NIPCC vs. IPCC /1


 Voici le document qui sera présenté par Fred Singer à la conférence Majorana à Erice, Sicile, Août 2011 et traduit par Jean Martin et Jean-Michel Reboul. Un grand merci à eux.

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Le NIPCC (non IPCC) contre l’IPCC (GIEC)

Mise en évidence des disparités entre les modèles climatiques et les observations : test des hypothèses du réchauffement climatique anthropique (AGW).

Ce document concerne :

(1) La question cruciale, la cause du réchauffement climatique : Est-elle naturelle ou est-elle due à l’homme ? – ainsi que des mises à jour sur la controverse en cours.

(2) Les incertitudes, dues au chaos, des modèles du climat et comment les surmonter.
(3) Un nouveau point de vue sur le Climategate, la courbe en Crosse de Hockey – et ce que nous pouvons dire au sujet des données de température du XXème siècle.

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Conclusion

(1) Nous avons donné ici une description de la controverse à propos des causes du changement climatique du XXème siècle. Il n’y a aucune question au sujet de la croissance observée des gaz à effets de serre (GH) ou au sujet de leur cause humaine. Mais nous ne voyons absolument aucune preuve qu’une quelconque variation des températures soit d’origine humaine. Nous ne voyons avec certitude aucun effet qui puisse être attribué aux gaz à effet de serre tels que le CO2.

(2) Il est connu que les modèles du climat sont chaotiques. Aucun des modèles courants n’a été soumis à un nombre suffisant d’itérations pour surmonter l’incertitude chaotique et, de ce fait, ils ne peuvent être validés par comparaison avec les observations.

(3) Le réchauffement global de la surface pour la période 1979 – 1997, rapporté par les organismes CRU-Hadley, NCDC-NOAA, et GISS-NASA, qui sont utilisés par le GIEC (IPCC) à l’appui des ses affirmations que les gaz à effet de serre en seraient la cause, pose problème. Celui-ci n’est attesté par aucune des autres observations ; nous citons six méthodes indépendantes incluant les radiosondes, les mesures satellitaires et les données issues des indicateurs indirects.
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1. La controverse au sujet de l' "attribution” –  Cause du changement climatique.

Il n’y a aucun doute que la question centrale de la science du climat consiste à déterminer si la contribution humaine au réchauffement du XXème siècle est significative. C’est une question très difficile. Il n’y a aucune raison de penser que les forçages naturels aient brutalement cessé d’agir. Mais le réchauffement climatique anthropique (AGW) est certainement plausible : le taux de gaz à effet de serre (GH) a constamment augmenté à cause des activités humaines – essentiellement du fait de la combustion des carburants fossiles utilisés pour produire de l’énergie. Mais comment pouvons-nous déterminer la « sensibilité climatique » aux gaz à effet de serre (GH) ?
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Le GIEC (IPCC) a hésité sur la méthodologie. Leur premier rapport d’évaluation (FAR—1990) se contentait de noter que les températures et les taux de gaz à effet de serre (GH) avaient augmenté, mais il n’apportait que peu d’attention à la longue période de refroidissement de 1940 à 1975. Leur second rapport d’évaluation (SAR—1996) essayait de montrer que les variations des tendances au réchauffement (les « empreintes ») étaient en accord avec les variations des tendances calculées. Leur troisième rapport (TAR—2001) se contentait d’affirmer que le XXème siècle était le plus chaud des 1000 dernières années (et ceci ne prouve rien). Le quatrième rapport (AR4—2007) disait fondamentalement : "Nous prenons en compte tous les forçages naturels – ainsi, tout le reste doit être d’origine anthropique".
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Le NIPCC agrée avec l’IPCC (le GIEC) que la méthode des « empreintes » puisse dire si le réchauffement global anthropique est significatif – mais nous sommes en désaccord avec le résultat. L’IPCC (Le GIEC) (voir le chapitre 8 dans le IPCC-SAR 1996) a affirmé que les tendances observées et les modèles étaient en accord. Le NIPCC (2008) dit que cette affirmation est fallacieuse ; il n’y a pas d’accord. [Pour un récit détaillé, voir Singer dans Energy&Environment 2011; il analyse les changements apportés au texte, effectués après l’approbation par les auteurs du chapitre 8 et avant l’impression, ainsi que les modifications apportées à la sélection des données et les modifications dans les graphiques cruciaux. Il explique aussi comment le rapport 1996 du GIEC (IPCC) a conduit au protocole de Kyoto en 1997 (lequel a déjà provoqué le gaspillage de plusieurs centaines de millions de dollars)].
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Alors que l’AR4 ( NdT : Le quatrième rapport du GIEC, 2007) affirme qu’il est certain à 90 – 99% que le réchauffement du XXème siècle est d’origine anthropique, il n’existe aucun élément de preuve solide pour soutenir cette affirmation. Bien au contraire, leurs propres données démontrent le contraire. Tous les modèles du GIEC (IPCC) indiquent une amplification des tendances dans la zone tropicale avec un “point chaud” dans la haute troposphère [Fig. 1] – tandis que les données de températures résultant des radiosondages (provenant aussi bien de l’analyse du Hadley Center que de l’analyse RATPAC de la NOAA) ne le montrent pas [Fig. 2].

 

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Fig. 1: Variations de températures prédites à partir des modèles de gaz à effet de serre en fonction de la latitude et de l’altitude [Cette figure est la figure 1.3F du rapport CCSP 2006, page 25]. Notez la tendance croissante de la variation de la température de la moyenne troposphère tropicale avec un maximum vers 10km d’altitude.

