Le pire des mondes


Par Bjorn Lomborg

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COPENHAGUE – Avez-vous remarqué que les militants pour la protection de l’environnement affirment presque invariablement que non seulement que le réchauffement climatique existe et qu’il est négatif, mais aussi que ce que nous voyons est encore pire que les prévisions ?

C’est très curieux, car n’importe quelle appréhension raisonnable des techniques scientifiques devrait s’attendre à ce que, à mesure que nos connaissances s’affinent, nous trouvions que les choses sont parfois pires et parfois meilleures que nos attentes, et que la distribution la plus probable est de 50-50. Les militants écologistes, en revanche, les voient invariablement comme un rapport 100-0.

Si nous sommes régulièrement surpris dans un seul sens, si nos modèles sont aveuglés par une réalité qui ne fait que s’aggraver, voilà qui ne parle pas en faveur de notre approche scientifique. En effet, on peut dire que si les modèles font sans arrêt des erreurs, c’est sans doute parce qu’ils ne sont pas valables. Et si nous ne pouvons pas nous fier à nos modèles, impossible de savoir quelle politique envisager pour changer la situation.

Si des faits nouveaux nous montrent que les conséquences du réchauffement climatique empirent de façon constante, les nobles arguments sur la méthode scientifique n’ont sans doute pas beaucoup de poids. C’est ce qui semble avoir le plus cours dans le domaine de l’interprétation du réchauffement climatique. La situation est de nouveau pire que ce que nous pensions, et malgré nos modèles défaillants, nous pensons savoir exactement ce qu’il faut faire : réduire les émissions de CO2 de façon spectaculaire.

Mais il n’est tout simplement pas vrai que les données climatiques sont systématiquement pires que les prévisions : à de nombreux égards, elles sont exactement les mêmes, voire meilleures. Le fait que nous entendions un autre son de cloche est une indication de l’addiction des médias au sensationnalisme, mais c’est une base bien médiocre à des politiques intelligentes.

L’élément le plus évident concernant le réchauffement climatique est que la planète se réchauffe. Sa température a augmenté d’environ 1°C en un siècle, et le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies (GIEC) prévoit une augmentation comprise entre 1,6 et 3,8°C au cours de notre siècle, principalement à cause de l’augmentation des émissions de CO2. La moyenne des 38 essais standards du GIEC montre que les modèles prévoient une augmentation de la température pour notre décennie d’environ 0,2°C.

Mais ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé. Et c’est valable pour toutes les mesures de température de surface, et encore plus pour les deux mesures satellitaires. Les températures de notre décennie n’ont pas été pires que prévues, en fait, elles n’ont même pas augmenté. Elles ont même baissé entre 0,01 et 0,1°C par décennie. Pour l’indicateur principal du réchauffement climatique, l’évolution de la température, nous devrions entendre que les données sont en fait bien meilleures que prévu .

De même, et c’est sans doute bien plus important, la chaleur contenue dans les océans a baissé au cours des quatre dernières années là où nous avons pu la mesurer. Alors que l’énergie, en termes de températures, peut disparaître relativement facilement de l’atmosphère léger, la destination de la chaleur du réchauffement climatique n’est pas claire – et sûrement, c’est encore une fois bien mieux que prévu .

 

L’exagération partiale n’est pas la
solution pour avancer. Nous avons
un besoin urgent d’équilibre si nous
voulons faire des choix de bon sens

On nous répète constamment que la glace de l’océan Arctique fond plus vite que prévu, et c’est vrai. Mais les scientifiques les plus sérieux admettent que le réchauffement climatique ne compte que pour une partie de l’explication. L’autre est que l’oscillation arctique, la circulation des flux d’air sur l’océan Arctique, empêche aujourd’hui l’accumulation de la glace ancienne, mais précipite la plupart de la glace dans l’Atlantique Nord.

Plus important, nous entendons rarement que la glace de l’océan Antarctique non seulement n’est pas en train de se réduire, mais est au-dessus de la moyenne depuis un an. Les modèles du GIEC prévoient une baisse de la glace dans les deux hémisphères, mais, alors que l’Arctique a des résultats pires que prévu, l’Antarctique s’en tire mieux.

Soulignons l’ironie du fait que l’Associated Press et d’autres médias nous ont prévenus en 2007 que l’Arctique “hurlait,” et que le Passage du Nord-ouest était ouvert “pour la première fois de notre histoire.” Pourtant, en 2000, la BBC avait annoncé que le légendaire Passage du Nord-ouest n’avait déjà plus de glace.

Nous sommes constamment submergés d’articles sur la hausse prévue du niveau des mers, et sur des études qui, l’une après l’autre, dévoilent que la situation sera bien pire que les prévisions du GIEC. Mais la plupart des résultats des modèles sont compris dans la fourchette des prévisions du GIEC, soit entre 18 et 59 centimètres d’augmentation du niveau des mers pour notre siècle. C’est bien sûr la raison pour laquelle les milliers de scientifiques du GIEC ont envisagé de telles variations. Cela dit, les études annonçant un mètre ou plus font de toute évidence une meilleure une pour les journaux.

