(redirigé depuis Le Mythe climatique)
Une fois n’est pas coutume, ce billet s’intéresse à une contradiction collective des climato-sceptiques.
Côté pile, les sceptiques brandissent parfois le célébrissime « critère de scientificité de Popper » contre les carbocentristes. Rappelons à tout hasard que, selon Popper, une théorie mérite le qualificatif de « scientifique » si, et seulement si, il est possible d’imaginer une expérience susceptible de la mettre en défaut. Un exemple parmi d’autres de l’application du critère de Popper au carbocentrisme est cette citation tout à fait étonnante tirée du second rapport du GIEC (1995) :
L’augmentation des températures (…) va augmenter le risque de sécheresses et/ou d’inondations dans certaines régions et la possibilité que l’amplitude de ces phénomènes se réduise dans d’autres régions.
Sans jeu de mots, ça s’appelle ne pas se mouiller. Or précisément, « ne pas se mouiller » est un bon résumé du reproche de Popper aux pseudosciences : une théorie scientifique, elle, prend des risques en prévoyant l’apparition de tel phénomène plutôt que de tel autre. Une théorie capable de prévoir tout et son contraire, c’est-à-dire pour laquelle il n’est pas même possible d’imaginer comment on pourrait la mettre en défaut, ne peut pas être considérée comme scientifique. La citation du GIEC ci-dessus tombe clairement sous le coup de cette critique.
Côté face, certains sceptiques accusent les carbocentristes de « dissonance cognitive ». Forgée en 1954 par Leon Festinger, cette notion consiste à poser que, lorsque quelqu’un s’est fortement engagé dans une croyance qu’un événement vient frontalement contredire, le moyen psychologique le plus courant pour surmonter le choc consiste à se faire prosélyte, à « renflouer » la croyance en lui trouvant de nouveaux adeptes. Des sceptiques estiment que les carbocentristes souffrent de dissonance cognitive : d’une part les revers que le carbocentrisme subit (comme la stagnation de la température globale) sont effectivement autant de réfutations graves, d’autre part le discours carbocentriste appelant à l’éveil d’une « conscience climatique mondiale » relève bien du prosélytisme.
Sans être dénués d’intérêt, ces deux reproches ont le défaut de s’exclure mutuellement. En effet, si l’on reproche au carbocentrisme de ne pas pouvoir être réfuté (c’est-à-dire de violer le critère de scientificité de Popper), alors il n’est par définition pas possible d’espérer le mettre face à une irréductible contradiction, et les carbocentristes ne peuvent donc pas être taxés de dissonance cognitive. Celle-ci exige que « la croyance [soit] suffisamment spécifique et suffisamment en prise avec le monde réel pour que des événements puissent la réfuter de manière non équivoque » (« The belief must be sufficiently specific and sufficiently concerned with the real world so that events may unequivocally refute the belief. »), et qu’« une réfutation indéniable [se produise] et [doive] être reconnue par l’individu engagé dans la croyance » (« Such undeniable disconfirmatory evidence must occur and must be recognized by the individual holding the belief. »). Une telle définition rend impossible que la dissonance cognitive s’accompagne d’une violation du critère de Popper.
S’agissant du carbocentrisme, il me semble que, même si la dissonance cognitive et le critère de Popper peuvent ponctuellement constituer d’utiles éléments d’appréciation, aucun des deux n’est parfaitement adapté à la situation. Juger une théorie en construction à l’aune du critère de Popper est extrêmement réducteur : à peu près aucune théorie scientifique émergente ne peut jamais surmonter ce critère. Quant au prosélytisme carbocentriste, on ne peut guère le relier à une quelconque réfutation indéniable et reconnue comme telle, car le prosélytisme climatique a commencé il y a au moins vingt ans (1988 et la déposition de Hansen au Congrès américain est un point de repère majeur), c’est-à-dire bien avant les grands revers infligés au carbocentrisme depuis (la stagnation de la température globale, notamment). Tout au long de son ouvrage fondateur (When Prophecy Fails, écrit avec Henry Riecken et Stanley Schachter), Festinger insiste quant à lui sur l’importance d’une réfutation frontale de la croyance dans le processus de dissonance cognitive conduisant à un comportement prosélyte.
