le petit âge glaciaire. Dans le rapport de 2001 du GIEC, un graphique visait à montrer la température moyenne de la terre depuis l'an 1000. Une version encore plus extrême de cette courbe en crosse de hockey a fait la couverture du Rapport du cinquantième anniversaire de l'Organisation météorologique mondiale des Nations Unies. À la surprise de tous ceux qui connaissaient les preuves solides du petit âge glaciaire et de l’optimum climatique médiéval, ce graphique montrait une température presque constante à partir de l'année 1000 jusqu'à il y a environ 150 ans, lorsque la température a commencé à augmenter brusquement comme la lame d’un bâton de hockey. La conclusion était que cela était dû au CO2 anthropique «polluant».

Cette damnatia memoriae des vérités qui dérangent a été tout simplement supprimée du rapport du GIEC 2001 de la même façon que Trotsky et Ejov l’ont été des photographies de Staline par les spécialistes des chambres noires des dernières années du règne du dictateur. Il n'y avait pas d'explication sur pourquoi la période chaude médiévale et le petit âge glaciaire très clairement indiqués dans le rapport de 1990 avaient tout simplement disparu onze ans plus tard. 

Le GIEC et ses adorateurs partisans ont fait de leur mieux pour promouvoir la courbe de température en bâton de hockey. Mais, comme John Adams le remarquait : «Les faits sont têtus, et nos souhaits, nos inclinations ou les impératifs de notre passion quels qu’ils soient ne peuvent pas modifier l'état des faits et des preuves». La courbe en crosse de hockey a attiré l'attention de deux canadiens, Steve McIntyre, un consultant minier et un statisticien universitaire, Ross McKitrick. En examinant de plus près les données originales, en grande partie des cernes d’arbres et l'analyse qui a conduit à la crosse de hockey, ils sont devenus de plus en plus perplexes. Par un travail fouillé, remarquablement détaillé et pendant de nombreuses années, constamment contrariés dans leurs efforts pour obtenir les données d'origine et les méthodes d'analyse de données, ils ont montré que la courbe en crosse de hockey n'était pas étayé par les données d'observation. Une excellente et récente histoire de cet épisode figure dans The Hockey Stick Illusion d’Andrew Montford.

Lors de la Conférence de Copenhague à l'automne de 2009, un autre évènement désagréable a frappé l'establishment du réchauffement global. Un serveur  informatique russe a diffusé un grand nombre de courriels et d’autres fichiers tirés des ordinateurs du Climate Research Unit (CRU) de l'Université d'East Anglia. Dans ces dossiers ont été publiés des courriels entre les membres de la structure au pouvoir de la croisade du climat, «l'équipe». Ces dossiers ont été, ou auraient dû être très gênants pour les expéditeurs et les destinataires. «PS : je me fais harceler par deux personnes pour fournir les données de température des stations du CRU. Qu’aucun de vous trois ne dise à personne qu’il y a une loi sur l'accès à l'information au Royaume-Uni.»

Un moyen classique de maintien de l'intégrité de la science est l’examen par les pairs, examen anonyme d'un article scientifique par des scientifiques qualifiés et compétents avant publication. Dans un examen responsable par les pairs, on peut demander aux auteurs de faire des changements substantiels pour corriger des lacunes scientifiques ou méthodologiques avant publication. Mais la revue par les pairs a largement échoué en climatologie. Les alarmistes du réchauffement climatique détiennent quelque chose comme, au début en Lybie, la supériorité aérienne de Kadhafi sur ses adversaires .

Considérez ce commentaire d'un des dirigeants les plus respectés du GIEC révèlé par les courriels du CRU : «Je ne peux pas voir un de ces documents dans le prochain rapport du GIEC. Kevin et moi allons en quelque sorte les garder en dehors, même si nous devons définir ce qu'est la littérature par les pairs». Considérez que ce commentaire porte sur un journal scientifique qui a commis le péché mortel de publier un article hérétique : «Je pense que nous devons cesser de considérer Climate Research comme une revue légitime avec comité de lecture. Peut-être devrions-nous inciter nos collègues climatiologues à ne plus soumettre d’articles à ce journal ou le citer». L’examen par les pairs en climatologie signifie que «l'équipe» recommande la publication de ses propres travaux et essaie de proscrire tout article contrariant avant publication.

