La religion de la catastrophe


(Article paru dans le Monde, le 27 mars dernier)

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Henri Atlan

Devant la quasi-unanimité de la classe politique sur le climat, voilà que le Front national embouche les trompettes de la contestation du consensus, déjà existante mais encore très minoritaire à droite comme à gauche. Mais ce n'est pas parce que le FN s'empare d'un problème que le problème n'existe pas. Heureusement Claude Allègre et d'autres ont commencé à tirer la sonnette d'alarme. Je veux m'intéresser ici à la question des modèles. Il y a un problème de crédibilité des modèles de changements climatiques et des prédictions qui en sont déduites. Ces modèles concernent en effet un domaine – le climat – où le nombre de données disponibles est petit par rapport au nombre de variables qui sont prises en compte dans leur construction, sans parler des variables encore inconnues.

Cela implique qu'il existe un grand nombre de bons modèles, capables de rendre compte des observations disponibles, alors même qu'ils reposent sur des hypothèses explicatives différentes et conduisent aussi à des prédictions différentes, voire opposées. Il s'agit là d'une situation dite "des modèles par les observations", cas particulier de "sous-détermination des théories par les faits", bien connue des chercheurs engagés dans la construction de modèles de systèmes complexes naturels, où le nombre de données ne peut pas être multiplié à l'envi par des expérimentations répétées et reproductibles. Conséquence : les modèles sur les changements climatiques ne peuvent être que des hypothèses, mises en formes informatiques très sophistiquées mais pleines d'incertitudes quant à leur relation à la réalité ; et il en va de même des prédictions qui en sont déduites.

Le rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) ne fait pas exception et certaines de ces incertitudes y sont d'ailleurs mentionnées. Mais comme le rapport complet est supposé difficile à lire et à comprendre pour le grand public et les décideurs politiques, il est complété par un document plus bref de recommandations aux gouvernants. Et là, plus d'incertitude, sinon à l'intérieur d'une fourchette de quelques degrés prédisant l'augmentation de température moyenne de la terre à court et à moyen terme. Le résultat est la croyance aveugle en la valeur de vérité du modèle établi par les scientifiques experts du climat et le caractère inéluctable des prédictions plus ou moins apocalyptiques.

Cette croyance, reprise et amplifiée par des oeuvres et des discours à grand retentissement médiatique, a pris la forme dans une grande partie de l'opinion publique mondiale d'un dogme et d'une religion du "sauvez la planète", alors que celle-ci, qui en a vu bien d'autres, n'est pas en danger. Certes des glaces polaires fondent, certes des glaciers reculent après avoir avancé, certes des terres basses et des îles risquent d'être submergées dans un proche avenir, tandis que c'est un certain refroidissement qui menace peut-être d'autres régions du globe. Réunir ces données dans un modèle global est plus que risqué car rien n'est moins sûr que l'efficacité des mesures préconisées pour "sauver la planète".

Des changements du même ordre se sont produits dans le passé. L'importance des activités humaines dans les changements observés depuis quelques décennies est l'une de ces incertitudes qui dépendent du modèle adopté. Même si la température moyenne augmente dans les décennies à venir, si tant est qu'il s'agit là d'une variable pertinente, il est loin d'être certain que la réduction de production de CO2 soit une mesure efficace pour prévenir ce réchauffement global éventuel. On nous dit que malgré les incertitudes et même les erreurs qui ont pu être relevées, les conclusions restent ce qu'elles étaient. Mais cela ne fait que renforcer le doute sur la valeur de ces modèles : ils sont si complexes et sous-déterminés qu'ils conduisent aux mêmes conclusions malgré des modifications non négligeables des données.

Il faut reconnaître que l'expertise scientifique en situation d'incertitude est difficile. Peu d'experts ont le courage d'annoncer qu'ils ne peuvent pas répondre à la demande même en probabilité. La tentation est le plus souvent de donner quand même une réponse, soit pour rassurer, soit pour mettre en garde. Le sang contaminé a été un tournant. La tendance à rassurer qui semblait dominer auparavant s'est renversée en même temps que le fameux principe de précaution s'imposait de plus en plus.