Aussi avons-nous affaire à quelque chose d’intellectuellement plus complexe que le discours astrologique ou celui d’une secte millénariste. Alors que le premier peut bien s’analyser avec Popper et le second avec Festinger, le discours carbocentriste, lui, relève d’une mosaïque qui échappe à l’un et l’autre de ces deux critères bruts. La richesse épistémologique du mythe climatique n’en est que plus grande.
Benoît Rittaud.
@Araucan,
Je sais. On ne se refait pas !
Mais vous ne pensez tout de même pas que c’est notre philosophe Flipo qui conduisait ce camion ?
Argus (#51),
Pas le permis…
Argus (#51),
Non , ce n’est pas une erreur individuelle, c’est une erreur systém(at)ique : cela fait au moins 10 km que le camion fait ça !
Araucan (#53),
S’agit-il peut-être de Phil Jones et Michael Mann dans leur nouvel emploi ?
On m’apprend toutefois que l’orientation de la lame du chasse-neige est réglable et qu’il s’agit ici de repousser la neige d’un seul côté de la route ( logique, par exemple, à un intersection routière ).
Nous n’avons donc pas affaire ici à Jones ou à Mann mais bien à d’authentiques professionnels qui connaissent leur boulot.
aladin (#54),
b>Bob Dylan : « HIGHWAY 61 REVISITED » (1965)
« Ballad Of A Thin Man »
« La ballade d’un homme mince »
…
Because something is happening here
But you don’t know what it is
Do you, Mister Jones ?
Parce qu’il se passe quelque chose ici
Mais vous ne savez pas quoi
N’est-ce pas, Monsieur Jones ?
Mister Jones’, qui est-ce, finalement ?
Une personne coincée dans son milieu ?
JG2433 (#56),
Personnellement, j’aurais plutôt choisi « I put a spell on you » de Screamin’Jay Hawkins pour illustrer le RCA.
aladin (#55),
Donc si elle est réglable, pourquoi ne pas rejeter la neige sur le terre plein central plutôt que que sur la seconde bande de roulement (si c’est une autoroute) ou sur le bord si ce n’en est pas une ? (on voit bien la différence de la bande entre l’arrière et l’avant du chasse-neige …).
C’est l’Angleterre mais tout de même !
Araucan (#58), il n’y a PAS de terre plein central, juste une barrière et la voie inverse (à gauche pour la GB), non encore déneigée.
Vous ne devez pas croiser ou dépasser souvent une déneigeuse vous !
Araucan (#58),
pourquoi ne pas rejeter la neige sur le terre plein central plutôt que que sur la seconde bande de roulement
Parce qu’en observant la photo, on remarque que les panneaux de signalisation en haut à droite sont vu de l’arrière par rapport à l’angle de la prise de vue, elle-même prise probablement depuis une structure surplombant les voies. On remarque aussi que les voies ne semblent pas absolument parallèles mais paraissent s’éloigner progressivement l’une de l’autre en s’avançant vers l’observateur. L’ensemble laisse suggérer qu’il s’agit ici d’une sortie d’autoroute et que dans ce cas, si le chasse-neige avait rejeté la neige le l’autre côté, le tas formé par celui-ci aurait nécessairement coupé la route à l’intersection des deux voies.
Araucan (#58),
D’ailleurs, la preuve.
pas dans le fil. Le figaro tombe des nues:
http://www.lefigaro.fr/science.....oleil-.php
aladin (#60),
miniTAX (#59),
Eh bien mettez vous d’accord ! 😉
Le David Berardan nouveau est aussi arrive!
