Oui, il existe un pays en Europe où il y a encore des intellectuels et des journalistes …
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Stefan Rahmstorf est devenu outre-Rhin le pape de la lutte contre le réchauffement climatique.
Nous sommes des citoyens ordinaires qui ne souhaitons rien tant que d’accélérer le passage à des technologies n’utilisant plus les énergies fossiles. Nous conduisons des voitures peu gourmandes en carburant. Nous essayons de nous faire une idée objective de la situation du climat et de contribuer à un changement de comportement en matière d’énergie.
Mais nous sommes spécialistes des médias, scientifiques, hommes de médias, intellectuels, et nous avons une mémoire. Et ce n’est pas la première fois que nous vivons cette hystérie de la fin du monde. Exemple : la mort des forêts. “Aucun scientifique sérieux” ne pouvait nier dans les années 1980 que la forêt était en train de mourir à grande échelle. Aujourd’hui, nous savons que c’était un mirage alimenté par un groupe de pression avide de subventions, jouant des peurs irrationnelles liées à l’approche romantique de la nature qu’ont les Allemands.
Avec sa rhétorique idéologisée de faute-pénitence-expiation, la “catastrophe climatique” est en voie de devenir une religion laïque mettant tout dans le même sac – y compris les questions fondamentales de la démocratie, de la pauvreté et du développement dans le monde. Les régions privilégiées du globe voient réapparaître la censure intellectuelle et les raccourcis que nous avons connus dans les débats sur l’atome, sur la paix ou sur l’environnement.
Ce qui nous préoccupe, c’est la certitude avec laquelle le monde scientifique proclame comme absolus des discours qui sont également politiques. Karl Popper décrit ainsi la fonction du travail scientifique : “Toutes les théories sont des hypothèses, toutes peuvent être démontées. Le jeu de la science n’a fondamentalement pas de fin. Celui qui décide un jour que les principes scientifiques n’ont pas à être vérifiés plus avant, mais sont à considérer comme définitivement vérifiés, sort du jeu.” Au nom de l’urgence, de l’inéluctabilité d’une fin du monde lointaine, inexorable, on se permet de prendre en otages sans condition les âmes, les hommes, les stratégies politiques, les investissements économiques.
Les questions climatiques sont profondément liées aux peurs ancestrales de l’homme et celui qui a le pouvoir de les interpréter peut faire tout ce qu’il veut. C’est de cela qu’ont vécu les religions dominatrices, que se sont engraissées les dictatures. C’est pour cette raison que nous devons démocratiser, modérer et, oui, relativiser ces peurs. Stefan Rahmstorf se moque que les médias créent de l’hystérie. Les tabloïds, par exemple, nous ont prédit au printemps une fin imminente (“Nous n’avons plus que douze ans !”). Le film d’Al Gore Une vérité qui dérange, une œuvre de propagande superficielle, défend des thèses auxquelles même la fraction radicale des climatologues ne croit plus. Rahmstorf l’a trouvé utile. Il avait pourtant ici, comme dans nombre d’autres cas,
toute latitude pour intervenir et s’interroger sur la qualité des propos tenus. Malheureusement, ce genre de choses ne l’intéresse pas. Les catastrophistes affirment depuis quelques années que le Gulf Stream va bientôt disparaître, à la suite de quoi une période glaciaire frappera l’Europe. Entre-temps on a appris que les mesures sur lesquelles reposait cette menace étaient erronées : le Gulf Stream de l’Atlantique Nord ne montre pour le moment aucune tendance claire à l’affaiblissement malgré le réchauffement climatique. Cruelle déception pour les prophètes de la fin du monde !
En persécutant fanatiquement ceux qui ne pensent pas comme lui, Rahmstorf ne sert ni lui-même, ni le débat sur le climat. Les plus grandes découvertes scientifiques, de Newton à Freud et Einstein en passant par Darwin, ne sont pas nées à la suite de persécutions contre ceux qui pensaient autrement. La science de Rahmstorf doit proposer des modèles et reconnaître ses zones d’incertitude, surtout quand il s’agit d’un système aussi complexe que le climat. Quand les scientifiques transforment leurs suppositions en dogmes, ils deviennent des soldats de la foi, et c’est ensuite au temps qu’il appartient de réfuter leurs affirmations. Voilà pourquoi nous nous accordons le droit de douter. Notre position est sans espoir, pas vraiment excitante et désespérément minoritaire. Mais il faut bien, face à la mise au pas quasi totale de l’opinion publique, que quelqu’un défende un certain scepticisme. Afin qu’il reste possible de penser (à) l’avenir.
Christian Bartsch, Günter Ederer, Matthias Horx, Wolf Lotter, Dirk Maxeiner, Josef Reichholf (1) et Wolfram Weimer
(1) Et quelqu'un qui dit "Au commencement était la bière, …", ne peut qu'attirer une attention bienveillante, d'autant que c'est en fait toute une philosophie et une vision de l'homme sur terre.