Aujourd'hui, les experts préfèrent de loin être prophètes de malheur ; comme l'avait bien compris le prophète Jérémie, on risque moins à annoncer une catastrophe qu'une bonne chose car en cas d'erreur on pourra toujours arguer de ce que la catastrophe a été évitée grâce à ceux qui l'avaient annoncée. Le principe de précaution étant passé par là, émettre des doutes sur la catastrophe annoncée est déjà dangereux pour les experts de qui on attend certitudes et recommandations fermes.

Dans le cas présent, le GIEC a été constitué avec une mission bien précise, très orientée dès le départ vers ce qui devait être la conclusion de son rapport. Il s'agissait d'évaluer de façon claire et objective "les informations d'origines scientifique, technique et socio-économique nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d'origine humaine" pour ensuite en apprécier les conséquences possibles et envisager des mesures d'adaptation et d'atténuation. C'est dire que les risques en question et leur origine humaine sont d'emblée supposés être là et il ne s'agit pour le groupe d'experts que d'en apprécier les "fondements scientifiques" et d'en déduire des recommandations. On les voit mal dans ces conditions émettre des doutes sur la réalité même de ces risques ainsi définis. Cela aurait constitué, pour le coup, un risque certain d'être déconsidérés et de perdre toute crédibilité aux yeux des instances politiques qui leur demandaient leur avis.

Plutôt que de vouloir imposer des mesures qui risquent de mettre en danger le développement de pays émergents et en voie de développement ainsi que l'économie de pays développés au nom de cette nouvelle religion à vocation universelle, il vaut mieux s'attaquer aux problèmes d'environnements locaux, pollution atmosphérique des grandes villes, pollution des mers et des rivières par le surcroît de déchets dû à la surpopulation. L'épuisement à terme des ressources en énergies non-renouvelables est un problème en soi, qui ne met pas en danger la planète, mais qui doit être géré de façon raisonnable, sans culpabiliser leurs usagers, tout en préparant la transition, qui prendra encore quelques dizaines d'années au moins, vers le développement des énergies renouvelables.

Comme le disait un expert du climat en vue de la conférence de Copenhague, le réchauffement climatique n'est pas vu de la même façon au Danemark et au Bangladesh, régulièrement confronté aux catastrophes naturelles amplifiées par l'état des villes et des campagnes. On pourrait en dire autant d'Haïti et d'autres pays pauvres. Plutôt que de tenter de prévenir des risques globaux incertains par des mesures globales à l'efficacité tout aussi incertaine, mieux vaut résoudre les problèmes localement en corrigeant ce qui peut l'être et en s'adaptant à ce qui ne peut pas être évité à court terme par des mesures d'urbanisation et de déplacements de populations si nécessaire.

Plutôt que "sauver la planète" sauver les populations dénutries et sans eau potable. Gérer raisonnablement la transition énergétique en permettant aux pays émergents et pauvres d'utiliser les énergies fossiles pour leur permettre de rattraper leurs retards tout en développant en parallèle les utilisations d'énergies renouvelables pour préparer l'épuisement des premières, inéluctable bien que dans un avenir encore bien difficile à déterminer avec certitude.

La religion écologique du "sauver la planète" risque de nous emporter dans des débordements idéologiques, non sans danger de totalitarisme, comme certaines gouvernances mondiales qui sont déjà préconisées ; tout cela évidemment pour le bien de l'humanité et au nom de "la science", comme ce fut le cas des idéologies totalitaires du XXe siècle. Avec une nouveauté, toutefois, le "principe de précaution".

Même si les catastrophes annoncées ne sont pas certaines, nous dit-on, nous ne risquons rien à appliquer les mesures préconisées, au nom du principe de précaution. Mais c'est faux. Le développement des populations pauvres, et l'économie des sociétés de consommation à laquelle ces populations rêvent de parvenir sont en fait mis en danger par certaines de ces mesures. Le bon sens l'a emporté à Copenhague. Les applications du principe de précaution comportent toujours des risques, aussi difficiles à évaluer que ceux qu'il est censé prévenir. C'est pourquoi, en tant que principe général d'action, il se détruit lui-même.

