Vent qui tourne /re-suite


Même la Cour des comptes s'y met … Cela reste assez politiquement corect dans les conclusions mais comme on connaît les actuelles possibilités financières de l'Etat …

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La Cour des comptes a rendu public, le 25 juillet 2013, un rapport sur la politique de développement des énergies renouvelables. Bénéficiant d’une énergie moins carbonée et d’une électricité moins chère que la plupart des autres grandes puissances industrielles, notamment en raison de ses parcs hydraulique et nucléaire, la France s’est fixé des objectifs plus ambitieux que de nombreux pays européens en matière  d’énergies renouvelables, avec une cible de 23 % de la consommation finale brute toutes énergies à l’horizon de 2020, contre 10,3 % en 2005. Dans son rapport, la Cour analyse les conditions d’atteinte de ces objectifs dans les deux secteurs de la chaleur et de l’électricité, qui représentent respectivement 59,4 % et 40,6 % de l’utilisation des énergies renouvelables (hors biocarburants).

Un effort croissant à consentir

Longtemps moins encouragée aux niveaux européen et français, la production de chaleur progresse depuis 2005 et constitue le premier usage des ressources renouvelables, devant l’électricité. La production électrique renouvelable augmente également depuis 2005. La place de l’hydroélectricité reste prépondérante, mais avec une progression régulière des productions éolienne et photovoltaïque.

En 2011, la trajectoire que la France s’est fixée était presque respectée. La proportion d’énergies renouvelables (13,1 %) était supérieure à la moyenne des pays de l’Union européenne.

L’objectif de 23 % en 2020 sera néanmoins difficile à atteindre, car l’effort à consentir entre 2012 et 2020 doit être beaucoup plus important que celui accompli entre 2005 et 2011. La production supplémentaire de chaleur et d’électricité renouvelables devra être six à sept fois supérieure à celle déjà réalisée.

Une conjonction de difficultés

Les coûts de production de la plupart des énergies renouvelables, qui varient dans des proportions très importantes entre les filières et au sein même des filières, sont encore aujourd’hui trop élevés pour assurer leur déploiement sans un soutien public :


l’énergie solaire est, globalement, très largement plus coûteuse que les autres sources d’énergie avec, en outre, un large éventail de coûts de production ;

–    la filière éolienne terrestre se situe dans une position intermédiaire souvent très proche de la rentabilité, ce qui en fait une énergie sur le point d’être compétitive ;

–    les coûts de production d’énergie à partir de la biomasse, de la géothermie ou de la puissance hydraulique sont globalement les moins élevés.

L’État met en œuvre de multiples moyens de soutien, souvent complexes : aides à l’investissement, achat de la production à prix garantis, mesures fiscales ou encore financement de programmes de recherche. Il s’est insuffisamment organisé, dispersant ses efforts et n’évaluant pas suffisamment les effets socio-économiques de ses décisions, en particulier le contenu en emplois et l’impact sur la balance extérieure. Le cadre juridique ne facilite pas l’association des collectivités locales.

Par ailleurs, l’acceptabilité sociale des énergies renouvelables, leurs contraintes physiques, voire les
conflits d’usage (notamment en ce qui concerne les cours d’eau et l’usage de la biomasse), posent des problèmes difficiles à surmonter.

Le besoin de choix de long terme soutenables

L’atteinte des objectifs fixés pour 2020 et au-delà aura un coût élevé pour la collectivité, et conduit à s’interroger sur leur soutenabilité.

L’ensemble des coûts publics de la politique de soutien aux énergies renouvelables peut être globalement estimé à 14,3 Md€ pour la période 2005-2011, dont 3,3 Md€ au titre de la contribution au service public de l’électricité (CSPE).

Sans bouleversement de la politique de soutien menée jusqu’à présent, et en ne prenant en compte que la seule CSPE, le coût pourrait atteindre 40,5 Md€ pour la période 2012-2020, directement supportés par les consommateurs d’électricité, particuliers ou professionnels. S’y ajouteront les dépenses fiscales, les autres aides budgétaires à l’investissement et le financement public de la recherche. Parallèlement, le coût de l’adaptation des réseaux est estimé par ERDF et RTE à 5,5 Md€ à l’horizon 2020.

