Une étrange note de lecture


par Benoît Rittaud

Contrairement aux bonnes intentions initiales, je n’ai pas tenu à jour la liste des notes de lectures de mon livre. La faute à la flemme, principalement, sans compter que l’intérêt réel est somme toute faible : vanitas vanitatum etc. La note de lecture du numéro de mai 2010 du mensuel Courrier Cadres me semble toutefois mériter qu’on s’y attarde (NB : le gras est dans l’original) :

Le climat, objet de toutes les polémiques
Le consensus autour des raisons du réchauffement climatique s’effrite. Claude Allègre avait jeté un pavé dans la mare, relativisant l’impact des émissions humaines de CO2 dans le dérèglement du climat. Benoît Rittaud, mathématicien, reprend le flambeau. Il expose les faiblesses statistiques qui biaisent les analyses, comme celles des carottes glaciaires, et questionne la fiabilité des modèles climatiques.
Il en vient à clouer au pilori les théories des pseudosciences autour du carbone (sic). Il faut évidemment un débat scientifique autour des enjeux climatiques, car rien n’est sûr en la matière. Mais les analyses contradictoires, qui dépassent notre entendement de béotiens, virent à l’intox. Benoît Rittaud n’échappant pas à cette règle… Il entretient la polémique entre les ayatollahs du climat qui nous promettent l’apocalypse, et le clan de ceux qui ont intérêt à ce que rien ne bouge. Au risque de discréditer la quête environnementale. Que le dérèglement climatique soit dû ou non aux activités humaines, produire et vivre de façon plus saine est une stratégie gagnante – même si, là encore, on entend tout et son contraire. L’économie verte stimule la créativité, crée des marchés des emplois (re-sic), et nous promet une meilleure santé. Pourquoi s’en priver ? – C.B.L.

Un auteur qui lit une note de lecture commence en général par stresser, redoutant de tomber sur un passage qui démontrera par a plus b qu’une grosse faute à telle page fiche tout un chapitre en l’air, voire le livre en entier. Ici, donc, je peux dire ouf : bien que la note de lecture soit plutôt défavorable, aucun élément tangible n’est critiqué (à part celui d’« entretenir la polémique », ce qu’on peut par définition « reprocher » à tout livre qui prend position). Mais ce n’est évidemment pas là le plus important car, comme souvent dans les notes de lecture (surtout défavorables), le plus intéressant se lit entre les lignes. Le texte ci-dessus montre une fibre écologiste marquée, avec des accents presque religieux sur la fin et une foi fort naïve en la rédemption par l’économie verte. D’une manière assez prévisible (sauf peut-être dans sa candeur assez crue), c’est cet écologisme qui nourrit les reproches. Mais ce qui est très frappant, c’est l’étrange gêne de l’auteur, gêne qui transparaît pour ainsi dire à chaque ligne. Ce va-et-vient entre positions antagonistes, qui va jusqu’à lui faire évoquer les « ayatollahs du climat » avant de concéder qu’« on entend tout et son contraire » et que l’on se sent parfois « dépassé ». À lire ce texte, j’ai l’impression que son auteur est effectivement un peu perdu. Il est permis de penser que l’écologisme servait jusque là de rassurante boussole à son « entendement de béotien », mais que, ne pouvant décidément plus tourner le dos à la complexité des choses, cette boussole est en train de montrer ses limites.
Vue de cette manière, la phrase en gras est un baroud d’honneur, le chant du cygne de toutes ces idées naïves dont l’auteur sent qu’elles doivent désormais céder la place à un point de vue plus mûr (la fin de la phrase l’illustre d’ailleurs très bien). L’auteur semble se débattre dans les repères simplistes qui lui tenaient jusque là lieu de confortable vision du monde. Il a toutefois compris pour de bon qu’il n’y a pas le méchant Allègre face au bon GIEC. La question finale du texte a des accents angoissés face à la complexité du monde, complexité qui le « prive » d’explications manichéennes toutes faites. « Ah ! Que ne peut-on demeurer dans notre belle et réconfortante position d’antan ! » semble-t-elle supplier.
Pour tout cela, je trouve que ce texte mérite un certain respect. Nous avons tous, moi le premier, nos stéréotypes et nos idées toutes faites. S’agissant du climat, l’auteur de cette note de lecture est en train de faire sa mue. Dans la douleur et dans le doute, mais il n’est simple pour personne de se libérer de ses préjugés. (En passant : j’aimerais croire que cette mue de l’auteur a été provoquée par mon ouvrage, mais je n’ai pas cette prétentieuse espérance : le contexte général actuel est une lame de fond à côté de laquelle mon livre n’est tout au plus qu’une vaguelette.)
Le temps est décidément en train de finir où il suffisait d’accoler l’adjectif « vert » à tout et n’importe quoi pour avoir raison : même les engagés les plus confiants comprennent désormais qu’il faut aller plus loin. (Vous seriez surpris si je vous donnais les noms de certains qui, sous le manteau, m’ont avoué leur scepticisme climatique.) Il reste à espérer que cette évolution de l’opinion marque une maturité nouvelle, et non un inutile et contre-productif retour de balancier. Souhaitons que les « anti-écolos » (dont je ne suis pas) ne profitent pas de la situation pour s’approprier à leur tour le terrain de l’arrogance et de l’aveuglement.