Depuis 1992, nous possédons des satellites qui mesurent l’augmentation mondiale du niveau des mers, et ils ont montré une augmentation stable de 3,2 millimètres par an – exactement la projection du GIEC. En outre, au cours des deux dernières années, le niveau des mers n’a pas augmenté du tout – en fait, il a même un peu baissé . Ne devrait-on pas nous dire que c’est bien mieux que prévu ?

Les ouragans étaient le fond de commerce du célèbre film d’Al Gore sur le réchauffement climatique, et il est vrai que les États-Unis ont été meurtris en 2004 et 2005, ce qui a provoqué des prévisions délirantes de tempêtes encore plus fortes et plus chères pour l’avenir. Mais dans les deux années qui ont suivi, les coûts ont été bien inférieurs à la moyenne, et pratiquement nuls en 2006. C’est sans doute aucun bien mieux que prévu.

Gore a cité Kerry Emanuel, chercheur au MIT spécialiste des ouragans, pour étayer un soi-disant consensus scientifique selon lequel le réchauffement climatique rend les ouragans bien plus destructeurs. Mais Emanuel vient de publier une nouvelle étude montrant que même dans un monde se réchauffant de façon spectaculaire, la fréquence et l’intensité des ouragans n’augmenteront peut-être pas de façon significative au cours des deux prochains siècles. Cette conclusion n’a pas été très reprise par les médias.

Bien sûr, toutes les choses ne sont pas moins mauvaises que ce que nous pensions. Mais l’exagération partiale n’est pas la solution pour avancer. Nous avons un besoin urgent d’équilibre si nous voulons faire des choix de bon sens.

Source : Project Syndicate


55 réponses à “Le pire des mondes”

  1. Certains n’ont aucun intérêt a dire que c’est mieux que prévu.

  2. Je pense qu’un certain nombre d’entre vous ont vu (il serait bon qu’il repasse en ce moment d’ailleurs) le film de Jacques Ruffio « Le sucre ». On y voit Hanin, Carmet et Depardieu en spéculateurs de ce produit. A un moment, on voit Piccoli arriver sur des montagnes de sucre dans une raffinerie, réfléchir et s’exclamer devant son auditoire : « Messieurs, il n’y a plus de sucre » et faire ainsi basculer la spéculation. C’est un peu résumé mais cette iage m’a frappé.
    En d’autres temps, on aurait dit : « Plus le mensonge est gros, plus il passe… » mais il n’y a pas vraiment mensonge, un peu d’omission de temps en temps et surtout un certain air du temps, voir ce qu’il s’en dit sur Pensée-unique. Il me semble d’ailleurs que cette rubrique gagnerait à être renouvelée, il y eu depuis un certain temps quelques ouvrages sur le sujet qui gagneraient à être analysés.

  3. j’ai tapé un peu vite : à la ligne 6, il faut lire image et non iage.

  4. On est véritablement dans un problème de représentation du monde. On a substitué à la mesure, c’est à dire le réel ou la méthode expérimentale pour s’en approcher au mieux, mais aussi l’abandon de la prudence, les proxies, les modèles, c’est à dire des approximations, les augures et les prophètes. L’apocalypse est pour demain et on sait pourquoi.

    Le sujet scientifique est devenu un sujet de société et de choix politique. On est pour ou contre, gentil ou salaud, vert ou pollueur : le monde est à nouveau manichéen. On brule les sorcières (en effigie, mais quand même).

    Je me laisse à penser que lorsque le monde est trop compliqué, incertain, la pensée binaire, manichéenne, voire magique tend à ressurgir, parce quelque part elle élimine des sources de stress, en particulier sur celles qui nous dépassent et sur lesquelles on ne peut agir, tant que la survie directe n’est pas en jeu. Cette pensée donne des moyens d’agir (même s’ils sont dérisoires), de conjurer sa culpabilité, de trouver des boucs émissaires, de ne pas se laisser mener par la fatalité en quelque sorte. Cela revient à égorger un mouton pour calmer les dieux.

    On est sorti du rationnel et ce qui est grave, est que le niveau politique est fortement contaminé, voire prisonnier de cette bulle.
    Il n’est qu’à voir le maintien du discours sur le RCA alors que la récession amorcée (et là on a de l’expérience sur les conséquences…) est un problème bien plus concret et dommageable pour la prochaine décade.
    D’un coté, on veut lutter contre l’impuissance et de l’autre, on patauge.

  5. Si les priorités de Bjorn Lomborg étaient réellement de combatre la pauvreté, il ne s’intéresserait pas aux politiques menées ou à mener pour lutter contre l’accumulation du CO2 dans l’atmosphère (qui en l’état actuel sont insignifiantes et inefficaces).

    Il s’intéresserait davantage aux excès d’un système qui permet à des dirigeants qui font des mauvais choix stratégiques pour leur entreprise de se voir remercier tout en touchant de jolis parachutes dorés. Il s’intéresserait davantage aux sommes colossales que certains Etats investissent dans l’armement pour garantir leur approvisionnement énergétique (le nerf de la guerre). Il s’intéresserait davantage à la dérégulation imposée par le FMI et l’OMC aux pays en voie de développement ainsi qu’à l’aide humanitaire, ces politiques qui ont mené certains Etats à se retrouver complétement dépendants des surplus des riches.

    Vu que les puissants et leur armada d’économistes privilégient systématiquement leurs propres intérêts, qui peut encore croire qu’éradiquer le pauvreté serait une de leurs priorités ? Bjorn Lomborg semble s’être trompé de cible.