L’interrogation sur la soutenabilité est d’autant plus importante que les contreparties attendues du soutien financier apporté aux filières renouvelables ne sont pas au rendez-vous, tant en termes de développement industriels que de créations d’emplois.

Afin de préserver les atouts énergétiques français tout en soutenant le développement des énergies renouvelables, des arbitrages s’imposent, à commencer entre les filières à soutenir, notamment en fonction du coût relatif de leur soutien au regard de leur contribution au mix énergétique. L’efficience des dispositifs de soutien (tarifs d’achat, appels d’offres, aides à l’investissement) doit également être un critère de choix.

Par ailleurs, la soutenabilité à long terme de la politique requiert aussi une valorisation réaliste du coût des émissions de CO2, soit par les mécanismes du marché, soit par la fiscalité.

Recommandations

La Cour formule huit recommandations :


mettre en place un dispositif centralisé du suivi statistique permettant de donner toute la visibilité requise pour éclairer les décisions, notamment en matière de connaissance des coûts de production par filière, des emplois et des marchés ;

• simplifier le régime juridique applicable à la production d’énergies renouvelables (géothermie, éolien, terrestre) ;

• mettre en œuvre une planification et une cartographie des énergies renouvelables en tenant compte des contraintes de raccordement aux réseaux électriques ;

• réserver les appels d’offre aux technologies les plus en retard dans la réalisation de leurs objectifs de capacité et aux installations qui ne bénéficient pas d’un tarif d’achat fixé par arrêté, afin d’éviter les effets d’aubaine ;


organiser un dispositif de contrôle efficace des installations bénéficiant d’un soutien public, notamment dans les filières solaires et biomasse ;

• réserver les moyens de soutien aux installations les plus efficientes compte tenu de leur coût, de leur part dans la production énergétique et de leur contenu en emplois ;

• redéployer les crédits au sein du fonds chaleur en faveur des filières les plus efficientes ;


revoir le principe du financement par le seul consommateur d’électricité des charges de soutien aux énergies renouvelables électriques, compensées par la CSPE (recommandation déjà formulée par la Cour en 2011).

Consulter le rapport.

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134 réponses à “Vent qui tourne /re-suite”

  1. chercheur (#95),
     » L’essentiel n’est pas l’étiquette que l’on donne à celui qui écrit, mais la pertinence de ce qui est écrit ».
    OUI! Mille fois OUI!
    Mais vous remarquerez que ce n’est pas malheureusement la tendance. Si un scientifique parle du RCA en mal, on lui oppose qu’il n’est pas climatologue. S’il est climatologue, on l’accuse d’être financé par les compagnies pétrolières.
    De même, quand Le Pen, le Pape, Zemour ou un anti mariage gay dit quelque chose, c’est forcément idiot avant même de l’avoir lu!
    Bref, pour tous ces gens là, tant que Greenpeace ou le WWF ne l’a pas dit, c’est forcément les tenants d’un complot qui font leur propagande (nauséabonde, évidemment).

  2. François (#96),
    attention, on ne parle pas impunément de Saint Greenpeace, ni du Bienheureux WWF (et je ne parle pas de Leurs Éminences Nicolas Hulot, Jean Jouzel, Al Gore et Claude Allègre…euh non pas lui !)

  3. Le chti (#57), Ouais, un changement climatique avéré, dû certainement au barbecue immonde des milliers de coeurs encore battants des sacrifiés au dieu Soleil. Si ils ont disparu c’est de leur faute et pi c’est tout et c’est bien fait, na.
    Maintenant, prouvez-moi le contraire.

    Ridicule? Pas autant que la théorie foireuse du RCA à peine plus simpliste.

