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Une évaluation récente suggère que la fameuse neige du mont le plus haut de l'Afrique va persister pour des décennies encore. Des inquiétudes récentes sur la disparition des glaciers du Mont Kilimanjaro d'ici 20 ans par le réchauffement climatique s'avèrent trop pessimistes, affirment des scientifiques autrichiens. Leur données météorologiques et leurs modèles indiquent que cette glace tropicale devrait perdurer bien au delà de 2040.
Plateau glaciaire du Mont Kilimanjaro
Les précipitations et non la température sont la clé du futur du sommet enneigé, dit une équipe de l'Université d'Insbruck. "Il y a environ 5 ans, le Kilimanjaro était utilisé comme une icône du réchauffement global. Nous savons maintenant que c'est une vision bien trop simpliste," dit Thomas Moelg. "Nous avons fait différentes sortes de modélisations et nous nous attendons à ce que les glaciers du plateau disparaissent d'ici 30 ou 40 ans mais nous estimons que les pentes du glacier pourraient durer plus longtemps," ajouter son collègue Georg Kaser.
Les précipitations et
non la température
sont la clé du futur
du sommet enneigé
L'évaluation du groupe a été présentée à l'Assemblée Générale de l'Union Européenne des Géosciences. Elle se pose comme le contrepoint aux projections essentiellement catastrophistes pour le pic de 5895 mètres, qui attire des milliers de touristes intrigués par la neige juste à 3°C Sud de l'équateur.
L'équipe de recherche a utilisé 3 stations de mesure automatisées installées au sommet de la montagne pour collecter de manière continue la température, la pression, l'irradiation solaire, l'humidité et le vent. Les moyens d'enregistrement étaient prêts fin l'année dernière au moment des fortes chutes de neige qui conduiront à une augmentation légère de la masse globale de la glace du Kilimanjaro. La croissance du glacier est seulement temporaire cependant. La glace de la montagne dépend des courants d'air humide qui balaie l'Océan Indien.
Surface des glaciers du Kilimanjaro
Rouge: pentes, blue: plateau
Depuis la fin des années 1800, ceux-ci sont devenus moins fréquents et la neige régulière sensée maintenir la masse de glace se fait maintenant rare dans un climat beaucoup plus sec de l'Afrique de l'Est. Maintenant, l’extension totale de la glace – sur les pentes et sur le plateau – est d'environ 2,5 km2, bien moins que les 8 km2 ou plus au début des années 1900. Certains scientifiques ont dessiné une ligne droite de tendance et en ont conclu un retrait final rapide et une montagne totalement nue de neige. Mais l'équipe d'Innsbruck est plus optimiste au sujet du moyen terme, maintenant qu'ils ont mis les données réelles de terrain dans un modèle exhaustif. "Le retrait du glacier a été une caractéristique du Kilimanjaro pendant plus de 100 ans, mais ceci est la première fois que nous avons une compréhension précise des processus physiques qui contrôlent l'interaction glacier-climat à cet endroit," dit Dr Moelg.
Son étude met l'accent sur l'importance des déficits de précipitations (250 mm par an au sommet) contre la température (moyenne de -7°C).
Elle montre que la perte de masse du glacier serait d'environ 4 fois plus grande si les précipitations diminuent de 20% que si la température de l'air de la montagne augmente de 1°C. De plus, elle suggère que 2/3 de la glace perdue va directement dans l'atmosphère par sublimation (passage direct de l'état de glace à la vapeur). "Ces dernières années, beaucoup de gens parlent de "la fonte des glaciers du Kilimanjaro". Si l'on veut être plus précis encore, on devrait dire "l'évaporation des glaciers du Kilimanjaro", dit Dr Moelg.
La perte de masse du glacier
serait d'environ 4 fois plus
grande si les précipitations
diminuent de 20% que si la
température de l'air de la
montagne augmente de 1°C
Cela confirme le point de vue que ce sommet africain ne joue pas un rôle important de réservoir d'eau, contrairement aux Andes et à l'Himalaya où certaines citées et systèmes d'agriculture en aval dépendent de la fonte en été de la glace des montagnes. "Cela n'est pas un facteur du tout pour le Kilimanjaro et ne l'a jamais été," dit Professeur Kaser. "Si vous fondez toute la glace, cela ne couvrira le Parc National Amboseli que d'une hauteur de 1 à 1,5 mm. Il n'y a rien en terme de réserve d'eau sur ce mont."
