Le grand scandale de la science du changement climatique

[article par Jonathan Leake, rédacteur en chef de la rubrique écologie du Times et loin d'être un sceptique]
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Les e-mails [du ClimateGate] ont révélé la réticence des climatologues à engager un véritable débat avec les sceptiques qui doutent du réchauffement climatique.


Le CRU Climate Research Unit
de l'Université d'East Anglia

La tempête avait commencé avec seulement quatre mots énigmatiques. "Un miracle a eu lieu", a annoncé un lecteur de ClimateAudit, un blog consacré à critiquer la science du changement climatique.

Un lecteur de ClimateAudit :
"un miracle a eu lieu"

Ce lecteur n'ajouta rien – seulement un lien web conduisant vers un autre blog, RealClimate.

Là, dans la matinée du 17 novembre, se trouve un trésor : un fichier contenant   d'un millier de courriels envoyés ou reçus par le professeur Phil Jones, directeur de l'unité de recherche climatique [le CRU] à l'Université d'East Anglia, à Norwich.

Jones est un acteur clé dans la science du changement climatique. Les bases de données de température mondiale et les mesures de son unité de recherche ont été cruciales dans la construction du problème du réchauffement climatique.

Ce que ces e-mails suggèrent, cependant, est que Jones et certains de ses collègues pourraient être devenus tellement convaincus de leur affaire qu'ils sont passé de la recherche objective à l'activisme.

Dans l'un, Jones se vantait d'utiliser des astuces "statistiques" pour oblitérer une baisse visible de la température mondiale. Dans un autre, il annonce vouloir supprimer des données plutôt que de les remettre aux sceptiques du climat. Et dans un troisième, il a proposé d'organiser le boycott des revues qui ont eu l'audace de publier des documents qui ont miné le message [du réchauffement anthropique].

C'était une découverte retentissante et controversée – bien trop retentissante pour certains.  RealClimate est un site Web conçu pour les scientifiques qui partage la croyance Jones dans le changement climatique d'origine humaine. Après quelques heures, le fichier avait été supprimé du site.

Plusieurs heures plus tard cependant, il a réapparu – cette fois sur un serveur russe obscur. Bientôt, il avait été copié sur une foule d'autres serveurs, d'abord en Arabie saoudite et en Turquie, puis en Europe et en Amérique.

Qui plus est, le posteur anonyme était déterminé à ne pas se laisser ignorer à nouveau. Il ou elle a posté des commentaires sur des blogs sceptiques, détaillant une douzaine des meilleurs courriels et proposant des liens web pour le reste. Les astuces statistiques de Jones sont désormais propriété publique.

Steve McIntyre, un sceptique du climat de premier plan, a été stupéfait. "Les mots me manquent", dit-il. Un autre, Patrick Michaels, a déclaré : "ce n'est pas une trace de poudre, c'est un champignon atomique."

Inévitablement, l'affaire prit le surnom de ClimateGate. Pour les scientifiques, les militants et les politiciens qui tentent d'inciter le monde à agir contre le changement climatique, les révélations ne pouvaient pas tomber au pire moment. Le mois prochain, les dirigeants mondiaux se réuniront à Copenhague pour définir  des limites aux émissions de carbone. La dernière chose dont ils ont besoin serait de nouveaux doutes sur la validité de la science.

Le scandale a également eu un impact énorme personnel et professionnel sur les scientifiques. "Ces quelques derniers jours ont été les pires de ma vie professionnelle", a déclaré Jones. Il a dû faire appel à la protection de la police pour après la réception d'appels téléphoniques anonymes et des menaces personnelles.

"Ces quelques derniers jours ont été les
pires de ma vie professionnelle", Jones

Pourquoi quelques courriers électroniques envoyés et reçus par un chercheur unique, d'une université de rang moyen ont-ils eu tant d'impact ? Et surtout, qu'est-ce que cela nous apprend sur la qualité de la recherche qui sous-tend la science du changement climatique ? Le scandale du hacking n'est pas un événement isolé. Au contraire, elle est le dernier round d'une lutte de longue haleine sur la science du climat, qui remonte à 1990. C'est alors que le Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat – le groupe de scientifiques qui conseille les gouvernements – a publié sa première série de rapports d'alerte que la Terre risque de subir ce danger mortel du changement climatique. Une pièce maîtresse de ce rapport a été un ensemble de données montrant comment la température de l'hémisphère Nord a été en hausse rapide.