James Madison nous rappelle dans The Federalist Papers que «nul n'est autorisé à être juge dans sa propre cause, parce que son intérêt biaiserait certainement son jugement et, ce qui n'est pas improbable, corromprait son intégrité. A plus forte raison, tout groupe est impropre à être juge et partie en même temps». Madison poursuit en observant que plus petite est la communauté, plus il est probable que juge et partie seront une seule et même personne.

Permettez-moi de résumer la façon dont ces questions-clés m’apparaissent, à moi scientifique qui a de meilleures bases en physique que beaucoup de climatologues. Le CO2 est vraiment un gaz à effet de serre et toutes choses égales par ailleurs, en ajoutant de ce gaz dans l'atmosphère par la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel, la température de surface de la terre augmentera légèrement. Toutes autres choses étant égales par ailleurs, un doublement de la concentration de CO2, de nos 390 ppm actuels à 780 ppm causera directement environ 1°C de réchauffement. Au rythme d'augmentation actuel de CO2 dans l'atmosphère, environ 2 ppm par an, il faudrait environ 195 ans pour atteindre ce doublement. La combinaison d'une terre légèrement plus chaude avec plus de CO2 accroîtra considérablement la production de nourriture, bois, fibres et autres des plantes vertes, de sorte que cela sera bon pour la planète et  que cela l'emportera aisément sur les éventuels effets négatifs. Les calamités supposées comme la hausse accélérée du niveau de la mer, l'acidification des océans, un climat plus extrême, les maladies tropicales vers les pôles ainsi de suite sont grandement exagérées.

L’«atténuation» et les contrôles qui ont été proposés enrichiront quelques privilégiés avec de bonnes relations politiques au détriment de la grande majorité de l'humanité, en particulier les pauvres et les citoyens des pays en développement. Ces efforts n'induiront quasiment pas de changement dans la température terrestre. L'expérience récente espagnole des énergies vertes, qui détruisait plusieurs emplois pré-existants pour chaque emploi vert créé, a conduit le pays au bord de la faillite.

Les mises en garde effrayantes mises en avant par les alarmistes en tant qu'effets du doublement du CO2 sont basées sur des modèles informatiques qui supposent que l'effet de réchauffement direct du CO2 est multiplié par un «facteur de rétroaction» dû aux grands changements induits par le CO2 sur la teneur en vapeur d'eau et la nébulosité, qui sont censés contribuer beaucoup plus au réchauffement de la terre par effet de serre que le CO2. Mais il y a des données d'observation selon lesquelles ce facteur de rétroaction est faible et peut même être négatif. Les modèles ne sont pas en bon accord avec les observations, même s’ils semblent coller très bien à la montée des températures au cours des 150 dernières années.

En effet, les programmes informatiques qui produisent les modèles de changement climatique ont été «réglés» pour obtenir la réponse souhaitée. Les valeurs des différents paramètres comme les nuages ​​et les concentrations d'aérosols anthropiques sont ajustées pour coller au mieux aux observations. passées. Peut-être en partie à cause de cela, ils n'ont pas réussi à prédire le climat à venir, même sur des périodes aussi courtes que quinze ans. En fait, les vraies valeurs de la plupart des paramètres et la physique de leur influence sur le climat terrestre ne sont connus dans la plupart des cas que grossièrement, trop grossièrement pour fournir des données précises pour des prévisions par ordinateur. À mon avis et de celui de nombreux autres scientifiques familiers de ce sujet, le principal problème avec les modèles a été leur façon de traiter les nuages, dont les variations ont probablement un effet bien plus important sur la température de la terre que le changement du taux de CO2.

Outre ce biais vers un résultat particulier, qu'est-ce qui ne va pas dans la science ? Le progrès scientifique progresse par interaction entre la théorie et  l'observation. La théorie explique les observations et fait des prédictions sur ce qui sera observé dans l'avenir. Les observations ancrent notre compréhension et éliminent les théories qui ne fonctionnent pas. Cela a été la méthode scientifique depuis plus de trois cents années. Récemment, l'avènement de l'informatique a rendu possible une autre branche de la recherche : les modèles de simulation informatique. Bien utilisés, les modèles informatiques peuvent améliorer et accélérer le progrès scientifique. Mais ils ne sont pas destinés à remplacer la théorie et l'observation et à servir d'autorité par eux-mêmes. Nous savons qu'ils échouent en économie. Toutes les actions proposées qui auraient un impact significatif sur l'avenir économique du monde sont fondées sur des modèles informatiques qui sont si complexes et chaotiques qu'il est nécessaire de les faire tourner de nombreuses fois avant de pouvoir obtenir une réponse «moyenne». Pourtant, les modèles climatiques ont échoué au test scientifique simple de la prédiction. Nous n'avons même pas une théorie de la précision qu’ils devraient avoir.