Après tout, il n'est pas certain mais il est possible qu'existe le Dieu des théologiens. Le fameux pari de Pascal n'est pas autre chose qu'une application du principe de précaution, avec en plus une estimation des risques acceptés en pariant pour un gain bien plus grand, la félicité éternelle infinie. Appliquant le principe de précaution dans ce domaine, nous aurions dû tous depuis longtemps, avec en plus mauvaise conscience et culpabilité, nous résoudre à appliquer les mesures de restrictions et de renoncements de toutes sortes préconisées par les experts, c'est-à-dire les théologiens experts de Dieu, comme nos nouveaux experts le sont du climat. Heureusement ; il n'en a rien été. Espérons que les générations qui viennent seront aussi sages que celles qui nous ont précédés.

 

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114 réponses à “La religion de la catastrophe”

  1. Murps (#100), les Prophètes juifs -de l’Ancien Testament comme disent les Chrétiens- n’étaient pas des rigolos : on ne sait pas s’ils fumaient quelque chose, mais certains étaient redoutables : rien que Moïse qui a fait périr quelques milliers de gens qui ne voulaient pas attendre sagement son retour de la Montagne et qui adoraient Baal (ou Apis ?) en attendant ! Il n’y a à priori aucune raison qu’un gars qui se prend pour un prophète ne devienne pas dangereux ipso facto
    Murps, ça sent son midi, ça !! Mais l’église n’est pas du IV°, elle, plutôt du XI°-XII°, avec une porte et une fenêtre du XVI° (Je dirais Fréjus ?)

  2. Bingo pour les dates et pour le patelin, joli coup d’oeil !
    C’est bien le groupe épiscopal de Fréjus, ma ville.

    C’est donc pas une église mais une cathédrale avec une partie romane et l’autre gothique…

    D.E.G.

  3. Les deux pré-prophètes sus-nommés ont aussi en commun avec Ezechiel ou Elie d’avoir voyagé dans les airs, ce qui ne manque pas de les mettre cul par dessus tête…

  4. Araucan (#33),

    Je ne trouve pas de données CO2 dans les glaces pour le Groenland et les derniers 2000 ans. La raison invoquée est la perturbation par des substances carbonnées qui interféreraient avec la mesure du gaz.

    C’est encore ce que disait V Masson Delmotte il y a peu à Rennes. Ils mesurent donc le CH4 dans les forages GRIP ou NEEM mais pas le CO2 tous les 55cm, par contre c’est fait à Vostok mais avec la résolution de plusieurs milliers d’années avant la fermeture des bulles et environ 2cm de précipitation par an en période interglaciaire alors qu’à GRIP il y en a environ 50cm/an et donc une fermeture vers 1750.

    A Vostok on a l’age de l’air des bulles tous les m, la différence de l’age des bulles et de la glace de chaque portion reproduit en fonction de l’age de la glace, les périodes glaciaires et interglaciaires sans effet de tassement apparent, comme la teneur en 18O. Il ne commence à y avoir un age des bulles d’air (12 ans) qu’au bout de 98m quand la glace a 3334 ans.

    Pour les cernes, près de la limite de croissance des arbres en latitude, ce post de McIntyre : http://climateaudit.org/2005/1…..-response/
    avait attiré mon attention dès le début. L’optimum est près de 0°C les températures élevées limitent beaucoup plus la croissance que les basses, jusqu’à -5°C.

    Je n’ai pas su extraire les données pour faire les graphiqes mais Steve McI l’a fait très bien sur la figure 3 graph 1et les déplacement relatifs de MXD et TRW sont réels mais faibles et comme les effectifs ne sont pas les mêmes si je comprend bien, on ne peut rien dire.

    J’ai essayé le lien vers free mais ça n’a pas bien marché.