176 réponses à “Prophète de fin du monde : non merci …”
luc (#143)
En lisant les titres du Monde, la majorité est au conditionnel comme c’est drôle!… On pense que… mais il faudra vérifier et comme les journalistes sont des feignes et de mauvaise foi, on peut attendre la vérité un moment! Peu importe la suspicion est lancée, c’est bien le principal pour entretenir au moins les brêves de comptoir 😉
joletaxi (#149),
Pas faux et c’est du belge, non?
Bon c’est dur pour les qq perfectionnistes…
rageous (#151),
Le seul fait d’avancer quelque chose (malgré le conditionnel, donc) ne peut-il pas bien (trop ?) souvent être pris d’emblée pour chose vraie par le commun des mortels ?
On comprend pourquoi le conditionnel est tant utilisé…
Comportement hypocrite : « J’ai dit ça, j’ai rien dit… »
JG2433 (#152),
. (Alfred Fabre-Luce, « La Mort a changé », 1966).
joletaxi (#149), Désolé, mais j’ai fait faire des menuiseries par des artisans locaux, elles sont parfaites (et chères), j’en ai fait faire aussi par un Belge, elles sont jolies, mais les finitions… ont été oubliées et les panneaux de portes (intérieures, heureusement), trop petits et laissent passer l’air ! Ce n’est qu’un exemple, mais c’est sans doute l’exception qui confirme la règle ?
Message personnel à l’attention de PapyJako -mais tout le monde peut le lire ! : Extrait du journal la Montagne de ce matin :
Inutile de vous dire que je n’étais pas à cette réunion qui ne me concernait pas, les 20% des WC n’étant chez moi pas dépensés et les autres % filtrés, récupérés et aboutissant à la mare qui sert à arroser le jardin. Il faut savoir que depuis plusieurs années où le « grand projet touristique ici étant de construire 70 chalets au bord de l’étang pour inviter à bon prix les touristes des Pays du nord (?) (500 personnes espérées par semaine sur 8 ou 9 mois … ils ont cru au RCA, hélas !!! malgré mes avertissements répétés) à venir passer une semaine corrézienne s’est heurté au problème , qui a failli être rédhibitoire, du manque d’eau pour son alimentation : des puits ont été forés de-ci, de-là et ont fini par donner de quoi, mais tout juste… A noter que la pub sur les affiches touristiques pour la Corrèze se décline autour « de l’Arbre et de l’Eau » ! Nous sommes aussi censés être le château d’eau qui alimente le sud-ouest (Dordogne-Vézère) et la Loire (Vienne)… Comme quoi le question de l’économie d’eau ne concerne pas que le Sahel…
NB : j’avais aussi bien sûr proposé qu’ils fassent des toilettes sèches dans leurs chalets, mais bon…
Patrick Bousquet de Rouvex (#157),
J’ai mieux! Un projet de golf en pleine garrigue! Y’en a qui doute de rien… Ceci dit ils sont pas barrés « toilettes sèches »!…
La suite du feuilleton ici
http://anticor11.org/?cat=47
Patrick Bousquet de Rouvex (#155),
Où est-ce que j’ai lu ou entendu cela ? Il y a trop longtemps. Je ne sais plus…
« Les réserves d’eau fossile profonde sous le sud-ouest aquitain (donc à distinguer des nappes phréatiques) sont gigantesques et inépuisables.
Quelqu’un en saurait-il davantage ?
Patrick Bousquet de Rouvex (#155),
Tout montre la difficulté à penser des flux : eaux pluviales, humidité atmosphérique, eau dans les nappes, débits des rivières, variabilité annuelle et prélèvements possibles et où.
D’autre part, la question de l’eau potable est un sous ensemble de ces aspects …
rageous (#158), Alors qu’en pleine garrigue, sans une goutte d’eau, il suffirait d’implanter un éco-village de type Pierre Rabbhi pour que tout pousse et que la vie renaisse, sans aucun trou de balle (de golf) autre que ceux des taupes… Quels ignorants !
« Les ressources en eau limitées », c’est vraiment l’argument à la mode le plus débile de la propagande écolo-catastrophiste, après le « dérèglement climatique » et la « bombe démographique ».
On se demande jusqu’où peut aller la c.nnerie écochondriaque des déplétionnistes.
miniTAX (#162), Globalement, compte tenu des océans (à déssaler) et des réserves en profondeur, càd dans l’absolu, non, mais localement, compte tenu des coûts de forage et d’assainissement, et relativement, oui ! Dans nos villages vivait une population bien plus nombreuse autrefois et les puits suffisaient ; aujourd’hui les « besoins » en eau par personne ont explosé, que ce soit à la maison, ou pour l’industrie et l’agriculture et il en manque un peu partout : les investissements pour aller chercher l’eau en profondeur sont importants, et les factures d’eau ne peuvent augmenter indéfiniment alors que nos portefeuilles se « rétractent » (comme la glace du pôle nord), d’où l’idée de nos élus, droite et geuche confondues, de proposer de faire des économies, ce que je soutiens, évidemment.
