L’activité humaine efface 8000 ans de refroidissement dans l’Arctique.


(Le retour de la courbe en crosse de hockey, cette fois-ci pour l'Arctique … Merci à Sirius… Voir les éléments de discussion en bas de post de cet article qui apparaît être la réédition des méthodes déjà incriminées de la curbe en crosse de hockey.).

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Jean-Louis Santini Agence France-Presse
WASHINGTON

Le réchauffement de l'Arctique depuis le début du 20e siècle marque la fin d'un cycle de refroidissement de 8000 ans et résulte probablement des émissions de gaz à effet de serre provoquées par les activités humaines, selon une étude de climatologues américains parue jeudi.

Analysant les couches sédimentaires d'anciens lacs, les cercles de croissance des arbres, des carottes de glace et d'autres indices, ces chercheurs ont pu reconstituer l'évolution du climat et des températures arctiques depuis 8000 ans et plus précisément, décennie par décennie, depuis 2000 ans. Au cours des huit mille dernières années, l'Arctique recevait de moins en moins d'énergie solaire l'été, se refroidissant de 0,2 degré Celsius par millénaire, un phénomène s'expliquant par un changement d'axe de rotation terrestre.

Etude de glacier.

C'est en analysant des carottes de glace, entre autres, que les chercheurs ont pu reconstituer l'évolution du climat et des températures arctiques depuis 800 ans. Photo AFP

Mais cette tendance ancienne s'inverse depuis 1900, année qui marque le début de la remontée des températures, selon la reconstitution du climat et des températures effectuée par les climatologues.

Ce réchauffement s'est même accéléré après 1950 et la dernière décennie a été la plus chaude dans l'Arctique depuis 2000 ans. Aujourd'hui la température est d'1,2 degré Celsius plus élevée qu'en 1900.

«La quantité d'énergie reçue du soleil au 20 siècle continue à diminuer mais la température a augmenté pour la première fois» depuis deux mille ans, relève Nicolas McKay, de l'Université d'Arizona, un des co-auteurs de cette étude publiée dans la revue américaine Science datée du 4 septembre.

«Le 20e siècle est le premier siècle durant lequel la quantité d'énergie solaire n'est plus le facteur qui détermine la température de l'Arctique», ajoute-t-il.

La Terre continue à s'éloigner du soleil et se trouve aujourd'hui à une distance de près d'un million de kilomètres plus grande, précise Gifford Miller, professeur de climatologie à l'Institut de recherche alpine et arctique à Boulder, un des co-auteurs de la recherche.

De précédentes études ont montré une montée de la température près de trois fois plus rapide au 20e siècle dans l'Arctique que partout ailleurs dans l'hémisphère nord.

«L'Arctique est particulièrement sensible au changement climatique provoqué par les activités humaines», note Jonathan Overpeck, directeur de l'Institut de l'Environnement de l'Université d'Arizona, un autre co-auteur de cette recherche qui a demandé cinq ans de travail.

Comme l'Arctique devient plus chaud, le réchauffement s'accélère car il y a moins de neige et de glace qui réfléchissent l'énergie solaire. Les  beaux et le sol foncés de l'océan arctique absorbent la chaleur du soleil faisant encore monter davantage la température, explique-t-il.

Les auteurs de cette étude ont également comparé leurs résultats avec la reconstitution du climat arctique fait avec un modèle informatique du Centre national de recherche atmosphérique de Boulder.

Ce modèle a fait ressortir les mêmes tendances de refroidissement de l'Arctique durant huit mille ans et confirme les tendances observées sur le terrain par ces chercheurs.

Ces derniers relèvent que le réchauffement de l'Arctique aura des conséquences sur l'ensemble de la planète avec la montée du niveau des océans résultant de la fonte de la banquise.

Pour le professeur Miller «cette étude fournit des annales sur la durée, montrant comment les gaz à effet de serre provenant des activités humaines bouleversent le système climatique naturel de l'Arctique».

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Voici le lien avec le résumé de l'article  : Recent Warming Reverses Long-Term Arctic Cooling Auteurs : Darrell S. Kaufman, David P. Schneider, Nicholas P.McKay, Caspar M. Ammann, Raymond S. Bradley, Keith R. Briffa, Gifford H. Miller, Bette L. Otto-Bliesner, Jonathan T. Overpeck, Bo M. Vinther, Arctic Lakes 2k Project Members. Science (04/09/09).

