5.1. Krugman
Paul Krugman est probablement le plus influent des économistes américains en raison de son passé ancien d’éditorialiste dans le New York Time. En 2010, il écrivit un résumé extensif de l’économie du climat global pour le New York Time Magazine [65]. Bien que dans un format non-académique c’est probablement un des articles les plus lus aujourd’hui sur ce sujet. Aussi est-il bon de l’examiner en détail pour l’aperçu qu’il peut donner de l’utilisation de l’information en science physique par les économistes et de son influence sur les conclusions atteintes.
L’analyse de Krugman [65] donne un bref résumé en trois paragraphes de sa compréhension des aspects de la science physique. Ceci est inhabituel et utile à noter car beaucoup d’autres économistes soit n’ont pas essayé de comprendre les aspects de science physique soit n’ont pas signalé leur tentative de le faire. Aussi doit-il être crédité de reconnaître l’importance de ces aspects. Il ne fournit cependant pas, (avec raison, étant donné le format du magazine) de citation pour ses points de vue, aussi ne sait-on pas clairement d’où viennent ses opinions. Ces opinions, cependant, ne posent pas les questions cruciales concernant la cohérence de la science et de la méthode scientifique soulignée dans cet article, mais sont toutefois importantes pour la compréhension de son argumentation et méritent donc une analyse détaillée. Ses points fondamentaux sont les suivants :
(1) Il y a eu une tendance à l’élévation des températures globales depuis les années 1970,
(2) Les modèles climatiques ont prédit cela bien à l’avance, donnant même une amplitude de la montée de température grossièrement juste. Ceci leur a donné une crédibilité énorme.(3) Les modèles basés sur cette recherche montrent que si nous continuons d’ajouter des gaz à effet de serre à l’atmosphère comme nous l’avons fait, nous allons réellement devoir faire face à des changements drastiques du climat.
Mes commentaires sur ces points suivent :
(1) Les températures globales ont eu tendance à s’élever non seulement depuis les années 1970, mais depuis la fin du Petit Âge Glaciaire (voir figure 5 et sction 2.4.2), avec une sorte de cycle de 60 ans surimposé. Donc cette tendance à l’élévation existait bien avant qu’il y ait des émissions anthropiques significatives de GES et l’augmentation depuis les années 1970 est loin d’être la plus pertinente des données d’observation.(2) Il est hautement douteux que les modèles climatiques utilisés par le GIEC aient fait de telles prédictions (voir figure 8, qui montre les divergences entre divers scénarios du GIEC, en rouge, orange et brun et les températures réelles mesurées par satellite et ajustées à la surface en bleu et aux données de la température au sol en vert ; voir aussi la ligne verte dans la figure 5). Et il n’y a pas de preuve que les modèles climatiques aient même réussi à rétro-prévoir correctement les températures [4]. Mais même s’ils avaient fait de telles prédictions, ce qui a prédit quoi et quand [dans le passé] ne donne aucune preuve scientifique que les modèles peuvent prédire le futur. Donc, encore une fois, ce ne sont pas les données d’observation les plus pertinentes.(3) Il est probablement vrai que les modèles du GIEC continueront de produire de tels résultats. Qu’ils aient une quelconque valeur prédictive, cependant, est hautement douteux pour les raisons discutées dans la section 1.2.1.
Les vues de Krugman sur l’apocalypse qui vient, cependant, sont d’une importance cruciale parce qu’elles constituent la base sur laquelle il fonde les conclusions finales de son article.
Aussi Krugman reconnaît l’importance de la science, mais semble ne pas s’être posé les questions cruciales nécessaires à la validation de ses vues en terme de réflexion des données d’observation les plus pertinentes et de la méthode scientifique.
