Les glaciers de l’Antarctique fondent : regardez plutôt l’Holocène.


Plateformes Larsen. Source USGCRP

La littérature récente sur le changement climatique contient une foule d'indices qui soutiennent l’idée que les hautes latitudes vont subir le plus grand réchauffement atmosphérique. L'une des régions qui se réchauffe le plus est la Péninsule Antarctique [le continent Antarctique lui-même se refroidit depuis 20 ans] et ce n’est pas une surprise si le réchauffement à cet endroit est un condensé spatial et temporel du comportement la couverture neigeuse, des glaciers et de la glace de mer.

Les glaciers ne sont pas insensibles au réchauffement et un retrait plutôt dramatique de glaciers s’était produit sur des périodes aussi courtes que le jour ou la semaine quand un seuil de fonte est dépassé. La rupture du glacier Larsen-B de la péninsule Antarctique en 2002 a reçu grande attention des médias mondiaux qui ont faire croire que Larsen-B a été intact pendant des milliers d’années.

Le volume fondu a conduit certains alarmistes du changement climatique à enclencher le bouton panique sur la hausse globale du niveau des mers. Al Gore est le premier de cette foule et adore montrer des images et des reportages vidéos des murs de glace qui s’effondrent et des simulations sur ordinateurs de régions côtières inondées tout en clamant que le réchauffement global récent est sans précédent. De telles images sont conçues pour générer la stupeur, la crainte et le désir de trouver un coupable. Il n’y a aucun doute que le réchauffement s’est bien produit à certains endroits de l’Antarctique les dernières décennies. Cependant, examinons la possibilité qu’une part importante du réchauffement pourrait être naturel et que des régions telles que la Péninsule Antarctique sont susceptibles de subir des conditions chaudes voir plus chaudes dans le passé, avant les émissions humaines de gaz à effet de serre.

Au début de cette année, dans un article paru dans la revue Quaternary Science, Pudsey et al [de la Mission Antarctique Britanique] ont fait des forages sédimentaires dans la zone où la plate-forme de glace Larsen-B se trouvait. Leurs données indiquent « des ruptures de glaciers à grande échelle durant le milieu de l’Holocène », qui confirment les travaux précédents (Pudsey et Evans, 2001) sur une plate-forme adjacente qui a rétréci durant la même période mais suivi d'une avance suite à un climat froid. Pudsey et ses collègues notent que la rupture et la régénération consécutive pourraient s’écouler sur plusieurs siècles. Ils notent par conséquent que « le maximum de la plate-forme pourrait dater seulement du Petit Age Glaciaire ». Les chercheurs ont également examiné les foraminifères benthiques pour des preuves de présence ou d’absence de la plate-forme et ont trouvé un « signal de déglaciation du canal du Prince Gustave » qui suggérerait l’apparition d’une rupture de la plate-forme durant le milieu de l’Holocène et une indication claire d’une « période chaude durant le milieu de l’Holocène ».

Les travaux de Carole Pudsey et ses collègues rejoignent un nombre croissant de publications qui montrent clairement que le maximum d’extension de la plate-forme de Larsen pendant la présente période interglaciaire s’est produit seulement il y a quelques centaines d’années. La plate-forme qui s’est désintégrée récemment pourrait avoir été créée à la même époque, ce qui voudrait dire qu’auparavant, elle n’existait pas. La conclusion immédiate est que le réchauffement récent ne serait pas "sans précédent" et qu’une part importante de ce réchauffement serait naturel.

Le message ici est que malgré les images alarmantes de la désintégration de glaciers, des événements semblables pourraient s’être produit avec ou sans le dioxyde de carbone humain dans l’atmosphère. Il est bien possible qu’il y a quelques centaines d’années, les humains aient eu connaissance de l’avancée des plates-formes de glace en Antarctique et s’étaient demandé ce que leur société aient bien pu faire pour causer une telle « anomalie » climatique.

Source

1.  Pierre | 6/06/2007 @ 11:13 Répondre à ce commentaire

Je suis peut-être un peu hors sujet…
Mais je voudrais revenir sur deux photos parues dans Libé d’hier,et parues également sur le site de 20minutes.
Ces deux photos sont censées démontrer la fonte d’un glacier himalayen entre 1968 et actuellement.
Le problème, c’est que ces deux photos ne sont pas prises du tout sous le même angle, ni du même endroit…Bref deux photos différentes…
Cependant, sur la deuxième photo, censée illustrer la disparition du glacier, on distingue encore les séracs, recouverts sans doute par des éboulis…
Bref, un bel exemple de manipulation!

2.  miniTAX | 6/06/2007 @ 11:28 Répondre à ce commentaire

#1 A moins que une photo ne soit prise en hiver, l’autre en été 😉
Sinon, utilise le champ recherche du blog. L’himalaya, on en a parlé ici:
http://skyfall.free.fr/?s=himalaya

« Il y a seulement environ une douzaine de scientifiques travaillant sur les 9.575 glaciers en Inde sous l’auspice de la Société Géologique Indienne. »

3.  Marot | 19/10/2009 @ 11:40 Répondre à ce commentaire

N’oublions pas l’Antarctique qui se refroidit.

Dernière nouvelle pêchée ici :
http://www.agu.org/pubs/crossr.....9186.shtml

Une publication de Marco Tedesco, City College of New York et Andrew J. Monaghan, National Center for Atmospheric Research dans Geophys. res. lett., 36, L18502, doi:10.1029/2009GL039186.

Extrait du résumé.