79 réponses à “Une étrange note de lecture”

  1. Il reste aussi que l’on peut discuter longuement du choix des stations météo, de leur nombre franchement décroissant depuis 1990, de leur répartition et de la valeur des données brutes et des traitements — tortures — que les « climatologues » alarmistes leur font subir.

    On trouve sur le site de JoNova une animation qui montre comment le nombre de stations a varié entre 1701 et 2010.
    The Great Dying of Thermometers

  2. modele (#49),

    Ca ne dit pas que les modèles climatiques prévoient mal le bilan global

    Bonne illustration du paradigme des sciences virtuelles: « je ne peux pas prouver expérimentalement que mes modèles sont bons, mais vu que personne n’a prouvé expérimentalement le contraire, cela montre qu’ils sont bons ».
    Et Hop…. voilà comment détourner le principe de la démonstration par l’absurde… 😉
    Sauf que vu que la deuxième proposition n’est en rien le complémentaire de la première, le raisonnement par l’absurde n’est pas licite…

  3. modele (#49),

    1) il est bizarre que ce soit paru dans le journal des sciences hydrologiques

    Ce sont des hydrologues qui étudient la pertinence des prévisions sur les précipitations, écrire cette phrase montre votre mauvaise foi.

    2) les termes sont durs, ce qui suppose que l’auteur n’est pas très neutre

    Quand on met en évidence une corrélation de 0,33 entre prédictions et résultats, écrire que les modèles ne valent pas un clou est un minimum.
    Se fier aux prédictions globales n’a pas de sens parce qu’il n’y a pas de prévision globale de précipitations.
    Les hydrologues au moins ne vont pas tirer des plans sur une comète virtuelle.

    Ils n’ont pas à faire les allégeances au CO2, aux GCM et tutti quanti pour être publiés dans Science ou Nature pire-reviouvé.
    Des scientifiques libres; on avait oublié que cela existe, merci à eux.

  4. laurent (#52),

    Autrement dit « toute affirmation sur le futur, non vérifiable dans un pas de temps raisonnable est vraie par défaut » mais aussi  » une succession de prévisions erronées peut aboutir à un bilan correct sur la durée concernée « . On est dans de la logique virtuelle, effectivement …

  5. Je vous accorde certaines choses, mais n’allez pas trop loin dans le réjouissement.

    Il est clair que la prévision climatique régionale pose problème. On peut très bien connaître les tendances lentes du bilan global mais ne pas savoir comment les flux atmosphériques vont évoluer région par région. Ce n’est pas du virtuel çà.

    A ma connaissance, on a vérifié que les modèles reproduisaient assez bien la tendance lente globale. Donc si un article disait le contraire, ce serait « énorme ».