Voici l'article de la BBC avec ce graphique :

Deux millénaires de réchauffement arctique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le réchauffement a bien commencé il y a au moins deux siècles et a surtout été marqué au début du XX ième siècle. A noter que l'Arctique se serait refroidi lors de l'optimum médiéval …

Voici ci-dessous la courbe parue sur Watts up whit that : cette courbe donne la moyenne annuelle des anomalies de température de l'air en surface entre 60° et 90° Nord des stations terrestres au NOrd de 60 °N par rapport ç la moyenne 1961-1990. Faite d'après le jeu de donnée CRUTEM 3v, (disponible en ligne là : www.cru.uea.ac.uk/cru/data/temperature/). Cette courbe n'inclut pas les observations des navires.

Anomalies des températures moyennes de l'air de surface en Arctique.

 

 

 

La majeure partie du réchauffement au cours du siècle passé apparaît avant le début des années 90…

L'animation d'Antony Watts faite à partir des données de l'Institut météorologique danois (DMI) ne montre pas d'anomie particulière pour toutes ces dernières années pour les températures de l'air … (animation).

 

 

 

 

Il y a donc plus à voir du coté des températures de l'eau de mer que des températures de l'air … (températures de l'eau de mer et anomalies ).

Surfaces des glaces et températures de l'eau en Arctique.

 

Pour des références sur les températures arctiques voir ici et . Mais aussi le graphique ci-contre (source) qui montre les anomalies de surface de glace et celles de température de l'eau de mer ….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et pour les fans d'analyse statistique et de traitement des données, voici le regard de Climate audit ici sur cet article de Kaufman et une référence intéressante ici pour comparaison.

 

 


78 réponses à “L’activité humaine efface 8000 ans de refroidissement dans l’Arctique.”

  1. Electron (#51),

    Et pour le calcul des décimales ?

    Actuellement, aucune formule réellement efficace n’a été découverte pour calculer le nième chiffre de π en base 10. Simon Plouffe a mis au point en décembre 1996, à partir d’une très ancienne série de calcul de π basée sur les coefficients du binôme de Newton, une méthode pour calculer les chiffres en base 10, mais sa complexité en O(n3*log2(n)) la rendait en pratique inutilisable. Fabrice Bellard a bien amélioré l’algorithme pour atteindre une complexité en O(n2), mais cela n’est pas suffisant pour concurrencer les méthodes classiques de calcul de toutes les décimales.

    Le problème c’est bien le temps et la puissance de calcul nécessaires.

  2. Abder (#43),

    C’est liée à l’absorption du CO2 par les océans (voir l’interview de courtillot dans le nouvel Obs…

  3. Araucan (#53),

    Merci pour la référence; la régression (naturelle) de la calotte glaciaire observée dès 1860, et qui serait due à la fin du petit âge glaciaire peut donc avoir initié le dégazage en cours des océans et qui se mêle dans le CO2 en augmentation dans l’atmosphère; sinon faut-il encore des siècles?

  4. Il y a certes une relation inverse entre stockage par les océans du CO2 et température des océans. Ce stockage dépend aussi des éléments minéraux dissous qui contribuent à la croissance du plancton, de la biomasse océanique et des dépôts carbonatés marins.
    Actuellement, la productivité des eaux chaudes est faible pour des raisons d’éléments minéraux…
    J’ai lu (mais je n’ai pas la référence sous la main) que dans les périodes antérieures, l’augmentation de l’érosion des continents apportant notamment du fer en quantité dans les océans, a pu contribuer à diminuer les taux de CO2 atmosphérique. Il s’agit d’un phénomène similaire à celui constaté avec l’effet de transports de poussières vers les océans (Sahara vers Atlantique, ou Australie vers Pacifique Sud) qui provoquent des floraisons de plancton.