Le problème est que les mêmes chiffres montre que tout cela s'était déjà passé auparavant. Ce qu'on appelle l'Optimum Médiéval d'il y a environ 1.000 ans a vu la Grande-Bretagne couverte de vignobles et les agriculteurs Viking s'occuper des vaches au Groenland. Pour tout bon scientifique, cela soulève une grande question : ce réchauffement récent est-il lié à l'homme par la combustion de combustibles fossiles ou fait-il partie d'un cycle naturel ?

Les chercheurs se sont mis au travail et en 1999, un groupe dirigé par le professeur Michael Mann, climatologue à la Pennsylvania State University, a trouvé des nouveaux chiffres montrant que la période chaude médiévale n'était pas si important après tout.

Certaines parties de l'Atlantique pourraient avoir été chauds pour un temps, mais les enregistrements suggèrent que le Pacifique avait été plutôt froid au cours de la même période – donc, en moyenne, la température avait peu changé.

Cette vision de continents frappés par
sécheresses et inondations pendant
que l'Arctique fond a transformé une
question scientifique en un débat
politique fortement émotionnel

Affiché graphiquement, les données de Mann ont donné la fameuse "crosse de hockey". Elles montrent des températures de l'hémisphère Nord constantes pendant des centaines d'années puis en forte hausse à partir de 1900 jusqu'à maintenant. L'idée est que cette hausse se poursuivra, avec des conséquences potentiellement fatales pour l'humanité. Cette vision de continents frappés par sécheresses et inondations pendant que l'Arctique fond a transformé une question scientifique en un débat politique fortement émotionnel. Le langage utilisé par les "réchauffistes" et les sceptiques est également devenu de plus en plus polarisé.

George Monbiot, largement respecté comme commentateur sur les questions écologiques, a étiqueté les sceptiques de "négationnistes du climat", une tournure de phrase désagréablement proche du négationnisme de l'holocauste. Les sceptiques, particulièrement en Amérique, ont suggéré que les scientifiques qui croient au changement climatique font partie d'une conspiration mondiale de l'ai gauche pour détourner des milliards de dollars dans les technologies vertes.

Une critique plus convaincante est qu'il y a eu une forte réticence à reconnaître la dissidence à la question de la science climatique. Al Gore, ancien vice-président américain devenu militant vert, a qualifié le débat sur le climat comme "réglé". Cependant, la science, disent les critiques, n'a pas été testée à la limite. C'est pourquoi l'unité de recherche climatique à l'Université d'East Anglia est si importante.

Ses chercheurs ont construit des séries sur les changements de température sur des milliers d'années. Peut-être les plus importants sont les séries de températures océaniques et terrestres mondiales depuis le milieu du 19e siècle. Il s'agit de la base de données qui montre le réchauffement "sans équivoque" de 0.8 °C sur les 157 dernières années dont dépendent la crosse de hockey de Mann et beaucoup d'autres choses dans la science du climat.

Certains critiques estiment que les conclusions du CRU doivent être traitées avec plus de prudence, car toutes les données publiées ont été "corrigées" – ce qui signifie qu'elles ont été modifiées afin de compenser d'éventuelles anomalies dans la façon dont elles ont été prises. Ces changements sont normaux, ce qui est controversée est de savoir comment elles sont réalisées. Cette situation est aggravée par le refus du CRU de divulguer les données brutes originales.

David Holland, un ingénieur de Northampton, est l'un des nombreux sceptiques qui croit que la manière de précéder du CRU est mauvaise. Quand il a présenté une demande pour les chiffres en vertu de la loi sur la liberté d'information [le FOI], il a été débouté sous le motif que sa demande n'était "pas dans l'intérêt public".

D'autres personnes ayant présenté des demandes similaires ont été rejetées parce qu'elles n'étaient pas  universitaires, parmi eux McIntyre, un Canadien qui gère le site Internet ClimateAudit.

Un vrai universitaire, Ross McKitrick, professeur d'économie à l'Université de Guelph, au Canada, a aussi essayé. Il a dit : "ma demande a été rejetée pour une raison totalement différente. [Le CRU] m'a dit qu'ils avaient obtenu les données en vertu des accords de confidentialité et ne pouvait donc pas les fournir. [NdT : il en est de même pour Prof Vincent Courtillot]. C'était étrange parce qu'ils avaient déjà fourni certaines d'entre elles à d'autres universitaires, mais seulement ceux qui soutiennent l'idée du changement climatique."