  6. Une information entendue sur France-Musique aujourd’hui : l’état français diminuerait son aide au développement de 50% en 2009.

  7. @Fabge,

    je crois que ce ne sera pas le seul budget qui va diminuer en 2009 …..

    @Kousougoulou,

    Il n’empêche qu’actuellement toute l’aide au développement (sauf la lutte contre certaines maladies) est en train d’être préemptée par le RCA : tout devient justifié par la lutte contre le RCA.
    Alors peut-être que le RCA est aussi le moyen de masquer dans les pays développés, ce que vous décrivez et dans certains pays en développement l’échec des politiques de développement qui s’y sont succédées…

  8. @7

    Il semble que cette baisse ait été programmée avant le début de la crise financière…

    @5 Il est possible que vous ayez raison : la lutte contre le RCA fait surtout appel à une fiscalité ou des modes de compensation qui touchent les particuliers et les entreprises, peu les états (si quelqu’un a une vision un peu plus globale, je suis preneur…).

  9. @Fabge,

    Sur votre second §, j’ai lu que la lutte contre le RCA nécessiterait des fonds privés à 80 % des coûts : il faut que je retrouve où…
    Cela s’appelle financements innovants dans le langage des Nations unies.
    (Cf la taxe sur les billets d’avion pour la lutte contre le sida)

  10. J’ai découvert il y a peu Michel Onfray et je dois dire que je suis interloqué par ce personnage et ses idées. Finalement, une ressemblance avec Lomborg ne semble pas si délirante, et me rappelle que la problématique du CC et de l’environnement ne sont pas l’apanage de certains. Si l’on arrive à surpasser les clivages, cette prise de conscience pourrait nous aider à mieux nous comprendre. Scientifique et religieux, capitaliste et altermondialiste, écologiste et … ? Personne n’a envie de voir notre monde décrépir sous les assauts de notre égoïsme, mais personne ne veut perdre le fruit de nos efforts pout vivre autrement. Et tous ont raison. Comprenons l’autre, et nous nous comprendrons nous-même. Au delà l’analyse objective fera j’espère le reste (après les guerres de religions qui nous attendent).

    Il est temps que chacun reconsidère sa vie comme le voyage d’une particule à travers l’espace.

  11. @Fabge,

    Voici ce que j’avais lu, cela concernanait la lutte contre la déforestation

    voir page 10 du rapport eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2008:0645:FIN:EN:PDF

    Plus exactement, ils prévoient que 20 % des mises en enchères de quotas dans l’Ue en 2020 (qui devraient rapporter de 30 à 50 Mrd par an) devraient être consacrés à la lutte contre le CC, dont une partie contre la déforestation (qui elle est évaluée à un cout annuel de 15 à 25 Mrd par an).

    Comme les ventes de quotas ne permettront d »affecter à la forêt que 10 à 20 % des besoins (1,5 à 2,5 Mrd par an), il faudra bien trouver de l’argent complémentaire dans le privé.

    Mais l’argent issu des ventes de quotas, n’est jamais qu’une taxe déguisée qui s’ajoute aux impôts et autres taxes (pour le moment, on n’entend plus parler de fiscalité constante…).

  12. Les écolos ont décidé, un beau jour, que la Terre leur appartenait.
    Depuis ce jour, méthodiquement, ils pratiquent l’appropriation, en utilisant diverses méthodes dont le gouvernement par la peur.
    Ce dernier procédé consiste, par exemple, à noircir systématiquement les évènements, afin d’instiller la peur.
    Les individus sujet à la peur, sont on effet bien plus maniables, et facilement influençables.
    Remarquons que les partisans des grands principes comme le fameux principe de précaution ne sont animés finalement par rien d’autre que la peur.

  13. C’est bien pour cela qu’il faut résister intelligemment, lire beaucoup, comprendre, se faire son idée, évoluer.
    Il est bien connu que la peur fait faire n’importe quoi et surtout empêche de raisonner.
    Le principe de précaution, c’est souvent rester figé de peur devant l’avenir et c’est tourner le dos à la démocratie, puisqu’il suffit qu’un seul crie pour le faire valoir. De plus, il est bien souvent confondu avec le principe de prévention (voir le cas des biocarburants, c’est l’exemple typique).

    Le principe de précaution, c’est la peur de l’inconnu.
    Une fois qu’on le sait, on ne voit plus les choses de la même façon.

  14. @Fabge,

    Voici l’article de Libération…

    Terre 25 oct. 6h51
    L’aide au développement africain sacrifiée sur l’autel du budget

    Crise. La France suspend une grosse partie des subventions promises pour 2009.

    CÉDRIC MATHIOT

    Les dirigeants de plusieurs pays africains devraient recevoir prochainement une visite désagréable de leur ambassadeur de France. Il leur sera annoncé que la France, pour raison budgétaire, va couper le robinet d’une partie des aides publiques au développement (APD) pour 2009. C’est l’ONG Oxfam qui a levé le lièvre, interceptant un document qui fait déjà grand bruit dans le monde de l’aide au développement. Le projet de télégramme charge la diplomatie française en Afrique de porter une mauvaise nouvelle : «La limitation des autorisations d’engagement disponibles dans la loi de finances 2009-2010 va conduire l’AFD [Agence française de développement, ndlr] à suspendre sine die l’instruction d’un certain nombre de financements de projets de subvention, dont l’octroi était prévu entre aujourd’hui et 2009.» Dans un contexte de recul généralisé de l’APD, la France a résolument pris le parti de rompre avec la jurisprudence Chirac de hausse (- 15 % en 2007). Pour favoriser le soutien au secteur privé.

