L’hérésie scientifique.

J'ai donc appris la leçon numéro 1: la crédulité étonnante des médias. Mettez «ologie» après votre pseudoscience et les journalistes seront vos propagandistes.

Une équipe de Channel 4 a fait la chose la plus évidente. Ils ont fait faire quelques agroglyphes par un groupe d'étudiants et ont ensuite demandé au céréalogiste s’ils étaient « authentiques » ou « mystifiés », savoir de main d'homme. Il leur a assuré qu'ils ne pouvaient pas avoir été faits par des gens. Ils lui dirent alors qu'ils avaient été faits la veille. L'homme a été scié. Cela a fait de la grande télévision. Pourtant, le producteur, qui devint plus tard ministre du gouvernement de Tony Blair, finit l’émission en prenant le côté céréalogiste: « bien sûr, tous les agroglyphes ne sont pas des canulars ». Qu'est-ce? La même chose s'est produite lorsque Doug et Dave ont avoué, tout le monde a simplement continué à croire. Ils continuent.

Leçon numéro 2: pour la pseudoscience la démystification est comme de l'eau sur le dos d'un canard.

En médecine, j'ai commencé à le réaliser, la distinction entre la science et la pseudoscience n’est pas toujours facile. C’est magnifiquement illustré dans un roman extraordinaire de Rebecca Abrams, intitulé Touching Distance, basé sur l'histoire vraie d'un hérétique médical du XVIIIe siècle, Alec Gordon d'Aberdeen.

Gordon a été un vrai pionnier de l'idée que la fièvre puerpérale était propagée par des gens de la médecine comme lui et que l'hygiène était la solution à ce problème. Il fut frappé par cette découverte bien avant Semelweiss et Lister. Mais il a été ignoré. Pourtant le roman d’Abrams ne le peint pas comme un héros purement rationnel, mais comme un être humain imparfait, un mari négligent et un excentrique avec quelques idées bizarres, comme une dangereuse obsession du saignement de ses malades. Une minute il était un pseudoscientifique et la suivante scientifique.

Leçon numéro 3: Nous pouvons tous être les deux à la fois. Newton était un alchimiste.

Comme l'antisepsie, de nombreuses vérités scientifiques ont commencé comme des hérésies et bataillé longtemps pour être acceptées contre la sagesse établie qui apparaît aujourd'hui irrationnelle: la dérive des continents, par exemple. Barry Marshall n'a pas seulement été ignoré mais vilipendé quand, le premier, il a soutenu que les ulcères d'estomac sont causés par une bactérie particulière. Les médicaments antiacides étaient très profitables pour l'industrie du médicament. Finalement, il a reçu le prix Nobel.
Juste ce mois-ci, Daniel Shechtman a reçu le prix Nobel pour les quasi-cristaux, après avoir passé une grande partie de sa carrière vilipendé et exilé comme un excentrique. « J'ai été jeté hors de mon groupe de recherche. Ils disaient que j’apportais la honte sur eux avec ce que je disais. »

Leçon numéro 4: l'hérétique a parfois raison.

Ce qui soutient la pseudoscience est un biais de confirmation. Nous cherchons la preuve qui s'adapte à notre théorie familière et la tenons pour bienvenue, nous ignorons ou nous mettons en doute la preuve qui la contredit. Tous nous faisons cela tout le temps. Il ne s'agit pas, comme nous le présumons souvent de quelque chose que seuls nos adversaires font. Je le fais, tu le fais, il faut un effort surhumain pour ne pas le faire. C'est ce qui maintient en vie les mythes, soutient les théories du complot et conserve des populations entières dans la servitude de superstitions étranges.

Bertrand Russell fit remarquer il y a plusieurs années: « Si on offre à un homme un fait qui va contre ses instincts, il va l'examiner de près et sauf si la preuve est accablante, il refusera de le croire. Si, d'autre part, on lui propose quelque chose qui lui donne une raison d'agir en conformité avec ses instincts, il va l'accepter, même sur la plus mince des preuves. »

Leçon numéro 5: garder un œil sur les biais de confirmation de soi et des autres.

Il y a eu plusieurs très bons livres sur ce sujet récemment. De Michael Shermer « The Believing Brain », de Dan Gardner « Future Babble » et de  Tim Harford « Adapt » ce sont des explorations de la puissance des biais de confirmation. Et ce que je trouve le plus inquiétant de tout est la conclusion de Gardner, la connaissance n'est pas une défense contre cela ; en effet, plus vous en savez, plus vous tombez dans le biais de confirmation. L’expertise vous donne les outils pour chercher les confirmations dont vous avez besoin pour renforcer vos croyances.

