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Douze thèses pour un mouvement post-environnemental
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Aujourd'hui, la nécessité de rebâtir une politique écologique est plus urgente que jamais. Il nous faut apprendre de nos échecs et en tenir compte pour construire un mouvement climatique nouveau, post-environnemental.
Deux : nous devons arrêter d'essayer d'effrayer un public américain haletant. Il y a manifestement un effet boomerang à le faire. Le scepticisme climatique est à la hausse, chaque tempête de neige se traduit en rancune partisane, et nous ne sommes pas près d’agir significativement contre le changement climatique. Le scepticisme sur la science du climat a pour motif les inquiétudes quant aux remèdes que les Verts ont proposés. La solution n'est pas : plus de science du climat mais plutôt un ensemble différent de remèdes.
Cinq : nous devons cesser de traiter le changement climatique comme un problème de pollution traditionnel. Comme dit dans notre livre, le changement climatique est aussi différent des problèmes passés de pollution que la guerre nucléaire l’est de la violence des gangs. Le changement climatique ne sera pas résolu avec des solutions de bouts de ficelle, comme les filtres de cheminée et les stations d'épuration l’ont fait pour les problèmes de pollution antérieurs. Au contraire, il nous obligera à reconstruire le système énergétique mondial avec des technologies que pour la plupart nous n'avons pas aujourd'hui, sous une forme qui évoluera pour répondre à ce défi.
Six : aller vers une économie basée sur les énergies propres ne relève ni de réglementations ni de prix. Les solutions réglementaires et tarifaires peuvent réussir si de bonnes solutions de rechange à faible coût existent pour les activités à décourager ou à éliminer. Les pluies acides ont été résolues par l'accès au charbon de l'ouest des États-Unis à faible teneur en soufre et l'accord international visant à éliminer les CFC a pu être obtenu quand DuPont de Nemours a montré qu'il pouvait produire une alternative bon marché. Ces dernières années, les verts ont remplacé le marché tout-puissant par la réponse à un signal-prix du carbone, basée sur leur foi antérieure dans les réglementations d'orientation ou de contrôle. Mais la question de la substitution avec des technologies bon marché reste en grande partie la même. Sans celles-ci, les prix du carbone devront devenir prohibitifs pour induire une transition rapide vers l'énergie à faible intensité carbone.
Sept : nous devons reconnaître que les soit-disant «énergies douces» sont une impasse. L'idée que la nation pourrait répondre à ses besoins futurs en énergie par des énergies renouvelables et une efficacité énergétique à faible coût a structuré quasiment toutes les propositions environnementales sur les politiques énergétiques depuis les années 60. Elle est devenue un dogme grace à l'article paru en 1976 dans Foreign Affairs d'Armory Lovins, un activiste anti-nucléaire devenu conseiller en efficacité énergétique. Il y soutenait que l'efficacité énergétique permettrait à l'Amérique de réduire fortement sa consommation totale d'énergie et que les technologies du renouvelable comme l'éolien et le solaire étaient prêtes à remplacer les combustibles fossiles.
Mais en réalité, depuis des siècles, l'économie mondiale utilise toujours plus d'énergie, même si c’est plus efficacement. Les énergies renouvelables que Lovins et d'autres prétendaient moins chères que les énergies fossiles à la fin des années 1970 restent coûteuses et difficiles à déployer. Elles coûtent toujours beaucoup plus que les énergies fossiles, avant même d’avoir calculé les coûts associés au stockage et aux transferts d'énergie intermittente. L'éolien, selon les dernières estimations de l'AIE, coûte toujours 50% de plus que le charbon ou le gaz et le solaire trois à cinq fois plus. Au total, ces énergies douces nous ont valu des centrales au charbon, des montagnes arasées, le réchauffement de la planète et une économie qui consomme 50% de plus d’énergie, mais pas de panneaux solaires et d'éoliennes.
Huit : nous n’internaliserons pas la totalité des coûts des combustibles fossiles, même si nous arrivons un jour à nous entendre sur leur montant réel. Comme pour la climatologie à laquelle il se réfèrent, les modèles économiques sur les coûts sociaux des émissions de carbone sont indéfiniment discutables. Vous n'aimez pas le résultat? Changez la sensibilité estimée du climat, l'exposant aux dommages, le taux d'actualisation social ou n'importe quelle autre hypothèse jusqu'à ce que vous arriviez à ce que vous aimez. Le degré d’internalisation du coût du carbone sera déterminé par la tolérance dans chaque politique économique à l'augmentation des coûts de l'énergie.