    Santé. Les engagements pris pour 2008 seront respectés, mais le robinet sera ensuite largement fermé. Le document liste 55 projets principaux qui feront les frais du tour de vis budgétaire (essentiellement en Afrique subsaharienne). Des projets aussi «accessoires» que l’aide à la santé, l’agriculture ou l’éducation, dans des pays aussi «prospères» que le Bénin, la République démocratique du Congo, le Mali ou Madagascar. Selon Oxfam, pour la seule Afrique de l’Ouest, les suppressions de subventions entre 2008 et 2009 représentent 49 millions d’euros. Pour l’Afrique centrale, ce montant est de 19 millions d’euros. Le programme Fast Track (Initiative internationale pour la mise en œuvre accélérée du programme Education pour tous) trinquera lui aussi.

    Au total, les autorisations d’engagement de subventions passeraient, selon nos informations, de 320 à 134 millions d’euros en 2009. Une coupe de près de deux tiers. Non sans un certain cynisme, il est suggéré aux ambassades de «souligner que l’AFD continuera, sur un nombre de pays limité compte tenu de la limite des enveloppes de subventions, des petits projets de microfinances, d’ONG, ou à forte visibilité politique». De quoi faire bondir les ONG.

    «Ce qui est clair, c’est qu’il y a un transfert vers le secteur privé au détriment des secteurs sociaux», confie une source gouvernementale. «La France a annulé les dettes de plusieurs pays pauvres ces dernières années, analyse Sébastien Fourmy, d’Oxfam. Mais ces annulations ont été utilisées pour gonfler son aide au développement. Désormais, on va réendetter les pays africains.» Ces coupes se décident alors que le secrétaire d’Etat à la Coopération, Alain Joyandet, a voulu rassurer, jeudi au Burkina Faso : «Les engagements pris par la France de déployer un milliard d’euros supplémentaires en 2009 au travers de l’AFD et de mettre en place un fonds de développement de 250 millions d’euros à destination des entreprises privées africaines seront maintenus et consolidés malgré la crise.»

    Prêts. Un simple jeu de bonneteau qui consiste à remplacer les subventions publiques par un déploiement global de prêts, et de garanties dirigés vers le privé. «L’AFD joue de plus en plus un rôle de banque plutôt que celui d’un donateur», regrette Henri Emmanuelli, le rapporteur spécial pour la mission APD à l’Assemblée. Aux dépens des projets publics, comme les dirigeants africains en seront bientôt avisés.

  15. Toute parano mise à part, la mise sur pieds de systèmes d’échange carbone ou reforestation, etc… n’est-elle pas une manière de remplacer une partie des efforts des états.

  16. Je sais que je ne vais pas apprendre grand chose à la plupart d’entre vous,mais je me suis livré à quelques calculs instructifs…

    Augmentation de température moyenne terrestre de 1850 à 2000 :
    +0.74 °C (source GIEC)

    Température moyenne sur la période 1961-1990 :
    A Chartres : 10.3 °C
    A Tours (situé à 140 km de Chartres, à altitude comparable) : 11.
    2 ° C
    Delta : +0.9 °C

    A Avignon : 14.6 °C
    A Marseille-Marignane (79 km d »Avignon) : 15.4 °C
    Delta : +0.8 °C

    Est ce qu’il y a des gens qui passant de Chartres à Tours, ou d’Avignon à Marseille ont le sentiment d’avoir subi un réchauffement terrible ?

  17. @Fabge,

    Lorsqu’on lit la prose UE sur le réchauffement climatique et notamment ses coûts, on ne trouve que des % du PNB ou du PIB et non des pourcentages du budget de ces Etats : ce qui est une différence fondamentale, du style il faudra consacré 0,5 % du PNB à la lutte contre le CC.
    Lorsqu’on convertit en sommes concrètes et disponibles, cela fait peur et montre que les budgets des Etats ne peuvent tout payer en cash (dépenses incompressibles à considérer).

    Le système de crédits carbone vise à transférer au privé une partie de la responsabilité des états (application de la réglementation) mais aussi à pousser le privé à réduire de lui-même ses émissions de GES (innovation, économies,…). Et si ce n’est pas possible, on demande au privé de financer des bonnes actions en dehors de l’UE (modernisation d’infrastructures industrielles, lutte contre la déforestation). Le privé a ainsi l’impression d’être acteur alors qu’avec une taxe, c’est l’Etat qui gère les fonds et les actions (avec le problème que les revenus des taxes ne sont pas généralement pas affectées…).
    Mais ne nous leurrons pas, quelque soit le systèmes, les surcoûts finissent par être prélevés dans la poche du consommateur.

    Les états ont a composer avec des intérêts divergents, d’où la notion de flexibilité, que d’aucuns mettent en avant par exemple pour la lutte contre la déforestation.

    Une grande question persiste : quelle est l’efficacité d’un tel système ?