    L’importance des upwelling sur la productivité n’est plus démontrer
    ex http://www.agu.org/pubs/crossr…..1689.shtml
    (mis de nombreux autres exemples dans cette revue également)

  5. Araucan (#55), Je crois, cher Araucan, que ce ne sont pas les minéraux dissous (N,P,K), qui sont une limite à la croissance des algues unicellulaires mais seulement les macro éléments que sont pour tous les végétaux le carbone du CO2 et, pour ces algues particulièrement, la silice (diatomées algues brunes de type C4, comme le maïs, adaptées à l’eau chaude car la fixation du CO2 se fait la nuit, plus froide et donc plus riche) et le calcium (algues vertes de type C3, comme le blé, à tests calcaire donc limitées par la disponibilité en CO2, faible pendant la période diurne en eau chaude, car la photolyse de l’eau n’y est pas décalée de la réduction du CO2, plus abondantes dans les zones froides).
    Le fer comme je l’ai déjà dit ne me semble pas limitant car il joue sur la vitesse mais pas sur la quantité de CO2 fixée, toujours proportionnelle à la quantité disponible.
    Un argument en faveur de mon hypothèse est que la zone de fixation maximale de CO2, de présence de chlorophylle, d’abondance de vie etc. est l’atlantique nord (Carte récente de la NASA), zone de downwelling à cause du contact très large et durable avec la banquise qui alourdit l’eau en relargant le sel lors de sa constitution et déclenche le courant froid de profondeur vers le sud. Ce n’est pas le Pacifique nord, zone d’upwelling avec un contact avec la banquise réduit du fait du détroit de Behring. Contrairement à l’article de l’imMonde du 19 juillet sur la fuite des Aiguilles, ce n’est pas une « zone de plongée »
    La fertilité des upwellings ne me semble pas expliquée de manière correcte, sans parler de l’influence toujours invoquée des vents qui me semble tout à fait insignifiante par rapport à la gravitation.
    Ne serait-ce pas elle qui ferait de notre terre une centrifugeuse différentielle pour tous les fluides, la vitesse de rotation étant plus grande à l’équateur qu’aux pôles ?
    Il y a au milieu du Pacifique une zone de fertilité sans upwelling mais liée aux La Nina, c’est à dire aux faibles SST dissolvant le CO2 atmosphérique tout comme l’océan arctique.
    Continuez l’information scientifique, l’ignardise crasse de nos gouvernants est certes importante mais ce qui triomphera ce ne peut être que la vérité scientifique.
    Je rappelle que je voudrais bien disposer de la traduction de Gerlich et Tscheuschner, j’ai peut-être laissé passer quelquechose mais je n’ai rien vu.

  6. MichelLN35 (#56),

    Je doute que quelqu’un se lance dans la traduction du document PDF disponible via le site de Jean Martin. Il est composé en effet de 116 pages scannées bourrée de graphiques et surtout de formules.
    J’ai fait un essai de conversion en document Word avec un excellent programme OCR. Le texte et les graphiques sont très bien reconnus mais pour les formules c’est la cata.

  7. Manu95 (#58),

    J’ai à votre disposition une grande partie de la traduction; un autre collègue du Forum avait traduit le reste. Mais peut-être y a-t-il un problème d’autorisation qui aurait empêché la mise à disposition sur ce site (?).
    Quoiqu’il en soit, j’autorise Frédéric à donner mon adresse à toute personne qui voudrait en avoir une copie.

  8. scaletrans (#59),

    Merci scaletrans,
    J’ai surtout fait cet essai pour tester mon OCR qui est vraiment excellent. C’est le programme qui est utilisé par les membres de ebooks Libres et Gratuits pour retravailler et mettre en ligne les livres scannés par la BNF.

    Personnellement je comprends suffisamment bien l’anglais même technique pour saisir l’essentiel de la publication, qui de toute façon est d’un niveau trop élevé pour moi. Cela me suffit. 😉

  9. MichelLN35 (#56),

    car la fixation du CO2 se fait la nuit, plus froide et donc plus riche)

    C’est bien la première fois que j’entends que l’assimilation chlorophyllienne se fait en l’absence d’UV