Dans le reste de son article, Krugman explique que les économistes ont suivi deux approches différentes pour aborder l’atténuation du changement climatique. Il caractérise la première comme voie politique parce qu’elle propose que les mesures de maîtrise des émissions de GES devraient commencer lentement et devraient atteindre réellement des niveau beaucoup plus élevés que ceux que les promoteurs croient nécessaires pour procure une maîtrise adéquate pour prévenir le RCA. (Il n’explique pas pourquoi cette approche devrait faire sens, mais il reporte les coûts les plus élevés de façon que les coûts comptés actuellement soient beaucoup plus faibles.) Il caractérise la seconde approche comme une approche big-bang en ce que les maîtrises des émissions seraient dès le début beaucoup plus près des niveaux qui sont censés suffisants pour prétendument éviter le RCA. Il soutient ensuite les vues de Weitzman (non référencées, mais je présume [81]) concernant la difficulté que les économistes pourraient avoir dans l’analyse de programmes qui pourraient avoir de faibles risques d’impacts incertains mais énormes, et utilise ces considérations plus ses propres vues sur l’importance et l’amplitude des prétendus effets de l’augmentation des niveaux de GES atmosphériques sur le RCA, pour soutenir l’approche big-bang.
Figure 8. Réchauffement global de la surface. [mesures] hadCRUT3 et UAH versus modèle GIEC.
Source : [80], basé sur un graphique préparé par Dr. John Christy.
Autrement dit, Krugman argue que, puisqu’il a entendu qu’il pourrait y avoir des effet du RCA, il serait préférable d’abandonner l’approche par la voie standard soutenue par beaucoup d’économistes qui ont étudié la question et de dépenser de fortes sommes immédiatement sur l’atténuation du changement climatique pour éviter les possibilités à faible probabilité car elles pourraient être catastrophiques. Cette approche assume, bien sûr, que ce qu’il a appris sur les effets du RCA est d’une fiabilité suffisante pour justifier des dépenses si précoces et si énormes sans analyse soigneuse. Comme discuté à la section 2.6.2, cependant, l’application de la méthode scientifique montre que le FSC est beaucoup plus faible que celui assumé par le GIEC et pourrait se situer dans la gamme de 0.6 à 0.7°C. Ceci implique que les effets du RCA ne sont rien de plus qu’une possibilité comme ils l’ont été pendant toute la période Holocène jusqu’à maintenant. Mais étant donné la forte argumentation retenue dans la section 2.3.1 ci-dessus en faveur d’une faible plutôt que forte sensibilité, l’argument scientifique pour de telles survenues disparaît, et nous restons en face d’une analyse bénéfice-coût conventionnelle comme base d’une décision économique.
On peut présumer, d’après ses commentaires antérieurs, que ses vues des effets du RCA sont des éventualités réalistes basées sur les modèles de climat global utilisés par le GIEC. Ainsi, sans examiner dans quelle mesure ces modèles climatiques sont une représentation exacte du système climatique, il propose que de très grandes sommes soient dépensées immédiatement à cause des sorties de ces modèles. Ceci est le triomphe des frayeurs de l’alerte climatique sur une science physique et une analyse économique soigneuse.
Comme nous en avons discuté dans la section 3 ci-dessus, cependant, il existe une approche alternative pour l’atténuation qui coûterait seulement une petite fraction l’approche par la maîtrise des émissions de GES, qui a une possibilité réaliste de vraiment maîtriser le changement climatique global, et qui ne nécessite pas d’être mise en place avant que des effets réels du RCA deviennent imminents, si cela doit arriver un jour, Puisque, contrairement aux réductions émissions de CO2, les effets de la MRS sur les températures globales apparaissent après quelques mois plutôt que des décennies. Si bien sûr Krugman est tellement concerné par les risques posés par de tels effets, il aurait pu suggérer une approche wait and see utilisant ces approches alternatives comme filet de sécurité, qui est clairement l’approche à bas coût pour éviter les effets possibles du RCA.