Les experts sont pires que les non-experts pour prévoir l'avenir.

Philippe Tetlock a fait l'expérience définitive. Il a assemblé un échantillon de 284 experts, politologues, économistes et journalistes, et recueilli de leur part 27 450 jugements précis différents quant à l'avenir, puis il a attendu pour voir s’ils se réalisaient. Les résultats ont été terribles. Les experts n'étaient pas meilleurs que « un chimpanzé au jeu de fléchettes ».
Voici ce que le Club de Rome disait sur la quatrième de couverture de son succès de librairie retentissant Limits to Growth [NdT : Halte à la croissance] en 1972:
« Sera-ce le monde dont vos petits-enfants vous remercieront? Un monde où la production industrielle est tombée à zéro. Où la population a connu un déclin catastrophique. Où l'air, la mer et la terre sont pollués au-delà du récupérable. Où la civilisation est un lointain souvenir. C'est le monde que les ordinateurs prévoient. »

« La science est la croyance dans l'ignorance des experts » a dit Richard Feynman.

Leçon numéro 6: Ne jamais se fier au consensus d'experts pour l'avenir. Les experts valent la peine d'être écoutés sur le passé, mais pas sur l'avenir. La futurologie est une pseudoscience.

En utilisant ces six leçons, je vais maintenant vous plonger dans un sujet sur lequel presque tous les experts sont non seulement convaincus qu'ils peuvent prédire l'avenir, mais absolument certains que leurs adversaires sont des pseudoscientifiques. C'est une question sur laquelle je suis maintenant un hérétique. Je pense que le point de vue établi est infesté de pseudoscience. Le sujet est le changement climatique.

Maintenant, avant de tous vous ruer vers la sortie et je sais qu'il est de tradition de sortir quand les orateurs ne suivent pas la ligne sur le climat à la RSA, j'ai vu que c’est arrivé à Bjørn Lomborg l'année dernière quand il est intervenu à la conférence Prince Philip, laissez moi être très clair. Je ne suis pas un « négationniste ». Je reconnais que le dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre, que le climat s'est réchauffé et que l'homme est très susceptible d'être au moins partiellement responsable. Quand une étude a été publiée récemment disant que 98% des scientifiques « croient » au réchauffement climatique, j'ai regardé les questions qui avaient été posées et j’ai réalisé que j'étais aussi dans les 98% de cette définition, bien que je n'utilise jamais le mot « croire » pour moi-même. De même, la récente étude de Berkeley, qui a conclu que la surface des terres des continents s’est effectivement réchauffée à peu près au rythme que les gens pensaient n'a rien changé.

1.  vivendi | 25/11/2011 @ 9:19 Répondre à ce commentaire

Excellente analyse ….

2.  JL Blard | 25/11/2011 @ 10:16 Répondre à ce commentaire

La seule question qui vaille, selon ma conscience de citoyen lambda, de quel recours peut disposer le « bon sens » pour faire cesser cet « enfumage » , faire cesser cette gabgie latente qui est en train de se mettre en place, taxe carbone, 200 mesures du gouvernement pour contrer le RCA etc.?
Quelle tribune faut-il activer afin de sortir de ce qu’il faut bien nommer « un nouvel obscurantisme » ?
Les Jacques Duran ne sont pas nombreux, mais ont une autorité qui saute aux yeux et les désigne de facto comme garants de ce « bon sens » vaccin du dogmatisme.
Faut-il prendre en otages, Huet et Foucard et ne les relâcher qu’après la reconnaissance par les média français qu’il y a un problème concernant l’éthique de l’information au sujet d’un RCA ectoplasmique ?
On est relativement rassuré à la lecture dans le POINT, des commentaires de réaction, après la parution de cet article déclarant que les GES pour 2010 ont dépassé le prévisible!!!
Duramen

3.  JL Blard | 25/11/2011 @ 10:21 Répondre à ce commentaire

JL Blard (#2),
désolé: gabegie et non gabgie
Duramen

4.  JL Blard | 25/11/2011 @ 10:23 Répondre à ce commentaire

JL Blard (#2),
Désolé: gabegie et non gabgie
Duramen

5.  Marot | 25/11/2011 @ 10:36 Répondre à ce commentaire

JL Blard (#2)
Comme il est écrit par Jones dans un courriel du Climategate 2.0 :

being the objective impartial (ho ho) BBC

étant donné l’impartiale objectivité de la BBC (ouaf, ouaf)