C'est dans ce contexte que les courriels ont été divulgués la semaine dernière, ce qui renforce les soupçons que l'objectivité scientifique a été sacrifiée. Il y a un malaise même chez les chercheurs qui soutiennent fortement l'idée que les  humains modifient le climat. Roger Pielke, professeur d'études environnementales à l'Université du Colorado à Boulder, a déclaré : "Au cours des dix dernières années il y a eu une bataille politique entre les sceptiques du climat et des scientifiques militant".

"Il me semble que les scientifiques ont perdu le contact avec ce qu'ils faisaient. Ils se voient comme dans une bataille avec les sceptiques, plutôt que de faire avancer la connaissance scientifique."

Le professeur Mike Hulme, un chercheur associé de Jones à l'Université d'East Anglia et auteur de Pourquoi nous somme en désaccord sur le changement climatique, a déclaré : "Les attitudes révélées dans les e-mails semblent inappropriées. Le tribalisme démontré dans certains e-mails est quelque chose de plus généralement associée à l'organisation sociale au sein de cultures primitives, il est indésirable dans le contexte de la science ".

Il pourrait cependant y avoir une autre raison pour laquelle l'unité a rejeté les demandes de divulgation de ses données.

Ce week-end, il est apparu que le cru a jeté une grande partie des données. Perdu sur son site Internet se trouve cette déclaration : "La [faible] disponibilité des moyens de stockage dans les années 1980, signifie que nous n'étions pas en mesure de garder les sources multiples pour certains sites… Par conséquent, nous ne détenons pas les données brutes originales, mais seulement les données à valeur ajoutée (par exemple, ayant subi le contrôle-qualité et l'homogénéisation)."

nous n'étions pas en mesure de
garder les sources multiples pour
certains sites… nous ne détenons
pas les données brutes originales,
mais seulement les données à
valeur ajoutée

Si oui, c'est extraordinaire. Cela signifie que les données sur lesquelles une grande partie de la compréhension du changement climatique est basée ne peuvent jamais être revisitées ou vérifiées. Pielke dit : "Est-ce vraiment sérieux ? Il est désormais impossible de créer un nouvel indice de température à partir de zéro. [Le CRU] est en gros en train de dire : "croyez en nous".

Où est ce que cela va mener débat sur le climat ? Tandis que la croyance très forte des scientifiques est que le monde se réchauffe et que l'humanité est responsable, les voix sceptiques se multiplient.

Lord Lawson, l'ancien chancelier conservateur, a annoncé la semaine dernière, la création de la Fondation Global Warming Policy, une cellule de réflexion, destinée à "amener la raison, l'intégrité et la neutralité dans un débat qui est devenu gravement biaisé, irrationnellement alarmiste, et trop souvent d'une triste intolérance ".

Lawson a déclaré : "Le changement climatique n'est pas correctement débattu parce que tous les partis politiques sont du même côté, et il y a une intolérance envers tous ceux qui veulent en débattre. Cela a transformé le changement climatique d'un enjeu politique en une religion laïque".

Le public est naturellement confus. Un récent sondage a montré que 41% acceptent comme un fait scientifique que le réchauffement climatique est en cours et est en grande partie dû à l'homme, tandis que 32% pensent que le lien n'est pas prouvé et 15% que le monde ne se réchauffe pas.

Ce week-end, beaucoup de collègues de Jones le soutiennent. Tim Lenton, professeur de sciences de la Terre à l'Université d'East Anglia, a déclaré :  "Nous n'aurions pas du tout la compréhension du changement climatique actuelle sans le travail de Phil Jones et de ses collègues. Ils ont passé des décennies à reconstituer les séries de températures historiques et c'est du bon travail. "

Le problème est que, vu les événements de la semaine passée, à la fois les sceptiques et le public exigeront plus d'explications que cela.

http://www.timesonline.co.uk/tol/news/environment/article6936289.ece

201.  florent76 | 4/12/2009 @ 16:36 Répondre à ce commentaire

Flo (#200), Qui t’a dit que les plus ardents pro-GIEC étaient pessimistes ?

Je vous l’ai expliqué déjà : les plus extrêmistes jouent gros en réalité autour de la compensation carbone ! La vente de ces certificats crée la plus grande corruption jamais vu depuis des années, l’argent ainsi détourné augmentant également en forme de crosse de hockey !

