L’UE doit présenter des options pour un accord international sur le climat


Mercredi (28 janvier), l’UE présentera des propositions pour un accord international sur le climat qui remplacera le protocole de Kyoto sur le changement climatique. L’UE appelle à augmenter l’investissement global à 175 milliards d’euros par an d’ici à 2020, ce qui représente plus de la moitié du montant qui doit être dépensé dans les pays en développement.

Dans une communication  qui doit être publiée mercredi prochain (28 janvier), la Commission européenne présentera les positions de l’UE sur un accord climatique post-Kyoto sur les négociations climatiques qui auront lieu en décembre à Copenhague.

Contexte :
– Le mois de décembre prochain à Copenhague, la communauté
internationale devra se mettre d’accord sur un nouvel accord
international sur le climat en remplacement du protocole de Kyoto
qui arrive à échéance en 2012.

– La conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies
sur les changements climatiques (CCNUCC), qui s’est tenue à Poznan
du 1er au 12 décembre 2008, représentait l’étape à mi-parcours des
négociations internationales.

– Malgré les résultats modestes, la conférence a toutefois posé les
bases des négociations ardues qui devront avoir lieu en 2009. Le
programme approuvé à Poznan' appelle à ce que les propositions
soient présentées en février et que le document de négociation soit
mis en avant en juin. Les chefs d’Etats et de gouvernements pourraient
débattre de la question en septembre lorsqu’ils se rencontreront lors
de l’assemblée générale de l’ONU.

Le projet de document, qu’a obtenu EurActiv, enjoint les nations riches d’augmenter les fonds publics pour aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à se préparer pour les répercussions néfastes du changement climatique.

Tous les pays développés auront besoin de contribuer à mobiliser leurs ressources financières pour les mesures d’adaptation et de réduction dans les pays en développement par le biais de fonds publics et l’utilisation de mécanismes d'inscription de crédit en matière d'émission, peut-on lire dans le projet de document.

Des sources proches du texte ont toutefois averti que le document pouvait être fortement révisé avant l’adoption finale mercredi.

Le projet propose deux options pour augmenter les fonds publics, fondées sur le principe du « pollueur-payeur ». Selon la première option, les pays développés devraient payer un prix fixé pour chaque tonne de CO2 émise – d’abord 1 euro par tonne, puis 3 euros par la suite – pour arriver à un total de 28 milliards en 2020.
L’autre option, moins prévisible parce dépendant des fluctuations du marché, mettrait de côté un pourcentage d’émissions échangées pour le fonds.

Des objectifs d’émissions contraignants pour tous les pays membres de l’OCDE

L’exécutif européen demandera également aux pays développés d’augmenter leurs engagements de réduction d’émission, optant pour un accord contraignant qui pourrait inclure tous les pays membres de l’OCDE et tous les Etats membres actuels de l’UE et ceux à venir.

Mais une contribution importante de la part des pays en développement est également nécessaire, indique le document. Cette contribution doit être facilitée par le biais d’une coopération sensiblement renforcée qui permettra que de la capacité nécessaire, des technologies et des fonds soient fournis, ajoute le doucement.

Selon la Commission, tous les pays en développement sauf les plus pauvres d’entre eux devraient s’engager à adopter les stratégies pour une économie à faible émission de CO2 d’ici à la fin 2011. Ces mesures devraient couvrir toutes les principales industries émettrices, en particulier celles des secteurs de l’électricité et du transport. De telles stratégies solides devraient constituer un pré-requis à l’accès au soutien international pour des actions de réduction, indique le document.

Un organe indépendant pour faciliter les mécanismes multilatéraux

Pour assurer que l’action soit combinée à un soutien technique et financier, la Commission propose un nouveau «Facilitative Mechanism for Mitigation Support » qui devrait fournir une plate-forme aux systèmes bilatéraux et multilatéraux de soutien.

Conscient des possibilités d’abus du système, l’exécutif européen propose de créer un organe indépendant afin de s’assurer que les ambitions du plan sont suffisantes pour atteindre les objectifs de réduction des émissions des pays en développement.