6.  Bob | 25/11/2011 @ 11:57 Répondre à ce commentaire

Marot (#5),

Voici une ref sur l »objectivité » de la BBC et sur la « confession » d’Alex Kirby dans le climategate 2.0.
Un article sur WUWT :

http://wattsupwiththat.com/201.....artiality/

7.  JG2433 | 25/11/2011 @ 12:49 Répondre à ce commentaire

Marot, un grand merci pour cet excellent et passionnant billet.

souvenez-vous de Trofim Lyssenko

Suggestion de lecture :
http://www.pseudo-sciences.org.....rticle1216

Trofim Lyssenko […] Ses idées sont devenues la religion scientifique officielle de l’Union soviétique et ont tué des millions de gens ; ses critiques, tels que le généticien Nikolaï Vavilov, ont fini par mourir en prison.

Nikolaï Vavilov, arrêté le 6 août 1940, accusé de conspiration et d’espionnage, est condamné à mort le 9 juillet 1941.
Entrant dans une cellule de prison, il dit aux détenus qui s’y trouvaient déjà :

« Vous avez devant vous celui qui était autrefois l’académicien Vavilov, mais qui n’est plus, aujourd’hui, d’après les enquêteurs, que de la crotte »

Nikolaï Vavilov est mort en détention le 26 janvier 1943.

8.  JG2433 | 25/11/2011 @ 12:58 Répondre à ce commentaire

Quelques suggestions pour corrections (mineures) éventuelles :

tout le monde simplement continué à croire.
tout le monde a simplement continué à croire.
(ou continue, sans accent)

Une théorie si flexible qu’elle peut justifier un résultat quelconque une théorie pseudoscientifique.
… justifier un résultat quelconque, une théorie pseudoscientifique. (ajout de la virgule ?)

un rapport non passé en revue par les pairs du WWF sad
un rapport du WWF non passé en revue par les pairs 😈

les objecteurs comme pratiquant
les objecteurs comme pratiquants

on attend officiellement que le Climate act
on s’attend officiellement à ce que le Climate act

9.  Mihai V | 25/11/2011 @ 13:56 Répondre à ce commentaire

D’autres suggestions de correction, tant qu’on y est.

Une de mes lointains parents, Nicholas Ridley
Un de mes lointains parents, Nicholas Ridley

Quand les hérétiques scientifiques ont-il raison
Quand les hérétiques scientifiques ont-ils raison

Est-ce important? Supposons que je soie dans le vrai
Est-ce important? Supposons que je sois dans le vrai

10.  Bob | 25/11/2011 @ 15:33 Répondre à ce commentaire

@Marot

Excellent, Marot. Merci !

11.  pastilleverte | 25/11/2011 @ 19:15 Répondre à ce commentaire

Au bûcher, les hérétiques !
Au moins ça économisera du chauffage et l’émission de dangereux GES dans l’atmosphère de Dame Gaïa.
Au fait, je crois bien avoir entendu une conférence sur le même thème, avec pas mal d’exemples et d’arguments similaires de la part de Ben…
lequel aurait-il plagié l’autre ?
Décidément, hérétiques et plagiaires, aucune morale ces « négationnistes » adeptes de la science vaudou et chevaliers de la Terre plate.
(mes respects à vincent Courtillot qui « faisait la deuxième partie » de la conférence de Ben, à moins que ce ne soit le contraire…)

12.  Esprit pragmatique | 25/11/2011 @ 21:04 Répondre à ce commentaire

@ JL Blard (#2) : Une suggestion de réponse à votre interrogation qui suit ?
«La seule question qui vaille, selon ma conscience de citoyen lambda, de quel recours peut disposer le “bon sens” pour faire cesser cet “enfumage”,. »

…me semble être :
Agir partout en vue d’une restriction progressive des budgets alloués inconsidérément par d’incompétents politiques à ces « recherches » sans preuves concrètes, tangibles.
Une appréhension envers laquelle les «intéressés» veillent jalousement à entretenir une propagation de leurs messages anxiogènes au travers des réseaux de désinformation au quotidien, soit en premier lieu ces «camarades installés aux rédactions des médias» !