Avez-vous lu l’article de Lintzel particulièrement explicite sur les enjeux qui tournent autour de la vision catastrophiste du GIEC et qu’il a écrit au premier jour du Climate-Gate !

http://www.institutmolinari.or.....article591

RESUME :
« Depuis 14 ans, il n’y a pas eu de réchauffement global net statistiquement significatif. nous trouvons effectivement dans une période relativement chaude, cela ne saurait surprendre. Cela ne permet pas, néanmoins, de tirer des conclusions sur les tendances futures.

Lorsqu’une question comme le réchauffement planétaire est thématisée si longtemps, il faut s’attendre à ce que de nombreux groupes d’intérêts tentent de l’exploiter. L’intérêt du mouvement environnementaliste à acquérir davantage de pouvoir, d’influence et de donations semble évident. Les politiciens, eux, perçoivent la possibilité d’augmentations d’impôts largement acceptées parce que celles-ci seraient nécessaires pour « sauver » la Terre.

La vente de certificats est en plein essor ; plusieurs organisations ont commencé à vendre des compensations d’émissions de CO2, tout en reconnaissant parfois sa futilité pour le climat. Le potentiel de corruption est immense. Goldman Sachs s’est tout autant engagée en faveur de la limitation légale d’émissions de CO2 par le négoce de certificats ; elle semble bien positionnée pour en bénéficier à hauteur de milliards de dollars. Le célèbre activiste Al Gore lui-même est associé à de telles activités. Les certificats pouvent dépasser un billion de dollars et les commissions représenter plusieurs milliards.

Avec tous ces enjeux, il est compréhensible que la possibilité que le réchauffement puisse, dans les faits, ne pas être significatif provoque un nouveau sens de l’urgence, voire une panique. Pire encore, la perspective que l’homme n’ait pas d’influence perceptible sur le climat paraît impensable.

Pour ceux dont les intérêts sont les plus matériels, la nécessité d’agir sans tarder, avant que le public ne se rende compte de la réalité, est bien réelle. »

202.  Flo | 4/12/2009 @ 16:49 Répondre à ce commentaire

Florent,

je voulais juste tenter un trait d’humour (raté) sur la phrase « le hockey se joue sur un terrain synthétique ».
Pour le reste je suis évidemment d’accord avec vous.
Si encore il n’y avait « que » les « droits carbone » dans cette affaire….

204.  florent76 | 4/12/2009 @ 17:21 Répondre à ce commentaire

Flo (#202), Ca c’est l’argent détourné en masse… Il y a aussi le pouvoir en jeu, avec une volonté d’hégémonie mondiale pour les partisans les plus politisés gravitant autour du réchauffement climatique.

Tout le monde marche, la planète entière sans frontières : ce pourrait être un rendez-vous historique pour faire la paix, mais je craint fort que cela en soit surtout un pour des rapaces qui ne pensent qu’à mettre la main sur toute les ressources naturelles et sur une source de financement pour l’heure inépuisable.

L’édifice est de toute manière devenu bien trop dangeureux… Si on avait bâti une théorie anti-gaspillage et déchet, croissance harmonieuse vis-à-vis de nos ressources et de nos besoins, cela aurait été un vrai beau projet pour demain. Ici tout est basé sur le réchauffement climatique dont on sait aujourd’hui que c’est un mensonge, tout est construit sur des sables mouvants.

Le retour de manivelle des peuples sera terrible pour la science et pour les combats pour la vie et l’Humanité sur Terre qui sont par ailleurs réellement à mener, mais sur des bases saines appuyés par des faits vérifiables et attestés. Et il y en a beaucoup de ces faits de destruction de notre planète bien plus visibles que le réchauffement climatique pour lequel il faut investir des milliards pour parvenir à le mesurer… sans succès en plus et en réalité !

Les sceptiques et si l’on veut par là les chercheurs qui procèdent de manière rigoureusement scientifique et n’ont jamais vendu leur âme pour l’argent ou le pouvoir ont beaucoup de chose à dire aujourd’hui, là toute suite pour que l’homme de la rue puisse toujours faire confiance à la science demain ! Pour qu’il comprenne que tous ne sont pas ces manipulateurs et pilleurs de la Terre qui ont si bien matraqué toute voix s’élevant pour crier à l’escroquerie intellectuelle qu’on ne pouvait plus entendre l’expression de la vérité sur le climat.

