Pourquoi les rendements ne progressent plus ?

(Quand on ne sait plus, c'est la faute du changement climatique…. Pour le détail des exposés de l'INRA, voir .)

Economistes, généticiens et agronomes livrent le résultat de leur enquête sur la régression de la productivité des terres.

Les Echos, 04/03/2009.
"Posez la question à tous les agriculteurs, ils vous répondront que c'est la faute de la PAC. Nos travaux montrent pourtant le contraire ", tonnait la semaine dernière Guy Riba, directeur général délégué de l'Inra. Depuis 1872, date des premières statistiques agricoles, les paysans s'étaient habitués à voir leurs parcelles produire décennie après décennie plus de blé, d'orge ou de maïs. Depuis le début des années 1990, les agronomes constatent, effarés, la stagnation des rendements des grandes cultures. Le blé tendre ne dépasse guère les 6-7 tonnes par hectare. « Depuis 2000, ils tendent même à baisser », s'alarme Guy Riba. Un phénomène mondial que la FAO estime durable. Les instituts de recherche comme l'Inra ou Arvalis ont fini par mobiliser plusieurs limiers de disciplines différentes pour tenter de démasquer le coupable. Les généticiens ont d'abord été pointés du doigt : et si les progrès de leurs travaux de sélection et d'amélioration des
semences avaient fini par caler ? Depuis des lustres, les paysans puis les scientifiques isolent, croisent et multiplient les individus aux meilleures performances pour créer de nouvelles variétés. Les généticiens ont encore une grande marge de progression avant d'atteindre le plafond théorique de rendement de 15 tonnes par hectare, calculé à partir du rendement de la photosynthèse.

Graphique rendements

A la recherche du suspect

Les biologistes ont d'abord vérifié que les agriculteurs continuaient bien d'utiliser les nouvelles variétés. Or les statistiques montrent que l'âge moyen des variétés semées est resté stable à sept ans. Ils ont ensuite épluché les essais de semences réalisés chaque année au laboratoire pour inscription au catalogue officiel. « En ne considérant que l'effet du génotype, les rendements continuent bien d'augmenter », insiste Gilles Charmet de l'université de Clermont. Les généticiens ont ensuite passé la patate chaude aux économistes. Jean-Pierre Butault de l'Inra a traduit le phénomène comme un essoufflement de la productivité globale des exploitations. Ses calculs montrent que les cultivateurs ne se sont pas pour autant reposés sur leur fourche. Le gain de productivité de leur travail progresse de 2 % par an, bien mieux que l'industrie, notamment grâce à l'augmentation de la taille des fermes. S'appuyant sur une étude de 300 exploitations dans la Marne, il montre que les charges des exploitations (consommations intermédiaires d'intrants) ont là aussi connu une stabilité. Reste la « productivité de la terre » qui a nécessairement baissé : « La stagnation des rendements est la cause et non la conséquence d'une baisse des gains de productivité. La PAC n'a qu'un faible effet sur le comportement des agriculteurs », tranche l'économiste.
Les soupçons se sont logiquement tournés vers les agronomes et leurs analyses des pratiques culturales. Philippe Gate, chez Arvalis, s'est basé sur deux enquêtes réalisées dans le Nord pour botter en touche. Pour lui, les besoins en azote n'ont pas augmenté depuis les années 1970, la biomasse (plante entière) produite par les grandes cultures s'est stabilisée à 12,5 tonnes par hectare. Le traitement des maladies n'est pas non plus une cause pertinente, la comparaison des rendements de parcelles touchées et de parcelles saines a montré que les parasites des grandes cultures n'influencent pas leur productivité. D'ailleurs, l'indice de fréquence de traitement aurait diminué de 25 % en dix ans, confirmant la tendance à la baisse des biocides esquissée par Jean-Pierre Butault.
Au final, la liste des suspects ne comporte plus qu'un dernier candidat : le climat.
Conscient de recourir à une explication devenue passe-partout, les chercheurs ont multiplié les méthodes pour confondre le coupable. L'effet de la sécheresse a sévi dans les régions les plus touchées par les baisses de rendement. Dans le Sud-Est, les pluies ont diminué de moitié en cinquante ans, comme en Champagne. Cette explication est également cohérente avec le fait que les rendements de maïs ont moins souffert que celui des blés par exemple. « La température optimale pour le maïs est supérieure et l'irrigation intense de ces cultures a compensé le stress thermique », explique Philippe Gate. Ce travail d'expertise conforte les chercheurs dans la stratégie d'adaptation des pratiques et des semences au réchauffement climatique. « La baisse des rendements montre que l'adaptation naturelle des cultures n'a pas été suffisante », conclut Philippe Gate.
M. Q., Les Echos

Posté par Araucan.

51.  andqui | 10/04/2009 @ 14:38 Répondre à ce commentaire

Ben oui… ça sonne bien, non? Si on peut plus se lâcher, alors…!

52.  miniTAX | 10/04/2009 @ 14:52 Répondre à ce commentaire

andqui (#51),
Si tu veux dire par “recul de l’enthomologiste” = enc.lage de mouche alors oui, ça sonne bien (hormis la fote d’ortaukraf). Sinon, je ne vois pas bien le rapport. :roll:

53.  andqui | 10/04/2009 @ 15:00 Répondre à ce commentaire

Pourquoi pas s’il est question de recherche fondamentale; mais tout cela ne restera pas dans les anales

54.  Curieux | 10/04/2009 @ 15:03 Répondre à ce commentaire

andqui (#53),
Ah, très bien les anales…

55.  andqui | 10/04/2009 @ 15:17 Répondre à ce commentaire

Je vous en trouverais d’autres, le tout de mon cru!

56.  joletaxi | 10/04/2009 @ 18:18 Répondre à ce commentaire

@55

oups j avais lu cette phrase autrement….

57.  Araucan | 11/04/2009 @ 15:27 Répondre à ce commentaire

Sur la crise alimentaire ….

http://www.lemonde.fr/planete/.....L-32280184

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