  10. the fritz (#61),
    A ma connaissance les UV n’interviennent pas dans l’assimilation chlorophyllienne que l’on peut diviser en deux opérations chimiques. 1) le première qui capte l’énergie solaire s’appelle la photolyse de l’eau, elle fournit de l’ATP et du pouvoir réducteur H+.
    2) La seconde se nomme réduction du gaz carbonique donne en gros les briques de glucides : nCO2+nH > (CH2O)n +O, ainsi le glucose est C6H12O6. Il y a donc libération d’oxygène et création de matière organique.
    Ces deux réactions sont simultanées chez les plantes dites en C3 (jour 1) et séparées dans l’espace et le temps (jour puis nuit 2) chez les plantes dites en C4 comme le maïs et de nombreuses herbacées tropicales adaptées à la chaleur et à la sécheresse (les stomates restent fermés en plein jour > pas d’évaporation) et chez les plantes dites à métabolisme crassuléen (cactus et autres plantes grasses).
    J’ai appris récemment sur WUWT, dans une discussion, que les algues unicellulaires à l’origine des principales chaines alimentaires marines se divisaient en C4, brunes siliceuses et en C3 vertes calcaires, régulées très différemment comme je l’indiquais.
    Presque tous les arbres et en particulier ceux avec des cernes sont en C3, leur courbe de croissance en fonction de la température est une cloche plate au sommet, cad qu’une variation de température moyenn par rapport à l’optimum de +/- 5°C ne fait varier la croissance que de ~15% or les épaisseurs de cernes même en moyenne décennales sont de 100 à 200 % entre l’optimum médiéval et la croissance actuelle, pour des arbres de même age, bien sûr. Donc les cernes ne peuvent pas être des paléothermomètres. Par contre les plantes en C3 n’ont pas de croissance maximale avec la teneur en CO2, plus vous en mettez, dans l’eau comme dans l’atmosphère et plus ils croissent, ce n’est pas le cas des plantes en C4 qui présentent un pallier maximal dès 200 ppm atmosphérique, je ne le connais pas pour les algues brunes.
    Les épaisseurs des cernes semblent donc être plutôt un paléobaromètre mesurant la pression partielle de l’atmosphère en CO2.
    Je vous prie d’excuser mon ton par trop doctoral, mais il faut faire le plus court possible, je n’ai pas inventé la physiologie végétale, je l’ai seulement enseignée pendant toute ma carrière en école d’agronomie.
    Cordialement.

  11. @45_electron

    ‘la question 1 n’est pas calculable.

    il me semble que si (mais je n’ai jamais essayé)
    Peux tu donner des précisions la dessus »

    Cette question a intéressé la théorie de la calculabilité et elle a été démontrée non calculable. En clair: il n’existe pas de procédure effective de décision (algorithme ou machine de Turing) qui répondrait oui ou non à cette question. Bien sûr, un super ordinateur qui débobine les décimale de PI pourrait tomber un jour sur cette suite mais cette possibilité est impossible à démontrer car il n’existe pas de programme pouvant démontrer l’existence ou la non existence d’une telle suite. Pour en savoir plus je conseille ce livre.

  12. Araucan (#65),
    Je suis les posts divers sur CA mais ils sont trop dans la spécialité de SteveMcInt que je ne passède pas suffisemment. Ma première incursion sur CA m’avait mis en relation avec cette remarque physiologique de l’optimum de croissance des arbres même à la limite de leur croissance en altitude, publiée en 2005
    http://www.climateaudit.org/?p=397 avec une belle courbe en cloche et une belle discussion. Par la suite Steve a laissé tomber les aspects biologiques comme d’ailleurs après une lutte acharnée ce qui concerne la thermodynamique pour se consacrer aux stats et à l’obtention des données brutes du GIEC que Courtillot a eu aussi beaucoup de difficultés à obtenir.

    Pour ce qui concerne les précipitations et tous les autres facteurs limitant la croissance il faut bien voir que des arbres ne poussent dans une zone géographique que si les conditions sont optimales pour chacun, ils ne peuvent durer longtemps en conditions sèches s’ils ne sont pas adaptés. Par exemple il a suffit de moins de 500 ans pour faire disparaître les forêts du Groenland ou mieux encore du nord du Canada où la limite boisée était à 100 km plus au nord que l’actuelle autour de l’an mil. Donc si on voit des variations du simple au double d’un paramètre comme l’épaisseur des cernes pendant plusieurs dizaines d’années parfois, c’est qu’un facteur normal important affectant tous les végétaux a varié, sans permettre un changement de flore.

    Courtillot a fait allusion à la différence de réaction thermique de l’épaisseur des cernes et de leur densité. Je l’avais remarqué en analysant l’effet de l’explosion du Tambora (1815) les années qui ont suivi, sur l’épaisseur des cernes de plusieurs séries de chênes en france et en Europe et sur les pins bristlecone à White mountains en Californie, épaisseur qui a plutôt tendance à augmenter, alors que les densités du bois dans ces années, rapportées par Briffa (2001) accusent plutôt un fléchissement dans les zones du sud de l’Europe et de l’Amérique du nord et peut-être de Chine mais je n’ai pas remis la main sur la publication pour bien localiser les abréviations.