  4. Mouai,
    l’électricité pas chère avec le nucléaire, c’est grâce à nos enfants. Oui, ils auront le fabuleux privilège de devoir financer le démantèlement des centrales et des déchets.
    ça n’en fait pas de l’énergie pas chère, ça en fait de l’énergie subventionnée

    sans compter la fabuleuse maitrise de nos sociétés dans ce domaine qui ne présente aucun danger.

  5. enzone.may (#117),
    Ça, c’est le genre de contrevérité que nous resservent les écolos en permanence. Manque de pot, les coûts sont connus, car plusieurs centrales de même technologie ont déjà été démantelées aux Etats Unis, et les coûts ont été Provisionnés par EDF. Minitax doit connaître les chiffres exacts.

  6. enzone.may (#117),
    Ça, c’est le genre de contrevérité que nous resservent les écolos en permanence. Manque de pot, les coûts sont connus, car plusieurs centrales de même technologie ont déjà été démantelées aux Etats Unis, et les coûts ont été Provisionnés par EDF. Minitax doit connaître les chiffres exacts.

  7. Désolé pour le doublon, ça doit venir de ma souris 😳

  8. Une question qui me semble n’est pas posée serait : « Faut-il vraiment démanteler les centrales nucléaires au delà du niveau II : démantèlement partiel ? »
    Ne suffirait-il pas de s’arrêter après le confinement du bâtiment du réacteur ?

    Ce bâtiment ne pourrait-il pas servir à stocker tous les matériaux contaminés des bâtiments annexes et pourquoi pas les déchets radioactifs.
    Pourquoi vouloir à tout prix réhabiliter complètement le site ? On pourrait même envisager de recouvrir le bâtiment d’une bute de terre en ménageant seulement un tunnel d’accès pour une éventuelle surveillance.

  9. Cdt TSM JCl Michel e.r. (#121), surtout qu’une fois qu’on a vidé le circuit primaire de son combustible et de son eau, la radioactivité est faible et décroissante à l’intérieure et nulle à l’extérieur du bâtiment réacteur.

    Tout le reste en dehors de l’intérieur du bâtiment réacteur et celui des auxiliaires nucléaire est destructible comme n’importe installation électrique, sans frais différents de ceux d’une centrale au gaz ou au charbon.

    Effectivement, on peut choisir de laisser le bâtiment réacteur, ce serait bien moins cher et pas plus bête qu’un blockhaus de la ligne Maginot ou du mur de l’atlantique.

  10. Cdt TSM JCl Michel e.r. (#123), oui, je pense que le « danger écologique » et sanitaire de garder une centrale non entièrement démontée (cad ne garder que les bâtiments réacteurs qui sont petits) est nul.

    Par contre, le démantèlement est un fromage de Hollande…

  11. Il suffit de bétonner les entrées et de tout recouvrir de terre.
    Des installations industrielles abandonnées, il y en a plein partout en France. Il n’y a que le nucléaire pour lequel on demande un « retour à l’herbe ».

    Le démantèlement complet d’un REP américain, c’est 500 millions de $. EdF a provisionné (ou est en train de le faire) environ 400 millions d’€ par réacteur. Contrairement à ce que la propagande anti-nucléaire laisse entendre, les montants sont révisés à la baisse années après années. EdF ayant surestimé le coût du démantèlement pour les REP (mais pas pour les autres types de réacteurs minoritaires).
    Les américains ayant 50 types de réacteurs différents, on peut s’attendre à ce que ce soit moins cher en France.

  12. Nicias (#125),

    Je me souviens d’un article sur les réacteurs de la filière thorium où il est dit clairement qu’il est très facile de remplacer un réacteur actuel par un réacteur au thorium. Seul le compartiment du réacteur doit être modifié. Tout le reste de l’infrastructure est réutilisé pratiquement sans modification.

    Tout déconstruire est donc une grossière erreur économique au le cas où on voudrait/devrait revenir plus tard à une production d’électricité nucléaire.

    Je devrais retrouver cet article dans mes archives.

  13. Cdt TSM JCl Michel e.r. (#126), en même temps c’est logique car l’essentiel de l’infrastructure, c’est du génie civil et les bâtiments non nucléaires sont faciles à maintenir.