205.  Myke | 4/12/2009 @ 17:50 Répondre à ce commentaire

Sondages aux USA sur ce thème

http://www.rasmussenreports.co.....al_warming

206.  the fritz | 4/12/2009 @ 19:33 Répondre à ce commentaire

Flo (#202),
Tiens, cela m’a inspiré ceci; mais je ne suis pas Vincent Roca dont je remets la perle ci-dessous pour ceux qui l’auraient loupée

Conclusions de Copenhague

Pour réduire nos émissions et ne plus polluer et ne plus transformer le Carbone en CO2 , on le fossilisera ; on ne coupera plus nos forêts pour faire des meubles, on les fabriquera en PVC, bakélite et formica inusables et imputrescibles ; nos moutons ne seront plus tondus, nos habits seront en polymères ou élastomères ; on ne brûlera plus de pétrole pour faire des tuiles, nos toits seront en poly-carbonates et nos vitres en celluloïde ou plexiglas; on ne minera plus nos terres pour en extraire des métaux ; nos voitures seront en fibres de Carbone et nos bateaux en caoutchouc et les accessoires en PVC, ABS, PBTou PET; les joueurs de hockey et de football joueront sur du synthétique et dans nos assiettes en polyéthylène on mangera des beefsteaks à base de pétrole ; on ne le brûlera plus, on le mangera ; et on déféquera dans des fûts en plastique qu’on stockera dans des mines de sels , à coté des déchets radioactifs avec marqué dangereux dessus. Nos cuisinières seront solaires et on pètera dans les conduites de gaz pour séquestrer toutes ces émanations polluantes dans les puits déplétés ; nos cheminées seront électriques, notre chauffage géothermique et notre électricité photovoltaïque
Pour inciter la population à fossiliser le carbone on taxera tout matériau qui pourra être remplacé par des composés carbonés ; une commission se réunira prochainement à Rio pour mettre sur pied le détail de ces taxations