    L’auteur a le droit de trouver de faibles corrélations, il a difficilement le droit de faire des conclusions aussi dures, quoi que vous disiez. Il se le permet, il a ses raisons, mais il ne faut pas s’étonner qu’il n’ait pas publié sur des revues plus prestigieuses.

  6. modele (#55),
    Répondez svp à quelques questions:

    on a vérifié que les modèles reproduisaient assez bien la tendance lente globale

    Quelle « tendance lente globale »?

    il a difficilement le droit de faire des conclusions aussi dures

    Que devraient être des conclusions « molles »?

    Il se le permet, il a ses raisons, mais il ne faut pas s’étonner qu’il n’ait pas publié sur des revues plus prestigieuses

    Quelles sont vos « raisons » à vous? Quelles sont vos compétences pour déterminer quelles sont les revues « prestigieuses »?
    Vous publiez dans quelle revue prestigieuse pour être tellement dédaigneux?

  7. modele (#55),
    1) Je ne me réjouis pas ni ne me désole.
    2)

    on a vérifié que les modèles reproduisaient assez bien la tendance lente globale

    NON, on vérifiera dans 50 à 100 ans, rdv à ce moment là.
    3)

    L’auteur a le droit de trouver de faibles corrélations

    Ce n’est pas un droit, c’est le résultat d’un calcul.
    4)

    il a difficilement le droit de faire des conclusions aussi dures

    à 0,33 les prévisions sont de la daube. Ils ont raison de le dire fort pour que des naïfs ne se fassent pas piéger.
    5)

    il ne faut pas s’étonner qu’il n’ait pas publié sur des revues plus prestigieuses.

    Ils publient dans la revue la mieux adaptée au contenu de leur étude : précipitations et hydrologie.

  8. tendance lente globale = « réchauffement climatique »

    des conclusions molles, c’est de suggérer plusieurs hypothèses en ne montrant pas clairement son avis personnel, surtout si c’est polémique.

    « ses raisons », c’est sans doute le scepticisme face au pouvoir des modèles. Pas besoin d’être expert en psychologie pour le deviner.

    « mes raisons », c’est mon « scepticisme » face au mouvement sceptique. Si j’avais de vrais spécialistes en face, je pourrais éventuellement douter, mais les polémiques sur Internet sont dans l’ensemble d’un niveau catastrophique. L’article qu’on évoque n’est pas nul, et mérite sans doute une bonne réflexion, donc je vous accorde que tout n’est pas simple, mais cet article n’est en rien une preuve que tout est à jeter.

    Pas besoin de compétences pour savoir quelles sont les revues prestigieuses.

  9. @modèle 58
    « Si j’avais de vrais spécialistes en face, je pourrais éventuellement douter »
    Si vous étiez vous-même un « vrai spécialiste » vous douteriez. Je n’ai encore jamais rencontré un vrai scientifique qui, placé devant un problème difficile, ne doutait pas.
    Et un « vrai spécialiste » n’a pas besoin d’aller musarder dans les blogs sceptiques pour trouver des raisons de douter. Il sait très bien ce qui est douteux.

    Rien n’est jamais certain en science et dans la modélisation numérique encore moins qu’ailleurs. La seule chose qui pourrait vous conforter dans vos certitudes, ce sont les faits, les résultats des observations incontestables.
    Et encore. Rien ne prouvera jamais l’unicité d’un jeu de paramètres ajustables. Rien ne prouvera jamais que vous n’avez pas oublié un phénomène important que vous n’avez pas compris.
    La simulation numérique c’est très bien quand on a tout compris et qui peut prétendre avoir tout compris dans la machine climatique ?
    Vous ?
    Alors, que par exemple, on ne sait toujours pas comment se forment les nuages qui contribuent largement à l’albedo de la planète.