    La largeur des cernes serait peut être un baromètre à CO2, leur densité, un thermomètre. Si un indice est calculé en multipliant l’un par l’autre comme je l’ai vu pour des pins d’Alep dans le sud de la France on ne retrouve plus rien ; et c’est encore plus grave quand on fait des moyennes sur trent ans car la courbe initiale semble bien reproduire les cycles solaires.

    J’ai fait des lissages différents, 3,5,11,21,51,101 ans sur les pins de Californie WM, en calculant moyenne et écart-type sur une même série on observe une très belle relation puissance en fonction du nombre n de données pour chaque moyenne de lissage. C’est normal ( moyenne des carrés des écarts à la moyenne) mais je me demande si on ne pourrait pas l’appliquer aussi aux moyennes de déficits en deuterium ou en 18O des carottes glaciaires puisque chacune des portion égales (1m ou 0.55m) est remplie par un nombre variable d’années que l’on peut savoir en faisant la différence d’age moyen de chacune de ces portions.
    Qu’en pensez-vous?

  13. MichelLN35 (#66),

    D’une manière générale, je suis toujours tracassé quand on oublie la pluviométrie…surtout pour des arbres, certaines espèces accusant l’effet de sécheresses plusieurs années…
    Sinon, j’aurais tendance à penser que les cernes d’arbres (moyennant un certain nombre de précautions (espèces, lieu de croissance connu, échantillonage, etc)) donnent plutôt des tendances qu’une relation très simple avec une variable physique donnée.
    De plus si l’on a des séries très longues, on raboute des arbres qui ne viennent de la même zone ou de la même station.
    Sans compter l’effet individu, ou autres facteurs (défoliateurs, fructififcation, etc).
    De plus, quand le peuplement est relativement serré (ce n’est ni le cas en altitude, ni dans les zones de taïga), il vaut avoir des tiges dominantes (et encore, il peut y avoir eu inversion de rang) pour espérer voir des effets autres que ceux de la compétition.
    C’est de la physiologie, il y a de bonnes chances que la relation ne soit pas linéaire 😉 !
    J’aurais plus de confiance dans des données qui concernent des peuplements : cf le doublement de la croissance des sapins des Vosges entre 1850 et les années 80 (cf Nevpeu), mais sur des séries qui font plusieurs siècles, c’est impossible.

  14. La largeur des cernes serait peut être un baromètre à CO2, leur densité, un thermomètre.

    MichelLN35 (#66),
    La largeur des cernes est un baromètre à CO2+précipitation+température qui varient tous dans le même sens. Mais ce n’est en aucun cas un indicateur d’une seule variable. D’ailleurs, les paléoclimatologues s’en servent pour dater les événements (éruptions, tempêtes millénaires, incendies, rupture de cycles climatiques…), il n’y a que les climatologues post-modernes qui prétendent que ça indique la température, qui plus est, au dixième de °C près. Nos réchauffistes torturent en toute impunité les cernes avec des algos sortis de leur chapeau comme l’analyse par composante principale sur données non centrées, le RCS (code non publié), l’EIV… (algos tous NON validés par les statisticiens comme l’a dénoncé le rapport Wegman) jusqu’à ce qu’elles avouent que l’homme cause un réchauffement « sans précédent ». Ca revient à prétendre qu’il existe une super-règle qui donne le poids du steak juste en mesurant l’épaisseur totale d’un big-mac et mieux encore qui permet de dire qu’il faut réduire votre taux de cholestérol. Mais hé, c’est la science climatique.

    J’ai fait des lissages différents, 3,5,11,21,51,101 ans sur les pins de Californie WM, en calculant moyenne et écart-type sur une même série on observe une très belle relation puissance en fonction du nombre n de données pour chaque moyenne de lissage. C’est normal ( moyenne des carrés des écarts à la moyenne) mais je me demande si on ne pourrait pas l’appliquer aussi aux moyennes de déficits en deuterium ou en 18O des carottes glaciaires puisque chacune des portion égales (1m ou 0.55m) est remplie par un nombre variable d’années que l’on peut savoir en faisant la différence d’age moyen de chacune de ces portions.