L'étude d'Innsbruck a été conduite en collaboration avec l'Université d'Otago, Nouvelle-Zélande et l'Université de Massachusetts, USA. L'équipe souligne que le climat sec de l'Est Afrique autour du Kilimanjaro pourrait en lui-même est une conséquence régionale du changement climatique global.
12 réponses à “La neige du Kilimanjaro est là pour durer”
Situation du Mont Blanc :
http://www.futura-sciences.com…..dir_13241/
Ah !
la neige augmente, c’est le RC,
la T° diminue, c’est le RC,
Bon, qu’est-ce qui n’est pas dû au RC ?
Il est drôle Yan Giezendanner, si je comprend bien son raisonnement :
« les glaciers d’altitude grossissent »
« Il n’y a globalement pas d’augmentation du volume des précipitations »
« Cela apporte en été de la neige collante au-dessus de 4.000 m…(qui) augmente le volume et la hauteur du Mont Blanc »
Donc cette situation n’est possible que par un refroidissement des T° au moins en été mais, d’après Giezendanner c’est « le réchauffement climatique dans les Alpes » !
Comprenne qui pourra.
Pour Curieux #2
Comprenne qui pourra.
Tout cela me paraît au contraire parfaitement clair. C’est ce que l’on nomme «raisonnement dogmatique» cher aux philosophes allemands.
On pose une prétendue évidence incontestable :
« Il y a réchauffement climatique (RC) anthropique » moteur de tout phénomène et de tout événement.
En conséquence, tout ce qui se passe, tout phénomène, toute observation, ne peut avoir qu’une seule cause immédiate ou lointaine, celle-là.
Il neige plus, c’est le RC;
Il neige moins, c’est le RC
Il fait plus chaud, c’est le RC;
il fait plus froid, c’est le RC, etc. valable pour les inondations et les sécheresses et tout le reste.
Évidemment certains énoncés surprennent le lecteur, qu’importe, l’explication est déjà troubée, c’est parce qu’il ne connaît pas le moteur de toute chose et la complexité des rétroactions.
Pour les sciences, Kuhn a nommé cela un paradigme.
On le voit très crûment avec l’observation de la relative stabilité des températures depuis sept ans. Tant que cela est possible, la chose est ignorée, puis niée et enfin expliquée par des rétroactions complexes mais toujours à l’intérieur du RC puisque le dogme-paradigme ne doit et ne peut en aucun cas être mis en cause.
Les observations qui vont dans le sens du dogme sont prises telles quelles, celles qui vont en sens contraire sont à prendre avec des pincettes, probablement entachées d’erreurs. C’est le cas manifeste des températures mesurées en surface inattaquables, et celles fournies par les satellites, discutables.
J’ai signalé ailleurs une étude qui montre l’augmentation de l’ordre de 5% de l’albédo terrestre causant une rétroaction négative. Je vous donne en avant-première l’explication dogmatique.
Cette augmentation d’albédo est causée par le RC, car il augmente l’évaporation et donc la couverture nuageuse.
Contrairement aux sciences où les faits doivent être expliqués à l’intérieur d’une théorie relativement simple, en matière climatique les interactions sont tellement nombreuses qu’il est toujours possible de sortir celle qui reste dans le dogme et le conforte.
À mon avis, l’abandon du dogme ne pourra pas venir de l’intérieur de la « science climatique » mais d’une désaffection des populations, peut-être par lassitude de ce qui sera pris comme une rengaine.
@ Marot,
Tu as raison, je me plonge derechef dans la philo et j’avoue, je fais trop de sciences.
Errare humanum est !
#3 Tiens d’ailleurs, on pourrait organiser un concours de scénario du basculement de paradigme pour les prochaines années (bah quoi, on fait bien des concours de meilleur cracheur de noyau de cerise 😉 )
Je commence, dans l’ordre chronologique
– Aucun successeur de Kyoto est envisagé (ça commence dès la conf de Bali décembre prochain
– Les ouragans ne se manifestent toujours pas (cette année, l’activité est SOUS la moyenne, ouh hou !)
– Le cycle solaire 24 tarde toujours à venir
– La température n’augmente toujours pas
– Le prochain président américain est démocrate et commencent à faire du rétropédalage sur ses engagements à faire ratifier Kyoto en voyant que son voisin canadien a bazardé Kyoto (eh oui, c’est fait ce mois-ci).