  5. MichelLN35 (#104),

    En fait si cela semble avoir marché mais je sais pas comment le lire car je ne suis pas sur free box.
    Si quelqu’un réussit à le lre qu’il me dise comment s’il vous plait.
    Adresse reçue par mail :
    http://dl.free.fr/vXp2I3QZv
    Chez moi ça me plante l’ordi à chaque fois.
    Cordialement

  6. A propos de prophètes, avez-vous lu sur mon blog l’histoire des Xhosas : page datée du 26 septembre 2009
    Mort d’une civilisation (la nôtre) ? Un exemple à méditer
    extraits : « …En avril 1856, une fille de quinze ans, Nongqawuse entend une voix lui dire que les Xhosa doivent tuer tous les bovins, arrêter de cultiver leurs champs et détruire leurs stocks de céréales et d’aliments. La voix insiste pour que les Xhosa se débarrassent aussi de leurs houes, ustensiles de cuisine et tous les outils nécessaires au maintien de la vie. Une fois ces choses accomplies, une nouvelle ère va naître magiquement…
    Bien que Mhlakaza n’ait rien entendu, il est devenu convaincu que Nongqawuse a entendu la voix de son défunt père dont les instructions doivent être respectées. Mhlakaza devient le prophète en chef et leader du mouvement d’extermination du bétail.
    Les nouvelles de la prophétie se propagent rapidement et en quelques semaines, le roi des Xhosa, Sarhili, devient un converti. Il ordonne aux Xhosa d’abattre leur bétail et,… »

  7. MichelLN35 (#104),

    Vos précisions sur le CO2 en gros depuis 2000 ans sont importantes : il n’y a pas de données sur 2000 ans ? Cela fait un trou important !

    les températures élevées limitent beaucoup plus la croissance que les basses, jusqu’à -5°C.

    C’est le facteur espèce voire le facteur génétique à prendre en compte. Certaines adaptations/sélections sont rapides: en une génération sur le continents, les populations plantées en Sologne ont des semis qui résistent mieux au froid que des semis faits avec des graines venues de Corse …
    La première courbe de votre référence concerne des semis (très jeunes plants) : il vaudrait mieux vérifier sur des arbres plus vieux (mais c’est plus difficile !)
    « Strong variation in photosynthetic capacity between mature trees at the elevational extremes (Schoettle, unpublished data) also suggests considerable adaptive physiological variation for limber pine. »
    C’est logique, si ce sont des zones difficiles et pour des espèces longévives …
    De plus certaines espèces ont une activité photosynthétique à basse température (cf épicéa commun). Je maintiens que si l’on veut faire des comparaisons sur mille ans, il faut la même espèce d’espérance de vie assez courte (cf le pin sylvestre) mais aussi les mêmes génotypes (sinon on risque de mesurer un effet génotype x climat), le fameux epsilon de la formule, qui n’est pas forcément négligeable et que l’on ne peut retirer de la courbe standard de croissance en fonction de l’age…

    « Thuya occidentalis may respond to excessive late summer temperatures by slowing down physiologically in a way that influences growth potential in the following year. » C’est typiquement une espèce qui a besoin d’humidité tout au long de l’année : le Finistère, la Normandie aussi lui va très bien !
    Un mois de juillet chaud induit souvent des bourgeons à fleurs pour l’année suivante : or la production de graines chez les arbres est de nature à réduire la croissance de l’année en cause …
    Pour les années chaudes (et sèches) en été, il suffit juste de regarder les chênes et leur adaptation : ils perdent des petites branches (chêne sessile et chêne pédonculé, le premier plus résistant à la sécheresse que le premier) reconnaissables à la cicatrisation : cela permet de diminuer l’évapo-transpiration.