    1) on ne fait pas un calcul statistique sur des données lissées, ça n’a pas de sens (cf par ex. What are the implications of data smoothing?). Si vous lissez une sinus suffisamment, ça finit par vous donner une droite de pente zéro, vous avez une « tendance » mais vous perdez toute information utile (la sinus). Il ne suffit pas de faire des calculs mathématiques, il faut que ces calculs s’inscrivent dans un cadre théorique statistique rigoureux et défini à l’avance et non apostiori (genre « ah le résultat de toutes les séries disponibles ne va pas plaire au GIEC, je ne vais retenir que les 10 qui ont une forme sexy »).
    2) Contrairement aux cernes, les carottes glaciaires subissent le tassement par la gravité, le déplacement latéral (les carottes du Groenland, notamment du projet GRIP sont notoires pour ça, on a des exemples hilarants décrits sur climateaudit concernant les forages par Lonnie Thompson), la fonte partielle qui mélange les différentes couches… (dans le cas des gaz emprisonnés, il faut aussi ajouter la diffusion et les réactions chimiques avec les impuretés de la glace, ce qui n’a nullement empêché les climatologues de prétendre connaître la concentration du CO2 sur des centaines milliers d’années !). Donc ça m’étonnerait qu’on puisse appliquer les lois (si loi il y a) de la dendrochronologie.
    Au passage, pour les couches récentes, la datation des carottes glaciaires se fait visuellement par comptage des alternances annuelles. Pour les couches plus anciennes, ça se fait par approximation par une exponentielle. Mais bon, quand on remonte à quelques dizaines de milliers d’années, la résolution temporelle est de l’ordre de plusieurs dizaines d’années, et quand on remonte à qq centaines de ka, la résolution dépasse plusieurs siècles.

  15. Sirius (#68),

    Cela illustre en partie ce que je disais, on tire un autre sous-échantillon et on trouve une autre tendance.
    Il faudrait des données de productivité à l’ha, mais ce sera bien moins sensible…
    Trop vu d’arbres d’age très différent et de diamètres semblables ou l’inverse !

  16. Sep 28
    Man-made global warming? No. Mann-made global warming? Yes.
    As Anthony Watts says, “Ding-dong, the stick is dead.” Watts provides a “nut-shell” explanation of long and tortured history of the notorious global warming hockey stick, and it’s demise: …

    La suite sur Gore Lied

    « Comment sait-on que Al Goracle ment ?
    – Quand ses lèvres bougent ! « 

  17. @71_Manu95
    Je ne fais que passer car je suis occupé. Donc, à chaque fois que Al Gore parle, on nie mentalement chacune de ses phrases et on connaît alors la vérité. 8)

  18. Daniel (#73),

    Impressionnant, après Superman, YAD061 dit Supertree, l’arbre qui, à lui seul, a changé le climat du monde jusqu’en 2100 !

    PS est a permis la création de l’impôt post moderne, la taxe carbone.

  19. Curieux (#74),

    Ce qu’il y a de fabuleux dans ces graphiques

    est que les arbres poussent de manière régulière et lente au début de leur croissance : ce n’est pas un effet du climat, c’est un effet de la compétition avec d’autres arbres … Une fois qu’ils les ont dépassés, alors la « sensibilité » au climat des individus concernés peut s’exprimer (la lumière n’est plus un facteur limitant…).

    C’est pourquoi si on ne connaît pas l’entourage de l’arbre au long de sa vie, on oublie un facteur important, la compétition avec d’autres arbres…qui détermine le rang social de l’arbre et donc sa croissance….

  20. Araucan (#75),
    C’est aussi ce que j’avais cru remarquer mais dans la conférence de Courtillot, il me semble qu’il a montré des résultats, dont je ne me souviens plus de l’auteur, mais qui disaient exactement le contraire.

    Il y faisait allusion en disant que si dans l’échantillon que l’on prend, il y a trop d’arbres jeunes on fait une crosse de hockey. Mais c’était avant la découverte de McIntyre de l’imposture de Yamal due à Briffa.