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Fig. 2: Variations de températures observées en fonction de la latitude et de l’altitude [Cette figure est la figure 5.7E du rapport CCSP 2006, p.116]. Notez l’absence de tendance croissante (c'est-à-dire pas de « point chaud ») dans la zone mi-troposphère tropicale. Notez aussi le réchauffement de l’hémisphère Nord et du pôle par rapport à l’hémisphère Sud (Il n’y a pas de données radiosondes dans le carré blanc de l’HS). Ces informations qui proviennent du rapport de GIEC (AR4 2007) sont aussi reproduites dans le Chapitre 5 [BD Santer, auteur principal] du rapport du « US Climate Change Science Program » CCSP-SAP-1.1 [2006]. Et ceci est le point central du rapport résumé du NIPCC de 2008. Douglass et al (DCPS in IJC 2007) ont approfondi cette discussion. Leur analyse (Fig. 3) montre que les variations résultant des modèles croissent avec l’altitude alors que les tendances observées décroissent.

Les conclusions de DCPS (NdT : C’est à dire de l’article de Douglass et al) ont été critiquées par Santer et 16 (!) coauteurs (dans IJC 2008), lesquels affirment que les variations modélisées et les variations observées sont « en accord ». Ils ont introduit une nouvelle série de données de températures et, aussi, ont élargi le domaine des marges d’erreurs des variations modélisées de manière à suggérer un recouvrement entre les données des modèles et des observations [Fig. 4A]. Cependant, Singer (E&E 2011) a montré que les nouvelles données de température atmosphérique de Santer sont erronées et sont en désaccord avec les données satellitaires [Fig. 5] – contrairement à ses affirmations [Fig. 4B]. Singer a aussi montré que les marges d’erreurs affirmées pour les résultats des modèles sont basées sur un artefact [Fig. 6]. Il en résulte que les tendances des modèles et les tendances observées sont en désaccord et que les conclusions de DCPS [2007] sont confirmées : Il existe une sérieuse disparité entre les tendances observées et celles qui sont issues des modèles de l’effet de serre du GIEC – en contradiction avec Santer (2008) — ce qui invalide les conclusions du rapport 2007 du GIEC au sujet d’un réchauffement anthropique global substantiel (AGW).

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Fig. 3: Variations de température en fonction de l’altitude dans les tropiques [Douglass, Christy, Pearson, Singer. IJC 2007]. Notez que DCPS montrait la disparité entre les tendances modélisées et les tendances observées par les radiosondes (NOAA-RATPAC and Hadley).

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Fig. 4: (C’est la figure 6 de Santer et al [IJC 2008]). Elle suggère un « accord » avec les modèles (zone grisée) qui recouvrent les « nouvelles » données. Les nouvelles données sont erronées – même s’il est affirmé qu’elles sont supportées par les données satellites MSU (voir le panneau B, à droite). On montre que cette affirmation est incorrecte [Fig. 5]. Les incertitudes des modèles (zone grisée) qui reposent sur une analyse statistique élaborée, résultent probablement d’un artefact [voir la Fig. 6]. (Les zones jaunes plus étroites montrent les incertitudes du modèle de DCPS).

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Fig. 5: Tendances des températures tropicales de 1979 jusque vers 2009. Les séries de données RATPAC et Hadley sont supportées par les mesures satellitaires (MT minus LT); Les autres séries de données de la Fig. 4A ne le sont pas – contrairement aux affirmations de la Fig. 4B. Noter qu’aussi bien les tendances des mesures LT (basse troposphère, contribution principale autour de 70hPa) et MT (Moyenne troposphère, contribution principale autour de 400 hPa), sont proches de zéro. (Les tendances négatives avant 1997 peuvent être le reflet des effets des éruptions volcaniques El Chichon et Pinatubo. Les tendances MT légèrement plus faibles peuvent refléter l’influence du refroidissement stratosphérique.)

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Fig. 6: Tendances en fonction de l’altitude des 22 modèles du GIEC (des “20CEN”). La moitié d’entre eux n’a subi qu’une ou deux itérations ; aucun n’en a plus de 5. Notez que les limites des « zones grisées » de la Fig. 4A (marquées avec des croix) coïncident avec les modèles qui n’ont subi qu’une seule itération. (Ceci suggère que l’extension de la zone grisée résulte de l’incertitude chaotique).

Résumé de la section 1

Il existe une disparité substantielle entre les tendances atmosphériques observées et celles qui sont déduites des modèles de l’effet de serre (GH) du GIEC [NIPCC 2008]. Les critiques de l’IPCC [e.g., Santer et al IJC 2008] ne résistent pas à une analyse approfondie. [Singer Energy&Envir 2011]. Ainsi, l’affirmation du GIEC [2007] qu’il existe une contribution anthropique substantielle au changement climatique (via la génération de gaz à effets de serre) ne peut être maintenue.
(A suivre)

Source

S. Fred Singer (Université de Virginie et SEPP) est professeur émerite de l’Université de Virginie et président du Science & Environmental Policy Project (SEPP). Il est spécialiste en physique de l’atmosphère et de l’espace. En tant qu’expert en mesures à distance et en satellites, il a exercé les fonctions de directeur fondateur de l' US Weather Satellite Service et, plus récemment, il a été vice-président de l’US National Advisory Committee on Oceans & Atmosphere. En 2007,
il a fondé le NIPCC (Non-governmental International Panel on Climate Change, le Groupe international non-gouvernemental sur le changement climatique), fournissant ainsi une alternative scientifique au GIEC (IPCC) de l’ONU (Groupe Intergouvernemental sur le Changement Climatique). Il a édité le premier rapport du NIPCC : « C’est la nature et non pas l’activité humaine qui régit le climat (2008) et il a participé comme co-auteur à la rédaction du rapport complet du NIPCC « Le changement climatique revu et corrigé » (2009).

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