  18. @Chria,

    Je suis peut-être allé un peu vite dans mon raisonnement.
    Mon idée était dans la lignée de l’article de Lomborg, de dire qu’il ne faut pas voir le pire partout.

    Certes, mon raisonnement est un peu simpliste. Mais si Nicolas Hulot ou autre alarmiste allait voir les habitants de Chartres en hurlant que du fait du « réchauffement climatique catastrophique causé par l’homme« , leur climat en l’espace de 150 ans était devenu le climat de Tours, je ne suis pas sûr qu’il recevrait une oreille attentive.

    Toutes les nouvelles concernant le climat sont devenues des nouvelles alarmistes. moi j’avais juste envie de dire :
    « Et alors ? »

    Une autre nouvelle entendue récemment : les cigales remontent, on en trouve maintenant aux portes de Lyon, c’est la preuve que le réchauffement est catastrophique…Et moi je dis : « Et alors ? »

    Je suis un passionné de vin et d’oenologie. Dans un magazine que j’achète régulièrement (Bourgogne aujourd’hui), je lis fréquemment des articles alarmistes disant que bientôt, du fait du réchauffement climatique, le Pinot Noir, cépage roi des vins rouges de Bourgogne, ne sera plus adapté au climat Bourguignon, et qu’il faudra le remplacer par des cépages plus méridionaux comme la Syrah…Or quand je compare encore une fois les élévations de températures, je constate par exemple que la différence de température entre les 2 villes bourguignonnes de Dijon et de Mâcon est de 0.6 °C.
    Faut-il donc s’alarmer de la hausse de 0.7 °C ?

  19. Rappelez-vous la forte parole de Marcel Leroux :

    0,8° C est la différence de température moyenne annuelle entre Nice et Marseille.

  20. J’ai un graphique (Jones, 2003) qui montre que le cépage pinot noir se maintient entre des temp mo (avril-oct) de 14°C à 16°C environ. Pour le syrah cela se situe entre 16 et 19°C. Il faudra donc que les températures augmentent d’au moins 2°C (en fonction bien sûr des microclimats).

    OR les températures moyennes estivales ont augmenté de la période 1948/1977 et 1978/2006 de 1°C en France.
    On est passé de 18°C en moyenne dans les années60/70/80 à 19.5°C pour les années 2000 (23.5°C en 2003) à Annecy (données homogénéisées des temp estivales).

    Si les temp moyennes restent dans cette zone encore quelques dizaines d’années, certains cépages vont avoir du mal. Mais on se rend compte que avec +1°C, le pinot noir est toujours dans sa zone thermique, mais par contre le syrah pour les basses côte du Rhône commence à être limite mais ça va encore.
    (Quelqu’un at-til les temp moy estival d’Avignon depuis 30 ans ? Sinon je vais chercher la fiche climato de MF sur la climathèque.)

    Pas de raison pour l’instant de s’inquiéter. Et puis s’il faut changer de cépages, et bien on le fera, on va pas en mourir…

  21. @Chria,

    Pas de raison pour l’instant de s’inquiéter. Et puis s’il faut changer de cépages, et bien on le fera, on va pas en mourir…

    comme disait Coluche : on picolera pour éponger l’excédent…

  22. Alors je viens de télécharger les données MF de Carpentras (eh oui je m’inquiète pour les Côte du Rhone village), les temp moy mensuelle d’avril à octobre de 1964 à 2007 (seules années dispo).
    – On est passé de temp qui oscillaient entre 16 – 18°C à l’époque à 18 – 19°C aujourd’hui. Temp max : 19.9 en 2003 et 19.6 en 2006. Temp moy miniminale depuis 10 ans : 18.1 en 2002 et 1998
    – La temp moy depuis 30 ans est de 18.1°C (1978/2007)
    – La temp moy 1964/1993 est de 17.3°C
    – La tendance annuelle sur la période est de +2.24°C.
    LONGITUDE LATITUDE ALTITUDE
    5°03’30″E 44°04’54″N 99m

    Donc on voit bien que l’on atteint la limite pour le syrah dans cette zone géographique. Les cépages ont une fréquence de plantation d’envirion 40 ans. Donc si le réchaffement continue et que l’on prend 1°C de plus d’ici 20ans, les viticulteurs qui plantent aujourd’hui devraient peut être réfléchir à leur nouvelle plantation. Pas facile… Surtout si la tendance s’inverse. Perso, j’étais viticulteur, je ne changerais rien… Pour l’instant.

  23. Les viticulteurs que je connais (côteaux du Languedoc) sont bien plus préoccuppés par la difficulté à vendre leurs produits que par les changements climatiques.

  24. Je viens de recevoir à l’instant le dernier travail de Météo-france Savoie sur une nouvelle analyse des données de précipitation et neige à partir de 49 postes de montagne pour la saison hivernales de 1959 à 2007. Voiçi les premiers résultats :
    – Une nette diminution des précip hivernales surtout lorsque l’on va vers l’est. (pour info les tendances annuelles ne montrent rien), et surtout depuis les années 80. (baisse de 5% dans les préalpes, 15% en Vanoise et 30% en haute maurienne et haute tarentaise). La répartition des types de circulation/types de temps se modifierait avec le temps, mais ça je l’avais déjà remarqué dans mes recherches.
    – le cumul de neige frâiche a baissé de 30% sur tous les postes, avec des disparités en fonction des effets de site (je leur avais dit que cela venait des sites il ne me croyait pas à l’époque).
    – le rapport neige fraîche/precip est en baisse (plus de pluie), sauf là où les precip ont bien diminué (est de la savoie).
    – le nombre de jour de présence du manteau neigeux a baissé de 5 jours par endroit à 37 jours près de la Plagne ! Encore une fois cela dépend du contexte topo.
    Les plsu grandes baisses ont lieu en début et en fin de saison hivernale, le milieu de la saison restant peu impacté. Cela

  25. suite…
    est évidemment du à la hausse des temp moy des mois de nov, dec, mars et avril.