    D’autre part,

    1) Il n’existe pas de mouvement sceptique. C’est une lubie. Par contre, ce qui existe c’est un nombre conséquent de scientifiques qui savent exactement ce qu’est la recherche scientifique parce que c’était ou que c’est leur métier et qui sont effarés par les affirmations, les approximations, et les extrapolations de la « science climatique ».
    Vous voulez des citations ? Pas de problème : la grande majorité de ce qui paraît dans ce domaine.

    2) Quant aux articles peer-reviewés dans les « revues prestigieuses » on sait ce qu’il en est. Le GIEC a contribué a mettre en place ce qu’il y a de pire pour la science : les regroupements de copains et la connivence.
    L’exemple de la paléoclimatologie est tout à fait révélateur (voir le rapport Wegman), tout comme les emails du climategate, mais je vous accorde que cela ne date pas d’aujourd’hui même si cela s’est, semble-t-il, généralisé, surtout en climatologie.

    Vous devriez relire ce que raconte Richard Lindzen à ce sujet.
    preprint ici : http://arxiv.org/ftp/arxiv/pap…..9.3762.pdf

  10. modele (#58),

    je pourrais éventuellement douter

    Dites, c’est pour la caméra cachée les mecs qu’on nous envoie ?
    On-t-ils ne serait-ce que la notion de ce qu’est une démarche scientifique ?
    C’est pour Marcel Béliveau, rassurez-moi ?

  11. Clem (#60),

    Ce sont des rites d’initiation pour thésards en mal de divertissement ou le moyen de se faire mousser auprès des copains …

  12. modele (#55),

    On peut très bien connaître les tendances lentes du bilan global …/…. Ce n’est pas du virtuel çà.

    Ben si… sans validation expérimentale, c’est 100% du virtuel…

    les modèles reproduisaient assez bien la tendance lente globale.

    Super méga performance!!!! Je peux faire la même chose avec un modèle à un seul paramètre…
    Ben tiens justement, ça tombe bien, l’équation du forçage radiatif introduit dans tous les modèles me fournit le paramètre et le résultat qui va bien…. y’a plein d’autres choses autour pour faire du bruit (méca-flotte, transfert radiatif, modèles océaniques qui n’ont jamais sorti aucune prévisions valides quand ils sont utilisés seuls, autres « couplages » encore plus ésotériques), et qui permette de cacher la misère et servir d’écran de fumée au fait qu’une quantification sérieuse du bilan du forçage radiatif n’a jamais été faite….
    Et hop!!! le tour est joué. Notre modèle nous ressort la tendance qu’on lui a fournit, avec un peu de modulation sexy autour (qu’on tune quand même pour qu’elle n’aille pas masquer complètement la tendance), et voilà le tour de magie qui permet de dire que le modèle fonctionne et rend bien la « tendance », en omettant de dire (vous avez pas vu l »escamotage de la main gauche avec les effets oratoires du bateleur… joli non!!! 😉 ) qu’il ne rend que ce qu’on lui a donné…

    Et si on veut encore plus faire manger le morceau, on glose sur les trucs qu’on cherche à « améliorer », comme les prévisions régionales, les précipitations, etc… tout est bon pour escamoter le bidonnage de base (je suis méchant, la plupart des modélisateurs sont tellement dans le truc et attachés au détails, qu’ils ne se rendent même pas compte qu’il y a un énorme truc qui déconne à la base… mais quelques uns s’en rendent compte, y compris chez les carbocentristes, voir par exemple la dernière intervention de P. Morel, ex patron du LMD )

    L’auteur a le droit de trouver de faibles corrélations, il a difficilement le droit de faire des conclusions aussi dures

    Ben si… quand on se rend compte que les prévisions des modèles sont moins bonnes que des prévisions purement aléatoire, on a le droit de dire que c’est du foutage de gueule…
    par exemple, depuis qu’elles existent, les prévisions saisonnières du Met Office se trompent systématiquement… à tel point que l’inverse des prévis est presque une bonne prévi!!!!
    Tu crois que c’est pour rien que le Met Office ait finalement jeté l’éponge et décidé de ne plus publier de prévis saisonnières?

