Le soleil va-t-il nous refroidir ?

La science du changement climatique n’a plus de doute, disent la plupart des spécialistes du domaine. Ceux-ci croient que les émissions de gaz à effet de serre par l’homme réchauffent la planète d’une manière dangereuse et que, dans les prochaines décennies, la température en constante augmentation va faire fondre la glace des pôles et inonder les zones côtières du monde.

Eruption solaire, voir à l'échelle 1:1

Ne dites pas cela à Nigel Weiss, Professeur Emérite au Département de Mathématiques Appliquées et de Physique Théorique de l’Université de Cambridge, ancien président de la Société Royale d’Astronomie et un éminent scientifique. La science est loin d’être certaine, observe-t-il, sauf virtuellement pour une chose : la planète va entrer dans une période de refroidissement.

Dr Weiss pense que les gaz à effets de serre anthropiques ont joué un rôle dans le réchauffement climatique récent, bien que, dit-il, ce rôle reste inconnu. Ce qui est connu par contre, est qu’à travers l’histoire du climat terrestre, le changement climatique a été provoqué par des facteurs autres que l’homme : «le comportement variable du soleil est une explication» dit Dr Weiss, «et il y a de plus en plus de preuves que le climat terrestre réagit aux changements de l’activité magnétique solaire».

La caractéristique la plus évidente de l’activité magnétique est les tâches solaires, formées lorsque le champ magnétique fait éruption à de la surface du soleil. Un soleil magnétiquement actif accroît le nombre de tâches solaires, indiquant qu’une grosse quantité d’énergie est relarguée depuis les profondeurs.

Typiquement, les tâches solaires apparaissent et diminuent selon des cycles d’environ 11 ans. Dans les 50 dernières années, nous n’étions pas dans une période typique : «si vous regardez dans le passé, vous trouvez que nous sommes dans une période d’activité anormalement forte du soleil», déclare Dr Weiss.

Ces périodes hyperactives ne durent pas longtemps, «peut-être 50 à 100 ans, et puis vous assistez à un effondrement», dit Dr Weiss. "C’est un système qui a des hauts et des bas et je m’attends à un bas bientôt".

En plus des cycles de 11 ans, les tâches solaires disparaissent presque complètement environ tous les 200 ans avec la baisse de l’activité solaire. Quand cette disparition se produit, la Terre peut se refroidir de manière dramatique. Dr Weiss sait cela car ces phénomènes, appelés « Grand Minima », se sont déjà produit ces 10.000 dernières années, sinon plus.

Plus l’effondrement est important, plus cela dure longtemps, explique Dr Weiss. Pendant le 17e siècle, les tâches solaires avaient complètement disparu pendant 70 ans. C’était l’intervalle la plus froide du Petit Age Glaciaire où le port de New-York gelait, permettant aux marcheurs de joindre Staten Island depuis Manhattan et quand les colonies de Viking abandonnèrent le Groenland, une terre autrefois verdoyante qui devint toundra. De même, durant le Petit Age Glaciaire, la Finlande perdait un tiers de sa population, l’Islande la moitié.
Cette période de refroidissement avait duré 150 ans. Ensuite, un effondrement mineur eut lieu au début du 19e siècle et était accompagné par une période de refroidissement qui durait seulement 30 ans.

A l’inverse, quand le soleil est très actif, comme maintenant, la Terre peut se réchauffer de manière spectaculaire. C’était le cas pendant la période de l’Optimum Médiéval, quand les Vikings colonisèrent le Groenland et quand la Grande Bretagne était une région à vin.

Personne ne sait précisément quand un effondrement va se produire mais certains s’y attendent pour bientôt car le champ polaire du soleil est maintenant à son plus bas depuis que les mesures existent au début des années 1950. Certains prédisent un effondrement d’ici 5 ans et beaucoup spéculent un effet sur le réchauffement global. Un crash léger pourrait être bénéfique, en donnant aux terriens plusieurs décennies pour réviser nos manières d’émettre les gaz à effet de serre. D’autres spéculent que le réchauffement global récent est une bénédiction cachée qui modérerait les conséquences négatives de ce qui pourrait être un grand refroidissement suivi d’un effondrement. Pendant le Petit Age Glaciaire, les scientifiques estiment que la température moyenne globale pourrait avoir baissé de moins de 1°C, ce qui montre les conséquences potentielles d’un refroidissement même apparemment faible.