Neuf : les technologies d'énergie propre devront être bien moins onéreuses pour pouvoir décarboner l'économie mondiale de l'énergie. Là où elles ont été déployées, elles ont encore besoin de subventions publiques massives pour être commercialement viables. Ce n'est tout simplement pas la solution adéquate pour les amener à la bonne taille. Car subventionner ces mêmes vieilles technologies fera baisser leur coût progressivement mais pas assez vite pour remplacer les combustibles fossiles à un rythme suffisant pour avoir un impact réel sur les émissions de CO2. Il n'y aura donc pas de mesures significatives face au réchauffement planétaire, pas de plafond d'émissions efficace, pas d'autres cadres réglementaires, et aucun accord global pour réduire les émissions jusqu'à ce que les alternatives aux combustibles fossiles soient bien meilleures et moins chères. Cela nécessitera des innovations technologiques à grande échelle et un soutien de l'État pour innover radicalement par des investissements importants en sciences fondamentales, recherche et développement, démonstration et commercialisation de ces nouvelles technologies.
Dix : nous allons devoir dépasser notre méfiance envers la technologie, l'énergie nucléaire en particulier. Il n'y a pas de voie crédible pour réduire les émissions mondiales de carbone sans une expansion considérable de l'énergie nucléaire. C’est la seule technologie à faible carbone que nous ayons aujourd'hui qui a la capacité démontrée de produire de grandes quantités d'énergie electrique centralisée. C’est la technologie à faible teneur en carbone retenue pour la plupart des autres régions du monde. Même les nations très écolos, comme l'Allemagne et la Suède ont revu leurs plans d’élimination progressive de l'énergie nucléaire et ont commencé à concilier leurs besoins énergétiques avec leurs engagements climatiques.
Toutes petites corrections :
page 1 :
: ce qui reste.
p. 2 :
énergétique…
ils suffira…
p.3 :
bien qu’il
et quelques espaces inutiles entre certains mots…
A part ça, en voilà qui ont compris beaucoup, maintenant il leur reste à constater que le changement climatique n’est pas ce qu’ils croient, et à acheter des moufles … Sur le nucléaire qu’ils préconisent, les misérables déclarations de nos politiques qui font mine de découvrir sa dangerosité potentielle me font gerber. Ironie du sort, au moment où skyfall traduit ce texte (merci à nos anciens, toujours verts…), l’actualité se charge de le remettre en porte-à-faux ! Maintenant, en arrêtant de se focaliser sur le climat, on peut mettre le gaz (de schiste ? ou/et la méthanisation) au premier plan des énergies de demain sinon d’après demain…
la méthanisation :Je viens juste de recevoir ça : http://cgi.dolist.net/online.a.....3-91de5371
Cela fait de années que j’en fais la promotion, sans succès, auprès des politiques… et des écolos comme le CIVAM : on m’a répondu que personne n’en voyait l’intérêt : ça devrait changer bientôt !
Patrick Bousquet de Rouvex (#1),
Merci
ma foi voilà des environnementalistes convaincus mais sensés, nos Verts minables ont des leçons à prendre ….
Merci de la traduction.
Quelques corrections suggérées en page 3
et
et
Très belle traduction d’une très instructive conférence.
-sur le point 3 : je me demande de quel chapeau les conférenciers sortent ces « 3 millions de décès par an dus à la pollution de l’air « ? (il ne peut évidemment s’agir que du monde entier, qui compte dans les 60 millions de décès par an, et pas des Etats-Unis, où il y en a moins de 3 millions au total)
-le point 8 est particulièrement succulent : « vous n’aimez pas le résultat ? » eh bien, vous n’avez qu’à tripoter les données et les hypothèses. Voilà qui rappelle quelque chose.
J’apprécie d’autant plus ce billet, qu’il me serait sans cette traduction, totalement impossible d’en comprendre toutes sa finesse et ses richesses. J’en remercie donc leurs auteurs.
Ceci dit, les quelques erreurs de frappe que j’ai relevées – après celles signalées par les précédents contributeurs – ne sont que « broutilles » et les signaler ne représente de ma part qu’une bien faible et très humble contribution.
p. 1 :
Supprimer était ?
…
pas (au-lieu de aps)
…
P. 2 :
Un :
Deux :
ont proposés ?
…
véritablement
Sept :
…
grâce à
…
dix :
supprimer « sur » ?