    Sinon votre lien fonctionne ! Changez d’ordinateur (ou de système ! 😉 )

    Pour la croissance des chênes, si ce sont des données de peuplements je veux bien (mais il y a impossibilité d’accès aux données …) comme ce sont juste des arbres individuels, il faudrait être sur qu’il n’y a pas de biais d’échantillonnage (arbres de haie, effet des changements de paysage au moyen age et du traitement des forêts -taillis sous futaie-, etc) … De plus Holstein mélange chênes sessiles et pédonculés …. (il n’y a pas un problème d’unité entre la première courbe et la seconde ?). L’étude d’Hollstein c’est pour quels pays exactement ?
    Les liens que vous signalez avec les teneurs en O18, proxy de température sont assez paradoxaux : au XVIIIième siècle, il faisait plutôt froid en Europe non ? alors pourquoi les chênes poussaient-il en moyenne plus vite qu’au XIXième quand le réchauffement s’est amorcé ?

  8. De l’air, de l’air… ce que c’est agréable !

    L’excellent Antonio San a signalé dans « Le mythe climatique » une conférence remarquable de Pierre Morel, co-fondateur puis directeur du LMD (dirigé aujourd’hui par Le Treut), et ancien secrétaire général du Programme mondial de recherche sur le climat à écouter et télécharger à partir de :
    http://www.canalacademie.com/i…..re-et.html
    Elle a été prononcée en octobre 2009 au Bureau des longitudes.

    J’en signale quelques passages pour vous y inciter encore plus à l’écouter, la transcription approximative est de mon fait.

    38′ les modèles sont essentiels mais… ils ne représentent pas la réalité.

    38′35″ ils ne représentent pas les détails donc on utilise des formules empiriques dont on ajuste les coefficients en essayant de reproduire le cycle saisonnier. Comme on fait ça depuis le début, on a toujours les mêmes résultats depuis trente ans. Les modèles les plus simplistes donnaient les mêmes résultats qu’aujourd’hui, la fourchette de 1,4 à 4°C.
    [voir Note 1]

    40′ Toutes les prédictions sur les conséquences du réchauffement global sont plus ou moins ratées.

    41′10″ On lit que « les modèles climatiques découlent des lois de la physique ». C’est pas vrai, les modèles climatiques ne sont pas fondés sur les lois de la physique…
    Les modélisateurs aiment bien croire que leurs modèles sont fondés sur les lois de la physique, mais en prenant les moyennes on ne voit plus rien du tout…
    Les modèles climatiques n’ont pas les moyens d’exploiter les observations…

    Les modèles de la science climatique sont une voie sans issue.

    Note 1 : Vlan pour Talagrand et bravo pour miniTAX qui nous rappelle régulièrement que le rapport Charney de 1979 n’a pas été dépassé malgré les milliards de $ et d’€ engloutis dans les modèles et leurs prédictions « ratées ».

    Note 2 : Il se vérifie encore une fois que les « anciens » qui n’ont rien à perdre, nous tiennent des discours passionnants.

  9. Les applications du principe de précaution comportent toujours des risques, aussi difficiles à évaluer que ceux qu’il est censé prévenir. C’est pourquoi, en tant que principe général d’action, il se détruit lui-même.

    principe de précaution, dont la définition originelle est systématiquement dévoyée par nos dirigeants et autres lobbies:
    contrairement à ce qui est souvent affirmé, le principe de précaution suppose une accélération(*) et un renforcement des moyens de la recherche scientifique, dés l’instant où celle-ci est contradictoire, pluraliste, continue et indépendante(**). Il est garant du progrés et non son contraire.

    (*) dans le cadre du RC(A), ce n’est pas à une accéleration des moyens de recherche pour la vérification des hypothèses exprimées à laquelle on assiste mais aux moyens de conforter et/ou de faire face aux conséquences d’hypothèses non vérifiées.
    (**) pluraliste, contradictoire, indépendante: on voit bien que ce n’est pas le cas ici (sauf si l’on considère que regrouper des chercheurs dans une mission dont l’intitulé récèle la réponse a priori – « tasked with evaluating the risk of climate change caused by human activity » – est garante de pluralisme et d’indépendance.

    Ces deux conditions n’etant pas réunies (ou devrais-je dire, évacuées apriori) on devrait plutot parler de principe de prévention à mon avis.