Dr Weiss préfère ne pas spéculer. Il voit l’effondrement à venir comme une opportunité pour obtenir des connaissances nécessaires pour faire des décisions informées sur le changement climatique et pour voir quelle a été l’influence des émissions humaines.

«Avoir un effondrement de la température nous permettrait certainement de déterminer le vrai degré d’influence du soleil sur le climat terrestre» conclut Dr Weiss. «Alors, nous pourrons agir en nous basant sur des faits et non sur la peur».

CV d’un négateur :

Nigel Weiss, professeur émérite de mathématiques appliquées à l’astrophysique à l’Université de Cambridge, découvrit le phénomène «d’expulsion de flux » dans lequel un fluide conducteur subissant des mouvements de rotation réagit de manière à expulser des flux magnétiques de la région en mouvement, phénomène qui a été observé dans la photosphère du soleil et d’autres étoiles. Il a été également distingué pour ses travaux sur la théorie de la convection et pour des expériences numériques précises sur le comportement d’équations différentielles non linéaires complexes. Nigel Weiss est récipiendaire de la Citation de la Société Royale. Il est ancien Président de la Société Royale d’Astronomie et ancien directeur de l’Ecole des Sciences Physiques de Cambridge. Il a été formé à Clare, Université de Cambridge.

Source.

201.  Araucan | 25/03/2009 @ 14:59 Répondre à ce commentaire

Merci à tous. Mes sites de référence sont désormais à jour. 😉

202.  florent76 | 11/04/2009 @ 12:01 Répondre à ce commentaire

L’activité solaire est plus faible que jamais… Le minima solaire pourrait bien être pour 2009 et pas l’an dernier comme certains s’étaient bien trop vite empressés de l’annoncer…

Tous les indices de l’activité solaire ont été en baisse en mars 2009, avec un flux solaire de 69,2 et un nombre de tâches moyen établi à 0,7.

A présent, nous venons de passer une nouvelle fois le cap d’une période de plus d’un mois sans tâche solaire (donc particulièrement longue) et toujours rien à l’horizon…
http://www.solen.info/solar/images/solar.gif

203.  Araucan | 11/04/2009 @ 13:36 Répondre à ce commentaire

Voici l’image

C’est effectivement très très plat ces temps-ci.

Un petit bilan

204.  florent76 | 22/04/2009 @ 14:46 Répondre à ce commentaire

Enfin une nouvelle petite tâche solaire du cycle 24. Elle a été numérotée 1015 et est la première véritable tache solaire après quasiment 45 jours. Elle ne représente aucune menace d’éruptions solaires.

Sunspot 1015

L’activité solaire reste très faible comme le montre le graphique suivant :

PS1 : Araucan, ton image n’est pas figée car tu ne l’as pas enregistrée. Dans quelques mois, ton post n’aura plus de sens.
PS2 : le code « Img » pour afficher des images n’est pas valide.

205.  floyd | 25/05/2009 @ 22:38 Répondre à ce commentaire

Le dernier numéro de Ciel & Espace consacre un article sur le minimum solaire. Rien de vraiment nouveau sur ce sujet, on dirait que les journalistes font du copier-collier entre eux. Comme d’habitude l’éditorial, qui nous rassure sur le rôle prédominant de l’homme sur le climat, ensuite l’article principal qui nous décrit la corrélation dans le passé entre les tâches solaires et le climat, pour finir sur le GIEC qui ne contient compte que de l’irradiance solaire et enfin le rôle des ultraviolets qui sont plus variables que l’irradiance. Mais il n’est nullement expliqué comment ces ultraviolets influenceraient le climat.

206.  Curieux | 25/05/2009 @ 22:44 Répondre à ce commentaire

floyd (#205),
Par contre dans « pour la science » de mai un article qui confirme l’Optimum Médiéval sans UN SEUL MOT sur le RC ou le Giec. J’ai failli déboucher le champagne !