L’auteur du blog « Chronique du Temps » fait l’article du bouquin de Hoggan et Littlemore « Climate Cover Up ». Hoggan possede une agence de communication et est le chairman de la Fondation Suzuki, groupe activiste ecologiste et Littlemore n’est qu’un journaleux ayant suivi le Gore Bootcamp a Montreal…
Ces specialistes du PR sont les contributeurs d’un blog detestable intitule « desmogblog » qui est une sorte de delation permanente, qui sur requete anonyme, recherche ce qu’ils peut trouver sur tout scientifique qui aurait l’outrecuidance de s’exprimer en doutant du rechauffement climatique… Bien sur les anglosaxons sont principalement vises mais notre David qui visiblement glande dans son labo a Orsay, ce qui lui laisse du temps pour faire l’important a Wikipedia sur des sujets qu’il ne maitrise pas et bloguer, y est alle de son ecot sur Courtillot et Allegre…
Le blog bien sur lie avec le Jean-Marc, Huet et la star du LMD qui se cache derriere ICE…
Ah la fine equipe!
« la star du LMD qui se cache derriere ICE »
———————–
antoniosan (#64),
Punaise, je l’ai oublié celui-là 😉
Pourquoi « star » ? Et comment tu sais qu’il est au LMD ?
Sur son blog, il semble avoir qq lueurs de lucidité de temps à autre, mais ces derniers temps, il est de plus en plus hystérique, à force de voir tout partir en sucette autour de lui.
Faudrait dans le futur penser à débarquer pour le calmer de temps à autre
Plusieurs commentaires comme « les voisins de Jussieu » quand il embraye sur IPGP m’inclinent a penser qu’il enseigne au LMD… Et puis son arrogance aussi…
LMD, IBGP, PR, ICE ????? traduction??
antoniosan (#64),
lien vers le blog en question??
mica (#67),
LMD : Laboratoire de Météorologie Dynamique
IPGP : Institut de Physique du Globe de Paris
PR : Public Relation
Le blog de ICE
Le blog de David Berardan
J’ai collé sur un billet de ce cher ICE ceci, au cas où mon post y est censuré (il ne censure pas d’habitude mais on sait jamais, le désespoir peut vous faire faire bcp de chose
)
miniTAX (#70),
Il y est encore à 12 h 30. On parie sur la durée de « résilience » ?
miniTAX (#70),
J’ai lu ton post sur ce site, avant de débarquer ici. Ca m’a bien fait rire.
Ca fait quelques semaines que je parcours ce blog, donc je ne sais pas comment ICE se comportait avant, mais ses récents billets sont ceux d’un réchauffiste convaincu, partant en lutte contre les sceptiques pervertissant la sainte réalité, avec certains arguments qu’on peut retrouver dans la bouche d’intervenants ignares sur (dés)infoclimat. Courtillot, skyfall et ses fidèles, pensée-unique, WUWT en prennent pour leurs grades. Seuls les posts d’HollyDays sont intéressants sur ce blog, même si sa conviction est clairement affichée.
ICE lit régulièrement les posts sur Skyfall, pour trouver matière à remplir ses billets. Vous pouvez donc le saluer, peut-être qu’il vous répondra. 😆
Franchement, c’est du Dallas tout ça ! :-O
On a franchement peine à croire qu’il s’agit d’une polémique scientifique.
D’ailleurs ça ne l’est probablement plus, scientifique…
Certes la falsifiabilité est une caractéristique de tout modèle qui finit, à un moment où à un autre, par être expérimentalement contredit. C’est à ce moment que l’on change de modèle, voir la physique de Newton et la physique relativiste. A l’inverse, tout système purement formel a toujours « raison » et ne donne pas prise à l’expérimentation. Si l’on suit les modèles du GIEC, ils semblent logiquement consistants, mais ils sont purement formels, obéissant à des algorithmes (semble-t-il) peu en rapport avec les observations in situ. Sans doute est-ce leur principal défaut, qui conduit à leur faire sortir ce que l’on souhaite, pourvu que l’on bricole un peu l’input, et non ce que l’on obtient par les projection à partir de mesures réelles et fiables.
Mais à vrai dire, ce ne sont même pas les algorithmes qu’il faut incriminer : une règle de trois fonctionne toujours, même si l’on bricole les valeurs affectées aux variables ; le véritable problème est qu’une certaine pression d’ordre sociologique pesant sur la production de connaissances : on exige, en somme, que les résultats des calculs soient conformes à une idéologie. C’est là, je crois, le fond du « climategate ».