Le gros gaspillage c’est d’utiliser de l’eau « propre » et traitée pour la rendre potable pour un tas d’utilisation où de l’eau de rivière ou de pluie suffiraient.
A quand un réseau de distribution d’eau non-potable pour tous ces usages ?
M (#164),
Faire un double réseau serait un gaspillage tout aussi important.
A titre d’exemple, le réseau AEP de la Ville de Paris, c’est 3600 km de tuyaux !
Et ça, c’est le réseau public, on ne compte pas les réseaux privés, à l’intérieur des immeubles et des habitations.
Vous imaginez doubler tout ça ? La quantité de fonte ou de PVC ou PEHD qu’il faudrait ?
Je sais, il ne serait pas forcément nécessaire de tout doubler, on pourrait multiplier les petites prises d’eau de proximité…Mais le chantier serait quand même considérable
Astre Noir (#165),
Et en plus, j’ai pris un mauvais exemple : la Ville de Paris dispose déjà d’un réseau d’eau non potable pour le nettoyage des voiries…
Mais c’est pour donner un ordre de grandeur
M (#164),
J’ai appris, il y a peu, que des communes (toutes les communes françaises ?) ont décrété l’obligation à tout possesseur de puits de déclarer celui-ci en mairie.
En foi de quoi, cette eau, susceptible de ne servir qu’à l’arrosage du jardin, au nettoyage de la cour ou au lavage de la voiture, sera soumise à une taxe.
Je me pose la question de savoir comment l’administration s’y prendra-t-elle pour parvenir à ses fins, à savoir : obtenir une rentrée d’argent supplémentaire – même si celle-ci finalement ne peut être que « ridicule » ?
Ce ne serait, pourtant, qu’une solution de bon sens qui éviterait de gaspiller de l’eau « propre » (c’est-à-dire potable).
JG2433 (#167),
C’est l’article R 2224-22 du Code Général des Collectivités Territoriales, créé par le Décret du 2 juillet 2008, qui impose à tout possesseur de puits ou forage de déclarer celui ci en Mairie, depuis le 1er janvier 2009 pour les nouveaux ouvrages, jusqu’au 31 décembre 2009 pour les existants.
A priori, ce n’est pas pour imposer de nouvelles taxes, mais pour permettre certaines vérifications : absence d’interconnexions entre le réseau privé relié à ce forage et le réseau public d’AEP, bonne exécution de l’ouvrage (en particulier pour éviter de voir des ouvrages salopés, et j’en ai vu pas mal au cours de ma carrière, qui risquent d’entraîner une pollution de la nappe) et aussi pour permettre, en cas de pollution constatée de la nappe, d’alerter les possesseurs de ces forages de ne pas utiliser cette eau pour la consommation humaine (j’ai des doutes sur l’utilité réelle de cette dernière justification)
Mais bon, avec tout ça, on s’éloigne encore du sujet
Astre Noir (#168),
Merci pour ces précisions, toujours bonnes à savoir.
Patrick Bousquet de Rouvex (#161),
Aaaah, mais j’ai ça aussi, tjs dans la même commune à l’opposé du clinquant, un truc ecolo-bobo-responsable
http://www.ladepeche.fr/articl…..isirs.html
rageous (#170), Bon, pourquoi pas, faut tenter, mais pas d’électricité, il ne faut pas que ça dure trop longtemps, mais pour une semaine de vacances, ça va. Par contre je connais quelqu’un ici qui vit toute l’année sans électricité ! Dur, dur ! Sinon, pour le reste, OK.
Dans le chalet sans électricité, on peut le soir allumer une lampe à pétrole … 😆 😆
AMHA, Je trouve très bien qu’ils essayent.
Sinon, ils vont nous bassiner avec ça pendant des lustres.
Mais ils devraient plutôt faire ça en hiver quand la nuit tombe à 16-17h…jusqu’à 9h le lendemain matin.
Ahhhh ! les longues veillées à la chandelle ! Quel charme !
Patrick Bousquet de Rouvex (#172),
Ah, non là tu triche, c’est pas ecolo-responsable ça!
En matière de production d’électricité le secteur n’est pourtant pas en reste avec 22 éoliennes en production et 10 ha de PV en construction!… :mrgreen::mrgreen:
Et bien sûr pour transporter tout ça devine quoi qu’il y’a à proximité…
C’est ballot quand même de devoir se priver avec toute cette belle technologie autour de soi…
rageous (#174), oui, c’est pas le même qui monte les chalets et qui monte les éoliennes, apparemment, mais ils se réclament tous deux (trois, dix, cent ?) de l’écologie… Qui n’est pas écologiste ? Qui n’est pas écologiste ? Je compte jusqu’à deux … Personne ? Bon, baissez les fusils, tout le monde l’est…
Pour revenir à un sujet qui plaît à certains : voir cette liste et en particulier en bas : « Eglises évangéliques créationnistes »
http://lafrancedesclochers.xoo…..SECTES.htm