4
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La taxe carbone (Fanny Ardant)
Lundi 7 septembre 2009, « Le Fou du Roi » France-Inter
Dans un passé récent où les ramettes de papier tombaient des arbres en toutes saisons, où
la planète gueuletonnait en déroulant à la demande ses nappes phréatiques, où les
machines à laver jouaient du tambour, la guerre était au congélo, froide, et nous nous
servions allègrement au robinet : eau, gaz, essence à tous les étages… Monsieur Jean-
Louis Borloo n’était pas un calamar, donc pas encornet, ni un iceberg à la fraise, donc pas
en cornet, il n’était pas descendu dans l’arène, donc pas encore encorné, de toutes façons
il n’était pas encore né. On se brûlait les ailes, pas la politesse, et quand un homme
disparaissait on disait : “paix à ses cendres !”. Puis les lingots d’or noir vinrent à manquer,
et, si la vérité sortait du puits, l’argent se mit à sortir des puits de pétrole. On déterra les
kalachnikov, un ingénieur américain inventa le code barre et quand un homme
disparaissait on se prit à dire : “guerre à ses cendres !”. On tombait des nues : ainsi donc
notre planète, comme un vulgaire supermarché, avait des stocks, loin d’être inépuisables.
En gros bébé du big-bang, elle portait des couches, en ozone absorbant, dont les barrières
anti-fuites donnaient des signes de faiblesse, et le mercure grimpait… La banquise, jadis
ouverte 24h sur 24, commença à fermer ses guichets, l’empereur des manchots, touché
par la crise, se mit à faire du cinéma, les ours blancs troquèrent leurs polaires contre des
chemises à fleurs. On tenta de parfumer les Pyrénées à la cannelle, et l’on fit mine de
découvrir la couleur verte. L’herbe devint verte, le carburant vert, la lessive verte, le
cartable vert, le tourisme vert, les technologies vertes et le bulletin de vote vert, ce fut une
grande décou-verte, à partir de laquelle on enfonça des portes ou-vertes ! Il fallait
remettre la planète à flot, ainsi naquit Cécile Duflot. Monsieur Jean-Louis Borloo enfila son
costume en Grenelle vert foncé, et son chapelet de casquettes du même ton : Ministre de
l’écologie et de l’énergie : Jean-Louis Au bord de l’eau. Ministre du développement
incommensurable, de la mer, des flaques et des glaçons, Jean-Louis Bigorneau. Ministre
en charge des négociations sur la pluie et le beau temps, Jean-Louis Bungalow. Ministre
en charge des technologies et des plantes vertes, l’Arlésienne de l’éolienne, l’Arletty de la
biosphère, “biosphère, biosphère, est-ce que j’ai une gueule de biosphère ?”, Jean-Louis
Mille saborloo. Ministre de la nature, de la terre et du ciel, des cui-cui, des glou-glous, de
l’effet de serre, des grenouilles et des greens, Jean-Louis Beau vélo. Et notre Don
Quichotte de la Manche et des océans, surfant sur la vague verte, partit en guerre contre
un moulin qui moulinait… du carbone ! Le carbone ! La pollution à tous nos problèmes !
La méchante fée Carabone sur tous nos berceaux ! La condition sine carbone à tous nos
malheurs. De Narbonne aux Sables d’Olonne, de Bayonne à Carcassonne, des côtes
Bretonnes au Lot-et-Garonne, la chasse au carbone fut déclarée. Sus au CO2 hideux, au
carbonique inique ! Vous polluâtes de carbone ? Eh bien payez, maintenant ! Vous
crachâtes sur la voie publique ? Eh bien crachez au bassinet ! Tenez, moi, par exemple :
j’écris cette chronique en cinq exemplaires, avec du papier carbone, mais je paierai la
taxe, car bonne est la taxe… Je bosse à la lueur d’un pollueur 100 watts inadéquat, mais
je paierai la taxe, car bonne est la taxe… je pollue comme je respire, j’expectore du
dioxyde à la louche, on m’appelle Al Carbone, mais je paierai votre taxe expiro, Borloo,
car bonne est la taxe. Une fois sur deux mes oeufs au bacon finissent à la carbonara, à
moi le bonus-malus gastronomique, mais je paierai la taxe vomito-Borloo, car bonne est la
taxe. Je porte des sous-vêtements en fibre de carbone, je les lave au bromure d’hexadécyl-
triméthyl-ammonium, mais je paierai la taxe omo-Borloo car bonne est la taxe…
Tous les dimanches, j’emmène mes enfants en pique-nique, et nous étalons sur une nappe
en polypropylène, assiettes et gobelets en carton, couteaux et fourchettes en rhodoïd,
oeufs durs en acétate de cellulose, poissons panés en polystyrène, nous les abandonnons
sur place puisque nous payons votre taxe plastico-Borloo, car bonne est la taxe. Je pars
au boulot en auto, j’ai du boulot, j’ai du pot, mais pas du pot catalytique, j’ai le popotin du
populo, mon pot pollue mais je paierai votre taxe poids lourds sumo-Borloo, car bonne est
la taxe… Je pollue, tu pues, il obstrue, nous infestons, vous enfumez, ils encrassent…
mais nous payons notre droit à saloper, car bonne est la taxe. ♫ Prions mes frères :
« Notre vert qui êtes au Ministère, que votre couleur soit sanctifiée, que votre volonté
veloutée verte soit faite, sur la Terre vue du ciel comme au ciel, donnez-nous aujourd’hui
notre taxe quotidienne, ne nous laissez pas succomber à la pollution gratuite, mais
délivrez-nous des scrupules, maintenant et à l’heure des déjections, et des élections, Au
nom du lierre, du lys et du pissenlit, cyclamen ! » ♫
Vincent Roca

207.  NoWarm | 4/12/2009 @ 20:55 Répondre à ce commentaire

Ca y est ! Les vagues arrivent en France :
http://www.google.com/hostedne.....gy06m0kfQw

208.  the fritz | 4/12/2009 @ 20:58 Répondre à ce commentaire

NoWarm (#207),
Evelyne dirait que c’est un tsunami climatique

209.  Araucan | 4/12/2009 @ 21:15 Répondre à ce commentaire

the fritz (#206),

Le papier de Roca a déjà été posté sur Skyfal !
http://skyfal.free.fr/?p=400

210.  Araucan | 4/12/2009 @ 21:19 Répondre à ce commentaire

NoWarm (#207),

En France ? Non en français … quant à l’effet en France … c’est encore une autre histoire …

211.  florent76 | 4/12/2009 @ 21:55 Répondre à ce commentaire

NoWarm (#207), Les vagues du Climate-Gate arrivent et les vagues de froid aussi…

On dirait que l’hiver a décidé de s’inviter également au sommet de Copenhague pour dire tout ce qu’il pense de tout ça !