Un excellent ami (chercheur) me fait passer ceci, qui doit nous rappeler bien des choses :
Le physicien Leó Szilárd (du projet Manhattan entre autres) a imaginé, dans une nouvelle de science-fiction intitulée « La Fondation Mark Gable », que le besoin se fasse sentir de retarder le progrès scientifique. Avec beaucoup d’ironie et de mordant, il décrit la solution suivante (appelée aujourd’hui Agence Nationale de la Recherche) :
« Vous pourriez créer une fondation, dotée de trente millions de dollars par an. Les chercheurs impécunieux pourraient demander une subvention, à condition que leurs arguments soient convaincants. Organisez dix comités, composés chacun de douze savants, et donnez-leur pour tâche de transmettre ces demandes. Enlevez à leurs laboratoires les savants les plus actifs et nommez-les membres de ces comités. Prenez les plus grands savants du moment et faites-en des présidents aux honoraires de cinquante mille dollars par an. Fondez vingt prix de cent mille dollars à attribuer aux meilleures publications scientifiques de l’année. […] D’abord, les meilleurs savants seraient enlevés à leurs laboratoires, et passeraient leurs temps dans les comités à transmettre les demandes de subvention. Ensuite, les travailleurs scientifiques impécunieux s’appliqueraient à résoudre des problèmes fructueux qui leur permettraient presque certainement d’arriver à des résultats publiables. Il est possible que la production scientifique s’accroisse énormément pendant quelques années. Mais en ne recherchant que l’évident, la science serait bientôt tarie. Elle deviendrait quelque chose comme un jeu de société. Certains sujets seraient considérés comme intéressants, d’autres non. il y aurait des modes. Ceux qui suivraient la mode recevraient des subventions, les autres, non. Et ils apprendraient bien vite à suivre la mode. »
(Traduction de Nicolas Witkowski dans « Une histoire sentimentale des sciences », Le Seuil, collection Point-sciences, 2005.)
Argus (#75),
Il manque juste les effets de réseaux et les aides européennes, sinon, ça colle !
M. Fernand (#74),
Le problème n’est pas en soi de faire des modèles, le problème de ce que l’on fait de leurs résultats et comment on les confronte à la réalité.
Dans le cas du CC, on en a fait l’alpha et l’oméga de la climatologie : les modèles reconstruisent les données manquantes (cf le cas de l’Antarctique), les modèles nous prédisent notre avenir et les modèles ne se trompent pas.
Trois erreurs … fondamentales.
Araucan (#76), Aide européenne :
3 millions d’euros à Pachauri-TERI pour étudier les glaciers de l’Himalaya qui ne fondent pas et les conséquences désastreuses et gna gna gna…
eureferendum.blogspot.com/2009/12/high-noon-for-pachauri.html
et
http://www.eu-highnoon.org/
Marot (#78),
Trouvé sur le site
« Higher temperatures on the earth’s surface at higher latitudes cause an increase in the emission of methane. Therefore higher temperatures are not just a consequence of climate change but also a cause of it, conclude climate researchers in an article published this week in Science. »
Là cela devient vraiment trapu …
http://www.eu-highnoon.org/nl/.....vents.html
Sur les objectifs du projet
POur les participants voir là
http://www.eu-highnoon.org/nl/.....pants.html
Deux instituts indiens, au moins pas l’ONG TERI …
personne n’a entendu les conneries de Dany Glover sur le séismes à Haîti, serait la conséquence de l’echec de Copenhague… et du réchauffement climatique!!!
ddddd
mica (#80),
Et oui, ils nous avaient déjà fait le coup sur TF1 lors du Tsunami.
Donc j’en conlu que si la terre ne s’était pas rechauffée de 0.7°C toutes les plaques tectoniques resteraient immobiles, mais a cause de ces 0.7°C les plaques se mettent à bouger ! Il est beau notre niveau scientifique au XXI siecle ! Et le pire c’est que les gens sont assez cons pour y croire.
Sorry, the comment form is closed at this time.