    Je me faisais alors la réflexion qu’avec de très vieux arbres, par exemple de 1000 ans on aurait une crosse de hockey à l’envers, ce qui est d’ailleurs observé, les cernes sont parfois d’épaisseur triple sur des chênes européens, entre 1100 et 1160. La température issue des carottes glaciaires présente d’ailleurs un pic légèrement antérieur. C’est pour moi le principal argument en faveur de la relation avec le CO2 modulée sur le court terme, c’est vrai par des variations de précipitations pouvant d’ailleurs laver l’atmosphère de son gaz en climat frais, le rendant indisponible pour la photosynthèse.

    Il faut en réalité nuancer car les dendrologues ont depuis longtemps remarqué ces tendances et corrigé les données. De plus pour des cernes antérieurs à l’an mil la taille est semblable à l’actuelle. et pourtant les arbres analysés devaient bien être jeunes à l’époque.

    Il faut dire que les échantillons pouvaient être de petite taille.
    Comme je le suggérais plus haut, ne faudrait-il pas multiplier les épaisseurs mesurées par la racine carrée du nombre d’arbres de l’échantillon, pour atténuer la variance des faibles échantillons.

    Mais je ne suis pas statisticien et les relations entre ces divers facteurs sont extrêmement complexes.

  21. MichelLN35 (#76),

    Allez faire un tour dans une coupe d’éclaircie récente près de chez vous et regardez les cernes sur les souches : on y verra certainement très bien 2003, sur toutes les tiges, mais on y verra aussi l’effet des éclaircies antérieures, c’est inévitable, sauf pour les tiges qui ont toujours été dans l’étage dominant (et encore, parce qu’il n’y a pas compétition que pour l’eau). Et pour un même diamètre de souche, les différences d’âge qui peuvent être constatées (ou l’inverse) …

    Il y a plusieurs problèmes d’échantillonnage, qui dépendent de ce que l’on veut mesurer et de la structuration du peuplement de la caractéristique à mesurer et des variables susceptibles de l’influencer (la station en particulier).

    Exemple d’échantillonnages ; http://www.afs-journal.org/art…..RT0001.pdf
    http://www.afs-journal.org/art…..RT0001.pdf

    Extrait du second lien « Le dispositif retenu comprend 196 placettes réparties dans toute l’aire naturelle du sapin, de façon à couvrir toute la diversité des situations (âge, altitude, sol, topographie, végétation…), mais sans préjuger de l’état sanitaire apparent des arbres. Sur chaque placette, six arbres ont été choisis parmi les dominants et codominants, notés quant à l’état de leur feuillage et carottés à coeur. Ce sont donc près de 1 200 carottes, soit environ 120 000 largeurs de cernes qui ont servi de base à l’étude dendrochronologique. Celle-ci a été alourdie par la fréquence élevée de « cernes manquants », qu’il est impératif de déceler sous peine de désynchroniser toute la série de cernes
    antérieure. Cette phase délicate (« interdatation ») est rendue possible grâce à la mise en évidence progressive d’années caractéristiques (quant à l’épaisseur ou à la minceur du cerne correspondant),telles 1870, 1893, 1916, 1922, 1934, 1948, 1956, 1961, 1976…  »

    On est loin d’une douzaine d’arbres ….

    Toujours sur le sapin (Abies alba…)

    http://www.afs-journal.org/art…..RT0001.pdf
    Sur le chêne vert
    http://www.afs-journal.org/art…..RT0009.pdf

    Voir là également (table II) pour les variations de croissance…
    http://www.afs-journal.org/art…../F5097.pdf

    Pour plus de références, faites dendrochronologie dans le moteur de recherche ici :

    http://www.afs-journal.org/com…..t/lang,en/

    Donc 12 arbres au hasard, dont on ne connait ni l’histoire, ni la situation, sans considérer leur physiologie (et notamment les facteurs limitants de leur croissance… mais aussi la variabilité génétique à ces facteurs…). Quand Courtillot parle des arbres comme filtres passe-haut, qui ne répondent plus au bout d’un certain temps aux mêmes stimuli climatiques, cela peut tout simplement être interprété comme un certain épuisement du sol autour de l’arbre…

    Il faudrait regarder sur le site de l’IFN sur les inventaires dont on dispose depuis sa création pour des peuplements similaires comment a varié la production à l’hectare, mais on aura des chiffres valables sur la durée des cycles d’inventaires (10 à 12 ans).

    En regardant d’ailleurs la série YAD (supposée du même endroit), on voit surtout de la variabilité mais il faudrait les récupérer pour comparer les chiffres … 😉