L’arme du citoyen de bon sens doit passer par les protestations sur blogs, courrier de lecteurs, contestations en assemblées (tels que je le fis moi-même face à des experts de la pseudo-science) !
De manière naturelle, la gravité de la crise DETTES d’ETATS au sein de l’U.E. est telle que des restrictions budgétaires vont s’imposer, selon des décisions prioritaires en faveur du socio-économique (facteurs «EMPLOI» ). Tout argumentaire concourant à démonstrer/éclairer la destruction nette de ceux-ci vaudra comme un boomerang vers les propagateurs d’idéologies qu’ils sont, ceux-là !
Les gouvernements, milieux scientifiques et d’industrie parmi les pays émergents en ont parfaitement conscience et s’en expriment clairement sur tous médias.
En une Europe qui se veut plus vertueuse qu’efficace, seule la Tchequie se distingue par la voix de son président. Les autres pays oscillent entre le réalisme (cas actuel de UK,…) tandis que d’autres jouent encore dans le peloton de la chasse aux voix vertes et des électeurs préformatés! L’U.E. va devoir choisir ; je présume que des têtes vont tomber en masse, avec la conséquence que le réalisme devra reprendre le dessus.
Dernière illustration : La Belgique (son Bureau du Plan) vient encore de produire un Nième document : besoins d’ajouter 840MW de puissance électrique, chaque année entre 2012-2030, besoin d’investissements à hauteur actuelle de 20.000.000.000 € . Allons-nous devoir les demander « en plus des autres » aux chinois ou aux arabes du pétrole???
Ce ne sont pas les «chercheurs réchauffistes» qui aideront à nous les trouver…

13.  Araucan | 25/11/2011 @ 21:52 Répondre à ce commentaire

Esprit pragmatique (#12), JL Blard (#2),

« «La seule question qui vaille, selon ma conscience de citoyen lambda, de quel recours peut disposer le “bon sens” pour faire cesser cet “enfumage”,. »

OK avec EP, insister sur les emplois et aussi exercer une veille attentive et critique sur les fameux outils verts et leurs résultats : cela marche-t-il, à quel coût, efficacité, emplois (de qualité) générés (pertes gains bilan), contre expertises, etc, etc …
Suivre là où cela se décide : à Bruxelles, dans les déclarations du Conseil Environnement et n’hésitez pas à demander des explications concrètes (élus) sur le jargon employé … Il y en aura un en décembre : bonne lecture !

14.  lemiere jacques | 26/11/2011 @ 13:22 Répondre à ce commentaire

Araucan (#13),
L’évaluation des politiques publiques, vous rêvez. Ce n’est d’ailleurs pas toujours possible, surtout si les objectifs ne sont eux même clairement définis ou mieux pluriels.
Les ressorts de l’économie sont assez poches à la climato dans les sens où les couplages et contre réactions sont nombreuses et où on doit tenir compte de forçage extérieurs variables et complexes ( les économies des autres pays)..
ET je le répète il ne faut se focaliser sur l’emploi, mais sans doute la productivité.

15.  Laurent Berthod | 26/11/2011 @ 14:03 Répondre à ce commentaire

lemiere jacques (#14),

ET je le répète il ne faut se focaliser sur l’emploi, mais sans doute la productivité.

Entièrement d’accord. Les progrès de la productivité sont la source du progrès économique et social, depuis toujours, dans tous les types de société. C’est parce que c’est le système capitaliste, mercantile dirait Schumpeter, qui conduit au progrès de la productivité le plus rapide, qu’il a supplanté tous les autres et qu’il a conduit l’humanité au niveau de vie, de confort, de bien-être et à la longévité qu’on connaît aujourd’hui.

Pour ce qui est de l’emploi, il est certain que si nous revenions à l’âge de la pierre taillée, il y aurait du travail pour tous et il n’y aurait pas de chômage ! Que les escrolos se le disent !

16.  yvesdemars | 26/11/2011 @ 14:21 Répondre à ce commentaire

Laurent Berthod (#15),

absolument les emplois verts promis ne sont que des fantasmes. On pourrait occuper tout le monde à pédaler pour faire le courant, super plus de chômage, mais:
1 ce serait insuffisant
2 qui nourrirait les autres ???

relire le Domaine des Dieux d’Astérix une satire des lubies économiques généralement acceptée sans le monde de l’Enarchie …

17.  Araucan | 26/11/2011 @ 14:59 Répondre à ce commentaire

lemiere jacques (#14),

L’évaluation des politiques publiques, vous rêvez.