A 30-year minimum Antarctic snowmelt record occurred during austral summer 2008–2009 according to spaceborne microwave observations for 1980–2009

(Un minimum de 30 ans de la fonte des neiges a eu lieu pendant l’été austral 2008-2009 selon les observations micro-ondes de 1980 à 2009.)

Le relevé de l’anomalie de l’indice de fonte extrait de la publication a été publié par :
http://www.worldclimatereport......llite-era/


J’ajoute une analyse personnelle
qui montre les traficotages du Centre Goddard de Hansen.

Marco Tedesco était en 2007 « research scientist », au Joint center for earth systems technology dépendant pour moitié du Goddard space flight center de Hansen.

Il avait co-publié « Persistent surface snowmelt over Antarctica (1987–2006) from 19.35 GHz brightness temperatures »
C’était une carte des fontes continues en Antarctique, fonte continue veut dire ici fonte pendant trois jours consécutifs au moins.

La fin du résumé de l’article était

«Melting extent and index have been decreasing over Antarctica, since 1987, although either positive and negative trends are observed from a sub-continental scale analysis.»

(L’étendue de la fonte et son indice ont diminué sur l’Antarctique depuis 1987 bien que des tendances positives et négatives aient été observées par l’analyse à l’échelle sous-continentale.)

Regardons maintenant comment les sbires de Hansen ont annoncé cette publication en une cinquantaine de lignes.
http://www.nasa.gov/centers/go.....wmelt.html

Le titre : «NASA researchers find snowmelt in Antarctica creeping inland»
(Les chercheurs de la NASA trouvent la fonte des neiges dans le territoire Antarctique en altitude)

Un extrait du texte :
«In a new NASA study, researchers using 20 years of data from space-based sensors have confirmed that Antarctic snow is melting farther inland from the coast over time, melting at higher altitudes than ever and increasingly melting on Antarctica’s largest ice shelf.»
(Dans une nouvelle étude de la NASA utilisant 20 ans de données satellitaires, des chercheurs ont confirmé que la neige en Antarctique fond plus loin des côtes avec le temps, fondant plus que jamais à grande altitude et de plus en plus sur le plateau glaciaire.

On mettait une phrase dans la bouche de l’auteur en contradiction avec son résumé :
«Snow melting is very connected to surface temperature change, so it’s likely warmer temperatures are at the root of what we’ve observed in Antarctica…»
(La fonte de la neige est très liée au changement de température de surface, il est donc vraisemblable que des températures plus chaudes sont à la racine de ce que nous avons observé en Antarctique…)

Tout journaliste qui se contentait de l’annonce était copieusement enfumé.

4.  Marot | 21/10/2009 @ 9:29 Répondre à ce commentaire

N’oublions pas l’Antarctique qui se refroidit.

Dernière nouvelle pêchée ici :
http://www.agu.org/pubs/crossr.....9186.shtml

Une publication de Marco Tedesco, City College of New York et Andrew J. Monaghan, National Center for Atmospheric Research dans Geophys. res. lett., 36, L18502, doi:10.1029/2009GL039186.

Extrait du résumé.

A 30-year minimum Antarctic snowmelt record occurred during austral summer 2008–2009 according to spaceborne microwave observations for 1980–2009

(Un minimum de 30 ans de la fonte des neiges a eu lieu pendant l’été austral 2008-2009 selon les observations micro-ondes de 1980 à 2009.)


J’ajoute une analyse personnelle
qui montre les traficotages du Centre Goddard de Hansen.

Marco Tedesco était en 2007 « research scientist », au Joint center for earth systems technology dépendant pour moitié du Goddard space flight center de Hansen.

Il avait co-publié « Persistent surface snowmelt over Antarctica (1987–2006) from 19.35 GHz brightness temperatures »
C’était une carte des fontes continues en Antarctique, fonte continue veut dire ici fonte pendant trois jours consécutifs au moins.

La fin du résumé de l’article était

«Melting extent and index have been decreasing over Antarctica, since 1987, although either positive and negative trends are observed from a sub-continental scale analysis.»

(L’étendue de la fonte et son indice ont diminué sur l’Antarctique depuis 1987 bien que des tendances positives et négatives aient été observées par l’analyse à l’échelle sous-continentale.)

Regardons maintenant comment les sbires de Hansen ont annoncé cette publication en une cinquantaine de lignes.
http://www.nasa.gov/centers/go.....wmelt.html

Le titre : «NASA researchers find snowmelt in Antarctica creeping inland»
(Les chercheurs de la NASA trouvent la fonte des neiges dans le territoire Antarctique en altitude)

Un extrait du texte :
«In a new NASA study, researchers using 20 years of data from space-based sensors have confirmed that Antarctic snow is melting farther inland from the coast over time, melting at higher altitudes than ever and increasingly melting on Antarctica’s largest ice shelf.»
(Dans une nouvelle étude de la NASA utilisant 20 ans de données satellitaires, des chercheurs ont confirmé que la neige en Antarctique fond plus loin des côtes avec le temps, fondant plus que jamais à grande altitude et de plus en plus sur le plateau glaciaire.

On mettait une phrase dans la bouche de l’auteur en contradiction avec son résumé :
«Snow melting is very connected to surface temperature change, so it’s likely warmer temperatures are at the root of what we’ve observed in Antarctica…»
(La fonte de la neige est très liée au changement de température de surface, il est donc vraisemblable que des températures plus chaudes sont à la racine de ce que nous avons observé en Antarctique…)

Tout journaliste qui se contentait de l’annonce était copieusement enfumé.

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