à propos de « nos » verts, Dany L.R, Cécile D et Nic-culot, qui proclament, à juste titre, au sujet de la catastrophe japonaise que :
« L’Homme ne peut pas maîtriser la Nature »
j’applaudis des deux mains, des trois pieds et des six oreilles,
MAIS …
Zalors,
comment se fait-il que l’Homme a, en revanche, le pouvoir de faire varier le thermomètre de Dame Nature, et pas qu’un peu… (à 90% ?),
sans compter les « effets secondaires » (Mediatorisés ?) inondations, sécheresses, vagues de froid, de chaud, de tiède, les vents les calmes plats, les hautes, basses, moyennes et demi pensionnaires pressions, les alizés, souffles fragiles, cyclones, typhons, tempêtes, la hausse « sans précédent » du niveau des mers la baisse « itou » des glaciers, la disparition des ours blancs, des alligators à poil laineux, et surtout les mauvais résultats dans les sondages de Nicolas S**** ?
(ah non pardon, on parlait de Dame Nature, pas du nain dénaturé)
pastilleverte (#8),
certes , non seulement on peut provoquer le réchauffement mais aussi le maîtriser cf les déclarations à la conférence de Copenhague. NS a décrété qu’on allait limiter la hausse à 2°C, quelle vanité !!!!
lien
bien vu, c’est un journaleux de France TV qui décroche le pompon de « l’à coté de ses pompes »
pastilleverte (#8),
» “L’Homme ne peut pas maîtriser la Nature”
j’applaudis des deux mains, des trois pieds et des six oreilles,
MAIS …
Zalors,
comment se fait-il que l’Homme a, en revanche, le pouvoir de faire varier le thermomètre de Dame Nature, et pas qu’un peu… (à 90% ?), »
Mon cher pastilleverte, vous n’avez rien compris.
Par son orgueil l’homme ne peut pas maîtriser la nature.
Mais par sa repentence et surtout pas sa pénitence, sa pauvreté, sa misère, il le peut, c’est-à-dire, en vérité, s’y soumettre.
Bon, ben, au bout de mon raisonnement, finalement, je me rends compte que vous avez tout compris !
Patrick Bousquet de Rouvex (#1), skept (#5), JG2433 (#7),
Merci (les erreurs sont de mon fait pas de celui de Marot).
Myke (#6),
A mon humble avis, cela doit correspondre essentiellement à la pollution de l’air intérieur. Dans les pays en voie de sous-développement durable, les populations soumises à la diète énergétique – grâce à l’action des protecteurs des bébés phoques, oursons à pelage blanc et autre pandas – ne peuvent se nourrir qu’en faisant brûler des excréments à l’intérieur de leur maison. D’où, dans les « pays à faible revenu », trois millions de morts pour cause d’Infections des voies respiratoires inférieures.
Sauvez un bambou … Mangez un Panda

Papyjako (#13), Hum… il ne s’agit que d’une coïncidence de chiffres… C’est certainement autre chose… ou n’importe quoi ; la chasse au trésor reste ouverte. Le nombre de décès « dûs à la pollution de l’air » est un domaine où l’extravagance est de règle.
Myke (#14),
Si c’est un vote bloqué, je vote « n’importe quoi » 😆 😆
@papyjako # 13
ben même si ils brûlent des bois ramassés ça et là, et non pas des excréments (séchés, tout de même !), ils sont sujets à de graves maladies pulmonaires.
En effet, la, mauvaise, combustion de bois dégage des particules pas vraiment idéales pour les poumons.
Pollution de l’air, point ne sait, mais première cause de mortalité au niveau mondial = maladies pulmonaires, j’ai bien lu ça quelque part sur un truc (un machin, comme disait le grand Charles) qui s’appelle l’OMS.
pastilleverte (#16)
Ben voyons, les stats de l’OMS, on peut rigoler non
Rien qu’en France, on n’est pas fichu de dire le nombre de décés dus à la grippe machin !
Alors les stats de Tanzanie, du Soudan et de l’Ouganda…
pastilleverte (#16),
Tout à fait !… Et, bois ou bouse, il est frappant que les « Infections des voies respiratoires inférieures » ne sont au premier rang que dans les « pays à faible revenu « .
Inexact. Le « machin » dit qu’au niveau mondial les « Infections des voies respiratoires inférieures » arrivent au troisième rang. Elles sont battues à plate couture par les « Cardiopathies coronariennes » et les « AVC et maladies cérébrovasculaires ».
Pour mémoire, le SIDA est en septième position, le « Cancer de la trachée ou des poumons » en neuvième (les autres cancers sont quantité négligeable), devancant d’un poil les « Accidents de la route » qui cloturent le « Top 10 » mondial;
@ papyjako :
je me couvre la tête de cendres (non radioactives), par honte d’une désinformation digne d’une rubrique scientifique de nos grands quotidiens nataionaux (pas de nom SVP)
@ Papyjako :
je me couvre la tête de cendres (non radioactives), par honte d’une désinformation digne d’une rubrique scientifique de nos grands quotidiens nationaux (pas de nom SVP)
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