NIPCC vs. IPCC/3


Première partie de la troisième section du texte de Fred Singer, traduit par Jean Martin et Jean-Michel Reboul.

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3. La crosse de hockey, le Climategate et les changements climatiques du XXème Siècle.

Les mesures thermométriques de surface du XXème siècle semblent montrer deux réchauffements globaux importants : entre 1910 et 1940 ; et entre 1979 et 2000 [Fig. 9]. (Notez que les données pour les Etats-Unis ne montrent pas de réchauffement important entre 1979 et 1997). Je vais essayer de démontrer ici que le précédent réchauffement est authentique tandis que le récent réchauffement n’est pas réel. (La tendance au refroidissement d’environ 1940 à 1976 et le “brusque réchauffement” aux alentours de 1977 ne sont pas en accord avec un réchauffement dû aux gaz à effet de serre). C’est pour cette raison que nous choisissons l’intervalle 1979-1997 pour poursuivre la discussion ; nous pourrions aussi choisir 1979-2000 mais en retirant le super El Niño de 1998.
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Le réchauffement allant de 1910 à 1940 est perçu dans les enregistrements thermométriques de surface ; il n’y avait ni ballons ni observations satellites pour fournir une confirmation indépendante. Cependant, les données issues des indicateurs secondaires tels que les cernes de croissance des arbres, les forages glaciaires etc. montrent tous ces réchauffements, de telle manière que nous pouvons être certains de sa réalité. On admet généralement que ce réchauffement est dû à des facteurs naturels bien que Wigley et Santer aient affirmé qu’il est d’origine anthropique (Science, 1998).
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D’autre part, le réchauffement de la surface de 1979 à 1997 tel qu’il est rapporté [Fig. 10] n’est pas perçu dans les observations atmosphériques [Fig. 11]. Si on prend sérieusement en compte la tendance proche de zéro observée par les radiosondes et les instruments satellitaires (indépendants) [Fig. 5], alors, — du fait de l’« amplification » — la tendance en surface devrait être plus petite – et de ce fait encore plus proche de zéro –, tout particulièrement dans la zone tropicale.

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[La théorie de l’amplification de la tendance est bien acceptée. Elle est présentée dans la plupart des textes de météorologie (voir, par exemple, Wallace and Hobbs). Elle repose sur l’“ajustement adiabatique humide” du taux de variation de la température avec l’altitude de l’atmosphère avec le réchauffement de la surface. Le taux de variation de la température avec l’altitude au-dessus des tropiques est contrôlé par l’activité convective qui transporte l’énergie latente de la surface de l’océan jusque dans la troposphère –où elle se trouve relâchée quand les cumulus se vident de leur pluie].
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Des données climatiques indépendantes et variées peuvent être utilisées pour vérifier (ou non) les observations obtenues à partir des données thermométriques de surface aussi bien sur les continents que sur les océans, pour l’intervalle 1979-1997.

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Données climatiques indépendantes utilisées pour vérifier (ou non) les variations de température de surface.
Aucune tendance n’est observée dans les relevés satellitaires et les données (indépendantes) des ballons de 1979 à 1997.

•    L’amplification Atmosphère/Surface due à “l’adiabatique humide” est bien réelle mais elle n’est observée que sur les courtes périodes de temps, pas sur une échelle décennale.
•    Le réchauffement de la surface des océans (SST) est problématique ; il s’agit peut-être d’un artefact des données fournies par les bouées. On ne voit pas de tendance dans les enregistrements de l’OHC (Le contenu thermique des océans).

•    L’absence de hausse de température est en accord avec les données solaires et les données sur la hausse du niveau des mers.

•    Les indicateurs secondaires ne montrent pas de réchauffement après 1979 ; l’absence de hausse de température est “dissimulée” par le « truc de Mike (NdT: Mann) dans Nature », en supprimant les données de l’analyse des proxys (indicateurs indirects) en 1979.

 

 

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Fig 9: La hausse de température de 1910 à 1940 est authentique ; Cependant, la hausse de température de 1979 à 1997 n’est pas confirmée par d’autres éléments de preuve indépendants. Notez que l’enregistrement des températures des USA ne montre pas de réchauffement important entre 1979 et 1997. 

Pour tous les graphiques : http://data.giss.nasa.gov/gistemp/graphs

 

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Fig. 10: La hausse de la température post-1979, montrée ici, est généralement acceptée. Notez que le HadCRU montre un pic en 1998 tandis que l’analyse du GISS ne le fait pas (Fig. 9). (Ici, l’algorithme de lissage utilisé donne l’illusion d’une augmentation de tendance.) Source : Duffy, Santer, Wigley dans Physics Today [Jan 2010]

 

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Fig 11: Les données satellites MSU (Globale LT), vérifiées indépendamment par radiosondes à bord de ballons, ne montrent pas de réchauffement significatif de 1979 à 1997 (contrairement à la Fig. 10). Notez le refroidissement dû aux éruptions volcaniques du Agung 1963-1964, du El Chichon 1982 et du Pinatubo 1991.

[Les données de températures satellitaires MSU-UAH de l’Université de Alabama-Huntsville, ont survécu à des attaques répétées, lancées contre elles parce qu’elles étaient en profond désaccord avec les mesures de surface (qui montraient un réchauffement). A la différence des autres analyses antagonistes, les données MSU-UAH sont confirmées par des données indépendantes issues des radiosondes à bord de ballons.

 

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Fig 12: Profils atmosphériques des rapport d’échelle des températures, selon les modèles, la théorie et les données des radiosondes. (A) RS (z) est le rapport entre la déviation temporelle standard de T(z), la température à des niveaux de pression discrétisés et la température de surface TS. (B) Rβ(z) est défini de manière identique, mais pour les tendances de 1979 à 1999. Les résultats des modèles proviennent de 49 réalisations des expériences de forçage historiques du GIEC. Les rapports d’échelle des radiosondes ont été calculés avec les données HadAT2 et RATPAC T(z). (Les rapports d’échelle pour HadAT2 sont basés sur des données HadCRUT2v TS sans sous-échantillonnage. Les données sous-échantillonnées avec la couverture HaDAT2 donnent virtuellement des rapports d’échelle identique (non montrés). Les rapports d’échelle dérivés de RATPAC utilisent des données spatialement complètes NOAA TS.) 
 Les valeurs attendues par la théorie de RS(z) et Rβ(z) sont aussi indiquées. Toutes les déviations standard dans le panneau (A) sont calculées avec des données linéairement redressées. (Les résultats Rβ(z) du panneau (B) ne sont pas représentés graphiquement pour trois réalisations de modèle avec un réchauffement de la surface proche de zéro). Tous les résultats résultent d’une moyenne sur l’espace allant de 20°N à 20°S. [Source : B D Santer et al. Science 2005 ; 309 :1551-1556]


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Il est étonnant que cette théorie de l’amplification de tendance (montrée aussi dans la Fig. 1) soit vérifiée (mais non reconnue) par les données collationnées par Santer et 24 (!) coauteurs (Science 2005). Ils trouvent que l’amplification des tendances de surface existe dans l’atmosphère tropicale pour des intervalles de temps de l’ordre de quelques mois [Fig. 12A], mais pas pour des intervalles de temps décennaux [Fig. 12B]. Ce manque d’amplification est considéré comme un « puzzle ». Mais le puzzle est facilement résolu si nous acceptons le fait qu’il y a peu (s’il y en a un) de réchauffement de la surface. (Si on amplifie une tendance nulle d’un facteur 2 ou 3, le résultat est toujours zéro.)
A suivre…
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