Bien que Krugman [65] se réfère à Weitzman (Probablement [81], Weitzman reconnaît la possibilité d’utiliser une approche de géo- ingénierie comme voie pour éviter les risques d’effets peu vraisemblables du RCA. Les principaux coûts concernent d’assez précoces mais beaucoup plus abordables recherches pour mieux comprendre quelles approches de géo- ingénierie sont les meilleures, comment elles pourraient être mise en œuvre au mieux et construire une structure institutionnelle qui pourrait en faciliter l’utilisation [62]. Plus généralement Krugman s’est intéressé aux sciences pertinentes ; mais il n’a pas posé les questions cruciales pour savoir si sa compréhension scientifique correspondait aux données d’observation les plus pertinentes et à la méthode scientifique et s’il n’y avait pas de méthodes d’atténuation alternatives à meilleur coût.
Grands progrès aux É.-U.
La dénonciation des tromperies de l’EPA (Environnement par Alan Carlin vient d’être amplement justifiée.
Le rapport de l’Inspecteur général de l’EPA en 92 pages est maintenant public. Il est en libre accès ici.
Il montre à l’évidence que le classement du CO2 comme polluant « dangereux » a été une manipulation hors règles d’examen.
Voici un extrait du § d’en-tête traduit par moi :
Revue de la procédure du processus de l’EPA sur la mise en danger par les gaz à effet de serre.
Ce que nous avons trouvé.
L’EPA a des exigences légales de qualité des données pour élaborer les règlements, des usages généralement suivis et des conseils visant à garantir la qualité de l’information qui vient en appui technique.
Le fait que la revue par l’EPA sur la « mise en danger » suive les exigences d’examen de l’Office of Management and Budget (OMB) sur la revue par les pairs dépend du très influent technical support document (TSD) scientifique.
À notre avis, le TSD était une évaluation scientifique très influente parce que l’EPA a pesé sur la science disponible par ses choix d’informations, de données, d’études et de conclusions inclus et exclus du TSD.
Les représentants de l’EPA nous ont dit qu’ils ne considéraient pas le TSD comme une évaluation scientifique très influente.
L’EPA a souligné que le TSD consistait uniquement en de la science déjà été examinée par des pairs et que ces examens ont été jugées suffisants par la politique de l’agence.
L’EPA a fait examiner le TSD par un groupe de 12 scientifiques fédéraux du changement climatique.
Cette revue n’a pas satisfait toutes les exigences de l’OMB pour l’examen d’une évaluation scientifique très influente principalement parce que les résultats de l’examen et la réponse de l’EPA n’ont pas été publiés et parce qu’un des 12 examinateurs était un employé de l’EPA.
Les directives de l’EPA pour évaluer les données apportées par d’autres organismes ne comprennent pas de procédures pour faire des évaluations ou exiger de l’EPA qu’elle justifie son évaluation.
…
Notre évaluation a examiné les données sur la qualité des procédures de l’EPA utilisées pour l’examen de la « mise en danger ».
Nous n’avons pas évalué si les informations scientifiques et les données soutiennent cette mise en danger.
Fin de citation.
En bref, pour faire passer son « Le CO2 est en polluant qui met en danger », l’EPA s’est assise sur ses procédures et les a fait craquer.
Il apparaît ainsi de plus en plus clairement qu’il s’agit de politique et non de science.
Cette politique est la même que celles des traitres de la commission européenne :
Détruire systématiquement l’industrie de notre monde développé et nous jeter dans la misère.
Marot (#1),
C’est ce que Rémi Brague appelle La voie romaine, revisitée par la postmodernité des sanglots de l’homme blanc faisant pénitence. On a été battu par les Tonga ! C’est bien, nous n’avons que ce que mérite un ancien colonisateur ! Mais cette pénitence n’est pas suffisante, il nous faut tomber dans la misère pour espérer nous pardonner à nous-mêmes (peut-être !) !
Laurent Berthod (#2)
Je suis persuadé que la pénitence est seconde.
Ce qui est premier est l’objectif de nivellement des peuples par le bas.
La pénitence, le sanglot de l’homme blanc ne sont que des moyens.
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