Je ne sais plus qui a souhaité qu’il neige à Copenhague… On dirait que c’est pas trop mal parti pour que le Général Hiver s’invite pour faire un final de toute beauté au sommet du climat !

Prévision encore à lointaine à 240h, mais consensus de plus en plus large des modèles de prévisions à quelques jours (les seuls vrais modèles qui marchent et qui sont météorologiques !) pour une bonne vague de froid au moins en Europe du Nord et de l’Est, sinon jusqu’à la France !
http://www.wetterzentrale.de/p.....el2402.gif

Le tout dans une ambiance plutôt humide et un beau conflit thermique à l’avant : ça sent bon la tempête de neige sur les plaines allemandes tout ça…

212.  Manu95 | 4/12/2009 @ 22:12 Répondre à ce commentaire

NoWarm (#207),

Au coeur de cette affaire, déjà baptisée « Climategate » par la presse: la publication sur internet le mois dernier de milliers de courriers électroniques de chercheurs du prestigieux centre de recherches sur le climat (CRU) de l’université britannique d’East Anglia, victime d’un piratage informatique ou de fuites.

Des milliers de courriels, alors qu’il y en a 1073. Et ceux-ci n’émanent pas tous (ont été envoyés) des membres du CRU. Il y a aussi les réponses et messages d’autres personnes extérieures à ce team.
J’ai aussi noté qu’ailleurs on parle de 1000 mails et 77 fichiers alors qu’ils s’agit de 77 dossiers dans Documents.

Rien que cela montre que ou bien l’AFP manque de précision ou bien les journaleux qui reproduisent sont atteints de psittacisme aigu et parlent de mails qu’ils n’ont jamais vus.

213.  floyd | 4/12/2009 @ 22:21 Répondre à ce commentaire

florent76 (#211),

Pour ma part, j’avais souhaité de la neige très abondante pour que la circulation et l’aéroport soient bloqués. Demandez également à Auracan, je crois qu’il avait fait une neuvaine smile

214.  Araucan | 4/12/2009 @ 23:11 Répondre à ce commentaire

Oui ,c’est moi, je le reconnais mais bon, pour le moment le locataire du dernier étage s’est contenté de m’envoyer (parmi beaucoup, beaucoup d’autres d’ailleurs) 60 Mo de fichiers et une super ambiance sur Internet (il y a d’autres endroits où c’est moins sûr …).
Proposez, IL dispose !

Après tout COP15 commence juste après la St Nicolas : il y aura peut-être encore des cadeaux (c’est mon âme d’enfant qui parle…)

215.  florent76 | 4/12/2009 @ 23:18 Répondre à ce commentaire

floyd (#213), Ce n’est pas encore gagné et jusqu’au 15 environ les températures seraient encore positives. Mais ensuite et pour les derniers jours du sommet qui se tient du 7 au 18 décembre et réunit 200 pays, ça pourrait nettement plus hivernal sur le Danemark… L’intensité du froid est difficilement prédictible à 10 jours ainsi que son cheminement sur le territoire européen, mais une masse d’air polaire particulièrement glacée sera prépositionnée sur la Russie d’Europe à partir de la semaine prochaine et la synoptique semble très favorable pour qu’elle avance et déboule plus à l’ouest.
A vos neuvaines, tout est possible ! Ca sera peut-être compliqué de repartir de Copenhague… laugh

216.  florent76 | 4/12/2009 @ 23:23 Répondre à ce commentaire

Araucan (#214), Amusant ! Tu sais que je suis le locataire du dernier étage aussi dans mon immeuble ! 😉

217.  Araucan | 4/12/2009 @ 23:27 Répondre à ce commentaire

florent76 (#215),

Gore n’ira pas à Copenhague : pas d’effet Gore à prévoir (neige) = mais c’est du man-made climate !
Laissons le climat s’exprimer à Copenhague ! smile

218.  Araucan | 4/12/2009 @ 23:36 Répondre à ce commentaire

florent76 (#216),

Pas moi ! (ça me coute moi cher en chauffage !)

219.  Araucan | 4/12/2009 @ 23:37 Répondre à ce commentaire

Je fatigue : moins cher en chauffage…

220.  florent76 | 4/12/2009 @ 23:44 Répondre à ce commentaire

Araucan (#195),
Le code « hide the decline » expliqué pour les nuls !