    J’ajoute qu’en matière de thermodynamique (réchauffeurs, surchauffeurs, etc…) on est pas loin du maximum de ce qu’on peut exploiter physiquement et techniquement, il n’y aura donc plus de révolution sur le plan de la production d’électricité thermique.

    De toute manière du point de vue sanitaire et économique, il n’y a pas de « problème de déchet nucléaire » et de « problème de démantèlement de centrale ». C’est juste un combat politique malsain mené par les écolos.

  14. scaletrans (#120),
    Désolé pour le doublon, ça doit venir de ma souris 😳
    —————————
    Quand on aura droit à un triplé ou un quadruplé , on sera fixé : la faute ne sera pas la souris mais Parkinson

  15. scaletrans (#119),

    EDF, il a provisionné combien ? combien de milliards de dette entre le provisionné et le cout réel ?

    tu comprendras aisément que la fourchette basse n’est qu’une vaste fumisterie ? (ça, c’est pour le discrédit que tu apporteras à cette commission 😉 )
    alors 250 milliards ? (cout allemand) ou comme ces liens :
    http://www.lefigaro.fr/societe…..liards.php
    http://www.assemblee-nationale…..P219_25060

    et puis, vu que cet argent a été placé en bourse, gageons qu’il aura disparu quand on en aura besoin.

    et puis, finalement, vu que la dette, on ne la remboursera jamais …

    vu que tout le monde s’en fout, pourquoi s’emmerder ?

  16. enzone.may (#130),

    L’article du Figaro ce n’est pas le coût du démantèlement des centrales nucléaire, c’est le coût de la sortie du nucléaire, autrement dit démanteler les centrales rapidement, non amorties, et les remplacer par d’autres sources d’électricité, avec les investissements massifs que cela nécessiterait,. Encore un troll ?

  17. enzone.may (#130), le « coût réel », c’est un truc qui a été évalué à l’époque de la construction des centrales mais qui peut-être considérablement augmenté par décision politique : il suffit d’exiger des taux de radioactivité sans aucune mesure avec ce qui est réellement dangereux, le but étant de faire peur aux gens et de rendre le démantèlement impossible.

    Le premier lien sur le Figolo est une prospective totalement irréaliste : évidemment que l’arrêt d’un outil qui fonctionne et est rentable couterai cher. Si vous avez un bon cheval et que vous décidez de l’envoyer à la boucherie parce que « c’est comme ça », vous perdez beaucoup d’argent.

    Le deuxième lien ne montre rien du tout sur le coût de l’abandon du nucléaire.

    Et puis donnez donc une bonne raison de démanteler entièrement une centrale nucléaire, c’est certainement pas le danger : une centrale arrêtée et vide de combustible ne présente aucun danger.
    Est-ce qu’on impose la même chose pour les centrales au charbon ? pour les incinérateurs ? pour les décharges publiques ?

    Le nucléaire civil…
    Combien de morts, combien de blessés dans le monde depuis 1960 ????
    Combien en France ?

  18. EDF, il a provisionné combien ? combien de milliards de dette entre le provisionné et le cout réel ?
    tu comprendras aisément que la fourchette basse n’est qu’une vaste fumisterie ?

    Et comment donc sais-tu le « coût réel » et mieux encore, que certaines estimations seraient une « vaste fumisterie » pour quelque chose qui n’aura lieu que dans 30, 50 ans, t’es Madame Soleil ? Ou t’es un camelot ?

  19. miniTAX (#132), à chaque fois ce sont les mêmes méthodes, on annonce des trucs invérifiables :
    « ça va coûter cher », « les experts modélisent », « les experts prévoient »…
    On fait peur, on moralise et on culpabilise : « ça va être dangereux », « nos enfants nous le reprocherons », « c’est irresponsable ».

    Et ça fait des décennies que ça dure.
    Et on voit rien.
    Ni morts, ni blessés, ni surcoûts : c’est le nucléaire qui doit financer la transitude énergétique.

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