207.  floyd | 25/05/2009 @ 22:56 Répondre à ce commentaire

Curieux (#206),

Bon je vais passé pour un rabat-joie, mais j’ai lu cet article et j’ai été déçu. Pourquoi?

Du XIe au XIVe siècles, l’Europe et les régions de l’Atlantique Nord ont connu une période de réchauffement climatique, nommée optimum climatique médiéval

En lisant cet article, on a l’impression que l’optimum médiéval était un phénomène local et non global. C’est l’argument principal des réchauffistes concernant l’optimum médiéval. Hors des études sur tous les continents montrent bien que l’optimum médiéval était un phénomène qui a concerné toute la planète.

De plus, en allant sur la page internet de cet article, on tombe sur le ‘plat de spaghetti’:

http://www.pourlascience.fr/e_.....fig-03.jpg

Moi j’appelle ça une courbe de hockey revisitée. Ce plat de spaghetti est surtout là pour nous montrer que le réchauffement actuel est bien plus chaud que l’optimum médiéval. Hors mes références me montrent le contraire 😉

Je sais que j’ai mentionnée ce site de nombreuses fois, mais pour ceux qui ne le connaissent pas encore:
http://www.co2science.org/data/mwp/mwpp.php

208.  Manu95 | 29/05/2009 @ 11:54 Répondre à ce commentaire

floyd (#207),
[HS] Pitié pour la pauvre Laure Tograff !

Par deux fois, tu écris « Hors » au lieu de « Or ».
[/HS]
Sans rancune !

209.  floyd | 29/05/2009 @ 13:08 Répondre à ce commentaire

Manu95 (#208),

Hors de ma vue! 😉

210.  Astre Noir | 29/05/2009 @ 15:00 Répondre à ce commentaire

Manu95 (#208),

Le HORS à la place de OR, c’est dans environ 489 875 messages par jour qu’on le trouve !

211.  Manu95 | 29/05/2009 @ 15:04 Répondre à ce commentaire

Astre Noir (#210),
Raison de plus pour être attentif et ne pas en rajouter. 8)

212.  Daniel | 30/05/2009 @ 6:43 Répondre à ce commentaire

« Il s’avère qu’aucun de nos modèles ont été totalement correct, dit Dean Pesnell du Goddard Space Flight Center, NASA,
. « Le soleil se comporte de manière inattendue et très intéressante. »

http://science.nasa.gov/headli.....iction.htm

213.  floyd | 30/05/2009 @ 11:03 Répondre à ce commentaire

Daniel (#212),

Comme tout le monde, la Nasa est obligé de faire dans le catastrophisme. Ils revoient à la baisse le prochain cycle, mais cela n’empêche pas de nous annoncer que des catastrophes très graves sont possibles:

It is tempting to describe such a cycle as « weak » or « mild, » but that could give the wrong impression.

« Even a below-average cycle is capable of producing severe space weather, » points out Biesecker. « The great geomagnetic storm of 1859, for instance, occurred during a solar cycle of about the same size we’re predicting for 2013. »

The 1859 storm–known as the « Carrington Event » after astronomer Richard Carrington who witnessed the instigating solar flare–electrified transmission cables, set fires in telegraph offices, and produced Northern Lights so bright that people could read newspapers by their red and green glow. A recent report by the National Academy of Sciences found that if a similar storm occurred today, it could cause $1 to 2 trillion in damages to society’s high-tech infrastructure and require four to ten years for complete recovery. For comparison, Hurricane Katrina caused « only » $80 to 125 billion in damage.

Tout cela est au conditionnel, bien sûr, mais comme les temps sont durs et que tout le monde bataille pour garder son budget, on se doit d’annoncer qu’il est important de continuer les recherches dans son domaine, puisque des catastrophes considérables sont possibles! :roll:

Pendant ce temps, le MIT nous annonce lui aussi des prévisions encore plus catastrophiste que son voisin:

http://wattsupwiththat.com/200.....-photo-op/

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