– Les pays européens se rendent compte qu’ils n’arrivent pas à respecter Kyoto et commencent à ravaler leur rhétorique
– De plus en plus d’articles critiques sur le RCA
– L’océan passe en phase La Nina dominante (gla gla)
– The Great Global Warming Swindle passe sur France 5 puis France 2
– Le CEA a trouvé une nouvelle raison de vivre : le peak-oil et bazarde tous ses laboratoires de recherche sur le climat, les fonds de recherche pour le climatologie se tarissent et une foule de « climatologues » se recyclent dans l’étude des champignons hallucilogènes
– Jouzel s’en va à la retraite et Le Treut annonce publiquement que finalement, les tous derniers modèlent prévoient un refroidissement
– Le prix Nobel de climatologie est décerné à Marcel Leroux et celui de la paix à
miniTAXCharles MullerBon, il y a des points plus vraisemblables que d’autres mais tout n’est pas à exclure. On refait un point tous les 5 ans, inch Allah.
Si c’est Libé qui le dit…
Il neige toujours sur le Kilimanjaro
Le Kilimanjaro retrouve sa neige. Depuis plusieurs années, les neiges du Kili, réputées éternelles, diminuent rapidement en raison notamment du réchauffement climatique et de la déforestation, laissant craindre des réactions en chaîne sur les écosystèmes des plaines qui entourent le massif volcanique.
La glace et la neige qui restent au sommet du Kilimanjaro pourraient disparaître d’ici 20 à 50 ans, selon les scientifiques.
Pourtant, le sommet du Kilimanjaro, la plus haute montagne d’Afrique (5.895 mètres), n’a jamais été aussi enneigé depuis une quinzaine d’années à la suite de très fortes précipitations ces derniers mois, a affirmé mardi un expert.
«C’est assez unique. Il n’y a jamais eu autant de neige depuis quinze ans», explique Toni Tschank, le directeur de l’agence Kibo Slopes Safari qui organise des ascensions sur le Kilimanjaro depuis 1991.
Il y a eu d’importantes chutes de neige de décembre à février, traditionnellement la saison sèche, a-t-il expliqué à Nairobi.
Le toit de l’Afrique, situé en Tanzanie, le long de la frontière avec le Kenya, est immaculé, et les glaciers continuent à se dresser sur plusieurs mètres de haut.
Cependant, le glacier situé sur le versant ouest de la montagne diminue toujours de façon inquiétante, ce qui a provoqué en 2006 la fermeture de l’une des routes pour l’ascension après la chute mortelle de pierres sur des alpinistes. 13 fév. 2007.
http://www.liberation.fr/actua…..929.FR.php
# 5
Peur-être plus simplement, après un « 2007 » plutôt froid, un « 2008 » glacial.
Les réchauffistes jouent tellement sur le feeling instantané et l’effet canicule que ça peut suffire.
Evidemment, cette info ne fera pas le tour du globe, mais les initiés apprécierons…
http://www.spectrosciences.com/spip.php?breve452
Merci Abitbol pour le signalement.
Complément tiré de Pour la science décembre 2007.
http://www.pourlascience.com/i…..;idn3=6294
Georg Kaser, glaciologue et professeur à l’Université d’Innsbruck, en Autriche.
Philip Mote, professeur au Département de sciences atmosphériques de l’Université de Washington, aux États-Unis.
Le recul des glaciers du Kilimandjaro n’est pas imputable au réchauffement global de la Terre. Des chutes de neige moins fréquentes et moins abondantes en sont responsables.
Extrait :
La fonte des glaciers est devenue une image emblématique du réchauffement global de notre planète. La hausse des températures peut modifier la végétation qui nous entoure, mais il est très difficile de percevoir ces changements sur les paysages. En revanche, un grand glacier qui se réduit comme peau de chagrin marque davantage les esprits et fait prendre conscience de l’influence du climat sur le monde.
Pourtant, l’affirmation selon laquelle les glaciers disparaissent à cause du réchauffement global occulte dans certains cas les véritables processus qui en sont responsables. Ainsi, le réchauffement explique fort mal le retrait des glaciers du massif africain du Kilimandjaro, à trois degrés au Sud de l’équateur, et celui d’autres glaciers tropicaux. Vingt années de recherches sur le terrain par l’un d’entre nous (G. Kaser) font apparaître un scénario plus nuancé et donc plus intéressant. Le Kilimandjaro, trio de cônes volcaniques qui dépasse 5 700 mètres d’altitude, semble avoir gagné et perdu de la glace par des processus dont les liens avec les tendances récentes du climat global sont indirects, voire inexistants.
Les trémolos sur le réchauffement en prennent un coup.
Encore un exemple de plus qui montre que le GIEC est un bien une organisation politique et pas scientifique:
http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/8387737.stm
Abitbol (#8),
Ils publient deux ans après ….
Abitbol (#8),
Erreur de ma part …