    Le résultat le plus original est donc la baisse des précip hivernales depuis 1959 dans le sud du département mais moins dans le nord.

    Je tiens à préciser que MF ne parle pas de changt clim dans son document.

  26. A si j’ai trouvé :
    « L’importante augmentation des temp à la fin des années 80 et au début des 90 s’est toutefois un peu ralentie mais semble se poursuivre inexorablement »…

  27. « semble se poursuivre inexorablement »

    MF n’est pas fichue de savoir le climat de la prochaine saison. Donc ce genre d’affirmation climatologiquement correcte relève de la science fiction de série B.

    Le climat est fait de cycles. On a été dans la phase de réchauffement du cycle après une phase de refroidissement qui s’est terminée vers la fin des années 70. Qui se souvient encore de l’impôt sécheresse de 1976, au faîte de l’hystérie du global… cooling ? Maintenant, c’est reparti pour du refroidissement.

    Il est intéressant de noter que durant les 2 décennies de réchauffement « accéléré » sensé être catastrophique pour tout, notamment pour l’agriculture comme se plaît à le répéter la FARCE, le rendement agricole n’a cessé d’augmenter (surtout celui des vignes) au point que les catastrophes ont en grande majorité été la surproduction et non la pénurie. Donc si on devait citer une première conséquence néfaste d’un RC, c’est celle de la surproduction agricole!

    Mais ça, c’est une vérité que les réchauffistes ne vont pas crier sur les toits.

  28. @Chria,

    semble se poursuivre inexorablement

    Inexorablement : D’une manière inéluctable, sévèrement.
    Inéluctable : Qui ne peut être évité; à quoi on ne peut se soustraire.

    De l’inconvénient de ne pas connaître sa langue.

    Si c’est inéluctable, à quoi serviront taxes, interdictions et ampoules à basse consommation.

    Si cela ralentit, ce n’est pas si sévère que cela.

    Comme à l’habitude les rédacteurs de météo-France sont mauvais.

  29. @miniTAX,
    « Le climat est fait de cycles »
    Je tiens juste à souligner que le climat, comme tout système dynamique complexe, n’évolue pas manière cyclique (souvent représenté par un cercle, comme si on revenait à un point de départ), mais de manière spiralé (comme un ressort), parce qu’on introduit la flèche du temps qui fait que rien ne peut revenir à un état antérieur puisque le système a évolué et donc changé. De plus les températures ne sont qu’un élément du système… A partir le doute est toujours permis sur l’impact des émissions de GES émis par l’homme car, outre « l’effet papillon », et les échelles de temps et d’espace considérables mis en jeu, il se pourrait parfaitement que cet impact puisse avoir des conséquences inattendues, par émergence de sous-systèmes inconnus. La question est donc de savoir si les températures de surface sont effectivement un paramètre pertinent pour suivre ces impacts. L’effet de serre est bien sûr passé par là, et pour moi c’est une raison bien simpliste pour expliquer les choses. Mais expliquer quoi, finalement ? On se le demande…

  30. @Chria,

    L’effet papillon est tout à fait le genre de construction dont se servent les idéologues réchauffistes. Confrontés au fait que, malgré tous les efforts dont les plus honnêtes touchent à la manipulation sémantique, ils ne peuvent faire ressortir la signature humaine du bruit de fond, ils trouvent refuge dans les mots.

  31. @Chria & scaletrans
    L’effet papillon dans sa version hollywoodienne n’a jamais existé en météorologie et encore moins en climatologie. Au contraire, même les forces colossales (ouragans, tempêtes, tsunamis, tremblement de terre…) n’agissent que localement sont très vite dissipées en chaleur.

    A l’origine, l’effet papillon est décrit par Lorenz comme une simple erreur d’arrondi dans les simulations se propageant avec les itérations et changeant du tout au tout les résultats. Il s’agit donc juste d’un artefact de calcul qui n’a rien à voir avec la version médiatique qu’on en a fait pour entretenir l’idée obscurantiste que l’équilibre naturel tiendrait sur un fil.

    Pas étonnant que ce genre de déformation grossière et sensationnaliste soit devenu le darling de la FARCE.

  32. C’est évident, mais la métaphore de l’effet papillon est bien antérieure au CC, et d’ailleurs je ne savais pas que c’était repris par les réchauffistes, tant effectivement cela parait incongrue.
    Par contre, la connaissance des conditions initiales resteront toujours incomplètes dans nos modèles, et que donc on ne sait pas quelles seront les conséquences des GES émis par l’homme sur le système climatique. Soit c’est trop infime et les perturbations ne se propagent pas, soit c’est le contraire.