Quelque part, certainement … Je connais un peu le problème, mais c’est tout de même la mouvance environnementale ou les croisés de la transparence qui ont mis en place ce genre de principes, que l’on retrouve déclinés partout au titre de l’environnement. Exemple.
Lorsque j’ai lu ce truc, j’ai bien ri car pour couler un gouvernement sous la paperasse et les avis d’experts, il n’y a pas mieux. De fait, pour éviter de trop penser, on met en place des indicateurs …(il commence à y en avoir des collections …). De plus, beaucoup des décisions sont prises dans l’urgence ou pour des considérations autres que rationnelles* ou encore sur des projections sur l’avenir …
Mais, par ailleurs, comme il n’existe pas de système de pensée sans contradiction interne, autant utiliser l’effet boomerang et éviter que soit mis sous le tapis ce qui gène.
La Cour des comptes finira bien par nous sortir un rapport sur les éoliennes, ou la prime carbone sur les voitures.

* ou dont la rationalité n’est pas accessible.

18.  Araucan | 26/11/2011 @ 15:04 Répondre à ce commentaire

yvesdemars (#16),

les emplois verts promis ne sont que des fantasmes.

Il y a eu du rebaptisage en masse (cf ici http://www.developpementdurabl.....-2012.html).

De plus, nombre d'emplois verts relèvent de politiques publiques… De plus, la question reste le gain net en emploi total.

19.  yvesdemars | 26/11/2011 @ 15:30 Répondre à ce commentaire

Araucan (#18),

donc des emplois subventionnés dont on sait (cf Frédéric Bastiat) qu’ils ont une contrepartie qui rend le bilan négatif pour les citoyens …

20.  Araucan | 26/11/2011 @ 15:54 Répondre à ce commentaire

Juste une petite remarque au passage sur la question des emplois relevant de politiques publiques (je n’ai pas parlé d’emplois de fonctionnaires uniquement) :
Il y a bien sur les fonctionnaires employés sur le sujet (à différents niveaux : recherche, R&D, ministères, services de l’Etat, régions et collectivités locales, établissements publics – dans ces derniers tous ne sont pas des fonctionnaires, mais ils entrent alors dans la catégorie emplois publics).
Il y a les agents payés sur fonds publics soit directement (établissements publics, sur CDD ou CDI) soit indirectement (via des projets par exemple des subventions à des organismes privés).
Il y a enfin les changement de normes (soit par la loi/directives UE, soit par le changement de la norme minimale à appliquer) qui obligent à changer des installations ou à les mettre aux normes (eau, électricité, bâtiment, rejets dans l’atmosphère, etc) voire à faire de la R&D pour y satisfaire, qui existeraient en moins grand nombre si ces normes n’étaient mises en place.

Le lien avec une subvention n’est pas toujours aussi direct.
Et la question de l’efficacité/efficience de la politique publique se pose (critères, qui ne peuvent pas être qu’économiques) ni être résumé à une destruction de capital.

21.  Nicias | 26/11/2011 @ 20:47 Répondre à ce commentaire

« il n’y a pas mieux. De fait, pour éviter de trop penser, on met en place des indicateurs »

A partir du moment ou vous mettez en place un indicateur, vous pouvez être sur qu’on va le pervertir aussi surement qu’un thermomètre pour des raisons d’agenda politique.
cf Sarko qui truande les indicateurs de criminalité, ou
Villepin qui magouille sur le chomage (l’Insee avait fini par différer la publication de ses calculs, au final accord et on retire 1% au taux pour s’aligner sur le BIT).

La cour des comptes fait un bon travail qui ne sert généralement a rien, puisque qu’ignoré.

Le chômage dépend principalement de l’organisation du marché du travail (mais aussi de celui du marché des biens mais j’ai des maux de tête à l’idée d’aller plus loin…).

Par fainéantise je fais un copié/collé de ce que j’ai écrit sur Enerzine:
On m’a appris que lorsque vous faites baisser la productivité ( c-a-d passage d’une forme de production à une autre plus chère parce-qu’elle est plus gourmande en travail – ces fameux emplois verts … – et/ou en capital ) ceteris paribus, le PIB baisse.

Je ne sait pas ce que cela donnera en terme d’emploi, mais on sera tous plus pauvres !

Vous avez raison Araucan, il y a d’autre impératifs que le cout économique, ce qui n’exclue pas une analyse cout/bénéfices des politiques menées pour arriver à ces objectifs non-économiques.