Il y a beaucoup de scientifiques du climat honnêtes et travailleurs qui essaient de comprendre les effets du CO2 sur le climat, mais leur travail est  devenu suspect à cause du scandale de la crosse de hockey et de nombreuses autres exagérations sur les dangers de l'augmentation du CO2. Qu’est-ce qui a transformé la climatologie de discipline intellectuelle normale en sujet tellement controversé ?

Un problème majeur a été la cooptation de la climatologie par les politiciens, l'ambition, la cupidité, et ce qui semble être un besoin humain inhérent à se battre pour une juste cause. Quelle meilleure cause que de sauver la planète ? Surtout si l'on peut obtenir suffisamment de financements surs en même temps? Des sommes colossales sont disponibles auprès des gouvernements et de riches fondations pour les instituts de climatologie et de recherches associées.

Le financement pour des études climatiques est deuxième derrière les sciences biologiques. De vastes empires universitaires, des prix, des élections aux sociétés honorifiques, des bourses, et autres avantages vont aux chercheurs dont les résultats peuvent aider à «sauver la planète». Chaque jour, nous découvrons  dans les  journaux quelque effet réel ou artificiel, environnemental ou écologique «prouvé» venant du réchauffement mondial. Le total de ces effets revendiqués est de plusieurs centaines, tous résultats d'un prétendu réchauffement de moins de 1 degré Celsius en rien exceptionnel au long du siècle. Les subventions publiques, garanties de prêts, et clients captifs vont à des entreprises vertes. Les revenus des taxes carbone coulent vers les gouvernements. Comme le grand poète russe Pouchkine l’a dit dans son roman Dubrovsky : «S’il y a une auge, il y aura des porcs ».Tout doute sur les scénarios apocalyptiques sur le climat  pourrait retirer de nombreuses auges.

Qu’en est-il de ceux qui doutent de la base scientifique de ces allégations ou qui n'aiment tout simplement pas ce qui est fait à la méthode scientifique qu’ils ont appris à appliquer et à respecter ? Les publications des résultats de recherche contraires sont rares dans les grandes revues. L'article hérétique occasionnel est le résultat d'une inévitable longue bataille avec ceux qui soutiennent le dogme et qui contrôlent l'examen par les pairs. Comme dit ci-dessus, nous savons par les courriels du Climategate que l'"équipe" a conspiré pour empêcher les publications contraires de voir le jour et même discuté de se débarrasser d'un éditeur qui semblait être enclin à admettre des faits qu'elle jugeait litigieux.

Les motifs des «sceptiques» sont publiquement contestés; le dénigrement personnel est utilisé quotidiennement dans les médias et la blogosphère et nous voyons maintenant les tentatives d'utiliser la même tactique que celle de Big Brother appliquée à Winston Smith, le héros sceptique dans 1984 de George Orwell. En 2009, une conférence d’«écopsychologues» a eu lieu à l'Université de West England pour discuter des problèmes psychologiques évidents chez ceux qui n'adhèrent pas au dogme du réchauffement climatique. Ces psychologues sont partis de ce que les scientifiques et les citoyens en général qui expriment des doutes objectifs sur le point de vue du réchauffement de la planète souffrent d'une sorte de maladie mentale. Nous savons par l'expérience soviétique que la société peut facilement considérer les dissidents comme mentalement dérangés et agir en conséquence.

Les directions de la plupart des sociétés scientifiques sont montés dans le train de réchauffement de la planète avec enthousiasme. Cela n'est pas surprenant, puisque les gouvernements, ainsi que de nombreux États et des fondations, financent généreusement ceux qui renforcent les résultats souhaités sous couvert de sauver la planète. Certaines entreprises privées sont également impliquées : celles qui sont placées pour profiter des contrôles prévus ainsi que les institutions financières qui ont investi lourdement dans les «technologies vertes», dont la justification disparaît dès que le réchauffement climatique est considéré largement  comme un non-problème. On connaît des connexions et des mouvements de personnes impliquées dans les politiques gouvernementales, les sociétés scientifiques et le secteur privé, toutes avec le dénominateur commun d’influencer le résultat d'un ensemble de programmes et d’investissements soutenus par la prétendue menace du réchauffement climatique.