Dans la même veine, l’exécutif européen soutien également une proposition de la Corée du Sud et de l’Afrique du Sud visant à établir un registre international pour les actions de limitations des pays en développement. Le registre devrait inventorier les actions et montrer leurs avantages liés à l’atténuation, relève le document, déclarant qu’il reviendra à la conférence des Nations Unies sur le changement climatique d’évaluer leurs efforts. A la lumière de cette estimation, il pourrait être demandé aux pays en développement d’intensifier leurs efforts, avec une aide supplémentaire de la part des pays développés.

La Commission a également suggéré d’établir un autre jury technique sous l’égide de la CCNUCC afin de soutenir les efforts d’adaptation des pays développés et de ceux en développement.

Vers un marché mondial du carbone

Dans la mesure où de plus en plus de pays mettent en place des systèmes d’échange de quotas d’émissions, l’accord de Copenhague devrait renforcer ses efforts pour relier ces systèmes entre eux et créer un marché mondial du carbone, peut-on lire dans le projet. Un marché du carbone de l’OCDE reliant les autres systèmes similaires de plafonnement des émissions pourrait être mis en place dans un premier temps, selon ce document.

La clé du succès d’une telle initiative est un éventuel système de plafonnement des émissions américain, qui devrait être lancé en 2009 selon Barbara Boxer, présidente de la commission de l’Environnement du Sénat américain.

Pour faciliter la mise en œuvre d’un système fort, le projet de la Commission propose de mettre en place un groupe de travail UE-Etats-Unis. L’exécutif européen propose également de réformer le mécanisme pour un développement propre (MDP), qui permet aux pays riches de financer les projets dans les pays en développement et de demander des crédits dans le cadre du système européen d’échange de quotas d’émissions (ETS ; voir EurActiv).

Selon le projet, les crédits MDP devraient uniquement récompenser les actions qui vont plus loin que des options à bas-prix ou des options gagnant-gagnant. Les crédits devraient être introduits progressivement pour les pays les plus développés et les secteurs économiques les plus compétitifs et pourraient être remplacés par des systèmes de plafonnement des émissions différents.

Source Euractiv


214 réponses à “L’UE doit présenter des options pour un accord international sur le climat”

  1. Araucan (#201),
    Il existe une vingtaine d’usines à travers le monde, mais de nombreux sites sont potentiellement intéressants.
    D’ailleurs, je n’ai rien contre cette forme d’énergie. Mais que ce soit l’énergie marémotrice, l’énergie éolienne et l’énergie solaire, toutes ont un impact et ne sont pas à proprement parler renouvelable.
    La seule énergie renouvelable serait celle collectée en dehors du système terrestre et acheminée par la suite. Ex : des panneaux solaires installés sur la lune ou dans l’espace.

  2. Abitbol (#200),

    Les usines marémotrices ralentissent la terre.

    Abitbol (#202),

    La seule énergie renouvelable serait celle collectée en dehors du système terrestre et acheminée par la suite. Ex : des panneaux solaires installés sur la lune ou dans l’espace.

    Vous pourriez expliquer ces deux informations à un béotien, s’il vous plait ?

  3. Alors très vite, et que ces petites brides d’info ne vous fassent pas fantasmer, à l’heure actuelle on parle de proportion infime.
    Vous faites du vélo, l’énergie que vous dépensez à pédaler est transmise mécaniquement aux roues et vous avancez (enfin, j’espère). Rajoutez la lumière avec une dynamo qui frotte contre un pneu et vous verrez la différence.
    L’énergie cinétique de la terre est diminuée par la contrainte que les dynamos d’usines marémotrices imposent aux marées.
    Pour l’éolien, les vents sont dus pour partie aux différences de température de l’atmosphère réchauffé par l’énergie thermique du soleil, et dans une moindre mesure de la rotation de la terre et de la lune. Donc, cela ralentit la terre et la refroidit.
    L’énergie voltaïque utilise le soleil. Donc chaque mètre carré de panneau solaire disposé sur terre est une perte de chaleur pour la planète et en plus, la réflexion vers l’espace est plus importante. Cela refroidit la terre.

  4. @Abitbol et miniTAX. Je n’ai pas de noms à vous citer mais je cherche. Il est vrai que j’y suis allé un peu fort en utilisant le concept de « croissance éternelle », j’aurais du dire « croissance garantie ».

    L’OMC n’a-t-il pas prétendu qu’en favorisant le libre-echange, la croissance serait garantie. Cela s’est vérifié être vrai et faux à la fois. Avec la déplétion des ressources, je ne vois plus très bien comment cela va se vérifier à nouveau.