22.  Araucan | 26/11/2011 @ 21:11 Répondre à ce commentaire

Nicias (#21),

A partir du moment ou vous mettez en place un indicateur, vous pouvez être sur qu’on va le pervertir

Ils sont pervertis par plusieurs aspects :
– un indicateur seul n’a souvent pas grand sens, et même s’il y a une série historique, il faut pouvoir l’interpréter,
– donc, il faut un jeu d’indicateurs et la grille de lecture pour les lire (celle-ci ne peut être unique)
– il y a différents types d’indicateurs (action, moyens, résultats, données indépendantes) : les indicateurs de résultats sont les plus sujets à bidonnage (dès la conception) car ils visent à montrer qu’il y a une amélioration. Si vous êtes responsable des résultats, vous allez vous arranger pour que votre indicateur montre que cela marche, vous n’êtes pas maso, au moins pour 4 ou 5 ans, le temps de changer de poste ou d’indicateur … (j’exagère un peu mais ce n’est pas faux)
– dans d’autres cas, vous minimiserez la performance pour maintenir une certaine pression politique.

(Si vous avez le temps, allez faire un tour sur les documents budgétaires pour 2012 et regarder les indicateurs utilisés …)

23.  Esprit pragmatique | 26/11/2011 @ 23:36 Répondre à ce commentaire

Etant d’une pratique économiste et assez aguerri en matière de sociologie politique, j’aimerais faire remarquer aux quelques scientifiques qui s’expriment ici qu’outre la « productivité » et/ou la « compétitivité » (des concepts indispensables pour les industriels et les politiques supposés intelligents), le problème N° 1 -angoissant- vu par TOUS CES POLITICIENS d’Europe est et restera l’EMPLOI ! Suffit d’observer les gesticulations de vos CGT & Co et de la CES au niveau européen.

Le « contrat social » qu’aiment particulièrement invoquer les gens des gauches demande que nous trouvions impérativement des solutions autres que de créer des poste de fonctionnaires ou emplois fictifs/précaires. Situation typique des citoyens vivant davantage sur des subsides publics qui se tarissent que d’une richesse tangible qu’ils produisent. Contexte à méditer, même si la France constitue à cet égard un cas fort singulier avec ses + 55% de PIB liés à des organes publics et para… sous contrôle étatique et surendettés… Comparativement, le ratio en Belgique s’établit elle à +- 38% . Rien à signaler?

Avec leurs 25% de chômage chez les jeunes, les espagnols et d’autres pays vivent sur une bombe à retardement. Les politiciens en sont conscients (comme nous tous).
Raison pour laquelle, avec la perspective d’une inflation accrue et des risques visibles de stagflation dans le moyen terme, tous les Etats d’U.E. doivent se manier le c.. sous peine de vivre une déflagration sociale. Ce qui reporte l’accomplissement d’objectifs de productivité vers une priorité jugée accessoire (à leur yeux tout au moins), en dépit de son importance! Entre-temps les chinois et les BRIC viennent leur faire la leçon et nous serviront de banquiers-dépanneurs !?

Le Brésil se positionne actuellement en 6e place mondiale, ravissant la place à … la FRANCE. La Chine est en train de challenger l’Allemagne, etc…
Qu’en dit-on ici en jouant aux roitelets en matière de contrôle des émissions de CO2 et en soumettant notre destin au xbons voeux du GIEC ?
Pauvre Europe qui vit de ses illusions et ses idéologies moralisatrices!!! Même ses slogans d’innovation (avec des retombées prévisibles à moyen-long terme) ne sont guère la solution rapide pour nous sortir du marasme où nos Etats se sont plongés par leur clientélisme avéré.
Faut tâcher d’agir rapidement via une « innovation organisationnelle » (en dépit des résistances aux changements parmi tous nos milieux endormis). Puis faut compter avec une ré-industrialisation progressive de l’Europe, ce que certains milieux plus visionnaires ont déjà compris, allemands en tête, les anglais de Cameron aussi, peut-être d’autres…
Un prérequis de cette ré-accélération industrielle passera par des politiques énergétiques intelligentes (autres que celles d’Europe-Ecologie & Mme Vert-Joly ), puis par des législations sociales assouplies (ouche les syndicats et les gauches plurielles), et et et…
Toutes des raisons de penser à l’instar de ce que font les pays peu inquiets à propos du delta CO2 d’origine anthropique. :oops

24.  Laurent Berthod | 26/11/2011 @ 23:51 Répondre à ce commentaire

Esprit pragmatique (#23),

Le chômage de masse est un problème social et politique extrêmement lourd, vous avez raison. Mais ce ne sont pas des « mesures en faveur de l’emploi » qui le résoudront. Bien souvent, au contraire, elles ne font que l’aggraver. La seule solution au chômage de masse, c’est le retour à la croissance.