Mon propre syndicat, l'American Physical Society (APS), est un bon exemple, mais à peine le pire. Une déclaration du Conseil de l’APS publié le 18 Novembre 2007, affirme : «Les preuves sont incontestables: le réchauffement climatique est en cours. Si aucune mesure d'atténuation n’est prise, d'importantes perturbations dans les systèmes physiques et écologiques de la Terre, les systèmes sociaux, la sécurité et la santé humaine sont susceptibles de se produire. Nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre qui commencent maintenant». C'est un langage plutôt fort pour des physiciens, qui autrefois  pratiquaient le scepticisme quant à la preuve comme une vertu et pour qui rien n'était incontestable.

À l'automne 2009, une pétition lancée par Roger Cohen, membre de l'APS et portant les signatures de centaines de membres distingués de l’APS a été présentée à la direction de l’APS pour qu'au moins le mot «incontestable», vraiment embarrassant soit retiré de la déclaration. La réponse de la direction de l'APS a été de menacer les pétitionnaires et de nommer à contrecœur un comité pour étudier la demande. C'est exactement ce contre quoi James Madison a mis en garde. Le comité était composé de membres dont la carrière dépend de l'alarmisme au réchauffement mondial et le résultat prévisible est que pas un seul mot n’a été changé. Aussi mauvaises qu’aient été les actions de l'APS, elles restent meilleures que celles de la plupart des autres sociétés scientifiques qui ont refusé de reconsidérer leurs déclarations extrêmes sur le climat.

La situation est encore plus déplorable pour le grand public qui est alimenté par un flux constant de propagande par les spécialistes des questions environnementales des médias traditionnels et des blogs alarmistes bien financés. De nombreux membres des médias de l'environnement promeuvent consciencieusement et sans esprit critique la ligne du parti de la croisade climatique. Ils ne diffèrent en rien des fonctionnaires de ministère de la Vérité décrit par Orwell dans 1984, et de leur devise «L'ignorance est la force».

Toutefois, la situation s'améliore lentement. Les sceptiques sont plus nombreux et mieux organisés que par le passé. Dans quelques cas, d’anciens adhérents majeurs se sont publiquement et courageusement prononcés contre le dogme et ses principaux promoteurs de l'establishement. Le GIEC lui-même a fait l'objet de critiques sévères par l'establishement scientifique international pour sa série d'erreurs bizarres et les déficiences de son organisation. Sous la pression d'un groupe dissident de membres, la Royal Society en est venue à modérer significativement sa position antérieure radicalement alarmiste sur le réchauffement climatique. Et peut-être le plus important de tous, le scepticisme du public a considérablement augmenté et avec lui, est venue une baisse importante des appuis à la tentative prendre le contrôle du «polluant» CO2 par la croisade du climat.

J'ai commencé par une citation de la préface de la première édition du Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds et il convient de rappeler aujourd'hui une citation de la préface de la deuxième édition : «Les hommes, cela a été bien dit, pensent en troupeau ; on verra qu'ils deviennent fous dans les troupeaux quand ils retrouveront leurs sens lentement, un par un».

Dans nos efforts pour conserver le monde, nous ne devons pas concentrer nos efforts sur le CO2. Nous devrions plutôt nous concentrer sur des questions comme les dommages aux paysages locaux et aux voies navigables par les mines à ciel ouvert, le nettoyage insuffisant, les risques pour les mineurs, les rejets de polluants réels et de poisons comme le mercure et autres métaux lourds, substances cancérigènes organiques. Une grande partie du danger potentiel des mines de charbon peut être éliminé, par exemple, par les exigences de remise en état des sols dans un état au moins aussi bon et de préférence meilleur que lorsque l'extraction a commencé.

La vie, c’est prendre des décisions et les décisions sont des compromis. Nous pouvons choisir de promouvoir l'investissement dans des technologie qui traitent des problèmes réels et la recherche scientifique qui nous permettra de faire face à ceux-ci de manière plus efficace. Ou nous pouvons être pris dans une croisade qui vise à supprimer la consommation d'énergie, la croissance économique, et les avantages qui viennent de la création de la richesse nationale.

William Happer est titulaire de la chaire de physique Cyrus Fogg Brackett à l'Université de Princeton.(Source)

Son témoignage devant le Sénat US.

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