  13. modele (#58),

    tendance lente globale = “réchauffement climatique”

    Ah bon? C’est quoi le « réchauffement climatique »?
    Selon Phil Jones en février dernier: « de 1995 à aujourd’hui, il n’y a pas eu de réchauffement global significatif » et de 2002 à aujourd’hui « la tendance est cette fois-ci négative (-0,12°C par décennie) ». Etes-vous d’accord? Et ne répondez pas que ce n’est pas significatif, car dans ce cas, l’épisode qui précède ne l’est pas non plus.

    des conclusions molles, c’est de suggérer plusieurs hypothèses en ne montrant pas clairement son avis personnel, surtout si c’est polémique.

    Les prévisions ne correspondent pas à la réalité observable. A part que les modèles déconnent, quelles sont les autres hypothèses: plantage des ordis? Un coup de la CIA? Du Mossad? D’al Qaida? Les petits hommes verts, peut-être? Non, j’ai trouvé: une méchante blague d’Alf qui n’a pas pu manger le chat…

    Si j’avais de vrais spécialistes en face, je pourrais éventuellement douter, mais les polémiques sur Internet sont dans l’ensemble d’un niveau catastrophique.

    Ô coryphée de toutes les sciences, grand manitou de la climatomancie APO, ne perdez donc plus votre temps avec nous, allez contester les articles directement auprès des auteurs, ce sera plus à votre niveau. Du coup, le nôtre remontera sensiblement car il me semble que vous contribuez pas mal au niveau catastrophique… (vous voyez, ma conclusion est « molle » car je pourrais montrer encore plus clairement mon avis personnel).
    😉

  14. laurent (#62),

    « Tu crois que c’est pour rien que le Met Office ait finalement jeté l’éponge et décidé de ne plus publier de prévis saisonnières?  »

    Météo Frane n’a pas renoncée elle !

    Ainsi pour mai-jui-juillet (nous sommes le 24 mai!) :

    « aucun scénario ne se dégage ni pour les températures moyennes, ni pour les précipitations.  » 😉

    Concernant d’autres évolutions dans d’autres zones géographique, des phénomènes tel El Nino ou La Nina peuvent donner de grandes orientations

    Pour le reste je suis tres septique sur la capacité des modèle à faire prévisions régionale à 50 ou 100 ans. A vrai dire, je n’y crois pas du tout vu nos connaissances trop partielle de la machine climatique.

    impressions tres basiques :

    1/ Si l’on part du postulat qu’il ‘entre’ dans un système une quantité d’énergie plus grande qu’il n’en sort, forcément il y aura un réchauffement global. C’est le -postulat- même des modèles actuels (GES + rétroactions positives) pas étonnant qu’il prévoient un réchauffement puisque c’est intégré dans le « moteur ».

    2/Il me semble cependant possible d’anticiper (à 20/30 ans) sientifiquement des tendances futures au réchauffement/ refroidissement (avec bien des réserves cependant, quid de l’évolution de l’activité solaire ? des volcans ?) . Mais pas besoin de modele informatique compliqué pour cela : en observant les tendances passées, les évolutions présentes, les grands cycles, en comprenant les phénoménes physiqus sous jacent, ca doit etre possible. Ceux qui prévoient ainsi un refroidissement global pour les 20-30 qui viennent me semblent crédibles, en tout cas ont des arguments.

    3/ Un modele ne vaut rien si la physique sous-jaçente est fausse. De ce que je comprends les modeles ne « concluent » pas à l’effet des GES et au type de rétroaction auquel leur augmention aboutit mais tout celà est intégré à l’origine dans le programme informatique.