25.  Esprit pragmatique | 27/11/2011 @ 23:08 Répondre à ce commentaire

@ Laurent Berthod (#24)
OK. Dans la mesure où la CROISSANCE (que j’appelle comme vous de mes voeux) ne se bâtit pas à coup de décrets, elle doit appartenir massivement aux entreprises.
Nos gouvernements – à quelque niveau auxquels ils appartiennent – doivent se contenter d’être de « faciliter ». Ceci par contraste avec ce qu’ils ont la manie de dire et de faire.
Ils produisent des législations surabondantes (à la mesure de leur nombre d’élus), plutôt que de s’attaquer à les réduire et les simplifier. La chose procure une charge d’emplois évidente en fonctionnaires et en juristes (dont on pourrait alors se passer en partie). De surcroît cette pléthore de textes flous encombre les entrepreneurs, allant parfois à l’encontre du but recherché.
Spécialistes supra, les eurocrates s’allouent vite le mérite d’avoir fait bouger le schmilblick, or qu’ils compliquent souvent plus qu’ils n’aident à résoudre. Suffit de suivre leur « production de cocorico » législatifs et de « programmes d’incitation » bourrés d’artifices pondus par « X » commissions. La maladie du siècle: les couches d’organismes et de textes.

A l’opposé de ces gesticulations, p.ex. dans le domaine spatial, la collaboration entre entreprises internationales fut et reste remarquable.
CROISSANCE?
Y-A-KA se rappeler qui est susceptible de la recréer ET tenter de neutraliser les spécialistes de l’entrave (une longue liste de « collectifs » que je n’ai nul besoin de nommer…)
Raisons pour lesquelles, au stade décisionnel, je fais davantage confiance aux séances Conseils européens qu’à la Commission et au Parlement, dans leur jeux de bras de fer!
Vive les locomotives d’entreprises…

26.  Laurent Berthod | 28/11/2011 @ 1:36 Répondre à ce commentaire

Esprit pragmatique (#25),

Bien d’accord avec vous.

Vous êtes schumpeterien ?

27.  JG2433 | 28/11/2011 @ 8:20 Répondre à ce commentaire

Esprit pragmatique (#25),

La maladie du siècle

Flèche du temps :

L’âge de la pierre –> l’âge des métaux –> l’âge du papier laugh

28.  jojobargeot | 28/11/2011 @ 10:02 Répondre à ce commentaire

Oui mais, pour relancer la croissance, il faut relancer la consommation. Or nous sommes passé d’une société de consommation à une société ultralibérale capitaliste où de grands penseurs de l’économie ont réussi par des formules magiques à faire de l’argent sans avoir à le faire passer par la main de l’homme qui crée la richesse en transformant un bien en y apportant une plus-value. C’est valable pour les trois domaines, primaire secondaire et tertiaire.

Mais depuis un certain temps, on spolie les actifs salariés en mettant en place taxes, prélèvements, contributions etc. Pour certains, c’est même l’obligation de contribuer à des fonds de retraites privés, qui en final en ponctionnant le pognon à sa source empêche sa recirculation dans le système de consommation et par la même à décourager l’investissement dans la production de biens de consommations donc dans du travail.
Sauf que les investissement des fonds de retraites se font non pas dans l’économie dans laquelle ils sont ponctionnés, mais dans des économies type Chinoise ou il est possible de jouer des coups de poker. Pire encore, quand les liquidités manques pour pouvoir faire fonctionner la finance en autarcie on invente des produits financier en transformant des dettes hypothécaires en actifs financiers.
On a vu le résultat. Dans cette logique prédatrice, il est tout à fait normal d’avoir voulu transformer un sous produit de l’industrie, le CO2 en actifs financiers, artificiellement bien sûr mais pour ça il est nécessaire de le transformer en polluant au yeux de la société, pour pouvoir le taxer et ainsi « créer » de la richesse. La suite vous la connaissez.

Un des moyens pour « tuer » le mythe du CO2, c’est d’infiltrer le domaine financier en leur faisant prendre conscience du risque réel à vouloir boursicotter avec du vent. Vu les derniers scandales autour de la bourse du CO2, il y a de l’espoir.

29.  Esprit pragmatique | 28/11/2011 @ 19:42 Répondre à ce commentaire

jojobargeot (#28)
Vous réagissez dans le schéma typique franco-français : « le grand méchant est situé ailleurs ». Citoyen français puissamment imprégné de théories & slogans de vos gauches?
Problèmes importés d’ailleurs? Oui en partie, mais si vous preniez un bon balais pour enfin dépoussiérer votre propre seuil de porte? Ceci éloigne pour un temps de l’incidence à long terme du changement (quasi naturel) du climat et celle des taux CO2 pour devoir toucher à un climat politique, dans le très court terme! C-à-d à l’expression du mental de toute une population… aujourd’hui ses climats structurel + l’économique au sens large + les monnaies + notre compétitivité, à l’échelle Zone € et plus largement mondiale !