Il parait que les e-mails ne prouvent rien !!! Attaquons nous au code ou comment faire de belles crosses de hockey ???

http://www.prisonplanet.com/cl.....-code.html

Merci à l’auteur du message : on va tous pouvoir jouer au hockey comme des pro très bientôt !!!

221.  Araucan | 5/12/2009 @ 0:11 Répondre à ce commentaire

florent76 (#220),

J’ai mis un lien avec une liste de début de décryptage des codes là :
http://skyfal.free.fr/?p=434

222.  anecdote | 7/12/2009 @ 18:51 Répondre à ce commentaire

La porte est ouverte pour une vague de froid sur l’Europe.
A suivre… Ah, si la neige pouvait paralyser Copenhague !!!

223.  Florent76 | 7/12/2009 @ 19:12 Répondre à ce commentaire

anecdote (#222), et oui, c’est de la météo, mais tout est dans l’image et le symbole ! Décidément, le ciel non plus n’est pas avec les réchauffistes ! Tout fout le camp, même les violettes à Noël !

224.  JulienTDF | 7/12/2009 @ 19:36 Répondre à ce commentaire

Je ne sais pas si cela à déjà été débattu!
Mais une agence néo-zélandaise du climat accusés de manipulation de données http://www.examiner.com/x-2897.....nipulation d’après eux nous risquons plus d’entrer dans un nouveau petit age glaciaire.

225.  Araucan | 7/12/2009 @ 23:25 Répondre à ce commentaire

JulienTDF (#224),

Signalé surement, commenté je ne crois pas mais la problèmatique est classique : déplacement de stations, ajustements faits sur les séries (sans plus de détails) pas d’info sur les méthodes de calcul …

226.  Chasseur de mensonges | 15/12/2009 @ 21:52 Répondre à ce commentaire

Salut les chercheurs , un peu de grain à moudre pour vos neurones affutés:

Climat: les drôles de lecture de Vincent Courtillot
http://www.mediapart.fr/articl.....91997fc62d

La pêche 😉

227.  Laurentc | 15/12/2009 @ 22:05 Répondre à ce commentaire

Chasseur de mensonges (#226)
Bof…

228.  Curieux | 15/12/2009 @ 22:41 Répondre à ce commentaire

Chasseur de mensonges (#226),
Tu appelle ça une lecture ?
Au fait mediapart, n’est pas une revue scientifique peer-rewieved, juste un rassemblement des laissés pour compte de l’imMonde, c’est dire !

229.  Curieux | 15/12/2009 @ 23:11 Répondre à ce commentaire

Pour revenir au scandale du FOIA, pour ceux comme Jouzel qui pense qu’il n’y arien dans le dossier, voilà la lettre du sénateur de Pennsylvanie demandant une enquête M Mann.

Ça sent les barreaux de prison…

230.  andqui | 16/12/2009 @ 8:20 Répondre à ce commentaire

Chasseur de mensonges (#226),
Bel exemple de procès stalinien: Le Pen dit que le ciel est bleu quand il n’y a pas de nuages; moi aussi, donc je suis Lepeniste, mais j’ai aussi lu le Capital de KM, donc je suis bolchevic, et quand je lis la bible (qui est un beau livre de contes), moi qui suis athée, je deviens croyant par enchantement. Quelle absolue bêtise!
Ah, j’oubliais, ton pseudo, il révèle une vanité et une intolérance ahurissante donc dérisoire.

231.  the fritz | 16/12/2009 @ 21:08 Répondre à ce commentaire

Chasseur de mensonges (#226),
Classeur de mensonges , tu devrais commencer par ceux du CRU ; quand on est arrivé dans la hiérachie au niveau de Courtillot on n’en a plus rien à faire des pairs; il n’y a plus qu’une idée dans la vie , c’est affirmer ses convictions profondes et utiliser tous les moyens honnêtes pour quelles soient entendues; je ne sais pas si les loups comme Jones , Mann ou Schmidt n’ont pas d’autres motivations dans la vie

232.  rouv | 16/12/2009 @ 22:33 Répondre à ce commentaire

quand y’en a plus y’en a encore :

Le changement climatique : pourquoi l’information est-elle aussi brouillée dans l’opinion publique ? par Vincent Moron (Le Monde)

http://www.lemonde.fr/opinions.....id=1277279

Et quand même dans Le Monde, un titre merveilleux qui ne dit que la vérité, cela ne s’invente pas :

« A Copenhague, la négociation pour les nuls »

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