    4/ je me demande si dans cette « affaire des modèles » ne joue pas aussi les aspects financiers. Du type : » Nous avons investit tant d’argent, x personnes travaillent sur le sujet, nous utilisons des supercalculateurs massivement parallèles, nous produisons de belles images et de superbes courbes reprises dans x articles, bref nous ne pouvons pas nous tromper…

  15. Pierrel (#63),

    « Ah bon? C’est quoi le “réchauffement climatique”?
    Selon Phil Jones en février dernier: “de 1995 à aujourd’hui, il n’y a pas eu de réchauffement global significatif” et de 2002 à aujourd’hui “l »

    Bonjour,

    j’ajouterai que je lis de plus en plus que le réchauffement climatique anthropogénique aurait commencé en 1980… Resterait don seulement 15 ans de hausses incomprises. Je dirais même 10 ans (de 1990/1999)
    http://www.woodfortrees.org/pl…..1998/trend

  16. Je vois que vous vous énervez, et je vais devoir vous accuser de susceptibilité.

    Je vous dis qu’on peut étudier l’article et qu’on a le droit (sans déclencher des polémiques) de douter des prévisions climatiques régionales. Ca ne vous suffit pas ?
    Vous voulez absolument tout ramener à la question même du réchauffement climatique…

    Par pitié, arrêtez avec « mesure », « preuve », « expérimental »
    Vous feriez comment pour mesurer le bilan radiatif global avec la simple physique de la mesure ?

    Les prévisions ne correspondent pas à la réalité observable. A part que les modèles déconnent, quelles sont les autres hypothèses: plantage des ordis? Un coup de la CIA? Du Mossad? D’al Qaida? Les petits hommes verts, peut-être? Non, j’ai trouvé: une méchante blague d’Alf qui n’a pas pu manger le chat…

    Autre hypothèse, qu’il suggère mais veut évacuer assez rapidement (« il n’y a pas grand espoir ») : les conclusions sur 8 stations doivent être vérifiées à l’échelle globale.
    Il attaque assez nettement les modèles pour prévoir le climat futur, sans même avoir vérifié ses observations de façon globale. Les instances scientifiques peuvent difficilement laisser passer dans une revue prestigieuse des propos aussi polémiques.

    Bon, continuez sans moi, mais j’espère que mes interventions ont pu participer à recadrer un peu les vraies questions d’aujourd’hui.

  17. modele (#49),

    1) il est bizarre que ce soit paru dans le journal des sciences hydrologiques

    C’est la spécialité de Koutsoyiannis.

    2) les termes sont durs, ce qui suppose que l’auteur n’est pas très neutre

    En tant que scientifique, il montre ce qu’il a étudié et insiste sur le point tellement médiatisé de la fiabilité des modèles, j’imagine.

    Ca ne dit pas que les modèles climatiques prévoient mal le bilan global, ce qui serait beaucoup plus polémique.

    Une remise à jour de sa première publication qui se basait sur 8 stations tests a été publiée en 2009 et inclut 50 autres stations. Téléchargeable ICI.
    Le diagnostic ne s’est pas amélioré :

    The performance of the models at local scale (…) is poor (…) the observed
    variability metrics (standard deviation and Hurst coefficient) are underestimated.

    The performance of the models (both the TAR and AR4 ones) at a large spatial scale, i.e. the contiguous USA, is even worse.

    On the climatic scale, the model whose results for temperature are closest to reality (PCM‐20C3M) has an efficiency of 0.05, virtually equivalent to an elementary prediction based on the historical mean; its predictive capacity against other indicators (e.g. maximum and minimum monthly temperature) is worse.

    Pour répondre à votre remarque : Le modèle donnant les résultats de température les plus proches de la réalité ont une « efficacité » de 0.05, équivalente à une prédiction élémentaire basée sur la moyenne historique.

    Comme performance, pour la petite histoire, c’est idem les modèles des agences de cotation boursières. Une étude comparative a montré qu’on n’obtenait pas plus de performance en bourse en suivant les recommandations d’une agence armée d’outils puissants qu’en choisissant un jeu de fléchettes pour prendre ses décisions.