Un débat télévisuel de haut niveau se tient régulièrement sur ces aspects. L’émission sur votre chaîne La5 : « CdansL’air » (tranche 17h45-18h45 pour ceux qui savent la suivre en direct, sinon de la reprendre en différé après 22hxx) l’abordiat pour une nième fois ce soir! Elle se capte ici en Belgique; je m’efforce de la suivre en alternance avec la G-B.
Tuer le mythe CO2 serait une chose infiniment heureuse. Entre-temps, tuer l’€ aurait de tels effets dramatiques pour tout le monde que les slogans d’écologie politique y perdraient toute importance immédiate aux yeux du grand public et des mêmes politiques. Voyez alors des Clown-Bendit, Zazi Joly, Père Mamère, et votre C…. Duflot réduits au chômage technique, dès avant 2012? Attali-le-magnifique(sic) ne se mouille guère avec ses prédictions: va falloir que l’Europe s’ajuste, autrement que sous pressions GIEC.
Indépendamment de l’U.E. et ses travers, la bourse CO2 de Chicago, n’avait-on, pas perçu que très tôt, ce furent des AlGore, Patchuri et consorts qui y prirent des intérêts?

En cas de drame €, les industriels/banquiers/politiques seront tellement inquiets de l’économie réelle que votre « espoir » d’effondrement naturel d’une bourse CO2 s’accomplira…

30.  Patrick Bousquet de Rouvex | 30/11/2011 @ 23:26 Répondre à ce commentaire

jojobargeot (#28),

Un des moyens pour “tuer” le mythe du CO2, c’est d’infiltrer le domaine financier en leur faisant prendre conscience du risque réel à vouloir boursicotter avec du vent. Vu les derniers scandales autour de la bourse du CO2, il y a de l’espoir.

Bonne approche, à mon avis.

31.  Esprit pragmatique | 1/12/2011 @ 14:43 Répondre à ce commentaire

Bourse CO2 et l’hypothétique prise de conscience des marchés financiers? Prenons garde au « mythe des influences tardives » !
A preuve, la Commission UE est pleinement engagée dans le soutien à cet infâme boursicotage !!
Il y a là une commissaire Connie Hedegaard (enlevez le « i » superflu ?) agissant pour fixer aussi des « quotas » aux Cies aériennes, afin de forcer quoi et à qui ??
Pensent-ils vraiment que les entreprises aériennes ne s’activent pas assez pour réduire leurs coûts d’exploitation (où l’on sait le poids du kérosène) et se moderniser ?
Non, Mme C (sans « i ») H. s’en va soutenir le cirque DURBAN. Avec l’espoir de peser encore davantage sur les dividendes que tirerons les actionnaires de la bourse en question?
Or qui sont donc ces « actionnaires » ? On a déjà cité des Al Gore. Ajoutez-y tous les fonds de « placements verts » qui ont englobé ces sous-jacents CO2 dans leurs produits fourgués finalement à des petits épargnants et des fonds de retraite?
Qui va et comment vont-ils donc s’en désengager avant de subir d’une future forme de sub-prime carbonisés ?

Même le grand « lobby » des patrons (l’ERP) s’est résigné à suivre bêtement les spéculations du GIEC bouffées sans aucun sens critique par nos politiciens (ceux du parlement UE en tête, sous l’influence insidieuse des Verts, de Greenpeace et du WWF) ! Tous les secteurs productifs d’activité économique se sont maintenant engagés jusqu’au cou dans des recherches pointues, à coûts très élevés, pusi des produits soutenus par des slogans-publicités en forme de « vert », à travers tout, jusqu’à l’absurde.
Secteur automobile? Ouche, on enlève les chers subsides d’incitation à acheter « petit » … et les ventes de PSA-Renaults-Fiat & Co s’effondrent. Tandis que les groupes allemands s’en vont vendre leurs modèles haut-de-gamme, à forte densité de travail humain et marge élevée … dans les Etats émergents (avant de délocaliser davantage?).
Alternatives éoliennes , photovoltaïque , etc. s’en trouvent affectés tout autant. Haro sur les puits à déficit public que sont devenues les « aides au climat ».
Les imbéciles placés à la barre législative sont en train de couler l’économie où nous avons besoin d’EMPLOIS, bien plus que de paperasses d’administratifs et de mythes.

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