  33. Pour les fans de vignobles ….
    Un vignoble du Médoc distingué en matière d’écologie

    fr.news.yahoo.com/4/20081028/tts-france-environnement-vignoble-ca02f96.html

    Je cite un extrait :
    « Nous avons récolté 100 kilos de miel dans lequel l’acacia, espèce endémique de la région, se trouvait en trop petite quantité. Nous avons donc décidé de planter des acacias », a précisé Brice Amouroux.

    Sauf que l’accacia, c’est une espèce introduite des USA (donc pas endémique du tout), le robinier faux-accacia…. espèce qui peut être envahissante, ne serait-ce son intérêt pour faire des piquets de vigne, ce qui limite son extension. Bonjour la qualité de la certification AFNOR !

    L’article ne dit pas si ce vignoble a réduit sa consommation de sulfate de cuivre…

  34. @34

    Vaste débat que celui des plantes introduites, invasives etc…

    Je connaissais un prof de bio qui avait ce mot un peu provocateur : « Une plante indigène, c’est une invasive qui a réussi. »
    Cette question est tellement piégeuse que les naturalistes fixent une date de référence à partir de laquelle toutes les plantes présentes en France à cette époque sont considérées comme indigènes (avec quelques exceptions) et celles qui se sont installées ensuite comme non-indigène ou introduite ou invasive.

    Le robinier faux-acacia a été introduit en 1601 par Messire Robin. Il est maintenant considéré comme une espèce indigène.

  35. @Fabge,

    Il y a une différence entre une plante qui s’acclimate et une plante qui a des comportements invasifs (la formule exacte de la convention sur la diversité biologique est « qui menacent les écosystèmes »)

    Voir à ce sujet ce livre ↑ (fr)Les plantes invasives en France, Serge Muller, Publications du MNHN, Paris 2004, ISBN 2856535704.

    le problème est que cette espèce, si elle n’est pas contrôlée par l’homme et heureusement qu’elle est intéressante pour les piquets de vigne, peut se substituer à des espèces indigènes (châtaigniers, chênes) rapidement.

    Le problème n’est pas la date d’introduction en soi, c’est le comportement de l’espèce, qui parfois se manifeste 50 ou 60 ans après son introduction.

    Je serais intéressé par cette fameuse date de régularisation, je n’en ai jamais entendu parler: à ma connaissance, l’UE prépare une réglementation à ce sujet.

  36. A oui, voici ce que l’on trouve dans Wiki sur ce sujet :

    « Homo sapiens peut être considéré comme une espèce invasive du fait d’une démographie incontrôlée, d’impacts significatifs et néfastes sur l’environnement global (flore, faune, climats…), »

    Y’a des graves tout de même…

  37. Croire que l’on ne fait pas partie de la nature c’est vraiment un idée bizarre… Cette culpabilité est je pense à rapprocher avec une certaine culture judéo-chrétienne. Frappez-moi, punissez-moi, parce que je vis !

  38. @36

    Il n’y a pas à proprement parler de date officielle mais une pratique des gestionnaires d’espaces naturels qui considèrent que les espèces présentes à l’optimum de la biodiversité, c’est-à-dire la fin du XIXè siècle font partie du patrimoine floristique (à part quelques invasives comme la Renouée du Japon).
    Certains naturalistes sont d’ailleurs très circonspects à propos de certaines invasives et pensent qu’elles finissent par trouver une niche écologique qui leur permet de ne pas trop gêner. La Jussie est considérée comme l’horreur des horreurs par certains et, pourtant, certains gestionnaires vivent très bien avec elle

    @38

    Oui, certes…
    Mais il ne faut pas oublier que l’homme s’est constitué en considérant que soit il doit dominer la nature soit il doit l’utiliser (c’est quand même le thème de beaucoup de religions).

  39. @Fabge,

    optimum de la biodiversité

    Ca aussi c’est nouveau….Pourquoi pas le XIII siècle ? ou le IX siècle ou le début du néolithique ?
    Sur votre second §, c’est la différence entre l’acclimatation et le caractère invasif. Cela dépend aussi du regard que l’on porte sur les espèces introduites, à priori. On trouve comme partout des ayatollahs ou des gens raisonnables, des vrais problèmes ou des faux.

  40. @Fabge,
    Moi aussi j’aime cet optimum de la biodiversité, avez-vous une référence où cette expression est assénée employée ?

    J’ai une explication, c’était la « Belle époque ».

  41. @Araucan

    Bien d’accord sur cet arbitraire de la date. C’est un peu le même problème que celui du dérèglement climatique. C’est pourtant là-dessus que se basent les gestionnaires d’espaces naturels pour définir les priorités : « Les espèces décrites par.. en … »; c’est en général la fin du XIXè siècle qui revient car il y a eu toute une génération d’inventaires de ce type réalisés à ce moment-là. C’est, de plus, avec le début de l’exode rural, le développement de toute une dynamique spontanée où on trouve un grand nombre de plantes pionnières.

    De même, pour répondre à un autre de vos posts : si vous saviez le mal que se donnent ces gestionnaires d’espaces naturels pour reproduire ce qu’on appelle les pratiques traditionnelles garantes de la biodiversité, ce qui montre bien que l’homme est largement responsable de cette biodiversité.

  42. @Fabge,

    Je comprends que l’on se réfère à la période des premiers inventaires un peu exhaustifs…mais le terme en dit plus qu’il ne recouvre réellement.