  18. modele (#66),

    Mon cher Modele, comme « mesure », « preuve » et « expérimental » ne vous conviennent pas et qu’ils sont indispensables à la science, je vous suggère aimablement d’aller voir les pages des horoscopes d’où ces mots sont bannis.
    Vous faites comment pour mesurer quoi que ce soit avec autre chose que des mesures physiques?
    En me servant d’un modèle conçu comme ceux que vous sembler vénérer, je pourrais dire qu’en tenant compte de la tendance vers le rouge de votre compte en banque, la probabilité pour que vous vous retrouviez interdit bancaire d’ici 2050 (si vous survivez au rechauffement) est de 90 %. Et je n’ai rien à cirer de toutes les preuves contraires que vous pourrez me donner, puisque j’ai confiance en mon modèle. 😆

  19. modele (#66),

    les conclusions sur 8 stations doivent être vérifiées à l’échelle globale.

    Cf l’actualisation de 2009 avec 50 stations rajoutées

    Il attaque assez nettement les modèles pour prévoir le climat futur, sans même avoir vérifié ses observations de façon globale

    Contrary to the common practice of climate modellers and IPCC, here comparisons are made in terms of actual values and not departures from means (“anomalies”). The enormous differences from reality (up to 6°C in minimum temperature and 300 mm in annual precipitation) would have been concealed if departures from mean had been taken.

    Pire : On devrait accepter une erreur allant jusqu’à 6° d’écart et 300 mm de précipitations annuelles si on s’intéressait aux « anomalies » comme le font les modèles et l’IPCC et non aux valeurs mesurées.

  20. Bon, continuez sans moi , mais j’espère que mes interventions ont pu participer à recadrer un peu les vraies questions d’aujourd’hui.

    C’est vrai ? Vous allez nous lâcher ? Et aller enfin prêcher ailleurs la Bonne Parole d’Algore et Cie… le Saint Esprit vous aurait-Il illuminé ?
    Merci d’avoir tenté de recadrer … quoi au fait ? et bon vent !

  21. Le même scénario invariablement.
    Ils viennent avec leur indice de certitude, ils prennent tout le monde de haut et … ils repartent aigris…

  22. Ah je ne savais pas que l’étude avait été étendue.
    Ce nouveau poster (on attendra l’article en peer-review) a au moins le mérite d’avoir des conclusions plus factuelles, même si l’auteur n’a pas pu s’empêcher de glisser une dernière phrase en bleu. On verra dans quelle revue il paraît,

    Là il accuse implicitement les modélisateurs de regarder les mauvais paramètres, j’espère qu’il sait ce qu’il dit… Perso j’ai du mal à voir rapidement en quoi considérer les anomalies ou les valeurs réelles change tout. Si vous avez une idée…

    Pierrel :
    Je peux démolir votre modèle en 10 secondes, c’est pour çà que je n’aurai en aucun confiance en lui. Un modèle qui prolonge une tendance sans vérifier que les forçages de la tendance actuelle vont se prolonger et que des facteurs peuvent largement la contrer à tout moment, c’est évidemment une anarque.

    Manu95 :
    J’apprécie la pertinence de votre réaction

    ps : oui je sais j’ai dit que je partais, mais cette nouvelle étude m’intéresse, parce que je ne suis pas convaincu que les modèles climatiques savent faire de la prévision régionale, et j’aimerais être fixé pour savoir à quel point ça marche.

    Pour la prévision saisonnière, vous fatiguez pas, ça ne marche pratiquement pas.
    Météo-France se force à le faire (on lui demande) mais ils font juste constater des sorties de modèle. Le plus simple c’est d’ignorer ces prévisions, pour l’instant.