    Peut-être qu’en faisant qu’elles offrandes aux dieux de la finance, la croissance pourrait reprendre pour un temps … mais j’ai des doutes.

  5. Entendu hier midi au journal de France Inter :

    Deux pays de l’Europe, la Hollande et le Danemark, envisagent, très sérieusement, de taxer les bovins qui rotent à l’infini des tonnes de méthane…

    Ce n’est pas une blague…

    Alors pourquoi pas taxer les spectateurs de match de foot et de rugby qui déversent des M3 de CO2 en s’excitant comme des puces…????!!!!!!!!!!!!

  6. jeff hersson (#208),

    En voilà une jolie aussi trouvée dans un article du Monde (décidément recordman de clowneries climatiques et de ses solutions miraculeuses !),cette fois-ci à propos du forum mondial sur l’eau à Istanbul…

    La piste du « stockage virtuel » par le biais d’assurances sur le climat permettant de couvrir les pertes économiques des années sèches, est également explorée.

    http://www.lemonde.fr/planete/…..L-32280184

  7. Résultat des courses après-demain ou dans 3 mois ?

    Climat : l’UE pourrait reporter une décision sur le financement jusqu’à l’été [FR][en][de]
    Publié: mercredi 18 mars 2009

    Le sommet européen de printemps qui débute demain (19 mars) à Bruxelles devrait aboutir à un accord sur la position de l’UE pour les négociations climatiques internationales qui se tiendront en décembre. Mais les leaders européens envisagent désormais de reporter une décision sur les fonds destinés aux pays en développement jusqu’au prochain sommet du mois de juin. C’est ce que révèle le projet de conclusions, consulté par EurActiv.
    Le sommet devait avancer des chiffres après que les réunions des ministres de l’Environnement et des Finances du début du mois s’étaient déchargées de la responsabilité relative à la position finale (EurActiv 10/03/09). Mais des questions irrésolues reportent désormais toute autre décision.

    Le Conseil des ministres de l’Economie et des finances n’a pas su répondre à une demande de la Pologne qui souhaitait développer des plans de partage des charges entre les Etats membres de l’UE (EurActiv 10/03/09). Selon un diplomate européen de haut niveau, la présidence tchèque de l’UE a considéré que le Conseil européen n’était pas le lieu approprié pour débattre de cette question ; c’est pourquoi les conclusions sont restées très générales.

    En fait, le projet de conclusionsPdf du sommet de cette semaine souligne le besoin d’examiner plus en détail les arrangements européens internes pour le financement de la lutte contre le changement climatique ainsi que le soutien à la technologie. Le document indique que les dirigeants européens se pencheront de nouveau sur la question lors de réunions ultérieures, une fois que la Commission et le Conseil y auront davantage travaillé.

    Le diplomate a déclaré que les discussions devraient s’achever en juin, laissant à la présidence suédoise – qui entre en fonction en juillet – le soin de finaliser la position de l’UE.

    Le projet ne fait que réitérer les résultats des précédentes réunions ministérielles. Il indique que l’UE acceptera de fournir sa juste part aux actions de réduction et d’adaptation dans les pays en développement, que ce soit avec de l’argent privé ou public.

    Un travail inachevé

    Selon le document, le travail est inachevé. En effet, il indique que la priorité des futures discussions sur le soutien financier sera de combiner différentes approches, notamment des approches fondées sur le marché et sur des donations. L’accent que les ministres ont mis sur le financement privé comme source principale d’investissement a néanmoins été atténué.

    Les verts du Parlement européen ont indiqué sur leur blogexternal que l’actuel projet de conclusions du sommet reste vague et manque d’ambition. Cela serait selon eux une honte pour l’UE de jouer un rôle dans un tel échec en ne s’engageant pas suffisamment dans les négociations sur le changement climatique. Ils ont ajouté que l’Europe s’était en effet posée en chef de file de la lutte contre le changement climatique ces dernières années.

    Selon les verts, un accord international réaliste serait que les pays industrialisés s’engagent à fournir au moins 100 milliards d’euros par an. Ils ont précisé que la part de l’UE devrait s’élever au minimum à 30 milliards d’euros, en plus de l’aide traditionnelle au développement.

    Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la convention-cadre sur les changements climatiques, a lui aussi exprimé des inquiétudes en vue du sommet. Selon lui, l’UE revient sur ses promesses. L’UE pourrait lever des fonds à partir des recettes de son système de quotas d’émissions, par le biais des contributions nationales ou en imposant des taxes sur le commerce de quotas d’émissions, a-t-il déclaré au Financial Times.

    ttp://www.euractiv.com/fr/changement-climatique/climat-ue-pourrait-reporter-decision-financement-ete/article-180402

  8. Prévision pour l’UE
    25 millions de chômeurs dans l’union européenne d’ici la fin de l’année.

    Le monde plonge dans le marasme le plus noir et on devrait financer le « changement climatique » qui n’existe que dans les cerveaux obtus des Giecois…

    30 milliards pour l’UE à jeter par les fenêtres… 25 millions de chômeurs…

    Atterrant…

  9. REDBARON 17 (#211),

    Eh bien pour le moment il est urgent d’attendre

    Climat: l’UE, divisée, refuse de chiffrer son aide aux pays pauvres

    il y a 7 heures 49 min
    AFP Christian SPILLMANN

    Les pays européens se refusent pour l’heure à chiffrer l’aide financière promise aux pays en développement afin de les aider à lutter contre le réchauffement climatique, préférant attendre des engagements précis des Etats-Unis sur les émissions de CO2.
    Cette aide est l’un des grands enjeux des négociations se tiendront en décembre à Copenhague pour tenter de trouver un accord global au-delà de 2012 sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre.

    Elle a déjà été évaluée par la Commission, qui a préconisé une enveloppe de 30 milliards d’euros.

    Mais les pays de l’UE divergent sur la façon de se partager l’effort, a reconnu le Premier ministre polonais Donald Tusk lors d’un sommet européen qui s’est achevé vendredi à Bruxelles.

    « On parle d’une fourchette de 20 à 40 milliards d’euros comme participation de l’UE », a précisé M. Tusk. « Mais nous jugeons inacceptable le mécanisme simpliste du +qui pollue plus, paie plus+ », a-t-il affirmé. Son pays est l’un des plus pollueurs de l’UE.

    « Nous n’essayons pas de convaincre quiconque » d’adopter dès aujourd’hui « un mécanisme concret, pour ne pas le décourager », a-t-il souligné. « Mais nous voulons que la décision soit prise avant Copenhague, au niveau du Conseil européen, donc à l’unanimité, ce qui nous donne une position forte ».

    Les dirigeants ont finalement convenu de livrer cette bataille lors de leur prochain sommet en juin.

    Mais pour l’instant, aucun engagement chiffré n’a été pris. « Avant de prendre des décisions, nous demandons aux pays développés de se joindre à nous. Nous ne sommes pas encore arrivés au stade des engagements », a expliqué le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

    « Mais nous prendrons des décisions concrètes avant la conférence de Copenhague », a-t-il assuré.

    « La réunion (sommet) du G8 organisée (en juillet) par l’Italie sur l’île de La Maddalena, sera un moment clef pour tenter de parvenir à un accord avec de grands pays comme les Etats-Unis, la Chine et l’Inde », a pour sa part déclaré le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.

    Pour la petite histoire, la Commission européenne vient de lancer une procédure contre l’Italie, car les travaux engagés pour la réunion du G8 violent toutes les règles communautaires en matière d’environnement.

    Les atermoiements de l’Union européenne exaspèrent les organisations environnementales.

    « L’Union européenne a accepté de payer sa dette, mais les pays en voie de développement vont y regarder à deux fois avant de souscrire à un accord sans engagements des pays développés », a déploré Greenpeace.

    « La politique des mains vides de l’UE risque de miner les chances de parvenir à un accord », a pour sa part commenté Oxfam. « Attendre les Etats-Unis n’est pas faire preuve de leadership », a ajouté l’organisation.

    L’eurodéputé Vert luxembourgeois Claude Turmes a dénoncé la « timidité » des Européens en présentant une étude sur la part des investissements « verts » dans les différents plans de relance économique.

    Elle montre que les Européens sont loin d’être en avance.

    La Chine consacre près de 38% de son plan de relance à des investissements verts. Les Etats-Unis sont entre 10 et 12%. L’étude a examiné les plans nationaux européens, et les résultats montrent d’énormes disparités entre la France (21,2%), l’Allemagne (10,7%) et l’Italie (1,3%).