    Pour votre second §, je le sais très bien et certains sont un peu trop accro à ces pratiques traditionnelles. Parfois, il vaudrait mieux inventer complètement de nouvelles pratiques, ce qui ne veut pas dire qu’il faut évacuer complètement à priori ces pratiques anciennes. Mais elles ne sont pas les seules possibles.
    Notre époque peut (et doit) aussi créer des paysages qui soient sympas et de notre époque (c’est à dire viables).

  43. De toutes manières, les gens qui touchent un peu à l’histoire savent très bien vers quelle impasse nous mène ce singeage du passé. Les conditions socioéconomiques sont tellement différentes!
    Les gestionnaires d’espaces naturels ont fait un grand progrès le jour où ils ont abandonné l’idée du fauchage manuel et lancé dans les espaces dits sensibles les machines les plus modernes (faucheuses montées sur chenilles, débardage par hélicoptère).
    Bon! Il y en a encore qui préfèrent le débardage à cheval! Il faut dire que c’est très esthétique.

  44. De toute façon, l’idée que la biodiversité serait forcément faible en présence de l’homme et prospère sans lui est de la propagande écologiste. Non seulement c’est faux mais on peut facilement constater que souvent, c’est même le contraire, cf par ex. l’avis de Reichhof :

    Avec leur monoculture et leurs champs sur-fertilisés, les fermiers ont rendu impossible les conditions de vie de nombreux animaux et plantes. Beaucoup d’espèces ont déjà fuit la campagne pour s’installer en villes qui se sont transformées en havres de biodiversité. Nous voyons également un autre phénomène intéressant: les grandes villes telles que Hambourg, Berlin et Munich ont formé des îlots de chaleur urbains où le climat s’est réchauffé de 2 à 3 °C en moyenne par rapport à la campagne environnante depuis des décennies. Si des températures plus chaudes sont vraiment si mauvaises, pourquoi de plus en plus d’animaux et de plantes se sentent-ils si confortables dans nos villes ?

  45. Il en est de même pour des lieux a priori inhabituels : ainsi, les bords de route, et même les bassins de décantation sont devenus des havres de biodiversité.

  46. @Fabge,
    « vers quelle impasse nous mène ce singeage du passé »
    J’aime bien cette idée.

  47. Dans le même ordre d’idées : Au Sénégal, le Parc national du Niokolo Koba a été créé en 1926. Afin de préserver la biodiversité, les populations ont été incitées à le quitter. On s’est rendu compte récemment que la biodiversité était supérieure à l’extérieur du Parc, là où résidaient les populations déplacées.

  48. @Fabge,

    Là je vais peut-être vous surprendre mais le débardage à cheval peut être intéressant dans certaines conditions : bois à sortir d’urgence dans des sols très argileux et humides où un tracteur ferait plus de dégâts qu’autre chose, certaines coupes de régénération. Le mieux c’est de coupler cheval et tracteur. Un cheval tire sans problème un M3 sur 100 m : il vaut mieux éviter de plus grandes longueurs, le relais par le tracteur est alors faisable.
    Le cheval passe bien aussi en zones suburbaines.(mais le plus puissant ce sont les boeufs…). Et l’hélico, ce n’est pas forcément moins cher qu’un cheval.
    Mais soyons clairs, c’est une niche.

    Quant au machinisme, l’important c’est d’avoir la machine adaptée aux conditions de milieu (pente, sols peu portants) et de travail à faire : bien souvent c’est surdimensionné.

    @miniTAX,

    pourquoi de plus en plus d’animaux et de plantes se sentent-ils si confortables dans nos villes ?

    En fait, c’est surtout dans les banlieues avec jardin : parce qu’il y a des niches sans prédateurs, il fait plus chaud, c’est donc moins dur de survivre l’hiver (un petit oiseau a besoin de manger son poids par jour en hiver), il y a à manger (jardins, arbustes), moins de compétition entre espèces, pas de chasse, moins de prédateurs (sauf les chats harrets). Bon certains prédateurs ont fini par suivre (renard, belette, petits rapaces)…voire des sangliers (c’est plus génant).
    Il y a aussi beaucoup d’espèces commensales de l’homme (ex mésanges)
    En ville, cela reste plus dur.

  49. @49

    Le terrain de prédilection du cheval, ce sont les pentes trop abruptes pour la mécanisation. Quant aux terrains trop mouillés (je travaille la plupart du temps dans des tourbières), c’est plutôt là que les engins lourds à faible pression au sol ont l’avantage : un cheval comtois dans les sphaignes jusqu’au ventre, ça ne sort pas facilement, un tracteur avec roues jumelées beaucoup mieux et sans dégâts! Mais c’est évidemment très agréable; je craque devant ces grosses bêtes!

    Le must en matière de faible impact au sol, je l’ai vu dans la région de Laon récemment : un tracteur énorme avec des chenilles en caoutchouc; on ne voyait pas, après son passage sur un champ, qu’il était passé tant la surface ne montrait pas de traces. Se rappeler que la pression au sol d’un pas humain est supérieure à celle d’un char d’assaut.

    La faune des villes est très opportuniste, je crois que certaines villes d’Angleterre ont une densité de renards voisine de celle des campagnes proches, qui font lse poubelles comme tous les canidés qui se respectent.