  23. Modèle nous quitte en affirmant avec une fatuité peu commune ::

    Bon, continuez sans moi, mais j’espère que mes interventions ont pu participer à recadrer un peu les vraies questions d’aujourd’hui

    Il devrait écouter son grand patron, Pierre Morel fondateur du LMD et éminence dans le domaine du RCA, porter quelques jugements intéressants (déjà signalés par Marot). En effet, Morel (en sept 2009) « recadre les vraies questions d’aujourd’hui » :

    http://www.canalacademie.com/i…..re-et.html

    41:00 On lit dans les documents officiels « les modèles climatiques découlent des lois de la physique » Je cite parce que je l’ai lu. Mais c’est pas vrai. Les modèles climatiques ne sont pas fondés sur les lois de la physique. Les lois de la physique sont des lois microscopiques…

    44:10 « Par conséquent, actuellement, les modèles de la science climatique théorique, cela est engagée sur une voie sans issue. On ne progresse plus depuis au mois dix ans. « 

    Ceci après avoir longuement expliqué pourquoi il était impossible de modéliser les effets localisés sauf à passer à l’échelle météorologique qui peut constamment réinitialiser ses données. Ce que ne peuvent pas faire les prévisions à long terme.

    Le long ou moyen terme à l’échelle locale, c’est hors de portée d’après Morel.

    Alors, bonne chance Modèle ! ça va être dur !

  24. Pendant ce temps, Le Treut et son Climatoblog, Desbois et TV5 climat sont toujours en panne d’inspiration – au point mort sur Tallagrand guignol…
    Normal, il ne faut pas voler la vedette a la petition made in USA…

    Mais a part cela, tout baigne pour la science officielle, c.a.d payee par le contribuable et les gouvernements.

  25. modele (#66),

    Vous feriez comment pour mesurer le bilan radiatif global avec la simple physique de la mesure ?

    Ben mon bonhomme, avec des radiomètres en orbite, avec une couverture spatiale et spectrale suffisante, et suffisement précis…
    C’est justement ce est fait avec ERBE, même si les radiomètres ne sont sans doute pas encore assez précis pour des mesures très fine… mais c’est clairement à la porté de la technologie moderne.

    ERBE, ainsi que les satellites de la constellation A-train, et d’autres encore… sont justement les débuts de réponses de la physique de la mesure aux problématiques “mesure”, “preuve”, “expérimental”, qui sont les bases de la physique…
    Maintenant, ils faut laisser le temps à ces instruments de nous donner des informations valables sur une échelle de temps suffisamment longue… et petit à petit on comprendra mieux les mécanismes du climat…

    Soit on veut essayer de comprendre, ce qui passe automatiquement par observer et mesurer…. soit on s’enferme dans un monde virtuel sans issue… 😉

    sans vérifier que les forçages de la tendance actuelle vont se prolonger

    On a même pas « vérifié » expérimentalement la quantification des forçages actuels… alors nous dire qu’il a été vérifié qu’ils vont se prolonger est du bourrage de mou…. de la vente de saucisses avariées… 😉
    C’est une belle illustration du virtuel à accoutumance… 😉

  26. Araucan (#35),

    Oui, je suis d’accord, mais ce n’est guère plus raisonnable !

    Ceci dit, je suis très loin d’avoir lu l’intégralité de l’oeuvre de Latour, seulement quelques inteviews de lui et ce qu’ont dit Sokal et Bricmont, qui correspondait assez bien aux interviews que j’ai lues. Bon, tout ceci est peut-être un peu réducteur de la pensée de Latour et ne tient pas compte de son évolution ultérieure éventuelle. Je reconnais sans peine que je ne suis pas un spécialiste des « Latour studies ».

    Bien à vous.

  27. Laurent Berthod (#76),

    Une bonne partie de ce qu'il écrit n'est pas accessible aux non-initiés… (je sais j'ai essayé !)

    Mais sur l'opinion parue dans le Monde, c'est clair ! smile : de toute façon, en étant relativiste, il ne peut aboutir qu'à cela, parce qu'il n'y a pas d'autre façon de résoudre la question …
    Mais d'un autre coté, dans cette histoire de RCA, il y a bien le poids des représentations sociales ou du monde dans le positionnement de beaucoup … et donc aussi dans la façon de recevoir ou non les conclusions du GIEC …

    @PBR

    Oui, dans certains milieux (sociologues, économistes, environnement). En ce moment, il est prof à Sciences Po. A commencé par la sociologie des sciences.